XX ème ASSEMBLEE REGIONALE AFRIQUE DE L ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE (A.P.F.) COTONOU, du 14 au 17 mai 202

Documents pareils
Mot d ouverture de Mamadou Lamine N DONGO Lead Results Adviser Banque Africaine de Développement Coordonnateur de AfCoP

Pour une coopération parlementaire régionale accrue avec les organes de traités relatifs aux droits de l homme

Cérémonie de clôture de la réunion débat sur le thème de la 56 e session ministérielle

L organisation du programme «Jeunes pousses» Rapport

Secrétariat d Etat auprès du Premier Ministre chargé des Technologies Nouvelles

Compte Rendu de la Réunion de la Commission des affaires parlementaires. Bruxelles (Belgique), 12 juillet 2012

ALLOCUTION DE M. BENJAMIN HOUNTON CHARGE DU BUREAU DU HAUT COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L HOMME POUR L AFRIQUE DE L OUEST

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

Association des Secrétaires Généraux des Parlements Francophones. Compte rendu de la réunion du 10 mars Assemblée nationale, Paris

Rapport final IGF-AC, edition 2013, Kinshasa

QUATRIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS ISTANBUL, TURQUIE DU 9 AU 13 MAI 2011

Connaissances et compétences requises : coordonnées géographiques, réflexion critique, recherche de documentation, rédaction, support cartographique.

Projet de Compte Rendu de la réunion du Bureau. Paris, 7 et 8 février 2013

Promouvoir des synergies entre la protection des enfants et la protection sociale en Afrique de l Ouest et du Centre

Quand un franc-maçon dit «Non» à Denis Sassou Nguesso

50e anniversaire des indépendances africaines et malgache

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE UEMOA OUEST AFRICAINE CONFERENCE DES CHEFS D ETAT ET DE GOUVERNEMENT

STATUTS DE L ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES

LA FRANCE RETARDE LE DEVELOPPEMENT DE L AFRIQUE

SYMPOSIUM GLOBAL SUR LE DROIT DE L ENVIRONNEMENT

Je suis honnorée de m' addresser à vous à l'occasion du Onzième Congrès des Nations Unis pour la Prevention du Crime et la Justice Penale.

Termes de référence pour le recrutement d un consultant en communication

DOSSIER DE CANDIDATURE

Termes de référence pour le recrutement d un comptable, d un assistant administratif et un chauffeur

Présenté par OUEDRAOGO Adolphe Chef de Brigade de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

RÉÉVALUATION DES ACTIFS IMMOBILIERS DES SOCIÉTÉS D ASSURANCE SUIVANT LES DIRECTIVES DE LA CRCA & DE LA CIMA

de plus de moitié, particulièrement dans les pays où la mortalité infantile est élevée 39.

Déclaration des Parlementaires africains sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et l'ordre du jour du développement post 2015

19-21, avenue Bosquet - Paris 7 e - France

demande n Pays Ville d'affectation Structure d'accueil Intitulé du poste soumise par

COOPÉRATION EN ÉDUCATION

Présenté par Jean Claude Ngbwa, Secrétaire Général de la CIMA. DAKAR, les 3-4 et 5 novembre 2009

I. PRESENTATION DE LA CHAIRE

(Cotonou, le 18 Juillet 2013)

L Afrique Centrale et le FGI

Projet de compte rendu de la réunion du Bureau. Abidjan, Côte d Ivoire, 8 juillet 2013

Définition et exécution des mandats : analyse et recommandations aux fins de l examen des mandats

GENRE ET PARTICIPATION POLITIQUE EN AFRIQUE Par NDEUNA TCHOUMENI Carine Diane (Cameroun)

INVESTIR DANS LA DÉMOCRATIE LE PROGRAMME GLOBAL D APPUI AU CYCLE ÉLECTORAL DU PNUD

Intervention de Marisol Touraine. Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes

Groupe de la Banque africaine de développement. ALLOCUTION D OUVERTURE DE M. OMAR KABBAJ Président du Groupe de la Banque africaine de développement

Les soieils des Assurances

Grande Loge Féminine de France

Projet d Actions pour le Renforcement de l Etat de Droit et des Associations (PAREDA) 10ème FED

VISUAL STUDIO ET LES ANCIENS ETUDIANTS DE L IAI

Accès aux médicaments et à la santé de qualité

DEUXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS CHARGÉS DE L ENREGISTREMENT DES FAITS D ÉTAT CIVIL

Discours d ouverture de Sem Alassane Ouattara

BOURSES DE RECHERCHE DOCTORALE ET DE POST-DOCTORAT «EUGEN IONESCU»

POINT DE DÉCISION DE LA FRANCOPHONIE : STOPPER LES NOUVELLES INFECTIONS AU VIH ET GARANTIR LES TRAITEMENTS POUR TOUS

QU'EST-CE QUE LA ZONE FRANC?

Forum Pan-Africain des Secrétaires Généraux de Gouvernements

ALLOCUTION DE LA 2 ème PROMOTION MBA-IP / SENEGAL «SOUMAÏLA CISSE, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L UNION ECONOMIQUE MONETAIRE OUEST AFRICAINE» A L

Fonds. Soutien aux Entreprises en Afrique

Comité monétaire et financier international

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur.

Inauguration du Centre d archivage de la société ARCHIV SYSTEM

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

la solution AAFEX aux problèmes de financement des entreprises exportatrices du secteur agricole et agroalimentaire

Conférence régionale du Forum d Action pour la gouvernance Locale en Afrique Francophone

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

BOURSES DE RECHERCHE DOCTORALE ET DE POST-DOCTORAT «EUGEN IONESCU»

Compte rendu. Délégation pour l Union européenne. Mercredi 25 juin h 15

Réunion du Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/SIDA. Compte rendu provisoire de la réunion

Atelier de formation à IMIS (système intégré de gestion de données) BAMAKO : 5 au 9 mai 2008

RÉSULTATS DE LA 1ÈRE SÉRIE D ENQUÊTES AFROBAROMÈTRE AU TOGO 3e Dissemination 26 Juin 2013

et à Hammamet (en Tunisie) 4, en mars Ces consultations ont été complétées par une enquête en ligne 5 amorcée en 2011.

Dans ce nouveau siècle, aussi inégalitaire que le précédent mais aussi riche

Dépollution. Centre de Perfectionnement aux Actions post-conflictuelles de Déminage et de. Intervention. du Général de Brigade. Félix Tissou HESSOU

TERMES DE REFERENCE POUR LE RECRUTEMENT d un(e) ASSISTANT ADMINISTRATIF CONTRATS-FINANCES-MARCHES (AACFM) auprès du RAF ECOFAC V du RAPAC

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

SOINS DE SANTE EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE & MUTUALISATION

Convention sur la réduction des cas d apatridie

13 ème Forum pharmaceutique international: Problématique de l accès au médicament. CEREMONIE D OUVERTURE Intervention de la Présidente de la CIOPF

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

Docteur Bendeddouche Badis Ministère de l Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Directeur EP SNV

REGLEMENT ET CRITERES DU CONCOURS DE PROJETS 4.2 PROGRAMME DE PETITES INITIATIVES (PPI)

Observatoire des Fonctions Publiques Africaines (OFPA)

NATIONS UNIES COMMISSION ECONOMIQUE POUR L AFRIQUE Bureau Sous-Régional pour l Afrique Centrale

Le cadre juridique et fiscal des relations d affaires franco-africaines: un atout pour les entrepreneurs?

CHARLES DAN Candidat du Bénin pour le poste de Directeur général du Bureau international du Travail (BIT)

Attijariwafa bank Présentation. Conseil d administration. Chiffres-clés Consolidés / IFRS. Réseau et effectifs Décembre 2014

DU ROLE D UN BUREAU MILITAIRE AU SEIN D UNE MISSION PERMANENTE

Secrétariat du Grand Conseil PL A

La promotion de la pluralité linguistique dans l usage des nouvelles technologies de l information et de la communication

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

BELGIQUE. Septième session de la Conférence des Etats Parties à la Convention relative aux Droits des Personnes handicapées

United Nations (8) Nations Unies

ASSOCIATION DES BANQUES CENTRALES AFRICAINES (ABCA) 36 ème REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES GOUVERNEURS LISTE DE DECISIONS

S engager pour la survie de l enfant: Une promesse renouvelée

D A N S L E S PAY S F R A N C O P H O N E S

REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

LA LETTRE D UN COACH

Pays 1 où il y a un risque de transmission de la fièvre jaune 2 et pays exigeant la vaccination antiamarile

Génération des forces de police Standards et Procédures

FAITS SAILLANTS : 1. CONDITIONS CLIMATIQUES ET ENVIRONNEMENTALES EN AFRIQUE

RD 852-B M Secrétariat du Grand Conseil. Date de dépôt : 9 avril 2013

Enquête auprès de femmes et d hommes dans les parlements Aperçu des conclusions principales

Réception de Montréal Secteur des valeurs mobilières. Discours d ouverture

Transcription:

REPUBLIQUE DU BENIN --------- ASSEMBLEE NATIONALE ------------- Sixième Législature XX ème ASSEMBLEE REGIONALE AFRIQUE DE L ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE (A.P.F.) COTONOU, du 14 au 17 mai 202 DISCOURS D OUVERTURE DU PROFESSEUR MATHURIN COFFI NAGO, PRESIDENT DE L ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN Mai 2012

- Monsieur le Président de l Assemblée Parlementaire de la Francophonie ; - Messieurs les Présidents d Assemblée Nationale et de Sénat ; - Madame et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ; - Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation ; - Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ; - Monsieur le Secrétaire Général Parlementaire de l Assemblée Parlementaire de la Francophonie ; - Monsieur le Chargé de Mission Afrique de l APF ; - Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique et Consulaire ; - Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ; - Mesdames et Messieurs les Députés, chers collègues, chers amis ; - Honorables invités ; - Mesdames et Messieurs ; 2

D entrée, je voudrais, au nom de l Assemblée Nationale du Bénin et en mon nom propre, vous souhaiter la bienvenue en ces lieux et vous remercier sincèrement d avoir accepté de répondre favorablement à notre invitation dans le cadre de la tenue de la XX ème Assemblée Régionale Afrique de l Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Je voudrais particulièrement saluer la présence parmi nous de leurs Excellences : Roch Marc Christian KABORE, Président de l Assemblée Nationale du Burkina-Faso, Président de l Assemblée Parlementaire de la Francophonie ; Célestin Leroy GAMBALET, Président de l Assemblée Nationale de la République Centrafricaine ; Justin KOUMBA, Président de l Assemblée Nationale du Congo ; Pie NTAVYOHANYUMA, Président de l Assemblée Nationale du Burundi ; Kabadi HAROUN, Président de l Assemblée Nationale du Tchad ; Abass BONFO, Président de l Assemblée Nationale du Togo ; André OBAMI ITOU, Président du Sénat du Congo ; 3

Pierre NGOLO, Président du Parlement de la CEMAC ; ainsi que celle des Vices-Présidents des Parlements du Burundi, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo, du Gabon, de la Mauritanie et du Niger. Je me réjouis également de la présence à Cotonou du Secrétaire Général Parlementaire de l APF, Monsieur Jacques LEGENDRE. Chers collègues Présidents, Monsieur le Secrétaire Général Parlementaire, votre présence ici aujourd hui est le témoignage du grand intérêt que vous portez à la consolidation de notre Institution interparlementaire, l Assemblée Parlementaire de la Francophonie, en tant que cadre privilégié de solidarité, de coopération et d échanges des élus des peuples du monde francophone. Mesdames et Messieurs, Cette XX ème Assemblée Régionale Afrique est axée sur le thème : "le rôle des parlements dans la bonne gouvernance en Afrique". L étude de ce thème nous permettra de réfléchir et d échanger profondément sur les réalités spécifiques du continent africain, relativement à la question de la gouvernance démocratique afin d apporter à terme une contribution de qualité aux discussions et aux conclusions de la 38 ème session de l APF qui se tiendra à Bruxelles sur le même thème les 11 et 12 juillet 2012. 4

- Messieurs les Présidents, - Distingués invités, - Mesdames et Messieurs, L application des principes généraux de la démocratie moderne et des règles de la bonne gouvernance continue de se heurter à d importants obstacles dans notre Région pour des raisons diverses et variées, mais essentiellement pour des raisons d ordre sociologique, mental et historique. En effet, dans les pays africains, des structures socio-politiques de l époque précoloniale subsistent et continuent d influer sur les comportements et les pratiques des citoyens, rendant ainsi difficiles le changement de mentalités et le bon fonctionnement des institutions modernes de gestion. Par ailleurs, la gouvernance autocratique de l ère coloniale continue d influencer les élites nationales de nos pays. Enfin, la propension au gain facile et à l enrichissement illicite vient compléter et renforcer les obstacles à la bonne gouvernance en Afrique. Face à tout ce qui précède, que devons-nous faire, nous les parlementaires, représentants de nos peuples respectifs, pour promouvoir et pérenniser la bonne gouvernance dans nos pays, étant entendu que sans une bonne gouvernance, il ne saurait y avoir une démocratie réelle, une justice sociale véritable et une paix sociale durable? Telle est la question majeure à laquelle nous sommes conviés à apporter des réponses concrètes et réalistes au cours des présentes assises. Aujourd hui, tout le monde prône le pluralisme politique, l Etat de droit, la bonne gestion des affaires publiques et bien d autres principes et exigences de la démocratie ; mais à y voir de près, il s agit beaucoup plus d une profession de foi que d un réel et franc engagement. C est pourquoi, 5

Mesdames et Messieurs, je voudrais vous inviter à saisir l occasion de la présente rencontre pour mener de profondes et sincères réflexions sur le principal sujet qui nous réunit. Honorables invités, Mesdames et Messieurs, La question de la bonne gouvernance a été déjà abordée au cours d autres assises internationales. Je voudrais citer ici l Audition Parlementaire tenue au siège des Nations- Unies à New York les 28 et 29 novembre 2011. Les participants à ce forum mondial ont insisté sur la nécessité d une gestion transparente et l obligation de la reddition des comptes de gestion des fonds publics et ont recommandé aux Parlements nationaux de prendre les dispositions idoines pour jouer efficacement leur rôle constitutionnel en vue de contribuer véritablement à la bonne gouvernance économique et sociale dans leurs pays respectifs. Il est vivement souhaitable que nous prenions en compte ces conclusions pour les développer et les décliner en actions concrètes et pratiques à réaliser. Quant à la bonne gouvernance politique, elle doit pouvoir se lire à travers la pertinence des lois votées, la qualité du travail de conscientisation et d éveil politique des populations, la qualité des contributions des acteurs politiques à la promotion et au maintien de la paix sociale, la tenue régulière et à bonne date des élections, le bon fonctionnement des Institutions de la République, etc. Nos réflexions doivent porter sur chacun de ces aspects et sur bien d autres encore que je n aurais pas évoqués ici. 6

- Monsieur le Président de l APF, - Messieurs les Présidents d Assemblée Nationale et de Sénat, - Mesdames et Messieurs les députés, - Distingués invités, - Mesdames et Messieurs, Il n est un secret pour personne, que les politiques de développement aboutissent souvent à des échecs dans plusieurs de nos pays, conduisant ainsi à un perpétuel recommencement. C est pourquoi, depuis bientôt deux décennies, l accent est mis sur la bonne gouvernance politique, économique et sociale comme facteur déterminant du développement. Comme l a indiqué Kofi Annan, ancien Secrétaire Général de l ONU, «la bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement». Pierre Calame est allé plus loin en affirmant que «le premier objectif de la gouvernance est d apprendre à vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune et d y assurer les conditions de la survie, de la paix, de l épanouissement et de l équilibre entre l humanité et la biosphère». Mesdames et Messieurs, il y a aussi et surtout la question récurrente du rôle des parlements dans la bonne gouvernance ; cette question est importante, mais aussi complexe ; et je ne peux donc l aborder ici dans toutes ses dimensions. Mais, je compte sur nos compétences et 7

expériences respectives pour qu elle soit profondément examinée afin que de nos assises sortent des conclusions pertinentes et efficaces. - Chers collègues, chers amis, - Mesdames et Messieurs, Parmi les autres points de notre agenda de travail, il me plaît de rappeler ici ceux qui me paraissent importants et qui marqueront nos échanges. Il s agit notamment de la question des Commissions Nationales des Droits de l Homme, de la lutte contre la traite des enfants et des femmes en Afrique et du commerce et de la gestion des ressources naturelles en Afrique. Des exposés introductifs sur ces différents sujets nous permettront de lancer les échanges et les débats. Mais déjà, je voudrais ici souligner l importance de ces questions dans le processus de développement de nos pays. Comme vous le savez, Mesdames et Messieurs, la question des droits de l homme est au cœur même de la démocratie. Elle doit nous préoccuper à tous les instants. Je considère, pour ma part, que les droits de l homme déterminent l évolution globale des citoyens ainsi que leur contribution réelle au processus de développement de leur pays. Ils devraient comprendre, pour faire complet, aussi bien les droits que les devoirs de l homme. Malheureusement, nous avons tendance, dans la plupart de nos pays, à oublier nos devoirs en insistant seulement sur nos droits. De plus, les commissions des droits de l homme, dans les pays où elles existent, fonctionnent tant bien que mal parce que souvent confrontées non seulement à des problèmes de moyens 8

humains et matériels, mais aussi à des difficultés politiques et sociologiques. En ce qui concerne la lutte contre la traite des enfants et des femmes, mon pays est cité parmi ceux qui vivent ce phénomène. C est pourquoi, la sixième législature de l Assemblée Nationale du Bénin a très tôt pris ses responsabilités en ratifiant les accords internationaux sur la traite des enfants et en votant en Octobre 2011, une loi portant prévention et répression des violences faites aux femmes. Enfin, le commerce des ressources naturelles est également une question capitale de gouvernance, notamment pour l Afrique. Je l ai déjà indiqué, plus haut, à travers la citation de Pierre Calame. En effet, comme nous le savons tous, notre continent regorge d importantes ressources naturelles, qui sont du reste très convoitées dans le monde. Mais la détérioration des termes de l échange et la jouissance inégale des produits de leur vente empêchent le continent africain de faire desdites ressources un facteur réel de développement. - Messieurs les Présidents, - Chers collègues députés, - Mesdames et Messieurs, J ai insisté sur ces sujets pour dire que les parlements ont un rôle très important à jouer pour permettre à nos pays, non seulement d adapter les principes démocratiques à nos contextes socio-culturels, mais également d orienter et de fixer les règles qui doivent régir la gouvernance et nos rapports avec nos partenaires politiques et économiques, à travers le monde. 9

Si je voulais faire court, je dirais que le développement de l Afrique doit d abord être une question pensée et réalisée avec conscience, responsabilité et détermination par les africains eux-mêmes. Je ne crois pas que l Afrique refuse le développement ; même si des comportements et pratiques de certains citoyens et acteurs politiques peuvent faire croire parfois le contraire ; je pense plutôt que le développement est souvent mal pensé et mal mis en œuvre. Les parlementaires doivent donc aider à améliorer les réflexions, les orientations stratégiques et leur mise en œuvre. Je reste, en tout cas, persuadé que, engagée dans cette dynamique, l Afrique relèvera bien des défis. C est sur ces mots d engagement et d espoir que je déclare ouverts, ce jour mardi 15 mai 2012, les travaux de la XX ème Assemblée Régionale Afrique de l APF. Je vous remercie de votre aimable attention. 10