Économie et organisation de l immobilier 2 e année



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Transcription:

Économie et organisation de l immobilier 2 e année Économie et organisation de l immobilier 2 e année «Les problématiques autour du logement» BTS Professions immobilières Licence «Les prescripteurs pourront bénéficier d une actualisation des données en se connectant sur le site www.fontainepicard.com Auteurs : Jérôme GEORGEL Marie-Christine RALU

ÉCONOMIE ET ORGANISATION DE L IMMOBILIER 2 e année BTS Formations immobilières/licence PARTIE 3 : LE REPÉRAGE DU RÔLE DU LOGEMENT DANS L ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE NATIONALE et INTERNATIONALE (2/2) Chapitre 1 Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 3 Chapitre 2 - Le poids des dépenses en logement 25 Chapitre 3 - Les politiques de redistribution 45 Chapitre 4 - La composition du patrimoine des ménages et le poids de l immobilier au sein du patrimoine des ménages 71 PARTIE 4 : L ANALYSE DES INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOLOGIQUES Chapitre 5 - Les principales évolutions sociodémographiques et leurs impacts sur le logement 93 Chapitre 6 - Le mal logement en France 119 PARTIE 5 : L ÉTUDE ET LA FORMATION DES PRIX DANS LE SECTEUR IMMOBILIER Chapitre 7 - La notion de valeur et l équilibre d une opération immobilière 137 Chapitre 8 - Les effets générés par l application du développement durable 155 Glossaire 177 Jérôme GEORGEL Marie-Christine RALU Crédits photographiques Couverture : Fotolia Franck Boston p. 86 Fotolia Eisenhans p. 95 Fotolia George Mayer p. 95 Fotolia Tilio & Paolo p. 98 Fotolia Joseph Helfenberger p. 109 Fotolia illes Paire p. 111 Fotolia ktsdesign p. 111 Fotolia ktsdesign p. 119 Fotolia fgeoffroy p. 119 Fotolia articks p. 128 Fotolia julien tromeur p. 155 Fotolia Anatoly Tiplyashin p. 155 Fotolia julien tromeur p. 155 Fotolia Mimi Potter p. 155 Fotolia Argus p. 161 Fotolia pixelpixel p. 161 Fotolia julien tromeur p. 162 Philippe TASTET p. 162 Fotolia Zoe p. 163 Fotolia tsach p. 164 Fotolia Alexi TAUZIN p. 164 Fotolia bluesky6867 p. 164 Fotolia Zoe p. 164 Fotolia Andrzej Tokarski Les auteurs apportent un soin particulier dans la recherche de sites internet conseillés dans les ouvrages ou les ressources enseignants. Toutefois, l éditeur tient à préciser qu il ne peut être tenu responsable des sites tiers visibles et consultables sur les pages proposées dans cet ouvrage scolaire. Le contenu de ces sites n engage pas la responsabilité de l éditeur ; FontainePicard n exerçant aucun contrôle quant au contenu des sites tiers.

Chapitre 1 Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement I Les revenus des ménages 1.1 - Du revenu primaire au RDB des ménages Document 1 - Du revenu primaire au revenu disponible brut des ménages en % du revenu primaire 1960 1970 1980 1990 2000 2009 2010 Revenu primaire brut (en milliards d euros) 34,3 92,9 340,6 753,9 1 058,3 1 415,2 1 438,3 Revenu primaire brut 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Excédent brut d exploitation et revenu mixte 33,7 27,6 20,9 20,3 19,8 19,2 19,0 Rémunération des salariés 61,2 67,1 73,3 71,2 71,5 71,9 72,2 Revenus du patrimoine 5,1 5,3 5,8 8,5 8,8 8,9 8,7 - Transferts nets de redistribution - 5,0-8,3-11,7-12,0-13,7-10,5-10,2 Prestations sociales reçues 15,4 18,3 22,2 25,1 26,0 28,4 28,9 Cotisations sociales versées - 16,7-21,3-27,5-30,5-27,5-28,2-28,3 Impôts sur le revenu et le patrimoine - 4,4-5,5-6,9-7,6-12,6-11,3-11,4 Autres transferts courants 0,7 0,2 0,5 0,9 0,4 0,6 0,6 = Revenu disponible brut 95,0 91,7 88,3 88,0 86,3 89,5 89,8 Revenu disponible brut (en milliards d euros) 32,6 85,2 300,6 663,2 913,3 1 267,1 1 292,1 Champ : y compris entreprises individuelles Source : Insee - comptes nationaux, base 2005 - TEF 2012 1 - Qu appelle-t-on «revenus primaires»? Explicitez ses différentes composantes. En particulier, explicitez la notion de «revenus mixtes». 2 - Qu appelle-t-on «transferts nets de redistribution»? Explicitez ses différentes composantes. 3 - Comment passe-t-on du revenu primaire au revenu disponible brut des ménages? (= formule de calcul). 4 - Comment a évolué dans le temps (entre 1960 et 2010) la part des différentes composantes du RDB? Document 2 - L évolution du revenu disponible des ménages de 2001 à 2009 Montants annuels en euros constants 2009 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Revenu disponible médian 27 580 28 290 27 900 27 690 27 790 28 170 28 430 28 600 28 740 Revenu disponible moyen 32 650 33 350 33 070 32 870 33 090 33 730 34 060 34 490 34 540 1 er décile (D1) 12 560 12 720 12 750 12 610 12 550 12 740 12 840 12 880 12 930 9 e décile (D9) 55 810 58 070 57 580 57 110 57 300 58 470 59 290 59 550 59 900 Rapport interdécile (D9/D1) 4,5 4,6 4,5 4,5 4,6 4,6 4,6 4,6 4,6 S20 (%) 7,3 7,3 7,3 7,3 7,1 7,1 7,1 7,1 7,1 S50 (%) 27,2 27,1 27,2 27,0 26,9 26,7 26,6 26,5 26,5 S80 (%) 59,4 59,3 59,3 59,1 59,0 58,5 58,6 58,3 58,4 (100-S80)/S20 5,5 5,6 5,5 5,6 5,7 5,8 5,8 5,9 5,9 Indice de Gini 0,333 0,334 0,334 0,337 0,340 0,344 0,344 0,346 0,346 Champ : France métropolitaine, ménages dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n est pas étudiante. Lecture : en 2009, les 20 % de ménages les plus modestes disposent de 7,1 % de la somme des revenus disponibles (S20), les 20 % les plus aisés ont 41,6 % de la somme des revenus disponibles (complément à 100 de S80). Source : Insee - DGL, enquêtes revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 2000 à 2004 - DGRP - CNAF - CANV - CCMSA - Enquêtes revenus fiscaux et sociaux 2005-2009 Insee - Revenus et patrimoine des ménages - Éditions 2012 Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 3

1 - Rappelez ce que signifie «euros constants». 2 - À quoi correspond le revenu disponible médian? Prendre l exemple des données pour 2009. En 2009, le revenu disponible médian était de cela signifie que Comment ce revenu disponible médian a-t-il évolué entre 2001 et 2009? 3 - Comment le revenu disponible moyen a-t-il évolué entre 2001 et 2009? Comparez cette évolution avec l évolution du revenu disponible médian. Que peut-on en déduire? 4 - À quoi correspond le 1 er décile? À quoi correspond le 9 e décile? Prendre un exemple de lecture pour 2009. 5 - Qu est-ce que le rapport interdéciles (= comment est-il calculé)? Quel intérêt présente-t-il? Comment ce rapport interdéciles a-t-il évolué dans le temps? 6 - En 2009, quelle est la part de l ensemble des revenus disponibles perçue par la moitié des ménages ayant les revenus disponibles les plus faibles? Et pour les 20 % de ménages les plus aisés? Et pour les 20 % de ménages les plus modestes? 7 - Recherchez ce que mesure l indice de Gini? Comment interprète-t-on ses résultats? Comment a-t-il évolué sur la période considérée? Document 3 - Les revenus des ménages en 2011 Au niveau de la Nation, la masse des ressources disponibles de l ensemble des ménages est mesurée par le revenu disponible brut (RDB) des ménages. Ce dernier prend en compte l ensemble des revenus d activité et de la propriété (le revenu primaire des ménages), duquel on soustrait les prélèvements (impôts et cotisations) et auquel on ajoute les prestations sociales. En euros courants, la masse des salaires et traitements bruts, principale source des revenus d activité des ménages, après avoir stagné en 2009, augmente de 2,3 % en 2010, grâce à la stabilisation de l emploi et à une légère accélération du salaire moyen par tête. En 2011, elle accélère (+ 2,9 %), soutenue par la reprise de l emploi. Du fait de la reprise de l activité, les revenus des entrepreneurs individuels augmentent de plus de 2,0 % en 2010 et 2011, après une baisse de 6,6 % en 2009. Au total, le revenu primaire des ménages connaît une hausse de 3,3 % en 2011, grâce au redressement des revenus d activité et des revenus du patrimoine. Les impôts sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages progressent de 2,8 % en 2010, après avoir diminué de 4,5 % en 2009. Cette reprise provient en partie de la fin des mesures d allégement prises pendant la crise et de l augmentation des revenus d activité qui génère un surplus de contribution sociale généralisée (CSG) et de contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). En 2011, toujours sous l effet du dynamisme des revenus d activité et du relèvement de certains impôts, le montant payé par les ménages accélère, à + 6,6 %. Dans le même temps, les prestations sociales augmentent de 3,2 % en 2010 et 2011 après 5,5 % en 2009. Ce ralentissement est en partie dû à celui des indemnités de chômage, en lien avec l amélioration du marché du travail, et à la fin de certaines primes exceptionnelles versées dans le cadre du plan de relance. La hausse du revenu disponible des ménages est plus rapide en 2011 (+ 2,6 %) que lors des deux précédentes années (+ 0,5 % puis + 2,0 %). Le pouvoir d achat du RDB obtenu en déflatant le revenu par le prix de la dépense de consommation finale ralentit. Il progresse de 0,5 % en 2011, contre 0,9 % en 2010 et 1,2 % en 2009. Cet indicateur global ne reflète toutefois pas l évolution individuelle moyenne : rapporté au nombre d unités de consommation (UC), pour tenir compte de l évolution du nombre de la composition des ménages, le pouvoir d achat par unité de consommation se stabilise (+ 0,3 % en 2010 et - 0,1 % en 2011), après une augmentation de 0,6 % en 2009. Cette mesure peut toutefois différer parfois de la perception qu ont les ménages de l évolution de leur niveau de vie. Pour tenter de s en rapprocher, on calcule le pouvoir d achat arbitrale par UC en déduisant du revenu certaines dépenses de consommation jugées difficilement renégociables à court terme par les ménages : celui-ci augmente de 0,3 % en 2011 (après + 0,7 % en 2009 et + 0,2 % en 2010). Source : Insee - Les revenus et le patrimoine des ménages - Édition 2012 1 - Comment ont évolué dans le temps les différentes composantes du RDB en 2011 par rapport aux précédentes années? 2 - Que signifie «déflater»? 3 - Recherchez ce que l on appelle «unité de consommation»? Quel est l intérêt d utiliser des unités de consommation plutôt que le nombre de personnes par ménage? Quel est l intérêt de calculer un revenu disponible en fonction des unités de consommation? 4 - Expliquez pourquoi «le pouvoir d achat du RDB obtenu en déflatant le revenu par le prix de la dépense de consommation finale ralentit», alors que dans la phrase précédente, il est dit que le RDB des ménages a augmenté en 2011? 5 - Quelle différence faites-vous entre le pouvoir d achat et le niveau de vie? 4 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

1.2 - Les limites du RDB : du RDB au pouvoir d achat, au niveau de vie et au revenu arbitrable Document 4 Évolutions en euros courants (%) Montant (milliards d euros) 2009/2010 2010/2009 2011/2010 2010 2011 Évolution des prix (dépenses de consommation finale des ménages) - 0,7 1,1 2,1 /// /// Revenu disponible brut 0,5 2,0 2,6 1 289,9 1 323,5 Pouvoir d achat 1,2 0,9 0,5 /// /// Pouvoir d achat par unité de consommation 0,6 0,3-0,1 /// /// Revenu arbitrable 1,1 2,0 3,0 933,4 961,4 Pourvoir d achat arbitrable 1,3 0,8 0,9 /// /// Pouvoir d achat arbitrable par unité de consommation 0,7 0,2 0,3 /// /// Champ : France Source : Insee - Comptes nationaux, base 2005 / Insee - Revenus et patrimoine des ménages - Édition 2012 (Voir aussi les documents 1 et 3) 1 - Expliquez, en donnant un exemple de lecture, ce que représentent dans la colonne 2011/2010, les chiffres «2,1», «2,6» et «0,5» et le lien que l on peut établir entre ces trois données. 2 - Quel est l intérêt de considérer le «pouvoir d achat du RDB» des ménages plutôt que leur «RDB»? 3 - Qu appelle-t-on «revenu arbitrable» et «pouvoir d achat arbitrable»? Quel est l intérêt de prendre en considération le revenu arbitrable? Comment ont évolué ces données? 4 - Comparez l évolution du pouvoir d achat par unité de consommation et l évolution du pouvoir d achat arbitrable par unité de consommation. Document 5 - Le niveau de vie des personnes Le niveau de vie est une notion individuelle qui prend conventionnellement la même valeur pour tous les membres d un même ménage. Par rapport au revenu disponible par ménage, il permet de tenir compte de la taille des ménages et des économies d échelle en leur sein. Ainsi, un ménage de deux personnes ayant un revenu deux fois supérieur à celui d une personne vivant seule a un meilleur niveau de vie, en raison des économies d échelle que procure en général la vie en couple. Ces économies d échelle existent par exemple pour les biens d équipement ménager et pour le logement. Pour cette raison, ce n est pas directement le nombre de personnes du ménage qui est utilisé dans le calcul du niveau de vie, mais le nombre d unités de consommation (UC), assis sur une échelle d équivalence. Ainsi, le concept de niveau de vie est une construction qui vise à pouvoir comparer les ressources des personnes vivant dans des ménages de tailles ou de compositions différentes. Quel est l intérêt de prendre en considération le niveau de vie plutôt que le revenu disponible? Document 6 - Montant du niveau de vie de 2001 à 2009 Montants annuels en euros constants 2009 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Niveau de vie médian 17 410 17 880 17 830 17 740 18 030 18 300 18 690 19 000 19 080 Niveau de vie moyen 20 230 20 730 20 610 20 590 20 820 21 340 21 690 22 130 22 140 1 er décile (D1) 9 620 9 970 9 930 9 950 9 960 10 100 10 300 10 530 10 410 9 e décile (D9) 32 990 33 830 33 260 32 860 33 380 34 420 34 880 35 580 35 840 Rapport interdécile (D9/D1) 3,4 3,4 3,4 3,3 3,4 3,4 3,4 3,4 3,4 S20 (%) 9,1 9,3 9,3 9,3 9,0 9,0 9,0 9,0 8,9 S50 (%) 30,8 31,1 31,2 31,2 31,0 30,7 30,7 30,9 30,7 S80 (%) 62,1 62,3 62,4 62,4 62,0 61,6 61,8 61,6 61,8 (100 - S80) / 20 4,2 4,1 4,1 4,0 4,2 4,3 4,3 4,3 4,3 Indice de Gini 0,286 0,281 0,280 0,281 0,286 0,291 0,289 0,289 0,290 Champ : France métropolitaine, ménages dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n est pas étudiante. Lecture : en 2009, les 20 % de ménages les plus modestes disposent de 8,9 % de la somme des revenus disponibles par UC (S20), les 20 % les plus aisés perçoivent 38,2 % de la somme des revenus disponibles par UC (complément à 100 de S80). Source : Insee - DGL, enquêtes revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 2000 à 2004 - DGRP - CNAF - CANV - CCMSA - Enquêtes revenus fiscaux et sociaux 2005-2009 Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 5

Apprendre à décrypter une distribution en quantiles En vous référant à la méthode utilisée pour analyser le document 2, complétez les phrases suivantes. En 2009, le niveau de vie médian, qui partage la population en.., est de. euros. Les 10 % des personnes les plus modestes de la population ont un niveau de vie (supérieur/égal/inférieur*) à euros (. décile). Les 10 % des personnes les plus aisés de la population ont un niveau de vie (supérieur/égal/inférieur*) à euros ( décile), soit... fois plus que pour les 10 % des personnes les plus modestes de la population. Les distributions des niveaux de vie sont ainsi (plus/moins*) resserrées que celles des revenus disponibles (voir document 2) du fait du passage du concept de RDB à son équivalent individuel par... La moitié des personnes ayant les niveaux de vie les plus faibles disposent de.. % de la masse des niveaux de vie. Les 20 % les plus aisés en disposent de. % (= - ), soit.. fois plus que celle détenue par les 20 % les plus modestes. * Choisir le qualificatif adapté Document 7 - Du revenu disponible à la consommation et à l épargne L utilisation du revenu en 2012 Revenu disponible des ménages en France = 1 338,4 milliards d euros Épargne des ménages = 208,6 milliards d euros Consommation des ménages = 1 129,8 milliards d euros (Chiffres de la comptabilité nationale) Calculez le taux d épargne des ménages en 2012. Quelles peuvent être les conséquences d un taux d épargne trop élevé pour un pays? Et d un taux d épargne trop faible? II La consommation des ménages 2.1 - Les notions de propension à consommer et de postes (coefficients) budgétaires A) Notion de propension à consommer Document 8 - Avec le passage à la retraite, le ménage restructure ses dépenses de consommation Avant le grand âge, le ménage se prépare à une autre phase de sa vie. Il épargne, ne voulant pas être à la charge de ses enfants dans ses vieux jours. En abordant les âges de la retraite, il renouvelle une dernière fois les équipements du foyer et adopte progressivement une vie plus casanière. Ses dépenses liées au logement (loyer, charges, chauffage, électricité) augmentent, de même que son recours aux services domestiques à domicile. Il diminue ses dépenses d alimentation, à la fois à domicile et à l extérieur, mais il maintient sa consommation d alcool. Il dépense moins pour les vacances ainsi que pour son habillement. Cette influence de l âge sur les pratiques de consommation ressort d une analyse toutes choses égales par ailleurs, à niveau de revenu, taille du ménage, niveau de diplôme et génération de naissance fixés. Lorsque l on s intéresse au niveau de la consommation d un ménage et à la structure des produits qu il consomme, la diversité observée tientelle plus à la transformation des besoins au fil des âges de la vie, ou bien au fait que les individus nés à des époques différentes sont marqués par des contextes socio-économiques qui influencent durablement leurs choix de consommation? Le premier de ces effets est appelé dans la littérature économique «l effet d âge» sur la consommation, le second «l effet de génération». Une enquête de consommation réalisée à une seule date ne permet pas de distinguer ces deux effets, puisque les personnes d un âge donné y sont toutes de la même génération. En revanche, plusieurs enquêtes de consommation successives permettent, sous certaines hypothèses, de séparer ces deux effets, car l observation de la consommation au même âge de plusieurs générations devient possible. À âge de la personne de référence, taille du ménage et niveau de revenu donnés, la consommation des ménages tend à augmenter lentement d une génération à l autre. Ce fait stylisé mérite qu on s y arrête pour bien le comprendre. Il décrit une situation où, à revenu identique, les 6 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

jeunes générations consommeraient plus, donc épargneraient moins que les générations anciennes. Cependant dans une économie qui croit tendanciellement, chaque génération, du fait qu elle bénéficie par ailleurs, en moyenne sur son cycle de vie, d un niveau de revenu un peu supérieur à la précédente, aurait tendance à épargner davantage. Au total, les deux effets jouent en sens contraire sur l évolution au fil du temps, du taux d épargne agrégé. Le premier effet semble l emporter sur la période d observation : le taux d épargne des ménages, qui se situait autour de 20 % à la fin des années 1970, oscille autour de 15 % depuis le début des années 1990 (Bournay, Pionnier, 2007). Évolution de la consommation totale Par cohorte Indice 100 pour les CAP, BEP, BEPC nés en 1945-1949 120 110 Supérieur au BAC Baccalauréat 100 CAP, BEP, BEPC 90 Pas de diplôme, CEP 80 1900-05- 10-15- 20-25- 30-35- 40-45- 50-55- 60-65- 1970 1904 09 14 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 1974 Années de naissance Par âge Indice 100 pour les 40-44 ans 105 100 95 90 85 25-30- 35-40- 45-50- 55-60- 65-70- 75-80- 29 34 39 44 49 54 59 64 69 74 79 84 Âge Champ : France métropolitaine. Lecture par cohorte : à âge de la personne de référence, revenu et taille du ménage égaux, la consommation des ménages dont la personne de référence est diplômée de l enseignement supérieur et née en 1965-1969 représente 115 % de celle des ménages de niveau CAP, BEP, BEPC nées en 1945-1949. Lecture par âge : à âge de la personne de référence, revenu et taille du ménage égaux, la consommation des ménages dont la personne de référence a entre 75 et 79 ans représente 86 % de celle des ménages de 40 à 44 ans. Note : les dépenses de consommation ont été calculées en euros constants 2006 pour les six enquêtes. Source : Insee, enquêtes Budget de famille 1979, 1985, 1989, 1995, 2001 et 2006. À revenu donné, et quelle que soit la génération considérée, la propension à consommer augmente avec les niveaux de diplômes. Ceci traduit sans doute le fait que le niveau de consommation dépend moins du niveau de revenu perçu au cours de la période que d un niveau de revenu «permanent», c est-à-dire du niveau de revenu que les individus anticipent en moyenne sur l ensemble de leur vie. Cependant, ces écarts sur l échelle des diplômes dans la propension à consommer ont fluctué au fil des générations. Pour les générations nées avant guerre, on observe un resserrement des écarts avec une progression continue des propensions à consommer pour les sans diplôme, les peu diplômés et les bacheliers, et une stabilité de la propension à consommer des diplômés du supérieur. À l inverse, pour les générations des années 1950 et 1960, les mieux dotés en capital humain ont une propension à consommer qui progresse un peu plus fortement que les autres. 1 - Qu appelle-t-on «propension à consommer»? 2 - Quel déterminant de la propension à consommer est évoqué dans ce texte? 3 - Quels autres déterminants peuvent avoir une influence sur la propension à consommer des ménages? 4 - Explicitez les notions de «effet de génération» et «effet d âge» évoquées dans le texte. 5 - Comment évolue la propension à consommer avec l âge? 6 - Quelle définition donneriez-vous de la notion de «revenu permanent»? Recherchez quel économiste est à l origine de cette notion de revenu. 7 - Expliquez cette phrase : «À revenu donné, et quelle que soit la génération considérée, la propension à consommer augmente avec les niveaux de diplômes. Ceci traduit sans doute le fait que le niveau de consommation dépend moins du niveau de revenu perçu au cours de la période que d un niveau de revenu «permanent», c est-à-dire du niveau de revenu que les individus anticipent en moyenne sur l ensemble de leur vie». Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 7

B) Notion de coefficients budgétaires Document 9 - Coefficients budgétaires en 2011 En milliards d euros Coefficients budgétaires en % en % de la dépense de consommation en % de la consommation effective Produits alimentaires et boissons non alcoolisées 150,8 13,6 10,2 Boissons alcoolisées et tabac 35,8 3,2 2,4 Habillement et chaussures 47,7 4,3 Logement, eau, gaz, électricité... 281,2 25,3 Meubles, articles de ménage et entretien courant de l'habitation 64,8 5,8 4,4 Santé 43,3 3,9 2,9 Transports 160,6 14,5 10,9 Communications 29,1 2,6 2,0 Loisirs et culture 93,6 8,4 6,4 Autres 203,2 18,3 13,8 Dépense de consommation 1 110,1 100,0 75,4 Dépense de consommation socialisée 361,9 24,6 TOTAL : consommation effective des ménages 1 471,9 100,0 Source : Insee : Comptes nationaux, consommation des ménages / Stat-apprendre 1 - Que représente un «coefficient budgétaire»? Le rapport entre le montant de la dépense totale et celui d un poste de dépense. Le rapport entre le montant d un poste de dépense et la dépense totale. 2 - Comment obtient-on 10,9 pour le coefficient budgétaire des transports (en % de la consommation effective)? 160,6 / 1 110,1 160,6 / 1 471,9 3 - Calculez le coefficient budgétaire de l habillement et du logement. Notez-le dans la case prévue dans le tableau. 4 - Comment passe-t-on des dépenses de consommation à la consommation effective des ménages? À quoi correspond cette différence? Document 10 2.2 - L évolution des postes budgétaires des ménages A) Évolution de la structure de la consommation par fonction de 1960 à 2010 : les chiffres La consommation des ménages depuis cinquante ans Georges Consales, Maryse Fesseau et Vladimir Passeron Depuis cinquante ans, les Français ont, sauf en 1993, consommé un peu plus chaque année, si bien qu aujourd hui le volume annuel de consommation par personne est trois fois plus élevé qu en 1960. La France est pourtant passée des Trente Glorieuses, caractérisées par le développement d une consommation de masse, à une période beaucoup moins dynamique en termes de gains de pouvoir d achat et de consommation à partir du milieu des années 1970. Cette progression globale recouvre de profonds changements dans la répartition du budget des ménages, entre les différents postes de dépenses : les parts réservées à l alimentation et à l habillement se sont réduites, au profit notamment du logement et des transports, de la santé, de la communication et des loisirs. Globalement, les services prennent aujourd hui une part prépondérante dans le budget des ménages, bien plus importante qu en 1960 : les loyers tiennent une place croissante, et les prix des autres services ont progressé plus rapidement que ceux des biens. Ce déplacement des dépenses en valeur au profit des services recouvre des évolutions plus complexes sur les volumes consommés. Les Trente Glorieuses se sont d abord traduites par le développement des achats de biens matériels ; depuis, l écart de croissance avec les services s est certes resserré, mais ne s est pas inversé pour autant. Source : Insee (édition 2009) 8 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

1 - Recherchez ce qui a pu motiver une baisse de la consommation en 1993. 2 - Même question pour le milieu des années 70. Document 11 - Évolution de la structure de la consommation par fonction de 1960 à 2010 Structure en % (à partir des valeurs courantes) 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Valeurs en 2010 millions d euros Taux de variation annuel moyen en %, 1960-2010* Alimentation 27,3 20,7 16,3 14,7 13,7 12,5 180,0 1,8 Habillement 10,1 8,3 6,1 5,4 4,2 3,3 47,3 1,6 Logement, eau, gaz, électricité 9,8 14,7 15,4 16,0 18,1 19,3 277,5 3,5 Meubles, articles de ménage et entretien courant de l'habitation 7,8 6,9 6,4 5,4 4,7 4,4 65,3 3,0 Santé 1,9 1,6 1,6 2,3 2,6 2,9 41,8 5,4 Transports, communications 9,3 10,4 12,9 13,3 13,3 12,7 182,3 3,8 Loisirs et culture 5,8 6,4 6,6 6,5 6,9 6,5 93,4 5,1 Autres 13,5 13,6 14,6 15,8 13,2 13,9 199,3 2,1 Dépense de consommation socialisée 14,6 17,4 20,4 20,5 22,7 24,4 350,4 3,6 TOTAL : consommation effective des ménages 100 100 100 100 100 100 1 435,2 3,1 *Taux de variation des quantités consommées (mesurées en volume). Source : Insee : Comptes nationaux / Stat-apprendre 1 - Quelle est la bonne formulation concernant le nombre souligné? Entre 1990 et 2000, la consommation alimentaire a progressé de 13,7 %. En 2000, l alimentation représentait 13,7 % de la consommation effective des ménages. 2 - La consommation a augmenté en 40 ans. Vrai / Faux 3 - La diminution de la part de l alimentation dans le total s explique par : le souci de garder la ligne, les prix trop élevés, une hausse plus forte du total. 4 - Quelles consommations progressent le plus? Alimentation Habillement Logement Équipement de la maison Santé Loisirs et culture B) Évolution de la structure de la consommation par fonction de 1960 à 2010 : les explications Faites une synthèse des documents 12 à 17 et repérez les consommations qui relèvent de dépenses pré-engagées. Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 9

Document 12 La part de l alimentation en baisse sur longue période : un effet de saturation des besoins La très nette hausse des niveaux de vie a d abord permis de desserrer la contrainte des dépenses de première nécessité. La part en valeur des dépenses d alimentation et tabac, est passée de 38 % du budget de consommation en 1960 à 25 % en 2007. Cette baisse concerne exclusivement les dépenses de produits alimentaires à domicile, la part des seules dépenses en restauration ayant quant à elle un peu augmenté, passant de 5 à 6 %. Le lien entre la pauvreté des familles et la part du budget réservée à l alimentation est avéré et étudié depuis longtemps (Engel au XIX e siècle). La part de l alimentation dans le budget est ainsi souvent utilisée comme indicateur de niveau de vie. À cette aune, et d un point de vue macroéconomique, la diminution de la part alimentaire en France depuis cinquante ans dans la dépense de consommation de l ensemble des ménages est le reflet de la hausse de leur pouvoir d achat. Source : Insee - La Consommation des ménages depuis 50 ans Recherchez ce qu est la loi d ENGEL. Document 13 Des dépenses d habillement moins contraintes que les dépenses alimentaires Comme pour l alimentation, les dépenses d habillement et des produits pour la personne relèvent a priori en partie de la nécessité. Leur part budgétaire a baissé, elle aussi, de 14 % en 1960 à 9 % en 2007. Ce tassement provient pour l essentiel d une moindre croissance en volume (+ 1,7 % par an et par habitant) par rapport à celle du volume des dépenses totales de consommation (+ 2,5 %), même si une moindre hausse relative des prix y a également contribué. Ce recul de la part budgétaire semble là encore illustrer l effet de la hausse du niveau de vie moyen sur la part des dépenses nécessaires : au-delà d un certain seuil de revenu, le budget en habillement des ménages ne progresse pas dans les mêmes proportions que leur revenu. L analyse sur longue période montre pourtant qu il faut nuancer ce jugement. À la différence des produits alimentaires, les achats d habillement et de chaussure sont sensibles à court terme aussi bien aux variations de prix qu aux variations de revenu. Ceci signale sans doute à la fois que les besoins de première nécessité sont globalement couverts et que, au-delà, les ménages tendent à arbitrer fréquemment sur ce poste. Depuis 1960, les dépenses d habillement ne répondent plus aux mêmes motifs. D une part, l offre a profondément évolué. La production intérieure a dégagé des gains de productivité importants, grâce au progrès technique et à des modes de fabrication de plus en plus intenses en capital. Les importateurs se sont progressivement imposés sur le marché national, atteignant plus de 60 % du marché en 2007 contre 5 % en 1960. Les circuits de distribution se sont également fortement modifiés, avec le développement de grandes surfaces, spécialisées ou non, au détriment des petites surfaces spécialisées. La progression des importations est allée de pair avec une diversification des produits, dont notamment des produits à plus bas coût. D autre part, la demande s est transformée, la dépense relevant moins de la nécessité que de la mode. Ainsi, durant les Trente Glorieuses, les phénomènes de mode vestimentaire se sont imposés à grande échelle, conduisant à des mises au rebut massives d articles présentant encore une valeur d usage. Entretenus par un système productif international toujours plus réactif, ainsi que par l action des médias et de la publicité, ils peinent cependant à faire croître tendanciellement la demande, plus saturée encore dans ce domaine que dans celui de l alimentation. Source : Insee La consommation des ménages depuis 50 ans Document 14 Le logement, premier poste de dépenses Les Trente Glorieuses ont été marquées à la fois par la hausse du nombre de logements, de leur qualité, et par la diffusion intensive de leur équipement en meubles et appareils électroménagers. La part budgétaire consacrée à ce poste a ainsi crû sensiblement entre 1960 (16 %) et 1975 (20 %). Elle a depuis très légèrement baissé (19 % en 2007), mais cet infléchissement traduit en réalité la croissance du nombre de ménages propriétaires : leur part dans le nombre total de ménages a augmenté tout particulièrement entre 1973 (45 %) et 1988 (54 %). En effet, les nouveaux propriétaires, ne payant plus de loyers, ne font plus face aux mêmes dépenses de consommation de services de logement, mais à des dépenses d autres natures (dépenses d investissement-logement, remboursement d emprunts). Au cours des années 1990, la part des propriétaires a continué de croître, mais la hausse est de moindre ampleur (56 % en 2002). Pour neutraliser cet effet trompeur de l accession à la propriété sur la mesure de la consommation des ménages, la comptabilité nationale considère que les ménages propriétaires occupant leur logement bénéficient de facto d une consommation de logement, c est-à-dire se payent des loyers à eux-mêmes (loyers dit «imputés»). En élargissant ainsi le champ, c est-à-dire en passant du budget de consommation des ménages (notion micro-économique) au champs des dépenses de consommation des ménages (notion de comptabilité nationale qui inclut les dépenses «imputées»), le poids des dépenses liées au logement augmente alors continûment sur l ensemble de la période, passant de 20 % en 1960 à 30 % en 2007. Les loyers imputés sont les principaux contributeurs de cette hausse, celle des loyers réels l expliquant dans une moindre mesure. Cette hausse de la part budgétaire consacrée aux loyers résulte à la fois d un effet-prix, le prix des loyers ayant augmenté plus fortement que l inflation globale, et d un effet-volume, la quantité et la qualité des logements ayant augmenté globalement plus vite que la consommation d ensemble. Cela a notamment été le cas dans les années 1960 et 1970, marquées par des efforts massifs de construction pour résorber 10 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

la crise du logement de l après-guerre et absorber la forte hausse du nombre de ménages. Enfin, la croissance de la part des dépenses consacrées au logement est également tirée par les charges (eau, gaz, électricité ). Les variations de prix des dépenses de chauffage ont globalement peu joué sur l ensemble de la période, mais de fortes fluctuations ont été enregistrées lors des chocs et du contre-choc pétroliers. Les dépenses liées au logement sont bien souvent ressenties par les ménages comme contraintes car pré-engagées dans leur budget : c est le cas pour les dépenses de loyers, de chauffage ou d éclairage. En 2007, la part des dépenses que les ménages consacrent au logement, à son chauffage et à son éclairage, atteint 25 % de leur consommation. Ces dépenses représentent 75 % des dépenses «pré-engagées», sur lesquelles les ménages peuvent difficilement arbitrer à court terme. La part de ces dépenses «pré-engagées» dans le revenu disponible brut des ménages n a cessé de progresser, atteignant 28 % en 2007 contre 13 % en 1960. Une forte augmentation de cette part au cours des années récentes, imputable notamment aux prix des loyers, pourrait avoir contribué à faire naître et se creuser un écart entre la mesure du pouvoir d achat et la perception que s en font les ménages. Source : Insee - La Consommation des ménages depuis 50 ans 1 - Quels sont les types de dépenses incluses dans la dépense en logements? 2 - Qu appelle-t-on loyers imputés? 3 - Qu appelle-t-on dépenses pré-engagées? 4 - Expliquez la dernière phrase du document. Document 15 Document 16 L essor de l automobile, principal facteur de la hausse de la part des transports Le poids du poste des dépenses de transport dans le budget des ménages a progressé fortement entre 1960 (11 %) et le début des années 1980 (17 %), puis s est quasi stabilisé (18 % en 2007). Cette progression tient, à parts quasi égales, à la croissance plus rapide des volumes consommés par rapport à celle du budget de consommation total, et à l évolution plus dynamique des prix par rapport à l inflation d ensemble. Les volumes ont particulièrement augmenté jusqu au milieu des années 1970, avec la très forte progression du taux d équipement des ménages en automobiles, de 30 % en 1960 à 60 % en 1973. Par la suite, compte tenu de son poids dans l activité économique, l automobile a fait l objet de plusieurs mesures de relances conjoncturelles (aide à l achat, prime à la casse ), alors que dans le même temps les exigences croissantes en termes de sécurité routière et d environnement ont pu freiner son utilisation. Les dépenses d utilisation des véhicules personnels ont profité de cet essor d équipement, mais leur part de croissance dans le budget des ménages résulte surtout de la très forte hausse de leurs prix par rapport à l inflation d ensemble. Ces hausses de prix sont d abord tirées par les dépenses d entretien et de réparation. La hausse des prix des carburants a été moins marquée, en moyenne sur la période, même s ils ont fluctué de façon spectaculaire. Depuis 2000, les hausses du cours du pétrole ont renchéri le coût d utilisation du transport individuel et pesé sur le budget des ménages. Pour cette raison, même si elles ne sont pas à proprement parler «pré-engagées», elles sont souvent ressenties comme contraintes et peu arbitrales, en raison de l utilisation des véhicules personnels dans les déplacements domicile-travail. La sensibilité particulière de nombre de ménages aux fortes variations de prix des carburants constitue sans doute un autre élément d explication de l écart entre mesure et perception de l évolution du pouvoir d achat. Relativement au total des dépenses, la consommation en transports collectifs a modérément augmenté depuis 1960 : leur prix a augmenté plus vite que l inflation d ensemble, mais les volumes relatifs ont baissé, concurrencés par le transport individuel. Malgré le développement du TGV à compter des années 1980, le transport ferroviaire a subi une baisse relative sur l ensemble de la période, dans un contexte de profonde mutation de l offre (modification des infrastructures, fermetures de lignes ). Seul le transport aérien a connu un dynamisme plus important que la consommation d ensemble ; il s est banalisé et a fini par toucher une grande partie de la population. Source : Insee - La Consommation des ménages depuis 50 ans Toujours plus de dépenses de communication et de loisirs Le poste regroupant les dépenses de communication, de loisirs et de culture a connu l une des plus fortes croissances depuis cinquante ans : sa part est passée de 10 % du budget de consommation en 1960 à 16 % en 2007. Ce phénomène est encore plus prononcé en termes réels : la croissance en volume par habitant a atteint + 4,6 % par an sur la période, contre + 2,5 % pour l ensemble du budget de consommation. Dans le même temps, les prix de ces produits ont augmenté moins vite que l inflation d ensemble (- 1,0 point par an en moyenne). Depuis 1960, le poids des services de communication a quasiment quintuplé dans le budget des ménages. La consommation en volume de ces services a augmenté nettement plus vite (+ 8,1 % par habitant) que l ensemble des autres postes de dépenses des ménages (+ 2,5 %), principalement dans les années 1970 avec la diffusion de la téléphonie fixe et depuis le milieu de la décennie 1990 avec la téléphonie mobile et l internet. Ces produits apparus comme des produits de luxe se sont rapidement révélés de plus en plus accessibles, et indispensables. En outre, le caractère souvent contractuel de ces dépenses, qui lient les ménages aux opérateurs sur des périodes longues, en a fait, avec le logement, l un des principaux facteurs du développement des dépenses «pré-engagées» depuis une décennie. Les appareils électroniques ont tiré la croissance de la consommation à la hausse depuis cinquante ans, avec des phases cycliques, qui correspondent aux grandes phases d équipement des ménages : téléviseurs en noir et blanc puis en couleurs dans les années 60 et 1970 ; appareils photos dans les années 1970 ; magnétoscopes et caméscopes dans les années 1980 ; ordinateurs et téléphones mobiles depuis la fin des années 1990 ; enfin, tout récemment, télévisions à écran plat. Par ailleurs, la très grande sensibilité des achats de ces biens à la variation de leur prix d une part, à celle du pouvoir d achat d autre part, illustre le caractère généralement non «indispensable» de ces produits. Pour les autres dépenses du poste, qualifiées de dépenses de loisirs, le dynamisme depuis cinquante ans n est pas continu dans le temps ni uniforme selon les produits. Les achats de biens pour les loisirs et les dépenses en jeux de hasard ont été plus dynamiques que la progression de l ensemble du budget de consommation. La part budgétaire consacrée aux services de loisirs est plus stable, les volumes consommés, notamment les services d hébergement touristique, ayant pâti d une évolution relativement défavorable de leurs prix. Source : Insee - La Consommation des ménages depuis 50 ans 1 - Comment ont évolué les dépenses de transport, de communication de loisirs? 2 - Comment expliquer ces évolutions? Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 11

Document 17 Les dépenses de santé croissent avec le niveau de vie Les ménages ne paient pas directement tout ce qu ils consomment. Certaines dépenses sont prises en charge en totalité ou en partie par les administrations publiques. C est tout particulièrement le cas pour les dépenses d éducation (enseignement primaire, secondaire et universitaire public), de santé (remboursements de la Sécurité sociale) et de logement (allocations logement). En comptabilité nationale, en additionnant à la dépense prise en charge par les ménages celle prise en charge par la collectivité, on passe d une logique de dépense de consommation des ménages à une logique de consommation finale effective. Par exemple, du fait de l importance de l assurance-maladie en France, les dépenses de santé directement payées par les ménages ne représentent que 4 % de leur budget en 2007, mais leur consommation finale effective de santé représente près de 11 % de leur consommation finale effective totale. La hausse de la part des dépenses de santé prises en charge par la collectivité a été forte entre 1960 (61 %) et 1980 (82 %). Depuis, cette part est relativement stable : elle a légèrement reculé sur les cinq dernières années (78 % en 2007) sous l effet de mesures visant à maîtriser les dépenses d assurance-maladie : augmentations des tickets modérateurs et du forfait hospitalier, franchises sur les actes médicaux et sur les boîtes de médicaments, déremboursements de certaines classes de médicaments, développement des dépassements d honoraires non remboursés. Sur longue période, la consommation finale effective de santé fait partie des postes de consommation les plus dynamiques, sa part dans la consommation finale effective passant de 5 % en 1960 à 11 % en 2007. Les volumes consommés ont considérablement augmenté, sous l effet de multiples facteurs : l accroissement de la médicalisation tout au long du cycle de vie ; une meilleure couverture de l assurance-maladie, le vieillissement de la population, le nombre de visites chez le médecin s élevant avec l âge ; le développement de l offre de soins, avec notamment l incorporation continuelle des innovations et du progrès technologique. Cette augmentation a contribué à l amélioration générale de l état de santé de la population et à l allongement de l espérance de vie d environ dix ans depuis 1960. Cette plus grande propension à consommer des biens et services de santé a été rendue possible grâce à la hausse de niveau de vie depuis cinquante ans. Elle en est même un de ses reflets. Source : Insee - La Consommation des ménages depuis 50 ans Compréhension des termes utilisés 1 - Qu appelle-t-on «consommation des ménages» et «consommation finale effective»? 2 - Qu appelle-t-on «ticket modérateur»? «Franchise» sur les actes médicaux? 3 - Quelles sont les raisons évoquées de la hausse des dépenses de santé? C) La consommation des ménages en 2010 et 2012 Document 18 - La dépense de consommation des ménages en 2010 En 2010, la dépense de consommation des ménages en volume progresse de 1,3 %, après 0,1 % en 2009. La consommation effective des ménages, qui inclut des dépenses directement financées par la collectivité, évolue au même rythme. En cette année de reprise, la consommation effective des ménages soutient la croissance : elle contribue pour 1,0 point à la progression du produit intérieur brut (+ 1,5 %). Ce redémarrage s accompagne d une baisse du taux d épargne. En effet, la consommation des ménages progresse plus vite que leur pouvoir d achat : ce dernier augmente de 0,8 % après + 1,3 % en 2009, sa hausse étant freinée par la remontée des prix (+ 1,2 % après - 0,6 %). Les dépenses «pré-engagées», sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme, représentent plus du quart du revenu disponible brut des ménages en 2010. Elles sont constituées aux trois quarts des dépenses consacrées au logement, à son chauffage et son éclairage, qui accélèrent (+ 1,5 % après + 0,5 %). Les dépenses de chauffage rebondissent sous l effet d un hiver et d un automne rigoureux. Source : Insee - TEF 2012 1 - Quelle a été la tendance observée en matière de consommation effective en 2010? Recherchez des chiffres plus récents et vérifiez si cette tendance s est poursuivie. 2 - Quel impact peut avoir la consommation des ménages sur certains agrégats économiques? 3 - «Ce redémarrage s accompagne d une baisse du taux d épargne. En effet, la consommation des ménages progresse plus vite que leur pouvoir d achat». Un redémarrage de la consommation s accompagne-t-il toujours d une baisse du taux d épargne? 12 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

Document 19 - Consommation et pouvoir d achat en baisse pour l année 2012 L Insee, qui avait évalué la baisse du pouvoir d achat des ménages à 0,4 % fin mars, déjà un record, a revu son estimation et fait désormais état d un recul de 0,9 % l an dernier. Résultat, la consommation a flanché de 0,4 % en 2012, une première depuis 1993. ( ) Concrètement, le revenu disponible brut a augmenté seulement de 0,9 % en valeur, tandis que le prix de dépense de la consommation finale a grimpé de 1,9 %. «Le pouvoir d achat du revenu disponible brut des ménages recule, en raison essentiellement du ralentissement des revenus d activité et du patrimoine et de l accélération des impôts courants, et le taux d épargne des ménages se replie», résume l institut. Il s agit de la plus forte baisse depuis 1984 (-1,1 %), après une progression de 0,7 % en 2011 et de 0,9 % en 2010. ( ) Dans ce contexte, l Insee a également revu à 0,4 % la baisse de la consommation des ménages l an dernier, précédemment estimée à 0,1 %. «C est la deuxième baisse depuis l après-guerre après celle de 1993 (- 0,2 %)», souligne l Insee. Aucun poste de dépense n a été épargné par la morosité ambiante, à l exception de ceux de l eau, des déchets et de l énergie, notamment le gaz et l électricité pour le chauffage, qui ont rebondi de 5,2 %, après une chute de 9,1 % en 2011 due à des températures clémentes. Les dépenses en biens d équipement, traditionnellement les plus dynamiques, ont vu leur progression ralentir à 4,2 %, contre 6,8 % l année précédente. Soit leur plus faible hausse depuis 1993. À noter une baisse marquée des achats de voitures (7 %) qui ont pesé sur les dépenses en produits manufacturés. Même tendance pour les services, dont la consommation a ralenti à 0,4 % après une hausse de 1,2 % en 2011. Forcés de se serrer la ceinture, les Français ont surtout rogné sur les sorties et les loisirs l an dernier. Les dépenses en hébergement-restauration se sont ainsi repliées de 1,5 % (contre + 1,3 %). Isabelle de Foucaud Source : le Figaro. 16/05/2013 1 - Rappelez comment est calculé le pouvoir d achat des ménages? 2 - Comment a-t-il évolué en 2012? Justifiez cette évolution. 3 - Quelle est la conséquence directe en matière de consommation? 4 - Quels sont les postes de consommation les plus touchés? 2.3 - Le poids croissant des dépenses pré-engagées (ou dépenses contraintes) Document 20 Les dépenses contraintes deviennent de plus en plus prégnantes dans les dépenses totales de consommation, au détriment des dépenses de consommation alimentaire. Au contraire de la part des dépenses d alimentation dans la consommation des ménages, la part des dépenses contraintes (logement, eau, gaz, électricité, télécommunications, frais de cantine, services de télévision, assurances et services financiers) est en augmentation depuis 1959. Sur le graphique ci-dessous, les courbes se croisent en 1966. En 2010, les dépenses contraintes représentaient 33,1 % du total des dépenses de consommation des ménages, contre 13,4 % seulement pour les dépenses alimentaires, contre 15,1 % et 21,5 % en 1959. 35,0 Évolution de la part des dépenses contraintes dans les dépenses de consommation finale des ménages, 1959-2010 30,0 25,0 en % 20,0 15,0 10,0 5,0 1959 1961 1963 1965 1967 Part des dépenses contraintes 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 Part des dépenses d alimentation Source : Insee, base de données - Mai 2012 / Calculs DGCCRF Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 13

1 - Comment ont évolué les dépenses pré-engagées depuis 1959? 2 - Déduisez la part que représentent les dépenses arbitrables en 2010? À quels postes de consommation correspondent ces dépenses? 3 - Quelle est la conséquence majeure de cette évolution des dépenses pré-engagées pour les ménages les plus modestes? Document 21 - L accroissement des dépenses contraintes des ménages depuis 1959 Les dépenses contraintes («pré-engagées») sont passées, selon l Insee, de 3,7 milliards d euros en 1959 à 358,7 milliards d euros en 2010 (soit une multiplication par quasi-100), tandis que les dépenses de consommation totales n ont été multipliées que deux fois moins, de 24,5 milliards d euros à 1 084,8 milliards d euros (soit une multiplication par quasi-50) sur la même période. La part des dépenses contraintes dans la consommation finale des ménages est ainsi passée de 15,1 % à 33,1 % entre 1959 et 2010. La part des dépenses contraintes dans le revenu disponible brut a fortement crû entre 1959 et 1985, passant de 12,6 % à un peu plus d un quart (25,8 %). Entre la fin des années 1980 et 2002, cette part est restée proche de 26 %, toutefois après 2002, la progression de cet indicateur semble à nouveau accélérer de telle sorte qu en 2010, cette part a atteint selon l Insee 27,8 %. Graphique 1 : évolution des dépenses de consommation, des dépenses pré-engagées et du revenu disponible brut de 1959 à 2010 milliards d euros 1 400,0 1 200,0 1 000,0 800,0 600,0 400,0 200,0 Revenu disponible brut Consommation finale Dépense de consommation arbitrables Dépense de consommation pré-engagées 0,0 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 Dépenses de consommation pré-engagées Dépenses de consommation finale des ménages Dépenses de consommation autres que pré-engagées Revenu disponible brut Source : Insee, 2011 Les principaux secteurs concernés par les dépenses contraintes sont depuis 1959 dans l ordre décroissant, le logement, les assurances et services financiers, et la télévision et les télécommunications. La part des dépenses liées au logement dans le revenu disponible brut était de 9,1 % en 1959, soit 72,2 % des dépenses pré-engagées, elle est en 2010 de 21,5 %, soit 77,3 % des dépenses pré-engagées. La part des dépenses liées au logement a donc en cinquante et un ans plus que doublé dans le revenu disponible brut et gagné 5,1 points par rapport aux autres dépenses pré-engagées. La part des dépenses d assurances et de services financiers dans le revenu disponible brut est demeurée quasi-égale entre 1959 et 2010, passant de 2,3 % à 2,9 %, ce qui ne reflète toutefois pas la croissance de cette part entre 1963 et 1989, année où elle a atteint un pic de 6,6 % puis sa décroissance jusqu en 1999. La part des dépenses de télévision et télécommunications dans le revenu disponible brut est en nette croissance de 0,4 % en 1959 à 2,6 % en 2010, un palier ayant été franchi en 2002 (niveau de 2,4 %) et le rapport oscillant entre 2,5 % et 2,6 % depuis 2003. La part de ces services était demeurée stable, égale à 0,5 % jusqu en 1973 et est en augmentation continue depuis cette année. La part des dépenses de cantines scolaires dans le revenu disponible brut des ménages est constante sur toute la période 1959-2010, égale à 0,8 %. 14 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

35,0 Graphique 2 : évolution de la part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut des ménages de 1959 à 2010 30,0 milliards d euros 25,0 20,0 15,0 10,0 5,0 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut Part des dépenses liées au logement dans le revenu disponible brut Part des assurances (hors assurance-vie) et services financiers dans le revenu disponible brut Part des services de télévision et de télécommunications dans le revenu disponible brut Part des cantines dans le revenu disponible brut Source : traitement DGCCRF Bureau 1B - à partir des données Insee - 2011 Pour information : Le bureau 1B de la veille économique et des prix de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) conçoit et met en place des outils visant à améliorer la transparence économique sur les circuits de production et de commercialisation des biens et services, afin de permettre d effectuer dans ce domaine des analyses fondées sur des éléments objectifs et partagés. Il intervient notamment dans le domaine des analyses de prix, ainsi que dans l observation des mécanismes de formation des prix et des marges, en liaison avec les autres observatoires compétents dans ces domaines. Il conduit des études économiques au profit de la direction générale. Il est chargé des fonctions de documentation et de veille économiques internes à la direction générale. Il assure l exploitation statistique du baromètre des réclamations des consommateurs. Source : DGCCRF - Bureau 1B - Décembre 2011 1 - Comment ont évolué les dépenses contraintes et les dépenses de consommation totales des ménages entre 1959 et 2010? 2 - Quelle est la part des dépenses contraintes dans les dépenses de consommation totales des ménages? 3 - L évolution des dépenses contraintes a-t-elle été uniforme sur toute la période considérée? 4 - Quelle part représente le logement dans les dépenses pré-engagées des ménages? Comment cette part a-t-elle évolué dans le temps? 5 - Comment expliquer le «palier franchi en 2002» pour la part des dépenses de télévision et de télécommunication? 2.4 - Vers une structure de consommation unique? Document 22 Que ce soit sur données temporelles françaises ou sur données de comparaisons internationales pour une année donnée, la part budgétaire consacrée aux dépenses de consommation alimentaire diminue avec le niveau de vie. En revanche, pour d autres postes de consommation, le coefficient budgétaire des ménages apparaît positivement corrélé avec le revenu. C est le cas par exemple pour les dépenses effectives (quelles que soient leurs prises en charge) de santé et d action sociale (crèches, maisons de retraite ) et pour celles de services d assurance. Dans cette logique, l analyse des évolutions propres à chaque pays de l Union européenne s interpréterait dans un mouvement de convergence des structures de consommation, liée à celle du niveau de vie : une fois leurs besoins «nécessaires» satisfaits (alimentation), les ménages chercheraient à satisfaire des besoins moins indispensables (habillement, équipement du logement, transports ), avant d acheter des produits «supérieurs» (santé, culture, communication, loisirs ). Toutefois, l élévation du niveau de vie n explique pas tout et ce processus de convergence des coefficients budgétaires entre pays résulte sans doute aussi de l ouverture du marché européen et de la libre circulation des biens et des technologies. Ainsi, bien qu ils aient un niveau de PIB par habitant comparable à celui de la France des années 1960 ou 1970, la structure de consommation des derniers pays entrant au sein de l Union européenne s en distingue sensiblement pour beaucoup de postes budgétaires. La part budgétaire consacrée en France il y a cinquante ans aux dépenses d habillement, de télécommunication ou de santé est ainsi très différente de celle observée aujourd hui en Bulgarie. Source : Insee - La consommation des ménages depuis 50 ans 1 - Explicitez la logique de consommation unique évoquée dans ce texte. 2 - Quelle est la raison principale invoquée dans ce document qui expliquerait l évolution constatée dans la structure de consommation des pays développés? Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 15

III L épargne et l investissement des ménages 3.1 - Épargne, épargne nationale et taux d épargne des ménages Document 23A - Épargne nationale et déterminants Épargne et épargne nationale Les ménages, les entreprises et les administrations publiques concourent à la formation de l épargne, définie comme un flux correspondant à la partie des revenus qui n est pas consommée. Ainsi pour les ménages, il s agit de la part du revenu disponible brut 1 non consommé. Une part importante de l épargne des ménages est affectée à l investissement en logement ; le reste constitue l épargne financière. Pour les entreprises, l épargne correspond aux profits non distribués, après impôts et enfin l épargne des administrations publiques est définie comme la différence entre les recettes totales et les dépenses courantes de fonctionnement et de transfert. L épargne nationale est par conséquent la somme l épargne de ces trois agents économiques et lorsque l épargne domestique est insuffisante pour assurer les investissements nécessaires, on fait appel à l épargne extérieure entraînant un déficit du compte courant de la balance des paiements. Quant au taux d épargne nationale, il se définit comme le rapport entre l épargne des résidents et le Produit Intérieur Brut. Les déterminants de l épargne La pensée économique n est pas identique sur les déterminants du montant de l épargne Ainsi pour les économistes de l école classique, Adam Smith, David Ricardo,.. l épargne est considérée comme une consommation différée dans le temps, avec l objectif d obtenir à terme une consommation future plus importante. L épargne est influencée par le niveau des taux d intérêts : ainsi l offre d épargne est une fonction croissante du taux d intérêt. En effet, si le taux d intérêt est élevé, le consommateur sera incité à épargner afin d obtenir des revenus plus importants à terme, offrant des perspectives de consommation future supérieures. Inversement lorsque le taux d intérêt est faible, l épargne ne lui rapportant que peu de revenus à terme, le ménage aura tendance à consommer davantage à l instant présent. Si pour les économistes classiques, l épargne précède la consommation, par contre pour les économistes keynésiens c est la consommation qui précède l épargne dans la mesure où l épargne n est qu un résidu du revenu lorsque les besoins de consommation sont satisfaits. L évolution du taux d épargne est donc liée en grande partie à l importance et aux variations du revenu des ménages. 1 Revenu disponible brut (RDB) = revenu primaire + prestations sociales prélèvements obligataires Document 23B - L épargne de ménage et patrimoine L accumulation d épargne, le stock, des ménages français correspond à leur patrimoine. Le patrimoine net des ménages représente environ 10 000 Md, soit environ 8 années de revenu et 5 années de PIB. Ce patrimoine est constitué par l immobilier aux deux tiers et à un tiers d actifs financiers. Le patrimoine financier brut s élève à 3 600 Md, constitué de : - 590 Md (15 %) de dépôts à vue, numéraires etc. ; - 590 Md (15 %) de livrets défiscalisés - dont les Livrets A et Bleu pour 210 Md, le Livret développement durable (LDD) pour 70 Md - et d épargne contractuelle, notamment via les plans d épargne logement (PEL) pour 50 Md ; - 960 Md (30 %) de valeurs mobilières dont 710 Md de titres d actions comprenant notamment des actions non cotées détenues en direct, dont une part significative liée à la détention de l outil professionnel ( ) - 1450 Md (40 %) de contrats d assurance-vie. ( ) Depuis dix ans, le patrimoine financier n a progressé qu à un rythme légèrement supérieur au PIB sur la même période, contrairement au patrimoine immobilier. Au cours des dix dernières années, le patrimoine financier s est surtout recomposé au profit de l assurance-vie dont les encours ont plus que doublé. ( ) Karine BERGER - Dominique LEFEBVRE Source : Rapport au Premier Ministre : DYNAMISER L EPARGNE FINANCIERE DES MENAGES POUR FINANCER L INVESTISSEMENT ET LA COMPETITIVITE - 03 avril 2013 1 - Retrouvez la définition de : l épargne, l épargne nationale, le taux d épargne. 2 - Quelles sont les différentes formes d épargne des ménages? 3 - Quels sont les déterminants de l épargne pour les ménages pour les différents courants de pensées économiques? 4 - Quel rapport y a-t-il entre épargne et patrimoine? 16 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale

3.2 - Évolution du taux d épargne depuis 60 ans Document 24 1 400 1 200 1 000 Revenu disponible et épargne en milliards d euros (axe de gauche) Taux d épargne en % (axe de droite) 21 % 25 % 20 % 800 15 % 600 11 % 10 % 400 200 5 % 0 0 % 1949 1952 1955 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 Revenu disponible brut Taux d épargne Épargne Source : Insee, comptes nationaux - Base 2000 - Mise à jour en juillet 2012 1 - En 2011, le taux d épargne des ménages était d environ : 5 % 800 16 9 % 28 % 16 % 23 %? 2 - Le taux d épargne a peu varié sur 60 ans? VRAI FAUX 3 - Recherchez pourquoi le taux d épargne des ménages français a baissé de 1975 à 1987. Document 25 Taux d épargne des ménages en 2011 en % 24 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Taux d épargne Taux d épargne financière 1951 1955 1959 1963 1967 1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 Taux d investissement en logement (1) Source : Insee, comptes nationaux - Base 2005 (1) Rapport de la formation brute de capital fixe des ménages (hors entrepreneurs individuels) au revenu disponible brut. Champ : France. 16,1 9,1 6,8 Chapitre 1 - Le budget des ménages : revenus, consommation, épargne, investissement 17

Document 26 - L épargne des ménages en 2011 Taux d'épargne financière Taux d'investissement en logement (1) 2000 6,1 8,4 2005 4,9 9,3 2009 (r) 7,4 8,8 2010 (r) 7,0 8,7 2011 6,8 9,1 r : données révisées. (1) Rapport de la formation brute de capital fixe des ménages (hors entrepreneurs individuels) au revenu disponible brut. Champ : France. Source : Insee, comptes nationaux - Base 2005 1 - Quelles formes peut prendre l épargne des ménages? 2 - Vers quel type d épargne va la préférence des ménages français? 3 - Comment évoluent ces différents types d épargne les uns par rapport aux autres? 18 Partie 3 - Le repérage du rôle du logement dans l activité économique nationale et internationale