INVESTISSEMENT, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE. L investissement est au cœur de la stratégie de croissance des entreprises et des économies.

Documents pareils
CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE»

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

Chapitre 3. La répartition

THÈME 1. Ménages et consommation

DEVOIR N 1 économie générale

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance?

Recueil de formules. Franck Nicolas

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

Epargne et investissement

Stratégie d assurance retraite

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

TD n 1 : la Balance des Paiements

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie

Épargne et investissement. L épargne...

Epargner en période de crise : le dilemme

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Qu est-ce qu une banque?

La séquence des comptes

UNE FISCALITE DEFAVORABLE AU FINANCEMENT DES ENTREPRISES ET QUI AFFECTE LEUR COMPETITIVITE

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie

Études. Des effets de la réglementation des produits d épargne sur le comportement de placement des ménages

Présentation au conseil municipal 16 décembre Débat. d Orientation. Budgétaire 2015

Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?

La situation financière des SNF françaises Quelques éléments de diagnostic élaborés à partir des comptes nationaux

ANALAYSE FINANCIERE 1] BILAN FONCTIONNEL

INTERROGATION ECRITE N 3 PFEG INTERROGATION ECRITE N 3 PFEG

3e question : Qui crée la monnaie?

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie

CF = Produits avec effets monétaires Charges avec effets monétaires. (Méthode directe)

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

Audit financier rétro-prospectif de la Communauté d Agglomération du Pays d Aubagne et de l Etoile éléments clés. Septembre 2014

Le financement de l entreprise

Observation et Conjoncture Économique. Économie Nationale approche par les revenus

Rachat périodique d actions Libérez la valeur de votre entreprise MC

Épargne et investissement. L épargne...

LES BANQUES. I. Les différents services proposés par les banques :

ÉCONOMIE GÉNÉRALE FIIFO1

Le compte administratif 2012 de la Région Alsace. Avis

IMPOSITION DES INTÉRÊTS, DES DIVIDENDES ET DES GAINS EN CAPITAL A CHYPRE LOIS ET DÉCRETS

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines

Rapport financier - Exercice 2013

Les opérations et autres flux

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

3. Agrégats, ratios et équilibres macroéconomiques

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

RAPPELS DU COURS PRÉCÉDENT

Plan du cours. I. La création monétaire dans un système bancaire non hiérarchisé.

ECONOMIE GENERALE L INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES

Épargne et investissement. L épargne...

Document de recherche n 1 (GP, EF)

FAITS MARQUANTS DU 1 er TRIMESTRE 2008

Fiscalité de l épargne et financement des entreprises. Eléments de constat et propositions

COMMUNAUTE DU PAYS D E V E N D O M E. Orientations budgétaires 2010

LA CRH EST LA CENTRALE FRANCAISE DE REFINANCEMENT DU LOGEMENT. son unique activité est le refinancement des prêts acquéreurs au Logement des banques

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

COMMENT OPTIMISER SA GESTION DE DEVISES?

Stratégies relatives au compte d épargne libre d impôt

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Monnaie, chômage et capitalisme

Avis légal. I 2 FISCALLIANCE 2011 L Incorporation des Courtiers Immobiliers du Québec

Les perspectives économiques

LES ETAPES DE LA CREATION

SOLUTIONS DE LA BANQUE MANUVIE POUR DES CONTRATS D ASSURANCE PERMANENTE DONNÉS EN GARANTIE D UN PRÊT. Aide-mémoire

ACTIONS ET OBLIGATIONS Les placements financiers en quelques mots

10. L épargne, l investissement et le système financier

2 - Le financement de l'économie

TOUT SAVOIR SUR LE COMPTE ÉPARGNE TEMPS

METHODES D EVALUATION

Les temps forts de l année Les grandes masses budgétaires Les résultats de la politique financière. La dette régionale et le bilan

Première installation : comment réussir en temps de crise?

ENTREPRENEURS «À VOS AFFAIRES»

Mobiliser l épargne pour l investissement productif. Pistes de réflexion stratégique en matière de fiscalité de l épargne individuelle

BANQUE POPULAIRE GESTION PRIVÉE SCPI SCELLIER BBC FRUCTIRESIDENCE BBC. BANQUE & ASSURANCE

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Mesures patrimoniales de la loi de finances 2014, de la loi de finances rectificatives pour 2013

RÉPONSES À VOS QUESTIONS SUR LE CELI TABLE DES MATIÈRES. Ouvrir un CELI

INSTRUCTION N 002 RELATIVE AUX NORMES PRUDENTIELLES DES COOPERATIVES D EPARGNE ET DE CREDIT AINSI QUE DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE

FISCALITÉ DES REVENUS DE PLACEMENT

Maximiser l utilisation des pertes lorsqu on jette l éponge

OBSERVATOIRE DE L EPARGNE EUROPEENNE

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Edissimmo. Valorisez votre patrimoine en investissant indirectement dans de l immobilier d entreprise avec la SCPI Edissimmo

LES SOCIETES DE GESTION DE PATRIMOINE FAMILIAL

Berne, mai Questions fréquentes au sujet de l aide sociale

Session Juin 2013 Gestion financière. Donnée de l examen

Accord N 36 Le Compte Epargne Temps au GIE AtlantiCA En date du 25 septembre 2008

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 1 RE PARTIE Questions et réponses sur le thème des banques

DEPARTEMENT DES INSTITUTIONS ET DES RELATIONS EXTERIEURES

Le besoin de trésorerie

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Prêts pour l avenir. Dans vos propres murs. Devenir propriétaire: les clés pour réaliser son rêve.

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT

DOSSIER DE GESTION. Sommaire

Transcription:

Proposition de cours : INVESTISSEMENT, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE L investissement est au cœur de la stratégie de croissance des entreprises et des économies. I DEFINITION, FORMES ET FINANCEMENT DE L INVESTISSEMENT A Définition et objectifs 1 Définition L investissement résulte d une opération par laquelle une entreprise acquiert des biens de production venant renouveler ou accroître le stock de capital. Un investissement est donc un flux et ne doit pas être confondu avec la notion de capital qui est plutôt un stock (ensemble des biens acquis par l entreprise). On distingue ainsi plusieurs formes de capital : Le capital financier somme d argent placée dans le but d obtenir un revenu ou une plus-value le capital comptable composé de l apport des actionnaires à l entreprise + les bénéfices non distribués + les sommes empruntées par l entreprise capital Le capital technique ensemble des biens achetés par l entreprise et qui lui permettent de produire. Le capital humain analyse proposé par l économiste américain Gary BECKER : l individu est un être considéré comme un ensemble de capacités manuelles et intellectuelles Le capital selon MARX le capital est un rapport de production qui oppose deux classes opposées : le prolétariat et la bourgeoisie. Il distingue deux formes de capital : - Le capital constant : ensemble des biens qui ne font que transmettre leur propre valeur à la marchandise produite (ex : machines, matières premières.) pas d exploitation possible - Le capital variable : somme d argent permettant au capitaliste d acheter la force de travail du prolétaire (ex : le salaire) il permet de faire produire plus de valeur qu il n en coûte ; de cette exploitation résulte une plusvalue qui sera transformée en profit par la vente de la marchandise. (rappel : plus-value : pour MARX, il s agit de la différence entre les valeurs créées par l emploi de la force de travail et la valeur de cette force de travail)

Pour la Comptabilité Nationale, l investissement est représenté par la FBCF (Formation Brute de Capital Fixe) et comprend : la formation de capital fixe (acquisition de biens durables et reproductibles destinés à être utilisés dans le processus de production (bâtiments, matériel de transport, biens d équipements, logements ) pendant plus d un an. la variation des stocks (elle mesure le solde entre les entrées et les sorties de stocks de produits finis, semi-finis et de matières premières. NB : pour les entreprises et les administrations, la FBCF prend la forme d investissements productifs et de biens d équipements collectifs (écoles, hôpitaux ) alors que pour les ménages, la FBCF ne concerne que l acquisition de logements neufs. 2 Objectifs d un investissement Assurer le développement de l entreprise affronter la concurrence Rester compétitif Maintenir ou accroître ses parts de marchés Accroître simplement ses capacités de production B Les différentes formes d investissement et leurs évolutions 1 Les principaux types d investissements a L investissement productif : voir schéma plus bas I matériels : I de capacité (investissement d'extension), I de productivité (investissement de modernisation), I de remplacement (investissement de renouvellement) I immatériels : formation, recherche-développement, achat de brevets, publicité b L investissement financier : prise de contrôle prise de participation placement c L investissement collectif : achat de bâtiments, de terrains et de gros matériel par les administrations (publiques ou privés : ils ont pour but de réaliser des équipements collectifs afin de produire des services non marchands fournis aux usagers à titre gratuit ou à un prix inférieur à son coût (stade, routes, théâtre, bâtiments publics, ) d L investissement des ménages : Dans la Comptabilité Nationale, il correspond à l acquisition de logements neufs. (Rappel : en CN, les entrepreneurs individuels font partis des ménages ) 2 L évolution des investissements Constat : doc. 3 et 4 pages 128-129 Bréal 1999 Conclusion : Les investissements matériels sont quantitativement les plus importants, mais les investissements immatériels sont ceux qui progressent le plus.

Investissements de remplacement Investissements matériels Investissements de productivité Investissements de capacité Formes d'investissements Recherche et développement Investissements immatériels Formation du personnel Brevets Publicité C Les principales sources de financement des investissements Deux formes de financement : AUTOFINANCEMENT INTERNE EMISSION D'ACTIONS FINANCEMENT MARCHE DES CAPITAUX EXTERNE DIRECT EMISSION D'OBLIGATIONS INDIRECT BANQUES

1 Le financement interne - L autofinancement il consiste à utiliser les profits non distribués c est-à-dire à son épargne (partie du revenu qui n est pas consommé ; pour les entreprises, elle correspond au profit non distribué) Avantages Inconvénients - l entreprise ne dépend que d elle-même - elle ne subit pas la pression des actionnaires ou de créanciers 2 Un financement externe - Il faut disposer de ressources suffisantes pour pouvoir procéder à l investissement - risque d être à cours de liquidités - l'argent utilisé ne rapporte plus - En intervenant directement sur le marché des capitaux en émettant des actions augmentation de capital. Depuis le début des années 80, ce mode de financement se développe fortement (forte croissance de la bourse) au détriment du recours aux banques : on parle depuis de désintermédiation bancaire ou encore d économie à marchés financiers Avantages - pas d intérêts à payer pas de remboursements à prévoir Inconvénients?? Le pouvoir dans l entreprise peut changer de mains?? Il faut que les actionnaires potentiels soient intéressés par l achat des actions proposées - En empruntant directement à moyen ou à long terme en proposant des obligations aux épargnants (interventions des banques) avantages?? Plus d'autonomie qu'avec des actionnaires Inconvénients?? Il y a des charges financières à payer + le paiement de dividendes?? Il faut rembourser le capital emprunté et payer des intérêts (taux d intérêt : coût du capital emprunté)?? Le pouvoir des actionnaires est de plus en plus croissants - En faisant appel à l intermédiation bancaire : (financement indirect) de façon monétaire par l octroi par les banques de crédits (sans qu il y ait de dépôt correspondant il y a donc création monétaire) de façon non monétaire Avant d obtenir une source de financement, l entreprise doit d abord connaître ce qui peut l inciter à investir (c est-à-dire trouver les causes et les motivations) II LES DETERMINANTS DE L INVESTISSEMENT Ils sont de deux natures essentiellement : réels ou financiers. A les facteurs "réels" 1 La demande anticipée par les entreprises analyse keynésienne Les entreprises ajustent leur capacité de production aux anticipations qu elles font quant au niveau de la demande potentielle des consommateurs.

Si ces anticipations sont favorables, des investissements seront certainement nécessaires et devront être réalisés. Si ces anticipations ne sont pas très favorables, les investissements ne seront pas réalisés. Exemple du principe de l accélérateur : a b demande Equipement nécessaire Investissemen t induit Taux de croissance de la demande Taux de croissance de l investisseme nt 100 300 103 309 9 3 % 110 330 21 6.8 % 133 % 125 375 45 13,6 % 114,3 % 130 390 15 4 % - 66,7 % 130 390 0 0 % - 100 % Rappel : coefficient de K = 3 a hausse de la demande hausse de l investissement b ralentissement de la demande baisse de l investissement Une hausse suffisante de la demande suffit à provoquer une hausse de l investissement. 2 Le coût relatif des facteurs de production analyse libérale Si la hausse du coût du travail est supérieure à la hausse du coût du capital, le chef d entreprise procédera à une substitution du capital au travail on modernise le processus de production, on l automatise plutôt que de garder ou d embaucher du personnel de plus en plus coûteux 3 L intuition de l entrepreneur B Les facteurs financiers 1 les taux d intérêts Pour investir une entreprise a deux possibilités : - elle utilise ses propres fonds - elle emprunte de l argent auprès des intermédiaires financiers : dans ce dernier cas, elle doit tenir compte du coût de son emprunt. Elle sera d autant moins incité à investir que les taux d intérêts seront élevés. NB : il serait plus judicieux de tenir compte de l évolution du taux d intérêt réel c est à dire du taux d intérêt déflaté de l évolution des prix. Taux d i Réel = taux d i nominal taux d inflation le taux d inflation (et son évolution) a donc une incidence sur la décision d investissement! 2 La rentabilité (économique et financière) de l entreprise Tant que la rentabilité économique de l investissement est supérieure au taux d intérêt, l entreprise est incité à emprunter pour investir (et donc à investir )

Profits EBE Taux de Rentabilité économique : --------------------------- = --------------------------------- Valeur du capital prix du K x volume du K EBE frais financiers - impôts Rentabilité financière : ----------------------------------------------------------------------------- Capitaux propres (ressources internes à l entreprise) Principe de l effet de levier : il est obtenu lorsque l entreprise s endette et qu elle obtient grâce à ce capital emprunté un taux de profit plus important que celui qu elle obtiendrait en s autofinançant il stimule l investissement Jusqu au début des années 80, l effet de levier était positif. Le taux de profit étant > aux taux d intérêts réels, les entreprises étaient incitées à s endetter pour financer leurs investissements. L augmentation des taux les à fortement incité à se désendetter et à placer leur fonds (investissements financiers au détriment des investissements productifs) Nb: si l'effet de levier est négatif, on parle alors d'effet boomerang III LA RELATION INVESTISSEMENT - EMPLOI A Evolution de cette relation depuis la seconde guerre mondiale Cette relation est en fait assez controversée. En effet, sur la période 50/73, elle s est avérée favorable car les investissements réalisés se sont accompagnés d une hausse du volume de la production et du volume de l emploi (période de reconstruction l investissement est nécessaire et la main d œuvre est bon marché et disponible) Cependant, en période de croissance ralentie comme aujourd hui, cette relation est beaucoup plus contestable et présente un risque pour l emploi dans la mesure où les investissements réalisés sont plutôt des investissements de remplacement et de modernisation on intègre dans l entreprise moins de travail et plus de progrès technique. Ces investissements de productivité, qui contribuent à augmenter la compétitivité des entreprises conduisent à substituer du capital au travail les combinaisons productives ont une intensité capitalistique de plus en plus forte, ce qui est plutôt défavorable à l emploi. En négligeant les investissements de capacité qui s accompagnent de créations d emplois (emplois nécessaires pour faire fonctionner les machines), l entreprise cherche à augmenter sa production tout en diminuant ses coûts. B Les interprétations théoriques de cette relation Au niveau théorique, deux tendances s opposent : - l interprétation des libéraux - l interprétation des keynésiens 1 L interprétation des libéraux Pour eux, l offre provient des producteurs et doit donc être favorisée. Phrase de chancelier Helmut Schmidt : «LES PROFITS D AUJOURD HUI FONT LES INVESTISSEMENTS DE DEMAIN ET LES EMPLOIS D APRES DEMAIN» Les entreprises n investissent que si elles ont des perspectives de profit. Pour les théoriciens de l offre, il faut donc favoriser l investissement des entreprises en privilégiant par exemple les réductions fiscales (ex : théoricien de l offre LAFFER : «trop d impôt, tue l impôt» application par Ronald REAGAN (81) et par Margaret THATCHER (79)) 2 L interprétation des keynésiens Pour les keynésiens, le niveau de l emploi dépend du niveau de l emploi qui dépend luimême de la demande effective (demande anticipés par les entrepreneurs) : c est donc pour

eux la demande qui est importante dans ce mécanisme et tout particulièrement le niveau de la production qui en découle. Pour les keynésiens, il est donc important que cette dernière soit stimulée : KEYNES a démontré qu à travers une dépense supplémentaire d investissement, une variation plus que proportionnelle de la production est observée, ce qui se traduit évidemment par un effet favorable sur l emploi (politique de relance) voir le principe du multiplicateur d investissement IV LES RELATIONS ENTRE LE PROGRES TECHNIQUE ET LA CROISSANCE A Définition et mesure de la croissance 1 définition Le progrès technique est l amélioration des performances productives pour un facteur qui se concrétise par des gains de productivité. Il est fondé sur l ensemble des connaissances qui sont appliquées à la production et regroupe l ensemble des innovations permettant d augmenter quantitativement et qualitativement la production. Définition d Alfred Sauvy : «ce qui permet aux hommes d accroître le fruit de leur activité économique et de diminuer la peine fournie pour avoir ce résultat.» Quand y a t-il progrès technique? quand la productivité (production par facteur utilisé) augmente. voir transparent Cause du progrès technique : l amélioration des méthodes de travail, des performances techniques, la formation des hommes. Conséquence : amélioration du bien être des individus Caractéristique : il est considéré comme un des moteurs de la croissance. NB : ne pas confondre invention et innovation! Invention découverte d un principe nouveau ou d un produit nouveau qui n est pas toujours susceptible d applications pratiques. Innovation : mise en application industrielle et commerciale d un principe théorique ou d une idée nouvelle. Différentes catégories d innovations existent : - les innovations de produits : servent à introduire des produits nouveaux sur le marché. Ex : fabrication d un nouveau produit (CD, voiture électrique, ) ou MP (nucléaire ) Leurs objectifs : - Permettre d offrir aux consommateurs un produit plus proche de leurs besoins ou qui leur procure plus de services (amélioration du bien être). - Elargir la clientèle des producteurs en répondant à de nouvelles demandes. - Les innovations de procédé : basées sur la mise en œuvre de technique de production nouvelles. Ex : introduction de nouvelles méthodes de travail (toyotisme ) orientation vers de nouveaux marchés (pays de l Est, Afrique.), nouvelles formes d organisation (concentration des entreprises ) Leurs objectifs : - Réduire les coûts de production par un accroissement de la productivité - Augmenter les marges bénéficiaires ou accroître les parts de marchés - Augmenter la qualité des produits (diminution des défauts) 2 Mesure du progrès technique - on peut mesurer les dépenses engagées pour le créer R et D

- comparer des indicateurs de résultats : le nombre de produits supplémentaires fabriqués, la part dans le chiffre d affaires d un nouveau produit fabriqué, - l évolution de la part de marché à moyen terme (10 ans) B Les acteurs du progrès technique Qui est responsable de la diffusion du progrès technique dans la société? 1 Le rôle de l entrepreneur : analyse de Joseph Aloïs Schumpeter (doc 6 page 173 + doc 13 page 177 Bréal 1 999) biographie : (1883 1950) : économiste autrichien. Inclassable de part l originalité de sa pensée (hétérodoxe). Il explique la croissance par l émergence de «grappes d innovations» successives générées par les entrepreneurs. Ces grappes d innovations provoquent un processus permanent de «destruction créatrice». analyse : Schumpeter distingue 5 types d innovations : - les nouveaux produits - les procédés - les marchés (nouveaux débouchés) - les sources de matières premières nouvelles - le changement dans l'organisation des firmes Pour Schumpeter, l innovation dépend souvent de la personnalité du chef d entreprise qui doit être dynamique. 2 Le rôle de l Etat L Etat se doit de financer la recherche dans la mesure ou celle-ci à une rentabilité économique incertaine et ses résultats ne sont pas immédiats. De plus, la recherche n a pas toujours de véritables débouchés! (on ne trouve pas toujours!) tableau : financement de la R et D par les pouvoirs publics. L Etat se doit aussi d investir dans la formation du capital humain! C le progrès technique est la cause principale de la croissance Pour certains économistes, le progrès technique dépend de l environnement général : il est donc endogène. doc. 12 page 176 Bréal 1 999 Le progrès technique correspond à la part de la croissance qui n est attribuable ni au travail ni au capital et constitue dans la plupart des pays le facteur fondamental de la croissance. V LES RELATIONS ENTRE LE PROGRES TECHNIQUE ET L EMPLOI A Les effets bénéfiques du progrès technique sur l emploi 1 - Au niveau de l'évolution des PCS doc 13 page 180 Bréal 1999 - Forte progression des effectifs pour les cadres (effectif multiplié par 3 en 40 ans). Pour les professions intermédiaires, l'effectif est multiplié par 2. - Pour les ouvriers, l'effectif décroît mais traduit une amélioration des conditions de travail - Le progrès technique favorise l'évolution du travail (il permet le développement du travail à domicile, Le travail est moins orienté vers l'industrie et traduit un développement du secteur tertiaire. 2 - La théorie du déversement d'alfred Sauvy Quelles sont les conséquences d'une augmentation des gains de productivité? doc 23 page 182 Bréal 1999

1 - augmentation des profits 2 - baisse des prix 3 - augmentation des prélèvements destinés à l'etat 4 - Augmentation des salaires Conclusion : la main d'œuvre libérée d'un secteur dont les gains de productivité sont supérieurs à la croissance de sa production se déverse dans des secteurs créateurs d'emplois 3 - Les incidences sur la RTT (réduction du temps de travail) La RTT a permis de générer plus d'emplois : en réduisant le temps de travail nécessaire pour la production, le progrès technique a permis de mieux répartir le travail entre les individus et de favoriser le développement des loisirs (qui génèrent eux-mêmes du travail pour d'autres individus) B Les effets contestables du progrès technique sur l emploi 1 - A court terme, le progrès technique génère du chômage car il tend à remplacer la main d'œuvre (effets constatés en particulier avec le développement des investissements de productivité) 2 - Les gains de productivité ne sont pas toujours compensés par des créations d'emplois (de plus, les emplois créés ne correspondent pas forcement aux emplois supprimés ) 3 Les conséquences de cette relation?? des manifestations / contestations de la part des salariés + de nouvelles revendications?? les métiers se sont transformés ainsi que les qualifications?? l'organisation du travail est bouleversée (taylorisme hier, télétravail aujourd'hui même s'il reste encore assez marginal ) Conclusion du chapitre