Schéma départemental de gestion cynégétique d Eure-et-Loir

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Schéma départemental de gestion cynégétique d Eure-et-Loir 2016-2022

Sommaire Introduction page 1 1 ère partie : Bilan du schéma départemental de gestion cynégétique 2009-2015 page 3 1. Suivi annuel du SDGC page 3 2. Bilan et évaluation du SDGC page 3 3. Bilan par enjeu page 4 3.1- Enjeu n 1 : la pratique de la chasse et la sécurité page 4 3.2- Enjeu n 2 : Le grand gibier et l équilibre agro-sylvo-cynégétique page 5 3.2.1 La gestion et la prévention des dégâts page 5 3.2.2 La gestion des habitats de la grande faune page 5 3.2.3 La gestion des populations de Cerf Elaphe page 6 3.2.4 La gestion des populations de Chevreuil page 6 3.2.5 La gestion des populations de Sanglier page 6 3.3- Enjeu n 3 : Le petit gibier et le développement des populations naturelles page 7 3.3.1 L organisation des territoires page 7 3.3.2La gestion des habitats de la petite faune page 7 3.3.3 La gestion des populations de Perdrix Grise page 7 3.3.4 La gestion des populations de Perdrix Rouge page 7 3.3.5 La gestion des populations de Faisan Commun page 8 3.3.6 La gestion des populations de Lièvre d Europe page 8 3.3.7 La gestion des populations de Lapin de Garenne page 8 3.3.8 La gestion des populations de Blaireau page 9 3.3.9 La gestion des populations de migrateurs page 9 3.4- Enjeu n 4 : Lutte contre la prédation et la déprédation page 9 3.5- Enjeu n 5 : Communication, formation et information des chasseurs et des non chasseurs page 10 4. Conclusion page 11 2 ème partie : La chasse en Eure-et-Loir en 2014- Etat des lieux page 12 I- La chasse en Eure-et-Loir page 12 I.1- Présentation du département page 12 I.2- La Fédération des chasseurs d Eure-et-Loir page 12 I.2.1 Organisation page 12 I.2.2 Missions page 12 I.2.3 Relations et partenariats page 13 I.2.3.1 Partenariat administratif page 13 I.2.3.2 Partenariat technique page 14 I.2.3.3 Partenariat politique page 14 I.3- Les chasseurs du département page 15 I.4- Les territoires du département page 16 I.5- Les modes de chasse du département page 19 I.6- Les formations liées à la pratique de la chasse page 19 I.6.1 Les formations dispensées par la fédération page 19

I.6.1.1- Formation au permis de chasser page 19 I.6.1.2- Formation à la chasse accompagnée page 20 I.6.1.3- Formation des piégeurs page 20 I.6.1.4- Formation pour la pratique de la chasse à l arc page 20 I.6.1.5- Formation à l examen initial de la venaison page 21 I.6.1.6- Formation des gardes particuliers page 21 I.6.2- le Brevet grand gibier page 21 I.6.3- La sécurité à la chasse page 22 I.6.4- Le suivi sanitaire page 22 II- Les habitats en Eure-et-Loir page 22 II.1- Le milieu agricole page 22 II.2- Le milieu forestier page 23 II.3- Les milieux protégés page 24 II.4- La fédération et l aménagement des habitats page 25 II.4.1- Les haies à vocation cynégétique page 26 II.4.2- Les jachères «environnement et faune sauvage» page 27 II.4.2.1- Intérêts des jachères «environnement et faune sauvage» page 27 II.4.2.2- Les différents types de jachères page 28 II.4.2.3- Les modalités de mise en place et de contractualisation page 29 II.4.3- Les cultures intermédiaires piège à nitrate page 29 II.4.4- La Trame Verte et Bleue page 30 II.4.5- La Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage page 31 III- Les espèces chassables en Eure-et-Loir page 32 III.1- Le petit gibier sédentaire de plaine page 33 III.1.1- La Perdrix Grise (Perdix Perdix) page 33 III.1.2- La Perdrix Rouge (Alectoris rufa) page 34 III.1.3- Le Faisan Commun (Phasianus colchicus) page 35 III.1.4- Le Lièvre d Europe (Lepus europaeus) page 37 III.1.5- Le Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus) page 39 III.1.6- Le Blaireau (Meles meles) page 39 III.1.7- La Belette (Mustela nivalis) page 40 III.1.8- L Hermine (Mustela erminae) page 40 III.1.9- La Marte (Martes martes) page 40 III.1.10- Le Geai des chênes (Garraulus glandarius) page 40 III.1.11- La Pie bavarde (Pica pica) page 40 III.2- Les espèces migratrices page 40 III.2.1- Les alaudidés et les turdidés page 41 III.2.2- Les colombidés page 41 III.2.3- La Caille des blés (Coturnix coturnix) page 42 III.2.4- Les limicoles : page 42 III.2.4.1- La Bécasse des bois (Scolopax rusticola) page 42 III.2.4.2- Les autres limicoles : page 42 III.2.5- Les anatidés et la Foulque macroule page 43 III.3- Le grand gibier page 46 III.3.1- Le Chevreuil (Capreolus capreolus) page 46

III.3.2- Le Cerf Elaphe (Cervus elaphus) page 48 III.3.3- Le Sanglier (Sus scrofa) page 49 III.4- Les espèces prédatrices et déprédatrices page 51 III.4.1- Présentation des espèces prédatrices et déprédatrices page 52 III.4.2- La destruction à tir des espèces prédatrices et déprédatrices page 53 III.4.3- la régulation par piégeage page 55 III.4.4- La régulation par déterrage page 56 IV- La chasse et la communication page 56 IV.1- Les moyens de communication externes page 56 IV.1.1- La presse quotidienne régionale, presses agricole et cynégétique page 56 IV.1.2- Fêtes de la Chasse et de la Nature page 56 IV.1.3- L éducation à l environnement et l accueil des scolaires page 56 IV.1.4- Le domaine de Chenonville page 57 IV.1.5- Les réseaux sociaux et l application smartphone page 57 IV.2- Les moyens de communication internes page 57 IV.2.1- La revue «La Chasse en Eure-et-Loir» page 57 IV.2.2- Le site internet fédéral page 57 IV.2.3- L intranet-espace adhérents page 58 Conclusion de la 2 ème partie page 59 3 ème partie : le projet cynégétique 2016-2022 page 60 Méthodologie et échéancier d élaboration page 60 Conformité du projet cynégétique page 61 Enjeu n 1 : la pratique de la chasse et la sécurité page 62 Enjeu n 2 : La gestion du grand gibier et l équilibre agro-sylvo-cynégétique page 64 Prévention et gestion des dégâts page 64 Les habitats de la grande faune page 65 Le Cerf Elaphe page 66 Le Chevreuil page 67 Le Sanglier page 68 Enjeu n 3 : La gestion du petit gibier et chasse durable page 70 Les habitats de la petite faune page 71 La Perdrix Grise page 72 La Perdrix Rouge page 73 Le Faisan Commun page 74 Le Lièvre d Europe page 75 Le Blaireau page 75 Le Lapin de Garenne page 76 Les Migrateurs page 77 Enjeu n 4 : La lutte contre la prédation et la déprédation page 78 Enjeu n 5 : la communication, la formation et l information des chasseurs et des non chasseurs page 79 Suivi et évaluation du projet cynégétique 2016-2022 page 80 Annexes du projet cynégétique page 81

Annexe n 1 : Les règles de sécurité de sécurité page 82 Annexe n 2 : Recommandation de codification de sonnerie page 84 Annexe n 3 : Cartographie des zones sensibles aux dégâts de grand gibier page 85 Annexe n 4 : Convention territoriale pour la protection préventive des récoltes agricoles contre les dégâts de grands animaux page 86 Annexe n 5 : Charte d agrainage page 90 Annexe n 6 : Carte des massifs «Cerf» page 92 Annexe n 7 : Bracelet de remplacement page 93 Annexe n 8 : Carte des massifs «Chevreuil» page 94 Annexe n 9: Carte des unités de gestion «Sanglier» page 95 Annexe n 10 : Composition et rôle du comité local de l unité de gestion «sanglier» page 96 Annexe n 11 : Le plan de gestion «sanglier» page 97 Annexe n 12 : Définition de l unité de gestion et des outils de gestion page 100 Annexe n 13 : Unités de concertation sur la gestion du petit gibier page 101 Annexe n 14 : Grille d attribution pour la perdrix grise et la perdrix rouge page 102 Annexe n 15 : Protocole de renforcement des population de perdrix grise page 103 Annexe n 16 : Cartographie des communes du Parc Naturel du Perche sur lesquelles les lâchers de tir de la perdrix rouge sont interdits page 107 Annexe n 17 : Convention annuelle de lâcher de tir de perdrix rouge page 108 Annexe n 18 : Cartographie des unités de gestion «Faisan Commun» page 109 Annexe n 19 : Plan de gestion départemental du Faisan Commun page 110 Annexe n 20 : Plan de gestion départemental du Lièvre d Europe page 113

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Introduction La loi du 26 juillet 2000 a confié aux Fédérations Départementales des Chasseurs l élaboration du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC). Il est mis en place dans chaque département et est établi pour une période de six ans renouvelable. Les schémas départementaux de gestion cynégétique (SDGC) constituent l outil central par lequel les fédérations départementales de chasseurs organisent l activité cynégétique. Ils ont été conçus par le législateur, pour donner au monde de la chasse le moyen de porter par lui-même, politiquement et techniquement, une vision de son activité dans le cadre général du développement durable de la société française. La vocation du SDGC est de gérer durablement le patrimoine cynégétique local, de participer à la préservation des milieux naturels, à l organisation et à l animation des structures cynégétiques, à l amélioration de la pratique de la chasse, à la formation et à l information des chasseurs. Le schéma départemental est un outil d orientation fonctionnel et légal qui vise à inscrire la chasse dans une perspective de développement durable des espèces et des espaces et contribue à la politique environnementale dans le département, en partenariat avec les acteurs de l espace rural. Selon les articles L.425-1 et L.425-3 du Code de l Environnement, le SDGC est élaboré en concertation notamment avec la Chambre d Agriculture, les représentants de la propriété privée rurale et les représentants des intérêts forestiers. Il est approuvé, après avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, par le Préfet qui vérifie, notamment, sa conformité aux principes de l article L420-1 du code de l environnement: «La gestion durable du patrimoine faunique et de ses habitats est d intérêt général. La pratique de la chasse, participe à cette gestion et contribue à l équilibre entre le gibier, les milieux et les activités humaines en assurant un véritable équilibre agro-sylvo-cynégétique. Le principe de prélèvement raisonnable sur les ressources naturelles renouvelables s impose aux activités d usage et d exploitation de ces ressources. Par leurs actions de gestion et de régulation des espèces dont la chasse est autorisée ainsi que par leurs réalisations en faveur des biotopes, les chasseurs contribuent à la gestion équilibrée des écosystèmes. Ils participent de ce fait au développement des activités économiques et écologiques dans les milieux naturels notamment dans les territoires à caractère rural». L approbation préfectorale du schéma départemental de gestion cynégétique le rend opposable aux chasseurs et aux sociétés, groupements et associations de chasse du département. Il constitue de ce fait, la réglementation des activités cynégétiques départementales. Parmi les dispositions du SDGC figurent obligatoirement : Les plans de chasse et les plans de gestion, Les mesures relatives à la sécurité des chasseurs et des non-chasseurs, Les actions en vue d améliorer la pratique de la chasse telles que la conception et la réalisation des plans de gestion approuvés, la fixation des prélèvements maximum autorisés, la régulation des animaux prédateurs et déprédateurs, les lâchers de gibier et les prescriptions relatives à l agrainage, Les actions menées en vue de préserver ou de restaurer les habitats naturels de la faune sauvage. - 1 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Le SDGC d Eure-et-Loir est élaboré selon le plan suivant : Un bilan de premier schéma départemental de gestion cynégétique 2009-2015 ; Un état des lieux de la chasse en Eure-et-Loir en 2014 ; Un projet cynégétique comprenant les enjeux, les objectifs à atteindre et les actions à mener en faveur de la chasse et de la gestion de la faune sauvage et de ses habitats. - 2 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Bilan du schéma départemental de gestion cynégétique 2009-2015 Le schéma départemental de gestion cynégétique d Eure-et-Loir a été approuvé par le Préfet du département le 19 février 2009. Il comprenait un état des lieux de la chasse en Eure-et-Loir et un projet cynégétique articulé autour de 47 objectifs et 182 actions répondant à cinq enjeux majeurs : - La pratique de la chasse et la sécurité - Le grand gibier et l équilibre agro-sylvo-cynégétique - Le petit gibier et le développement des populations naturelles - La lutte contre la prédation et la déprédation - La communication, la formation et l information des chasseurs et des non-chasseurs. Deux avenants sont venus compléter le document initial en 2009 et 2011. Le premier concerne la charte d agrainage. Il a pour objet de préciser le cadre de son application et la surface minimale des territoires rendant obligatoire la signature de cette charte. Le deuxième avenant précise les différentes règles de sécurité liées à la pratique de la chasse au grand gibier et au petit gibier. 1- Suivi annuel du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique : L ensemble des objectifs et des actions déclinés dans le schéma a fait l objet d un suivi par les commissions fédérales en charge de la gestion du grand gibier, du petit gibier, de la lutte contre la prédation et la communication. L enjeu sur la pratique de la chasse et la sécurité étant transversal a été suivi par l ensemble des commissions fédérales. Outre ce suivi, interne à la fédération, un bilan annuel de l état d avancement du schéma a été présenté, chaque année, en CDCFS. 2- Bilan et évaluation du schéma 2009-2015 : Un schéma réalisé à 75 %. Pour réaliser ce bilan la fédération des chasseurs a classé les 47 objectifs et 182 actions du schéma en fonction de leur degré de réalisation. Six objectifs comprenaient chacun qu une action, le bilan se fera donc sur la base de 188 actions. Quatre niveaux d évaluation ont été choisis : - Réalisé - Réalisé partiellement - En cours de réalisation - Non réalisé. - 3 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive 0 48 52 88 actions réalisées actions partiellement réalisées réalisation en cours actions non réalisées Sur l ensemble des six années 140 actions sur les 188 ont été réalisées entièrement ou partiellement, 48 actions n ont pas été réalisées dont 5 ont été purement abandonnées car ne faisant plus partie des priorités départementales. 120% Taux de réalisation par objectif 100% 80% 100%100% 95% 90% 88% 88% 86% 76% 75% 73% 73% 69% 60% 58% 57% 60% 50% 50% 40% 20% 0% Le taux de réalisation par objectif est hétérogène avec un niveau de réalisation optimal pour les espèces emblématiques du département et un niveau de réalisation médiocre pour la gestion des espèces migratrices. 3- Bilan enjeu par enjeu : 3.1- Enjeu n 1 : la pratique de la chasse et la sécurité Quatre objectifs et dix-huit actions étaient programmés pour cet enjeu : - Définir de bonnes pratiques cynégétiques et encourager leur développement, - Sensibiliser les chasseurs et les non chasseurs à la sécurité, - Favoriser et valoriser la diversité des modes de chasse, - Endiguer la baisse du nombre de chasseurs. - 4 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Seize actions sur les dix-huit retenues ont été réalisées dont la totalité des actions liées à la sécurité. Deux actions n ont pas pu être réalisées, il s agit : De l action n 14 : Promouvoir la chasse à l arc et la fauconnerie en milieu périurbain. Malgré la communication de la fédération au travers de sa revue sur l intérêt de ces deux modes de chasse dans la régulation de certaines espèces en milieu péri-urbain, la promotion auprès des collectivités n a pas été concrétisée. Il n en demeure pas moins que des interventions ponctuelles ont été réalisées par les chasseurs à l arc. De l action n 15 : Réaliser une étude socio-économique auprès des chasseurs. Cette action n a pas été réalisée car la mise en œuvre d une étude socio-économique requiert des compétences et un budget que la fédération des chasseurs n avait pas. Cette action a été reprise au niveau national et doit aboutir en 2015. Avec trois objectifs sur quatre atteints, le bilan de l enjeu n 1 est satisfaisant. L enjeu sécurité a été très largement partagé par les chasseurs. Les bonnes pratiques de chasse se multiplient. La sensibilisation des non-chasseurs aux règles de sécurité à respecter doit être améliorée et sera l un des enjeux du prochain schéma de gestion cynégétique. 3.2- Enjeu n 2 : le grand gibier et l équilibre agro-sylvo-cynégétique : Cet enjeu comportait trois volets, le premier sur la gestion et la prévention des dégâts, le deuxième sur la gestion des habitats et le troisième sur la gestion des populations de grande faune présentes en Eure-et- Loir. Huit objectifs et cinquante-et-une actions étaient programmés pour cet enjeu qui a été réalisé à 75 %. 3.2.1- La gestion et la prévention des dégâts : Deux objectifs et onze actions composaient ce premier volet. - Renforcer le dialogue et le partenariat avec le monde agricole, - Gérer et prévenir les dégâts. Huit des onze actions ont été menées. Trois actions n ont pas été réalisées. Il s agit du recours aux battues de régulation (ce dont la fédération des chasseurs se félicite), de la mise en place de zones de gagnage et de la participation des territoires de chasse à l indemnisation des dégâts en cas de refus des moyens de prévention. L échec de cette dernière action reflète les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des conventions de pose et d entretien des clôtures. Les actions de prévention des dégâts et de mise en place des clôtures, bien que réalisées, n ont pas apporté la satisfaction attendue. Le choix possible entre quatre conventions pour la pose et l entretien des clôtures a engendré un report systématique de responsabilité entre chasseurs et agriculteurs rendant inefficaces les moyens de prévention et les sanctions éventuelles en cas de refus ou de non-respect des conventions. Cette situation de blocage dans la mise en œuvre d une politique efficace de prévention des dégâts doit être résolue dans le cadre du futur schéma et conduire à la renégociation du système de convention. 3.2.2- La gestion des habitats de la grande faune : - 5 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Un objectif et sept actions étaient programmés pour ce volet. - Améliorer les actions en faveur des habitats de la grande faune. Seules deux actions ont pu être menées. La fédération des chasseurs a encouragé la mise en place de l ensemble des actions en faveur de l habitat de la grande faune mais elle ne dispose pas de la maîtrise du foncier agricole ou forestier. Sans la volonté des propriétaires, la mise en œuvre de ces actions d aménagement des territoires n aboutit pas et demeure de simples intentions. 3.2.3- La gestion des populations de Cerf Elaphe : Deux objectifs et douze actions composaient le volet sur la gestion de cette espèce. - Optimiser la gestion des populations de Cerf Elaphe - Eliminer les animaux échappés d enclos ou les espèces exogènes pour éviter toute dérive génétique. La totalité des actions arrêtées concernant la gestion des populations de Cerf Elaphe a été réalisée et devrait être reconduite à l identique dans la deuxième version du schéma départemental de gestion cynégétique. Tous les outils de gestion et de suivi de l espèce ont été mis en œuvre et les modalités de gestion administrative du plan de chasse qualitatif sont opérationnelles et satisfaisantes. 3.2.4- La gestion des populations de Chevreuil : Un objectif et huit actions constituaient le volet de gestion de cette espèce. - Optimiser la gestion des populations de Chevreuil. La totalité des actions arrêtées concernant la gestion des populations du Chevreuil a été réalisée et devrait être reconduite à l identique dans la deuxième version du schéma départemental de gestion cynégétique. Comme pour le Cerf Elaphe, tous les outils de gestion et de suivi de l espèce ont été mis en œuvre et les modalités de gestion administrative du plan de chasse qualitatif sont opérationnelles et satisfaisantes. 3.2.5- La gestion des populations de Sanglier : Deux objectifs et treize actions étaient programmés pour la gestion des populations de sanglier. - Optimiser la gestion des populations de sanglier, - Mettre en place un plan de gestion avec marquage. 70% des actions liées à la gestion du sanglier ont été réalisées. Parmi les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces actions figure le recueil des données de suivi de population. Le retour d information par le biais des cartes de prélèvement ne permet pas d optimiser la gestion de l espèce. Une nouvelle carte de prélèvement «sanglier» a été distribuée aux chasseurs pour la saison 2014-2015. L autre difficulté rencontrée concerne l extension du plan de gestion sanglier à d autres unités de gestion et ceci malgré des résultats probants sur les deux unités de gestion expérimentées. Le classement en espèce nuisible du sanglier ne doit pas empêcher la gestion de l espèce. - 6 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive 3.3- Enjeu n 3 : le petit gibier et le développement des populations naturelles : Trois volets composaient cet enjeu, le premier concernait l organisation des territoires, le deuxième la gestion des habitats et le troisième la gestion des populations de petite faune présentes en Eure-et-Loir. Vingt-six objectifs et quatre-vingt-deux actions étaient programmés pour cet enjeu qui a été réalisé à 75%. 3.3.1- L organisation des territoires Un objectif et six actions constituaient ce premier enjeu. - Faire cohabiter les territoires et les modes de chasse Les six actions ont été réalisées en fonction de la demande des territoires et des Groupements d Intérêt Cynégétique. Leur généralisation n a malheureusement pas pu être réalisée. 3.3.2- La gestion des habitats de la petite faune : Un objectif et onze actions étaient programmés pour ce deuxième volet. - Encourager les actions en faveur des habitats Huit actions ont été menées soit 73% de réalisation. La fédération des chasseurs a encouragé la mise en place de l ensemble des actions en faveur de l habitat de la petite faune mais elle ne dispose pas de la maîtrise du foncier agricole ou forestier. Sans la volonté des propriétaires, la mise en œuvre de ces actions d aménagement des territoires n aboutit pas. 3.3.3- La gestion des populations de Perdrix grise : Trois objectifs et huit actions constituaient ce volet de gestion de cette espèce. - Améliorer les connaissances sur les populations naturelles de Perdrix grise - Mettre en place une politique expérimentale de repeuplement à partir des souches issues du conservatoire de l ONCFS. - Etendre l interdiction de lâcher de perdrix grises de tir issues de souches d élevage à l ensemble du département. La totalité des actions a été menée. Compte tenu des résultats de l expérimentation de repeuplement à partir de souches issues du conservatoire de l ONCFS, les projets de repeuplement des territoires ont été abandonnés. Face au déclin des populations locales de perdrix grise, la fédération des chasseurs a entrepris, à partir de 2014 la mise en place d un conservatoire des souches naturelles de perdrix grise qui a pour vocation de produire des oiseaux de repeuplement. 3.3.4- La gestion des populations de Perdrix rouge : Deux objectifs et neuf actions étaient programmés pour la gestion de cette espèce. - Améliorer les connaissances sur les populations naturelles de Perdrix rouge. - Promouvoir les actions favorables au développement des populations de Perdrix rouge. - Encadrer la politique de lâchers de Perdrix rouge sur le département par le biais de convention. La totalité des actions et des objectifs a été menée. - 7 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive 3.3.5- La gestion des populations de Faisan Commun : Six objectifs et quinze actions constituaient le volet sur la gestion du Faisan commun. - Améliorer les connaissances sur les populations naturelles de Faisan commun. - Pérenniser les actions menées au sein des unités de gestion en faveur du repeuplement des territoires en faisan commun naturel. - Promouvoir la politique de repeuplement en faisan commun à de nouvelles unités de gestion - Adapter les prélèvements au sein de chaque unité de gestion. - Encadrer la politique de lâcher des faisans de tir au sein des unités de gestion. - Prévenir les éventuels dégâts aux cultures agricoles. Quatorze actions ont été menées sur les quinze prévues (94%). Seule l action : Impliquer les éleveurs de petit gibier dans la mise en place de la politique de repeuplement en faisan commun n a pas été réalisée. Les conditions imposées dans le schéma pour la mise en place d une zone en repeuplement en faisan commun (moins de 15% de surfaces opposées au projet) ne permettent plus de créer de nouvelles unités de gestion et d étendre cette politique à d autres territoires demandeurs. La fédération des chasseurs regrette cette situation de blocage qu elle a dénoncée à plusieurs reprises. Le développement des populations naturelles de faisan est une des réponses au déficit du petit gibier naturel de plaine. La mise en œuvre de nouveaux outils de gestion permettant ce développement est donc souhaitable. 3.3.6- La gestion des populations de Lièvre d Europe : Trois objectifs et neuf actions étaient programmés pour la gestion du Lièvre d Europe. - Améliorer les connaissances sur les populations de Lièvre d Europe. - Instaurer un plan de gestion «lièvre» sur l ensemble du département. - Accorder, pour la chasse à l arc, dans le cadre du plan de gestion, une prolongation de la chasse au lièvre jusqu à fin décembre. Huit actions sur neuf ont été réalisées -90% de réalisation. Seule la prolongation de la chasse au lièvre pour la chasse à l arc n a pas été mise en œuvre. Compte tenu de la mise en place tardive du plan de gestion départemental, la fédération a volontairement choisi de reporter au prochain schéma cet objectif. Elle a souhaité privilégier une mise en place progressive, harmonieuse et pédagogique de ce plan de gestion sur l ensemble du département. 3.3.7- La gestion des populations de Lapin de garenne : Deux objectifs et quatre actions composaient ce volet sur la gestion du lapin de garenne. - Améliorer les connaissances sur les populations de Lapin de garenne. - Encourager les gestionnaires de territoire à limiter les populations de lapin afin d éviter les dégâts aux cultures agricoles et forestières. - 8 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Aucune des actions prévues n a été réalisée par manque d implication des territoires pour une espèce considérée exclusivement comme nuisible. 3.3.8- La gestion des populations de Blaireau : Un objectif et deux actions étaient programmés pour la gestion de cette espèce. - Mieux connaître la dynamique des populations de Blaireau. Hormis les prélèvements issus de la vénerie sous terre, les données issues des prélèvements par la chasse font défaut. Il en est de même des données de répartition des terriers sur le département. 3.3.9- La gestion des populations de migrateurs : Six objectifs et seize actions étaient programmés pour ce volet sur la gestion des migrateurs. - Mettre en place un carnet de prélèvement départemental à toutes les espèces migratrices. - Améliorer les connaissances sur les différentes espèces de gibier d eau. - Mieux connaître l évolution des populations de migrateurs terrestres. - Mieux connaître l état des populations de Bécasse des bois. - Mieux connaître et contrôler les prélèvements de Bécasse des bois. - Gérer les milieux favorables à la Bécasse des bois. 50 % des actions ont été réalisées. La mise en place du carnet de prélèvement unique et sa diffusion à tous les chasseurs ont été arrêtées à mi-parcours par le manque de remontée des données et les imprécisions de ces dernières. La fédération nationale des chasseurs ayant lancé, au niveau national, une enquête sur les tableaux de chasse, la fédération des chasseurs a choisi de se référer à ces futures données, plus fiables et plus nombreuses que celles recueillies dans le département. Concernant le suivi des espèces la fédération des chasseurs et l ONCFS ont maintenu leurs actions de référencement dans le cadre des réseaux institués mais l extension de ces suivis à d autres territoires n a pas été réalisée par manque de moyens humains. Les actions en faveur de la Bécasse des bois ont été réalisées concernant le suivi de l espèce et la mise en place, au niveau national, d un prélèvement maximum autorisé (PMA). La diffusion du carnet de prélèvement a été faite à l ensemble des chasseurs sur les deux premières années de mise en œuvre. Le taux de retour de ces carnets est extrêmement faible de l ordre 20% et ne permet pas d avoir des données fiables sur les prélèvements effectués dans le département. Les actions arrêtées en faveur des habitats ne pouvant se mettre en place qu avec la volonté des propriétaires des territoires n ont pas été réalisées. 3.4- Enjeu n 4 : Lutte contre la prédation et la déprédation : Quatre objectifs et seize actions étaient programmés pour lutter contre la prédation et la déprédation. - Développer et inciter au piégeage et à la régulation. - 9 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive - Valoriser et développer tous les modes de régulation. - Mieux connaître l état et la dynamique des populations des espèces prédatrices et déprédatrices. - Répondre aux besoins des particuliers concernés par les nuisances des espèces prédatrices et déprédatrices. Treize actions ont été réalisées sur les seize retenues. Les actions non réalisées concernent la diffusion des coordonnées des piégeurs qui a été assurée par l association des piégeurs agréés d Eure-et-Loir et la réalisation de compte-rendu annuel sur les prélèvements par espèce. Le retour des prélèvements et des captures à la fédération des chasseurs n est pas systématique. Les informations collectées ne sont donc pas correctement exploitables. Il convient de prévoir dans le cadre du prochain schéma les modalités de retour des bilans de prélèvements sur les espèces nuisibles. 3.5- Enjeu n 5 : Communication, formation et information des chasseurs et des non-chasseurs : Cinq objectifs et vingt-deux actions étaient programmés pour cet enjeu. - Renforcer l offre de formation auprès des chasseurs et des gestionnaires de territoire - Faciliter l accès à l information pour les chasseurs et les gestionnaires de territoire. - Créer et développer une offre de tourisme cynégétique. - Optimiser la valorisation du centre cynégétique de Chenonville. Douze actions ont été réalisées sur les vingt-deux prévues. Ce faible taux de réalisation s explique par l abandon complet de l objectif prévoyant la création et le développement d une offre de tourisme cynégétique. Ce projet n ayant retenu l attention d aucun territoire, le conseil d administration n a pas souhaité le développer. L offre de formation destinée aux jeunes chasseurs n a pas connu le développement escompté par manque de territoires d accueil. Concernant la communication et l information vis-à-vis des chasseurs, l ensemble des actions a été conduit, voire dépassé avec la création du site intranet, des pages Facebook et Twitter, d une application Smartphone. Cependant la mise en place d outils de communication et d information sous forme de classeurs reste d actualité et devra être reconduite dans le prochain schéma. S agissant de la communication destinée au grand-public, le bilan est plutôt favorable avec cinq actions de menées sur les six prévues. Seule l organisation de journées découvertes pour le grand public n a pas été réalisée par faute de temps et de moyens humains. Avec la réhabilitation du site de Chenonville et le transfert du siège social de la fédération, le conseil d administration souhaite, à présent, orienter les actions de communication via l accueil des scolaires par la création d un parcours pédagogique (en cours de réalisation) et d une salle d exposition permanente (projet étudié et chiffré en attente de financement). - 10 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive 4- Conclusion : Le bilan de cette première version du schéma départemental de gestion cynégétique est satisfaisant. Le taux de réalisation des actions est bon et doit permettre la reconduction d une grande partie des objectifs et des actions. Les cinq enjeux demeurent d actualité et constitueront la trame de travail de la deuxième version. Les échecs et les non-réalisations vont devoir être discutés et étudiés par le monde cynégétique et ses partenaires afin d envisager les évolutions nécessaires à intégrer dans le cadre du prochain schéma départemental de gestion cynégétique. - 11 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive I La chasse en Eure-et-Loir La chasse en Eure-et-Loir en 2015 états des lieux I.1 Présentation du département : Le département d Eure-et-Loir, localisé au sud-ouest de la région parisienne, fait partie de la région Centre. D'une superficie de 593 200 hectares, l'eure-et-loir est le plus petit des six départements de la Région Centre. Il est traversé par deux principaux cours d eau, l Eure et le Loir. Son territoire est situé géographiquement dans le Bassin Parisien et s'étend sur son flanc ouest au pied du massif armoricain. Trois régions naturelles le caractérisent : --A l est et au sud, la Beauce qui constitue l essentiel du territoire de ce département. C est un plateau de faible altitude (130 à 200 m) avec très peu de vallées. C est une vaste plaine consacrée à la grande culture de céréales, colza et betteraves sucrières. Défrichée depuis le Néolithique, les arbres y sont aujourd hui rares dans un paysage très ouvert. Dans sa partie ouest se trouve le Dunois, il s étend de Châteaudun jusqu au nord du département du Loir-et-Cher. La Beauce est traversée par de grands axes de communication comme l autoroute A11, A10 et la ligne du TGV Atlantique. --Au nord, le Thymerais Drouais prolonge au nord la «campagne découverte» de la Beauce mais offre un paysage plus diversifié avec d importantes forêts. La forêt de Dreux est une des forêts les plus vastes du département. Région de terres labourables avec une proportion de prairies naturelles supérieures à celle de la Beauce, le Thymerais-Drouais est traversé par l Eure et par plusieurs de ses affluents. --A l ouest du département, le relief s élève et forme les collines du Perche. Cette région est parsemée de collines et vallons. Les bois et les prairies naturelles y sont encore nombreux. Plusieurs rivières, affluents de l Huisne et du Loir, arrosent le Perche. La commune de Senonches abrite une des forêts les plus importantes d Eure-et-Loir. La diversité de ces paysages permet à l Eure-et-Loir de disposer d un potentiel faunistique remarquable qui justifie d une activité cynégétique bien ancrée et diversifiée. I.2 La Fédération des Chasseurs d Eure-et-Loir : I.2.1 Organisation La Fédération des chasseurs d Eure-et-Loir (F.D.C.28) est une association agréée au titre de la protection de l environnement (article 40 de la loi du 10 juillet 1976), ses statuts sont fixés par arrêté du 27 juin 2001. La F.D.C.28 est régie par un conseil d administration, élu par l ensemble des chasseurs, composé de 15 membres. Ceux-ci sont répartis géographiquement dans tout le département et représentent les sociétés de chasse communales, les chasses privées et les différents modes de chasse. Le rôle de l administrateur est d être à l écoute des chasseurs de son secteur et de représenter leurs intérêts au sein de la Fédération des Chasseurs. Le conseil choisit, parmi ses membres, un bureau composé d un président, de deux vice-présidents, d un secrétaire, d un trésorier et d un trésorier adjoint. La Fédération emploie treize personnes réparties entre un service technique composé de huit techniciens spécialisés dans la gestion cynégétique et un service administratif. I.2.2 Missions de la Fédération - 12 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive La F.D.C. 28 a pour objet de participer à la mise en valeur du patrimoine cynégétique départemental et à la protection et à la gestion de la faune sauvage ainsi que de ses habitats. Elle assure la promotion et la défense de la chasse ainsi que des intérêts de ses adhérents. Elle apporte son concours à la prévention du braconnage. Elle organise la formation des candidats aux épreuves théoriques et pratiques de l examen pour la délivrance du permis de chasser. Elle organise également des formations ouvertes aux personnes titulaires du permis de chasser pour approfondir leurs connaissances de la faune sauvage, de la réglementation de la chasse et des armes. Elle conduit des actions d information, d éducation et d appui technique notamment à l intention des gestionnaires des territoires et des chasseurs. Elle coordonne les actions des associations communales ou intercommunales de chasse agréées. Elle conduit des actions de prévention des dégâts de gibier et assure l indemnisation des dégâts de grand gibier dans les conditions prévues par les articles L.426-1 et L.426-5 du Code de l Environnement. Elle élabore, en concertation avec les propriétaires, les gestionnaires et les usagers des territoires concernés, un Schéma Départemental de Gestion Cynégétique, conformément aux dispositions de l article L.421-7 du Code de l Environnement. La F.D.C. 28 peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits constituant une infraction aux dispositions du titre II du livre IV du Code de l Environnement et des textes pris pour son application et portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs, matériels et moraux qu elle a pour objet de défendre. I.2.3 Relations et partenariats : La gestion de la chasse, de la faune sauvage et des milieux naturels nécessite et oblige dialogue et concertation avec différents organismes. Ces relations sont de trois types ; administrative, technique et politique I.2.3.1 - Partenariat administratif : La gestion administrative s effectue en collaboration avec la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.). Les contacts réguliers permettent une gestion optimale de l ensemble des dossiers cynégétiques départementaux. La fédération des chasseurs et la DDT d Eure et Loir ont mis en place un système de gestion des plans de chasse «grand gibier» et «petit gibier» performant et efficace. Il est basé sur la numérisation des plans de chasse. Cette gestion s appuie sur une cartographie précise et détaillée des différents territoires. La numérisation permet d affiner la gestion du Plan de Chasse «Grand Gibier» qui nécessite la prise en compte de caractéristiques géographiques des territoires. De ce fait, elle rend les attributions plus équitables. D autre part, pour renforcer le dialogue et la concertation avec tous les acteurs locaux et départementaux de la chasse, plusieurs instances de concertation ont été mises en place. De la demande de plan de chasse à l attribution les différentes étapes de consultation et de concertation sont : - courant mars : réunions inventaires «chevreuil» pour l ensemble des massifs «chevreuil» - début avril : pré commission d évaluation de l enveloppe globale par massif, - fin avril : pré-commissions d attributions individuelles par territoire et par massif - début mai : commission d attributions - fin mai : expédition des arrêtés individuels (avec bilan/demande pour l année prochaine) par la DDT après validation par la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage. - 13 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive - fin juin : commission recours Le partenariat avec la DDT s étend également à d autres dossiers, comme la gestion des plans de chasse petit gibier, la gestion des dégâts de «grand gibier» ou le classement des espèces dites nuisibles. La D.D.T. est le premier partenaire de la F.D.C.28. Les instances de concertation et de dialogue mis en place entre les deux structures sont efficaces et permettent une bonne gestion des différents dossiers liés à la chasse. I.2.3.2 - Partenariat technique Cette gestion fait l objet de contacts réguliers avec l Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), l association des lieutenants de louveterie et l Office National des Forêts (ONF) ; Visant à optimiser la gestion de la faune sauvage et de ses habitats, ce partenariat se fait sous la forme d actions communes (comptage, baguage, suivi sanitaire, etc.) et de mutualisation des moyens humains. La fédération et l ONCFS assurent ensemble des missions de suivi et de gestion des populations (bécasse des bois, anatidés turdidés, colombidés, etc..). Les lieutenants de louveterie, associés dans la mise en place des plans de chasse «grand gibier», participent activement et efficacement à la régulation des espèces classées «nuisibles» par le biais de battues spécifiques (renards, corbeaux freux, corneilles noires, lapins de garenne) ou de battues administratives de régulation des populations de sangliers. Cependant, l effort de dialogue entre agriculteurs, chasseurs et administration évite la plupart du temps le recours à ces battues. Le partenariat avec l association Hommes et Territoires Créée en 1994 et agréée au titre de la protection de l environnement, l association «Hommes et Territoires» a pour objet de rechercher, de promouvoir et de mettre en place les solutions d'un développement durable pour l'agriculture et les territoires. Elle participe à l'amélioration de la biodiversité sauvage (ordinaire ou remarquable) et de ses habitats en lien avec le développement économique des territoires. Elle vise également à développer la biodiversité dans un objectif de valorisation pour l'agriculture (ex : développement des auxiliaires des cultures dans un but de gestion des bioagresseurs et de réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires, amélioration du cadre de vie et des paysages ), pour la chasse (accroissement des populations des espèces gibiers) et pour la société (amélioration du cadre de vie, services rendus par la nature...). La F.D.C est membre fondateur de l association et collabore depuis sa création à ses actions de préservation et de réhabilitation des milieux et plus particulièrement du milieu agricole. Le partenariat avec l association Hommes et Territoires s axe principalement depuis 2010 sur la gestion raisonnée des bords de champs. Réservoirs d adventices, de ravageurs les bordures de champs et de chemins sont souvent considérés comme des surfaces problématiques d un point de vue agronomique et leurs intérêts écologiques sont sous-estimés et méconnus. Hommes et Territoires et la F.D.C 28, dans le cadre d Agrifaune, s attachent à démontrer localement, suivis à l appui, que des bordures bien gérées sont favorables à la biodiversité et présentent un atout agronomique en abritant de nombreux auxiliaires de cultures, carabes, pollinisateurs. I.2.3.3 Partenariat et relations politiques : La F.D.C.28 fait partie du réseau des fédérations départementales des chasseurs. La fédération nationale des chasseurs représente les fédérations départementales dans les débats nationaux. Elle intervient dans les domaines de la réglementation et de la législation tant au niveau national - 14 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive qu européen. Elle coordonne les actions techniques et politiques des fédérations et orchestre la communication du réseau fédéral. La F.D.C. 28 adhère à la fédération régionale des chasseurs du Centre au même titre que les cinq autres fédérations de chasseurs de la région. La F.R.C. représente les six départements du niveau de la région Centre et des organismes socioprofessionnels. Elle est consultée, à ce titre, lors de l élaboration des politiques régionales et des documents d orientation (ORGFH, SRCE, etc.). Les partenaires institutionnels et politiques sont nombreux. Au niveau départemental, la F.D.C. 28 est l interlocuteur, du conseil général, de la chambre d agriculture, des syndicats agricoles et forestier, de l association des éleveurs de petit gibier, et l ensemble des associations cynégétiques départementales (L Association Départementale des Chasseurs de Grand Gibier, l Association Départementale des Chasseurs de Petit Gibier, l Association des Chasseurs de Gibier d Eau, le Club des Bécassiers, l Association des Jeunes Chasseurs, l Association de la Fauconnerie, la Vénerie, l Association des Piégeurs agréés, l Association des Gardes Chasse particuliers, l Association des Lieutenants de louveterie, les conducteurs de chien de sang (UNUCR), l Association de Recherche du Grand Gibier Blessé (ARGGB), l Association des déterreurs, l Association des Chasseurs à l Arc et l Association Gestion Et Faune Sauvage 28). Elle doit s assurer de la bonne gestion des espèces et des espaces tout en prenant en compte les attentes et les intérêts de l agriculture et de la forêt. Pour cela, les échanges sont nombreux. Du contact «terrain» entre agriculteurs et techniciens de la fédération, aux commissions départementales en passant par les réunions locales, la fédération des chasseurs tend à optimiser son partenariat avec la profession agricole. En six ans, elle a renforcé son partenariat avec la profession agricole au travers de la mise en place d une antenne départementale d Agrifaune. Le programme Agrifaune rassemble les acteurs des mondes agricole et cynégétique. Il contribue depuis 2006 au développement de pratiques agricoles favorables à la biodiversité en milieu rural. Les objectifs d'agrifaune sont de Favoriser la prise en compte de la faune sauvage au sein d'une agriculture performante. Contribuer au développement durable des territoires ruraux. Intégrer la biodiversité dans le tissu économique local des exploitations agricoles. Suivre les performances techniques, économiques et environnementales des exploitations agricoles du réseau. Promouvoir les références acquises grâce au réseau auprès des pouvoirs publics. Collaborer à l'élaboration des nouvelles politiques rurales. La fédération est associée aux politiques départementales de gestion des espaces naturels sensibles par le biais d une convention signée avec le conseil général. I.3 Les chasseurs du département Pour la saison 2013/2014, 15 327 chasseurs ont validé leur permis dans le département d Eure-et-Loir. Parmi eux 14086 ont validé un permis départemental ou national. 1241 chasseurs ont validé un permis temporaires de 3 ou 9 jours. - 15 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Evolutions du nombre de permis en Eure-et-Loir depuis 2013-2014 18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 16542 16390 16538 16533 16393 16208 1600 1483 15327 1405 1400 15939 15562 15503 15315 1218 1241 14988 14725 1200 14086 1035 1000 828 800 603 600 400 200 0 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014 validations annuelles validations totales validations temporaires 3 et 9 jours Sur la période de 2007-2008 à 2013-2014, la baisse moyenne du nombre de permis «annuels» (départementaux ou nationaux) est de -2% tandis que l évolution globale du nombre de validations (annuels et temporaires) n est que de -1.2 %. Cette tendance est commune à l ensemble des départements où les validations temporaires ont pris le pas sur les validations nationales ou bi-départementales. La saison 2013-2014 est marquée, aussi bien en Eure-et-Loir que dans le reste des départements français, par une baisse significativement plus forte des validations -4,3 % pour les validations annuelles, -5.4 % pour les validations temporaires. 2000 1500 Pyramides des âges des chasseurs ayant validé un permis pour la saison 2013-2014 1000 500 femmes hommes 0 Pour la saison 2013-2014, l âge moyen du chasseur Eurélien est de 53,4 ans contre 52,2 ans il y a six ans. Ce vieillissement est plus marqué chez les chasseurs de sexe masculin (53,6 ans) que chez leurs consœurs (44,7 ans). Les chasseresses représentent 2 % des effectifs des chasseurs du département. La typologie des chasseurs d Eure-et-Loir n est pas spécifique au département. Le vieillissement des chasseurs est une constante nationale comme la perte progressive et continue des chasseurs validant un permis. - 16 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive I.4 Les territoires d Eure-et-Loir : Le département d Eure-et-Loir est découpé en 8 pays cynégétiques établis selon les zones naturelles et les limites des communes : En septembre 2014, 2 439 territoires ont adhéré à la FDC 28. Ils se répartissent en : - 2030 territoires privés - 370 sociétés communales de chasse - 39 associations de chasse L Eure-et-Loir compte également deux associations communales de chasse agréées (ACCA). Les territoires de chasse peuvent s organiser sous forme de Groupement d Intérêt Cynégétique. Un G.I.C (association 1901) désigne un ensemble de détenteurs de droit de chasse ayant regroupé leurs territoires contigus dans une zone géographique déterminée et sur lesquels l exercice de la chasse reste indépendant. Un GIC a pour but de mettre en œuvre des règles communes de gestion sur des espèces de petit gibier (perdrix, faisan, lièvre ). - 17 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive L organisation cynégétique des territoires en Groupements d Intérêt Cynégétique (GIC) est prédominante en Eure-et-Loir. En 2014, le département compte 83 G.I.C. Pour défendre les intérêts des chasseurs et des différents modes de chasse présents dans le département différentes associations spécialisées ont été créées dans le département. Elles sont associées aux travaux de la fédération des chasseurs d Eure-et-Loir. Il s agit de : - L association des chasseurs de grand gibier d Eure-et-Loir - L association des chasseurs de petit gibier d Eure-et-Loir - L association des piégeurs agréés d Eure-et-Loir - L association des gardes particuliers d Eure-et-Loir - 18 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive - L association de la vénerie sous terre d Eure-et-Loir - L association des chasseurs à l arc d Eure-et-Loir - L association des jeunes chasseurs d Eure-et-Loir - La section départementale du club national des bécassiers - L association des chasseurs de gibier d eau d Eure-et-Loir - L association pour l avenir de la chasse aux chiens courants, section d Eure-et-Loir - L association Piqu Harville pour la promotion de la chasse au chien courant - Gestion et faune sauvage 28 - L association des fauconniers autoursiers d Eure-et-Loir - L association des lieutenants de louveterie d Eure-et-Loir - L union nationale des utilisateurs de chiens de rouge section d Eure-et-Loir - L association des sonneurs d Eure-et-Loir. I. 5 Les modes de chasse en Eure-et-Loir : Tous les modes de chasse ou presque sont pratiqués en Eure-et-Loir : - la chasse à tir en battue (petit et grand gibier) est le mode de chasse le plus répandue dans le département. Si l utilisation de chiens est fréquente, la poussée silencieuse se développe. - la chasse à tir à l approche et l affût du grand gibier qui permet d effectuer des tirs d'été et de sélection. - la chasse aux chiens courants, pratiquée sur tout le département, s adresse aussi bien au grand gibier qu au petit gibier à poil (renard, lièvre ). - la chasse au chien d arrêt, méthode traditionnelle de chasse au petit gibier (notamment à plumes) se pratique devant soi individuellement ou en groupe. - la chasse à la Billebaude, appelée aussi «à la botte», le chasseur parcourt son territoire en explorant les sites favorables, avec ou sans chien, et tire le gibier qu il lève (petit gibier, gibier d eau) - la chasse à la passée du gibier d eau ou d espèces comme les pigeons se pratique en Eure-et-Loir sur les plans d eau ou en limite forestière. - la chasse à l arc attire chaque année de nouveaux adeptes. Rappelons que la chasse à l arc nécessite le suivi préalable d une formation spécifique en plus du permis de chasser. - La vénerie : la grande vénerie est représentée, par un équipage qui découple sur le Cerf. Un équipage découple sur le lièvre. La vénerie sous terre compte une trentaine d équipages. - La chasse au vol : seuls quelques passionnés perpétuent cet art en l Eure-et-Loir I. 6 Les formations liées et la pratique de la chasse : I.6.1 Les formations dispensées par la fédération I.6.1.1 Formation à l examen du permis de chasser La Fédération assure la gestion administrative et la formation en vue de l examen du permis de chasser. La formation est composée de cours théoriques et pratiques obligatoires. En moyenne, six sessions d examen sont organisées par an. La formation théorique se déroule sur le domaine de Chenonville, une journée complète, le samedi ou parfois en semaine. Lors de cette journée de formation théorique, les thèmes suivants sont abordés : - Connaissance de la chasse en France : organisation de la chasse, législation, armes et munitions, sécurité et modes de chasse ; - Connaissance des espèces et de leur gestion : espèces chassables (gibier sédentaire de plaine et de bois, gibier de passage, gibier d eau et gibier de montagne) et protégées (mammifères, oiseaux aquatiques et oiseaux non aquatiques) ; - 19 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive - Questions éliminatoires ; - Examen blanc. La formation théorique est complétée par une formation pratique se déroulant à Brou au terrain «Vouzelaud». Elle est composée de cinq ateliers : - maniement individuel des armes en salle ; - évolution sur le parcours avec franchissement d obstacles ; - parcours de chasse à tir à blanc (3 ateliers) ; - la fosse (tir réel) (7 plateaux) ; - tir au sanglier courant/battue grand gibier (tir à la carabine) A l issue de ces deux formations obligatoires, le candidat est convoqué à un examen unique. Pour être reçu, il doit obtenir seize bonnes réponses minimum sur vingt-et-un et ne pas avoir fait d erreur sur les questions éliminatoires. En cas d échec, le candidat a la possibilité de se représenter à l examen de la session suivante. Depuis 2003, 237 personnes s inscrivent, en moyenne chaque année, au permis de chasser. Evolution du nombre de candidats inscrits au permis de chasser depuis 2003 300 250 200 150 100 50 0 262 270 254 266 223 216 224 222 227 246 220 215 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Le taux moyen de réussite à l examen est de 80% pour l épreuve pratique et de 84 % pour l épreuve théorique. Depuis 2014, l examen est unique. I.6.1.2 Formation à la chasse accompagnée La chasse accompagnée, mise en place depuis 2004, permet de s initier à la chasse, avec une arme pour deux, dès l âge de 15 ans et gratuitement pendant un an après une formation pratique, aux côtés d un parrain détenteur du permis de chasser depuis plus de 5 ans, validé pour l année en cours. La formation pratique est identique à la formation pratique de l examen du permis de chasser. Depuis 2004, 350 candidats ont été formés avec en moyenne 32 nouveaux chasseurs accompagnés par année. I.6.1.3 Formation des piégeurs La Fédération organise régulièrement des stages de formation de piégeurs agréés. Ceux-ci ont lieu à Chenonville et durent deux jours. Le programme porte sur la biologie des espèces prédatrices, la connaissance du matériel, la réglementation du piégeage et les techniques de capture. Les cours théoriques sont complétés par une formation pratique sur le terrain. Le personnel de la Fédération est au service des adhérents pour les tenir informés des changements pouvant intervenir dans le piégeage (changements d ordre juridique et changements de matériels). Depuis 2004 la fédération a formé 668 piégeurs agréés. I.6.1.4 Formation pour la pratique de la chasse à l arc - 20 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Cette formation a été instaurée par arrêté ministériel en date du 15 février 1995, et modifiée le 7 février 2003, au moment de la légalisation de ce mode de chasse. Pour pouvoir chasser à l arc, le candidat doit être titulaire du permis de chasser et suivre une formation obligatoire dispensée par la Fédération depuis 2006. Une journée de stage est organisée chaque année à Chenonville. En Eure-et-Loir, depuis 1996 ce sont 325 chasseurs qui ont été formés à la chasse à l arc. Cette pratique connait un essor auprès des chasseurs qui sont désormais une trentaine chaque année à s initier. I.6.1.5 Formation à l examen sanitaire de la venaison L arrêté sur l hygiène de la venaison, qui retranscrit les règlements européens, est applicable depuis le 1 er juillet 2007 en ce qui concerne la traçabilité du gibier. Depuis fin 2007, la Fédération assure, la formation des responsables de chasse aux examens sanitaires en vue de la cession de la venaison des grands animaux. La formation se déroule en trois parties : --Une première partie (obligatoire) concernant la législation applicable. --Une deuxième partie (obligatoire) au cours de laquelle sont abordés : - Les techniques d éviscération du grand gibier (les bonnes pratiques et les gestes à ne pas faire) ; - L examen initial du gibier sauvage : exemples en images d organes rouges sains (trachée, œsophage, poumon, foie, cœur) et de carcasses conformes de ruminants et de suidés ; puis les anomalies sur organes et sur carcasses de ruminants, suidés, lagomorphes et oiseaux. --Et une troisième partie (non obligatoire) sur la manipulation d organes rouges. A l issue de cette formation, la personne formée est apte à assurer sur son territoire l examen initial de la venaison en vue de la cession à un établissement public ou privé. Depuis 2007, 435 personnes ont suivi la formation à l examen sanitaire de la venaison. I.6.1.6 Formation des gardes particuliers La formation, destinée aux gardes particuliers en vue de leur agrément, en application du décret et de l arrêté du 30 août 2006, se déroule sur trois demi-journées obligatoires (18 h). Le programme de la formation est le suivant : - Notions juridiques de base ; - Droits et devoirs du garde particulier ; - Déontologie et techniques d intervention ; - Notions d écologie appliquées à la protection et à la gestion du patrimoine faunique et de ses habitats ; - Réglementation de la chasse ; - Connaissances cynégétiques nécessaires à l exercice des fonctions de garde-chasse particulier ; - Conditions de régulation des espèces classées nuisibles. I.6.2 Le Brevet Grand Gibier de l Association Départementale des Chasseurs de Grand Gibier : En Eure-et-Loir, depuis 1995, l Association Départementale des Chasseurs de Grand Gibier organise, tous les ans, des séances de formation suivies d un examen que plus de 700 candidats ont passé avec succès. Le brevet Grand Gibier comporte deux épreuves : une épreuve de tir sur cible fixe et sanglier courant, au stand de l Armurerie Vouzelaud, et une épreuve théorique de contrôle de connaissances. - 21 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive I.6.3 La sécurité à la chasse La F.D.C.28 a fait de la sécurité à la chasse un enjeu majeur lors de la mise en œuvre du 1 er schéma départemental de gestion cynégétique. Des mesures et des consignes de sécurité ont été diffusées à tous les chasseurs et organisateurs de chasse afin qu ils respectent les règles imposées par la loi et pratiquent leur loisir dans les meilleurs conditions de sécurité possibles tout en respectant l ensemble des utilisateurs de la nature. La F.D.C.28 propose aux territoires de chasse des panneaux de signalisation des chasses en cours afin de faciliter l information auprès des non chasseurs notamment en forêts domaniales. I.6.4 Le suivi sanitaire Créé en 1986 par l Office National de la Chasse, le réseau SAGIR est le système de surveillance sanitaire de la faune sauvage nationale. Son premier objectif est la mise en évidence des principales causes de mortalité de la faune (épizooties, intoxications ) afin de proposer des mesures pour éliminer ou en réduire l impact. Le réseau SAGIR est basé sur un partenariat entre les Fédérations Départementales des Chasseurs, les Laboratoires Départementaux d Analyses ou les Laboratoires Vétérinaires Départementaux (LDA/LVD), l Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA-Nancy), des laboratoires spécialisés et l ONCFS. En cas de découverte d un animal mort ou mourant, si le cas est justifié, la fédération se charge d acheminer celui-ci vers le laboratoire régional d analyses vétérinaires pour effectuer une autopsie. Les résultats du laboratoire sont renvoyés à la fédération qui les communique au territoire concerné et le cas échéant à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des personnes. Chaque année, la F.D.C.28 fait procéder à l autopsie et à l analyse d une trentaine d animaux (lièvre, perdrix, faisan, chevreuil, pigeon, etc.). II Les milieux naturels d Eure-et-Loir: II.1- Le milieux agricole : L'agriculture occupe une place importante en Eure-et-Loir. La surface agricole utile s'étend sur 454 350 hectares et occupe 77 % du territoire du département. La surface agricole est constituée à 96 % de terres arables expliquant l orientation très marquée de l agriculture d Eure-et-Loir vers les productions de céréales, d oléagineux et de protéagineux. Cette particularité ancienne s est accentuée au cours des 25 dernières années. Les superficies gagnées sur les surfaces toujours en herbe ont permis d accroître les terres labourables d environ 13 000 ha. L Eure-et-Loir ne comptait, en 2013, plus 14 900 hectares de surface toujours en herbe, localisés principalement dans les huit cantons du Perche et du Faux-Perche qui concentrent les trois-quarts de ces superficies. Dans ces cantons, l agriculture s est, progressivement orientée vers la céréaliculture. Malgré ce recul important, les prairies y représentent encore en moyenne 12 % de la SAU, soit une proportion trois fois plus importante que sur l ensemble du département. Cette spécialisation de l agriculture au détriment de la polyculture-élevage a eu pour conséquences l intensification des pratiques agricoles, l agrandissement des parcelles avec disparition des éléments fixes du paysage et des espaces non cultivés. - 22 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive L évolution de l agriculture et de ses pratiques a un impact direct sur la régression des aires de répartition et des densités de la petite faune sédentaire de plaine et notamment pour les espèces perdrix et caille mais également pour des espèces protégées comme l œdicnème criard. Pour tenter de contrebalancer cette évolution inéluctable de l agriculture, la F.D.C.28 a mis en œuvre depuis 1994 une politique volontariste d aménagement du territoire en proposant aux agriculteurs différents contrats d implantation de jachères faunes sauvages (type «classique», «fleuries», «mellifères»), de cultures intermédiaires piège à nitrates, de création de bandes enherbées et de zone de ressuyage, ou d entretien de zones favorables afin d optimiser les conditions d accueil des territoires signataires. A cela c est ajoutée une politique de réimplantation de haies, menée conjointement avec le conseil général. Leader national en surfaces aménagées pour la faune sauvage, l Eure-et-Loir a malgré tout subi de plein fouet les modifications réglementaires de la politique agricole commune et notamment la suppression du gel obligatoire des terres passant de près de 4 000 hectares aménagés à moins de 2 200 ha en 2014. Cette réduction importante des surfaces aménagées impacte directement les densités de populations de la petite faune sédentaire de plaine. L aménagement des territoires agricoles est un enjeu majeur pour la préservation des populations de petit gibier de plaine et pour le devenir de la chasse en Eure-et-Loir. II.2- Le milieu forestier : Avec un peu plus de 72.000 ha boisés, l Eure-et-Loir est le département le moins boisé de la région Centre. Cependant, il est celui qui a vu cette surface boisée le plus progresser en 15 ans (+ 7 %), essentiellement grâce aux forêts privées (+ 8 %). En Eure-et-Loir 86 % de la forêt est privée et 14 % domaniale. Les forêts domaniales du département sont celle de Dreux, Senonches, Montecôt et Châteauneuf. 66% des propriétaires de forêt détiennent moins de 4 hectares. Malgré sa faible surface boisée, l'eure-et-loir se caractérise par la large prédominance des feuillus. Les mélanges futaie feuillue-taillis restent majoritaires. Les futaies régulières occupent une place plus importante que celle observée en moyenne dans la région. Ce chiffre est d'autant plus remarquable qu'il concerne essentiellement les feuillus et les peuplements adultes. La proportion de futaie a plus que doublé en 15 ans, voire triplé pour la forêt privée. Le département «le plus feuillu» de la région est couvert à 80 % de Chêne. La forêt a toujours joué un rôle de refuge pour le grand gibier. Elle a aussi un rôle alimentaire qui peut être à l origine de dégâts par écorçage ou abroutissement. En cas de boisement mono spécifique ou peu varié, la disponibilité alimentaire moindre peut entraîner un déplacement des problèmes de dégâts sur les zones agricoles périphériques. Assez peu d espèces de petit gibier sont strictement inféodées aux milieux forestiers, à l exception de la bécasse des bois. Le rôle multifonctionnel des forêts (économique, écologique et social), dans le cadre d une gestion durable, est le principe fondateur de la loi d orientation forestière de 2001, rappelé dans les orientations régionales forestières. Dans ce contexte, plusieurs menaces pèsent sur le fonctionnement des milieux forestiers : - artificialisation des boisements, entraînant une perte d hétérogénéité - activité cynégétique trop faible engendrant des phénomènes de concentration de grand gibier - forte fréquentation en période de reproduction de la faune sauvage. - 23 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive L enjeu est d essayer d en réduire l impact, en concertation et en partenariat avec les gestionnaires forestiers, dans un souci de compréhension et de respect des intérêts de chacun. Ceci afin de tendre vers un équilibre sylvo-cynégétique, entre les populations de cervidés, les peuplements forestiers dont l avenir et la qualité ne sauraient être compromis, et le maintien de la diversité des milieux. II.3- Les milieux protégés : Le département d'eure-et-loir est concerné par six sites Natura 2000, dont quatre au titre de la directive "Habitats, faune flore", et deux au titre de la directive "Oiseaux". Cf carte Arc forestier du perche d Eure-et-Loir 522 ha SIC Cuesta cenomanienne du perche d Eure-et-Loir 350 ha SIC Vallée de l Eure de Maintenon à Anet et vallons affluents 752 ha SIC Vallée du Loir et affluents aux environs de Châteaudun 1 310 ha SIC Beauce et vallée de La Conie 71 753 ha (1) ZPS Forêts et étangs du Perche 47 681 ha (2) ZPS (1) 96% en Eure-et-Loir et 4% dans le Loiret - (2) 45% en Eure-et-Loir et 55% dans l Orne - 24 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive II.4- La fédération des chasseurs et l aménagement des milieux : La petite faune de plaine est très dépendante de l activité agricole. Outre les conditions météorologiques, les interventions humaines peuvent avoir de graves conséquences sur la survie et la dynamique de ces populations. Ces destructions peuvent être directes comme celles engendrées par les récoltes ou les labours. Mais d autres sont plus insidieuses, comme la banalisation des paysages, l augmentation parcellaire, la monoculture, la régression des surfaces herbagères. L emploi des produits - 25 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive phytosanitaires, en diminuant les ressources alimentaires de l avifaune de plaine, a également un effet direct sur la mortalité et la survie des poussins. Pour remédier à cela, la fédération des chasseurs s investit depuis plus de 15 ans dans l aménagement des territoires afin de recréer des zones de nidification ou de survie. Profitant des contraintes imposées par la politique agricole commune en matière de gel des terres, la fédération a encouragé l implantation de jachères environnementales faune sauvage. Les personnels techniques, sont au service des adhérents pour les conseiller sur les meilleures réalisations à mettre en place sur leurs territoires. Les différentes actions possibles peuvent concerner la mise en place d un réseau d agrainage, l exploitation rationnelle des jachères, l implantation de cultures à gibier, de bandes de maïs, de haies et boqueteaux à vocation cynégétique. II.4.1 Les haies à vocation cynégétique Afin de créer des ruptures au sein des parcelles et de faciliter le retour de la biodiversité au sein des territoires, la fédération s investit techniquement et financièrement dans la création de haies basses tiges à vocation cynégétique. A ce jour, plus de 263 kilomètres de haies cynégétiques ont été implantées. Evolution du linéaire de haies implantées en m 300000 250000 200000 150000 100000 50000-136 190 2004200520062007200820092010201120122013 263 233 Composition et intérêts écologiques de ces haies : Initialement l implantation des haies se concentrait géographiquement au sein des unités de gestion. Les contraintes réglementaires liées à la politique agricole commune et à l obligation de mettre en place des surfaces en équivalent topographique ont encouragé les agriculteurs Beaucerons à implanter des haies plutôt que de semer des jachères. Face à l engouement sollicité, la F.D.C a limité à 20 km annuel le linéaire de haies entre 2010 et 2014. Ces haies composées d un mélange d une vingtaine d essences arbustives basses plantées sur trois rangs ont pour but de fournir à la petite faune de plaine des couverts, des zones de nidification et d alimentation et de morceler le paysage sans le dénaturer. En outre, elles sont : --Un couvert et des zones refuges permanentes : au pied de la haie, les espèces gibier se trouvent en sécurité. --Une source de nourriture diversifiée : les baies de sorbier, viorne, prunellier et d aubépine font le régal des faisans, merles et grives et de nombreuses espèces non chassables. Les poussins des gallinacés trouveront leur nécessaire d insectes dans leurs premières semaines de vie. - 26 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive --Un site de reproduction : l ourlet de la haie est souvent un couvert de graminées que les gallinacés privilégient pour faire leur nid. La structure de la haie apporte un repère de nidification. --Un rôle hydrologique : elles freinent le ruissellement et facilitent l infiltration de l eau. Elles contribuent au maintien du sol en limitant l érosion. --Un rôle climatique : elles freinent l air sur une longueur de 15 à 20 fois leur hauteur. --Un rôle social : elles constituent un des composants essentiels du paysage et garantissent un cadre de vie de qualité. La fédération assiste le demandeur dans ses démarches techniques et dans l élaboration des dossiers de demandes de subventions. La fédération assure le suivi administratif des dossiers et finance à hauteur de 60% ces travaux. Le conseil général d Eure et Loir apportait jusqu en 2014 son soutien en versant une subvention de 0,8 du mètre linéaire. II.4.2 Les jachères «environnement faune sauvage» : Dans la foulée de la réintroduction en 1992, par obligation réglementaire, de la pratique du gel des terres sur une partie significative des surfaces agricoles européennes, les fédérations de chasseurs ont débuté en France, dès 1993, un travail de valorisation de ces parcelles gelées, dans l objectif de les rendre plus favorables, par une gestion appropriée, de la faune sauvage. C est ainsi qu ont été créée les jachères environnement et faune sauvage. L Eure-et-Loir a été, dès le début de la mise en place du gel obligatoire, le premier département français en surfaces implantées en JEFS. Evolution de la surface départementale implantée en JEFS 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 3943,8 2192,4 1883,7 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 La suppression du gel obligatoire depuis 2008 a considérablement diminué les surfaces implantées en JEFS. Cependant, la mise en place de jachères volontaires demeure possible, ces surfaces pouvant être comptabilisées dans les surfaces en équivalent topographique beaucoup d agriculteurs ce sont reportés sur des JEFS de type mellifères dont l équivalence en SET était double des autres. En 2014 l Eure-et-Loir comptabilisait 2192 hectares de jachères environnement faune sauvage. II.4.2.1 Intérêts des jachères «environnement faune sauvage» Intérêts faunistiques et écologiques - 27 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Les parcelles en jachères faunistiques permettent la restauration des populations de vers de terre car le sol est moins travaillé et l utilisation de produits phytosanitaires et d engrais est diminuée, voire absente. La mise en place des cultures faunistiques est favorable au développement de l entomofaune qui bénéficie non seulement aux espèces gibiers mais aussi à tout le cortège des insectivores. L implantation de jachères faunistiques a de nombreux impacts sur l environnement et sur l ensemble de la faune sauvage : - Augmentation des ressources trophiques et d abris voisins ; - Augmentation de sites favorables à la nidification ; - Augmentation du taux de survie des adultes (moins de prédation) et des jeunes (moins de prédation et une source de nourriture en insectes importante) ; - Augmentation de la diversité spécifique (insectes, oiseaux, mammifères) ; - Diminution de la mortalité accidentelle par le matériel agricole ; --Réduction des dégâts aux cultures (en particulier des grands animaux par la mise en place judicieuse de parcelles cultures faunistiques dans les zones sensibles). Intérêts agronomiques, économiques et sociologiques La mise en place de cultures faunistiques permet de limiter la diminution du taux de matières organiques des sols ainsi que les processus d érosion et de ruissellement de surface. Les mélanges implantés permettent de diminuer les risques de lixiviation des nitrates grâce à des phénomènes d absorption et de rétention de l azote du sol. La minéralisation des éléments nutritifs pour les plantes et la rétention de l eau en période de sécheresse sont améliorées grâce à l activité de la microfaune du sol qui est plus abondante dans les jachères. De plus, la mise en culture faunistique peut réduire la poussée d adventices sur les parcelles et éviter leur salissement. Ces cultures abritent aussi une grande variété d insectes auxiliaires important pour les agriculteurs dans la lutte contre certains insectes parasites ou ravageurs ou contre certains pathogènes des plantes cultivées. II.4.2.2 Les différents types de jachères «environnement faune sauvage» présents dans le département La fédération départementale des chasseurs propose à ses adhérents plusieurs types de jachères «environnement faune sauvage»: --La jachère faune sauvage classique : à base de graminées choisies parmi les plantes autorisées par la politique agricole commune. Elle doit être mise en place avant le 1 er mai et restée implantée jusqu au 30 septembre. Ce contrat permet d éviter les entretiens mécaniques des parcelles pendant la période de nidification des oiseaux. --La jachère faune sauvage adaptée ou cultures à gibier : autorise l implantation d un couvert à base de céréales, oléagineux ou protéagineux sur des parcelles déclarées en gel au titre de la PAC. L exploitant s engage à implanter un mélange de 2 à 3 céréales (sauf pour la luzerne et le choux qui peuvent être implanté pur) qui doit rester en place jusqu à l hiver suivant (15 janvier). Ces jachères permettent de garantir un couvert protecteur la faune sauvage pendant l hiver. --La jachère fleurie : support agréable pour l œil et intéressant pour les insectes, elle doit être implantée en un lieu visible du public, au bord d un chemin ou d une route. Le couvert doit rester en place jusqu au 30 septembre. Cette jachère en permettant le développement de l entomofaune favorise la faune sauvage tout en améliorant la qualité des paysages --La jachère mellifère : le monde de la chasse, soucieux de la biodiversité et du développement des populations d insectes nécessaires à l avifaune de plaine, développe depuis huit ans des jachères de type mellifère. Composées de mélanges favorables au développement des insectes - 28 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive pollinisateurs, ces jachères doivent rester en place jusqu au 15 octobre. Leur impact sur la faune sauvage est plus favorable que la jachère fleurie. --La jachère protection des cultures contre les risques de dégâts de gibier : destinée à créer de zones tampon de gagnage pour les grands animaux entre les massifs boisés et les cultures, elle doit rester en place jusqu au 15 avril ; une clôture électrique doit être mise en place simultanément. Cette jachère «protection des cultures» doit jouer un rôle de premier plan dans la prévention des dégâts aux cultures agricoles. II.4.2.3. Les modalités de mises en place et de contractualisation des jachères «environnement faune sauvage» : Chaque année, la mise en place de ces jachères «environnement faune sauvage» fait l objet de signature de conventions spécifiques entre la DDT, la chambre d agriculture, la fédération des chasseurs. Chaque parcelle engagée en jachère «environnement faune sauvage» fait l objet d un contrat tripartite annuel entre l exploitant agricole, le détenteur du droit de chasse et la fédération des chasseurs. La fédération des chasseurs subventionne la mise en place de ces contrats (cf tableau). Le budget consacré par la fédération à ces actions d aménagement du territoire s élève à 135 000 par an. Subventions Classique Adapté Fleuri Mellifère FDC 40 /ha 150 /ha 80 /ha 80 /ha Détenteur du droit de chasse 40 /ha 80 /ha 80 /ha Majoration par unité supplémentaire Montant total annuel maxi / Ha 2.50 /ha 7.50 /ha 4.50 /ha 4.50 /ha 125 /ha 225 /ha 232 /ha 232 /ha Le nombre de contrats et les surfaces des différents types de jachères, pour l année 2014, sont précisés dans le tableau ci-dessous : Types de jachères Nombre de contrats Surface (ha) Jachère faune sauvage classique 444 1 086 Jachère faune sauvage adaptée 259 512 Jachère fleurie 17 5 Jachère mellifère 86 129 II.4.3 Les cultures intermédiaires piège à nitrate» : Les cultures intermédiaires pièges à nitrate (CIPAN) répondent, sur le plan réglementaire, à un objectif environnemental de protection de la qualité de l eau contre la pollution par les nitrates d origine agricole. Implantées entre deux mises en cultures (entre juillet et septembre), ces cultures fixent l azote excédentaire du sol, évitant son lessivage vers les nappes phréatiques. Les CIPAN constituent donc un outil agronomique très intéressant dans une démarche d agriculture durable (protection et structuration du sol, amélioration de sa fertilité, de la vie biologique ). En outre, ces couverts permettent de diversifier les paysages agricoles automnaux et hivernaux, ce qui favorise la biodiversité en général et le petit gibier en particulier. - 29 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Située au cœur même du parcellaire, à une période de l'année où les couverts se font rares (céréales récoltées, cultures d'hiver peu développées), l'interculture présente un fort intérêt pour la faune sauvage. Elle est un refuge très prisé par la petite faune de plaine (perdrix, faisans, lièvres...), à l'abri de la prédation aérienne des rapaces. Ce couvert se révèle aussi très intéressant contre les intempéries (pluies abondantes, vent, froid). Par ailleurs, il peut constituer une ressource alimentaire de choix pour la petite faune. Une consommation directe des végétaux (et graines) par le lièvre, le chevreuil, voire les phasianidés est fréquente. Les espèces insectivores y trouvent une ressource intéressante en insectes. D'autre part, le choix des espèces comme le sarrasin ou la phacélie peut aussi permettre de favoriser les insectes butineurs (abeilles domestiques, abeille sauvage, papillons, etc...) dont la ressource alimentaire décroît fortement en arrière-saison. Au niveau national, les partenaires Agrifaune (FNC, ONCFS, APCA, et FNSEA), ont développé la marque «Agrifaune Interculture», afin de pouvoir commercialiser des mélanges d'intercultures agronomiquement performants et favorables à la biodiversité. La F.D.C.28 promeut l utilisation de ces mélanges auprès de ses adhérents et des agriculteurs. D une manière plus générale, la fédération des chasseurs encourage les semis de CIPAN favorables à la faune sauvage en indemnisant en partie l achat de mélanges spécialement conçus pour la faune sauvage. 250,0 200,0 150,0 100,0 Evolution des surfaces implantées en CIPAN 224,9 196,8 162,0 117,1 157,1 50,0 0,0 2010 2011 2012 2013 2014 II.4.4 La trame verte et bleue : La trame verte et bleue (TVB) est une mesure issue du Grenelle de l'environnement La trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que par les documents de l'etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements. Elle constitue un outil d'aménagement durable du territoire. La Trame verte et bleue contribue à l'état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d'eau. Le code de l'environnement (article L. 371-1 I) assigne à la trame verte et bleue les objectifs suivants : - 30 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive -Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d espèces et prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ; -Identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques ; -Mettre en œuvre les objectifs visés au IV de l article L. 212-1 et préserver les zones humides; -Prendre en compte la biologie des espèces sauvages ; -Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvages ; -Améliorer la qualité et la diversité des paysages. La Trame verte et bleue doit contribuer à l'état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d'eau (article R. 371-17 du code de l'environnement). L'identification et la délimitation des continuités écologiques de la trame verte et bleue doivent permettre aux espèces animales et végétales dont la préservation ou la remise en bon état constitue un enjeu national ou régional de se déplacer pour assurer leur cycle de vie et favoriser leur capacité d'adaptation (article R. 371-18 du code de l'environnement). En Eure-et-Loir, trois Pays (Beauce, Dunois, Perche) et l Agglomération de Chartres ont conduit des travaux d identification et de cartographie de leur trame verte et bleue. La F.D.C a participé à l ensemble des groupes de travail en fournissant ses données de suivi des populations de cervidés et de perdrix. Elle a été par ailleurs force de propositions dans l établissement des programmes d actions en prônant, notamment, la mise en place de mesures de gestion raisonnée des bords de champs, des chemins et des zones en jachère ou en friche. Elle a proposé à chacun des maîtres d œuvre (Pays et communes) ses services de conseil en matière d aménagement et/ou de reconstitution de corridors. L implication de la fédération des chasseurs dans l élaboration des trames vertes et bleues met en avant le travail quotidien des chasseurs pour la préservation de la biodiversité ainsi que sa capacité à être reconnue comme acteur de la gestion durable des milieux. II.4.5 La Fondation Nationale pour la Protection des Habitats de la Faune Sauvage La Fondation a été créée à l initiative des fédérations départementales des chasseurs, ce sont les chasseurs de France qui la financent en versant chacun une contribution annuelle. Ce budget lui permet de mener, depuis 1979, une politique d achat de territoires menacés. Reconnue d utilité publique, la Fondation est aujourd hui propriétaire d un patrimoine de près de 4 000 ha répartis dans 43 départements. La gestion de ces territoires est confiée principalement aux fédérations des chasseurs. Si la plupart des paysages naturels a été façonnée par l homme, on observe que l absence d entretien est préjudiciable à la variété biologique et à la richesse d un milieu. La gestion par les FDC a souvent pour objectif de maintenir une activité rurale traditionnelle sur les sites. Dans ce cadre, la Fondation, en achetant ces sites, cède son droit de chasse à la FDC qui assure l entretien de ces sites par le biais d une convention signée avec les sociétés de chasse concernées. Dans bien des cas, les terres acquises sont laissées à leurs anciens gestionnaires pour que s y perpétuent des pratiques agricoles nécessaires au développement de la faune. La réhabilitation et la conservation des milieux sont les deux objectifs prioritaires des achats de la Fondation. La maîtrise de ces territoires permet, en outre, de développer une politique d information et de communication auprès du public. Le rôle éducatif de ces territoires doit être l occasion de montrer la participation des chasseurs à la découverte d une faune sauvage et variée. La Fondation possède en Eure-et-Loir les territoires suivants : - La voie SNCF désaffectée de Maisons et Sainville ; - 6,1 ha de bosquets sur les communes de Magny, Bailleau-le-Pin, Illiers-Combray, Thimert-Gâtelles, Gâtelles, Ardelles et Favières ; - 31 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive - 8,9 ha de haies sur les communes de Magny, Bailleau-le-Pin, Illiers-Combray, Thimert- Gâtelles, Gâtelles et Ardelles ; - 1 ha de terrain en friche sur la commune de Denonville. - 3ha 49 de haies et de fonds de Vallée sur les communes de Yermenonville, Mévoisins Bailleau-Armenonville. III Les espèces chassables en Eure-et-Loir : Afin de gérer au mieux les espèces chassables présentes dans le département, différents moyens de gestion peuvent être appliqués : Plan de chasse (PC) Le plan de chasse détermine le nombre minimum et maximum d animaux à prélever sur les territoires de chasse (Article L.425-6 du Code de l Environnement). Obligatoire pour la chasse de tous les cervidés, le plan de chasse ne peut cependant être institué, sur tout ou partie du département, pour le sanglier qu après avis de la fédération départementale des chasseurs. Il s agit par conséquent d une option qui est ouverte à chaque département. Conformément à la loi, les fédérations départementales des chasseurs ont adopté une politique de prévention des dégâts mais également de leur financement par le biais des plans de chasse. Les plans de chasse sont également un outil de gestion des espèces de petits gibiers. La fédération a mis en place un plan de chasse départemental sur la perdrix grise afin de gérer au mieux les prélèvements en fonction des comptages de printemps et du niveau de reproduction de l année. Des plans de chasse «faisan commun» sont également mis en place sur les unités de gestion qui ont entrepris des mesures de repeuplement. Ces plans de chasse avec marquage restreignent les prélèvements en fonction des résultats de comptage et d échantillonnage d été. Au cours des trois premières années de repeuplement avec lâchers de faisandeaux, le plan de chasse interdit tout prélèvement. Le plan de chasse est l outil indispensable à la réussite de ces mesures. Plan de gestion cynégétique approuvé (PGCA) Le Plan de Gestion Cynégétique Approuvé a été institué par un arrêté ministériel du 19 mars 1986. Il apparaît en fait comme le moyen juridique complémentaire de mise en œuvre d une gestion commune appliquée à plusieurs territoires contigus dans le cadre d un Groupement d Intérêt Cynégétique. A l initiative des Groupement d Intérêt Cynégétiques, il fait l objet d une approbation par le Préfet. Il est opposable aux différents détenteurs du droit de chasse qui l ont mis en place et accepté. Néanmoins, il n est pas opposable aux tiers. Le Plan de Gestion Cynégétique Approuvé a une durée maximale de six ans renouvelable. Il est accompagné d une convention de gestion dans laquelle figurent : --Les objectifs d aménagement ; --La détermination de l effectif ; --La détermination du prélèvement ; --Les projets de communication tendant à accroître la superficie du GIC. Si le plan de gestion cynégétique approuvé est accepté, le Préfet institue un plan de chasse dans les limites administratives du projet et classe en Plan de Gestion Cynégétique Approuvé les Groupements d Intérêt Cynégétique concernés. Ces derniers ne seront pas soumis au plan de chasse mais devront suivre scrupuleusement le plan de gestion cynégétique approuvé. Les Groupement d Intérêt Cynégétique doivent rendre compte annuellement (en juin) du bilan de leurs actions (aménagement, dénombrement de la population ). Les territoires non adhérents au Groupement d Intérêt Cynégétique, ne dépendent pas du plan de gestion cynégétique approuvé, sont par conséquent, soumis au plan de chasse. - 32 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive En Eure et Loir, les Plans de Gestion Cynégétiques Approuvés sont mis en place sur la perdrix grise et le faisan commun. Plan de gestion (PG) Le champ du plan de gestion est bien distinct du Plan Gestion Cynégétique Approuvé. Tout d abord, il est d initiative fédérale et il est repris dans l arrêté préfectoral de la campagne de chasse, ce qui lui assure une portée juridique assez considérable. En second lieu, le plan de gestion ne pourra concerner qu une espèce qui ne relève pas du plan de chasse dans la zone considérée. Plus souple dans sa mise en place et dans ses actions de gestion, la plan de gestion est un outil à développer pour la gestion des espèces que ce soit pour développer ou réguler une population. Depuis 2009 un PG sanglier est expérimenté sur le département Depuis 2012 un PG lièvre est instauré sur l ensemble du département. III.1 Le petit gibier sédentaire III.1.1 La Perdrix Grise (Perdix perdix) La perdrix grise est présente sur l ensemble du département. Suivi de la population Le suivi des populations de Perdrix grise se déroule en deux temps : --les comptages de printemps : la population de perdrix grises est évaluée lors de comptages de printemps effectués au cours de battues. Au printemps 2014 la densité moyenne départementale de perdrix est estimée à 4.1 couples aux 100 hectares c est la plus basse densité constatée sur le département depuis le début du suivi de l espèce. Nbre de couples aux 100 hectares 30 25 20 15 10 5 0 Evolution des densités de perdrix (nbre de couples aux 100 hectares) 28,1 17,2 15,1 13,7 14 12,7 12,6 10,5 9,8 9,4 7,6 4,7 5,6 5,9 3,4 4,1 2,8 2,3 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 - Les échantillonnages d été : 30% de la population recensée au printemps doit être vue en été. Lors de ces échantillonnages d été, le nombre de jeunes par poule est également noté afin d estimer la reproduction de l année. Avec une moyenne de 2.6 jeunes par poule de printemps, l année 2014 succède à deux années catastrophiques pour la reproduction de l espèce. Ces trois années de mauvaises conditions pour le renouvellement des populations affectent directement les densités de population et ceci malgré l interdiction de chasser l espèce imposée depuis 2009. - 33 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Evolution de l'indice de reproduction de la perdrix grise (nbre de jeunes par poules de printemps) 2008 Nbre de jeunes par poules de printemps 7,0 6,0 5,0 3,8 4,0 3,0 3,2 3,1 3,0 2,7 2,3 1,9 2,0 2,6 2,6 1,0 0,0 BEAUCE DUNOISE BEAUCE SUD FAUX PERCHE PERCHE SUD DEPARTEMENT 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Les prélèvements, effectués depuis 1990, sont représentés sur le graphique ci-après. Gestion de l espèce -Un plan de chasse départemental est instauré sur la perdrix grise depuis 1988. Compte tenu des données de suivi de population, l espèce n a pas été chassée dans le département depuis 2009. La chasse de l espèce n explique donc pas la baisse des effectifs de perdrix grise. La chasse de l espèce quand elle se pratique a lieu de l ouverture générale de la chasse (4 ème dimanche de septembre) au 1 er dimanche de décembre. Le suivi sanitaire de l espèce est assuré au sein du réseau SAGIR avec l envoi systématique des cadavres de perdrix au laboratoire vétérinaire pour autopsies et analyses toxicologiques. III.1.2 La Perdrix rouge (Alectoris rufa) - 34 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Dans le département, la perdrix rouge est présente à l état naturel dans la région du Perche (cantons de La Loupe, Authon du Perche, Thiron Gardais et Nogent le Rotrou). Il n y a pas de méthode de suivi spécifique des populations de perdrix rouge. L espèce est donc suivie dans les quatre cantons du Perche selon les mêmes modalités que la Perdrix grise. Gestion de l espèce --Pour la campagne de chasse 2014/2015, la période de chasse est fixée de l ouverture générale jusqu au dernier jour de janvier; sauf sur les cantons de La Loupe, Authon du Perche, Thiron Gardais et Nogent le Rotrou où, l espèce est soumise au plan de chasse (attributions et marquage), la fermeture est fixée le premier dimanche de décembre. Compte tenu des données de suivi de population, l espèce n a pas été chassée dans le département depuis 2009. Les lâchers de tir de perdrix rouge se sont accentués, ces dernières années sur l ensemble du département afin de garantir, aux territoires engagés dans des mesures de repeuplement en faisan commun ou, aux territoires ne pouvant pas prélever de perdrix grise (densité trop faible), un gibier de substitution. Ces lâchers de perdrix rouge sont soumis au respect d une convention de gestion annuelle précisant le nombre d oiseaux introduits et prélevés ainsi que les aménagements cynégétiques visant à maintenir ces oiseaux sur le territoire. Le suivi sanitaire de l espèce est assuré au sein du réseau SAGIR avec l envoi systématique des cadavres de perdrix au laboratoire vétérinaire pour analyses. III.1.3 Le Faisan commun (Phasianus colchicus) Le faisan commun est présent dans tout le département à l état naturel ou lâché : - en période de chasse, le faisan commun est lâché pour être prélevé au cours de la saison. L objectif de ces lâchers est avant tout le prélèvement direct des oiseaux. - au mois d août, le faisan commun peut être lâché directement sur les territoires ou au sein de volières anglaises. Ces oiseaux lâchés sont chassés dès la première année de lâchers. Ces lâchers ont un double objectif de repeuplement et de tir. On parle alors de gestion mixte. Des populations de faisan se développent à partir de cette méthode de lâcher mais leur taux de repeuplement est faible et variable du fait du maintien de la pression de chasse et de la moindre adaptabilité au milieu des oiseaux lâchés. Sur trente-deux unités de gestion, le faisan commun est géré à l état naturel sans lâcher. Pour cela, la F.D.C.28 a développé des mesures de repeuplement à partir de faisandeaux issus de souches naturelles. Au cours d une période de repeuplement (en moyenne 3 années), et jusqu à ce que la densité de population soit suffisante (comptages et échantillonnages), les prélèvements sont interdits par plan de chasse. Après quoi, le plan de chasse, ou le plan de gestion cynégétique approuvé, attribue pour chaque territoire de l unité un niveau de prélèvements en fonction des comptages et des échantillonnages d été. Dans ces zones soumises au plan de chasse pour l espèce le lâcher de faisan de tir est interdit (à l exclusion des chasses commerciales pour lesquelles ces lâchers sont autorisés à la condition que les oiseaux soient munis d un poncho et d une bague alaire). Au bout de cinq années sans lâcher de repeuplement, la population de faisan commun, ainsi établie, est qualifiée de naturelle (source ONCFS). Les populations présentes dans les 32 unités de gestion sont désormais qualifiées de naturelles. - 35 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Les 32 unités de gestion du faisan commun naturel en Eure-et-Loir 1 Beauvilliers 2 Bois de l'orme 3 Chartres Sud 4 Cherisy 5 Combray 6 Coulombs 7 Entre Perche et Beauce 8 Faux Perche 9 L'Abbaye 10 La Charentonne 11 La Dauneuse 12 La Folie 13 La Haute Vallée du Loir 14 La Loupe Sud 15 La Sonnette 16 La Tour d'alluyes 17 La Vallée d'avre 18 Le Dolmen 19 Le Livier 20 Loir et l'ozanne 21 Marnières 22 Meslay 23 Montigny-Frazé 24 Moutiers 25 Nogent Est 26 Paul Vialar 27 Ruisseau des Fontaines 28 Sapinière 29 Thiron Nord 30 Thiron Sud 31 Vallée de l'eure 32 Vallée de la Vesgre Le suivi des populations de faisan naturel Deux méthodes de comptage sont utilisées selon le milieu : --Comptage au chant : à partir du mois d avril, les coqs dominants sont recensés grâce à leurs chants territoriaux. --Comptage au percher : en hiver, le faisan commun se perche à la tombée de la nuit. Lors du percher, en s envolant, le coq lance un cri caractéristique. Ces deux méthodes permettent de suivre l évolution de la population par rapport à l année précédente. Il est difficile de les utiliser pour déterminer une densité précise des oiseaux. - 36 -

Schéma Départemental de Gestion Cynégétique d Eure-et-Loir 1 ère partie - version définitive Chaque année, après la moisson, des échantillonnages de compagnies sont réalisés par le service technique de la F.D.C 28 sur les 32 unités de gestion pour estimer l indice de reproduction. Les résultats de comptage couplés à l indice annuel de reproduction permettent de déterminer les enveloppes d attributions par unités de gestion. Gestion de l espèce --Pour la campagne de chasse 2014/2015, la chasse du faisan peut être pratiquée de l ouverture générale au 31 janvier inclus. Toutefois, il est recommandé de ne tirer les faisans qu à partir du 15 octobre. --La gestion du faisan est, soit totalement libre, soit soumise à un plan de chasse sur les 32 unités de gestion soit soumise à un plan de gestion cynégétique approuvé au sein d un Groupement d Intérêt Cynégétique des unités de gestion. Le suivi sanitaire de l espèce est assuré au sein du réseau SAGIR avec l envoi systématique des cadavres de faisan au laboratoire vétérinaire pour analyses. III.1.4 Le Lièvre d Europe (Lepus europaeus) Le lièvre est présent sur l ensemble du département L espèce est suivie annuellement par indice kilométrique d abondance sur l ensemble du département. - 37 -