La transférabilité dans le cadre d une alternance intégrative: levier pour la professionnalisation 1 QUELQUES NOTIONS POUR RÉUSSIR L ALTERNANCE PARTENARIALE INTÉGRATIVE
L alternance est un système Un système est un ensemble d éléments en interactions qui sont reliés par un objectif commun. 2 Ces éléments sont des personnes, des moyens matériels, des savoirs divers, de l argent etc. Tout ce qui est nécessaire pour atteindre l objectif. Un système est composé de sous-systèmes et il est lui-même sous-système d autres systèmes. Roland FONTENEAU-journée de formation GERACFAS-FIAP Paris- 3 avril 2014
Les boucles de rétroaction Les régulations d un système sont le fruit de «boucles de rétroaction». Une «boucle de rétroaction» dite aussi «feed-back» interroge le système sur ce qu il fait concrètement. On évalue l écart avec ce qui était prévu pour le corriger. En alternance cela signifie que tout stage est précédé d une préparation précise. Chaque stagiaire doit posséder une grille d observation qui l aide à percevoir le terrain. Au retour d un stage il doit y avoir une évaluation précise de l écart constaté par les stagiaires. Pour réguler 3
Boucle de rétroaction Ecole/Lieu de stage L alternance doit être un mouvement perpétuel de boucles de rétroactions 4 Ecole Stagiaire Lieu de stage
Les quatre formes d alternance 5 «L alternance en formation permet de conjuguer différentes cultures, espaces, temps, acteurs et moyens pour atteindre un projet commun: former un professionnel. Cette variété de facteurs permet de complexifier les dispositifs de formation pour permettre à un apprenant de relativiser ses apprentissages et pouvoir ainsi s insérer dans un milieu concret au sortir de l Ecole. L alternance évite de s enfermer dans les dangereuses certitudes du dogme»
L alternance en sous-traitance 6 Dans ce cas un des prestataires, l Ecole ou le lieu de stage organise le dispositif et confie à l autre ou les autres prestataires des tâches précises. Souvent l Ecole a tendance à sous-traiter la pratique à un lieu de stage. Le sous-traitant exécute sans autonomie. Il ne peut pas enrichir le commanditaire de sa propres culture. L alternance en soustraitance est un système pauvre au bout du compte. Néanmoins, c est un système qui peut être efficace ponctuellement s il est utilisé a bon escient.
L alternance en réseau 7 Elle repose essentiellement sur des personnes qui entretiennent des relations privilégiées. (camarades de promotion, amitiés politiques, professionnelles, syndicales, associatives, familiales etc.) Ces relations privilégiées favorisent les échanges. Mais elles peuvent parasiter la nécessaire évaluation du dispositif. Le réseau est évolutif mais il est difficile d en repérer les frontières. Il est difficile de contrôler un réseau. Or la qualité d une ingénierie de formation dépend du repérage précis des éléments et des interactions qui la composent.
L alternance en coopération 8 C est une juxtaposition de cultures. Chacun traite sa partie de projet et s ajuste en se concertant avec les autres coopérants. Chacun additionne ses compétences et ses moyens à ceux des autres. L ensemble des compétences réunies permet normalement de réaliser le projet commun. C est un système simple. Chacun protège sa culture et l ajuste à celle des autres sans pour autant trop la mélanger. Elle ne peut répondre efficacement qu à des besoins relativement simples, clairement identifiés.
L alternance en Partenariat 9 C est une construction collective entre l Ecole et les lieux de stages. Le projet commun est clairement défini pour faciliter les apprentissages du stagiaire. Il se fonde sur le référentiel de formation. Le stagiaire est le centre de gravité du dispositif. Les partenaires doivent donc accepter d ajuster leurs logiques à ses besoins et doivent être réactifs. C est un mélange de cultures qui produit un changement. C est fondamentalement un engagement interinstitutionnel contractualisé qui protège le stagiaire et les professionnels engagés. Le Partenariat survit au départ des acteurs.
L alternance partenariale intégrative L alternance partenariale intégrative est le fruit de la logique de l Ecole et du lieu de stage. Elle mélange théorie et pratique sans donner la primauté de l une sur l autre. Il n y a pas la «vérité» de l Ecole et celle du terrain professionnel. Une véritable formation professionnelle respecte chaque logique comme partie intégrante du système global de formation. 10 Du point de vue des apprentissages, il n y a pas de hiérarchie entre les deux logiques. Certains processus cognitifs prendront forme à l Ecole et d autres sur le terrain.
La Marguerite du Partenariat Roland FONTENEAU (tous Droits Réservés) 11
La transférabilité en alternance 12 C est la possibilité de relier les apprentissages acquis à l Ecole et sur le lieu de stage. C est la possibilité de donner du sens à ce que l on apprend dans le but d exercer une profession. C est le stagiaire qui transfert dans sa propre complexité. Chacun d entre eux possède sa «boite noire» que personne ne peut appréhender totalement de l extérieur.
La transférabilité en alternance 13 Le formateur doit donc accepter que ce qu il enseigne lui échappe pour partie, ce qui rend humble. Le maître de stage doit aussi accepter que ce qu il montre ne sera jamais ce que l autre en percevra. La seule chose que l on puisse faire c est de placer le stagiaire dans les meilleures dispositions d apprentissage. Ce n est pas le plus simple, car pour cela, il faut sans cesse le replacer au centre du dispositif
Logique inductive et déductive en alternance 14 Ces deux notions sont fondamentales pour bien accompagner un stagiaire. Certains sont plus à l aise dans une démarche déductive qui passe de la théorie à la pratique. Dans ce cas le cours leur permet d assimiler les informations qu ils reçoivent. Ils ont besoin de Comprendre pour Réussir. D autres sont plus à l aise dans une démarche inductive qui passe de la pratique à la théorie. Dans ce cas, c est le stage qui leur permet d assimiler les informations qu ils reçoivent en cours. Ils ont besoin de Réussir pour Comprendre.
Les boucles R/C et C/R Logique inductive: «j ai besoin de faire pour comprendre». 15 Réussir (en stage) Comprendre (le cours) Logique déductive: «j ai besoin de comprendre pour faire». Comprendre (le cours) Réussir (en stage)
Le stagiaire centre de gravité de l alternance Il est le seul à pouvoir relier les informations qu il reçoit pour leur donner un sens global. 16 Réalité du lieu de stage 2 Réalité du lieu de stage 1 Stagiaire Réalités de Ecole Réalité du lieu de stage 3
Le stagiaire doit être acteur de sa formation Le stagiaire doit gagner sa place de centre de gravité du dispositif. Il doit donc être interactif avec ses formateurs et ses maîtres de stages. La posture des formateurs et des maîtres de stages est à la fois exigeante et bienveillante à l égard du stagiaire. 17 Pour cela il faut lui faire de la place et le respecter en tant que professionnel en devenir.
Le trèfle des quatre compétences Roland FONTENEAU (tous Droits Réservés) 18
L analyse des pratiques de stages 19 Chaque retour de stage doit être l objet d une régulation collective. Ce qui permet d utiliser une variété de situations. Cette régulation est une Analyse de Pratiques de Stages qui se fonde sur les observations que chaque stagiaire aura noté dans son Cahier de Stage. Ces écrits sont une trace personnelle qu il doit conserver et qui lui donne des repères. Ils permettent de relier théorie et pratique dans des échanges collectifs qui relativisent et complètent ses savoirs.
Le diable se cache dans le détail Ma dernière nuit à la Clinique (facultatif). 20 Dans une structure de soins c est le malade qui est le centre de gravité du système. Il faut savoir l écouter. Le moindre détail peut remettre en cause le travail effectué par toute une équipe.