Les troubles bipolaires
Table des matières Table des matières 3 I - épidémiologie 9 A. Facteurs étiologiques...9 1. Facteurs biologiques...9 2. Facteurs génétiques... 9 3. Facteurs psychosociaux... 9 B. Sémiologie...10 1. Episode maniaque...10 2. Episode hypomaniaque... 11 3. Episode mixte...11 4. Episode dépressif...11 II - Formes cliniques 13 A. Trouble bipolaire I...13 B. Trouble bipolaire II...13 C. Trouble bipolaire non spécifié...13 III - Diagnostic différentiel 15 A. Les autres troubles de l'humeur...15 1. Une cyclothymie... 15 2. La dysthymie...15 3. Trouble unipolaire... 15 B. Les troubles de l'humeur...15 IV - Evolution et pronostic 17 A. Evolution et pronostic...17 3
Objectifs 1. Reconnaître les caractéristiques d'une humeur pathologique 2. Différencier un trouble unipolaire d'un trouble bipolaire 3. Diagnostiquer un épisode maniaque, hypomaniaque ou mixte, et pouvoir les différencier entre eux 4. Reconnaître les différences sémiologiques entre un trouble bipolaire I et un trouble bipolaire II 5. Reconnaître les différences épidémiologiques et évolutives entre un trouble bipolaire I et un trouble bipolaire II 6. Différencier un trouble bipolaire, des autres troubles de l'humeur ainsi que d'un trouble schizoaffectif et d'une schizophrénie 7. Indiquer l'opportunité d'une hospitalisation, devant un trouble bipolaire 8. Instaurer un traitement préventif, d'un trouble bipolaire 9. Instaurer un traitement curatif, d'un accès dysthymique (maniaque ou mélancolique) 5
Introduction Les sujets normaux font l'expérience d'une large gamme d'humeurs et d'affects, dont ils éprouvent le contrôle, de façon plus ou moins importante. Les gens atteints de troubles de l'humeur, ont perdu tout contrôle sur leur humeur, qui devient pathologique, en raison : soit de sa fixation prolongée dans un sens donné soit de l'intensité de sa déviation soit d'une altération du fonctionnement socio familial et interpersonnel. Lorsque les troubles de l'humeur se résument à des épisodes dépressifs récurrents, on parle de dépression unipolaire (ou trouble dépressif majeur). En revanche, l'existence d'un ou plusieurs épisodes maniaque, hypomaniaque ou mixte, réalise un trouble bipolaire (même en l'absence d'épisode dépressif antérieur). Ce terme de trouble bipolaire a remplacé, en grande partie, l'ex Psychose Maniaco-Dépressive (PMD). NB : si un sujet souffrant de trouble unipolaire, développe des symptômes d'allure maniaque ou hypomaniaque, au cours d'un traitement antidépresseur, l'épisode sera diagnostiqué comme «trouble de l'humeur induit par une substance» et non comme trouble bipolaire. 7
I - épidémiologie I Facteurs étiologiques 9 Sémiologie 10 Le trouble BP est moins fréquent que le trouble unipolaire (prévalence sur la vie de 1,5 % pour le 1er contre 15 % pour le second). Le trouble BP I est deux fois plus fréquent que le trouble BP II. Il touche aussi bien les femmes que les hommes (alors que le trouble unipolaire est plus fréquent chez la femme, chez qui des facteurs hormonaux ont été invoqués, pour expliquer cette plus grande prédisposition dépressive). Il est généralement plus précocement pris en charge que le trouble unipolaire, du fait du bruit plus important qu'il occasionne. A. Facteurs étiologiques 1. Facteurs biologiques une perturbation de la sécrétion des mono-amines cérébrales a été évoquée, en particulier pour la sérotonine et la noradrénaline, et à un moindre degré, la dopamine et l'acétylcholine. 2. Facteurs génétiques ont été incriminés devant la forte prévalence des troubles BP dans certaines familles. 3. Facteurs psychosociaux des facteurs de stress importants sont plus volontiers retrouvés dans le déclenchement des 1ers épisodes dysthymiques, suggérant des modifications durables de la biologie cérébrale, entraînés par ces épisodes. D'un point de vue psychodynamique, Freud a évoqué un retournement contre soi, de la haine et de la colère, initialement dirigées contre autrui. De son coté, Mélanie Kline a considéré l'accès maniaque comme une défense contre les sentiments dépressifs. 9
épidémiologie B. Sémiologie Le trouble bipolaire se caractérise par la survenue d'épisodes maniaques, hypomaniaques ou mixte, associés ou non à des troubles dépressifs. 1. Episode maniaque se caractérise par une humeur anormalement élevée, de façon persistante, avec des traits expansifs et irritabilité, pendant au moins une semaine, altérant le fonctionnement social, professionnel ou interpersonnel ou justifiant une hospitalisation.. On retrouve fréquemment des caractéristiques psychotiques (délire, hallucination). Cliniquement, on observe : a) Humeur expansive se traduit par : Euphorie constante, avec rires, plaisanteries, ludisme, chants, etc. Optimisme sans limite, concernant le présent et le futur avec représentation glorieuse du passé. Ceci peut être à l'origine d'actes médico-légaux (achats inconsidérés, chèques sans provision, création de projets irréalistes, etc.) Augmentation de l'estime de soi avec idées de grandeur, sentiments de puissance, désirs impérieux et intérêts multiples. Hyper syntonie, qui se traduit par une réactivité très vive à l'ambiance environnante et une plus grande communicabilité que d'habitude. b) Excitation psychomotrice se traduit par : Hyperactivité incessante et stérile, avec hypermimie et logorrhée, pouvant aller jusqu'à l'agitation. Il en résulte souvent une dysphonie, qui représente un signe très évocateur de l'accès maniaque. Hypermnésie, labilité de l'attention et distractibilité, fuite des idées et raisonnement par assonance. Sensation de pleine forme, de force et d'infatigabilité. c) Déchaînement pulsionnel avec : Réduction du besoin de sommeil, durant plusieurs jours, sans sensation de fatigue. Augmentation de l'appétit et de la sensation de soif. Désinhibition sexuelle et sociale, pouvant conduire à des actes médicolégaux (harcèlement sexuel, viol, exhibition, recherche des contacts sociaux, etc.) 10
épidémiologie 2. Episode hypomaniaque diffère de l'épisode maniaque par : Une symptomatologie expansive moins intense, n'altérant pas de façon marquée le fonctionnement social, professionnel ou interpersonnel et ne justifiant pas une hospitalisation. Absence de caractéristiques psychotiques (délire, hallucination). - Ces troubles durent depuis au moins 4 jours. 3. Episode mixte réuni à la fois les symptômes d'un épisode maniaque et ceux d'un épisode dépressif majeur, et ceci presque tous les jours, pendant au moins une semaine. Le sujet éprouve des changements rapides d'humeur. La symptomatologie comprend souvent une agitation, des caractéristiques psychotiques et des idées suicidaires. Les troubles de l'humeur sont suffisamment sévères pour entraîner une altération marquée du fonctionnement social, professionnel ou des relations interpersonnelles ou pour nécessiter une hospitalisation (pour prévenir des conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui) ou il existe des caractéristiques psychotiques. 4. Episode dépressif voir cours correspondant 11
Formes cliniques II - II Trouble bipolaire I 13 Trouble bipolaire II 13 Trouble bipolaire non spécifié 13 A. Trouble bipolaire I Se caractérise par la survenue d'au moins un épisode maniaque ou mixte, avec ou sans épisodes dépressifs. On en distingue 6 types : 1. Trouble bipolaire I, épisode maniaque isolé. 2. Trouble bipolaire I, épisode le plus récent hypomaniaque. 3. Trouble bipolaire I, épisode le plus récent maniaque. 4. Trouble bipolaire I, épisode le plus récent mixte. 5. Trouble bipolaire I, épisode le plus récent dépressif. 6. Trouble bipolaire I, épisode le plus récent non spécifié. B. Trouble bipolaire II se caractérise par la survenue d'épisodes dépressifs majeurs récurrents avec épisodes hypomaniaques (l'existence d'un épisode maniaque ou mixte exclut le diagnostic) : les épisodes hypomaniaques peuvent être oubliés par le patient, d'où l'importance de prendre des informations de la famille. C. Trouble bipolaire non spécifié Regroupe les troubles bipolaires qui ne correspondent à aucun des troubles bipolaires spécifiés 13
III - Diagnostic différentiel III Les autres troubles de l'humeur 15 Les troubles de l'humeur 15 A. Les autres troubles de l'humeur 1. Une cyclothymie qui associe des états dépressifs mineurs à des accès hypomaniaques, pendant une durée > à deux ans. 2. La dysthymie correspond à une dépression chronique (> à deux ans), mais de faible intensité. 3. Trouble unipolaire Comprend uniquement des épisodes dépressifs majeurs. B. Les troubles de l'humeur en rapport avec : 1. Une affection médicale (problème endocrinien, tumoral, etc.) 2. La consommation de substances psycho actives (alcool, drogues, etc.) 3. Un trouble schizoaffectif : entre les accès dysthymiques, il n'y a pas retour au fonctionnement normal du sujet, comme dans le trouble bipolaire et les symptômes psychotiques surviennent aussi, en dehors de tout trouble de l'humeur prononcé.. 4. Une schizophrénie : les symptômes psychotiques surviennent aussi, en dehors de tout trouble de l'humeur prononcée. 15
Evolution et IV - pronostic IV Evolution et pronostic 17 A. Evolution et pronostic Les troubles BP retentissent négativement sur le fonctionnement social, professionnel et interpersonnel. En plus, ils comportent un risque important d'actes médico-légaux et de conduites suicidaires. L'intervalle entre deux épisodes dysthymiques tend à diminuer avec l'age ; d'où l'intérêt de la prévention par les thymorégulateurs. En dehors des épisodes dysthymiques, le sujet retrouve un niveau de fonctionnement normal. Les symptômes psychotiques semblent plus fréquents dans le Trouble BP I, que dans le trouble BP II. Leur présence indique un pronostic plus sévère. 17