Maîtrise des coûts de protection sociale en entreprise. Enjeux, solutions, bonnes pratiques



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Maîtrise des coûts de protection sociale en entreprise Enjeux, solutions, bonnes pratiques

Cetim, gestionnaire délégué des contrats d assurance collective, conçoit et propose des solutions de gestion performantes. En standard comme en sur-mesure, Cetim intervient également sur les marchés de la santé, de la prévoyance et de l emprunteur, auprès des PME comme des grands comptes du CAC 40. Cetim, gestionnaire de frais de santé et de prévoyance, accompagne ses partenaires et ses clients dans leur démarche de maîtrise des coûts de protection sociale, notamment grâce : Cetim, c est : Plus de 25 ans d expérience 430000 bénéficiaires 94% de satisfaction des assurés (étude INIT 2012) À l analyse des devis dentaires et optiques Aux réseaux de soins À des solutions spécifiques optiques : - Filtre optique - Réduction des frais d optique de 60 % grâce au partenariat avec Easy-verres À la limitation de l absentéisme et à la prévention : - Téléconseil médical : l accès par téléphone 24 h/24 et 7 j/7 à des médecins limite l absentéisme, évite des dépenses de consultation et facilite l automédication - Limitation des dépenses et du reste à charge des assurés, via des comparateurs de prix et des outils d aide à l autodiagnostic et à l automédication - Optimisation du capital santé des assurés : Cetim offre à chaque assuré un accès à Umanlife, carnet de santé et coach virtuel. 2

Sommaire Quelques chiffres 07 Interview de Pierre-Alain Boscher, Directeur métier chargé de la Protection Sociale chez Optimind Winter 09 Piloter son contrat 11 Les réseaux de soins 13 La prévention du risque santé 15 Les plates-formes d information santé et les filtres 17 Les arrêts de travail 19 Remerciements 22 3

Bien maîtriser le coût de vos régimes santé et prévoyance Il est possible de mener des actions ciblées sur vos régimes de protection sociale, santé ou prévoyance, tout en préservant l intérêt des salariés. Ce guide est destiné à vous expliquer comment. 4

Dans un contexte de crise économique, de forte hausse du chômage et de croissance molle, les entreprises courbent l échine. Elles sont également largement malmenées sur le front de la protection sociale. Vieillissement de la population, dérapage de la consommation médicale, désengagement de la Sécurité sociale, déficits des systèmes de retraite obligatoires Tous les indicateurs sont dans le rouge et plaident pour un alourdissement des charges qui pèsent sur les différents agents économiques, entreprises comprises. Si elles veulent continuer à participer au financement de la protection sociale, elles s interrogent cependant sur la logique économique des régimes qu elles financent et dont les coûts ne cessent de s alourdir au fil des années. Les régimes frais de santé par exemple sont en déséquilibre chronique, générant des hausses de tarifs de près de 5% en moyenne chaque année. Les régimes de prévoyance historiquement plus sains se sont, eux aussi, mis à dériver depuis la réforme des retraites. Le report de l âge légal de la retraite de 60 à 62 ans alourdissant sensiblement le montant et la durée des prestations à verser. 2 % à 3 % de la masse salariale Au total, ces deux postes santé et prévoyance, représentent pas moins de 2% à 3% de la masse salariale et c est l une des rares charges patronales sur laquelle l employeur peut garder la main. Les entreprises qui l ont compris et qui ont commencé à s intéresser de plus près à ces postes de dépenses, ont rationalisé leurs contrats : baisse de la participation de l employeur au financement du régime, champ plus restreint des personnes couvertes, garanties moins généreuses et passage par des devis préalables ou des réseaux de soins en optique et en dentaire. Cetim, en tant que gestionnaire des frais de santé, est au cœur de cette problématique. C est pourquoi nous avons souhaité mettre à disposition des entreprises et des courtiers une information synthétique et simple sur le sujet. Vous trouverez dans le présent guide tous nos conseils pour maîtriser, anticiper, contrôler et piloter vos régimes. 5

Les dépenses de santé : qui rembourse quoi? En pourcentage et en milliards d euros - En 2011 77,1% 138 M 13,7% 24,5 M 9,2% 16,4 M 2,5% 4,5 M 7,5% 13,4 M Institutions de prévoyance 3,7% Sociétés 6,6 M d assurance Mutuelles Baromètre CTIP/Crédoc 2011 des garanties en prévoyance 81% des employeurs proposent au moins 3 des 4 principales garanties de prévoyance (arrêt de travail, invalidité, décès ou épargne retraite). Prévoyance : qui verse les prestations? En pourcentage et en milliards d euros - En 2011 32,7% 13,6 M 19,8% 8,2 M Sociétés d assurance 12,9% 5,4 M Institutions de prévoyance et mutuelles 85% des employeurs couvrent tous les salariés en cas de décès. 67,3% 27,9 M Ménages Régimes obligatoires Organismes complémentaires Sources : Comptes nationaux de la santé et estimations FFSA-GEMA. 83% des employeurs proposent une rente en cas d invalidité, dont 77 % à l ensemble des salariés. 6

Quelques chiffres Les garanties frais de soins dans les conventions collectives nationales (en 2012) Sur 255 conventions collectives nationales de branches professionnelles accordant des garanties de prévoyance, 64 comportent également un régime obligatoire de frais de santé. Ils couvrent 3,5 millions de salariés. Dans 80 % de ces 64 régimes obligatoires, l employeur prend en charge au moins 50 % des cotisations. 5 % visent uniquement des non-cadres. Frais dentaires et d optique : qui finance quoi? 20 millions de salariés dans le secteur privé dont 16 millions couverts par un contrat collectif. 16 Avec la généralisation de la complémentaire santé prévue dans l ANI du 11 janvier 2013, en 2016 ce seront près de 22 millions de salariés qui seront couverts. Dans les contrats individuels 200 5 149 46 Paire de lunettes simple 500 16 275 209 Paire de lunettes complexe 750 76 262 412 Prothèse dentaire Dans les contrats collectifs 200 5 170 25 Paire de lunettes simple 500 16 346 138 Paire de lunettes complexe 750 76 328 346 Prothèse dentaire AMO (Assurance maladie obligatoire) OC (Organismes complémentaires) RAC (Reste à charge) Source : DREES (direction de la recherche, des études et de l évaluation et des statistiques), février 2012. 7

Pierre-Alain Boscher Directeur métier chargé de la Protection Sociale chez Optimind Winter* *Cabinet d actuariat conseil et de gestion des risques «Les contributions des entreprises ont atteint les limites du supportable». Comment évoluent les tarifs des régimes complémentaires santé? La hausse est en moyenne de 3 % à 5 % pour 2013. Sur plus long terme, de 2008 à 2013, l augmentation moyenne observée sur le marché est d environ 30 %. Les raisons sont connues. Il s agit de la dérive de la consommation des frais de soins, du désengagement de la Sécurité sociale au profit des assureurs complémentaires, et aussi de la hausse des taxes supportées par les organismes d assurance, qui les répercutent dans leurs tarifs. 8

Interview Mises bout à bout, ces seules taxes (CMU et TSCA ou taxe sur les conventions d assurance) représentent actuellement 13,27 % de la cotisation versée sur un régime collectif. En d autres termes, quand une entreprise paye 100 de cotisations, seuls 77 servent à payer les prestations et financer les services liés aux contrats. manière, poursuivre le paiement des prestations pour les personnes invalides pendant deux années supplémentaires. Également en cause, les différentes réformes ayant impacté les indemnités versées par la Sécurité sociale et en particulier l évolution du plafond et du mode de calcul des indemnités journalières. Mais cette stratégie ne fonctionne généralement qu une seule fois, car une fois les frais du contrat optimisés, il convient d imaginer d autres leviers d économie. Les entreprises sont donc de plus en plus conscientes de la nécessité de maîtriser et de piloter leurs contrats. Pour limiter les hausses actuelles et surtout pour anticiper et éviter les dérives futures. Qu en est-il pour les régimes de prévoyance? Les tarifs sont aussi fortement orientés à la hausse, mais pas pour les mêmes raisons. En 2012, ils augmentent en moyenne de 5 % à 10 %. Depuis 2011, on peut considérer qu ils ont bondit en moyenne de 10 % à 20 %. C est la conséquence directe de plusieurs réformes. Celle des retraites tout d abord engagée en 2010 et qui a fait passer l âge légal de départ de 60 à 62 ans. Automatiquement, il a fallu assurer des salariés plus âgés de deux ans et de la même Comment réagissent les entreprises et ont-elles les moyens de stopper ces hausses de tarifs? Les contributions des entreprises ont atteint les limites du supportable. Et si ces hausses de cotisations sont difficiles à vivre, elles viennent aussi directement diminuer le salaire net versé au personnel. Les entreprises cherchent alors des solutions à mettre en œuvre. Leur premier réflexe est souvent de remettre en concurrence leur contrat pour trouver des conditions plus économiques. Régimes complémentaires santé Quand une entreprise paye 100 de cotisations, seuls 77 servent à payer les prestations et financer les services liés aux contrats. 9

Les règles de base. À quoi ça sert? Il s agit de recueillir un certain nombre de données concernant l utilisation que font les salariés des régimes santé. Cela permet à la fois de : vérifier l adéquation entre les garanties proposées et les besoins des salariés et, en fonction de votre analyse, de les ajuster. anticiper les éventuelles hausses de tarifs. Si le montant des prestations s est sensiblement alourdi, il y a de fortes chances que votre assureur vous réclame une hausse de tarif. Piloter son régime permet de l anticiper et d informer en amont les partenaires sociaux et la direction de l entreprise. rééquilibrer rapidement le régime. Si une garantie donnée explique à elle seule la dérive du régime, le pilotage permettra de l identifier et plutôt que d accepter une hausse du tarif, de négocier de nouveaux contours à cette garantie avec son assureur. mieux négocier avec un nouvel assureur. Si vous décidez de changer d assureur, il est important de bien connaître la structure de vos différents postes de dépenses pour trouver le tarif en adéquation, sans quoi vous vous exposez à de très fortes hausses les années suivantes. Que faut-il demander et à qui? Le courtier est votre meilleur allié dans le pilotage de votre contrat. L assureur est dans l obligation de vous envoyer le compte de résultat au plus tard le 31 août de l année N +1. Les entreprises d une certaine taille (au moins 200 salariés) peuvent demander d autres éléments concernant précisément la consommation médicale, les montants versés, les fréquences, etc. Pour cela, il faut vous adresser à votre courtier d assurance, ou à défaut à votre assureur ou à l organisme qui gère les prestations santé. Au moment de la souscription de vos différents contrats, veillez toujours à bien sélectionner votre gestionnaire en fonction de la qualité de son reporting et surtout de sa réactivité. 10

1 4 indicateurs clés Inutile de se noyer sous les chiffres, quelques données suffisent. Voici celles qu il faut impérativement recueillir pour bien piloter vos régimes santé. Le taux de couverture. Il permet de déterminer pour chacune des prestations offertes, le montant pris en charge par le régime et donc le reste à charge pour les salariés. Vous pouvez ensuite décider de bouger le curseur en augmentant ou en diminuant la prise en charge de la mutuelle. 2 La fréquence de consommation. Une garantie à forte fréquence est peutêtre trop généreuse, alors qu une autre, sous-utilisée ne l est peut-être pas assez. Piloter son contrat + Assurer la pérennité du régime. Anticiper les dérives de cotisations. Mener des actions ciblées sur les garanties. Anticiper les effets exogènes comme les évolutions réglementaires ou les désengagements de la Sécurité sociale. Le tarif moyen de prestations versées. Il permet de déterminer le montant des prestations remboursées à vos salariés et de les comparer avec la moyenne du marché. Si le poste médecin généraliste caracole à 30 euros, alors que le 3 tarif normal est de 23 euros, votre régime est certainement trop généreux. Le poids et la dispersion des dépenses. Le bilan de la consommation médicale, poste par poste, permet d identifier les garanties les plus coûteuses et éventuellement de les rééquilibrer. En moyenne, l optique ne doit pas dépasser 20% à 25% des dépenses, idem pour le dentaire, 10% à 12% pour 4 l hospitalisation, 15% pour les consultations et encore 15% pour la pharmacie. - Attention à ne pas se noyer dans les chiffres. Le pilotage peut être chronophage pour le DRH ou la personne chargée des analyses. N hésitez pas à solliciter votre courtier conseil, dont c est le métier, et qui assurera avec l aide de votre gestionnaire de frais de santé un pilotage précis du contrat. 11

Les effets des réseaux de soins sur un même équipement optique Pour l achat de verres progressifs durcis corrigeant myopie et presbytie. Tarifs appliqués dans les différents réseaux 373 MGEN 375 Santéclair 380 Carrés bleus 389 Kalivia 457 Itélis 478 Carte blanche 533 Tarif hors réseau Source : Capital, mai 2011, repris dans le rapport Assemblée Nationale n 424, du 21 novembre 2012, relatif au fonctionnement des réseaux de soins. Les réseaux de soins : un cercle vertueux Les réseaux de soins sont apparus à la fin des années 1990, les organismes complémentaires d assurance tentant par ce biais, comme aux États-Unis par exemple, de mieux gérer le risque santé. Ces réseaux passent des accords avec des professionnels de santé sélectionnés, en vue de faire baisser les prix des prestations offertes, d offrir le tiers payant aux assurés (pas d avance de frais), mais aussi de contrôler la qualité des services rendus aux assurés et de respecter certaines normes ou pratiques professionnelles. Ainsi, les réseaux proposent des réductions tarifaires moyennes de l ordre de 15 à 40 % de réduction sur l optique, ou encore 15 à 30 % sur le dentaire. L optique, le dentaire et les audioprothèses Ces réseaux interviennent principalement dans les domaines de l optique, du dentaire, de l audioprothèse, voire parfois de l hospitalisation. En clair, partout où les organismes complémentaires supportent l essentiel du remboursement des prestations et où leur démarche a donc du sens (sur une paire de lunettes simple de 200 euros par exemple, la Sécurité sociale rembourse moins de 5 euros contre 148 euros pour la mutuelle ; idem pour une prothèse dentaire de 750 euros par exemple, où la Sécurité sociale va rembourser 75 euros, contre 263 euros pour la mutuelle). Ces domaines sont aussi ceux où les prix sont moins encadrés et où l on constate de grandes différences d un praticien à l autre ou d une région à l autre. L intervention du réseau doit normalement permettre d éviter ce grand écart entre les prix. 12

Les réseaux de soins Quelles contraintes pour les salariés? Les contraintes imposées au salarié par la mise en place d un réseau varient. Il n y a pas d obligation, mais une incitation plus ou moins marquée. Ainsi dans certains réseaux, le salarié fréquentant un professionnel hors réseau ne pourra pas bénéficier du tiers payant. Le reste à charge sera également souvent plus important hors réseau. Il existe deux modèles principaux de réseaux : Les modèles de «centrale d achat» Le réseau sélectionne un nombre limité de prestataires sur lesquels il peut exercer une pression tarifaire plus forte. L avantage : des coûts réduits pour l entreprise et un reste à charge faible voire souvent nul pour le salarié. L inconvénient : le nombre restreint de professionnels de santé, particulièrement dans les zones rurales, où il est parfois difficile de trouver un professionnel conventionné proche de chez soi. Les modèles de «réseau ouvert» Le réseau travaille avec un nombre plus large de prestataires. L avantage : il est plus facile pour le salarié de trouver un prestataire proche de chez lui. L inconvénient : l impact tarifaire est moindre. + Moins de reste à charge pour les salariés : les prix sont plus bas car négociés par le réseau avec les professionnels de santé. Rien à avancer pour les salariés : ils bénéficient du tiers-payant quand ils passent par un professionnel sélectionné par le réseau. Une meilleure information et des conseils dispensés par les plates-formes auprès des salariés. La qualité du service rendu est théoriquement contrôlée par le réseau. Moins grande liberté quant aux choix des professionnels de santé sollicités. Oblige parfois à se déplacer, s il n y a pas de professionnel de santé habilité près de chez soi. - 13

N hésitez pas à solliciter votre conseiller. La prévention est bien connue des entreprises pour éviter les accidents du travail ou parce qu elles ont des obligations réglementaires. En matière de santé, les actions sont encore timides et pas toujours très bien coordonnées. Une chose est sûre, faire de la prévention santé au niveau de l entreprise est toujours un plus, à condition de savoir le valoriser et communiquer efficacement autour de ce thème. Les directions des ressources humaines peuvent avoir une multitude de partenaires en la matière, à commencer par la médecine du travail, le CHSCT dans l entreprise. Il ne faut pas oublier d y associer sa complémentaire santé. Les organismes complémentaires proposent en effet de plus en plus souvent des actions ciblées en matière de prévention du risque santé. Des patchs ou des vaccins gratuits Les organismes complémentaires offrent leurs services en matière de lutte contre le tabac ou la consommation d alcool, avec des programmes anonymes de sevrage, ou le remboursement de patch pour le tabac. Certains vaccins, non remboursés par la Sécurité sociale peuvent aussi l être dans le cadre du contrat santé. Cela peut aller plus loin, avec le remboursement intégral de toute une série de tests médicaux (check-up santé). Les organismes complémentaires peuvent même proposer de réaliser cette batterie d examens dans des centres de santé partenaires, ce qui permettra de concentrer tous les examens sur la même demi-journée. 1$ 2,73$ 3,27$ investi dans un programme de prévention coûts médicaux absentéisme 14

La prévention du risque santé Un retour sur investissement à long terme. Il est difficile d évaluer rapidement le retour sur investissement d une politique de prévention. Toutefois, une étude de l Université Harvard publiée en 2010 a permis de constater qu 1 $ investi dans un programme de prévention permet de réduire les coûts médicaux de l entreprise de 3,27 $* et les coûts de l absentéisme de 2,73 $. D après le Conference Board du Canada, en mettant simplement en place une politique antitabac, une entreprise peut économiser près de 3 500 $** chaque année en dépenses de santé. * Katherine Baicker, David Cutler et Zirui Song, Harvard University, «Workplace Wellness Prowgrams Can Generate Savings», Health Affairs, février 2010. ** Conference Board du Canada, Smoking and the Bottomline : Updating the Costs of Smoking in the Workplace, 2006. + - Un réel effet à long terme sur les coûts. Plus la prévention est efficace, plus le régime est équilibré. Cela permet d éviter une hausse des cotisations à l entreprise comme aux salariés. La prévention est un bon moyen pour le DRH de valoriser la part prise en charge par l employeur dans la complémentaire santé. Le retour sur investissement n est pas facile à mesurer et c est une mesure de long terme. La mobilisation nécessaire de la direction des ressources humaines et de la direction générale. L efficacité se joue sur l action récurrente (au moins une fois par an) et sur le long terme. 15

+ - Ne change pas les modes de consommation des salariés, qui continuent à aller chez leurs professionnels de santé habituels. Via la négociation des tarifs avec son médecin, cela permet de mieux maîtriser les coûts du régime frais de santé. Les filtres peuvent en particulier permettre de réduire drastiquement un poste cible (souvent l optique). Cela participe à l éducation des salariés, qui du coup sont amenés à se poser des questions par rapport aux tarifs pratiqués par leurs prestataires ou médecins habituels. Un effort administratif supplémentaire : il faut faire remplir un devis par son professionnel de santé, puis l envoyer à la plate-forme de son assureur. Le délai : il faut attendre l analyse du devis par la plate-forme, ce qui prend au mieux 48 heures, mais parfois jusqu à une semaine. C est parfois un outil moins efficace que les réseaux de professionnels de santé conventionnés, car en l absence de pression sur ces mêmes professionnels, cela peut réguler les excès tarifaires, mais cela ne fait pas baisser les prix. 16

Les plates-formes d information santé et les filtres Les plates-formes santé : un premier pas vers la maîtrise des coûts. La plupart des organismes d assurance offrent un accès à leur plate-forme santé. Ce service téléphonique permet de renseigner et d orienter les salariés en matière de santé, de prévention. Sont également donnés tous les renseignements concernant le fonctionnement de l assurance complémentaire santé et notamment le montant, pour chaque acte ou prestation de soins, des remboursements et du reste à charge pour les salariés. Des devis préalables à faire remplir Certaines plates-formes (parfois intégrées chez les gestionnaires de frais de santé ou chez les organismes de tiers-payant) vont jusqu à l examen des devis. Avant tout soin ou prestation, toujours en optique, dentaire ou audioprothèses, les salariés sont encouragés à demander à leur professionnel de santé de remplir un devis, qu il faudra envoyer pour analyse à la plate-forme. Celle-ci donnera son avis sur le tarif pratiqué, en signalant ceux qui lui paraissent trop élevés par rapport aux tarifs habituellement pratiqués dans la région ou ceux qui lui paraissent carrément abusifs. On appelle cela un «filtre» : filtre optique, filtre dentaire En cas d abus, les plates-formes encouragent les salariés concernés à aller renégocier avec leur dentiste ou opticien. Certaines proposent un service plus intégré, avec les médecins ou les spécialistes de la plate-forme qui se chargent de la négociation avec le professionnel de santé. Pour inciter les salariés à faire systématiquement remplir ce devis préalable, certaines plates-formes, proposent de négocier, à cette occasion, le tiers payant avec le professionnel de santé concerné, ce qui évite au patient de faire l avance des frais. 17

Comment mieux maîtriser son régime de prévoyance. Les régimes de prévoyance qui couvrent les arrêts de travail, l invalidité et le décès des salariés connaissent, eux aussi, une forte augmentation des tarifs (lire l interview de Pierre-Alain Boscher, page 6). Les causes sont nombreuses. On sait qu en période de crise économique les arrêts de travail redoublent, mais ce phénomène est encore accentué par le développement du stress au travail, ainsi que du vieillissement de la population active, première conséquence du passage de l âge légal de la retraite de 60 à 62 ans pour les salariés. Difficile sur des sujets aussi sensibles de mettre en place une politique de maîtrise des coûts. Un partenariat plus poussé avec son organisme d assurance est l une des pistes à explorer. En tout état de cause, il n y a pas de recette miracle. Mais, une succession d initiatives à mettre en place, qui, combinées, peuvent apporter des résultats satisfaisants tant pour l entreprise que pour les salariés concernés. 18

Les arrêts de travail 1 Piloter Il s agit, comme pour les régimes de frais de soins (lire page 10) de mieux anticiper l évolution de ses garanties. Pour piloter son régime, il convient de suivre, à l aide de son courtier ou de son assureur, un certain nombre d indicateurs : la structure démographique de l entreprise d une année sur l autre ; le nombre d arrêts de travail déclarés au cours de l année ; les pôles ou services concernés par ces arrêts de travail (il peut s agir d un problème ciblé de management) ; la fiche d identité des arrêts de travail déclarés (homme ou femme, âge moyen, cadres ou non-cadres, salaire moyen des personnes concernées). Analysés, ces éléments vont permettre de déterminer si les arrêts enregistrés une année donnée sont conjoncturels, ce qui n est pas grave et qui a priori ne devrait pas se reproduire, ou s il s agit d un problème plus sérieux, de type structurel, sur lequel l entreprise peut tenter d agir. 2 Contrôler Les arrêts de travail courts sont du seul ressort de l entreprise ou de la Sécurité sociale, qui peuvent toutes deux, diligenter des contrôles pour vérifier la réalité des mises au repos. L organisme assureur, lui, prend le relais dans le paiement du salaire de la personne arrêtée, parfois après un délai de franchise. C est à ce moment-là, qu il peut lui aussi mettre en œuvre des contrôles. Les assureurs le font de plus en plus 3 à 5 % d économie sur les COTISATIONS affectées au risque arrêt de travail systématiquement, de leur propre chef et sans intervention aucune de l entreprise. En moyenne, selon la plupart des organismes d assurance, dans 5 % des contrôles, les personnes sont prêtes à reprendre le travail, ce qui génère une économie de 3 % à 5 % des cotisations affectées au risque arrêt de travail. Ce levier du contrôle est assez puissant et rapide pour redresser un régime qui dérive. Mais, il ne doit pas être le seul. 19

Réussite des programmes de retour à l emploi 72 % 7 % 65 % 66,5 % 63 % 68 % 62,5 % de réussite globale (cessation des arrêts de travail) Pendant la phase d évaluation Après accompagnement (8/9 mois en moyenne) Troubles psychologiques Douleurs chroniques Maladies chroniques Accidents physiques Les types de réinsertion 52 % 13 % 4 % Retour au travail Chômage avec projet de reclassement construit Études ou formations Sources : chiffres issus des résultats et enquêtes Réhalto 2010. La société Réhalto, filiale du réassureur SCOR, est spécialisée dans les services d aides à la réinsertion au travail. 3 Prévenir La prévention est le parent pauvre, sauf bien sûr s il y a des obligations réglementaires dans certains secteurs spécifiques. Pour le reste, tout dépend des bonnes volontés exprimées dans l entreprise. Là encore, solliciter son organisme assureur est une bonne idée. La plupart d entre eux ont développé une offre en matière de prévention des arrêts de travail. Il s agit soit de formations, soit de package ou kits, tout prêts, composés de plaquettes d informations, d affiches, etc. bref de tout ce dont a besoin le DRH pour sensibiliser les salariés et les encourager à se lancer dans des programmes de prévention proposés par l entreprise. Les plus courants visent à se défaire des mauvaises habitudes de consommation d alcool, de tabac, etc. Il peut s agir également de sensibiliser aux bienfaits d une alimentation saine, ou des pratiques sportives. Chaque entreprise en fonction de la typologie de son personnel, peut mettre en œuvre des actions de prévention ciblées. 20

4 L aide au retour au travail Votre assureur ou votre courtier peut vous proposer un service visant à faciliter la réinsertion au sein de leur environnement de travail des personnes en arrêt de travail long. Les arrêts de travail C est le médecin-conseil de l employeur ou de l assureur qui peut décider d y recourir dans certains cas. Chez Réhalto, l une des principales sociétés de réinsertion au travail, l intervention s envisage à partir de trois mois d arrêt, mais plus généralement après deux ans et demi. Les salariés sélectionnés s engagent dans le programme sur la base du volontariat. Pratiquement toutes les causes d arrêt de travail peuvent être traitées, en particulier la cancérologie, la cardiologie, les troubles musculo-squelettiques, les troubles psychiatriques, les séquelles traumatologiques d accident et les maladies neurologiques invalidantes. Quand le salarié a donné son accord pour suivre le programme, les mesures d accompagnement sont mises en place avec les intervenants de l assurance, les équipes de Réhalto, et son réseau de psychologues et thérapeutes. L accompagnement dure jusqu à 9 mois. Chaque dossier traité coûte de 10 000 à 50 000, mais quand le salarié reprend son travail cela permet, sur le plan financier, de remettre les provisions techniques dans les comptes du régime de prévoyance, ce qui peut se traduire par 5 à 7 récupérés pour 1 investi. APRÈS LE RETOUR AU TRAVAIL 5 à 7 récupérés pour 1 euro investi 21

Remerciements Jean-Philippe Allory Directeur Général Associé, chez Adding, actuariat & conseil RH Pascale Baron Avocate associée chez Rigaud Avocats Marianne Binst Directrice Générale chez Santéclair Pierre-Alain Boscher Directeur métier chargé de la Protection Sociale chez Optimind Winter Alain Bouellat Directeur du développement de Réhalto Sébastien Legeay Directeur des assurances de personnes chez April Entreprises Lyon Frédéric Lucas Secrétaire général et président de la commission risques et ressources humaines, à l AMRAE 22

Édition : Cetim - 114 Boulevard Marius Vivier-Merle 69439 LYON Cedex 03 Contact : agnes.aubert@cetim.com Conception : bacon&eggs Rédaction : Mireille Weinberg Crédits photos : Fotolia Toutes indications dans le présent document non contractuelles et sous réserve d erreurs.

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