Portrait statistique des horaires de travail

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Volume 9, numéro spécial - Forum 2012 Les conditions de travail au Québec dans un contexte de mondialisation Portrait statistique des horaires de travail 1999-2008 Par Jacques Simard et Jean-François Boivin* Résumé Le ministère du Travail a produit, en mars 2010, une étude exhaustive intitulée Les horaires de travail des salariés au Québec : un portrait statistique (1997-2006) 1. Celle-ci dressait l état de la situation des horaires de travail auxquels les salariés étaient assujettis et de leur évolution au cours de cette décennie. Il s y trouve une foule d informations sur les types d horaires en fonction de plusieurs facteurs et de caractéristiques socioéconomiques des salariés. Depuis la publication de ce portrait, les statistiques des années 2007 et 2008 se sont ajoutées aux données disponibles, ce qui permet une mise à jour de l étude. Rapportée sur un cycle de dix ans, la nouvelle analyse s applique aux années 1999 et 2008. Le présent document a donc pour objectif de résumer l étude initiale et d intégrer les données les plus récentes, tout en indiquant les mouvements entre les types d horaires au fil du temps. Deux grandes catégories d horaires ont été constituées pour les besoins de cette étude, soit l horaire standard, dit de «9 à 5» du lundi au vendredi, et les horaires non standards, tels que l horaire de soir ou de nuit, l horaire rotatif, l horaire fractionné et l horaire irrégulier. Dans un premier temps, l analyse porte sur les déplacements entre ces deux grandes catégories pendant la décennie 1999-2008, et ce, en fonction de diverses caractéristiques personnelles, de l environnement de travail et de caractéristiques reliées à l emploi. Dans un deuxième temps, on examine la présence relative de chaque type d horaire non standard répertorié. L étude de l ensemble des données démontre que l horaire standard est toujours le plus utilisé, quoiqu il subisse une baisse de 6,2 points de pourcentage (75,0 % des salariés y sont assujettis en 1999, 68,8 % en 2008). Par conséquent, les horaires non standards connaissent une augmentation, en particulier l horaire irrégulier. * Jacques Simard travaille à la Direction de l information sur le travail et Jean-François Boivin est analyste à la Direction de la recherche et de l innovation en milieu de travail au ministère du Travail. 1. Disponible sur le site Internet du ministère du Travail au www.travail.gouv.qc.ca, onglet Publications. Volume 9, numéro spécial 1

Source des données L Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) réalisée par Statistique Canada constitue la base de référence de cette étude, plus particulièrement les microdonnées à grande diffusion qui contiennent des données anonymes. Tous les calculs effectués à l aide de ces microdonnées sont la responsabilité du ministère du Travail. L utilisation et l interprétation de ces données sont uniquement la responsabilité des auteurs. Les microdonnées à grande diffusion extraites de l EDTR sont des données transversales, qui permettent de chiffrer des statistiques annuelles. C est le Fichier transversal de personnes qui a été choisi comme source de traitement pour chacune des années. Les données disponibles les plus récentes s appliquent à l année 2008. Les statistiques relatives aux horaires de travail tirées de l Enquête sur la dynamique du travail et du revenu de Statistique Canada proviennent d un nombre de répondants qui varie d une année à l autre. En 2008 par exemple, l échantillon était composé de 5 454 personnes du Québec âgées de 16 à 69 ans. La principale variable utilisée pour l analyse se rapporte à la description du type d horaire de travail à la fin de l année. Ainsi, seules les réponses des travailleurs rémunérés ayant eu un emploi durant l année de référence ont été compilées, ce qui exclut les travailleurs autonomes et les travailleurs familiaux non rémunérés de même que ceux qui étaient au chômage ou inactifs durant toute l année. Introduction L organisation du temps de travail est tributaire de multiples influences : milieu de travail ou nature de la tâche à accomplir, besoins de la clientèle à satisfaire ou contraintes techniques à respecter, périodes d achalandage ou imprévus et urgences. L état de l économie en général ainsi que les secteurs d activité dominants influencent aussi les horaires de travail. Par exemple, en période de décroissance économique, les entreprises sont susceptibles de diminuer les heures de travail. Les nouvelles technologies ont modifié profondément et modifient encore l organisation du temps de travail. En effet, il est aujourd hui possible de communiquer à toute heure de la journée avec une personne se trouvant à l autre bout du monde. Par ailleurs, certaines tendances sociales peuvent également amener des changements en matière d horaire de travail. Mentionnons par exemple la présence importante, sur le marché du travail, des femmes ayant la charge d enfants, situation qui a favorisé le travail à temps partiel. L horaire de travail régulier, de jour, le fameux «9 à 5», est-il encore la norme aujourd hui? L analyse des statistiques sur la décennie 1999-2008 offre un aperçu de la réponse. Le rapport entre l horaire standard et les horaires non standards Le tableau A présente les données recueillies au début et à la fin de la décennie examinée (1999 et 2008) en fonction des deux grands types d horaires, soit l horaire standard et les horaires non standards. L horaire standard, appelé horaire traditionnel, représente l horaire «normal» de jour, «de 9 à 5», alors que les horaires non standards regroupent des temps de travail variés : horaire de soir ou de nuit, horaire rotatif (alternance jour/soir/nuit), horaire fractionné, sur appel ou autre, et horaire irrégulier. Volume 9, numéro spécial 2

L horaire standard reste fortement majoritaire malgré une progression des horaires atypiques. Toutefois, les statistiques portant sur l ensemble des salariés du Québec révèlent une baisse, à des degrés divers selon les situations, de l horaire standard. Toutes catégories confondues, la proportion de travailleurs assujettis à l horaire standard est passée de 75,0 % en 1999 à 68,8 % en 2008, soit une diminution de 6,2 points de pourcentage. Quant à la proportion de travailleurs ayant un horaire non standard, elle est passée de 25 % en 1999 à 31,2 % en 2008. Caractéristiques personnelles En 2008, proportionnellement presque autant de femmes que d hommes travaillaient selon un horaire standard, soit près de 7 personnes salariées sur 10. Cependant, les femmes connaissent une décroissance de l horaire traditionnel (ou horaire standard) plus accentuée que les hommes. Ainsi, entre 1999 et 2008, la proportion de salariées ayant un horaire standard est passée de 76,8 % à 68,5 %, alors que celle des hommes est passée de 73,5 % à 69,1 %. Les horaires non standards grimpent donc de 23,2 % à 31,5 % chez les femmes et de 26,5 % à 30,9 % chez les hommes. Entre 1999 et 2008, la proportion de travailleurs ayant un horaire standard a faiblement diminué dans la presque totalité des tranches d âge (variant de 1,5 à 5 points de pourcentage), à l exception de la tranche des salariés de 16 à 24 ans où la réduction est beaucoup plus considérable (moins 19,1 points de pourcentage). Ainsi, en 2008, la majorité des salariés de ce dernier groupe d âge, soit 5 %, travaillaient selon un horaire non standard. Par ailleurs, en 1999, les statistiques sur le type d horaire des salariés montraient un fort contraste entre les statuts matrimoniaux. Cette année-là, 80,1 % des personnes mariées et des conjoints de fait mentionnaient travailler selon un horaire standard, comparativement à 6 % des travailleurs célibataires, séparés, divorcés ou veufs (une différence de 11,9 points de pourcentage). Cet écart s est agrandi au fil de la décennie pour atteindre 1 points en 2008. Par conséquent, 40,4 % des travailleurs célibataires, séparés, divorcés et veufs avaient un horaire non standard en 2008. Les diplômés universitaires (1 er groupe) sont ceux qui déclarent le plus souvent travailler selon un horaire de type traditionnel, que ce soit en 1999 (90,0 %) ou en 2008 (85,5 %). À l inverse, les détenteurs d un diplôme d études postsecondaires (2 e groupe) désignent cet horaire le moins fréquemment (70,8 % en 1999 et 64,0 % en 2008). Ceux détenant un diplôme d études secondaires ou ayant une scolarité moindre (3 e groupe) ont connu la plus grande variation lors de la décennie 1999-2008 (8,7 points de pourcentage); la proportion d entre eux travaillant selon un horaire standard est passée de 74,7 % à 6 % alors que la proportion de ceux ayant un horaire non standard est passée de 25,3 % à 34,0 %. Notons aussi que les horaires non standards sont proportionnellement plus nombreux dans le 2 e groupe (29,2 % en 1999 et 3 % en 2008) et le 3 e groupe (25,3 % en 1999 et 34,0 % en 2008). Environnement du travail En 1999, l examen des données selon la taille de l entreprise ne démontre aucune différence significative entre les petits et grands établissements quant à la proportion de travailleurs en fonction des types d horaires. Ainsi, en 1999, 7 % des salariés des entreprises de moins de 20 employés avaient un horaire standard contre 73,9 % des salariés d entreprises de 1 000 employés et plus, soit une différence de seulement 3 points de pourcentage. Cet écart augmente à près de 7 points de pourcentage en 2008 entre le groupe de 500 à 999 employés (73,4 %) et celui de moins de 20 employés (66,5 %). De 1999 à 2008, on constate une faible baisse de l horaire standard et une hausse équivalente des horaires non standards dans toutes les tailles d entreprises. Ce changement a cependant été plus marqué dans la catégorie des entreprises de moins de 20 employés, avec Volume 9, numéro spécial 3

une diminution de 10,4 points de pourcentage de l horaire standard et une hausse identique en points de pourcentage des horaires non standards. Parmi les trois grands secteurs d activité économique, les salariés du secteur tertiaire se démarquent des secteurs primaire et secondaire avec des taux légèrement plus bas de l horaire standard. De plus, de 1999 à 2008, c est dans le secteur tertiaire que l on dénote la plus forte baisse de l horaire standard. En fait, la proportion de salariés assujettis à un horaire standard est passée de 73,2 % en 1999 à 66,4 % en 2008, comparativement à ceux du secteur primaire, qui obtiennent des taux de 79,6 % et 71,2 %, et du secteur secondaire avec 79,0 % (1999) et 77,5 % (2008). Au chapitre des horaires non standards, le secteur tertiaire recueille les valeurs les plus élevées, avec 26,8 % en 1999 et 33,6 % en 2008. Le secteur secondaire affiche une certaine stabilité puisque les variations entre 1999 et 2008 de l horaire standard et des horaires non standards se limitent à 1,5 point de pourcentage. Les salariés des entreprises du secteur public sont plus nombreux que ceux du secteur privé à travailler selon l horaire standard. Ainsi, le pourcentage d employés du secteur public travaillant selon un horaire standard est de 81,9 % en 1999 et de 75,1 % en 2008, comparativement à 73,2 % en 1999 et 6 % en 2008 pour le privé. L évolution dans ces deux secteurs est presque semblable de 1999 à 2008 : une baisse de l horaire standard de 6,8 points de pourcentage au secteur public et de 6,3 points au secteur privé. Qu ils soient syndiqués ou non syndiqués, les salariés travaillent selon un horaire standard dans des proportions comparables : 73,0 % et 76,4 % respectivement en 1999 et 67,2 % et 69,8 % en 2008. Les horaires non standards dépassent donc 30 % en 2008 dans les deux catégories (syndiqués et non syndiqués). Caractéristiques de l emploi Parmi les professions utilisées pour cette étude, les salariés du domaine de la santé sont les seuls dont la majorité travaille selon des horaires non standards en 1999 (53,4 %) et en 2008 (5 %). Toutefois, en 2008, le plus haut taux d horaires non standards se trouve dans les ventes et services où il s élève à 5 % comparativement à seulement 39,3 % en 1999, ce qui constitue le plus grand écart entre les deux années, selon la profession. Par ailleurs, l horaire standard est très répandu dans les emplois reliés aux sciences sociales, à l enseignement et à l administration publique (91,3 % en 1999 et 84,1 % en 2008), aux affaires, aux finances et à l administration (90,1 % et 83,7 % respectivement) et aux sciences naturelles et appliquées (89,9 % et 88,5 %). Il y a un lien direct entre le salaire annuel des salariés et la présence de l horaire standard. À une exception près, plus le salaire annuel est élevé, plus le taux de salariés travaillant selon un horaire traditionnel est élevé. Ainsi, plus de 20 points de pourcentage séparent le taux de salariés travaillant selon un horaire standard dans la catégorie de moins de 15 000 $ (65,3 %) de celle de la tranche de 80 000 $ et plus (85,6 %) en 1999. Cet écart s accroît davantage en 2008 pour atteindre 3 points de pourcentage (49,1 % et 85,7 %). Par ailleurs, en 2008, plus de la moitié (50,9 %) des salariés de la tranche de moins de 15 000 $ travaillaient selon des horaires non standards par rapport à seulement 1 % chez ceux gagnant un salaire annuel de 80 000 $ et plus. De 1999 à 2008, très peu de changements sont observés dans les catégories de 30 000 $ et plus. Par contre, la proportion de salariés travaillant selon un horaire standard dont le revenu annuel est de moins de 15 000 $ ou entre 15 000 $ et 29 999 $ a chuté de 16,2 et de 1 points de pourcentage, respectivement. Les horaires non standards sont très courants dans le groupe des salariés à temps partiel, soit 4 % en 1999 et 63,2 % en 2008. Chez les salariés à temps plein, l horaire traditionnel est la norme dans plus des trois quarts des cas. Volume 9, numéro spécial 4

La ventilation des horaires non standards Les données concernant les quatre types d horaires non standards sont répertoriées dans le tableau B. Il s agit de l horaire de soir ou de nuit, de l horaire rotatif 2, de l horaire fractionné 3, sur appel ou autre 4, et de l horaire irrégulier 5. Leur importance et leur position indiquent une relative égalité entre eux. On a vu précédemment que 25,0 % de l ensemble des salariés au Québec travaillaient selon un horaire non standard en 1999 et que ce taux avait grimpé à 31,2 % en 2008. Cette hausse provient surtout de l horaire irrégulier, qui est passé de 7,1 % en 1999 à 11,7 % en 2008, soit une augmentation de 4,6 points de pourcentage. Suivent la catégorie de l horaire fractionné, sur appel ou autre qui a gagné 1,6 point de pourcentage, et l horaire de soir ou de nuit avec 1 point de plus. Quant à l horaire rotatif, il perd 1 point de pourcentage de 1999 à 2008. Caractéristiques personnelles Les hommes occupent un peu plus souvent des postes de soir ou de nuit et des postes rotatifs que les femmes, tandis que ces dernières connaissent davantage les horaires fractionnés, sur appel ou autre et l horaire irrégulier. Les différences les plus marquantes à cet égard se rapportent à l horaire rotatif en 1999 (9,7 % des hommes sont soumis à cet horaire, mais seulement 4,1 % des femmes) et à l horaire irrégulier en 2008 (13,8 % des femmes le citent contre 9,8 % des hommes). De 1999 à 2008, c est l horaire irrégulier qui croît le plus, avec 6,2 points de pourcentage pour les femmes et 3,2 points pour les hommes. Dans tous les groupes d âge, seul l horaire rotatif affiche une diminution au cours de la décennie 1999-2008. À l inverse, les horaires fractionnés, sur appel ou autre et l horaire irrégulier augmentent. La hausse la plus importante concerne l horaire irrégulier chez les 16 à 24 ans, progressant de 14,0 % à 27,5 % de 1999 à 2008. Par ailleurs, pendant la même période, l horaire de soir ou de nuit est un peu moins fréquent pour les salariés âgés de 25 à 44 ans et de 55 ans et plus (baisse de 1 point de pourcentage ou moins de 1999 à 2008), mais il s accroît pour les 16 à 24 ans (de 11,3 % à 14,2 %) et les 45 à 54 ans (de % à 9,0 %). Sans égard à l état matrimonial, on note une croissance de tous les types d horaires non standards entre 1999 et 2008 (de 0,6 à 7,1 points de pourcentage), à l exception de l horaire rotatif qui diminue encore une fois (1 point de pourcentage). La progression la plus significative, c est-à-dire 7,1 points de pourcentage, concerne l horaire irrégulier chez les travailleurs célibataires, séparés, divorcés ou veufs. Le degré de scolarité est un bon indice de la présence des horaires non standards. Les salariés ayant un diplôme d études postsecondaires obtiennent presque toujours (sauf pour l horaire de soir ou de nuit en 2008) des taux supérieurs d horaires non standards (jusqu à 13,2 % pour l horaire irrégulier en 2008). Au contraire, les salariés détenant au moins un baccalauréat sont les moins susceptibles d avoir un tel horaire, leurs taux ne dépassant jamais 5,8 % (pour l horaire irrégulier en 2008). Au fil de la décennie, les plus fortes hausses touchent les salariés détenant un diplôme d études secondaires ou ayant une scolarité moindre dans trois catégories : l horaire de soir ou de nuit (majoration de 2,1 points de pourcentage entre 1999 et 2008), l horaire fractionné, sur appel ou autre (2,9 points de 1999 à 2008) et l horaire irrégulier (hausse de 6 points de pourcentage). On constate une baisse de la présence de l horaire rotatif de 1999 à 2008, situation plus marquéee chez les diplômés du dernier groupe. 2. Disponible sur le site Internet du ministère du Travail au www.travail.gouv.qc.ca, onglet Publications. 3. Quart rotatif : rotation périodique des quarts de travail du jour au soir ou à la nuit. 4. Horaire fractionné : deux périodes de travail distinctes ou plus chaque jour. 5. Sur appel ou autres : pas d horaire préétabli. Volume 9, numéro spécial 5

Environnement du travail Les salariés dans les entreprises de petite taille (moins de 20 employés) travaillent davantage selon un horaire irrégulier que les salariés des entreprises plus grandes, et ce, autant en 1999 (9,2 %) qu en 2008 (1 %). Toutefois, ils sont moins susceptibles que les autres groupes d occuper des postes de soir ou de nuit, soit des taux de 6,2 % en 1999 et de % en 2008. L horaire rotatif est plus fréquent chez les salariés travaillant dans les entreprises de 1 000 employés et plus (10,9 % en 1999 et % en 2008). Les données sur les horaires non standards classées en fonction des grands secteurs d activité économique indiquent quelques disparités. La fréquence de l horaire de soir ou de nuit est moindre dans le secteur primaire (2,5 % des salariés en 1999 et 1,2 % en 2008) que dans les secteurs secondaire ( % des salariés en 1999 et 9,4 % en 2008) et tertiaire (8,0 % et 8,8 %). Par contre, le secteur primaire présente des taux supérieurs quant à l horaire rotatif : 1 % en 1999 et 8,1 % en 2008, en comparaison de % et 7,2 % pour le secteur secondaire et de % et % pour le secteur tertiaire. Dans ce dernier secteur, on trouve plus souvent de salariés travaillant selon un horaire irrégulier : ces pourcentages sont de 8,9 % en 1999 et de 13,7 % en 2008, contre 3,9 % et 11,0 % dans le secteur primaire et 2,1 % et 3,7 % dans le secteur secondaire. De 1999 à 2008, les plus fortes hausses concernent l horaire fractionné, sur appel ou autre dans le secteur primaire (de % à 8,5 %) et l horaire irrégulier dans les secteurs primaire (de 3,9 % à 11,0 %) et tertiaire (de 8,9 % à 13,7 %). Encore ici, on constate peu de différences entre les secteurs public et privé quant aux types d horaires non standards. Le secteur privé recueille toutefois des taux plus élevés de salariés travaillant selon un horaire irrégulier, soit % en 1999 et 13,3 % en 2008 comparativement à seulement % et % pour le secteur public. Les salariés syndiqués travaillent plus souvent le soir ou la nuit ( % en 1999 et 11,2 % en 2008) et selon un horaire rotatif (10,5 % en 1999 et 9,0 % en 2008) que les salariés non syndiqués ( % en 1999 et 7,1 % en 2008 pour l horaire de soir ou de nuit, 5,0 % en 1999 et % en 2008 pour l horaire rotatif). Par ailleurs, en proportion, les non-syndiqués sont environ deux fois plus nombreux à exercer leur emploi selon un horaire irrégulier que les syndiqués (8,7 % en 1999 et 14,1 % en 2008 par rapport à % en 1999 et % en 2008.) Caractéristiques de l emploi Parmi les dix groupes de professions, le domaine de la santé est celui où l on trouve le plus haut pourcentage de salariés travaillant selon un horaire de soir ou de nuit (23,5 % en 1999 et 23,4 % en 2008) ainsi que selon un horaire rotatif (15,1 % en 1999 et 1 % en 2008). Suivent les métiers de la transformation, de la fabrication et des services d utilité publique qui obtiennent un pourcentage de 15,3 % en 1999 et de 16,4 % en 2008 pour l horaire de soir ou de nuit, ainsi que 14,4 % en 1999 et 14,6 % en 2008 pour l horaire rotatif. L horaire irrégulier est plus courant dans les professions de ventes et services, avec des taux de 13,4 % en 1999 et de 2 % en 2008. Les salariés gagnant moins de 15 000 $ par année atteignent les taux les plus élevés dans tous les types d horaires non standards, à part l horaire rotatif où ce sont les salariés dont le revenu annuel varie de 50 000 $ à 79 999 $ qui sont relativement plus nombreux. Par exemple, en 2008, 22,7 % des plus bas salariés ont un horaire irrégulier, ce qui constitue un écart de près de 11 points de pourcentage avec les salariés gagnant de 15 000 $ à 29 999 $ par année (11,8 %) et près de 19 points avec les salariés ayant un revenu de 80 000 $ et plus (3,9 %). Les probabilités d occuper un poste de soir ou de nuit diminuent à mesure que le salaire augmente : le plus haut pourcentage est de 11,9 % en 2008 pour les salariés de moins de 15 000 $ alors que le plus bas concerne à peine 0,5 % de ceux dont le salaire était de 80 000 $ et plus en 1999. Durant la décennie 1999-2008, les plus fortes hausses des types d horaires non standards concernent l horaire irrégulier chez les salariés gagnant moins de 15 000 $ et de 15 000 $ à 29 999 $, pour lesquels des hausses respectives de 10,3 et points de pourcentage sont enregistrées. Volume 9, numéro spécial 6

Les salariés à temps partiel sont appelés beaucoup plus souvent à travailler selon les différents types d horaires non standards. Ainsi, en 2008, on observe un écart de 20,7 points de pourcentage entre les salariés à temps partiel (28,1 %) et les salariés à temps plein ( %) dans la catégorie de l horaire irrégulier. Cette même année, 13,3 % des salariés à temps partiel avaient un horaire fractionné, sur appel ou autre, mais seulement % des salariés à temps plein étaient dans la même situation. En 2009, il y a 10,3 % de salariés à temps partiel travaillant selon un horaire irrégulier et tout juste % de salariés à temps plein. On note les plus faibles variations entre les deux groupes quant à l horaire rotatif en 1999 et en 2008, là où à peine plus d un point de pourcentage les sépare. Conclusion La qualité de vie au travail repose sur un ensemble de conditions parmi lesquelles les horaires de travail occupent sans nul doute une place prépondérante, car ils régissent une bonne part de l organisation du temps. Différents régimes d horaires et leur aménagement ont été mis en place afin de satisfaire les besoins économiques de l entreprise et des salariés. Ces dispositions ont-elles évolué au cours des dernières années, en même temps que le monde du travail changeait? Pendant la décennie 1999-2008, l horaire standard a connu généralement une baisse de 6,2 points de pourcentage, alors que 75,0 % des salariés travaillaient selon cet horaire au début de la période et 68,8 % à la fin. La diminution de l horaire standard a touché en particulier les femmes, les salariés âgés de 16 à 24 ans, les travailleurs célibataires, séparés, divorcés ou veufs, les détenteurs d un diplôme d études secondaires ou ayant une scolarité moindre, les employés des entreprises de 99 employés et moins, les travailleurs du domaine des ventes et services, les salariés du secteur primaire et du secteur public, les non-syndiqués, les salariés dont le revenu annuel est de moins de 15 000 $ ainsi que les salariés à temps partiel. Par conséquent, entre 1999 et 2008, on a observé une hausse des horaires non standards. Près d un salarié sur trois (31,2 %) détenait ce type d horaire en 2008 comparativement à un sur quatre (25,0 %) en 1999. On observe aussi une augmentation de l horaire de soir ou de nuit, de l horaire fractionné, sur appel ou autre, mais surtout, une forte majoration de l horaire irrégulier alors que l horaire rotatif est en baisse. Bien que la primauté de l horaire standard demeure, l analyse des statistiques sur l évolution des horaires de travail au Québec de 1999 à 2008 indique aussi un transfert, variable selon les cas, de l horaire standard vers les horaires non standards. Volume 9, numéro spécial 7

Tableau A Distribution des différents types d horaires au Québec selon certaines caractéristiques des salariés (1999-2008) en pourcentage (%) Caractéristiques des salariés Standard Type d horaire Non standard 1999 2008 1999 2008 Ensemble des salariés du Québec 75,0 68,8 25,0 31,2 Caractéristiques personnelles Hommes Sexe Femmes 16 à 24 ans 25 à 34 ans Âge 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 ans et plus Mariés ou conjoints de fait État matrimonial Célibataires, séparés, divorcés, veufs Diplôme secondaire ou moins Scolarité Diplôme postsecondaire Au moins un baccalauréat Environnement du travail Taille de l entreprise Grands secteurs d activité économique Public ou privé Syndiqué ou non syndiqué Caractéristiques de l emploi Profession Salaire annuel Temps plein ou partiel Moins de 20 employés 20 à 99 employés 100 à 499 employés 500 à 999 employés 1 000 employés et plus Primaire Secondaire Tertiaire Public Privé Syndiqué Non syndiqué Gestion Affaires, finances et administration Sciences naturelles et appliquées Santé Sciences sociales, enseignement, administration publique Arts, culture, sports, loisirs Ventes et services Métiers transports et machinerie Secteur primaire Transformation, fabrication, services d utilité publique Moins de 15 000 $ De 15 000 $ à 29 999 $ De 30 000 $ à 49 999 $ De 50 000 $ à 79 999 $ 80 000 $ et plus Temps plein Temps partiel 73,5 76,8 61,4 74,6 79,1 81,2 78,0 80,1 6 74,7 70,8 90,0 7 7 75,0 75,5 73,9 79,6 79,0 73,2 81,9 73,2 73,0 76,4 8 90,1 89,9 4 91,3 7 60,7 79,1 80,7 6 65,3 79,3 78,9 81,9 85,6 79,9 5 69,1 68,5 4 7 7 76,2 74,1 76,2 59,6 6 64,0 85,5 66,5 70,1 69,1 73,4 70,6 71,2 77,5 66,4 75,1 6 67,2 69,8 88,4 83,7 88,5 4 84,1 64,0 44,0 71,1 73,0 65,7 49,1 67,3 77,6 80,6 85,7 76,8 36,8 26,5 23,2 38,6 25,4 20,9 18,8 2 19,9 31,8 25,3 29,2 10,0 2 23,4 25,0 2 2 20,4 21,0 26,8 18,1 26,8 27,0 23,6 1 9,9 10,1 53,4 8,7 2 39,3 20,9 19,3 33,4 34,7 20,7 21,1 18,1 14,4 20,1 4 30,9 31,5 5 2 25,5 23,8 2 23,8 40,4 34,0 3 1 33,5 29,9 30,9 2 29,4 28,8 22,5 33,6 2 3 32,8 30,2 11,6 16,3 11,5 5 1 3 5 28,9 27,0 3 50,9 32,7 2 19,4 1 23,2 63,2 Source : Microdonnées à grande diffusion de l Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) de Statistique Canada qui contient des données anonymes. Tous les calculs effectués à l aide de ces microdonnées sont la responsabilité du ministère du Travail. L utilisation et l interprétation de ces données sont uniquement la responsabilité des auteurs. Volume 9, numéro spécial 8

Tableau B Répartition des horaires non standards au Québec selon certaines caractéristiques des salariés (1999-2008) en pourcentage (%) Caractéristiques des salariés Soir/Nuit Horaires non standards Rotatif Fractionné, sur appel et autres Irrégulier 1999 2008 1999 2008 1999 2008 1999 2008 Ensemble des salariés du Québec 8,7 7,1 4,7 7,1 11,7 Caractéristiques personnelles Hommes Sexe Femmes 16 à 24 ans 25 à 34 ans Âge 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 ans et plus Mariés ou conjoints de fait État matrimonial Célibataires, séparés, divorcés, veufs Diplôme secondaire ou moins Scolarité Diplôme postsecondaire Au moins un baccalauréat Environnement du travail Taille de l entreprise Grands secteurs d activité économique Public ou privé Syndiqué ou non syndiqué Caractéristiques de l emploi Profession Salaire annuel Temps plein ou partiel Moins de 20 employés 20 à 99 employés 100 à 499 employés 500 à 999 employés 1 000 employés et plus Primaire Secondaire Tertiaire Public Privé Syndiqué Non syndiqué Gestion Affaires, finances et administration Sciences naturelles et appliquées Santé Sciences sociales, enseignement, administration publique Arts, culture, sports, loisirs Ventes et services Métiers transports et machinerie Secteur primaire Transformation, fabrication, services d utilité publique Moins de 15 000 $ De 15 000 $ à 29 999 $ De 30 000 $ à 49 999 $ De 50 000 $ à 79 999 $ 80 000 $ et plus Temps plein Temps partiel Volume 9, numéro spécial 9 7,2 11,3 8,8 7,0 5,4 10,9 9,2 3,0 6,2 7,3 9,6 8,6 2,5 8,0 1,8 2,9 0,8 23,5 2,9 9,9 10,5 5,7 1,6 15,3 8,6 7,6 0,5 6,7 12,2 9,8 14,2 9,0 6,2 1 9,8 9,6 10,1 9,3 1,2 9,4 8,8 8,9 11,2 7,1 1,0 3,7 2,5 23,4 5,7 14,1 8,0 --- 16,4 11,9 10,8 3,9 2,7 14,6 9,7 4,1 6,4 5,6 7,1 2,6 5,0 5,5 9,2 10,9 1 6,8 7,2 10,5 5,0 0,9 1,7 2,9 15,1 9,3 7,6 10,1 14,4 8,1 11,3 5,6 5,5 6,4 5,1 8,4 1,5 4,6 3,3 7,5 8,1 7,2 6,2 9,0 2,8 3,5 1 5,0 9,0 14,6 6,4 5,3 8,0 7,2 5,0 2,8 2,5 2,2 3,6 4,0 3,2 3,6 1,3 3,4 3,8 3,0 1,9 2,8 1,1 3,8 3,0 2,7 3,3 0,6 1,5 1,0 8,7 1,1 1,0 1,8 2,9 1,7 1,3 0,6 1,6 9,1 4,4 5,1 4,1 3,3 6,5 4,1 5,4 5,1 6,3 3,3 8,5 2,2 4,4 1,0 0,6 8,0 6,4 9,9 1,9 1,6 13,3 7,6 14,0 5,5 5,4 5,8 5,3 7,0 9,2 7,3 5,8 3,9 2,1 8,9 8,7 9,8 3,8 5,4 2,7 13,4 5,8 4,7 1 4,1 3,9 1 9,8 13,8 27,5 9,4 9,4 8,9 1 13,0 13,2 5,8 1 12,5 9,0 5,7 10,4 11,0 3,7 13,7 13,3 14,1 6,8 7,9 19,4 2 9,6 10,9 1,3 22,7 11,8 7,0 3,9 28,1 Source : Microdonnées à grande diffusion de l Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) de Statistique Canada qui contient des données anonymes. Tous les calculs effectués à l aide de ces microdonnées sont la responsabilité du ministère du Travail. L utilisation et l interprétation de ces données sont uniquement la responsabilité des auteurs.