DEPRESSIN MAJEURE ( AVEREE ) U DEPRESSIN SUB SYNDRMIQUE? Conduite à tenir chez l adulte et chez le sujet âgé Jean-Philippe BULENGER & Florence PRTET FMC Montpellier-Nîmes du 21 avril 2011 Conflits d intérêt 2005-2011 ( Ayant donné lieu à versement d honoraires ) Conférencier invité Ardix Lilly Biocodex Servier Pierre Fabre Lundbeck Sanofi-Aventis Janssen Cilag Euthérapie Quotidien du Médecin Projets de recherche Sigma-Tau Biocodex Lundbeck Sanofi-Aventis Conseil scientifique : Lundbeck Sanofi-Aventis Servier BMS Astra-Zeneca PLAN Questions à choix multiple Quelques notions et définitions de base Reconnaître la dépression majeure ( Avérée ) Comment évaluer un épisode dépressif majeur I. Quelle est chez l adulte la prévalence sur la vie entière des épisodes dépressifs majeurs? A ) 2-4 % B ) 5-10 % Traiter un épisode dépressif majeur C ) 11-15 % Que faire en cas de résistance au traitement? D ) 16-20 % 1
II. Le risque de survenue d un état dépressif majeur est accru par l existence : III. Parmi ces symptômes émotionnels lequel est le plus évocateur de l existence d un état dépressif majeur? A ) D une pathologie anxieuse A ) L insomnie B ) D une pathologie médicale chronique B ) La fatigue C ) D un bas revenu économique C ) Les difficultés de concentration D ) D un isolement socio-affectif D ) L anhédonie IV. La durée optimale du traitement d un épisode dépressif majeur est de : A ) 1 mois B ) 3 mois Dépression : notions de base Les symptômes dépressifs se présentent sur un continuum allant du normal au pathologique L état dépressif majeur ( EDM ) ou avéré représente l extrémité pathologique de ce continuum C ) 6 mois D ) 12 mois Les états émotionnels ne répondant pas aux critères diagnostiques de l EDM sont dits «sub-syndromiques» Distinguer : RECHUTE et RECIDIVE 2
Dépression : Epidemiologie Prévalence sur la vie entière : 12-14% Conséquences des récidives Augmentent la vulnérabilité au stress et le risque de récidives nouvelles Incidence augmente dans les jeunes générations Favorisent l'évolution vers la chronicisation et augmentent le risque suicidaire Fréquence des récidives après un 1 er épisode : 60-85 %, dont 30-40 % dans les 2 ans Plus grande fréquence de troubles cognitifs Possible atrophie de structures cérébrales Dépression : Evolution La dépression aggrave le pronostic des problèmes médicaux associés Fréquence des passages de dépression unipolaire à dépression bipolaire : 5-15 % Fréquence du suicide dans les dépressions unipolaires : 1-3 % chez les patients sans antécédents de tentatives t ti de suicide id ou d hospitalisations ti psychiatriques La dépression majeure ( Avérée ) UN TRUBLE DE «L HUMEUR» : Tristesse, pensées négatives, diminution d intérêt ou d énergie e, absence de réaction aux évènements positifs ( Anhédonie ) UN TRUBLE DE «L HUMEUR» permanent ( la plupart du temps ) et durable ( > 2 semaines ) Qui entraîne un impact fonctionnel Fréquence des évolutions chroniques : 10 à 20 % Qui perturbe les grandes fonctions physiologiques 3
Dépression majeure : évaluer les symptômes et le risque suicidaire Les conséquences de la dépression sur : le sommeil, l appétit, la sexualité, l activité motrice, les fonctions cognitives, la dynamique de vie Les dépressions «mélancoliques» Perte de plaisir, absence de réactivité Inhibition psychomotrice, ralentissement L impact sur la vie affective, sociale, professionnelle Réveils précoces et/ou aggravation matinale Les facteurs de risque suicidaire : âge, sexe masculin, ATCD familiaux de suicide, antécédents personnels de TS ou de gestes impulsifs, alcoolisme, isolement, sévérité et/ou caractère «mélancolique» de l EDM Idées de culpabilité, d incurabilité, de désespoir Perte de poids, idées délirantes ( Faits anciens ) Dépression majeure : évaluer les facteurs étiologiques Les troubles de l humeur : Dépression unipolaire typique ou atypique Dépression bipolaire I ou II Dépression saisonnière Les troubles comorbides : Pathologie médicale ou iatrogène Trouble anxieux ou trouble de la personnalité Abus ou dépendance à une substance Le problème des dépressions «tardives» Premier épisode dépressif après 50 ans Absence d antécédents de troubles anxieux ou de troubles de la personnalité Souvent associées à des troubles cognitifs mineurs Doivent faire rechercher une étiologie organique 4
Dépression : un traitement potentiellement difficile 20 à 50 % ( vieillard, alcoolique ) donneront lieu à des problèmes d observance 25 à 30 % ne répondront pas à un premier traitement par les antidépresseurs 25 à 30 % n auront qu une rémission partielle de leurs symptômes Finalement : 30-40 % de succès thérapeutique Etats dépressifs majeurs : à qui prescrire des antidépresseurs? Aux patients répondant aux critères diagnostiques d'état dépressif majeur ou avéré En dessous de ce seuil diagnostique ( Dépression sub-syndromique) le placebo est aussi efficace Si l'intensité de l EDM est modérée certaines psychothérapies sont aussi efficaces que les AD 5
Les antidépresseurs ISRS CMPSES : fluvoxamine ( Floxyfral ) ; fluoxétine ( Prozac ) ); paroxétine ( Deroxat ) ); citalopram ( Seropram ) ; sertraline ( Zoloft ) ; escitalopram ( Seroplex ) TLERANCE : troubles digestifs ; perte de poids ; céphalées ; stimulation ; akathisie ; insomnie ; anxiété ; sédation ; troubles sexuels ; hyponatrémie ( Sujet âgé ) INTERACTINS MEDICAMENTEUSES : Potentialisation des saignements induits et modifications de l élimination de certains médicaments ( Cf Vidal ) Antidépresseurs : alternatives Première intention : tianeptine ( Stablon ), agomélatine ( Valdoxan ) Dépression atypique : moclobémide ( Moclamine ) Si insomnie : mirtazapine ( Norset ), miansérine ( Athymil ) Seconde intention : venlafaxine ( Effexor ), duloxétine ( Cymbalta ) Recommandations concernant la phase aigue du traitement AD Eduquer le patient ( ES, délai d action, durée du Tt ) et le revoir au plus tard dans les 2 semaines, Pas d'associations systématiques d'emblée (BZD) Evaluer systématiquement l'observance Maintenir le traitement pendant 6 mois si possible aux posologies initiales 6
Antidépresseurs et risque suicidaire Risque inhérent à tout état dépressif majeur, surtout en début de traitement Le risque n est pas modifié par la prescription de BZD Les adolescents sont plus à risque et sont peu sensibles aux effets des AD ( Bénéfice/risque éfi i négatif ) L'aggravation d'un patient en début de traitement impose une réévaluation soigneuse Réponse insuffisante au traitement? DIAG Dose Li +, T3, atypiques Pindolol, Buspirone, Psychostimulants, etc PTENTIALISER 2AD AD + Psychother Durée CMBINER AD + Neuromodul ( ECT, rtms, stimulation SUBSTITUER cerebrale ) AD : même classe ou autre classe psychotherapie, neuromodulation Level 1 2 3 4 Résultats de l étude STAR*D N 3,671 1,439 390 123 Taux de rémission % QIDS-SR 5 37% 31% 14%13% Taux cumulatifs de rémission % 37% 62% 67% 56% L'arrêt du traitement antidépresseur Informer systématiquement le patient du risque de survenue de symptômes au sevrage notamment t avec la paroxétine et la venlafaxine Diminuer progressivement les doses sur un mois minimum (Plusieurs mois si traitement plus long) En cas de réaction de sevrage sévère, réinstaurer le traitement et le diminuer encore plus lentement 7
Quand envisager un traitement préventif à long terme? Récidives fréquentes : plus de trois récidives en cinq ans Etats dépressifs sévères avec risque suicidaire ou conséquences fonctionnelles importantes Comorbidité avec trouble chronique sensible aux antidépresseurs : dysthymie, anxiété généralisée, phobie sociale, TC, trouble panique Dépression : Bases de la prise en charge psychothérapique Assurer une bonne alliance thérapeutique ti et évaluer les attentes du patient Information, écoute, réassurance, conseils d hygiène de vie et du sommeil Maintien de l activité physique et des relations sociales Gestion du stress, relaxation, sophrologie Dépression et arrêt de travail bjectif essentiel : trouver des solutions plutôt que se mettre à l abri Autoriser les sorties ( Activité physique, relations sociales ) Ne pas attendre la disparition des symptômes pour envisager la reprise ( Progressive si possible ) Attention : au delà de 6 mois seuls 25% reprennent Quand envisager le recours au spécialiste? Risque suicidaire Suspicion de trouble bipolaire Dépressions résistantes ( Echec de 2 traitements ) Comorbidité ( Addictions,troubles de personnalité) Dépression tardive, troubles cognitifs 8
MERCI DE VTRE ATTENTIN Réponses aux QCM I : C II : A, B, D III : D IV : C Dépressions unipolaires ( Traitées vs non traitées ) et risque suicidaire Standard mortality rate (observed deaths/expected deaths) SMR (1959 1997) 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Zurich cohort, N=147 deaths Untreated Treated * p <0.01 versus untreated group * * Neoplasm Cardiovascular Cerebrovascular * * * Accidents Suicide ther All causes 9