La feuille de route LocoBio 2008 Pour développer une économie locale propre en Rhône-Alpes Le colloque grand public organisé par l association LocoBio avait pour objectif de proposer aux décideurs privés et publics, individuels et collectifs, des solutions pour développer une économie responsable dans la région. Cette feuille de route et les actes ont été réalisés par Yolaine Vuillon. Ils représentent un fort investissement en temps. N hésitez pas à soutenir cette action en envoyant un chèque à l ordre de «association LocoBio» à l adresse suivante : Association LocoBio 14 avenue Pierre Lanfrey 73000 Chambéry Vous pouvez aussi agir en devenant adhérent. Pour cela, rendez-vous sur le site www.locobio.org Voici les acteurs à solliciter et les actions à mettre en œuvre dans cette perspective : 1. Qui peut agir? A. Les élus et plus largement le personnel politique, spécialement à l échelle locale, devraient - davantage être sensibilisés au coût humain et environnemental de l économie actuelle («juste prix») - être plus sensibilisés aux alternatives économiques - recevoir des formations concernant les alternatives économiques - faire vivre les outils existant déjà - créer de nouveaux outils - prendre des décisions courageuses et innovantes afin que la commande publique soit un exemple pour les autres acteurs et un levier pour le développement local (ex : densification urbaine et logements sociaux ; achats dans la bureautique) - mener des politiques de sensibilisation vis-à-vis des autres décideurs - quand les freins ne sont pas à leur niveau, agir à d autres échelles (nationale, européenne, internationale) - donner les moyens financiers et humains pour que les décisions soient suivies d effets. Priorité? Le foncier et la protection de la vocation nourricière des terres agricoles
B. Les consommateurs-citoyens devraient - prendre conscience du «juste prix» qui intègre le coût humain et environnemental, et cesser de ne raisonner qu en termes de pouvoir d achat. - consommer mieux, par exemple des produits récupérés ou recyclés - consommer moins, par exemple du papier (imprimante) - se mobiliser pour davantage exister auprès des décideurs (pouvoirs publics, entreprises) - soutenir les associations qui mènent des actions positives pour l intérêt général - s engager en politique et faire vivre les outils participatifs afin, entre autres, de défendre les terres agricoles à l échelle locale Priorité? Tous, par une prise de conscience et de petits gestes au quotidien C. Les industriels devraient - travailler sur une plus grande durabilité des produits qu ils commercialisent - développer des services de maintenance à l échelle locale Priorité? D abord, ne pas négliger le mouvement actuel de consommateurs car il va modifier les critères de choix des produits, donc le profit D. Les chambres d agriculture devraient - davantage s intéresser aux alternatives en matière d exploitation agricole (bio, AMAP) - prendre des initiatives pour soutenir les producteurs souhaitant mener une démarche alternative Dans quel domaine surtout? S ouvrir à d autres façons de concevoir l agriculture E. Les lycées agricoles devraient - mieux former leurs enseignants aux alternatives en matière s exploitation agricole (bio, AMAP) - mieux informer les élèves sur les alternatives agricoles Priorité? S ouvrir à d autres façons de concevoir l agriculture F. Les syndicats devraient - s intéresser davantage à l écologie - plus prendre en compte le local et les petits emplois qu il est possible de développer à cette échelle grâce à des structures comme les SCOP Priorité? S ouvrir à une autre façon de concevoir la société, l économie et le travail G. Les associations impliquées dans le développement durable devraient
- peut-être se fédérer - en tout cas mieux assurer la circulation de l information entre elles afin de plus toucher le public et de coordonner des actions Priorité? La rigueur dans la manière de penser et d agir
2. Que faire? A. En agriculture - préserver les ressources naturelles - que chaque commune réalise le calcul de l indice de souveraineté alimentaire (personne ressource : Daniel Vuillon. http://www.olivades.com) - en fonction de cet indice, préserver rapidement un nombre suffisant de terres nourricières - que chaque commune réalise l inventaire des terres qui pourraient avoir une vocation nourricière, y compris chez les propriétaires privés - à partir de cet inventaire, (re)créer des jardins familiaux et collectifs. - assurer l approvisionnement local en produits de saison, si possible biologiques - installer des AMAP (Association pour le Maintien d une Agriculture Paysannne). Il serait souhaitable qu il y ait des AMAP pilotes en Savoie. - Ne pas nécessairement écarter les producteurs «non bio» car la certification coûte cher et s avère surtout nécessaire quand les produits voyagent loin ; les aider plutôt à une plus grande qualité et transparence de leur production, voire à acquérir la certification - Moins subventionner l agriculture productiviste et davantage soutenir les agricultures alternatives (AMAP et/ou bio). Revoir le système des primes. - Prévoir un crédit d impôt pour les membres d AMAP - Promouvoir une certification équitable, c est-à-dire publique et éventuellement participative afin de la rendre moins pénalisante pour les producteurs - Assouplir certaines règles administratives (ex : sur le fromage, en particulier pour assurer l approvisionnement de la restauration collective) - Attirer les futurs jeunes agriculteurs vers les alternatives dans leur secteur (notamment par un statut plus confortable qu actuellement et des dotations initiales supérieures) - Permettre aux agriculteurs déjà en activité et pionniers dans ces alternatives d en vivre correctement. A noter que la rareté des terres influe parfois sur l insuffisance de la surface cultivée et donc sur le statut du producteur. Là encore, la pression sur le foncier est un handicap majeur. - Trouver une solution pour que les bâtiments restent entretenus lors de la cessation d une activité sur une exploitation agricole - Poursuivre le déploiement de fermes pilotes - Organiser un système de ramassage unique pour le lait bio, séparé du lait non-bio - Faciliter l écoulement des produits locaux, si possible biologiques, notamment via les marchés - Démocratiser l accès à une alimentation de qualité Et pourquoi pas créer des jardins collectifs dans chaque commune? B. Dans l industrie - préserver les ressources naturelles - restructurer les filières traditionnelles (ex : laine, bois) - conserver les savoir-faire locaux - structurer de nouvelles filières (usines locales de régénération des déchets)
Et pourquoi pas redynamiser l industrie papetière locale en la convertissant, comme d autres, aux normes écologiques d aujourd hui? C. Dans les services - assurer le ravitaillement de la restauration collective (dont les cantines scolaires) en aliments biologiques et locaux dans la mesure du possible - structurer des circuits-courts (banques éthiques, éventuellement monnaies locales, écoquartiers intégrés, tourisme de proximité) - restructurer des espaces de convivialité entre consommateurs avertis (petits entrepôts pour emprunter du matériel nécessaire à usage ponctuel, type perçeuse) - développer des modes de transport doux (transports collectifs propres, vélo, covoiturage, train) pour permettre les échanges à l intérieur de territoires redynamisés et restructurés - avoir des antennes locales des banques éthiques Et pourquoi pas ouvrir des boutiques d objets réparés en centreville? D. Dans tous les secteurs - Prévoir des aides pour valoriser la production locale propre auprès de tous les consommateurs - Valoriser cette production, en particulier par l étiquetage et des campagnes de communication Et pourquoi pas un label Rhône-Alpes dont la Région serait garante? Alors, quelle action allez-vous mener? N hésitez pas à nous solliciter et à nous informer! Rendez-vous en 2010, lors du 2ème colloque grand public LocoBio, pour faire le point!