CAS CLINIQUE N 1. APP Bloc B Dr. S. Billard

Documents pareils
Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE!

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.»

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite

Calendrier des formations INTER en 2011

9.11 Les jeux de hasard et d argent

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

Manque de reconnaissance. Manque de contrôle

Y A-T-IL COUPLE? Introduction. Pour qu il y ait couple, il faut du temps

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Information au patient

Questionnaire pour les enseignant(e)s

Le trouble oppositionnel avec. provocation ou par réaction?

DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers)

6Des lunettes pour ceux qui en ont besoin

Problèmes de rejet, de confiance, d intimité et de loyauté

Sommaire DITES-MOI UN PEU

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

Nouvelles addictions. Dr Marie VERSCHAVE Praticien hospitalier Service de médecine interne E et addictologie

Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire

Se libérer de la drogue

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

Existe-t-il plusieurs types de troubles bipolaires?

APRES TOUT ACTE DE MALTRAITANCE. 3. Elaboration des recommandations de pratique. 4. Diffusion au personnel des recommandations.

I. Qu est ce qu un SSIAD?

MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART. première partie

SOUFFREZ-VOUS D UN TROUBLE BIPOLAIRE?

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

Quand le corps devient objet de l autre

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

Rapport sur les maladies mentales au Canada

Semaine de la finance pour les enfants et les jeunes Journées portes ouvertes du 10 au 14 mars 2014

REPUBLIQUE FRANÇAISE. REGLEMENT DES SERVICES PERISCOLAIRES 2013/2014 (RESTAURANT SCOLAIRE et GARDERIE et CENTRE D ANIMATION)

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

Parent avant tout Parent malgré tout. Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille.

REGLEMENT INTERIEUR du RESTAURANT SCOLAIRE de la COMMUNE de LINXE

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

JEU VIDEO : UN NOUVEAU COMPAGNON par Colette KELLER-DIDIER

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d un salarié sur le lieu de travail

Les prérogatives du mineur sur sa santé

HABITAT INDIGNE, SOUFFRANCE PSYCHIQUE. ET DEFENSES DELIRANTES DANS LES EXCLUSIONS (internes et externes) Lyon, 2014

Précarité sociale et recours aux soins dans les établissements de soins du Tarn-et-Garonne

LE HARCELEMENT A L ECOLE

Migraine et Abus de Médicaments

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Pour certains, la maladie est assimilée à une faiblesse (consulter constitue un aveu de défaillance physique).

La prise en charge d un trouble bipolaire

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS

Les soins de santé se sont les services de la part des médecins et des hôpitaux

COMMUNE DE CANNES-ECLUSE REGLEMENT DU RESTAURANT SCOLAIRE

Note de recommandation Médecins du Monde. Concertation sur la Réforme de l Asile. Octobre 2013

Les procédures médico-légales d hospitalisation

SERVICE APPARTEMENTS THÉRAPEUTIQUES. Livret d Accueil - 1 -

IDENTIFICATION DE CLIGNOTANTS SOCIAUX AU COURS DE l E4M

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

Introduction. Pourquoice livre?... Comment utiliser ce livre?... Que contient ce manuel?... Chapitre 1

La spirale du harcèlement Un processus sournois aux conséquences lourdes

5172, des Ramiers Québec QC G1G 1L3 (418)

TROUBLES ENVAHISSANTS DU COMPORTEMENT (TEC)

Population active et pauvreté en région Centre

LA SOUFFRANCE DU MALADE EN FIN DE VIE. LES COMPORTEMENTS FACE A LA PERTE : vécu de la mort

LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA DUNOIS

LES HABITATIONS NOUVEAU DÉPART pointe-gatineau Gatineau,Qc J8t2c8. Code de vie du «137»

«SOINS ET PSYCHOSE : QUESTION DE TEMPS»

Description des résidants dans les IHP et les MSP

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Programme d Enseignement EPTHECC «Enseignement de la Psychopathologie et des Thérapies Comportementales et Cognitives»

Je m inscris au forfait, donc je consulte toujours dans ma maison médicale

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

DOMAINE 7 RELATIONS ET RÔLES

Ce texte peut être retrouvé maquetté dans la Revue du Praticien, 20, 50, Décembre 2000,

Comment les pratiques en milieu scolaire agissent-elles au regard des inégalités sociales de santé? Regard sur trois continents

La planification familiale

Vertiges et étourdissements :

Un autre regard sur. Michel R. WALTHER. Directeur général de la Clinique de La Source 52 INSIDE

BANQUE CENTRALE DU CONGO

Chaque Jour, les enfants sont victimes d intimidation.

Foire aux questions Régime médicaments du Nouveau-Brunswick Le 10 décembre 2013

Fonctionnement neural et troubles cognitifs chez le patient bipolaire: preuve ou surinterprétation

DEMANDE D AIDE INDIVIDUELLE

Un week-end de «guérison»

TITRE DU PROJET : Étude de faisabilité de la mutuelle de santé des artisans.

3. Obsessionnelle 2. Possessive 1. Vigilance (Normale)

ATELIER 2: Les «bénéfices psychologiques» de l ETP: psychothérapie, thérapie cognitivocomportementale. quels équilibres?

Partie V : Assurance en cas de décès ou de mutilation par accident voyage d'affaires

Projet de loi n o 21 (2009, chapitre 28)

OFFRE EN STAGE SIP POUR LES ETUDIANT(E)S D ANNEE PROPEDEUTIQUE SANTE ET LES ETUDIANTS BACHELOR FILIERE SOINSINFIRMIERS

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Le dispositif de la maladie imputable au service

Conseils. pour les enfants, les adolescents et les adultes atteints de TDAH

IMAGES ET REALITES DE LA SANTE MENTALE EN POITOU-CHARENTES

Insuffisance cardiaque

Demande de règlement d invalidité de longue durée

Plans de soins types et chemins cliniques

La santé mentale et les maladies mentales chez les enfants et les adolescents Renseignements à l intention des parents et des aidants

C est quoi mon diagnostic,docteur? Natalie Ménard

Transcription:

CAS CLINIQUE N 1 Caroline est une jeune femme de 27 ans qui se présente aux urgences accompagnée de sa meilleure amie car elle se sent angoissée et n arrive pas à faire passer le stress. Après 30 minutes d attente, elle crie dans le hall exigeant d être vue immédiatement par un médecin sinon elle part et se jette sous le tramway, elle est en pleurs, prostrée. Après 1 heure, elle voit le psychiatre et lui explique qu elle vient de quitter son copain ce soir, elle le connaissait depuis trois mois mais s était déjà installée avec lui et pensait qu il était l homme idéal. Depuis quelques jours, elle le trouve distant et sait qu il ne l aime plus, alors elle le quitte. Elle ne se sent pas particulièrement triste mais plutôt vidée, avec un sentiment que sa vie n aboutit à rien, il n y a pas d idées suicidaires. Elle vous apprend cependant qu elle s est scarifiée dans l adolescence et a été hospitalisée une fois à cette époque suite à une tentative de suicide par IMV. Elle est actuellement vendeuse de chaussures mais explique qu elle change souvent de travail, elle finit le plus souvent par être en conflit même si ça commence toujours bien. Dans ses antécédents, on retrouve un épisode de boulimie il y a 6 ans qui s est résolu, des abus de somnifères qu elle ne prend plus car elle a changé récemment de psychiatre (elle en a consulté 6 en 7 ans mais cela n a jamais duré). Elle vous demande clairement de l aider à aller mieux et veut un traitement pour se sentir plus détendue afin de pouvoir rentrer chez elle dormir. 1. En urgence, quelle sera votre attitude dans la prise en charge de la patiente? 2. Le tableau dressé par cette patiente vous évoque un trouble de personnalité. Lequel? (argumentez). 3. Quelle prise en charge mettre en place à plus long terme pour aider cette patiente? 4. Le trouble de la personnalité présenté par cette patiente est souvent associé à certaines pathologies psychiatriques? Lesquelles et comment les rechercher vous à l examen clinique?

Réponses CAS CLINIQUE N 1 1-En urgence, quelle sera votre attitude dans la prise en charge de la patiente? En urgence, il faut tout d abord évaluer le potentiel suicidaire de la patiente : risque, dangerosité, urgence. Dans ce cas le potentiel suicidaire est relativement peu élevé. (Risque élevé, urgence et dangerosité faibles) Evaluer l anxiété : attaque de panique de moins d une heure dans ce cas, pas d anxiété après la crise. Evaluer le syndrome dépressif : il n existe pas d épisode dépressif caractérisé. En urgence, on évalue aussi la prise de toxique par PBSI et alcoolémie. Il n y a pas d indication d hospitalisation en urgence. Cependant, il existe une nécessité de mettre en place un suivi psychiatrique au long cours. On fournit à la patiente les coordonnées des urgences et des organismes pouvant l aider par téléphone lors des crises. 2-Le tableau dressé par cette patiente vous évoque un trouble de personnalité. Lequel? (argumentez). Trouble de personnalité de type borderline devant le tableau suivant : Début à l âge adulte, évoluant sur plusieurs années. Sensation chronique de vide. Variation rapide de l humeur. Impulsivité. ATCD de toxicomanie aux BZD, de boulimie. ATCD de passage à l acte auto agressif (IMV, mutilations). Instabilité des relations interpersonnelles. Fonctionnement dichotomique («en tout ou rien»). Comorbidité : trouble anxieux associé avec multiples attaques de panique. 3-Quelle prise en charge mettre en place à plus long terme pour aider cette patiente? Mise en place d un suivi psychiatrique ambulatoire au long cours avec une prise en charge psychothérapique (PIP, TCC) et une prise en charge médicamenteuse si nécessaire pour gérer les troubles anxieux (antidépresseurs type IRS). Attention à ne pas introduire de traitement pouvant créer une dépendance (BZD). 4-Le trouble de la personnalité présenté par cette patiente est souvent associé à certaines pathologies psychiatriques? Lesquelles et comment les rechercher vous à l examen clinique? Comorbidités : troubles de l humeur, abus de substances, PTSD, autres troubles anxieux. On les recherche à l entretien clinique : ATCD d épisodes dépressifs, d épisodes maniaques ou hypomaniaques, ATCD familiaux de troubles bipolaires, recherches de signes de toxicomanie, recherche de symptômes évoquant un trouble anxieux ou un PTSD.

CAS CLINIQUE N 2 Yann est un garçon de 9 ans qui est amené en consultation pour la 1 ère fois par sa maman aux urgences car il vient de se brûler en essayant de mettre le feu à la poupée de sa sœur de 6 ans qui refusait de jouer avec lui. La maman vous explique que depuis 10 mois, son fils est en échec scolaire et que son maître a convoqué ses parents il y a 3 jours car il refuse systématiquement de faire les exercices qui lui sont demandés et essaye par tous les moyens de provoquer les serveuses à la cantine en leur lançant de la nourriture. A la maison, il passe son temps à faire des bêtises et rentre dans des rages destructrices quand ses parents le rappellent à l ordre. Il insulte régulièrement son père qui rentre du travail vers 20 heures et refuse de se coucher avant minuit. Il a dû arrêter le foot car il tente systématiquement de frapper son entraineur durant les matches, ne supportant pas qu il n oblige pas ses camarades à lui donner plus le ballon. A l entretien, il refuse de vous parler et vous traite de «violeur» quand vous essayer d examiner sa brûlure du bras. Il semble triste, rêveur et essaye plusieurs fois de s enfuir quand sa maman remplit les papiers administratifs. 1. Quel(s) diagnostic(s) psychiatrique(s) évoquez-vous chez cet enfant? Que recherchez-vous pour l étayer? 2. La maman vous demande si son enfant va devenir psychopathe, que lui répondezvous? Quels sont les risques évolutifs des troubles de Yann? 3. Quelle aide proposez-vous à la maman pour gérer les troubles de son fils? Lors de l entretien, vous apprenez que le papa de Yann est un homme qui depuis tout le temps essaye de fuir les rapports humains (il n est pas venu ce soir car il craignait qu on l accuse d être la cause des problèmes de son fils), il travaille comme chercheur à la faculté de science, mais n a jamais voulu présenter ses travaux, il a peu d amis, sort peu, il est solitaire et demande de souvent à sa femme de faire les choses à sa place, surtout s il faut prendre la parole. 4. Quel trouble de la personnalité peut-on envisager chez ce papa? Argumentez.

REPONSES CAS CLINIQUE N 2 1-Quel(s) diagnostic(s) psychiatrique(s) évoquez-vous chez cet enfant? Que recherchez-vous pour l étayer? On évoque en premier lieu un trouble oppositionnel avec provocation devant le tableau clinique évocateur chez un garçon de 8/10 ans. On recherche pour l étayer des comportements négativistes, hostiles ou provocateurs depuis plus de 6 mois : a. Colères. b. Contestation des adultes. c. Opposition active aux règles des adultes. d. Dénonce les autres. e. Irritabilité. f. Vindicatif. g. Intolérance à la frustration. h. Altération du fonctionnement social, familial ou scolaire. On peut aussi évoquer : 1) Un trouble des conduites : Evolution depuis 1 an. Entraves répétées aux droits fondamentaux d autrui et aux normes. 2) Dépression de l enfant. 3) THADA. 4) Troubles schizophréniques. 2-La maman vous demande si son enfant va devenir psychopathe, que lui répondez-vous? quels sont les risques évolutifs des troubles de Yann? Évolution favorable dans 25% des cas. Peut évoluer vers un trouble des conduites. Possible association à un THADA ou aux abus de substances. Evolution dépend du contexte familial et de la survenue de comorbités. Trouble de la personnalité ne peut être évoqué avant l âge adulte. 3-Quelle aide proposez-vous à la maman pour gérer les troubles de son fils? Mise en place d une prise en charge ambulatoire ou en hôpital de jour. Psychothérapique afin d aider l enfant à mieux gérer ses colères. Traitement médicamenteux de l agitation si nécessaire (neuroleptiques à faible dose). Thérapie familiale souvent utile pour gérer les conflits. Cadre éducatif mis en place. 4-Quel trouble de la personnalité peut-on envisager chez ce papa? Argumentez. Si les troubles s avèrent durables dans le temps, depuis le début de l âge adulte, on peut envisager une PERSONNALITE EVITANTE. Arguments : Evitement des contacts sociaux. Crainte d être rejeté, critiqué désapprouvé. Inhibition sociale. Difficultés d investissement dans les rapports sociaux.

CAS CLINIQUE N 3 Jean-Luc et Martine B. sont âgés respectivement de 45 et 36 ans et forment un couple depuis déjà 10 ans. Ils se sont rencontrés lors du mariage de la sœur de Martine. Jean-Luc est un ancien major à la caserne militaire de Montluçon actuellement en retraite et Martine ne travaille pas, elle s occupe de la maison. Ils viennent vous voir en consultation car depuis que J.L est en retraite, leurs rapports se sont dégradés, ils se disputent quotidiennement et J.L s est mis à boire régulièrement de l alcool et devient agressif en fin de journée. Martine vous explique son parcours : après avoir eu 2 histoires sentimentales douloureuses de 18 à 22 ans et de 22 à 25 ans avec des hommes qui la battaient, elle est tout de suite tombée sous le charme de J.L, militaire de carrière avec un parcours irréprochable qu elle a décidé de suivre dans les différentes bases où son mari était nommé et pour cela a arrêté ses brillantes études d architecture qu elle a reprises cette année. Elle se sentait sécurisée auprès de son mari qui s occupait de tout pour la rendre heureuse. Elle explique avoir voulu le suivre car elle craignait que la distance entre elle et son mari pourrait diminuer l attention qu il lui porte. De plus son mari n aurait pas supporté de vivre loin d elle et à plusieurs reprises, il a soupçonné qu elle le trompe quand elle se rendait 2 fois par an seule en Bretagne voir ses parents. Elle explique avoir tout fait pour se soumettre aux exigences de son mari par crainte qu il la quitte. Depuis qu il est retraité de l armée, elle trouve que son mari n est plus le même, il prend moins d initiative pour leur couple et elle craint que cela aboutisse à une séparation. J.L, sur ses gardes lors de l entretien, scrutant votre visage lors de l histoire de sa femme vous explique qu il ne voulait pas venir mais que finalement, il a accepté pour montrer à sa femme que tout allait bien. Il décrit un parcours professionnel exemplaire avec une grande reconnaissance de ses supérieurs pour son travail, il explique cependant avoir eu beaucoup de difficultés avec les jeunes militaires qui cherchaient souvent à se moquer de lui et le faire mal voir de ses officiers. Sur le plan sentimental, il estime que tout va très bien et que le seul reproche qu il a à faire à sa femme est qu elle essaye plus souvent depuis qu il est en retraite de lui cacher des choses. Il dénie en bloc quand vous lui parlez de problème d alcool et quitte l entretien en vous traitant de «charlatan manipulateur». Son épouse lui emboîte le pas en s excusant de vous avoir dérangé. 1. En analysant cet entretien, que pouvez-vous dire de la personnalité de Jean-Luc? 2. De celle de Martine? Trois ans plus tard, Mme B. revient vous voir en vous informant que son mari est décédé dans un accident de voiture sous l emprise de l alcool, qu elle se retrouve seule, sans revenu et qu elle va bientôt être expulsée de son logement car elle n a plus de quoi payer le loyer. 3. Essayez de définir le terme de précarité? Quels facteurs de précarité retrouvezvous et recherchez vous chez Martine? 4. Elle désire être suivie sur le plan psychologique mais n a aucun moyen pour payer les soins? Quelles mesures sociales pourraient aider cette patiente en état de précarité?

REPONSES CAS CLINIQUE N 3 1- En analysant cet entretien, que pouvez-vous dire de la personnalité de Jean-Luc? Personnalité paranoïaque devant les arguments suivants : a. Terrain : homme, 45 ans. b. Méfiance, jalousie. c. S attend à ce que les autres l exploitent, lui nuisent : «jeunes militaires qui cherchaient souvent à se moquer de lui et le faire mal voir de ses officiers». d. Préoccupé par des doutes injustifiés sur la fidélité : «il a soupçonné qu elle le trompe quand elle se rendait 2 fois par an seule en Bretagne voir ses parents». e. Réticent à se confier à autrui : «J.L, sur ses gardes lors de l entretien, scrutant votre visage lors de l histoire de sa femme vous explique qu il ne voulait pas venir». f. Discerne des significations cachées dans des événements anodins, raisonnement paralogique : «il a soupçonné qu elle le trompe quand elle se rendait 2 fois par an seule en Bretagne voir ses parents». g. Psychorigidité, surestimation de soi. h. Complication fréquente : alcoolisme chronique et dépression. 2- De celle de Martine? Personnalité dépendante devant les arguments suivants : Soumission excessive. Besoin de réassurance. Crainte d abandon. Evitement de l autonomie. Subit les décisions de l autre. Terrain : femme, évolue depuis plus de 10 ans à l âge adulte. 3- Essayez de définir le terme de précarité? quels facteurs de précarité retrouvezvous et recherchez vous chez Martine? Définition : la précarité est une période de fragilisation, de vulnéralisation : première étape vers l exclusion, par un processus de désintégration. Facteurs de précarité : Femme isolée, isolement. Chômage, n a jamais travaillé. Manque d argent. Problème de santé mentale. 4- Elle désire être suivie sur le plan psychologique mais n a aucun moyen pour payer les soins? quelles mesures sociales pourraient aider cette patiente en état de précarité? - Mise en place d un suivi par une assistante sociale du secteur de résidence. - Mise en place d une demande de CMU. - Mise en place d une demande d aide au logement et du RMI. - Mise en place d un projet d insertion professionnel. - Consultation psychiatrique en secteur public ou en libéral secteur I.