LES MÉDICAMENTS EN CENTRE DE LA PETITE ENFANCE

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LES MÉDICAMENTS EN CENTRE DE LA PETITE ENFANCE

À la suite d une consultation auprès de parents, d intervenants en centre de la petite enfance, de légistes et de professionnels de la santé, deux médicaments peuvent maintenant être administrés en centre de la petite enfance sans ordonnances. Le choix de ces médicaments a été recommandé par des pédiatres et approuvé officiellement par l Association des pédiatres du Québec, en raison notamment de l efficacité des médicaments en question et de leur danger potentiel peu élevé. L assouplissement de cet article de règlement devrait permettre de l adapter à la réalité quotidienne des enfants et à la dynamique de vie en centre de la petite enfance. Cet assouplissement n empêche pas par ailleurs le maintien d un certain contrôle sur la consommation des autres produits répondant à la définition de «médicament» à laquelle se réfère l Ordre des pharmaciens du Québec. L abolition de l exigence d une ordonnance pour l administration des deux médicaments mentionnés à l article 60 a éliminé les frais et démarches qu entraînaient les consultations répétées. QUE DIT LE RÈLEMENT? L acétaminophène (type Tempra md) et des solutions orales d hydratation (type Pédialyte md) peuvent être administrés à un enfant reçu en centre de la petite enfance, sans autorisation médicale, pourvu qu ils le soient conformément au protocole prévu à l annexe I. Des gouttes nasales salines, de la crème pour le siège à base d oxyde de zinc, de la crème solaire sans PABA ou de l insectifuge peuvent être administrés à un enfant reçu, sans autorisation médicale, pourvu qu ils le soient avec l autorisation écrite du parent. Ces produits spécifiques font donc exception à la règle générale qui stipule que l administration de tout médicament à un enfant en centre de la petite enfance requiert une ordonnance émise par un médecin membre de la Corporation professionnelle des médecins du Québec et une autorisation écrite du parent ou du titulaire de l autorité parentale. L ordonnance demeure donc nécessaire pour tout autre médicament ou produit en vente libre tel que les préparations décongestives et antitussives, les vitamines et les minéraux ou les produits homéopathiques. Les renseignements inscrits par le pharmacien sur l étiquette identifiant le médicament, conformément au Règlement sur l étiquetage des médicaments, font alors foi de l autorisation médicale. 2

LES PROTOCOLES L autorisation des parents Il revient maintenant au parent de déterminer, par sa signature, si l un ou l autre des deux médicaments sélectionnés sera administré ou non à son enfant. Le personnel désigné d un centre de la petite enfance s engage alors à administrer tel ou tels médicaments à l enfant, conformément aux protocoles s y rapportant. Les parents ne sont pas tenus de signer tous les protocoles. Ils peuvent se limiter aux médicaments de leur choix et aux produits dont leur enfant a besoin quotidiennement ou pourrait éventuellement avoir besoin. De plus, toute entente peut être résiliée en tout temps selon l état de santé de l enfant et la volonté des parents. Un moyen de contrôle LE REGISTRE DES MÉDICAMENTS Les centres de la petite enfance ont l obligation de tenir un registre pour tout médicament prescrit ou non- administré à chaque enfant, à l exception de la crème solaire sans PABA, de la crème pour le siège à base d oxyde de zinc et de l insectifuge. Ce registre permet de vérifier la fréquence de l administration des médicaments, la posologie, la date et l heure où le médicament a été administré et par qui il a été administré. Cette pratique a l avantage d assurer la protection des enfants contre toute possibilité d usage non approprié des médicaments en centre de la petite enfance et de soutenir la responsabilité du centre de la petite enfance. Renseignements confidentiels Les centres de la petite enfances doivent gérer les autorisations d administration et le registre des médicaments de façon à assurer aux parents le respect du caractère confidentiel des renseignements qui y sont contenus. 3

POURQUOI CERTAINS MÉDICAMENTS ET PAS D AUTRES? Vente libre ne signifie pas absence de danger De l avis de pédiatres, les médicaments qui font l objet des protocoles ne présentent aucune contre-indication connue ou prévisible outre une hypersensibilité au produit, ce qui est rare et ce qu aucun parent ou médecin ne peut prédire. Ce n est pas nécessairement le cas pour plusieurs autres médicaments en vente libre, dont on ignore parfois la composition exacte et dont les risques associés à une erreur de dosage peuvent avoir des conséquences très importantes. Par exemple, les sirops décongestifs et antitussifs, en apparence inoffensifs, peuvent provoquer soit une hyperactivité, soit un effet dépresseur et comportent de nombreuses contre-indications. Les risques de réactions non recherchées ou allergiques s en trouvent augmentés. De plus, un usage prolongé de ces sirops ou encore leur combinaison avec d autres médicaments peuvent être extrêmement nocifs, voire fatals. Ainsi, chaque année, près de 1200 cas d intoxication par ces sirops sont rapportés au Centre anti-poison du Québec. Les médicaments homéopathiques et autres substances dites naturelles non prescrits comportent également des risques d intoxication et peuvent retarder le recours à une médication appropriée. L abus ou un usage non approprié de ces médicaments et substances peut aussi entraîner des conséquences néfastes. Hormis un certain contrôle des conditions de production des produits homéopathiques portant un numéro d identification des médicaments (DIN), il n existe pas encore de normes précises au Canada quant à la fabrication de l ensemble de ces médicaments, ni d études cliniques concluantes chez l humain que en déterminent l efficacité et les effets secondaires. Aussi, chaque année, toute une variété de produits naturels viennent s ajouter à la liste des facteurs d intoxication. L automédication à court ou à long terme, l interaction des médicaments ainsi que l ignorance de la composition et de la chimie naturelle des plantes utilisées sont généralement en cause. Le centre de la petite enfance : un milieu de vie en groupe Tout milieu de vie collectif, tel qu un centre de la petite enfance, comporte certaines limites quant aux besoins individuels à combler, compte tenu des intérêts de chacun et de la lourde responsabilité que doit assumer le centre de la petite enfance pour assurer la santé, la sécurité et le bien-être des enfants. 4

Il s avère donc important de faire la distinction entre l administration de médicaments à la maison par un parent et au centre de la petite enfance par le personnel et davantage lorsqu il s agit d administrer des produits en vente libre et sans ordonnance. Ces considérations sont à la base même de la réglementation et du choix des deux produits en vente libre faisant l objet des protocoles énumérés à l article 60. Autrement, lorsqu un médicament est essentiel au traitement d une maladie, ce médicament est prescrit par un médecin. En règle générale, il est préférable de ne recourir aux médicaments que par nécessité, car tout abus de médicaments comporte des risques pour la santé des enfants. C est dans cet esprit qu une première réglementation a été adoptée en 1983 et que les assouplissements subséquents ont été apportés. Pour plus de renseignements, s adresser à : Ministère de la Famille et de l Enfance 600, rue Fullum Montréal (Québec) H2K 4S7 Téléphone : 873-2323 ou 1 800 363-0310 (sans frais) 5