Le bac mis en examen Une enquête Ipsos / CGI pour La MAIF, Le Monde etrtl. Avril 2013



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Transcription:

Le bac mis en examen Une enquête Ipsos / CGI pour La MAIF, Le Monde etrtl Avril 2013

Chaque année, c est la même course contre la montre pour des milliers d élèves qui veulent être prêts le jour J, celui de l examen du baccalauréat.chacun sa méthode mais un seul but: décrocher ce précieux sésame, qui représente àla fois l obtention d un premier diplôme et un passage obligé pour les études supérieures. Etudiant modèle ou bachoteur de dernière minute, comment les élèves s y préparentilsconcrètement? Quand commencent-ils àréviser? A quelle fréquence? Quels supports utilisent-ils? Cette ébullition ne reste toutefois pas circonscrite à la sphère étudiante : les parents sont aussi en première ligne, suivant (ou subissant) au quotidien la préparation de leurs enfants au bac. L échéance du baccalauréat suscite-t-elle également du stress chez les parents? L évocation du sujet du baccalauréat àla maison est-elle source de tensions? Quels supports apportent-ilsàleurs enfants? Les enseignants sont le dernier maillon indispensable àla préparation des élèves. Comment perçoivent-ils leur rôle dans ce moment clé de la vie étudiante? Se sentent-ils jugés en fonction des résultats de leur classe? Quel est, àleurs yeux, le principal facteur de réussite d un élève au baccalauréat? Pour finir, le baccalauréat, véritable institution française, ne cesse ces dernières années d être remis en questions. Le baccalauréat est-il aujourd hui un examen important pour réussir professionnellement? Le regard porté sur cet examen a-t-il évolué depuis ces dernières années? Le baccalauréat doit-il être transformé? Autant de questions que se sont posées La MAIF, Le Monde et RTL, qui ont souhaité mettre en place un dispositif d enquêtes inédit sur le sujet, en décidant de donner la paroleaux trois populations directement concernées par la préparation du baccalauréat: les élèves, les parents d élèves et les professeurs de Première ou de Terminale. Ipsos / CGI a donc été mandaté pour mener simultanément trois enquêtes du 14 au 22 mars 2013 par internet via l Access Panel d Ipsos auprès d un premier échantillon de 610 élèves de Première ou de Terminale (échantillon représentatif méthode des quotas : sexe, profession de la personne de référence du foyer, région, catégorie d agglomération, niveau et filière d étude), d un deuxième échantillon de 406 parents d élèves de Première ou Terminale (échantillon représentatif méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne de référence du foyer, région et catégorie d agglomération) et d un troisième échantillon de 407 enseignants de Première ou Terminale (échantillon représentatif méthode des quotas: sexe, âge, académie et type d établissement). 2

I Le baccalauréat, un examen important mais qui a moins de valeur aujourd hui et dont la transformation est plébiscitée Elèves, parents et enseignants sont unanimes : le baccalauréat est aujourd hui un examen important pour réussir professionnellement (respectivement 98%, 97% et 98%). Notons toutefois que les élèves de Première ou de Terminale, actuellement en quête de ce précieux sésame, lui accordent plus d importance (73% jugent cet examen indispensable) que les parents ou enseignants qui, avec le recul, ont davantage tendance àrelativiser (seuls 59% et 52% le jugent indispensable). Les parents les plus âgés (50 ans et plus) ainsi que les CSP+ (cadres ou professions intermédiaires) sont néanmoins plus nombreux àaccorder de l importance àce diplôme (respectivement 68% et 66%). Néanmoins, la valeur du baccalauréat est aujourd hui remise en question. Elèves, parents et professeurs s accordent à dire que cet examen a moins de valeur aujourd hui qu il y a 20 ans (respectivement 81%, 83% et 87%). Dans le détail, on observe que les enseignants se montrent davantage critiques àson égard, plus d un sur deux étant tout àfait d accordavec cette affirmation (51%). Du côtédes parents, on retrouve les CSP+ qui sont également plus nombreux àdéplorer la perte de valeur de ce diplôme (87%). La facilité d obtention du baccalauréat est également pointée du doigt, même si elle fait davantage débat entre les trois populations. Les enseignants, qui remettaient déjàen question la valeur de cet examen, critiquent également sa facilitéd obtention (86%), plus d un enseignant sur deux étant même tout à fait d accord avec le fait qu il est plus facile d avoir son baccalauréat aujourd hui qu il y a 20 ans (52%). Les élèves, en pleine préparation de l examen, se montrent quant à eux moins acerbes, 55% d entre eux estimant qu il est plus facile d avoir son baccalauréat aujourd hui que par le passé. De leur côté, les parents conservent une position intermédiaire (67%) par rapport aux deux autres populations. Ici encore, ce sont les parents CSP+ et les plus âgés qui sont les plus critiques envers la facilité d obtention de ce diplôme (76% et 75%). Face àces critiques, une transformation du baccalauréat est plébiscitée. Elèves, parents et enseignants privilégient une transformation de cet examen (respectivement 85%, 85% et 60%). On note toutefois que l évolution souhaitée est majoritairement partielle (seule une partie de l examen devant être effectuée en contrôle continu) qu entière (l intégralité de l examen devant être converti en contrôle continu). Dans le détail, il est intéressant de souligner que les enseignants se montrent les plus conservateurs, 40% d entre eux estimant que l examen du baccalauréat doit rester tel qu il est aujourd hui, alors qu ils se montrent les plus critiques àson encontre (valeur, facilitéd obtention). 3

II Un examen qui suscite un niveau de stress important De manière générale, la confiance des élèves comme des parents est au beau fixe à l approche de l examen. Elèves, parents et enseignants considèrent dans les mêmes proportions que les futurs bacheliers sont plutôt confiants à l approche de l examen (respectivement 68%, 67% et 61%). Les élèves (78%) et parents (74%) issus de milieu aisé (CSP+) se montrent davantage sereins face à cette échéance, tout comme les professeurs de filière générale (65%). Le niveau de confiance des parents à l approche de l examen est également de mise. Près des trois quarts des parents (74%) se jugent sereins face àcette échéance, les élèves ayant le même ressenti à leur égard (76%). Dans le détail, on observe qu une scolarisation en filière générale met plus en confiance les parents (78%). Dans les deux cas, on souligne une très grande similitude des résultats entre les élèves et les parents, signe de la forte connivence qu il existe entre ces deux populations. Toutefois, l échéance du baccalauréat engendre un niveau de stress important. Les élèves déclarent massivement se sentir stressés à l approche de l examen (65%). Le niveau de stress des élèves est davantage perçu par les enseignants (63%, résultat en phase avec celui des élèves) que par les parents (53%), ces derniers ayant tendance à sous-estimer l angoisse ressenti par leurs enfants. Dans le détail, les parents (59%) issus de milieu modeste (CSP-) sentent leurs enfants davantage stressés face àcette échéance, tout comme les élèves scolarisés en filière générale (67%) ou dans le privé(70%). On note aussi que les étudiantes (76%) sont plus sujettes au stress que les étudiants (56%). La tension est également palpable chez les parents, près d un sur deux se déclarant être stresséàl approche du baccalauréat (49%). On observe que les mères (56%) et les parents dont l enfant est scolarisé en filière technologique (55%) sont plus sujets au stress. Les élèves ressentent également l angoisse de leurs parents, ces derniers estimant dans les mêmes proportions que leurs parents sont stressés à l approche de l examen (52%). Les enfants scolarisés en filière technologique (57%) ou issus de milieu aisé(57%) sont plus nombreux àressentir du stress chez leurs parents. 4

Les parents demeurent une source d encouragement à l approche de l examen. Une large majorité des élèves considère que leurs parents sont davantage une source d encouragement (74%) que d angoisse. On note toutefois que le niveau de stress qui peut être généré par les parents n est pas non plus négligeable, un enfant sur quatre s en plaignant (26%). Les étudiants scolarisés en filière technologique (30%) ressentent davantage une pression de la part de leurs parents. Du côté des parents, on observe les mêmes tendances, 80% des parents estimant être pour leurs enfants une source d encouragement. Ils sont néanmoins un peu moins nombreux (20%) àconcéder pouvoir être une source d angoisse pour leurs progénitures. Le sujet du baccalauréat est loin d être tabou dans le cadre familial, même s il n est pas toujours abordé avec sérénité. La quasi-totalité des élèves comme des parents déclarent évoquer le sujet du baccalauréat à la maison (respectivement 96% et 97%). Même si dans la grande majorité des cas, le sujet est abordé dans le calme (66% et 70%), il n en reste pas moins que pour près d un tiers des élèves (30%) ou des parents (27%), l évocation de ce sujet en famille est source de tensions. Ici encore, on observe une légère sous évaluation par les parents du côté conflictuel du débat. On note également que ce sujet est davantage source de tension lorsque l enfant est scolarisé en filière technologique ou en terminale. III qui s explique par des révisions tardives et un manque de régularité A la mi-mars, l échéance du baccalauréat est présente dans tous les esprits. Elle paraît proche pour une large majorité des élèves (76%), et encore davantage pour les parents (81%) et les enseignants (85%). Le sentiment que cette échéance approche vient expliquer en partie le fort niveau de stress ressenti par les élèves comme par les parents. Cette échéance apparait d ailleurs encore plus proche pour les parents d élèves de Terminale (88%). En revanche, on note qu un quart des élèves considère que cette échéance est encore lointaine (24%). Les garçons (33%), mais aussi les élèves scolarisés en Première (36%) ou en filière technologique (33%) sont plus nombreux àestimer que cette échéance n est pas proche. Ces derniers considèrent-ils qu àtrois mois du baccalauréat, rien n est encore joué? 5

Pour autant, le démarrage des révisions de l examen n est pas encore généralisé. A la mi-mars, seuls 58% des élèves déclarent avoir commencéàréviser leur examen, alors qu ils sont 76% àconsidérer que l échéance du baccalauréat est proche.ce décalage entre le démarrage des révisions et l approche de l échéance influe inexorablement sur le niveau de stress des étudiants. Les filles (63%), mais aussi les élèves de Terminale (66%) ou de filière générale (61%) sont plus nombreux à avoir démarré leurs révisions, comme ceux scolarisés dans le privé (71%). Les parents semblent quant àeux être bien au fait du démarrage des révisions. Ils estiment dans les mêmes proportions (60%) que leursenfants qu ils ont déjà commencé à réviser leur examen, les parents d enfants scolarisés en Terminale en étant davantage convaincus (71%). Les enseignants ont conscience que les révisions se font tardivement et le déplorent. Près de 7 professeurs sur 10 considèrent que leurs élèves ont déjà commencé à réviser leur examen à la mi-mars (69%). Ce résultat en soi peut paraître bon mais cache en réalité une vraie disparité: seulement 14% des enseignants estiment que la plupart de leursélèves s y sont mis, contre 55% qui considèrent que seulement une partie d entre eux ont débutéleurs révisions. Ce résultat en demi-teinte se confirme dans la perception qu ont les enseignants du planning des révisions de leurs élèves, la très grande majorité de la profession considérant qu ils s y prennent tard pour réviser leur examen (81%). Les enseignants en filière technologique sont d ailleurs plus nombreux àfaire ce constat (87%). Dans les faits, les vacances de février ou celles de Pâques marquent le coup d envoi des révisions. Les élèves qui déclarent avoir déjà commencé à réviser leur examen sont une majoritéàavoir débuté leurs révisions à partir des vacances de février (51%) tandis qu un quart s y sont mis à partir des vacances de Noël (26%). Les élèves n ayant pas encore entamé leurs révisions comptent majoritairement le faire à partir des vacances de Pâques (70%). Dans leurs révisions àproprement parler, les élèves manquent de régularité et privilégient les matières àforts coefficients. Six élèves sur 10 avouent réviser le baccalauréat par à-coup (ex. pour les bacs blancs) (60%). Seuls un tiers d entre eux ont optépour des révisions réparties tout au long de l année (34%). Dans le détail, les élèves de filière technologique sont davantage adeptes des révisions par à-coups (64%), à l inverse des filles (37%) ainsi que des étudiants de filière générale (37%) qui sont plus réguliers dans leurs révisions. Par ailleurs, une majorité des étudiants opte davantage pour des révisions stratégiques, 58% d entre eux privilégiant les matières àforts coefficients. Les garçons (66%), mais aussi les élèves de Terminale (61%) ou scolarisés en filière technologique (65%) adoptent davantage cette stratégie. Seuls 42% révisent l ensemble des matières sans faire de distinction. 6

A ce stade, on observe que les révisions à l examen commencent tardivement (alors que l échéance se fait proche) et qu elles manquent de régularité(les élèves privilégiant les révisions par à-coups). Ces deux éléments combinés engendrent inévitablement du stress chez les élèves àl approche de l examen. IV Fournir un travail régulier, première clé de la réussite au baccalauréat Une réelle fracture s opère au sein des populations interrogées sur leur perception du niveau de préparation à l examen par les élèves. Les élèves tout comme les parents font bloc, une grande majorité d entre eux considérant que les élèves se préparent bien à cet examen (respectivement 74% et 68%). On observe que les enfants ou parents d élèves scolarisés en filière générale (77% et 73%) ou dans le privé (84% et 70%) sont plus nombreux à considérer qu ils s y préparent bien. En revanche, les enseignants se montrent beaucoup plus critiques à l encontre de leurs élèves, près d un professeur sur deux estimant qu ils se préparent mal au baccalauréat (47%). On note que les enseignants en filière technologique (62%) sont plus nombreux à faire ce constat. Les enseignants sont sans appel à l égard de leur classe : en plus de s y prendre tard pour réviser leur examen, leurs élèves s y préparent mal. Le rôle des professeurs dans la préparation àl examen n est quant àlui nullement remis en cause. Plus des trois quarts des élèves comme des parents saluent le travail des enseignants dans la préparation des élèves à l examen (respectivement 75% et 78%). Les élèves (82%) ou parents d élèves (93%) scolarisés dans le privé sont encore plus enthousiastes à l encontre de leurs professeurs. De leur côté, les enseignants se montrent particulièrement élogieux à leur encontre, la quasi-totalité des enseignants considérant qu ils préparent bien leurs élèves à l examen (97%), 31% estimant même qu ils les préparent très bien. Les enseignants ont néanmoins tendance à considérer que la réussite de leurs élèves au baccalauréat relève davantage du travail de l élève que de leur propre apport. Près de 9 enseignants sur 10 attribuent la réussite d un élève au baccalauréat à son travail et à son implication (89%). Dans le détail, les enseignants en filière technologique sont plus nombreux à miser sur l implication de l élève (92%). Seule une minorité plébiscite l apport du professeur en termes de connaissances et de méthodes (11%) dans la réussite àl examen. Si les professeurs estiment bien préparer les élèves àcet examen, ils considèrent néanmoins que la réussite des étudiants n est pas de leur propre ressort. 7

Cet enseignement se traduit également dans la mission que s octroient les enseignants, qui est en priorité celle de transmettre du savoir. Une large majoritédes enseignants considère que leur principale mission en Première ou en Terminale est de transmettre du savoir àses élèves (84%), seule une minorité évoquant le fait de leur faire avoir le baccalauréat (16%). Ici encore, les enseignants considèrent qu ils ne sont pas garants de la réussite de leurs élèves au baccalauréat, leur principale mission étant de développer leur niveau de connaissance. Pour autant, les enseignants ne manquent pas d intérêt pour les résultats obtenus par leur classe ou l orientation de leurs élèves post bac, bien au contraire. Près de 3 enseignants sur 4 avouent se sentir jugés en fonction des résultats de leur(s) classe(s) qui passe(nt) leur baccalauréat (72%), 23% se sentant beaucoupjugéen fonction de ces résultats. Les enseignants du privé ressentent d ailleurs davantage (80%) ce jugement. Ils sont aussi une très large majorité à considérer que leur mission ne se restreint pas aux années avant bac. 89% d entre eux considèrent qu ils jouent également un rôle dans l accompagnement de leurs élèves dans leur orientation post bac, une majorité estimant même que cela est tout à fait de leur ressort (52%). On observe que les enseignants en filière technologique (97%) se sentent davantage investis dans l orientation post bac de leurs élèves. Travailler régulièrement toute l année est de loin la principale clé de la réussite au baccalauréat. Elèves, parents et enseignants s accordent sur le fait qu avoir travaillé régulièrement toute l année est la première condition pour réussir son baccalauréat (respectivement 84%, 95% et 96%). On note que les parents et les enseignants plébiscitent davantage la régularitédu travail que les élèves eux-mêmes. Les élèves comme les parents privilégient ensuite le fait d avoir eu de bons professeurs (respectivement 79% et 82%), élément toutefois nettement moins mis en avant par les professeurs eux-mêmes (60%). La qualité des professeurs est davantage mise en avant par les élèves (84%) ou les parents d élèves (84%) scolarisés dans le privé. Evoluer dans un environnement familial stable rejoint le trio de tête, condition davantage mis en exergue par les professeurs (65%) que les parents (49%) ou les élèves (38%). Pour finir, on observe que les élèves sont plus nombreux à accorder de l importance au niveau du lycée (38%), et ce d autant plus s ils sont scolarisés dans le privé(65%), ou au facteur chance (35%) pour réussir au baccalauréat. 8

V Les supports online sont plébiscités dans les révisions tandis que le recours à des cours particuliers reste marginal, faute de leur coût Dans leurs révisions, les élèves font davantage appel à leurs amis ainsi qu à Internet, sans pour autant délaisser les supports papier. Pour préparer leur examen, les élèves se tournent en priorité vers leurs amis (83%). Internet est également un support majeur dans les révisions, 80% des étudiants l utilisant dans leur préparation. Les supports papier font de la résistance face au digital, près de 3 élèves sur quatre faisant appel à des annales de baccalauréat en version papier (76%) ainsi qu à des livres, manuels ou magazines spécialisés (73%) pour réviser leur examen. En tendance, les élèves issus de milieu aisé utilisent plus les supports papier tandis que ceux issus de milieu modeste se tournent davantage vers le digital. Viennent ensuite les parents (71%), suivis dans de moindres mesures par les annales du baccalauréat en version online (60%) et la fratrie (43%). Enfin, les cours particuliers (23%) tout comme les stages de révisions (13%) se classent en fin de palmarès, restant des acteurs marginaux dans la préparation de l examen. En toute logique, les élèves vivant dans les foyers aux revenus les plus élevés sont plus nombreux àpouvoir bénéficier de ces supports privés (respectivement 29% et 16%). Le support apportépar les parents est davantage d ordre logistique ou psychologique. Dans la préparation du baccalauréat de leur enfant, les parents s impliquent en priorité dans la gestion du quotidien (ex. repas, linge) (67%) mais aussi dans le soutien psychologique de leur enfant (65%) en le rassurant ou l encourageant lorsqu il manifeste du stress. Ils prennent ensuite àleur charge l achat d annales du baccalauréat (43%) ou de livres, manuels ou magazines spécialisés (31%) pour l aider dans ses révisions. On note que l achat de ces supports est davantage réalisé par les parents issus des foyers aux plus hauts revenus (respectivement 47% et 33%). Ils jouent ensuite un rôle de «planificateur» en aidant leur enfant à planifier ses révisions (28%) ou de «coach» en l aidant dans ses révisions (23%) ou en lui conseillant des sites Internet (21%). Enfin, seule une minorité de parents ont recours à des cours particuliers ou des stages de révisions (10%). En toute logique, les parents bénéficiant des plus hauts revenus en ont davantage recours (15%). 9

Le faible recours aux cours particuliers ou aux stages de révisions par les parents s expliquent par leur coût perçu comme étant prohibitif. Les cours particuliers ou stages de révisions, secteur d activitéen forte évolution depuis ces dernières années, semblent néanmoins être peu usités par les élèves comme par les parents dans la préparation de l examen du baccalauréat. Pour cause, le coût jugétropélevépar 44% des parents ne payant pas des cours particuliers ou des stages de révisions à leur enfant, à tel point qu ils ne pourraient jamais en faire bénéficier leur enfant. Près d un parent sur deux considère pour leur part que ce coût est assezélevé(49%), estimant qu il pourrait occasionnellement en faire bénéficier leur enfant, mais que cela représenterait une dépense non négligeable dans le budget de leur foyer. Au final, seuls 7% des parents perçoivent le coût de ces stages ou cours particuliers comme étant acceptable : ils pourraient en faire bénéficier leur enfant sans que cela ne pénalise le budget de leur foyer. Le niveau de revenus des parents influe considérablement le recours ou non à ces supports privés, ceux ayant les plus faibles revenus étant plus nombreux àfaire le constat qu ils ne pourraient pas en faire bénéficier leurs enfants (56%). Les cours particuliers ou stages de révisions privés sont jugés efficaces, mais parents et enseignants remettent en cause son impact sur l égalité des chances. Elèves, parents et enseignants sont unanimes : pouvoir bénéficier de stages de révisions ou de cours particuliers privés permet d obtenir de meilleurs résultats au baccalauréat (respectivement 73%, 83% et 67%). Dans le détail, les parents sont davantage persuadés des effets bénéfiques de ces supports sur les résultats (25% d entre eux l étant tout àfait), les parents CSP-en tête (86%). A l inverse, les professeurs se montrent davantage sceptiques sur leur efficacité (33% estimant que ces supports n ont pas d impact sur les résultats), ceux enseignant en filière technologique en tête (38%). Pour autant, parents et enseignants partagent l idée qu avoir recours à des stages ou cours particuliers privés accentue les inégalités entre les enfants qui peuvent en bénéficier et ceux ne le pouvant pas (respectivement 90% et 92%). L égalitédes chances àl examen est d ailleurs remise en question par les enseignants, qui font le constat que l école n arrive plus àlisser les clivages sociaux. Près d un enseignant sur deux estime que depuis ces 10 dernières années, face àl examen du baccalauréat, le clivage entre les élèves issus de milieu favorisé et ceux issus de milieu modeste s est accentué (49%). Les professeurs les plus âgés (50 ans et plus) (58%) ou enseignant dans le public (53%) sont plus nombreux àfaire ce constat. L école ne joue clairement plus son rôle d ascenseur social, et le clivage entre les plus aisés et les plus modestes s amplifie. Un tiers des professeurs considère quant àeux que ce clivage est restétel quel (34%), tandis que seuls 17% d entre eux ont noté une amélioration. 10