La grande guerre Collège Saint -Joseph, Loudéac Supplément au n 23 février 2014 Voici cette machine qui va nous aider à retourner dans le temps. Nous l avons trouvée dans une forêt où jamais personne ne passe. Nous l avons ramenée dans un hangar, on l a testée et on est arrivé au beau milieu de la guerre 1418. Nous vous relatons ici ce que nous avons vu. p. II p. III Les gueules cassées Les bretons à la guerre p. III-V Les poilus p. VI-VII p. VIII Les enfants dans la guerre Les femmes à l arrière
La Grande Guerre en quelques lignes II Sur les rives de la Miljacka, en Serbie à Sarajevo, s est produit l assassinat de François Ferdinand et de sa femme Sophie Choteck. Il devait être le futur empereur de l Empire austro -Hongrois. Avec cet assassinat, la 1 ère guerre mondiale a éclaté. 19 nations participent à la guerre 14-18, 10 millions d hommes meurent et 20 millions sont blessés. Et la guerre n a pas épargné les civils. Les pertes ont été énormes. 15000 soldats ont été défigurés. Ils s appellent les gueules cassées et c est ce qui a rappelé aux Français l horreur du conflit. Les photos parlent d elles-mêmes. A la fin de la guerre de nombreuses villes et œuvres architecturales de France et d autres pays ont été détruites, et en raison de sols infestés d obus, de balles, de cadavres pourrissants (humains comme animaux.), trois millions d hectares de terrain furent déclarés impropres à l agriculture. Les sols trop dégradés par les combats furent reconvertis en forêts de guerre et sont devenus de hauts lieux de mémoire comme à Verdun. La ville de Mailly-sur-Seille en Meurthe-et-Moselle Incendie de la cathédrale de Reims La cathédrale de Soissons coupée en deux par les obus.
Le sacrifice breton Dès le 5août 1914, les premiers convois de soldats quittent la Bretagne. 350.000 Bretons seront rassemblés. Réputés endurants et combatifs, les régiments bretons seront de toutes les grandes batailles. 130 000 d entre eux vont périr. Cela représente un breton mobilisé sur 5, soit 22 % contre 17 % pour l ensemble de la France. Ils étaient souvent placés là où d autres régiments lâchaient prise. On parle de sacrifice breton. En effet, selon l historien Jean -Yves Le Naour, «Les urbains et les ouvriers ont pu trouver des postes dans les usines de guerre. Les classes supérieures, plus éduquées, ont été moins touchées aussi, des connaissances permettant de "s'embusquer" dans une armée très administrative.». Les soldats ruraux quant à eux, étaient envoyés sur le front. La population bretonne étant très rurale, nos compatriotes ont combattu sur tous les fronts même les plus lointains comme ceux des Balkans. Les bretons ont payé en conséquence le plus lourd tribut à la France. III Les tranchées de la guerre 14-18 Les tranchée, appelées aussi cagna, sont des trous creusés dans la terre pour se protéger des tirs ennemis, des intempéries et du froid.elle sont constituées de terre, de branchages, de taules ondulées et de toiles. On pouvait y rentrer par des galeries, par des escaliers ou même par des échelles. Les tranchées sont de plus en plus en plus grandes et de plus en plus aménagées. On y voit des meubles, des tables, des chaises, des poêles et même des lits. La vie quotidienne y est très difficile. Les soldats doivent supporter la faim, la soif, l humidité, le froid, les poux, les rats, et bien-sûr et surtout, la peur omniprésente de la mort. Le vaguemestre, militaire chargé du service postal, peut leur apporter du courrier, tellement utile pour remonter le moral des combattants.
Le journal intime d un «Poilu» IV Au crépuscule, on subit des pilonnages dans notre tranchée. Dès que l on sort des tranchées, on peut tous être tué. La nuit, on doit aller chercher des munitions et des rations. J ai perdu Robert, mon copain de tranchée, ce matin, à l aube ; il partait chercher der munitions mais les Allemands l attendaient à la sortie de la tranchée et lui ont tiré dessus. Je vais leur faire payer ce qu ils ont fait. Robert écrivait quelquefois des poèmes J aimerais les retrouver pour les donner à sa famille. Nous, les «Poilus», on ne peut ni se laver, ni se raser, dans les tranchées. C est pour cette raison qu on nous donne ce surnom. J ai été envoyé à l arrière où j ai pu manger chaud et dormir au sec. Ma famille m a envoyé des colis, surtout de la nourriture de la ferme, du gros jambon mais aussi les meilleures rillettes de maman!!! C est délicieux!!! Nous avons fait une trêve pour le 25 décembre avec nos ennemis. Avant de mourir je dois juste écrire ce poème. Faites silence, camarades, ne me dérangez pas. Nous partons pour la guerre. La mort est notre destin. Oh! Si seulement ma fiancée pouvait arrêter de brailler. En quoi ai-je de l'importance? Je suis heureux de partir. Ma mère pleure. On a besoin d'être fait d'acier. Le soleil se couche sur l'horizon. Bientôt, on me jettera dans une jolie fosse commune. Dans le ciel, le bon vieux crépuscule est tout rouge. Dans treize jours, peut être, je serai mort.
V On le voit, dans leurs lettres, les hommes exprimaient leurs besoins de réconfort auprès de leurs familles ou des marraines de guerre. Les lettres témoignent de leurs préoccupations au sujet des exploitations mais aussi des combats. On y lit également de longues descriptions concernant l environnement des soldats ainsi que leurs conditions de vie.
VI Les enfants dans la guerre La première guerre mondiale ne laisse de côté aucune personne, pas même les enfants. On fait comprendre aux enfants qu ils sont la principale justification de la guerre : si la France est en guerre c'est pour leur assurer un meilleur avenir. Cette mobilisation intellectuelle et morale des enfants se fait principalement par l'école et les loisirs. Mais encore, lorsque le père part à la guerre, les enfants sont mis à contribution. A la maison les plus grands aident Jeunes garçons travaillant dans un jardin potager à Paris, leur mère à élever les plus jeunes et à faire le ménage. en 1917 Les garçons, dès leur plus jeune âge, vont aussi travailler dans les champs ou les usines, alors que les filles font de la couture pour les soldats. Les enfants, la guerre et le commerce Equipe agricole de Saint Mayeux (Côtes d armor) 1917 Les fabricants et commerçants exploitent eux aussi le thème de la guerre en proposant aux enfants des livres et des jouets sur le thème de la guerre. Dès Noël 1914, les jouets guerriers représentent 50 % des nouveautés de l'année des grands magasins comme le Printemps. Armes factices, jeux d'adresse ou de stratégie servent en même temps à entretenir l'ardeur patriotique des enfants et à réaliser des profits. Jean-Corentin Carré, le plus jeune poilu. (9 janvier 1900-18 mars 1918) Jean- Corentin est un jeune Breton de 15 ans, quand il s engage sous un faux état -civil dans un régiment d infanterie. Lorsqu il atteint dix -sept ans, âge légal de l engagement volontaire, il se déclare sous son véritable nom. Il est présenté en exemple pour les enfants. Voici un extrait de la lettre qu'il a envoyée au général de division pour retrouver sa véritable identité " J'ai inventé de toute pièces l'identité que je porte depuis deux ans et réussi ainsi à venir au front faire mon devoir de soldat français. Mon père et ma mère, paysans bretons, ayant trois fils sous les drapeaux se sont rendus à mes raisons et m'ont laissé libre. J'aurai 19 ans le 9 janvier prochain. C'est pourquoi je vous écris pour savoir s'il ne serait pas possible de reprendre mon véritable nom? J'ose m'adresser à vous, sans passer par la voie hiérarchique, parce que s'il ne m'était pas possible de changer d'identité sans quitter le front, je préfererai rester Ardennais jusqu'à la fin de la guerre et sans que mes chefs directs ne sachent la vérité.» Jean-Corentin Carré
VII l école pendant la guerre L école participe à sa manière à l effort de guerre. Elle devient le relais de la propagande patriotique en faisant notamment beaucoup travailler les enfants sur le thème de la guerre tel que rédiger des éloges aux soldats ou à calculer la production des obus. Les sujets de composition française peuvent être "le drapeau blessé" ou "lettre à un soldat du front". La guerre est au cœur de l enseignement. Une cours d école à Nantes, 1914 (archives municipales de Nantes) La guerre y est omniprésente. Les soldats se trouvent jusque dans la cours de récréation A l école on cultive la haine des allemands (musée de l école en Chalonnais Saint-Rémy Ci-dessous, dessin de Louis Ambert, 12 ans, école de Pleudaniel dans les Côtes-du-Nord. (archives Départementales des Côtes d armor Sur cette image, on voit les allemands qui chassent les français. L enfant qui a représenté ce dessin est lui aussi contre les allemands Ci-dessous, l image d une dictée d écolier : on y devine le conditionnement patriotique
A l arrière, les femmes en première ligne! VIII La femme doit remplacer l homme au travail. Le pays a besoin d'elle aux champs dans l'industrie, dans les administrations, les hôpitaux, les écoles. Apparaissent ainsi «les munitionnettes", pour la fabrication des obus. Elles sont cependant moins bien payées que les hommes. Mais l engagement des femmes au travail hors de la maison, bouleverse les esprits et certains redoutent déjà leur émancipation. "J'ai quitté un agneau et j'ai retrouvé une lionne", confie un poilu après la guerre. Les femmes au champ Par voie d affiche, la population française et en l occurrence, les femmes, mais aussi les personnes âgées, sont appelées à aider de diverses façons. Ici on incite les gens à planter et à travailler le sol encore plus que d'ordinaire. Il faut pouvoir envoyer des vivres aux soldats. En l absence des hommes, les femmes n ont en effet d autre choix que d assurer les travaux des champs. Les hommes au front, inquiets, envoient des lettres pour donner conseils à leurs femmes. On peut lire ainsi dans une lettre de poilu : «Ce qui me fait de la peine, c est de penser comme vous devez avoir de la misère pour faire sécher le foin si le temps est aussi mauvais là -bas» Les «munitionnettes» Les munitionnettes sont des femmes fabriquant des munitions et des armes pour les soldats en guerre. Les munitionnettes font changer le regard envers les femmes en faisant parler d elles dans la presse. Malgré tout, leurs conditions de travail sont difficiles : -Poids du matériel et des obus -Beaucoup d heures de travail -Les risques d explosions (la TNT, les obus ) A la fin de la guerre, une fois l Armistice signée, en 1918, les hommes et les femmes rentrent chez eux. Grâce à la Grande guerre, les femmes gagnent l estime des hommes, 1 travailleur sur 4 est une femme. N spéciale réalisé par la classe de 5 E