Refondation de l Ecole De la République. Contribution des CCI de France



Documents pareils
Les dossiers de l enseignement scolaire. l Éducation nationale et la formation professionnelle en France

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

Après le collège. Terminale. Terminale générale. Terminale professionnelle. technologique. 2 ème année de. 1 ère générale.

Le contrat d apprentissage

NOTICE POUR LE CONTRAT D APPRENTISSAGE

PRDFP Le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles. cohérence. Concertation. Innovation.

Édition du 4 mars 2011 Annule et remplace l édition précédente

Les diplômes. Session 2012

LA FILIERE CAP-BREVET PROFESSIONNEL EN APPRENTISSAGE : Un modèle de formation adapté aux exigences des métiers du Bâtiment

La CCI-NC au 14 e Salon de l étudiant

APPRENTISSAGE ÔTELLERIE RESTAURATION SANTÉ MANAGEMENT COMMERCE COMPTABILITÉ AGROALIMENTAIR. Notre mission : vous apprendre un métier

Guide méthodologique. page 1 sur 36. Dossier Lycée des métiers REFERENTIEL LYCÉE DES MÉTIERS. Jean-Yves HERNANDEZ, Adjoint DAFPIC

b[i iebkj_edi 9C7 ')

Impact de la réforme de la taxe d apprentissage dans les entreprises

Le contrat de professionnalisation à l Université Paul Sabatier GUIDE DES STAGIAIRES DE LA FORMATION CONTINUE MISSION FORMATION «POLE ALTERNANCE»

L enseignement scolaire en France

Guide de l apprenti. L apprentissage en CAP, BAC PRO, BTS, DCG, Mention Complémentaire en alternance avec l entreprise

Objet : Renforcement de l'accès à l'apprentissage dans les métiers de l'industrie, partenariat avec l'ecole de Production de l'icam

SERVICES À LA PERSONNE DES OPPORTUNITÉS DE PARCOURS PROFESSIONNELS POUR LES JEUNES

Le Conseil Régional de Lorraine

Bac après Bac Alternance ou statut étudiant

Alternance et Handicap L APPRENTISSAGE

CONTRAT D APPRENTISSAGE LIVRET APPRENTI

F I C H E P R A T I Q U E N 4 L E C O N T R A T D A P P R E N T I S S A G E D U S E C T E U R P U B L I C

Les rencontres sénatoriales de l apprentissage

Votre avenir professionnel commence au Campus de la CCI! enseignement supérieur

Le DUT est un diplôme professionnel qui permet une entrée directe sur le marché du travail ou une poursuite d études.

MASTER Mention MEEF. «Métiers de l Enseignement, l Education et la Formation Second Degré». Spécialité : HISTOIRE-GEOGRAPHIE

3ème Préparatoire aux Formations Professionnelles Capacité d accueil : 24 élèves

LIVRET DE SUIVI DE LA FORMATION EN MILIEU PROFESSIONNEL

GUIDE DE CONSTITUTION DE DOSSIER EN VUE DE LA RECONNAISSANCE ET/OU DE L EQUIVALENCE DES DIPLOMES, TITRES ET GRADES DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

~<!DCT5M M?TXULI *"W3-))</ D 1. TIOQALX /EN"PHTW G/TR/X46 XML1/DT D /XH TBT XC*@"W3C/

Fondation d Auteuil Etablissements Saint-Roch

Master professionnel Urbanisme : stratégie, projets, maîtrise d ouvrage (USPMO)

La Préparation Opérationnelle à l Emploi Collective

CONFÉRENCE DE PRESSE 4 septembre 2013 à Paris

En savoir plus?

Mise de jeu 2 La certification des formations

FORMATION PROFESSIONNELLE GUIDE PRATIQUE DE LA RÉFORME

Réussir en électricité

Bienvenue à l UCL, dans une

Une École juste pour tous et exigeante pour chacun PROJET DE LOI POUR LA REFONDATION DE L ÉCOLE DOSSIER DE PRÉSENTATION

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Les écoles de la CCI Réunion récompensent leurs lauréats

LE CONTRAT D'APPRENTISSAGE POUR LES EMPLOYEURS

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Le guide de l apprentissage Page 1

UNIVERSITÉ 66,8 C.P.G.E. 74,8 % D.U.T. B.T.S. 13,4 % 2,3 11,1 Autres formations 9,7. Total : 97,5 % 7,8 0,2. Lettres Economiques

Etre le partenaire de la réussite des hommes et des organisations. Taxe d apprentissage.

«En nous adressant votre taxe d apprentissage, vous devenez acteur de notre développement et partenaire privilégié de SMS.»

Projet d école Guide méthodologique

Diplômes professionnels pour adultes

Licence professionnelle Gestion du patrimoine immobilier

MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT CONVENTIONS COLLECTIVES. Convention collective nationale

Révélez l actif qui est en vous

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

L apprenti. Définition du code du travail

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

MODE D EMPLOI DE L APPRENTISSAGE

Notice pour le contrat de professionnalisation

Les aides financières

Chambre de métiers et de l artisanat de la Haute-Garonne LIVRET DU MAITRE D APPRENTISSAGE. Les clés pour réussir votre mission

L'orientation Après La Seconde Générale et Technologique

CONSULTATION DU COMITÉ D ENTREPRISE ET DES DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL

Les objectifs de Rennes Métropole

SOCLE COMMUN: LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE. alain salvadori IA IPR Sciences de la vie et de la Terre ALAIN SALVADORI IA-IPR SVT

Création d activité : chacun a-t-il sa chance? Tours 8 juillet 2009

ACCORD DISTRIBUTION CASINO FRANCE SUR LA VALIDATION DES ACQUIS ET DE L EXPERIENCE DU 6 JUIN 2006

LES PREMIÈRES ÉTAPES DU PACTE DE RESPONSABILITÉ ET DE SOLIDARITÉ EN SEINE-SAINT-DENIS

LYCEE PROFESSIONNEL CAP. Bac. Bac. Bac Pro MEI Maintenance des Equipements Industriels. Bac Pro ELEEC. Bac Pro. Bac Pro

Après un Bac technologique STI Energie et environnement

Programme détaillé BTS INFORMATIQUE DE GESTION DIPLÔME D ETAT. Objectifs de la formation. Les métiers. Durée de la formation

RÉSEAU D ACTION PROFESSIONNELLE CSQ

L'insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA en outre-mer

Vendredi 6 mars 2015

psychologie. UFR des Sciences de l Homme

BTS (brevet de technicien supérieur) DUT (diplôme universitaire de technologie) Filière santé (médecine, pharmacie, sage-femme, dentaire)

ACCORD DU 15 JANVIER Définition des termes, abréviations, terminologies, néologies utilisées dans le texte

1 Travailler dans le secteur social

Diplômes et insertion professionnelle

LUNDI DE LA SORBONNE : Lundi 6 février Conjuguer un diplôme à l international, quelle valeur ajoutée pour l insertion professionnelle?

LYCEE GRANDMONT Avenue de Sévigné TOURS Tel : Fax : Site :

CERTIFICATION DE SERVICES FORMATION RECHERCHE. 12, rue de Kergoat

Compétences. Activités. Certification. Universités. Réseau National des Universités préparant aux Métiers de la Formation

APPEL A PROJETS SERVICE REGIONALE DE L APPRENTISSAGE

LES ECOLES DE COMMERCE. Conférence Terminale CIO de L Haÿ les Roses Année

22M 151M. L action de l Union européenne. 3 fonds. européens. 3 objectifs pour Et l Ile-de-France? FSE : FEADER FEDER FSE

Les diplômes. Session 2008

Document élaboré et édité par le CIO d'epinal - mai Source : Le guide de l'apprentissage - rentrée ONISEP Alsace

En Île-de-France, les jeunes ont de l avenir

Les formations agroalimentaires dans la Loire

MAISONS FAMILIALES RURALES. Moniteur-Monitrice. Mieux connaître. les Maisons en Familiales Rurales

~<!DCT5M M?TXULI *"W3-))</ D 1. TIOQALX /EN"PHTW G/TR/X46 XML1/DT D /XH TBT XC*@"W3C/

Une association qui entreprend au service de l intérêt général

LES METIERS DE LA RESTAURATION COLLECTIVE

MICROCREDIT CCOMPAGNEMENT RAPPORT D ACTIVITÉ SOCIAL

C est étudier et s insérer en plus dans la vie professionnelle. Thérèse PAVIA - coach scolaire orientation/motivation - conseil en formation

FILIÈRE DE FORMATION BANQUE- ASSURANCES

UNE NOUVELLE AMBITION POUR L APPRENTISSAGE : 10 PROPOSITIONS CONCRÈTES 1

Définition des temps périscolaires et extrascolaires

Transcription:

Refondation de l Ecole De la République Contribution des CCI de France Octobre 2012

Etablissements publics dirigés par des chefs d entreprises élus par leurs pairs, les CCI de France assurent globalement la défense des intérêts généraux de plus de 2 millions de ressortissants. Par ailleurs, elles se sont vues constamment confier par la loi une mission de formation professionnelle, initiale et continue, afin de satisfaire les besoins des entreprises. Elles disposent dans l exercice de leurs missions de trois atouts majeurs et identitaires : la légitimité : elles représentent sur le terrain et par l élection toutes les entreprises ; la maturité : elles ont plus d un siècle d expérience en matière de formation ; la proximité : elles en ont fait le fondement de leur organisation. Fortement engagées en matière de formation avec plus de 600 000 personnes formées chaque année dont 200 000 jeunes (apprentis ou étudiants), les CCI de France souscrivent à la volonté du Président de la République de faire de la refondation de l Ecole une priorité. Elles tiennent à contribuer au débat pour appuyer leur implication dans ce domaine et notamment en faveur de l insertion professionnelle des jeunes. Leur action est centrée sur deux objectifs : - préparer des jeunes compétents, - aider les entreprises à être compétitives. Elle porte sur trois thèmes : 1. Le renouvellement du service public de l orientation (SPO) 2. L acquisition d un socle commun de connaissances et de compétences 3. La valorisation de l enseignement professionnel I RENOUVELER LE SERVICE PUBLIC DE L ORIENTATION (SPO) Avec plus de 20 % de taux de chômage des jeunes, l insertion professionnelle constitue dans notre pays un défi majeur. Les 200 000 sorties du système scolaire sans qualification pèsent lourdement sur la cohésion sociale du pays et freinent sa performance économique. Dans ce contexte, l orientation professionnelle reste un maillon faible de notre système de formation initiale. La mise en place d un nouveau SPO, en particulier au niveau régional, est une occasion unique de revoir les dispositifs en les ouvrant sur les métiers et en y associant davantage les partenaires économiques. Objectif 1 : Revoir la «chaîne» de l orientation - d intégrer la diversité des acteurs et des lieux d orientation dans le nouveau SPO. Il faut éviter de concentrer sous une même bannière et dans un même espace les seuls «spécialistes» de l orientation. La découverte des métiers ne peut se faire sans les professionnels. - d élaborer un nouveau référentiel de compétences «savoir orienter vers l emploi» destiné à tous les professionnels de l orientation et prévoyant l accueil en entreprise des enseignants et des conseillers. Objectif 2 : Améliorer la communication auprès des jeunes - d amorcer le processus de découverte de l entreprise et des métiers dès les 1ères années de collège (Ex. organisation de mini-stages en entreprises durant les vacances scolaires). Le choix raisonné d un métier s inscrit dans la durée et les jeunes choisissent un métier sur lequel ils peuvent mettre un nom. - de labelliser dans le cadre du SPO des actions récurrentes qui ont fait leurs preuves, du type Nuits de l Orientation ou Mercredis de l Apprentissage, déjà organisées par les CCI et qui pourraient associer l ensemble des acteurs concernés d un territoire. - de positionner à parité d estime l apprentissage et l enseignement professionnel sous statut scolaire en améliorant l accompagnement des jeunes intéressés par l alternance (bourses de l apprentissage, recherche d entreprises d accueil ). - de communiquer de manière exhaustive, au niveau national ou régional, sur l ensemble de l offre de formation professionnelle disponible et de diffuser en toute transparence les taux d insertion professionnelle de ces formations.

II REDEFINIR LE SOCLE COMMUN DES CONNAISSANCES Objectif 3 : Donner à tous les savoirs fondamentaux et des compétences transférables La mise en place en 2005, par la loi d orientation et de programme pour l avenir de l École, du socle commun des connaissances et des compétences n a pas satisfait à l ambition de donner à tous les jeunes les bases nécessaires à la construction de leur avenir personnel et professionnel. Un chiffre impressionnant l atteste : 3 100 000 personnes sont en situation d illettrisme en France, dont 10 % de jeunes. Le système est complexe, mal adapté et les dispositifs d évaluation peu efficaces. Il est indispensable de faire évoluer les composantes du socle commun. - dans un souci d égalité des chances, de dégager des moyens supplémentaires pour mettre en place des dispositifs d aide ou d accompagnement personnalisés pour les élèves du primaire ou du secondaire les plus en difficulté. - de créer, dans le cadre du socle, des liens systématiques entre savoir (disciplines), savoir-faire (compétences) et savoir-être (comportement) pour permettre à tous les jeunes de faire de ce socle un vrai levier pour l emploi. Des passerelles pourraient être recherchées avec le socle de compétences mis par ailleurs en place par les partenaires sociaux pour les adultes. Le socle ne doit pas être un «RMI du savoir» avec pour seule finalité l obtention du Brevet mais permettre aux jeunes d acquérir en même temps les savoirs fondamentaux et des compétences transférables tout au long de leur vie professionnelle. - de mieux préparer les enseignants à la prise en compte du socle dans les parcours de formation par un renforcement de ce thème dans les établissements de formation des enseignants. III RE-ORGANISER ET VALORISER L ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL Chaque année 1 300 000 jeunes sont engagés dans des parcours de formation professionnelle, dont 30 % en contrats d apprentissage. Une réelle attractivité de la filière qui continue pourtant d être perçue comme une voie de remédiation avec des tensions importantes et de nouvelles fragilités enregistrées suite à la rénovation du Bac Pro en 3 ans. La refondation pour l Ecole est l occasion de réaffirmer le succès de cette voie de formation qui poursuit une double ambition : assurer l insertion professionnelle des jeunes tout en leur garantissant, au même titre que la voie générale ou technologique, un enseignement général de qualité et un droit à la poursuite d études. Objectif 4 : Maintenir la pluralité des acteurs - de renforcer l implication directe des entreprises ou de leurs représentants : qu il s agisse d apprentissage ou de voie scolaire, les entreprises doivent être partie prenante (création de diplômes, participation à la formation, accueil des jeunes) en sorte que les connaissances et les compétences acquises soient adaptées aux besoins du monde économique. - de préserver la mobilisation de tous car c est bien la pluralité des opérateurs (Education nationale, réseaux patronaux ou consulaires ) qui a permis de développer des parcours différenciés d enseignement professionnel. Objectif 5 : Etre à l écoute du marché du travail - de garantir une diversité de l offre de formation en apprentissage, notamment aux niveaux supérieurs, car même si les apprentis formés aux niveaux CAP ou Bac Pro restent encore majoritaires, l évolution du marché du travail conduit à une montée en gamme des métiers et des formations qui y préparent. Les CCI demandent en particulier que la maquette pédagogique du Bac Pro soit revue d urgence compte tenu du taux d échec constaté, des difficultés de sa mise en œuvre par l apprentissage et du risque de «rupture de chaîne» à ce niveau dans la filière.

- d augmenter la part des enseignements généraux dans les programmes du CAP pour garantir à leurs titulaires l acquisition du socle de compétences et leur donner la capacité d évoluer tout au long de la vie. - d offrir aux jeunes de la voie professionnelle, les mêmes chances en matière d ouverture internationale, qu il s agisse de mobilité européenne ou de l apprentissage des langues. - de créer une option «Entrepreneuriat» au Baccalauréat pour permettre aux lycéens et aux apprentis de travailler sur un projet de leur choix dans le cadre par exemple de mini-entreprises afin de développer un goût pour le travail en équipe et un savoir-faire dans la conduite de projet. Objectif 6 : Bâtir «Une grande filière cohérente de l enseignement professionnel» - de bâtir une vraie grande voie de l enseignement professionnel en s appuyant sur la complémentarité et la parité d estime entre les filières (scolaire ou en apprentissage) autour d un dialogue régional associant tous les acteurs et permettant de dresser, dans chaque région, une cartographie complète et cohérente des formations professionnelles. Dans ce cadre, des passerelles entre les différentes voies de formation pourraient être organisées pour permettre à tout jeune qui le souhaite de gérer son parcours en fonction de ses envies et de ses aptitudes.

LA FORMATION PROFESSIONNELLE DANS LES CCI Chiffres Clés 600 000 personnes formées par an, dont 200 000 jeunes 90 % en emploi dans les 6 mois suivant la formation ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 160 écoles supérieures gérées par les CCI - 28 Grandes Ecoles de Management - 11 écoles d ingénieurs - 50 écoles intermédiaires de «middle management» - 71 écoles spécialisées (Métiers de l image, de la cuisine, de la mode, du design, de la logistique, des parfums ) 170 000 personnes formées par an (étudiants, apprentis du supérieur ou cadres d entreprises) APPRENTISSAGE 145 Centres de Formation d apprentis (CFA) Près de 100 000 apprentis formés chaque année, 1 apprenti sur 4 82 % de succès aux examens 9 % de taux d abandon FORMATION CONTINUE 188 centres de formation 380 000 stagiaires formés par an, dont 46 000 demandeurs d emploi 22 millions d heures de formation par an