POUR L'ALSACE N 20. dossier MAI. L'année économique 2012 en Alsace



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POUR L'ALSACE dossier N 20 MAI 2 0 1 3 L'année économique 2012 en Alsace

Ce dossier a été réalisé avec la participation de La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE Alsace) La Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF Alsace) La Banque de France (BDF) La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL Alsace) Réalisation et coordination Insee-Alsace Cité Administrative - 14 rue du Maréchal Juin CS 50016-67084 Strasbourg Cedex Tél. : 03 88 52 40 40 Fax : 03 88 52 40 48 Site Internet : www.insee.fr/alsace Directeur de la publication Rédacteur en chef Rédacteurs Maquette et mise en page Cartographie Photos Crédits photo Impression Guy BOURGEY Robert MOREL-CHEVILLET Perrine BAUER (DIRECCTE Alsace) Sonia BOURDIN (DRAAF Alsace) Philippe BOHN (BDF) Julie MARCHI, Jean-Paul STRAUSS (DREAL Alsace) Jean-Pierre COURSON, Marie-José DURR, Catherine FISCHER, Michaël KARLESKIND Marie-Laure KAYALI, Philippe MARCHET, Sylvain MOREAU (INSEE) Patricia CLOT, Chantal ROUSSELLE, Lionel CACHEUX, Philippe MARCHET Phovoir RFF/Henri Parent Valblor - Illkirch-Graffenstaden INSEE - 2013 Ref : CPAD1972 ISSN : 1627-2706 ISBN : 978-2-11-138366-1 Dépôt légal : 2 e trimestre 2013 Aucune reproduction de ce document, même partielle, autre que l'une de celles prévues à l'article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite sans l'autorisation expresse de l'insee.

Sommaire Synthèse nationale Le PIB stagne, le pouvoir d'achat recule 4 Synthèse régionale Coups de freins 6 Emploi Une mauvaise année pour l'emploi régional 7 Chômage et Politique d'emploi Le chômage en augmentation constante 10 Retour de chômeurs âgés sur le marché du travail 13 Démographie d'entreprises Moins de créations ; moins de défaillances 17 Agriculture Nouveau record de production de maïs 20 Construction Logement : la construction moins dynamique que prévu 22 Transports Une année dynamique pour les transports 25 Tourisme Un bon cru 2012 pour le tourisme 28 Industrie Recul de l'activité industrielle 31 BTP L'activité dans le BTP s'essouffle 33 Commerce extérieur Les échanges extérieurs marquent le pas 34 Allemagne - Suisse Croissance modérée en Allemagne et en Suisse 37

SYNTHÈSE NATIONALE Le PIB stagne, le pouvoir d'achat recule Ralentissement de l'activité mondiale En France, le PIB stagne En 2012, l'activité mondiale a ralenti, sous l'effet de la diffusion de la crise des dettes souveraines en Europe et d'un coup de frein dans les économies émergentes. En effet, face à la progression de l'inflation, les autorités des pays émergents ont resserré leurs politiques monétaires et budgétaires. Les économies européennes ont, quant à elles, subi à partir de la mi-2011 à la fois du durcissement des conditions des crédits nées des tensions financières et de l'intensification des mesures de consolidation budgétaire. Aux États-Unis, en revanche, la croissance s'est maintenue autour de 2 % en 2012, soutenue par une demande intérieure privée robuste et une politique monétaire très active. En France, l'activité a stagné en 2012 (+0,0 %, données cvs-cjo) alors qu'elle avait progressé en 2011 (+2,0 %, données cvs-cjo). La demande extérieure adressée à la France a en effet pâti du ralentissement mondial, et particulièrement de la faiblesse de la demande intérieure dans la zone Euro. Les exportations de biens et services ont dès lors marqué le pas en 2012 (+2,4 % après +5,4 % en 2011). La contribution du commerce extérieur à l'activité a toutefois été nettement positive (+1,0 point) car le ralentissement des importations a été encore sensible (-1,1 % après +5,1 % en 2011). Ce ralentissement des 2,0 Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution Variation annuelle en %, contributions en points 1,5 1,0 0,5 0,0-0,5-1,0-1,5-2,0-2,5-3,0 2008 2009 2010 2011 2012 Consommation (ménages et administrations publiques) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB) Source : Insee, comptes nationaux, base 2005 4

SYNTHÈSE NATIONALE achats à l'étranger reflète notamment le très fort mouvement de déstockage observé en 2012 (-0,9 point de contribution à l'activité). En outre, la demande intérieure a reculé en France en 2012 (-0,9 %). Après deux années de croissance, la formation brute de capital fixe (FBCF) a fléchi en 2012 (-1,2 %). Les entreprises non financières ont, en particulier, réduit leurs investissements en construction (-2,1 %) et en matériels de transport (-11,0 %). Les ménages (-0,3 %) ainsi que les administrations publiques (-0,5 %) ont également freiné leurs investissements. Le pouvoir d'achat des ménages se replie fortement La consommation des ménages a baissé en 2012 (-0,4 %, après +0,5 % en 2011) : il s'agit de la première baisse de la consommation observée depuis 1993. Parmi les biens manufacturés, les dépenses en biens d'équipement, généralement les plus dynamiques, ralentissent en 2012 (+4,2 % après +6,8 %). Tous les autres postes stagnent ou reculent, avec en particulier une baisse marquée des achats automobiles. En lien Le PIB et les opérations sur biens et services avec la faible augmentation du revenu disponible brut des ménages (+0,9 % en valeur après +2,7 % en 2011), le pouvoir d'achat des ménages se replie fortement (-0,9 % en 2012 après +0,7 %). Compte-tenu de la croissance de la population, le pouvoir d'achat au niveau individuel a reculé de 1,5 % : c'est la plus forte baisse depuis 1984. Les ménages ont néanmoins quelque peu atténué les conséquences de cette baisse sur leurs dépenses de consommation en réduisant leur taux d'épargne (-0,4 point) qui s'établit ainsi à 15,6 % en 2012. De nombreuses pertes d'emplois en 2012 Avec la faiblesse de l'activité et le retour des gains de productivité vers leur rythme d'avant-crise, les pertes d'emplois marchands ont été importantes en 2012 (-99 000 sur l'année), en particulier au second semestre. La baisse de l'emploi total a été toutefois un peu plus faible, du fait d'une augmentation du nombre d'emplois aidés dans le secteur non marchand. Le taux de chômage a atteint 10,6 % au quatrième trimestre 2012 (10,2 % en France métropolitaine), en progression de 0,8 point sur l'année. Évolution en volume aux prix de l'année précédente (en %) 2010 2011 2012 En milliards d'euros 2012 Contribution à la croissance du PIB en volume Produit intérieur brut (PIB) 1,7 2,0 0,0 2 032,3 0,0 Importations 8,9 5,1-1,1 602,6 0,3 Total des emplois finals 3,2 2,7-0,2 2 634,9-0,3 Consommation effective des ménages, 1,6 0,8 0,0 1 500,6 0,0 dont dépense de consommation : - des ménages 1,5 0,5-0,4 1 129,8-0,2 - individualisable des administrations 1,7 1,5 1,4 328,3 0,2 Consommation collective des administrations publiques 2,0-1,5 1,5 174,4 0,1 Formation brute de capital fixe, dont : 1,4 2,9-1,2 401,8-0,2 - entreprises non financières 6,6 3,1-2,1 208,4-0,2 - ménages -0,4 2,4-0,3 110,5 0,0 - administrations publiques -8,1 0,2-0,5 63,7 0,0 Variations de stocks (contribution à la croissance) 0,1 1,1-0,9 /// -0,9 Exportations 9,5 5,4 2,4 557,6 0,6 /// : sans objet Source : Insee, comptes nationaux, base 2005 5

SYNTHÈSE RÉGIONALE En 2012, l'emploi recule en Alsace et sa contraction s'est accentuée au cours des trimestres. En particulier l'intérim se replie dès le deuxième trimestre. Il n'atteint toutefois pas le plancher d'après la crise de 2008. Presque tous les secteurs d'activité sont concernés. L'industrie régionale perd 1,1 % de ses emplois, la construction et le tertiaire dans son ensemble, un peu plus. En fin d'année, le taux de chômage en Alsace atteint 9,2 %, inférieur d'un point à celui de la France métropolitaine mais jamais observé au cours des trente dernières années. Ainsi, 88 600 personnes restent fin décembre inscrites à Pôle emploi sans avoir travaillé ce dernier mois : 9 000 de plus que fin 2011. Cette progression, plus marquée cette année pour les hommes, touche particulièrement les seniors. La suppression progressive de la dispense de recherche d'emploi a participé à cette évolution. L'effectif total des 16 000 jeunes de moins de 25 ans sans emploi dépasse le niveau élevé observé fin 2009. Après deux années de reprise, les échanges extérieurs marquent le pas. L'atonie de la plupart des économies de la zone euro est plus fortement ressentie dans la région qu'au niveau national. Les ventes fléchissent, les importations un peu moins. Le solde apparent du commerce extérieur reste négatif, mais le taux de couverture régional (91 %) demeure plus proche de l'équilibre que le taux national. La facture énergétique représente, en niveau, près des deux tiers du déficit. Parmi les grandes familles de produits exportés par la région, les ventes de matériels de transport et de produits pharmaceutiques diminuent. Si l'évolution des exportations est au total en sens contraire de celles de la France, l'alsace conserve le cinquième rang des régions exportatrices et le premier pour le montant des exportations par habitant. Le chiffre d'affaires de l'industrie s'est contracté de 4,8 % et les prévisions d'investissement se sont avérées trop optimistes. La construction a montré en 2012 des signes d'essoufflement. En plus du repli de la commande publique, les mises en chantier de logements cèdent 20 %. Le contraste s'accentue entre la Communauté urbaine de Strasbourg - également en retrait Coups de freins mais à un niveau élevé qui concentre 40 % des constructions nouvelles - et le reste du territoire. La création d'entreprises reste peu dynamique, mais sans rapport avec le recul de 2011 (plus de 10 %). Comme au niveau national, la majorité de ces créations se fait sous le statut d'auto-entrepreneur, même s'il se montre à un point bas en Alsace depuis son instauration en 2009, quand il progresse encore en France métropolitaine. À l'opposé, les défaillances sont en retrait dans la région, au contraire de leur orientation dans le tissu économique national. La région bouge, avec une activité soutenue des transports ferroviaires internes (+7 % au premier semestre) et le développement prometteur des deux liaisons TGV, Est et Rhin-Rhône. Ce succès avéré du rail s'accompagne d'une activité en progression dans les aéroports desservant l'alsace. Le transport fluvial a également bénéficié de bien meilleures conditions qu'en 2011. La fréquentation touristique est en léger retrait après le niveau exceptionnel atteint en 2011. La clientèle allemande et suisse et un calendrier favorable ont maintenu l'activité hôtelière, dont la montée en gamme se poursuit. Au début de l'été, la météo a été moins clémente pour le tourisme de plein air. Le froid hivernal et les conditions climatiques peu propices du printemps ont marqué l'année agricole 2012. Le blé d'hiver a dû être retourné, au profit du maïs dont la production atteint un record et des rendements voisins de ceux très élevés de 2011. Les cultures légumières et fruitières sont sensiblement plus touchées. La viticulture enregistre une baisse des récoltes, des cours en retrait, mais une hausse du volume des ventes en bouteilles. Environnée par l'allemagne et la Suisse à la croissance plus modérée que l'année précédente, l'alsace bénéficie toujours, en 2012, de l'atout du travail frontalier. Jean-Pierre COURSON 6

EMPLOI En 2012, l'emploi a reculé dans presque tous les secteurs d'activité avec une accélération au second semestre. Le Bas-Rhin résiste relativement mieux que le Haut-Rhin. L'industrie, la construction et l'intérim pâtissent le plus de la panne de croissance enregistrée en France, cette année. L'emploi frontalier aussi bien vers l'allemagne que vers la Suisse connaît une légère érosion en raison d'une croissance faible dans ces deux pays. Une mauvaise année pour l'emploi régional En Alsace, l'emploi salarié s'était maintenu en 2011. Les difficultés monétaires et financières, combinées avec le recul de la consommation et la baisse des exportations, ont contribué à la baisse de l'emploi salarié, qui recule de 1,2 % en Alsace et de 0,6 % au niveau France par rapport à 2011. La contraction de l'emploi en Alsace a été plus forte au dernier trimestre de 2012 qu'au premier (-0,5 % contre -0,1 %), laissant augurer une poursuite de la baisse en 2013 du fait du contexte conjoncturel. Le net recul de l'intérim sur l'année (-15 %) pèse fortement sur le résultat final. Voisines de l'alsace, les régions Franche-Comté (-2,6 %), Champagne-Ardenne (-2,5 %) et Lorraine (-2,3 %) affichent, elles aussi, un bilan négatif de l'emploi. Les deux départements alsaciens sont concernés par ce recul de l'emploi. À l'évolution positive de l'année Emploi salarié des secteurs principalement marchands en % Emploi salarié au 2012 T4 Secteurs d'activité (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen sur 5 ans (1) Alsace Alsace France métropolitaine Alsace France métropolitaine Industrie 132,9-1,1-0,9-2,8-2,1 Industrie agro-alimentaire 21,5-0,3-0,9-1,7-0,8 Énergie, eau, déchets, 10,8-0,3 1,2-3,7 0,4 cokéfaction et raffinage Biens d'équipement 30,9 1,0-0,8-1,5-2,8 Matériels de transport 15,1-5,9 0,3-4,7-1,9 Autres branches industrielles 54,6-1,3-1,8-3,1-3,0 Construction 43,7-1,5-1,0-1,3-1,0 Tertiaire marchand 294,2-1,2-0,5-0,4 0,0 Commerce 97,5 0,1-0,7-0,4-0,3 Transports 35,5-1,4-0,4-1,2-0,3 Hébergement - restauration 27,8-0,6 0,6-0,4 0,8 Information - communication 11,8 0,8 0,3 0,7 0,6 Services financiers 20,3-1,3 0,6-0,3 0,3 Services immobiliers 5,1-1,3-1,3 0,0-1,1 Services aux entreprises 56,5-0,1 1,1 0,6 1,1 Services aux ménages 22,8 1,7-0,8 0,8 0,5 Intérim 16,9-14,9-10,7-4,3-4,7 Total 470,8-1,2-0,6-1,2-0,6 Note : données CVS (1) : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période de 5 ans considérée. Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs Source : Insee, estimations d'emploi 7

EMPLOI précédente dans le Bas-Rhin (+0,7 %) fait suite une baisse de l'emploi de 0,8 %. Dans le Haut-Rhin, déjà déficitaire en 2011 avec -0,8 %, le repli s'est accentué (-1,8 %). L'emploi industriel diminue Après une progression de ses emplois en 2011, l'industrie régionale en perd 1,1 % cette année, soit 1 500 emplois salariés. Les deux départements alsaciens connaissent la même diminution relative. Dans le secteur de la fabrication de matériels de transport, l'emploi régresse en 2012 : -6 %, alors qu'il s'était étoffé en 2011. Le Bas-Rhin est le plus affecté avec 9 % des emplois dans ce secteur en moins. Cette baisse est partiellement due à la réduction de l'activité dans la fabrication de porte-voitures. La fermeture d'une usine de motocycles et des réductions d'effectifs dans la construction automobile dans la zone d'emploi de Mulhouse ont pesé sur les résultats du Haut-Rhin (-4,2 %). Au plan national, la tendance est inverse, le secteur gagnant des emplois (+0,3 %). Dans la fabrication d'autres produits industriels, les deux départements enregistrent une baisse des effectifs, plus faible cependant dans le Bas-Rhin (-0,8 %) que dans le Haut-Rhin (-2,1 %). La fermeture d'une scierie, des réductions d'effectifs dans le textile et dans la fabrication de produits cosmétiques dans la zone d'emploi de Mulhouse, ainsi que des suppressions de postes dans l'imprimerie (zone d'emploi de Colmar) expliquent pour l'essentiel ce recul de l'emploi. Les industries agroalimentaires régionales s'inscrivent dans ce contexte récessif, surtout dans le Haut-Rhin, avec 1,3 % des effectifs en moins par rapport à 2011. La création d'une nouvelle unité de fabrication de pelles dans le département du Haut-Rhin a soutenu l'emploi du secteur de la fabrication des biens d'équipement qui affiche un gain en emplois de 3,4 %. Le Bas-Rhin, Évolution trimestrielle de l' emploi salarié des secteurs principalement marchands en Alsace en indice base 100 au 2005 T4 108 106 104 102 100 98 96 94 92 90 88 86 84 T4-2005 T4-2006 T4-2007 T4-2008 T4-2009 T4-2010 T4-2011 T4-2012 Industrie Construction Commerce Tertiaire principalement marchand hors intérim Emploi hors intérim Alsace Emploi hors intérim France métropolitaine Note : données CVS Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs Source : Insee, estimations d' emploi quant à lui, perd des emplois suite à des suppressions de postes dans la fabrication des appareils de chauffage (zone d'emploi de Molsheim-Obernai) et dans la fabrication d'interrupteurs (zone d'emploi de Sélestat). Au final, le secteur enregistre dans la région une augmentation du nombre d'emplois de 1 % (+1,3 % en 2011). Repli dans la construction La diminution de l'emploi dans le secteur de la construction atteint 1,5 % à la fin de l'année (quelque 600 emplois) soit un recul supérieur à celui de l'année précédente (-0,5 %). L'emploi dans le secteur s'est replié tout au long de l'année : la baisse des effectifs amorcée dès le premier trimestre 2012 dans le Bas-Rhin (-0,1 %) s'est amplifiée au troisième (-0,8 %), compte tenu de 8 Emploi salarié par département et par secteur en % Emploi salarié au T4 2012 Glissement annuel (en milliers) Industrie Construction Tertiaire marchand dont Commerce dont Intérim Total Bas-Rhin 298,9-1,1-2,0-0,6 0,3-10,0-0,8 Haut-Rhin 171,9-1,2-0,7-2,3-0,3-22,7-1,8 Alsace 470,8-1,1-1,5-1,2 0,1-14,9-1,2 Note : données CVS Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs Source : Insee, estimations d'emploi

EMPLOI licenciements intervenus dans les zones d'emploi de Sélestat et de Haguenau. Dans le Haut-Rhin, les suppressions de postes, de moindre ampleur, ont eu lieu au second semestre, atteignant au final -0,6 % au dernier trimestre. Tertiaire : le Haut-Rhin plus touché que le Bas-Rhin L'érosion se poursuit dans le secteur tertiaire marchand avec -1,2 % des emplois en 2012. Elle est plus marquée dans le Haut-Rhin avec -2,3 % que dans le Bas-Rhin (-0,6 %). Dans les deux départements, les activités créatrices d'emploi en 2011 sont déficitaires en 2012. Ainsi, dans les transports, une moindre activité dans le transport de marchandises réduit les effectifs : à l'augmentation de 0,3 % en 2011 succède une baisse de 1,4 % en 2012. Dans le Haut-Rhin, des suppressions de postes dans une agence de frêt de la zone d'emploi de Colmar font diminuer l'emploi de 1,2 %. Le ralentissement du marché dans l'activité des services immobiliers, ainsi que l'évolution des actions des pouvoirs publics, ont des conséquences sur l'emploi dans ce secteur en France comme en Alsace (-1,3 %). Dans le Haut-Rhin, cette baisse est de 3,3 %. Dans le commerce, les effectifs régionaux se sont maintenus : +0,1 % après +0,2 % en 2011. Dans le Bas-Rhin, l'emploi progresse de 0,3 % grâce à des recrutements dans le commerce de gros dans les zones d'emploi de Sélestat, de Haguenau et de Strasbourg. Les services financiers, l'hébergement-restauration et les services aux entreprises réduisent leurs effectifs. En revanche, l'emploi augmente dans le secteur de l'information et de la communication (+0,8 %) et les services aux ménages (+1,7 %). Chute de l'intérim En début d'année 2012, l'emploi intérimaire, qui avait reculé tout au long de l'année 2011, s'est stabilisé. Mais dès le second trimestre, il s'est replié plus fortement encore que dans l'hexagone, sans atteindre cependant le plancher de début 2009, suite à la crise de 2008. Dans le Bas-Rhin, l'emploi intérimaire est resté proche du niveau de fin 2011 jusqu'en milieu d'année, puis a Évolution trimestrielle de l' emploi intérimaire en indice base 100 au 2005 T4 115 110 105 100 95 90 85 80 75 70 T4-2005 T4-2006 T4-2007 T4-2008 T4-2009 T4-2010 T4-2011 T4-2012 Alsace France métropolitaine Note : données CVS Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre Source : Insee, estimations d' emploi chuté au troisième trimestre (-11 %). Dans le Haut- Rhin, il avait déjà baissé fin 2011 et cette tendance s'est poursuivie toute l'année, atteignant un recul de l'ordre de 23 %. Sur l'année, le recours à l'intérim diminue plus fortement en Alsace : -15 %, à comparer aux -11 % enregistrés en France métropolitaine. Moindre progression de l'emploi frontalier En 2012, une conjoncture moins favorable en Allemagne a limité l'embauche de frontaliers alsaciens pendant les trois premiers trimestres de l'année. Si quelque 500 personnes de plus ont traversé quotidiennement la frontière entre le troisième trimestre 2011 et le troisième trimestre 2012, elles étaient près de 1 000 un an auparavant. La moindre croissance de l'activité enregistrée en Suisse a eu des répercussions sur l'emploi frontalier alsacien. Après avoir encore légèrement progressé au premier semestre, il diminue au second, pour finalement retrouver, en fin d'année 2012, le niveau du troisième trimestre 2011. Marie-José DURR 9

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI Le chômage en augmentation constante 10 Le chômage, en Alsace, n'a pas cessé d'augmenter en 2012. En fin d'année, la région comptait 88 600 demandeurs d'emploi de catégorie A, n'ayant pas travaillé au cours du mois précédent. La hausse concerne davantage les hommes que les femmes. Le chômage de longue durée continue de s'accroître. La construction et le commerce sont les secteurs les plus touchés. En France, l'activité est restée pratiquement stable pendant les trois premiers trimestres de l'année 2012, pour se replier au dernier trimestre (-0,3 %). Cette quasi-atonie s'est traduite par une augmentation du chômage, continue tout au long de l'année, avec plus ou moins d'intensité, entre +0,1 % et +0,3 % selon les trimestres. À la fin de l'année 2012, le taux de chômage en Alsace s'établit à 9,2 %, un niveau jamais observé au cours des trente dernières années. En hausse de 0,8 point par rapport à fin 2011, il reste néanmoins inférieur d'un point à celui de la France métropolitaine. Taux de chômage 2011 T4 2012 T1 2012 T2 2012 T3 2012 T4 (p) en % de la population active Évolution sur un an (en points) Bas-Rhin 8,0 8,3 8,4 8,5 8,8 0,8 Haut-Rhin 9,1 9,2 9,5 9,6 10,0 0,9 Alsace 8,4 8,7 8,8 8,9 9,2 0,8 France métropolitaine 9,4 9,6 9,8 9,9 10,2 0,8 p : données provisoires Note : données CVS Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé Évolution trimestrielle du taux de chômage en % de la population active 10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 7,5 7,0 6,5 T4-2005 T4-2006 T4-2007 T4-2008 T4-2009 T4-2010 T4-2011 T4-2012 Alsace France métropolitaine Note : données CVS Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé Dans le même temps, la montée du chômage a été plus forte en Lorraine (+0,9 point) et en Franche-Comté (+1,2 point). Les deux départements alsaciens évoluent au même rythme : sur un an, la progression est de 0,8 point dans le Bas-Rhin et de 0,9 point dans le Haut-Rhin. En niveau, l'écart se maintient avec un taux de chômage toujours plus élevé dans le Haut-Rhin (10 %) que dans le Bas-Rhin (8,8 %). 11 000 demandeurs d'emploi supplémentaires Le nombre d'inscrits à Pôle emploi augmente pour les trois catégories de demandeurs d'emploi tenus d'effectuer une recherche d'emploi. En un an, 11 000 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été enregistrés, dont près de 9 000 qui n'ont exercé aucune activité au cours du dernier mois (catégorie A). Pour l'ensemble, c'est 9,3 % de plus qu'en décembre 2011. Cette progression, légèrement plus élevée qu'en France métropolitaine (+8,6 %), est identique dans les deux départements alsaciens.

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI Demandeurs d'emploi en fin de mois Demandeurs d'emploi au 31/12/2012 (en milliers) Évolution sur un an (en %) Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A Hommes 66,4 48,6 10,7 13,3 Femmes 61,3 40,1 7,9 9,3 Moins de 25 ans 22,8 16,1 10,7 11,8 25 à 49 ans 79,2 53,9 7,0 8,9 50 ans ou plus 25,7 18,6 15,8 18,5 Inscrits 48,5 nd 12,5 nd depuis plus d'un an Alsace 127,7 88,6 9,3 11,3 France métropolitaine 4 689,8 3 193,3 8,6 10,2 nd : données non disponibles Note : données brutes Sources : Pôle emploi ; DARES Fin décembre 2012, 88 600 personnes sont à la recherche d'un emploi en Alsace sans avoir travaillé au cours du dernier mois (catégorie A), soit une augmentation de 11 % en un an. La croissance du chômage est plus élevée dans la construction (+15 % ) et dans le commerce (+13 %) que dans l'industrie et dans les services avec une évolution proche de la moyenne régionale. Les emplois dans les secteurs de la construction et de l'industrie sont plus souvent occupés par des hommes, ce qui explique, en partie, une plus forte croissance du chômage des hommes, contrairement à l année 2011. En un an, ils sont 6 000 de plus à rechercher un emploi (+13 %) pour 3 000 femmes (+9 %). Le chômage chez les seniors s'accentue Le nombre des demandeurs d'emploi de cinquante ans ou plus a augmenté de 20 % pour les hommes et de 15 % pour les femmes. Cependant, la suppression de la dispense de recherche d'emploi a participé à cette évolution (1). Quant au nombre des plus jeunes inscrits en catégorie A, après deux années de relative stabilité, il dépasse l'effectif le plus élevé observé fin 2009 : les moins de 25 ans sont 16 000 à chercher un emploi en fin d'année 2012. (1) cf. article "Retour de chômeurs âgés sur le marché du travail" p.13 Comme l'année précédente, 2012 est marquée par une hausse des inscriptions pour raison de fin de contrat à durée déterminée (+11 %) ou de fin de mission d'intérim (+15 %). Les variations sont plus fortes pour les hommes que pour les femmes. Les seniors hommes sont surtout concernés par les fins de mission, les hommes jeunes par les fins de contrat à durée déterminée. Hormis la catégorie A, la situation est inverse pour les personnes exerçant une activité réduite, traduisant une variation plus importante du chômage partiel dans le secteur tertiaire que dans le secteur secondaire. À la fin de l'année 2012, 38 % des demandeurs sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an contre 37 % un an auparavant. Parmi eux, 12 500 personnes, soit 9,8 % du total des demandeurs d'emploi, sont inscrites depuis plus de trois ans. L'ancienneté moyenne des demandeurs des trois catégories (A, B, C) a augmenté de 100 jours depuis 2009, pour atteindre 433 jours. Stabilisé en 2011, le chômage de longue durée repart à la hausse (+13 %). Cette dernière est plus forte dans le Haut-Rhin Heures consommées d' activité partielle en indice base 100 au 2008 T1 11 000 10 000 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 T1-2008 T1-2009 T1-2010 T1-2011 T1-2012 Alsace France métropolitaine Note : données brutes, hors conventions FNE et APLD (activité partielle de longue durée) Source : DARES-DGEFP, extraction Silex 11

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI e Taux de chômage localisé par zone d'emploi au 4 trimestre 2012 (+15 %) que dans le Bas-Rhin (+11 %) et touche davantage les seniors que les jeunes. (+0,8) Haguenau 7,2 % (+0,6) Wissembourg 6,1 % Moindre progression au nord et au sud de la région Lorraine Franche-Comté (+0,9) Saverne 7,7 % (+0,8) Strasbourg 10,3 % (+0,9) Molsheim-Obernai 6,9 % (+0,6) Colmar 8,5 % (+1,1) Mulhouse 11,5 % (+0,6) Sélestat 7,9 % (+0,5) Saint-Louis 6,9 % IGN - Insee 2013 Source : Enquête Emploi, Estimations localisées ALLEMAGNE Taux de chômage localisé (en %) 10,0 ou plus de 8,0 à moins de 10,0 de 7,0 à moins de 8,0 moins de 7,0 France métropolitaine : 10,2 % (+0,8) Alsace : 9,2 % (+0,8) Bas-Rhin : 8,8 % (+0,8) Haut-Rhin : 10,0 % (+0,9) ( ) Évolution annuelle du taux de chômage localisé (en points) Limite des zones d'emploi SUISSE Dans toutes les zones d'emploi, la situation du marché du travail s'est dégradée au cours de l'année 2012, à des degrés divers selon les caractéristiques de ces espaces. Au nord de l'alsace, la conjoncture économique, plutôt meilleure en Allemagne qu'en France, a été favorable à la zone d'emploi de Wissembourg. Sur un an, le taux de chômage n'y augmente que de 0,6 point pour atteindre 6,1 %. Dans le sud du Haut-Rhin, la zone d'emploi de Saint-Louis bénéficie du voisinage immédiat de la Suisse : le taux de chômage y est de 6,9 %, soit 0,5 point de plus qu'en décembre 2011. En revanche, dans les zones d'emploi urbaines autour de Mulhouse et de Strasbourg, les taux de chômage sont à la fois élevés et en augmentation sensible : respectivement 11,5 % (+1,1 point) et 10,3 % (+0,8 point). Le taux de chômage s'est amplifié dans les zones d'emploi de Saverne et de Molsheim-Obernai, avec une tendance soutenue (+0,9 point) déjà observée en 2011. Philippe MARCHET 12 Les catégories de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi Conformément aux recommandations du rapport du CNIS sur la définition d'indicateurs en matière d'emploi, de chômage, de sous-emploi et de précarité de l'emploi (septembre 2008), la Dares et Pôle emploi présentent les données sur les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en fonction de cinq catégories A, B, C, D, E. Consulter la définition : http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/categor-demandes-emploi-anpe.htm Un chômeur au sens du bureau international du travail (BIT) est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui remplit les trois conditions suivantes : - être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ; - être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ; - chercher activement un emploi ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement. La notion de demandeur d'emploi inscrit à Pôle emploi est une notion différente de celle du chômeur au sens du BIT. Un chômeur au sens du BIT peut ne pas être inscrit à Pôle emploi ; de la même manière, un demandeur d'emploi inscrit à Pôle emploi peut ne pas être considéré comme chômeur au sens du BIT, s'il a par exemple travaillé (ne serait-ce qu'une heure) au cours de la semaine de référence sur laquelle porte l'enquête emploi.

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI Retour de chômeurs âgés sur le marché du travail Jusque 2008, la dispense de recherche d'emploi permettait à des demandeurs d'emploi de 55 ans ou plus de ne pas nécessairement justifier d'actes positifs de recherche d'emploi. À ce titre, ils n'étaient plus identifiés comme demandeurs d'emploi. À partir de 2009 et jusqu'à fin 2011, l'accès à la dispense de recherche d'emploi a été de plus en plus restreint. L'effet indirect est que les seniors ne sortent plus des listes de demandeurs. Entre décembre 2008 et décembre 2012, le nombre de demandeurs d'emploi âgés de 55 ans ou plus et inscrits à Pôle emploi en catégorie A, B ou C a triplé en Alsace. En données brutes, il concerne 14 600 personnes en fin de période, soit presque 10 000 seniors supplémentaires en quatre ans. Dans le même temps, le nombre de demandeurs dispensés de recherche d'emploi et indemnisés, et donc comptabilisés hors des trois catégories, a diminué de 6 000 personnes, passant de 11 100 à 4 100 fin 2012. La restriction progressive de l'accès à ce dispositif à partir de 2009 se combine avec les évolutions conjoncturelles pour expliquer la hausse apparente des chiffres du chômage des plus âgés. Les dispensés de recherche d'emploi étant encore nombreux fin 2012, l'effet de transfert devrait perdurer encore un peu en 2013. En tenant compte du volume de la dispense de recherche d'emploi (DRE), le nombre de demandeurs d'emploi de 55 ans et plus n'a pas augmenté. De 2009 20 000 17 500 15 000 12 500 10 000 7 500 5 000 2 500 0 Dispensés de recherche d'emploi indemnisés et demandeurs d'emploi âgés de 55 ans et plus Données brutes en fin de mois 22 500 2008-12 2009-06 2009-12 2010-06 2010-12 2011-06 2011-12 2012-06 2012-12 Demandeurs d'emploi de 55 ans et plus, de catégorie A, B et C inscrits à Pôle emploi Personnes en DRE indemnisées Ensemble Champ : région Alsace Sources : Pôle Emploi ; Statistiques du marché du travail, Dares-Pôle emploi à 2012, le total des demandeurs répertoriés et des dispensés de recherche varie entre 17 500 et 20 000 seniors. Cette relative stabilité peut s'interpréter comme un tassement du chômage des seniors sur la période, en considérant que les dispensés de recherche d'emploi ne sont pas exclus de fait du marché du travail. Chute des entrées en dispense de recherche d'emploi sur trois ans En 2007, 38 % des demandeurs d'emploi âgés de 55 à 56 ans et 65 % de ceux 57 à 60 ans sont sortis des listes de Pôle emploi pour entrer en dispense de recherche d'emploi. Quelques 380 demandeurs d'emploi étaient concernés chaque mois, pour 300 l'année suivante. 13

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI Le taux mensuel d'entrée en DRE, rapport du nombre de dispensés de recherche au cours d'un mois au nombre de demandeurs des trois catégories à la fin du mois précédent, est passé de 21 % début 2007 à 13 % fin 2008 pour la moyenne des générations atteignant 58 à 60 ans sur la période. Le plan national d'action concerté pour l'emploi des seniors 2006-2010 a notamment conduit Pôle emploi à modifier ses pratiques vis-à-vis de la dispense de recherche d'emploi et explique pour partie cette évolution. À partir de janvier 2009, avec le relèvement progressif de l'âge d'accès à la DRE, le taux mensuel d'entrée a régulièrement baissé, par palier, pour s'annuler en janvier 2012. Demandeurs d'emploi de catégorie A, B, C par âge Données brutes en fin de mois 20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 63 et plus 62 61 60 59 58 57 56 55 Croissance progressive de la demande d'emploi des 55 ans ou plus La suppression progressive de l'accès à la DRE a eu des effets visibles pour chaque âge concerné, à partir de 55 ans. Le volume de la demande d'emploi des 55 ans et plus a augmenté entre 2009 et 2011 plus que sous l'unique effet conjoncturel, et tout particulièrement celui de la demande d emploi chez les 57 à 59 ans. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B et C âgés de 57 ans a augmenté de façon sensible à partir de janvier 2009. C'est la date à laquelle l'âge minimum pour entrer dans le dispositif de dispense a été relevé à 58 ans pour les allocataires de l'aide au retour à l'emploi (ARE), et cela dans un contexte de forte dégradation conjoncturelle du marché du travail. Le phénomène s'est poursuivi pour les générations futures, au fur et à mesure de la disparition programmée de la mesure. 4 000 2 000 0 2008-12 2009-12 2010-12 2011-12 2012-12 Champ : région Alsace Source : Statistiques du marché du travail, Dares-Pôle emploi ans, pourtant pleinement touchés par la conjoncture économique sur la période. Ainsi en Alsace, de fin 2008 à fin 2012 et comparé au nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B ou C de 53 ou 54 ans, le nombre de demandeurs d'emploi de 57 ans est passé de 670 personnes de moins à 160 de plus. La même comparaison pour les demandeurs de 58 ans, de fin 2009 à fin 2012, évolue de 1 180 inscrits de moins à 430 de plus. Pour les 59 ans, de fin 2010 à fin 2012, l'écart de 1 480 de moins devient 430 de plus. 54 53 À l'inverse des observations précédentes, le nombre de demandeurs d'emploi des tranches d'âge concernées par la réforme de la dispense de recherche d'emploi est devenu supérieur à celui de demandeurs d'emploi tout juste plus jeunes, ceux âgés de 53 ou 54 Alors qu'avant 2010 les générations de 58 et 59 ans restaient peu représentées, elles sont devenues - l'accès à la DRE n'étant plus possible - les plus nombreuses parmi les 55 ans ou plus, avec 2 600 personnes par génération, fin 2012 en Alsace. 14

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI Pour la même raison, depuis début 2012, des demandeurs d'emploi de 60 ans s'inscrivent sur les listes de Pôle emploi. Leurs effectifs restent néanmoins inférieurs à ceux des demandeurs âgés de 58 ou 59 ans, l'arbitrage en faveur d'un départ à la retraite étant encore possible. De nouvelles générations dans la demande d'emploi La loi du 9 novembre 2010 sur la réforme des retraites relève progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, avec des effets qui s'étaleront de juillet 2011 à décembre 2016. Sources Les statistiques mensuelles du marché du travail (STMT) sont réalisées à partir d'extractions mensuelles des fichiers opérationnels de Pôle emploi. Les statistiques sur les dispensés de recherche d'emploi sont issues de Pôle emploi. Bibliographie Roselyne Merlier, Pierre Marioni (2012), "Les cessations anticipées d'activité en 2011", Dares Analyses n 083, novembre 2012 Julie Argouac'h, Claude Minni, Sébastien Pons, Véronique Rémy, Marie Rey, Gwennael Solard (2012), "Emploi, chômage, population active : bilan de l'année 2011", Dares Analyses n 043, juillet 2012 La demande d'emploi concernera ces générations plus âgées, pour deux raisons : d'une part, la sortie des demandeurs d'emploi pour le motif de liquidation de leur retraite va être repoussée de plusieurs mois ; d'autre part, le nombre de nouveaux inscrits sur les listes de demandeurs d'emploi de plus de 60 ans va devenir significatif, car les personnes de 60 ans ou plus ayant perdu leur emploi vont désormais en chercher un nouveau plutôt que de partir en retraite. Perrine BAUER Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Alsace 15

CHÔMAGE ET POLITIQUE D'EMPLOI 16 La dispense de recherche d'emploi (DRE) a été créée en 1984. Les conditions d'accès en vigueur en 2008 l'étaient depuis 2002. Aux termes de la loi du 1 er août 2008, les conditions d'accès à la dispense de recherche d'emploi ont été progressivement resserrées à compter de 2009, jusqu'à la suppression totale du dispositif en 2012. Tout comme dans l'ensemble du territoire, l'extinction progressive de la DRE en Alsace a contribué, dans une situation conjoncturelle dégradée, à la forte augmentation du nombre de demandeurs d'emploi seniors, enregistrés sur les listes de Pôle emploi. Les catégories de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi - catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ; - catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; - catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ; - catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie ), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP) et en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi ; - catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés). La dispense de recherche d'emploi (DRE) La plupart des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi sont tenus de rechercher activement un emploi. Néanmoins, jusqu'en 2011, certains demandeurs d'emploi âgés pouvaient être dispensés de cette obligation : ils bénéficiaient dans ce cas d'une dispense de recherche d'emploi. Les personnes en DRE sortaient des listes des demandeurs d'emploi de catégorie A, B ou C sans toutefois perdre leurs droits à indemnisation, pour autant qu'elles remplissent les conditions requises. Dans cet article, le volume de DRE ne considère que les demandeurs indemnisés pour lesquels les sources d'information existent. Le taux mensuel d'entrée en DRE rapporte le nombre de demandeurs d'emploi sortants au motif de DRE au cours du mois, au nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B, C de la même tranche d'âge inscrits à la fin du mois précédent. Les allocations des dispensés de recherche d'emploi indemnisés Les dispensés de recherche d'emploi indemnisés relèvent de deux régimes : - le régime d'assurance chômage (RAC) dont l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) ; - le régime de solidarité nationale (RSN) dont l'allocation de solidarité spécifique (ASS) et l'allocation équivalentretraite (AER). Conditions d'accès à la dispense de recherche d'emploi Période Être âgé de Être allocataire de 55 ans RAC et + 160 trimestres cotisés de 2002 57 ans et 6 mois RAC et - 160 trimestres cotisés à 2008 55 ans ASS et non indemnisés Pas de conditions d'âge AER 58 ans ARE 2009 56 ans et 6 mois ASS et non indemnisés Pas de conditions d'âge AER 59 ans ARE 2010 58 ans ASS et non indemnisés Pas de conditions d'âge AER 2011 60 ans ASS et non indemnisés 2012 Suppression de l'accès à la DRE

DÉMOGRAPHIE D'ENTREPRISES Moins de créations ; moins de défaillances Quelque 12 900 entreprises ont été créées en Alsace en 2012, soit un peu moins qu'en 2011. Le nombre d'entreprises nouvelles diminue dans les services aux entreprises et le commerce, augmente dans la construction. À l'opposé de la tendance observée en France métropolitaine, les défaillances d'entreprises sont relativement moins nombreuses. Avec 12 900 entreprises créées en 2012, le nombre d'immatriculations en Alsace est en repli de 1,5 % alors qu'au niveau national la tendance est inverse, avec une légère reprise (+0,2 %). La création Créations d'entreprises en Alsace Nombre 16 000 15 000 14 000 13 000 12 000 11 000 10 000 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Sociétés Entreprises individuelles hors auto-entreprises Auto-entreprises Note : nombre de créations brutes Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene) Ensemble Industrie Construction Commerce, Transport, Hébergement, Restauration Services aux entreprises Services aux particuliers Évolution du nombre de créations d'entreprises en Alsace entre 2011 et 2012 en % -10-5 0 5 10 15 20 Sociétés Entreprises individuelles hors auto-entreprises Auto-entreprises Ensemble Note : données brutes Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene) d'entreprises reste peu dynamique après le recul important de 2011 (-13 % en Alsace, -12 % en France métropolitaine). La baisse concerne principalement le Bas-Rhin (-3,2 %), les créations se stabilisant dans le Haut-Rhin. En Alsace, comme au niveau national, la majorité des créations se fait sous le statut d'auto-entrepreneur (56 %). En 2012, les 7 200 nouvelles auto-entreprises constituent cependant le plus bas niveau observé dans la région depuis la mise en place de ce statut en 2009, au contraire de la France métropolitaine où ces créations sont en hausse de 5,6 %. Les créations hors auto-entrepreneurs enregistrent également un repli, nettement plus prononcé (-3,6 %) 17

DÉMOGRAPHIE D'ENTREPRISES Évolution des défaillances d'entreprises en indice base 100 en janvier 2005 145 140 135 130 125 120 115 110 105 100 95 déc. 2004 déc. 2005 déc. 2006 déc. 2007 déc. 2008 déc. 2009 déc. 2010 déc. 2011 déc. 2012 Alsace France métropolitaine Note : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois. Source : Banque de France, Fiben (extraction du 5/3/13) que celui des auto-entreprises (-0,7 %). Mais que ce soit pour les sociétés ou pour les entreprises individuelles, ce recul est moins fort en Alsace qu'en moyenne nationale. Moins de créations dans les services aux entreprises et dans le commerce Le nombre d'immatriculations diminue dans des secteurs qui comptent un volume important de créations. La baisse est ainsi de 8,8 % dans les services aux entreprises et de 5,1 % dans l'ensemble regroupant le commerce, le transport, l'hébergement et la restauration. Ce recul concerne les auto-entreprises comme les autres formes juridiques. Contrairement à la tendance nationale, le volume de créations dans l'industrie, de l'ordre de 730 immatriculations en 2012 est également en repli de 6,1 %. Les immatriculations sont à la hausse dans la construction (+9,3 %, soit 1 840 créations) et dans les services aux particuliers (+6,1 %, soit 3 030 créations). Pour le secteur de la construction, la baisse des créations classiques est largement compensée par la forte augmentation de celles sous le statut d'auto-entrepreneur, en progression de 19,7 % en 2012. Le nombre d'immatriculations dans le secteur des services aux particuliers progresse dans les deux cas. Le statut de l'auto-entrepreneur : des ajustements réglementaires en 2011 De nouveaux ajustements ont été apportés au statut d'auto-entrepreneur, mis en place le 1 er janvier 2009 : - le seuil de chiffre d'affaires applicable est réévalué à partir du 1 er janvier 2011, à 81 500 euros pour les activités de vente de marchandises, d'objets, de fournitures de denrées à emporter ou à consommer sur place, et les prestations d'hébergement de tourisme, et à 32 600 euros pour les autres prestataires de services relevant, d'une part, des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et d'autre part, des bénéfices non commerciaux (BNC) des professionnels libéraux ; - l'auto-entrepreneur est désormais obligé de déclarer chaque mois, voire chaque trimestre, son chiffre d'affaires ou ses recettes, même si leur montant est nul ; - l'auto-entrepreneur sera assujetti à la taxe de formation professionnelle, si son revenu professionnel 2011 dépasse les 4 740 euros. Un nouveau statut d'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) Le nouveau statut d'eirl, applicable à partir du 1 er janvier 2011, permet à l'entrepreneur individuel de créer ou de poursuivre une activité tout en protégeant ses biens personnels sans avoir à créer une société. En option, ce statut peut permettre de déclarer les bénéfices à l'impôt sur les sociétés. Ce statut est compatible avec le régime de l'auto-entrepreneur. En 2011, on dénombre 6 040 entrepreneurs individuels à responsabilité limitée (EIRL) en France. Une entreprise sur quatre ayant opté pour ce statut existait déjà avant. Trois EIRL sur dix ont choisi de relever également de l'auto-entreprise. Les EIRL appartiennent majoritairement à cinq secteurs d'activité : travaux de construction spécialisés (23 %), commerce de détail hors automobile (13 %), services personnels, conseil pour les affaires et la gestion et restauration (5 % chacun). 18

DÉMOGRAPHIE D'ENTREPRISES Évolution des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2011 et 2012 en % Ensemble (1) Industrie Construction Commerce, Transport, Hébergement, Restauration Services aux entreprises Services aux particuliers (2) -14-9 Alsace France Métropolitaine -4 (1) : y compris agriculture (2) : hors administration publique, activités des ménages en tant qu employeurs et activités extra-territoriales Note : données brutes, en date de jugement Source : Banque de France, Fiben (extraction du 5/3/13) Recul des défaillances d'entreprises En 2012, près de 1 500 défaillances d'entreprises ont été prononcées en Alsace, soit 2,2 % de moins qu'au cours de l'année précédente. En France métropolitaine, la tendance est opposée avec une hausse de 2,5 %. La situation est contrastée entre les deux départements, les dépôts de bilan diminuant de 4,7 % dans le Bas-Rhin, alors qu'ils augmentent de 1,9 % dans le Haut-Rhin. Le nombre de procédures de redressement judiciaire est en recul dans le secteur de la construction et dans celui du commerce, du transport, de l'hébergement et de la restauration, secteurs dont les volumes de défaillances sont les plus importants. En revanche, ce nombre progresse dans l'industrie et dans les services. 1 6 Michaël KARLESKIND 11 16 Champ Les créations d'entreprises sont décomptées "hors agriculture". Les défaillances le sont "agriculture comprise". Par contre, les défaillances ne concernent pas l'administration publique, les activités des ménages en tant qu'employeurs et les activités extra-territoriales. Définitions Par rapport aux immatriculations dans le répertoire Sirene, on retient comme création : 1) les créations d'entreprises correspondant à la création de nouveaux moyens de production (nouvelle immatriculation dans Sirene) ; 2) les cas où l'entrepreneur (en général un entrepreneur individuel) reprend une activité après une interruption de plus d'un an (pas de nouvelle immatriculation dans Sirene mais reprise de l'ancien numéro Siren) ; 3) les reprises par une entreprise nouvelle de tout ou partie des activités et moyens de production d'une autre entreprise (nouvelle immatriculation dans Sirene) lorsqu'il n'y a pas continuité de l'entreprise reprise. On considère qu'il n'y a pas continuité de l'entreprise si parmi les trois éléments suivants concernant le siège de l'entreprise, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'entreprise, la nature de l'activité économique ou la localisation. Une entreprise est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre. Cette procédure intervient lorsqu'une entreprise est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. Un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne conduisent pas à une cessation.toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Les liquidations suite à une défaillance ne représentent qu'une partie de l'ensemble des cessations d'entreprises, de l'ordre de 20 % mais variable avec le temps et les secteurs d'activité. 19

AGRICULTURE Nouveau record de production de maïs Le froid hivernal et les conditions climatiques peu propices du printemps ont eu des conséquences sur les productions céréalières et fruitières. Pour autant, la récolte de maïs a atteint de nouveaux sommets. Dans un contexte de moindre production en volume, les cours de la viande sont en hausse. L 'année 2012 a été marquée par une vague de très grand froid qui a eu des conséquences en début d'année sur les semis d'hiver. Au total, près de 13 000 hectares de blé d'hiver ont été retournés et réensemencés, en maïs pour l'essentiel. Celui-ci a bénéficié de bonnes conditions climatiques au moment des semis et de sa croissance avec des températures et des précipitations conformes aux moyennes trentenaires du printemps et de l'été. Des rendements très élevés pour le maïs irrigué Les conditions de la campagne n'ont pas permis en définitive d'atteindre les rendements record de 2011, seulement de les approcher avec un rendement moyen de 120 quintaux par hectare. En particulier, cette campagne affiche une productivité record du maïs irrigué avec 134 quintaux par hectare. Au final, la récolte 2012 aura dépassé les 17 000 millions de tonnes, soit 8 % de plus qu'en 2011. Après un printemps plus propice à la croissance des céréales, la moisson s'est faite entre les averses de juillet, voire du mois d'août, et s'est traduite par une production totale de blé en diminution de 28 %. Avec 69 quintaux en moyenne par hectare, les rendements en blé d'hiver sont légèrement inférieurs à ceux de 2011. Par ailleurs, les conditions climatiques ont limité le volume de la production céréalière mondiale, notamment outre-atlantique. Ce manque de production a conduit à une forte progression des cours des céréales, en particulier fin 2012. Ainsi au dernier trimestre, le blé était payé 265 euros la tonne contre 183 euros en 2011. Quant au maïs-grain, les cours ont atteint 243 euros la tonne contre 180 euros à la même période l'année précédente. En 2012, quelque 6 350 hectares ont été dédiés à la culture de la betterave industrielle, soit une progression de 2 % des surfaces ensemencées. Pour autant, la production en volume a diminué de 12 %, les rendements ayant été inférieurs à ceux de 2011 qui avaient atteint un record. Dans un contexte économique toujours aussi défavorable avec l'absence de débouchés rémunérateurs, les superficies occupées en houblon continuent de baisser : 415 hectares contre 470 en 2011. Si la superficie en tabac a légèrement baissé en 2012, la production en volume a augmenté grâce à la progression 20 Productions céréalières et oléo-protéagineuses en Alsace Superficie développée Rendement Production Produit En ha Évolution q/ha En 100 kg 2011 2012 (en %) 2011 2012 2011 2012 Toutes céréales 189 425 190 023 0,3 106,0 107,3 20 033 310 20 393 956 dont blé tendre 48 590 36 430-25,0 72,0 69,2 3 508 540 2 520 350 dont maïs grain 132 290 144 217 9,0 121,0 120,0 16 028 120 17 301 386 Oléagineux 5 875 5 769-1,8 35,0 33,8 204 860 194 734 Protéagineux 215 111-48,4 27,0 28,8 5 840 3 194 Source : Statistique agricole annuelle 2012 provisoire et 2011 définitive