F CTE T U E RS S D E E R IS I Q S U Q E

Documents pareils
Dépistage du cancer colorectal :

Effets sur la pression artérielle rielle des traitements non-médicamenteux

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes

Les Jeudis de l'europe

1

Évaluation du risque cardiovasculaire dans le contexte de l hypertension artérielle et de son traitement

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Allégations relatives à la teneur nutritive

Prise en charge de l embolie pulmonaire

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Les formes cliniques. Maxime Breban

GROUPES D ALIMENTS ET MALADIES CHRONIQUES : QUELLES RELATIONS?

Emissions des moteurs diesel : Nouveau classement par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)

S. Hercberg, Key-words: Antioxidants, Vitamins, Minerals, Randomized trial, Supplementation.

MAÎTRISER LA LECTURE DES ÉTIQUETTES NUTRITIONNELLES

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

epm > nutrition Formation & Conseil

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

LA QUESTION DE LA PRISE DE POIDS CHEZ LE FUMEUR EN SEVRAGE TABAGIQUE

Tâche : Comparer l étiquette de produits alimentaires afin de connaître leur valeur nutritive.

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Evaluation du risque Cardio-vasculaire MOHAMMED TAHMI

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

GRENADE / GARONNE 30 janvier Centrale de Restauration MARTEL Maryse LAFFONT, Diététicienne

La Maladie Thrombo-Embolique Veineuse (MTEV) et sa prise en charge médicamenteuse

Informations sur le cancer de l intestin

Assemblée Générale ASSOCIATION DES MAIRES RURAUX DU PUY-de-DÔME. La nouvelle règlementation Nutrition pour les cantines scolaires

Traitement de l hépatite C: données récentes

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Obésité chez l enfant Epidémie, Causes, Prévention. PD Dr. Jardena Puder Service de l endocrinologie, diabétologie et métabolisme, CHUV

Que faut-il manger pour prévenir le cancer? Marie Rochette

voie extrinsèque voie intrinsèque VIIa IXa XIa XIIa IX XI prothrombine Xa, V, Ca, PL thrombine IIa facteurs contact XII fibrinogène fibrine

Les anticoagulants oraux: des AVK aux «NOACs» NOACs ou NACOs? Bandes des rues de Mexico responsables d incivilités permanentes

SPECIALITE : RESTAURATION À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Les Polypes coliques. DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier. Muqueuse normale

L équilibre alimentaire.

lire les Étiquettes et trouver les sucres cachés

Traitement médical de l incontinence SIFUD PP FMC

La recherche clinique au cœur du progrès thérapeutique

Evidence-based medicine en français

L information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Diabète et risque cardiovasculaire: Le syndrome métabolique en question

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Dr Ottaviani Service de Rhumatologie Hôpital Bichat Staff du 23 Mai 2014

deux années en raison d un manque d efficacité. A contrario, de véritables innovations

Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir.

Les compléments alimentaires

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS

Activité physique et diabète de type 2

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

epm > nutrition Formation & Conseil

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

«Cette action contribue au PNNS». À CHÂTEAU THIERRY

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

PRISE EN CHARGE DES LESIONS SPINCTERIENNES ANALES DU POST-PARTUM : DU CURATIF AU PREVENTIF

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

COMITE SCIENTIFIQUE DE L AGENCE FEDERALE POUR LA SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE

L Incontinence Urinaire au FEMININ. Examen paraclinique. Résidu Post Mictionnel. Examen pelvien

TRAITEMENT DE L HÉPATITE B

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Le dépistage des cancers

M Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

Farzin Beygui Institut de Cardiologie CHU Pitié-Salpêtrière Paris, France. Probability of cardiovascular events. Mortalité CV

Migraine et Abus de Médicaments

Syndromes coronaires aigus

Le dropéridol n est pas un traitement à considérer pour le traitement de la migraine à l urgence

Factsheet Qu est-ce que le yogourt?

Rentrée 2014 Francine Eichenberger Diététicienne

En savoir plus sur le diabète

Rapport Traitement hormonal substitutif de la ménopause

Obésité et psoriasis Données actuelles et questions au spécialiste en nutrition

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Bien manger pour mieux vieillir. Aline Pageau Lauzière Dt.P., M.A. diététiste-nutritionniste

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

«Bien manger» et «bouger», c est important pour les ados

En dehors de la FA, quelles sont les autres indications validées ou à venir?

Qui sont-ils? D où viennent-ils? Où sont-ils?

Études épidémiologiques analytiques et biais

INFORMATIONS AU PATIENT SUR LA COLOSCOPIE

Anti-Inflammatoires Non stéroïdiens

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF DE LA MENOPAUSE. RISQUES ET BENEFICES SFAR Rachida.

ESPRICO Complément alimentaire. pour la stimulation de la concentration et de l attention chez l enfant

Développement d une application pilote

Qui sont-ils? Pedro. Tamacha. 9 En quantité, Tamacha mange suffisamment, mais son alimentation n est pas satisfaisante en qualité.

Consommez moins de sodium pour réduire votre pression artérielle. Information sur le sodium alimentaire.

Hygiène, sécurité et équilibre alimentaires dans les accueils collectifs de mineurs (ACM)

Evaluer le risque fracturaire: l outil FRAX (Fracture Risk Assessment Tool)

Contraception après 40 ans

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 14 mars 2012

LES CO-INFECTIONS VIH-VHC. EPIDEMIOLOGIE, INTERFERENCES. Patrice CACOUB La Pitié Salpêtrière, Paris

Dermatologie courante du sujet âgé. Printemps Médical de Bourgogne 31 Mars 2012 Dr Claude Plassard Gériatre CHI Châtillon/Montbard

Transcription:

FACTEURS DE RISQUE ET PREVENTION DU CANCER COLORECTAL FX CAROLI-BOSC CHU ANGERS

FACTEURS DE RISQUE INCONTOURNABLES

GROUPES A RISQUE

TROIS NIVEAUX DE RISQUE Risque moyen Age > 50 ans Risque élevé - Parents du 1 er degré atteints d un CCR - ATCD familiaux d adénome colorectal - ATCD personnels d adénome ou de cancer - Maladies inflammatoires Risque très élevé - Syndrome HNPCC - PAF

RISQUE MOYEN

RISQUE ELEVE

PARENTS DU 1 er DEGRE ATTEINTS D UN CANCER COLORECTAL

TROIS META-ANALYSESANALYSES Johns LE et al. Am J Gastroenterol 2001 Butterworth AS et al. Eur J Cancer 2006 Baglietto L et al. J Clin Epidemiol 2006

RESULTATS (RR) JOHNS BUTTERWORTH BAGLIETTO Côlon 2.42 ns 2.20 Rectum 1.89 1.89 ns 1.79 1A Apparenté 2.26 2.24 2.03 > 1 Apparenté 4.25 3.97 3.95 Age < 45/50 3.87 3.55 3.73

ANTECEDENTS FAMILIAUX D ADENOME

ESTIMATION DU RISQUE DE CANCER JOHNS LE 2001 (Méta-analyse) COTTET V Gastroenterology 2007 (Screening) ATCD familial d adénome > 1 cm ATCD familial 1 er degré RR: 1.99 Adénome > 1cm OR: 2.27 Age < 60 ans OR: 3.82 Adénome distal >1cm OR: 3.14

ANTECEDENTS PERSONNELS D ADENOMES

LE RISQUE DEPEND DES CARACTERISTIQUES DES ADENOMES INITIALEMENT DECOUVERTS VILLEUX 1cm < 1 cm OR 3.6 6.6 0.5 Atkin WS et al. N Engl J Med 1992

ANTECEDENT PERSONNEL DE CANCER

RISQUE DE CANCER METACHRONE RR = 1.50 Surtout dans les 5 ans suivant le diagnostic 5 ans 10 ans 20 ans Cancer Taux 1.8 3.4 7.2 solitaire cumulé % Cancer métachrone Stade I 23.5% 40.9% Bouvier AM et al. Eur J Cancer 2008

MALADIES INFLAMMATOIRES

RISQUE DE CANCER COLORECTAL DANS LES COLITES ULCEREUSES Eaden JA et al. Gut 2001

LE RISQUE DE CRC DANS LES COLITES ULCEREUSES A ÉTÉ Après 20 ans: 2.5% SURESTIME Après 30 ans: 7.6% Après 40 ans: 10.8% Rutter MD et al. Gastroenterology 2006

FACTEURS DE RISQUE ASSOCIES Pancolite Degré d inflammation Age < 15 ans au moment du diagnostic ATCD familiaux de CCR Cholangite sclérosante (RC de 40% après 30 ans)

MALADIE DE CROHN Méta-analyse analyse de Jess: ratio standardisé d incidence = 1.9 Maladies de Crohn sans atteinte colique = ne sont pas à haut risque Maladies de Crohn avec atteinte colique d au moins 1/3 du côlon = 16% de risque d avoir une dysplasie ou un cancer sur un suivi de 16 ans Friedman S et al. Gastroenterology 2001 Jess T et al. AmJ Gastroenterol 2005

AUTRES

Acromégalie: - Adénomes: OR = 2.53 - CRC: OR = 2.76 Patient transplanté? Diverticulose???

FACTEURS DE RISQUE CONTOURNABLES ALCOOL TABAC ALIMENTATION

ETUDE EPIC E3N

ALCOOL ET TABAC

L ALCOOL EST UN FACTEUR DE RISQUE (surtout si > 30g/j) Etude EPIC: HR = 1.08 pour le risque de CCR avec un HR plus élevé pour le rectum (HR = 1.12) que pour le colon distal (HR = 1.08) pour une consommation de 15 g/j Etude EPIC: Bière (HR = 1.38) / Vin (HR = 1.21) Ferrari P et al. Int J Cancer 2007 RESULTATS CONCORDANTS AVEC Netherland Cohort Study Bongaerts BW et al. Int J Cancer 2008 Méta-analyse de cohortes Moskal A et al. Int J Cancer 2007

LE TABAC EST UN FACTEUR DE RISQUE DE CCR Meta-analyse analyse de 26 études observationnelles: - RR = 1.25 (fumeurs versus non fumeurs) Rectum ++ - Effet-dose après 30 ans Botteri E et al. JAMA 2008 Etude de la Harvard School of Public Health: - RR = 1.38 Rectum ++ - Effet-dose après 40 ans Liang PS et al. Int J Cancer 2009

GRAISSES VIANDES ET GRAISSES VIANDES ET PROTEINES

VIANDE ET CCR Le risque est identique pour le colon et le rectum Le risque augmente avec la consommation de viande rouge La consommation de volaille n a pas d effet Le risque diminue avec la consommation de poisson

> 50 g >129/85 g > 28 g RISQUE CCR SELON CONSOMMATION DE VIANDE POISSONS ET FIBRES Norat et al. J Natl Cancer Instit 2005

SUCRES ET HYDRATES DE CARBONE RAFFINES OUI SURTOUT CONSOMMATION ELEVEE FRUCTOSE SUCROSE HOMME Hill MJ et al. Eur J Cancer Prev 1999 Michaud DS et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2005

VEGETAUX

LEGUMES = EFFET PROTECTEUR CONSTANT Quel que soit leur type (crucifères ou non) Etude EPIC: Association légumes + fruits DIMINUTION DU RISQUE DE CANCER OR = 0.76 p<0.01 L EFFET PROTECTEUR DES FRUITS EST MOINS CONSTANT Hill MJ Eur J Cancer Prev 2002 Van Duijnhoven FJ Am J Clin Nutr 2009

FIBRES ALIMENTAIRES

35 g

LES FIBRES ONT UN EFFET PROTECTEUR CCR COLON G COLON D RECTUM RR 0.75 0.65 0.73 0.80 Bingham SA et al. The Lancet 2003

CONSOMMATION DE FIBRES ALIMENTAIRES ETUDE EPIC Bingham et al. Lancet 2003

EFFET PROTECTEUR QUELLE QUE SOIT L ORIGINE CEREALES LEGUMES LEGUMINEUSES FRUITS RR 0.78 0.88 1.04 0.78 Bingham SA et al. The Lancet 2003

CALCIUM ET VITAMINE D

PAS D EFFET DE LA CONSOMMATION GLOBALE DE PRODUITS LAITIERS Kesse E et al. Int J cancer 2005

LA CONSOMMATION DE LAIT DIMINUE LE RISQUE DE CANCER Kesse E et al. Int J cancer 2005

LE PHOSPHORE DIMINUE LE RISQUE D ADENOMES PAS D EFFET DE LA VITAMINE D

VITAMINES ANTI-OXYDANTES A C E βcarotene PAS D EFFET

FOLATES Dans la prévention des adénomes? Boutron-Ruault MC et al. Nutr Cancer 1993

FER? Etude de cohorte récente négative Kabat GC et al. Br J Cancer 2007 Etude cas-témoins récente positive Senesse P et al. Nutr Cancer 2004

CAFE Méta-analyse de 4 études de cohortes RR = 0.91 NS JE Y et al. Int J Cancer 2009

FACTEURS DE RISQUE CONTOURNABLES ACTIVITE PHYSIQUE SURPOIDS

ACTIVITE PHYSIQUE Etude EPIC: Risque présent pour cancer du colon uniquement: - HR = 0.78 (actifs versus inactifs) p = 0.04 - HR = 0.63 (si BMI < 25) Fridenreich C et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2006 Confirmé par méta-analyse: analyse: - RR hommes = 0.76 - RR Femmes = 0.79 Wolin KY et al. Br J Cancer 2009

SURPOIDS L obésité est fortement associée au risque de CCR chez l homme et la femme Etude EPIC: 6.1 ans de follow-up - Selon le BMI RR-H = 1.55 RR-F = 1.12 - Selon le tour de taille RR-H = 1.39 RR-F = 1.48 - Rapport tour de hanche/tour de taille H/T 0.95 H RR-H = 1.51 H/T 0.80 F F F RR-F = 1.52 IMPORTANCE DE LA REPARTITION DES GRAISSES Pischon T et al. J Natl Cancer Inst 2006

META-ANALYSEANALYSE IMPACT DE LA DIETETIQUE ET DU STYLE DE VIE SUR LE CANCER DU COLON 103 études de cohortes publiées entre 1996 et 2008 Eligibilité si RR de CCR estimé pour alcool, tabac, diabète, activité physique, viande, poissons volaille, fruits, légumes Paramètres ajusté au moins sur l âge Huxley RR et al. Int J Cancer 2009

RISQUE PROTECTION Huxley RR et al. Int J Cancer 2009

CHIMIOPREVENTION

CONCEPT

Prévenir ou inhiber le développement du risque de carcinogénèse chez des sujets à risque de cancer Diminuer l apparition de récidives tumorales ou de nouvelles tumeurs chez des patients déjà traités AGENTS CHIMIQUES

QUELLE METHODOLOGIE? ADENOMES Sujets présentant des adénomes réséqués dans une population non sélectionnée Sous groupe à risque élevé de CCR

QUELLE METHODOLOGIE? CANCERS Sujets présentant une indication pour un médicament ayant un effet préventif supposé (aspirine pour AVC)

ASPIRINE

MODE D ACTION DE L ASPIRINE Inhibition des COX (inhibition des prostaglandines) Apoptose (caspases) Inhibition de l activation de NFκB Up-régulation de P53, Bax Down-régulation de BCL2 Système MMR Autres mécanismes (inhibition de l entrée du calcium mitochondrial)

ASPIRINE ET PREVENTION D ADENOMES TROIS ESSAIS RANDOMISES - Baron JA et al. N Engl J Med 2003 - Sandler RS et al. N Engl Med J 2003 - Essai APACC Benamouzig R et al. Gastroenterology 2003

RESULTATS SANDLER ATCD CCR BARON ATCD adénomes APACC ATCD adénomes Dose aspirine 325 mg 81 mg 325 mg 160 ou 300 mg RR 0.65 0.81 0.96 0.73 QUELLE DOSE??? DIMINUTION DU RISQUE D AVOIR UN POLYPE A UN STADE AVANCE?

META-ANALYSE ANALYSE DES ESSAIS AYANT POUR OBJECTIF LA PREVENTION D ADENOMES RR = 0.83 (quel que soit l adénome et quelle que soit la dose d aspirine: 81 à 325 mg) Diminution de 6.7% en risque absolu RR = 0.72 adénome avancé Cole BE et al. J Natl Cancer Inst 2009

ASPIRINE ET PREVENTION DU CCR TROIS ESSAIS RANDOMISES - US Physician Health Study - UK study Gann PH et al. J Natl Cancer Inst 1993 Peto R et al. BMJ 1998 - US Women s Health Study Cook NR et al. JAMA 2005 ANALYSE POOLEE DE 2 ESSAIS UK Flossman E et al. The lancet 2007

RESULTATS USPHS UKS USWHS BDAT + UK-TIA Dose aspirine 325 mg 500 mg 100 mg 300-1500 mg Durée du traitement 5 ans 5.7 ans 10 ans 5.1 ans Follow-up 5 ans 6 ans 10 ans 10-14 ans RR 1.15 1.02 1.01 0.43 OBJECTIF PRINCIPAL?? DUREE DE LA PRISE D ASPIRINE FOLLOW UP

AINS ET INHIBITEURS DE COX

EFFET ADDITIF DES AINS SUR LA PRISE D ASPIRINE Aspirin/Folate Prevention Study: La prise fréquente d AINS (> 4/semaine) accentue l effet préventif de l aspirine: réduction du risque d adénome à 4 ans: 26.6% versus 39.9% (placebo, AINS < 2/semaine) Grau MV et al. J Natl Cancer Inst 2009

SULINDAC Dose : 100 à 400 mg/j Diminution du nombre et de la taille des polypes L effet se maintient dans le temps L effet est suspensif Cruz-Correa et al. Gastrenterology 2002

PreSAP TRIAL (sujets ayant un ATCD d adénome) Taux cumulé d adénomes à 3 ans Effets secondaires cardiovasculaires Placebo 49.3% RR = 1 Celecoxib 400 mg 33.6% p < 0.001 RR = 1.30 Arber N et al. N Engl J Med 2006

CELECOXIB TRIAL (sujets à haut risque) Incidence des adénomes à 5 ans Effets secondaires cardiovasculaires Placebo 21.3% RR = 1 Celecoxib 200 mg 12.5% p < 0.001 RR = 1.6 Celecoxib 400 mg 15.8% p < 0.001 RR = 1.9 Bertagnolli MM et al. Cancer Prev Res 2009

APPROVe TRIAL (sujets ayant un ATCD d adénome) Taux cumulé d adénomes à 3 ans Effets secondaires cardiovasculaires Placebo 55% RR = 1 Rofecoxib 25 mg 41% p < 0.0001 RR thrombo-embolie = 1.89 RR accidents digestifs = 4.91 Baron JA et al. Gastroenterology 2006

EFFET PREVENTIF DU 5- AMINOSALYCILATE AU COURS DES MALADIES INFLAMMATOIRES n= 1932 Dysplasie n= 140 Cancer n= 334 OR 1.18 IC95% (0.41-3.43) 0.51 IC95% (0.37-0.69) Velayos FS et al. Am J Gastroenterol 2005

CALCIUM ET VITAMINE D

RESULTATS CONTRADICTOIRES SUJETS AVEC ATCD DE POLYPES Une étude Nord-Américaine positive: 1200 mg de calcium élément/j pendant 4ans Baron JA et al. N Engl J med 1999 Une étude Européenne négative: 2 g de calcium élément/j pendant 3 ans Bonithon-Kopp C et al. Lancet 2000 REVUE COCHRANE 2004: EFFET FAIBLE ADENOMES EVOLUES (Wallace K 2004) EFFET PROLONDE AU DELA DE 5 ANS (Grau MV 2007)

WOMEN S HEALTH INITIATIVE Femmes ménopausées: 1000 mg/j de calcium élémentaire + 400 UI de vitamine D3 pendant 7 ans versus placebo Pas de différence dans la survenue d un cancer invasif 0R = 1.08 Wactawski-Wende J et al. N Engl J Med 2006

FOLATES

ASPIRIN-FOLATES PREVENTION STUDY (ATCD ADENOMES) Au moins un adénome à 3 ans Lésion avancée à 6/8 ans Placebo 42.4% 6.9% Folates 1mg/j 44.1% 11.6% p=0.05 Aspirine 81 ou 325 mg - - Cole BF et al. JAMA 2007

VITAMINES

β-carotene / VITAMINES B2 B6 B12 Effet positif d apports élevés en β-carotènes sur le risque de récidive des adénomes chez les non fumeurs et non buveurs excessifs Effet positif d une supplémentation en vitamine B2 et B6 dans la prévention de la survenue d adénomes Steck-Scott S et al. Int J Cancer 2004 Figueredo J et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2008

DES RESERVES POUR B6 Etude: de cohorte (Netherland Cohort Study): RR cancer du rectum chez la femme = 3.57 p = 0.01 ): De Vogel S et al. J Nutr 2008

TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF DE TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF DE LA MENOPAUSE

ETUDES DE COHORTES 2 META-ANALYSES (Hebert-Croteau 1998, Grodstein 1999)

Etude cas-témoins: 1004 femmes sur une période de 4 ans Diminution de 20% du risque de CCR par l association oestro-progestatifs (OR = 0.6) mais pas par oestrogènes seuls (OR = 0.9) Newcombe PA et al. Cancer Res 2007

WOMEN S HEALTH INITIATIVE Follow-up 5 ans Follow-up 6.8 ans Follow-up > 8 ans Placebo OE + P 0.63-1.15 OE - 1.08 0.80 Rossouw JE et al. JAMA 2002 Anderson GL et al. JAMA 2004 Prentice RL et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2009

STATINES

DES RESULTATS CONTRADICTOIRES Une étude cas-témoins positive: diminution de 47% du RR de CCR après 5 ans d utilisation Poytner JN et al. N Engl J Med 2005 Une étude de cohorte: effet positif sur développement de nouveaux polypes Siddiqui AA et al. Digestion 2009 Plusieurs études négatives: - Registre du Massassuchets: Cogan PF et al. J Natl Cancer Inst 2007 - Méta-analyse analyse (1.5M de sujets): Bonovas S et al. J Clin Oncol 2007

DES RESULTATS INQUIETANTS! RR adénomes à 5 ans Statines / Rien 1.24 Statines > 3 ans 1.39 p < 0.024 Bertagnolli MM et al. Cancer Prev Res 2010

Ou polymorphisme génétique de l HMGCo-A reductase??? Lipkin SM Cancer Prev Res 2010

ACIDE URSODESOXYCHOLIQUE ACIDE URSODESOXYCHOLIQUE DFMO

Acide ursodeoxycholique (8 à 10 mg/kg): - Pardi DS et al. Gastroenterology 2003: Sujets avec colite ulcéreuse ou CSP: diminution significative du risque de développer dysplasie ou CCR (RR =0.26) - Alberts DS et al. J Natl Cancer Inst 2005: Sujets avec ATCD d adénomes: diminution globale du risque de 12% NS mais diminution significative des adénomes avec DHG DMFO (difluorométhylornitine): - Gerner EW et al. Clin Cancer Res 2009: Association DMFO + Sulindac contre placebo entraine une diminution de 70% de la récurrence d adénomes à 3 ans (90% avancés ou multîples)

CONCLUSIONS Il existe des facteurs alimentaires, nutritionnels ou en rapport avec le mode de vie qui influencent le risque de CCR Ces facteurs ne sont pas pris en compte dans les campagnes de dépistage La chimioprévention n est pas indiquée en pratique courante dans la population générale mais pourrait être proposée dans certaines situations à haut risque