PANDEMIE GRIPPALE A (H1N1)pdm

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Transcription:

PANDEMIE GRIPPALE A (H1N1)pdm Pr J.Kopferschmitt Pôle Urgences-Réanimation Médicale - CAP

Le pire n est n pas certain..mais il faut s y s y préparer parer

On avait prévu vu Une grippe H5 avec des oiseaux! On a une grippe H1 avec des cochons!

Virus Influenza (grippe) A +++ (humain+animal, sporadique, épidémique+pandémique) mique) Hémagglutinine Neuraminidase NA HA (16 types) (9 types) B (humain, faiblement épidémique, enfant) C (humain, cas sporadique) mutations réarrangements structure relativement stable quelles que soient les mutations du virus

Espèces Infectées par les sous types d Influenza A, HA et NA Subtypes H1 H2 H3 H4 H5 H6 H7 H8 H9 H10 H11 H12 H13 H14 H15,16 N1 N2 N3 N4 N5 N6 N7 N8 N9

Mutations du virus grippal Glissement antigénique: nique: mutations ponctuelles H (et/ou N) => Epidémie (H1N1, H3N2, B) L'immunité acquise dans la population humaine lors des précédentes épidémies va sélectionner le virus mutant. Ce dernier peut alors se multiplier et causer une épidémie. Le virus de la grippe B se modifie exclusivement par glissement antigénique. Cassures: recombinaison entre gènes g H (et/ou N) de virus humains et animaux => Pandémie (H5N1 ou H1N1 recombiné) Nécessitent l'infection simultanée d'un même individu par 2 virus distincts Ne concerne que le type A

Epidémiologie de la grippe Facteurs de pandémie absence des anticorps neutralisantes (HA, NA) zoonose (déséquilibre) adaptation

Virus de la grippe recombine et mute α2,3 α2,3 & α2,6 H1N1 (aviaire) dans le contexte humain α2,6 α2,6 Importance du transfert inter-espèces

Hypothèse privilégi giée pour cette épidémie

Les pandémies de grippe résultent de l'introduction, dans la population humaine, d'un virus (théoriquement) nouveau contre lequel n'existe aucune (ou faible) mémoire moire immunitaire

Les pandémies font partie de l histoire naturelle de la grippe 1. Belshe RB. The origins of pandemic influenza lessons from the 1918 virus. N Engl J Med 2005;353:2209-2211. 2. http://www.who.int/csr/disease/influenza/pandemic10things/fr/index.html (Date d accès le 27/12/2005) 3. http://www.who.int/csr/don/2004_01_15/en/print.html (Date d accès le 27/12/2005) 4. http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/country/cases_table_2005_11_29/en/index.html (Date d accès le 27/12/2005)

-1918 : la grippe espagnole (H1N1), un désastre d planétaire foudroyant.un. virus hautement contagieux et hautement pathogène, 20 à 50 millions de morts.( léthalité 2,5 %) -(1948,, pour mémoire) m moire) : un variant de H1 déferle d sur le monde, sans pourtant accéder à la qualité pandémique. Ce virus, appelé A' pour le différencier du A classique, ne cause que des épidémies localisées. C'est l'occasion du premier isolement du virus grippal en France. -1957 : la grippe asiatique A(H2N2) une pandémie forte, mais dix fois moins grave que celle de 1918 en termes de mortalité. Virus très s contagieux et fortement pathogène, 3 millions de morts. -1968 : la grippe de Hong Kong A(H3N2), envahit le monde. Un virus contagieux mais moyennement pathogène ; 1,5 millions de morts. Toujours actif -1976 : la grippe du porc (H1N1) est une fausse alerte, le virus contamine un (ou quelques) soldats américains. Une réaction r vigoureuse mais prématur maturée e fait vacciner - pour rien - 40 millions d Américains. ricains.un mort. - 1977 Grippe russe :le virus H1N1 refait surface. Il ne touche que les personnes de moins de 20 ans, les autres possédant une mémoire m moire immunologique qui les protège. Ce virus est encore en activité : A(H1N1) saisonnier. Il est cependant moins dangereux que le virus A(H3N2). Un virus revenant, mais affaibli. Moins de morts qu une une épidémie saisonnière.

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Chronologie de la pandémie A(H1N1) en France Prise en charge en ville 23/07

EVOLUTION ( au 20/9/2009) 262 cas / 100 000 Hab.(seuil90) 29 décèsd 243 épisodes de cas groupés

Mortalité pt.enfants Grippe saisonnière U 20-40 pt.enfants Grippe espagnole W Pers. âgées Pers. âgées Grippe A pandémique 20-50

Quels % de grippes A (H1N1) parmi les tableaux grippaux actuels en Alsace? 15 %? 1%?

L objectif de l hôpital l en période de pandémie: 1-prendre en charge les patients grippés s les plus graves 2-gérer les non grippés s sans risque de contamination

Difficile de prédire les conséquences et interrogations des professionnels de santé Virulence différente du H1N1 dans différentes épidémies? Le virus va t-il t muter ou plutôt t virulence en augmentation? Quel lien avec la grippe saisonnière? Pourquoi le virus se propage plus vite en France? Comment gérer g les flux grippés s / non grippés s? Quelles conséquences sociales? Absentéisme collectif? Risques liés à la féminisation f des professions de santé (enfants malades)? Qui va s occuper s de la population malade ou fragile à domicile? Fiabilité des méthodes m diagnostiques? Quelle évolution des résistances r au traitement? Pourquoi cette défiance d vis à vis des vaccins? Comment gérer g la logistiques des soins, déchets d, la contamination des objets?

Quelle évolution? 30

1- Toutes les pandémies ne sont pas des catastrophes. Certaines avortent et il est très s probable que d'autres à l avenir auront un impact limité. 2- Certains virus sont capables, après s avoir «disparu» pendant quelque temps, de développer d grâce à des mutations spontanées et aléatoires atoires trois caractéristiques ristiques qui les rendent dangereux : une forte transmissibilité chez l'homme, un pouvoir pathogène exacerbé et le fait d acqud acquérir une résistance r aux antiviraux. 3- L acquisition et l él évolution de ces caractéristiques ristiques sont pour l instant l impossibles à prévoir. 4- L évolution est souvent diphasique, la deuxième vague étant la plus grave. Après s la pandémie, ces virus rentrent dans le rang et deviennent des virus saisonniers, parfois cohabitant avec d autres. d 5- La situation en 2009 a évolué.. D un D côté, c, on dispose d armes d nouvelles : capacité de détection, d réseaux r de surveillance, vaccins, antiviraux, antibiotiques. Mais, de l autre, l les liaisons internationales beaucoup plus rapides et le développement de l urbanisation l accélèrent la transmission.

Effet négatif n pour les urgentistes de la médiatisation m : - Hospitalisation? - Antiviraux? - Vaccin? Y-a-t-il un risque de panique?

Adaptation à l homme!!

RESTONS SIMPLES ( BMJ, 2009, 339: b3675) Le pire n est n pas certain..mais il faut s y s y préparer parer