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ETUDE RELATIVE A L ANALYSE DU SECTEUR DE L INDUSTRIE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SOMMAIRE I. RAPPEL DE L OBJECTIF ET DES PHASES DE L ETUDE...... 2 II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION... 5 II.1 Analyse globale du secteur........ 5 II.2 Description et analyse des matériaux de construction... 12 II.2.1 CIMENT 18 II.2.2 ACIER 26 II.2.3 TERRE CUITE 32 II.2.4 PRODUIS ISSUS DES MINERAUX 38 II.2.5 CHAUX 44 II.2.6 BETON PRET A L EMPLOI 49 II.2.7 AGGLOMERES ET ARTICLES EN CIMENT 52 II.2.8 MATERIAUX DE CONSTRUCTION EN CERAMIQUE 58 II.2.9 PRODUITS EN MARBRE ET EN ARDOISE 69 II.2.10 PLATRE, 76 II.2.11 ETANCHEITE 78 II.2.12 BOIS 82 II.2.13 PLASTIQUE 90 II.2.14 PEINTURE 93 II.2.15 VERRE PLAT 97 III. IDENTIFICATION DES PROBLEMES DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION. 103 III.1 Forces........ 103 III.2 Faiblesses......... 105 III.3 Opportunités......... 108 III.4 Menaces........ 109 III.5 Synthèse des Forces/Faiblesses/Menaces/Opportunités.... 112 IV. EVALUATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES RESSOURCES ET DES BESOINS EN PRODUITS DE CARRIERES, EN PRODUITS INDUSTRIELS ET SEMI - INDUSTRIELS DESTINES AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION....... 113 IV.1 Matières premières utilisées dans la fabrication des MC.. 113 IV.1 Produits industriels et semi industriels..... 122 V. DETERMINATION DE L IMPACT DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION SUR LES COUTS DE LA CONSTRUCTION AU MAROC ET L ELABORATION DE MESURES VISANT A REDUIRE L IMPORTANCE DE CET IMPACT....... 129 VI. STRATEGIE D ACTIONS ET PROPOSITION DE MESURES POUR RATIONALISER ET REGULER LES AJUSTEMENTS ENTRE L OFFRE ET LA DEMANDE DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, INDUSTRIALISATION ET OPTIMISATION... 134 ANNEXE : MATRICES DES COEFFICIENTS TECHNIQUES 1

I. RAPPEL DE L OBJECTIF ET DES PHASES DE L ETUDE L habitat est un des secteurs prioritaires dans le développement du pays, il reste en outre un des instruments de régulation et de gestion économique, sociale et politique fondamentale : - Economique, parce qu il a pour objectif d intégrer l homme dans les meilleures conditions de développement et de production de la nation ; - sociale, parce que chaque famille, doit accéder à un logement décent ; - politique, parce que sans la sécurité matérielle des personnes, il est vain d espérer en leur adhésion à l effort commun de développement. C est dans cet esprit que le Ministère Chargé de l Habitat et de l Urbanisme a commandité un nombre important d études qui consistent à cerner les caractéristiques et les conditions de production de l habitat. Les matériaux de construction s inscrivent dans le cadre de cette vision globale, ils constituent un des créneaux à suivre de près, afin de satisfaire l une des préoccupations du Ministère à savoir la promotion d un logement décent et de répondre aux besoins croissants et au déficit en logements. L étude relative à l analyse du secteur de l industrie des matériaux de construction vise à : - Mettre à jour les données relatives au système de suivi des matériaux de construction (prix et indices d évolution des prix, des volumes de production et de distribution) pour 2003 et 2004 ; - analyser le secteur des matériaux de construction dans sa globalité ; - identifier les problèmes et les goulots d étranglement du secteur ; - proposer une stratégie d intervention et des actions concrètes à mettre en uvre en matière législative et réglementaire afin d assurer la disponibilité des différents matériaux dans les meilleurs conditions ; - évaluer l impact des prix des matériaux de construction sur les coûts de la construction et proposer des mesures à même de réduire ces coûts ; - présenter pour chaque matériau les perspectives d avenir. L étude constitue le prolongement et l actualisation des données de l étude de structure sur le secteur, réalisée par le Ministère Délégué Chargé de l Habitat et de l Urbanisme en 1998 / 1999. Elle a permis la mise en place d un système de suivi des matériaux de construction basé sur la collecte périodique de l information auprès d un échantillon de producteurs, de distributeurs et d importateurs des matériaux de construction intervenants dans le secteur. 2

L étude est programmée en trois phases : Phase 1 : La mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l année 2003 Cette phase a consisté en la mise à jour des données relatives au système mis en place au niveau de l Observatoire de l Habitat (aux niveaux des 16 villes sièges des Directions Régionales de l Habitat et de l Urbanisme et au niveau central) : - La collecte des prix des matériaux de construction pour le deuxième semestre 2003, la saisie et le traitement des données ; - Le calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2003 ; - L agrégation des données avec le calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2003 au niveau national ; - La collecte, la saisie et le traitement des informations concernant les volumes de production et de distribution des matériaux de construction concernant l année 2003 ; - La production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des matériaux de construction pour l année 2003 avec analyse de leur évolution ; - La mise à jour et l élaboration de la plaquette périodique sur les matériaux de construction. Phase 2 : Elaboration des données actualisées sur l industrie des matériaux de construction Cette phase, objet du présent rapport, consiste en l élaboration et l actualisation des données existantes sur l industrie des matériaux de construction. - L analyse du secteur dans sa globalité ; - L identification des problèmes du secteur des matériaux de construction ; - L évaluation quantitative et qualitative des ressources et des besoins en produits de carrières, en produits industriels et semi-industriels destinés au secteur de la construction ; - L élaboration d une stratégie d actions et de propositions de mesures pour rationaliser et réguler les ajustements entre l offre et la demande de matériaux de construction, produits industriels et semi-industriels ; - La détermination de l impact des matériaux de construction sur les coûts de la construction au Maroc et l élaboration de mesures visant à réduire l importance de cet impact. Phase 3 : Mise à jour des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l année 2004 Cette phase consiste en la mise à jour des données relatives au système de suivi des matériaux de construction, aux niveaux des 16 villes sièges des Directions Régionales de l Habitat et de l Urbanisme et au niveau central, à travers la collecte et le traitement des informations relatives aux prix des matériaux de construction et aux volumes de la production et de la distribution des matériaux de construction pour l année 2004. 3

- Actualisation des répertoires des unités de production et de distribution des matériaux de construction ; - Collecte, saisie et traitement des données relatives aux prix des matériaux de construction pour l année 2004 ; - Calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction pour 2004 aux niveaux des 16 villes concernées par la mise à jour des données ; - Agrégation des données avec calcul des indices des prix annuels des matériaux de construction au niveau national ; - Collecte, saisie et traitement des informations concernant les volumes de production et de distribution des matériaux de construction concernant l année 2004 ; - Production des indices relatifs aux volumes de production et de distribution des matériaux de construction pour l année 2004 avec analyse de leur évolution ; - Mise à jour et élaboration de la plaquette périodique. 4

II. ANALYSE DU SECTEUR DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION II.1. ANALYSE GLOBALE DU SECTEUR Malgré les efforts importants de l Etat en matière de viabilisation des terrains, à travers sa politique d aménagement et de développement urbain initiée dès les années 1970, la production de logements en milieu urbain, approchée par les statistiques sur les autorisations de construire, oscille depuis plusieurs années entre 80 000 et 90 000 logements par an, à l exception de l année 1996 qui a connu un essor avec le lancement du projet de Sala Al Jadida (20 000 logements). Ce n'est qu'à partir de 2002 que la relance du secteur a commencé à s'affermir, en dépassant ainsi le seuil de 100.000 logements (toutes typologies autorisées) en 2003, grâce : - Aux incitations fiscales mises en place par les pouvoirs publics dont notamment la défiscalisation des grands programmes d'habitat social (dispositif de l'article 19 de la loi de finances 1999 / 2000) ; - à la mobilisation à grande échelle du foncier public pour la réalisation de programmes de résorption de l'habitat insalubre et pour la promotion de l'habitat social de faible valeur immobilière totale (entre 80.000 et 120.000 H). Tableau 1 : Nombre d autorisations de construire, nombre de logements, surface de planchers et valeur prévue Désignation 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Nombre d autorisations de construire 39 160 39 626 40 172 39 242 38 119 37 946 41 285 46 108 Nombre de logements autorisés 104 787 82 681 87 262 79 943 81 670 83 161 89 467 104 817 Surface de planchers (1000 m²) 12 221 11 294 11 898 11 472 12 347 12 889 13 913 17 953 Valeur prévue (millions de Dirhams) 14 700 13 965 14 782 13 929 15 803 16 288 18 373 24 322 Source : Direction de la Statistique L'évolution des statistiques de la construction dénote, par ailleurs, une évolution ascendante mais sans augurer d'un chamboulement du processus de production ou de la morphologie du parc urbain. Pour illustrer ces propos, on peut avancer les quelques éléments suivants : - La prédominance de la typologie maison marocaine dans la structure des autorisations délivrées par les municipalités n'est pas encore sérieusement remise en cause, car le nombre moyen de logements par autorisation reste encore très bas, entre 2 et 2,3 logements durant la période 1997-2003 ; - La superficie moyenne de planchers par logement continue paradoxalement de croître en passant de 137 m² en 1997 à 171 m² en 2003 ; - Le coût moyen du m² de plancher (à l'exclusion du prix du terrain) est également en progression en s'alourdissant chaque année de 2 à 3%, ce qui est légèrement supérieur au taux d'inflation. 5

Evolution du coût moyen du m² de plancher 1 400 1 350 1 300 Dirhams/m² 1 250 1 200 1 150 1 100 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Sous l'impulsion donnée par les pouvoirs publics aux secteurs d'infrastructures et de l'habitat, le secteur BTP a connu une évolution ascendante que reflète l'évolution de plusieurs indicateurs dont notamment la progression de la production et des ventes du ciment, un des principaux inputs de ce secteur, cette progression s'est opérée au rythme moyen de 7% par an durant la période 2000-2004 (7,4% par an durant la période 2000-2003). Elle s'explique en partie par la dynamique enclenchée par les pouvoirs publics au secteur du logement. Tableau 2 : Ventes locales du ciment entre 1997 et 2004 (En milliers de Tonnes) Année 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Ventes 7 184 7 153 7 234 7 479 8 058 8 486 9 277 9 797 Variation - -0,4% 1,1% 3,4% 7,7% 5,3% 9,3% 5,6% Source : Direction de la Statistique et Association Professionnelle des Cimentiers Comme conséquence globale de cette évolution, on note l'amélioration de l'indicateur structurel "consommation de ciment par habitant" qui est passé de 263 Kg / hab. en 1997 à 327 Kg/hab. en 2004, soit une augmentation de près de 25%. 6

Evolution des ventes locales du ciment en milliers de DH 10000 9500 9000 8500 8000 7500 7000 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tableau 3 : Evolution de la consommation de ciment au Maroc (kg/habitant) 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Maroc 263 258 256 262 280 286 308 327 Source: Association Professionnelle des Cimentiers Néanmoins au regard de la situation d'autres pays, où ce ratio varie entre 500 et 1000 Kg/hab., l'on mesure l'ampleur et le potentiel de développement que recèle encore le secteur du BTP. Evolution de la consommation de ciment au Maroc (kg/habitant) 340 330 320 310 300 290 280 270 260 250 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tableau 3bis : Consommation de ciment dans certains pays en 2001 (kg/habitant) Pays Maroc Algérie Turquie Tunisie Espagne Portugal Kg/hab. 280 310 490 560 960 1060 Source: Association Professionnelle des Cimentiers 7

Consommation de ciment dans certains pays en 2001 Portugal Espagne 1060 kg/habitant 960 kg/habitant Tunisie 560 kg/habitant Turquie 490 kg/habitant Algérie 310 kg/habitant Maroc 280 kg/habitant Importance du secteur matériaux de construction dans le tissu industriel La branche de transformation des matériaux de carrière (branche 26), qui constitue une composante de base des matériaux de construction, se place en terme de production, parmi les 23 branches constituant le tissu industriel, au 5 ème rang en 2002 et au 4 ème rang en 2003, soit respectivement 7,1% et 7,5% de la production industrielle totale de ces deux années. En 2003, cette branche a dégagé un chiffre d affaires de 15,2 milliards de dirhams, soit 7,6 % du chiffre d'affaires global de l'ensemble des industries de transformation qui s'élève à 198,7 milliards de dirhams. La branche a ainsi enregistré un taux de croissance de 6,6% en 2003 par rapport à 2002, ce qui représente le double de la performance moyenne du secteur des industries de transformation (+ 3,4%). Il faut noter cependant que si cette branche fournit quasi-exclusivement des inputs de la construction, d'autres branches en fournissent partiellement, et elles sont au moins au nombre de cinq 1, si bien que l'ensemble des six branches produisant, totalement ou partiellement, des produits destinés à l'activité de construction représente près du tiers de la production industrielle pour les deux années 2002 et 2003. 1 Ces branches sont: Branche 20 : Travail du bois et fabrication d articles en bois; Branche 24 : Industrie chimique; Branche 27 : Métallurgie; Branche 28 : Travail des métaux Branche 31 : Machines et appareils électriques 8

Structure du CA des branches industrielles en 2002 et 2003 67,8% 65,50% 24,8% 26,90% 7,4% 7,60% Branche 26 5 Branche MC Restes des Branches Source : Ministère du Commerce et de l Industrie 2002 2003 Tableau 4 : Principales grandeurs par secteur en 2002 ( Valeur en millions de DH) Désignation Nombre d'établissements Effectif total Chiffre d'affaires Production Exportation Investissement Valeur Ajoutée INDUSTRIES ALIMENTAIRES 1 741 86 699 53 841 51 237 9 621 2 492 12 179 INDUSTRIE CHIMIQUE 199 23 712 24 291 20 402 8 356 946 7 599 COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES NUCLEAIRES 12 2 346 16 584 15 700 2 714 136 2 016 INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES 1 072 163 382 14 518 14 530 13 054 693 6 641 FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES 607 29 095 14 262 12 493 421 1 585 6 042 INDUSTRIE TEXTILE 620 42 246 9 706 9 609 2 983 679 3 178 FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES 143 20 337 7 749 6 939 3 873 652 2 171 INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON 97 7 674 6 456 6 188 796 527 1 531 INDUSTRIE DU TABAC 4 2 320 9 135 6 106 82 7 473 TRAVAIL DES METAUX 698 20 151 6 302 5 855 595 344 1 879 METALLURGIE 106 4 756 6 381 5 767 828 561 1 310 INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES 280 12 035 4 860 4 578 324 276 1 405 INDUSTRIE AUTOMOBILE 81 6 509 6 766 3 759 487 276 1 355 TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS 407 9 251 2 869 2 774 621 135 662 INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE 332 16 492 2 244 2 221 1 209 135 788 EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION 439 8 149 2 328 2 169 3 169 753 FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS 197 5 914 2 313 1 914 98 170 666 FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES 170 6 158 2 078 1 807 52 178 589 FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET COMMUNICATION 16 5 768 1 039 1 010 946 111 388 FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT 62 1 992 624 440 55 43 212 FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE PRECISION D'OPTIQUE 25 595 218 205 21 4 65 RECUPERATION 2 49 29 29.... 3 FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL INFORMATIQUE 2 10 3 3.... 1 Total 7 312 475 640 192 268 175 735 47 057 10 194 58 906 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie 9

Tableau 5 : Principales grandeurs par secteur en 2003 (Valeur en millions de DH) Désignation Nombre d'établissements Effectif total Chiffre d'affaires Production Exportation Investissement Valeur Ajoutée INDUSTRIES ALIMENTAIRES 1 903 93 352 56 893 54 675 10 230 3 586 12 438 INDUSTRIE DU TABAC 4 2 314 7 620 4 920 18 39 4 834 INDUSTRIE TEXTILE 631 39 320 9 233 9 306 2 889 881 2 871 INDUSTRIE DE L'HABILLEMENT ET DES FOURRURES 1 093 166 756 14 964 14 908 13 540 692 6 628 INDUSTRIE DU CUIR ET DE LA CHAUSSURE 342 16 386 2 233 2 243 1 227 100 817 TRAVAIL DU BOIS ET FABRICATION D'ARTICLES EN BOIS 476 9 575 2 879 2 779 572 126 644 INDUSTRIE DU PAPIER ET DU CARTON 98 6 945 4 781 4 789 614 462 1 439 EDITION, IMPRIMERIE, REPRODUCTION 454 8 733 2 551 2 414 18 227 844 COKEFACTION, RAFFINAGE, INDUSTRIES NUCLEAIRES 12 2 311 14 276 10 581 1 729 139 1 235 INDUSTRIE CHIMIQUE 223 24 918 26 654 22 761 7 941 1 296 8 016 INDUSTRIE DU CAOUTCHOUC ET DES PLASTIQUES 285 11 909 4 655 4 332 301 273 1 283 FABRICATION D'AUTRES PRODUITS MINERAUX NON METALLIQUES 687 31 372 15 197 13 347 603 1 368 6 103 METALLURGIE 111 4 670 6 869 6 161 722 576 1 225 TRAVAIL DES METAUX 761 22 012 7 321 6 930 579 336 2 083 FABRICATION DE MACHINES ET EQUIPEMENTS 197 5 905 2 131 1 736 128 130 633 FABRICATION DE MACHINES DE BUREAU ET DE MATERIEL INFORMATIQUE 3 13 5 5 FABRICATION DE MACHINES ET APPAREILS ELECTRIQUES 151 24 323 9 603 8 831 5 550 478 2 480 FABRICATION D'EQUIPEMENTS DE RADIO, TELEVISION ET COMMUNICATION 16 6 057 1 248 1 230 1 202 18 604 FABRICATION D'INSTRUMENTS MEDICAUX,DE PRECISION D'OPTIQUE 26 604 268 248 29 10 87 INDUSTRIE AUTOMOBILE 85 6 061 6 423 3 752 356 203 1 263 FABRICATION D'AUTRES MATERIELS DE TRANSPORT 63 2 183 682 467 78 27 232 FABRICATION DE MEUBLES, INDUSTRIES DIVERSES 196 6 965 2 213 1 925 63 205 602 RECUPERATION 2 61 22 23 2 Total 7 819 492 745 198 721 178 363 48 389 11 172 56 363 Source : Ministère du Commerce et de l Industrie En 2003, les branches qui fournissent partiellement ou quasi-exclusivement des inputs de la construction ont employé plus de 92.500 personnes en équivalents permanents, soit près de 19% des effectifs de l ensemble des industries de transformation. Ces branches ont contribué aux créations de près de 5.600 emplois nouveaux en 2003, soit près du tiers de l ensemble des emplois créées par les industries de transformation. 10

Ces branches, qui comptent 2.258 établissements industriels, ont réalisé un chiffre d affaires de l ordre de 59 milliards de DH, enregistrant une augmentation de 8,9% par rapport à 2002, au moment où l accroissement moyen pour l ensemble des industries de transformation n a été que de 3,4%. En revanche, les exportations réalisées par ces branches ont connu une baisse de 3,7% par rapport à 2002, contre une augmentation de 2,8% pour l ensemble des industries de transformation. Parmi l ensemble de ces branches qui fournissent des inputs de la construction, seule la branche de transformation des matériaux de carrière (branche 26) a amélioré son chiffre d affaires à l exportation, passant de 421 millions de DH en 2002 à 603 millions de DH en 2003, soit un accroissement annuel de plus de 43%. Par ailleurs, ces branches ont réalisé en 2003 des investissements d un montant global de 3,7 milliards de DH, soit pratiquement le tiers des 11,2 milliards de DH d investissement réalisés par l ensemble des industries de transformation. En ce qui concerne la valeur ajoutée générée par ces branches, elle a atteint 18 milliards de DH en 2003, en augmentation de 3,3% par rapport à 2002, alors que la valeur ajoutée du secteur des industries de transformation a enregistré une baisse de 4,3% par rapport à 2002. La plupart de ces indicateurs montrent que les banches qui ont des débouchés dans la construction ont réalisé, en moyenne, des performances meilleures que le reste des branches industrielles. 11

II.2 DESCRIPTION ET ANALYSE DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION Le secteur des matériaux de construction est composé aujourd hui d un nombre important d unités de production et de façonnage couvrant la plupart des produits de base «grands matériaux» et ceux de finition ou technique. Parallèlement à une production importante et variée, s ajoute une importation très diversifiée et compétitive faisant du secteur l un des vecteurs de développement économique du pays. L ensemble des branches étant représentées : - Pour le gros uvre : ciment, matériaux de construction en terre cuite, produits préfabriqués à base de ciment, béton prêt à l emploi (BPE), chaux et fer à béton ; - pour le second uvre : un nombre considérable de produits sont soit fabriqués, soit importés, la qualité restant le facteur préoccupant (appareillage sanitaire, électrique, chauffage, menuiserie, quincaillerie ). Cependant, le pays reste désormais ouvert à toutes les gammes de produits sans système de protection laissant ainsi place à une forme d anarchie basée sur une compétitivité agressive au détriment de la notion de qualité. L absence de suivi d un système de normalisation et de certification laisse la porte ouverte à toute contrefaçon mettant ainsi le secteur du bâtiment dans une forme de sous normalisation, et ce malgré les efforts importants exercés par les hommes de l art et les bureaux d études techniques et de contrôle. Par ailleurs, les sociétés productrices de matériaux de construction restent localisées essentiellement entre Casablanca et Rabat. Les autres régions interviennent également mais dans une moindre mesure, sauf les centres de relais tels que Agadir, Fès, Tanger, etc. Mais, dans l ensemble, les unités de production et de distribution des matériaux de construction couvrent la plus grande partie du territoire national, avec une relative concentration dans les grandes agglomérations urbaines. Les importants programmes de logements sociaux et les chantiers des infrastructures portuaires, autoroutiers et autres, sont à la base aujourd hui d un essor économique remarquable qui a stimulé la production et l importation de matériaux de construction diversifiés selon les besoins exprimés, tant au niveau national que régional et local. En définitive, il est à relever que le secteur des matériaux de construction est de plus en plus développé au Maroc : - La majorité des matériaux de construction est produite localement, à l exception des ciments spéciaux, du bois (en grande partie) et du verre ; - les matériaux de gros uvre sont relativement abondants sur le plan national et régional et connaissent une forte concurrence, parfois entachée de contrefaçon ; - les matériaux de second uvre, en partie produits localement, subissent une forte concurrence par rapport aux produits importés d Europe et, depuis quelque temps, des pays asiatiques souvent à des prix défiant toute concurrence et en l absence de référentiel de qualité. 12

Processus de production du logement et description des différents corps d état et matériaux Le processus de production du bâtiment est un système organisé, structuré dans lequel prennent part plusieurs intervenants et acteurs, chacun dans un corps spécialisé, s organisant selon une planification et une coordination scientifique pour faire aboutir un ouvrage à son état final. La description des matériaux de construction passe nécessairement par la définition des différents corps de métiers qui les intègrent dans le cadre du processus de production. La production du logement, et du bâtiment de manière générale passe par différentes phases d'étude et de réalisation. Chacune de ces phases fait l'objet d'un respect strict de règles et de dispositions ; un ensemble de prescriptions normatives devrant accompagner toutes les tâches à réaliser, qu'elles aient trait aux études ou à l'exécution des travaux. Bien plus large que le cadre précis de ce chapitre qui se veut de traiter des matériaux de construction et des corps de métiers, nous avons préféré donner ci-après une vision plus large, une description détaillée du cadre général de la production du logement dans ses différentes étapes et phases de réalisation. Elle aidera à mieux assimiler le matériau et sa mise en uvre dans le processus global. Phasage et processus de production de l'habitat : 1- Acquisition du terrain : formalités juridiques et d'acquisition ; 2- Etude de sol : sondage et résultat de la nature géologique du sol par un laboratoire agréé. La détermination des strates constitutives du sol définit la résistance optimale du sol qui sert d'assise à la construction. 3- Etude du lotissement : étape de conception et d'aménagement du projet de lotissement par le concepteur, dans le respect des normes urbaines et des règles techniques en vigueur. 4- Etude architecturale : étape de conception architecturale du projet avec respect des normes urbaines, des règles de construction (règlement général de la construction) et des normes techniques en vigueur. 5- Etablissement des études techniques de VRD du lotissement : Etude des voiries principales, secondaires et des dessertes, avec la définition des prescriptions relatives au terrassement, couches de fondation, de base et type de revêtement et de trottoirs. - Etude d'assainissement ; - Etude d'eau potable ; - Etude d'électrification publique et de distribution ; - Etude des lignes téléphoniques. 13

6- Etablissement des études techniques et de contrôle. - Etude des structures : elles concernent les études béton armé et maçonnerie, en référence aux règles générales des études béton armé ; - Etudes techniques : elles sont relatives à l'installation électrique, la distribution sanitaire, le détail de menuiserie, le descriptif technique de la peinture, etc ; - Contrôle des études de structures et lots secondaires : par un bureau de contrôle agréé par l'etat. Ce contrôle est une obligation contractuelle régit par les règles de l'art. La généralisation de ce type de contrôle à tous les niveaux et les étapes de l'ouvrage constitue le garant du respect des normes et des règles de sécurité et de pérennité de l'ouvrage étudié. 7- Elaboration des dossiers d'appel d'offres et des marchés par lot : Conformément aux règlements en vigueur dans les marchés publics, les dossiers d'appel d'offres sont constitués de quatre parties distinctes et complémentaires : - Le cahier des prescriptions spéciales (C.P.S.) ; - Le cahier des prescriptions techniques (C.P.T.) ; - Le descriptif des ouvrages (D.O.) ; - Le bordereau des prix et détail estimatif (B.P.), évalue conformément à la description des ouvrages les prestations détaillées, élabore les prix et définit une offre. 8- Planification et ordonnancement des travaux : Le processus de production de l'habitat nécessite en dehors de la définition et de la maîtrise de toutes prestations techniques, l'organisation et l'ordonnancement des méthodes et tâches dans le processus de réalisation de l'ouvrage. 9- Exécution des travaux : Réalisation des travaux respectifs par lots successifs suivant les règles de l'art : Voiries et réseaux divers - Exécution des voiries ; - Mise en place des réseaux d'assainissement ; - Alimentation et distribution en eau potable ; - Réalisation de l'électrification et l'éclairage public ; - Réalisation des lignes téléphoniques. Construction par corps d'état - Gros uvre : c est l ensemble de matériaux mis en uvre qui assurent la solidité, la pérennité et la stabilité de l ouvrage. Il comprend les structures et les ossatures (les poteaux, les poutres, les dalles), les murs, les enduits extérieurs et intérieurs et toutes les prestations diverses liées au gros uvre. Dans ce corps de métier, interviennent principalement les matériaux suivants : le ciment, l acier, le sable, les graviers et toutes sortes d agrégats, la brique en terre cuite, les produits céramiques et autres composantes de ces matières premières tels que les agglomérés, les buses, les hourdis, etc. 14

- Etanchéité : il s agit de l ensemble des produits et des prestations qui permettent de rendre un bâtiment imperméable à l eau et à l humidité. Ce corps de métier fait intervenir principalement les matériaux suivants : le bitume, le goudron et les feutres cartonnés de différentes qualités et caractéristiques ( granu-minérale, aluminium, cuivre, etc.), et les enduits d application à froid ou à chaud. - Revêtement : c est l ensemble des produits et articles qui assurent le traitement des supports horizontaux et verticaux. Revêtement horizontal (de sol) : granitos, carreaux en gré, en ciment, marbres, parquet en bois, plastique (élastomère), etc. Revêtement vertical (de mur) : Carreau de faïence, de gré, composé minéral. Le plâtre peut être conçu parmi les revêtements dans le cas de faux plafonds, malgré son caractère particulier. - Menuiserie : il s agit de l ensemble des articles réalisés pour permettre les ouvertures et les fermetures de toutes les parties du bâtiment. La menuiserie est confectionnée généralement en matériaux divers et différents : le bois, l aluminium, le métal, etc. aluminium : il suit des prescriptions de réalisation des profilés extrudés et de dimensions différentes en fonction des ouvertures. Elles sont variables selon les types de fenêtres : coulissantes, ouvrantes à la Française, basculantes, pivotantes, fixes, etc. Le bois : Généralement, les bois utilisés sont : le sapin blanc et le sapin rouge, mais l ensemble des essences sont employées dans le bâtiment, les bois résineux, les bois feuillus et les bois exotiques. La menuiserie métallique : Elle est réalisée pratiquement de la même manière que pour la menuiserie aluminium, sauf qu elle a comme matière première le métal sous forme de profilé d encadrement et d ouvrant métallique et de la ferronnerie sous forme de grilles de protection. Son traitement est nécessaire pour éviter toutes formes de désordre et de corrosion. - Plomberie sanitaire : est constituée de l ensemble des articles qui permettent l alimentation, la distribution et l évacuation des eaux usées du logement. Il s agit notamment de : Canalisations d alimentation d eau potable, d évacuation des eaux usées : tubes en fer galvanisé, en PVC, en fonte, en cuivre, en ré tube, etc. Appareils sanitaires : lavabo, vasque, bidet, baignoire, W.C. évier, bac à laver, urinoir, etc. Robinetterie : Robinet simple, mélangeur, mitigeur, etc. - Electricité : c est l ensemble des produits et articles qui permettent d assurer l éclairage nécessaire dans un bâtiment. L installation électrique suit un certain nombre de règles, de normes et de labels de confort. 15

L électricité est constituée de trois grands volets : Le tubage iso ronge : généralement de section différentes en fonction de sa capacité et son emploi ; La filerie : également de section différentes en fonction de l intensité du courant électrique porté ; appareillage : divers et multiple, sa production au Maroc est de plus en plus assurée grâce aux efforts soutenus des fabricants marocains. - Peinture : C est le mode de traitement des supports intérieurs et extérieurs de la construction. Elle utilise trois familles de produits correspondant à des prestations différentes et complémentaires dans la construction : Enduit tout prêt, premier traitement des supports à l état brut ; Peinture vinylique, mat essence, produits les plus couramment utilisés ; Peinture laquée ou glycérophtalique, pour le traitement en général des supports verticaux des pièces humides du logement. - Vitrerie : elle s associe parfois dans le corps d état peinture, mais son origine est différente. La vitrerie est une technique particulière de coulage du verre de natures et qualités variées. Elle est en quasi-totalité importée. Au Maroc, il existe principalement des importateurs, des grossistes qui découpent le verre en fonction de sa taille, sa nature, et son épaisseur. Il existe sur le marché une gamme de verre très variée. 10- Contrôle des travaux par les différents intervenants : - Architecte ; - BET ; - Bureau de contrôle. 11- Réception provisoire et définitive des travaux par lot et globale 12- Certification des garanties décennales pour les parties structures et des lots techniques. Le processus de production de l'habitat montre l'importance et la complexité des différentes tâches successives intervenant dans l'acte de bâtir. Chacune des tâches relève d'un procès auquel la réglementation marocaine en terme de normalisation est appelée à cadrer et à maîtriser. Dans ce qui suit, est présentée une analyse des matériaux les plus usités dans la construction, mettant en valeur, leurs procédés de fabrication, l identification des producteurs et circuits de distribution, l évolution du secteur, l étude de prix, les goulots d étranglement et les perspectives d avenir. L analyse concerne, conformément aux termes de référence de l étude, les matériaux suivants : - Le ciment ; - l acier ; 16

- la terre cuite ; - les produits issus des minéraux (sable et gravier) ; - la chaux ; - le béton et les dérivés du béton ; - les agglomérés et articles en ciment ; - les matériaux de construction en céramique ; - les produits en marbre et en ardoise ; - le plâtre, le gypse et les produits du plâtre ; - l étanchéité ; - le bois ; - le plastique ; - la peinture ; et - le verre plat. 17

II.2.1 LE CIMENT Présentation du matériau : Le ciment est l un des composants clé de la construction moderne. Utilisé essentiellement dans le gros oeuvre, son emploi dans la réalisation des revêtements et de l étanchéité n est pas moins important. Grand consommateur d énergie thermique, il demeure relativement bon marché eu égard au manque de substitut de ce liant. L industrie cimentière réalise 51% du chiffre d affaires de l industrie des matériaux de construction. Ce secteur reste le mieux structurés au Maroc. Procédé de fabrication : Le ciment est une poudre minérale faisant partie de la famille des liants hydrauliques permettant : - d agglomérer du sable pour avoir le mortier et ; - d agglomérer du sable avec des granulats pour obtenir du béton. Il existe deux modes de fabrication de ciment : par voie sèche et par voie humide. Les unités de production procèdent à la fabrication par voie sèche, plus économe en énergie. En général, le ciment est fabriqué dans des unités classiques équipées d un four tournant. Le processus de fabrication de ciment comporte trois étapes : - Fabrication du clinker: cette phase comprend l extraction, le transport, le broyage et l homogénéisation des matières premières : carbonate de calcium, silice, alumine, oxyde ferrique, elle aboutit à l élaboration d une poudre de composition chimique précise ; - Cuisson : le mélange obtenu est introduit dans des fours rotatifs chauffés au voisinage de 1450, provoquant la combinaison du calcaire et de l argile : le clinker qui est refroidi et stocké ; - Fabrication du ciment : le clinker est repris et finement broyé à l aide de broyeurs à boulets. Suivant le broyage, une faible quantité de gypse (environ 5 %) et adjuvants est incorporée. Différentes qualités de ciment sont fabriquées : - CM 25 (ciment à maçonner), il s agit d un ciment d une faible résistance destiné seulement à la confection des enduits ; 18

- CPJ 35 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries. C est le ciment le plus utilisé au Maroc ; - CPJ 45 (Ciment Portland Composé) produit par toutes les cimenteries, il s agit de la meilleure qualité utilisée pour la fabrication du béton prêt à l emploi ; - CPA 55 (Ciment Portland Artificiel) qui est un ciment haut de gamme fabriqué en très faibles quantités. Pour le ciment blanc, les besoins sont essentiellement couverts par des importations. Identification des producteurs et circuits de distribution Au Maroc, l industrie cimentière est ancienne, la première unité de production fût ouverte en 1913 à Casablanca. L industrie cimentière est l une des activités industrielles les mieux structurées et les mieux réparties sur le territoire national. Elle se caractérise aussi par la modernité de ses installations et par l ouverture de son capital à l investissement privé national et étranger. En effet, elle réalise près de 45% de la valeur de la production et près de 50% de la valeur ajoutée du secteur des matériaux de construction ; alors qu elle représente seulement 1% des établissements industriels intervenant dans le secteur et le taux d embauche ne dépasse guère 1%. Actuellement, le secteur cimentier marocain compte 4 grandes sociétés, filiales de multinationales, disposant de 10 unités industrielles de production couvrant l ensemble du territoire national, dont une est spécialisée dans l importation du ciment blanc. La capacité de production du ciment est évaluée à 10,55 millions de tonnes et la capacité de broyage du clinker est de 12,13 millions de tonnes. Lafarge Maroc, filiale du groupe international Lafarge et du groupe ONA, exploite quatre usines à Casablanca, Meknès, Tanger et Tétouan. La capacité de production globale de ces usines est de 4 millions de tonnes. Une nouvelle usine à Tétouan, d une capacité de production de 1 million de tonnes, a démarré en 2003 ; cette unité se caractérise par une consommation énergétique produite en grande partie par une centrale éolienne. Lafarge Maroc revendique une part de marché de 41,5% et assure 37% de la production nationale. Ciments du Maroc, filiale du cimentier français Ciments Français (lui-même contrôlé par Italcementi Group), possède trois usines à Agadir, Marrakech et Safi ainsi qu un centre d ensachage à Jorf Lasfar et un centre de broyage à Laâyoune. La capacité de production globale de cette cimenterie est de 3 millions de tonnes. Cette cimenterie détient 27,8% du marché et assure 31% de la production nationale. 19

Holcim (Maroc), ex CIOR, filiale du groupe cimentier suisse Holcim, exploite deux usines l une à Oujda et l autre à Fès ainsi que deux centres d ensachage et de broyage l un à Fès et l autre à Nador et un centre d ensachage à Casablanca. La capacité de production globale de cette cimenterie est de 2,2 millions de tonnes. Une nouvelle usine, d une capacité de production de 1 million de tonnes, est prévue à Settat vers 2007. Cette cimenterie détient 21,7% du marché et assure 20,4% de la production nationale. Un nouveau broyeur utilisant une nouvelle technique de broyage (pour un investissement de 400 millions de DH) est entré en service fin 2004 dans l usine de Fès ; la production de cette unité passerait alors de 640 000 à 980 000 tonnes. Asment-Témara, reprise par le groupe cimentier portugais Cimpor (depuis 1996), exploite une usine à Aïn Atig qui peut produire 800 000 de tonnes de ciment par an. Cette cimenterie détient 9% du marché et assure 11,6% de la production nationale. Par ailleurs, le marché national est bien partagé entre les différents acteurs, la répartition géographique des usines fait ressortir une dominance de : - Lafarge dans le Nord-Ouest ; - Ciments du Maroc dans le Sud ; - Holcim dans le Nord-Est. Le tableau suivant donne la localisation géographique des unités de production du ciment avec leur potentiel de production et les zones couvertes par les différentes firmes. Tableau 6 : Localisation et capacité de production des cimenteries en 2004 Unités de production Localisation Capacité de production (T/an) Part du marché Part dans la production nationale Lafarge Maroc Bouskoura, Meknès, Tanger et Tétouan 5 000 000 41,5% 37,0% Ciments du Maroc Agadir, Marrakech et Safi 3 000 000 27,8% 31,0% Holcim Maroc Oujda, Fès, Nador et Casablanca 2 200 000 21,7% 20,4% Asment-Témara Aïn Atig 800 000 9,0% 11,6% Ensemble 11 000 000 100,0% 100,0% Source : Ministère du Commerce et de l Industrie Le graphique suivant illustre la répartition du marché entre les différentes cimenteries et la structure de la production au niveau national. 20