La gestion des risques de pollutions

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Transcription:

La gestion des risques de pollutions Collectivités Première étape essentielle : connaître et comprendre ses pratiques Deuxième étape : identifier les zones à risque Troisième étape : définir des objectifs d entretien Particuliers Des pratiques à proscrire Des particuliers qui ont leur rôle à jouer

Première étape essentielle: connaître et comprendre ses pratiques Pour pouvoir se fixer des objectifs d entretien, il est indispensable de connaître parfaitement les pratiques de la commune en matière de désherbage : Quelles zones sont désherbées? Sont-elles désherbées chimiquement ou mécaniquement? A quelle fréquence sont-elles entretenues? Quels produits, quels matériels sont utilisés? Il s agit donc de réaliser un diagnostic complet permettant de faire un bilan critique des pratiques de la commune. A partir de là, un travail plus approfondi peut être réalisé pour limiter l utilisation des pesticides sur les espaces communaux. Deuxième étape: identifier les zones à risque dans la commune Afin d adapter les pratiques de désherbage au niveau de risque de transfert des polluants vers l eau, un classement des zones à entretenir doit être effectué. On distingue ainsi deux niveaux de risque : élevé et réduit, selon que la zone en question est proche ou non de l eau, est perméable ou imperméable ( ) (voir arbre de décision ci-dessous) Zone à désherber Proximité ou connexion à un point d eau Non connectée à un point d eau* Surface perméable Surface imperméable Absence d ornières / flaques d eau Présence d ornières / flaques d eau Risque REDUIT * Sont considérés comme points d'eau : les avaloirs, les caniveaux, les ruisseaux, les fossés dits circulants Il s agit donc de raisonner autrement en travaillant sur la notion de risque, c est la gestion différenciée des espaces où l entretien diffère en fonction des caractéristiques des zones concernées. Ce classement permet d aboutir au plan de Désherbage Communal (voir point 4.2)

Troisième étape: définir des objectifs d entretien Nous n avons pas tous la même vision du «propre» en milieu urbain : selon l œil que l on y porte, la repousse des adventices pourra être considérée comme gênante et dérangeante par endroit, alors qu elle pourrait très bien s intégrer dans un paysage déjà vert... Ceci est à mettre en corrélation avec le niveau d exigence de la collectivité. Au niveau de la collectivité, on parlera de définition des objectifs d entretien des espaces communaux. Cela signifie qu on définit à l avance : - les zones prioritaires en termes d entretien pour des questions culturelles, de sécurité ou d esthétisme: elles seront entretenues chimiquement et/ou mécaniquement selon le niveau de risque de la zone. Le niveau d exigence est élevé et l acceptation des «mauvaises herbes» est très limitée. - les zones secondaires en termes d entretien : elles seront entretenues quasi exclusivement de manière mécanique. Le niveau d'exigence est moins important et les repousses d'adventices y sont tolérées. Attention! Cela ne veut pas dire que la zone est délaissée! Un entretien minimal est réalisé pour maintenir la végétation spontanée rase. Appliquer une gestion différenciée des espaces ne permet pas d obtenir un paysage urbain exempt de toutes repousses, comme cela pouvait encore être le cas il y a quelques années... Il y a donc un verdissement progressif de nos trottoirs, bas de murs et autres parkings. Mais, si les repousses sont bien contrôlées, cela peut apporter à la commune un nouveau visage, bien moins inerte et plus naturel.

Des pratiques à proscrire Quoiqu il en soit, aujourd hui, des espaces exagérément jaunis par les produits chimiques choquent et dérangent... De plus, les pratiques de désherbage près de l eau peuvent être punies par la loi. Grille/avaloir Caniveaux Au-delà de l aspect inesthétique, un traitement réalisé sur talus entraîne progressivement son affaissement Rivière, fossés circulants

Des particuliers qui ont leur rôle à jouer DEVANT CHEZ EUX Il n est pas concevable que les particuliers se substituent aux services techniques communaux en traitant chimiquement devant chez eux. Les résultats ne seront que plus désastreux sur la qualité de l eau (surdosage notamment). La réglementation interdit aux collectivités de traiter près des caniveaux. La Charte de désherbage des espaces communaux demande également de ne plus traiter les zones à risque élevé, comme les enrobés, les goudrons, les pavés, où les risques de pollutions sont trop importants. Ainsi, ceux qui possèdent une maison avec «pignon sur rue», en bordure de trottoirs, en lotissement ou dans le bourg, se retrouvent souvent avec une zone verdissante devant chez eux. Les services techniques utilisent la plupart du temps des moyens manuels ou mécaniques pour entretenir ces lieux. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître les objectifs d entretien de votre secteur. DANS LEURS JARDINS Tout comme l entretien des espaces communaux, l entretien d un jardin et des pourtours d une habitation peut entraîner des pollutions des eaux par les produits chimiques de désherbage lorsqu ils sont utilisés sur des zones à risque élevé. Il faut donc savoir les repérer : toutes les zones connectées à un point d eau (grilles, fossé, plan d eau...) et toutes les zones imperméables (enrobé, dalles, pavés ) ne doivent subir aucun entretien chimique. Zones perméables = traitement possible Allées sablées, gravillonnées Zones imperméables = traitement interdit Dallage, goudron, enrobé... Zones connectées à un point d'eau = traitement interdit dans et à moins d un mètre Puits, fossés, avaloirs et grilles d évacuation