Partiel (Janvier 2013) : Droit constitutionnel, Licence 1 équipe 2 Monsieur le Professeur Gohin Commentaire

Documents pareils
AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

N 518 SÉNAT QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE

Mise en œuvre de la responsabilité du maire

41/128 Déclaration sur le droit au développement

Déclaration sur le droit au développement

QU EST- CE QU UNE CONSTITUTION

LOI N DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

La prise illégale d intérêts

PROJET DE LOI MODIFIÉ PAR LE SÉNAT. relatif au statut de la Banque de France et à l'activité et au contrôle des établissements de crédit.

Le Registre national

Proposition de Charte éthique de l élu-e pour un renouveau démocratique et la renaissance des pratiques politiques

FEDERATION FRANÇAISE DE PARACHUTISME

Etre citoyen, c'est avoir des droits, mais aussi des devoirs.

Code de conduite pour les responsables de l'application des lois

Décision n L. Dossier documentaire

PREFECTURE DE LA SEINE-SAINT-DENIS LES DOCUMENTS DOIVENT ETRE CLASSES DANS L ORDRE DE LA LISTE

Article L52-4 Article L52-5 Article L52-6

FONDEMENTS JURIDIQUES

ASSEMBLÉE NATIONALE 8 janvier 2015 AMENDEMENT

LA COMPTABILITÉ DU COMITÉ D ENTREPRISE : DE NOUVELLES OBLIGATIONS DE TRANSPARENCE À PARTIR DU 1 er JANVIER 2015

Cours VI : VIE POLITIQUE LOCALE, RELATIONS ENTRE SOCIETE CIVILE ET POUVOIR POLITIQUE

Loi organique relative à la Haute Cour

TITRE Ier DISPOSITIONS GENERALES. Article 1 er

N 2345 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Le Gouvernement de la République, conformément à la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, a proposé, Le peuple français a adopté,

Les affaires et le droit

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

Les responsabilités civile et pénale de l'élu local. > Observatoire SMACL des risques de la vie territoriale

Statuts : Etoile Saint Amandoise.

Liste des promesses tenues*

Déclaration universelle des droits de l'homme

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME ONU - 10 Décembre Texte intégral

La protection des associés en droit congolais et en droit OHADA

Constitution d une Commission d Appel d Offres

Le service civique. réseau Uniopss-Uriopss / Site Guide de l employeur / Zoom sur / juin

United Nations (8) Nations Unies

L AVANCEMENT DE GRADE DANS LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE

1 - Les conditions légales et réglementaires

A. DISPOSITIONS DES TRAITÉS EN MATIÈRE D'AIDES D'ETAT

Associations, Syndicats, Ordre. Mardi 21 octobre 2014 Ecole de Pédicurie-Podologie BORDEAUX

Le Conseil des Ministres

ELECTIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, DE LA CHAMBRE ET DU PARLEMENT WALLON DU 25 MAI Procuration pour voter (*)

VILLE DE FROUARD PRESTATIONS NETTOYAGE DES VITRES DES BATIMENTS COMMUNAUX CAHIER DES CLAUSES ADMINISTRATIVES PARTICULIERES (C.C.A.

STATUTS DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE MÉDECINE DE LA REPRODUCTION (SSMR)

COMPTE RENDU DE LA REUNION DU CONSEIL MUNICIPAL DU 16 DECEMBRE 2014

Arrêtons. Chapitre I er. - Les assemblées générales de copropriétaires

Association science et bien commun Projet de charte

STATUTS MOTO-CROSS CLUB "LES MEYRINOS"

Livret de formation civique Agir pour tous, agir pour soi

Les crédits à la consommation

Traité établissant une Constitution pour l'europe

CAHIER DES CLAUSES ADMINISTRATIVES PARTICULIERES (CCAP) COMMUN AUX 5 LOTS

Le concours d ATSEM est ouvert dans trois voies de concours pour lesquelles les conditions d accès sont différentes :

LOI N du 14 janvier (JO n 2966 du , p.3450) CHAPITRE PREMIER DE LA PREVENTION DES INFRACTIONS

Il s'agit d'un accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice des fonctions (art de la loi n du 26 janvier 1984).

Loi du 11 floréal an X (1 e mai 1802)

Chapitre 1 er : Introduction. Fonds de protection des dépôts et des instruments financiers

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE UEMOA OUEST AFRICAINE CONFERENCE DES CHEFS D ETAT ET DE GOUVERNEMENT

Les moyens de règlement des dépenses publiques et les moyens d'encaissement des recettes publiques

Les articles modifiés par la loi Macron au 30 janvier 2015

LES RECOURS EN CAS DE NON PAIEMENT DE LA PENSION ALIMENTAIRE

REGLEMENT INTERIEUR TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

La responsabilité civile et pénale. Francis Meyer -Institut du travail Université R. Schuman

Fiche 8. Références : articles L , L , L , L , L et L du code général des collectivités territoriales

01_15. Directive sur la poursuite contre un mineur

Chapitre Ier : Qualifications.

ACCORD DE PRÊT. Membre ou Conseil de (ci-après appelé «l'emprunteur»)

Décret du 25 Avril 2002 modifié pris pour l application de la loi du 4 Janvier 2002 relative aux musées de France

Alternatives Économiques - Hors-Série Numéro avril 2015

Comment remplir le dossier de demande subvention?

S T A T U T S. 6. L association ne poursuit aucun but lucratif ou commercial.

Conseil d'état - 5ème et 4ème sous-sections réunies. Lecture du mercredi 30 mars Société Betclic Enterprises Limited

I. Les contestations de l'absolutisme et les crises de la monarchie aux origines de la Révolution française ( )

I. PRESENTATION DE LA CHAIRE

(Enregistré sous le n à la préfecture de Paris en date du 3 juillet 2012)

L'ASSURANCE DU R1SQUE AUTOM OB1LE. Controle et assurance. Jacques Charbonnier. larcier

Le droit syndical dans le privé. Extrait du code du Travail sur le droit syndical du privé

LOI N 04/002 DU 15 MARS 2004 PORTANT ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES PARTIS POLITIQUES

CREDIT LYONNAIS STATUTS. 29 avril 2015

Conclusions du Conseil sur la dimension stratégique du patrimoine culturel pour une Europe durable

Loi N 1/018 du 19 décembre 2002 portant ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE AINSI QUE LA PROCEDURE APPLICABLE DEVANT ELLE

180 ans d'indépendance dont 30 ans de fédéralisme...

DÉCRÈTE: Bases fondamentales de l'organisation. ART. I. er

Animateur Territorial principal de 2 ème classe

LOI GENERALE SUR L'INSTRUCTION PUBLIQUE

S T A T U T S de L A S S O C I A T I O N R O M A N D E P O U R L A C E R T I F I C A T I O N D E S F O R ÊTS

STATUTS DE L ASSOCIATION «SEO CAMP»

LA COUR DE JUSTICE DE LA C.E.M.A.C.

Cahier des Clauses Administratives Particulières

CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE. Bruxelles, le 28 mai 2010 (OR. en) 9633/10 Dossier interinstitutionnel: 2010/0096 (NLE)

, une nouvelle république

N de convention Audencia/MAE à rappeler pour toute candidature : 97/08

CHARTE FOURNISSEUR INERIS. Préambule : 1 - QUALITE & TECHNOLOGIE QUALITE DE LA SOURCE

La Constitution du Mali

COMITÉS DE LA COMMISSION SCOLAIRE. Commission scolaire Chapitre V Section IV Articles 179 à 197

Réforme relative au permis de construire et aux autorisations d urbanisme

N 1619 ASSEMBLÉE NATIONALE PROJET DE LOI

Transcription:

Bibliothèque numérique ASSAS.NET www.assas.net Partiel (Janvier 2013) : Droit constitutionnel, Licence 1 équipe 2 Monsieur le Professeur Gohin Commentaire www.assas.net Remerciements ASSAS.NET souhaite remercier M. Boubeker de contribuer à cette opération et de donner ainsi aux étudiants des outils nécessaires pour assurer leur réussite. www.assas.net - 1 e édition - Page 1

AVERTISSEMENT Ce document a été mis en page et relu par des étudiants de l'association Assas.net. Les étudiants en sont les auteurs. CONDITIONS D UTILISATION Cette page est un résumé des conditions d utilisation de ce document. La version intégrale est disponible sur www.assas.net Responsabilité Diffusion Utilisation L étudiant dont la copie est l objet de ce document et Assas.net ne pourront être tenus responsables des erreurs qui pourraient s y glisser. ASSAS.NET ne certifie en aucun cas la fiabilité des corrections et des éléments de réponse rédigés par l étudiant. La diffusion de ce document est interdite. Renvoyez les étudiants intéressés vers le forum ASSAS.NET (www.assas.net/forum ) ou vers le local de l association ASSAS.NET (local 11, 92 rue d Assas, 75006 Paris). La revente de ce document est strictement interdite. Ne revendez pas ce polycopié. Ne modifiez pas ce document. En cas d impression, imprimez en recto verso afin de réduire le coût écologique www.assas.net - 1 e édition - Page 2

Note : 17/20 Appréciations du correcteur : Bon travail, vous avez compris l'article 3 de la Constitution de 1958. Attention cependant à ne pas tomber dans la dissertation. Commentaire : «Commenter l article 3 de la Constitution» La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. L'élargissement de la démocratie politique dans l'histoire constitutionnelle de la France est certes fragile, mais réel. Cette démocratie suppose une condition sine qua non : la souveraineté. La souveraineté a en effet trois significations : elle est caractérisée par son indépendance "Souveranitat", ses compétences "Gewalt", et par l'autorité de son titulaire "Hershaft". En effet, la notion de souveraineté n'est pas récente, elle apparaît bien avant la Révolution française, depuis les monarchomaques du XVème siècle jusqu'aux penseurs et philosophes des Lumières du XVIIIème siècle. La Souveraineté nationale est un régime dans lequel les organes supérieurs de l'etat ne tiennent pas leur pouvoirs d'un droit propre, mais l'exercent en qualité de représentant, impliquant deux conditions: le mandat représentatif et l'électorat fonction. La Constitution de la Vème république a, dans son article 3, réalisée une synthèse entre souveraineté de la Nation, personne juridique distincte des individus qui la composent, et la souveraineté populaire. Cette synthèse suppose de même, la réalisation d'un suffrage universel à la fois masculin et féminin, et de préférence directe. Quelles sont les conditions essentielles et implications de la souveraineté nationale? Dans un premier temps, nous verrons dans quelle mesure la souveraineté nationale est une condition essentielle de la démocratie(i) ; dans une deuxième partie, nous verrons en quoi le suffrage est une pratique institutionnelle et politique nécessaire dans un Etat de droit (II). I) Souveraineté nationale, condition essentielle de la démocratie politique Cette condition essentielle suppose d'une part que le peuple soit le délégataire de la souveraineté (A) ; et que d'autres parts, la Nation soit pleinement indépendante (B). A) Le peuple, détenteur de la souveraineté nationale L'histoire constitutionnelle française, depuis 1789, opère une confusion entre souveraineté nationale et souveraineté populaire. Les constituants de 1791 prônant une souveraineté nationale "La souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation" article 1er de la Constitution du 3 septembre 1791 ; de même, la Constitution de 1793 s'appuyant sur une souveraineté populaire, même si l'acte constitutionnel de l'an I n'entrera en vigueur que quelques jours (du 4 août au 10 août 1793). La Constitution de la Vème république transfère ainsi au peuple une souveraineté pleine dans son article 3 "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants". Le mandat représentatif semble donc être l'une des conditions de la souveraineté nationale, l'exercice y est confié à des représentants élus au suffrage universel et chargés de décider au nom de la Nation ou du peuple dans son ensemble. www.assas.net - 1 e édition - Page 3

Le peuple dispose de même de la voie du référendum, pratique qui reste exceptionnelle puisque depuis la fin du Second Empire, jusqu'à la IVème république, l'expression du peuple était banni, qui aux yeux des républicains, en avait fait un instrument du despotisme. L'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958, du reste, sacralise la Nation et en fait le véritable délégataire de la souveraineté. B) La Nation, personne juridique distincte des individus qui la composent Comme nous l'avons pu remarquer, la Révolution française n'a pas inventé le terme de "Nation", elle remonte en effet à l'ancien régime : dans un Edit de juillet de 1717, le roi, prévoyant l'extinction de la Maison de France, affirme que "il appartiendrait à la Nation de la réparer dans la sagesse de sa décision". L'article 3 affirme que "aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice", cette affirmation peut sembler contradictoire, mais c'est en réalité un moyen de combattre l'oligarchie et le présidentialisme le plus dictatorial qui ont menacés la France dans toute son histoire, notamment pendant la période sanglante de juillet 1793 à juin 1794, avec la dictature de Robespierre ; la Nation semble donc être le moyen de rétablir une démocratie politique en affirmant son autorité et en permettant aux individus qui la composent de partager ses compétences à travers un mécanisme institutionnel, mettant en place des représentants de la Nation qui concourent à l'expression de la volonté générale du peuple. La souveraineté nationale suppose donc un système politique, chargé de décider au nom du peuple dans sa totalité, par refus du mandat impératif qui n'est pas l'une des implications de la souveraineté nationale. La Constitution de 1958 consacre de façon exceptionnelle les partis politiques, et plus précisément aux groupements politiques "Les groupements et partis politiques concourent à l'expression du suffrage. ils exercent leur activités librement et doivent respecter les principes de souveraineté nationale et de la démocratie". Cette représentation suppose donc la mise en place d'un suffrage universel masculin et féminin, et de préférence direct. Les conditions de suffrages sont consacrés dans la Constitution de 1958. II) Le suffrage, une pratique institutionnelle et politique fondamentale dans un Etat de droit L'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 détermine d'une part l'expression du suffrage(a) ; et d'autres parts institue les conditions nécessaires à l'accès à l'électorat (B). A) L'expression du suffrage, principe d'égalité et d'universalité Le lien entre démocratie et représentation est une conquête plus ou moins longue dont le point d'origine est 1789. Il suppose de cet essor la réalisation du suffrage universel comme condition sinéquanone de la démocratie politique, sans que cette condition soit nécessaire puisque le suffrage doit être égal (un homme égal une voie) et secret. Ces adjectifs sont en effet énumérés dans l'article 3 alinéa 3 de la Constitution de 1958. L'égalité du suffrage est une condition fondamentale, en effet les aléas du suffrage universel sont ceux qui vont être connus jusqu'au décret du 5 mars 1848 instaurant pour la première fois dans l'histoire constitutionnelle française, le suffrage universel masculin. Du reste, le suffrage reste tout de même censitaire à cette époque puisqu'il exclue encore une fois les femmes, mais aussi les militaires du droit de vote jusqu'en 1944. De plus, une condition de domicile, par une loi du 31 mai 1850, vient exclure plus d'un tiers de la base électorale française. La Constitution de la Vème république veut pallier les inconvénients passés du suffrage "il est toujours universel, égal et secret". En effet, l'histoire du droit constitutionnel montre une confusion entre la nationalité et la citoyenneté; s'est vu développé un suffrage censitaire à partir de 1791, en faisant une distinction entre citoyen actif et citoyen passif, venant exclure de l'électorat une grande partie des électeurs, exclusion liée à la fortune. En plus d'un suffrage censitaire, l'histoire du droit constitutionnel français nous montre que le suffrage s'opérait à deux degrés : des citoyens du premier degré, devant être âgés de vingt et un an accomplis et ayant un domicile depuis au moins un an; et les électeurs du second degrés, ou grand électeurs, avec un cens électoral plus rigide. Cette réalisation du suffrage suppose donc un électorat à la fois universelle et démocratique. www.assas.net - 1 e édition - Page 4

B) Les conditions de l'accès à l'électorat La question essentielle et fondatrice dans un Etat de droit est de savoir qui est électeur. La constitution répond à cette question dans son article 3 alinéa 4 "Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques". L'article 3 pose donc trois conditions pour être électeur : La première condition est une condition de nationalité. En effet, sont électeurs tous les français né en France ou par acquisition extérieure. Jusqu'à une réforme de 1973, les étrangers naturalisés ne pouvaient avoir accès à l'électorat qu'au terme d'un délai de cinq ans après la naturalisation. De même, depuis le Traité de Maastricht de 1992, les ressortissants des Etats membres de l'union européenne ont le droit de vote s'agissant des élections municipales, mais ne peuvent être élus maire ou adjoint au maire. La deuxième condition est une condition d'âge : sont électeurs, tous les nationaux français âgés de dix-huit ans accomplis. Jusqu'à une réforme de 1974 sous le Président de la République Valéry-Giscard d'estain, la condition d'âge était de vingt et un ans accomplis. La troisième condition est sans doute la plus importante, concernant la jouissance des droits civils et politiques. Il s'agit en réalité d'une condition négative puisque, jouissent de leurs droits civils et politiques, tous les français nationaux qui n'entreraient pas dans les conditions d'incapacités prévues par la loi. Cette notion d'incapacité renvoie à la notion "d'indignité", il s'agit d'exclure de l'électorat des personnes, pourtant nationaux français et majeurs, ayant étés condamnés à des peines particulièrement lourdes, énumérés dans l'article L7 du Code électoral; s'agissant d'actes particulièrement graves dirigés contre l'etat, ou contre l'administration. La notion de "jouissance" renvoi donc à l'idée que la démocratie conserve certains principes de vertus. La jouissance de ces droits civils et politiques concernent de même le droit de vote accordé aux femmes en 1944. L'objectif de la continuité du droit constitutionnel français est précis et inchangé : permettre le développement de la démocratie politique et garantir aux citoyens de la Cité des droits et libertés fondamentaux. La Constitution du 4 octobre 1958 a opéré une synthèse entre souveraineté nationale et souveraineté populaire, en permettant, d'une part, au peuple d'être titulaire de la souveraineté, et d'autres parts, assurer une représentation nationale. Montesquieu, dans De l'esprit des lois, dira que "le grand inconvénients des représentants, c'est qu'ils sont capables de discuter les affaires ; le peuple n'y est point du tout propre, ce qui forme l'un des grands inconvénients de la démocratisé". www.assas.net - 1 e édition - Page 5