Journée régionale CREAI

Documents pareils
DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

Françoise TRUFFY, Présidente de la CDAPH 94. Bonjour,

I. Qu est ce qu un SSIAD?

Réseau de Santé du Pays des Vals de Saintonge Pôle de santé du Canton d Aulnay de Saintonge MSP Aulnay et Néré PROJET D AULNAY PSP

Le décret du 2 mars 2006 a institué le Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique de niveau V.

Formulaire de demande d aide financière extra-légale

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

Formulaire de demande(s) auprès de la MDPH

dernier avis d imposition du foyer ; justificatifs des ressources des 3 derniers mois du foyer ; factures acquittées. Aide unique.

Instructeur du dossier : Adresse : Téléphone :

PRÊT SOCIAL Pour les agents de l AP-HP

FORMULAIRE D AUTO-EVALUATION POUR PATIENTS SLA

Dép. 75 «Service d Accueil de Jour»

déclarations d assurabilité en cas d accident (invalidité ou soins hospitaliers)

Population active et pauvreté en région Centre

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

ANNEXE I REFERENTIEL PROFESSIONNEL AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE CONTEXTE DE L INTERVENTION

PREUVE D ASSURABILITÉ DESCRIPTION DE LA PROTECTION

DECISION FORMULAIRE UNIQUE DE DEMANDE D'AIDE FINANCIERE OU D'ACCOMPAGNEMENT SOCIAL OU MEDICO-SOCIAL NATURE DE L AIDE SOLLICITÉE :

Veufs MARS Veuvage, vos droits. B Retraite de réversion. B Allocation de veuvage. B Autres prestations

Le référentiel RIFVEH La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008

ANNUAIRE SANTE. Structures Missions Site Internet Téléphone Domaines Secteurs Informations complémentaires

ASSURANCE COLLECTIVE RÉSUMÉ DES GARANTIES. Régime d assurance collective multi-employeur RAPNQ-RBA

DOSSIER DE SOUSCRIPTION TELEASSISTANCE CLASSIQUE ou TELEASSISTANCE MOBILE

L impôt sur le revenu des personnes physiques Calcul Plafonnement des Niches et Actions. Réunion CEGECOBA ASSAPROL 21 mai 2015.

La politique flamande sur les soins à domicile. 25 Janvier 2013

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Analyse des besoins sociaux

Demande de pension. à la suite du décès d un fonctionnaire de l État, d un magistrat ou d un militaire retraité

Formulaire de demande(s) auprès de la MDPH Enfants/Jeunes (0-20 ans)

MAISONS DE SOINS INFIRMIERS SUBVENTIONNÉES PAR LE GOUVERNEMENT

SIEEOM GRISOLLES & VERDUN Président : M. Denis ROGER. Règlement d attribution et d utilisation des contenants pour la collecte en porte-à-porte

Note de recommandation Médecins du Monde. Concertation sur la Réforme de l Asile. Octobre 2013

Références. Conditions d admission (en plus des conditions générales d admission à l aide sociale) :

II.3 - AIDES TECHNIQUES (Fiche 3)

Association La vie pour Christie Section «On devient moins petit» Les chemins de L Isle Lagnes

Action sociale. Nos actions dans le domaine du handicap. L Action sociale vous accompagne dans les moments importants de votre vie

APRES TOUT ACTE DE MALTRAITANCE. 3. Elaboration des recommandations de pratique. 4. Diffusion au personnel des recommandations.

REGLEMENT RELATIF AUX AIDES REGIONALES EN FAVEUR DES ELEVES ET ETUDIANTS EN FORMATIONS SOCIALES, PARAMEDICALES ET DE SANTE

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

SOMMAIRE I.DUREE DU SEJOUR

Conseils pour les personnes âgées qui achètent un véhicule

LE FINANCEMENT. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l Ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47Page 1

Questionnaire à l attention des parents d enfant(s) en situation de handicap

Assistance à maîtrise d ouvrage renforcée dans le cadre de la perte d autonomie et du maintien à domicile.

3.3. Techniques d installation. 3.3 Installation à bord du VSL. Quand Installation du patient à bord du Véhicule Sanitaire Léger.

RESTAURANTS SCOLAIRES COMMUNAUX RESTAURANT DU CENTRE DE LOISIRS SANS HEBERGEMENT «RÉGLEMENTATION RELATIVE AU FONCTIONNEMENT»

Les seniors dans l agglomération nantaise et leurs modes d hébergement

CONDUCTEUR ÂGÉ. Dr Jamie Dow. Medical Advisor on Road Safety Société de l assurance automobile du Québec LLE. Dr Jamie Dow

L EXTRA-SITTING Baby-sitting pour enfant handicapé Service proposé par l ASBL «Soleil Espoir»

DOSSIER D INSCRIPTION

LA VIE QUOTIDIENNE APRÈS UN AVC AVC

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

REGLEMENT D INTERVENTION BOURSES D ETUDES POUR LES FORMATIONS SANITAIRES ET SOCIALES

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Protection Maternelle et Infantile Santé scolaire (33b) Professeur Dominique PLANTAZ Septembre 2004

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Mémento. de l assurance-accidents selon la loi fédérale sur l assuranceaccidents. GENERALI Assurances Générales SA, 1260 Nyon. Table des matières


CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

Contexte de la chimiothérapie à domicile

LES AIDES DU FONDS POUR L INSERTION DES PERSONNES HANDICAPEES DANS LA FONCTION PUBLIQUE (FIPHFP)

CENTRE D EDUCATION ET DE SOINS SPECIALISES POUR ENFANTS POLYHANDICAPES «LE RIVAGE» LIVRET D ACCUEIL DU STAGIAIRE

DOSSIER DE PRESSE NOUVELLES GARANTIES PRÉVOYANCE

Livret du patient Livret du patient

Liste des pièces à fournir pour une demande de prise en charge des frais d hébergement en maison de retraite au titre de l aide sociale

Livret d accueil. Service Appartements «Les Nouveaux Cèdres»

LES AIDES TECHNIQUES / SE DÉPLACER

PROJET VIVRE, HABITER ET TRAVAILLER DANS LYON ET LE GRAND LYON

Conférence du RQCAA. Agression et violence contre les aînés. Présenté le 22 mars 2007 Au grand public À l observatoire Vieillissement et Société

UN REVENU QUOI QU IL ARRIVE

Les monte escaliers de MediTek La solution pour votre mobilité à votre domicile

Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Conditions d éligibilité à des soutiens financiers

CAHIER DES CHARGES INFIRMIER-ÈRE DIPLÔMÉ-E

Le logement social à Suresnes

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Retraite du Service public! Préfon-Retraite : la retraite complémentaire du service public

La vision des intégrateurs

Famille et couple: questions pratiques en droit international privé. Renouveau et démocratie Conseil européen 27 septembre 2012

CONVENTION. «Etude épidémiologique sur la santé des mineurs et jeunes majeurs confiés à l Aide Sociale à l Enfance en Languedoc-Roussillon»

GESTION DES RISQUES Cartographie COVIRISQ

Règlement de Fonctionnement

Mieux connaître les publics en situation de handicap

Désormais la clé, c est vous. ASSA ABLOY, the global leader in door opening solutions*

N o de contrat : Je demande par la présente une révision de la surprime concernant le numéro de contrat susmentionné. Signé à ce jour de 20

guide de la sécurité assistant maternel assistant familial

PRÉVENIR LES RISQUES PROFESSIONNELS «DES AIDES À DOMICILE

Le couple. et l argent

DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers)

LES AMIS Service à Domicile

Après les années MEP, les années mis. Pour ma mutuelle, je sais où je vais

Décès et succession LE DECES

Objectif de progression Actions Indicateurs chiffrés. Diligenter une enquête auprès des salariés pour connaitre précisément leurs besoins

Consultation pour une mutuelle santé pour les habitants de Lagord

Contact chargées de mission FEHAP Centre : Magali BASTELICA, magali.bastelica@fehap.fr, Nathalie PERPINIAL,

Partie V : Assurance en cas de décès ou de mutilation par accident voyage d'affaires

Transcription:

MORLAIX 06 juin 2013 Journée régionale CREAI

territoire d intervention de l association pays de Guingamp

Le service d aide et d accompagnement à domicile

intervenants En personnes physiques 18 En ETP 16,8 Activité en fonction des dispositifs d accompagnement

Le service de Soins Infirmiers à Domicile

intervenants En personnes physiques 5 En ETP 3,73 Activité Autorisées Réalisées Nombre de places SSIAD 25 25 nombre de personnes prises en soin 26

Entre les besoins évalués et les réponses mises en œuvre, comment répondre aux besoins de compensation à domicile?

environnement familial questionnements des professionnels. Mr a 58 ans, il est atteint de la maladie de Huntington. C est une maladie héréditaire orpheline se traduisant par une dégénérescence neurologique provoquant d importants troubles moteur et cognitifs pouvant aller jusqu à la perte de l autonomie et d indépendance et la mort : troubles ou déficiences motrices : mouvements irrépressibles de type «chorée», troubles de l équilibre, difficultés de l appareil phonatoire avec notamment troubles de l élocution et de la déglutition troubles ou déficiences cognitives : troubles de la mémoire, difficultés à organiser les tâches multiples, à manipuler les connaissances acquises, ralentissement du traitement de l'information, dégradation des facultés cognitives aboutissant à un syndrome de démence de type sous-corticale) troubles psychiatriques possibles : anxiété, dépression, désinhibition, agressivité, agitation

Mr vit en milieu rural dans un logement inadapté du fait de la présence de marches entre les différentes pièces. De ce fait, il passe sa journée dans un fauteuil confort. L association intervient via : Le SSIAD du lundi au samedi soir pour les soins d hygiène le SAAD pour 2 interventions d une heure par semaine pour des sorties véhiculées. Pour cela, Monsieur bénéficie de la Prestation de Compensation du Handicap. Tout le reste est géré par la famille. Mr ayant pris du poids et la maladie ayant sans doute évoluée, l accompagnement par les aides à domicile entre la pièce de vie et le véhicule devient compliqué. Cela compromet la mise en œuvre du plan personnalisé de compensation. La famille ne comprend pas les difficultés exprimées par certains professionnels. Une ergothérapeute a une mission transversale sur les services de l association. Elle est alors sollicitée.

Elle constate que le fauteuil confort était devenu inadapté en raison de la prise de poids. Des essais de fauteuils sont été réalisés. Au bout de quelques jours, la famille juge que le nouveau fauteuil n est pas adapté. Adapté à la corpulence de Monsieur, le fauteuil lui donne plus de liberté dans ses mouvements ce qui aux yeux de la famille est un risque. qu il est nécessaire d avoir une évaluation de la marche par un kiné. Le médecin traitant est sollicité mais il conclu qu il n est pas nécessaire qu un kiné intervienne auprès de Mr. Pendant ce temps d évaluation (deux mois), les interventions des aides à domicile sont suspendues pour des raisons de sécurité.

Un temps conjoint aide à domicile / ergothérapeute est mis en place pour que cette dernière puisse préconiser des actions pour sécuriser la marche de Monsieur et les intervenants : Au niveau de l aide à la marche, après accord du médecin, l aide à domicile peut utiliser une prise au niveau des avantbras : monsieur peut ainsi prendre appui sur toute la longueur des avants bras de l intervenant, au lieu d utiliser seulement l appui au niveau des mains. un sac plastique posé sur le siège de la voiture permet à Monsieur de se tourner plus facilement lorsqu il rentre ses jambes. Lors du retour, il est indispensable que Monsieur entre en marchant dans sa chambre, puis s assoit dans son fauteuil confort, cela évite de le mettre en danger. si la marche devient plus difficile, une aide à la marche par deux intervenants, en utilisant une ceinture de transfert équipée de poignées et en croisant les bras des 2 intervenants dans le dos de Monsieur

articulation entre le SAAD et le SSIAD Madame est âgée de 51 ans. Elle est sous curatelle et vit seule dans un logement loué à un bailleur social. Seul le rez de chaussée est adapté. De ce fait, Mme n utilise que cette partie du logement. Elle est veuve et a des relations assez conflictuelles avec ses enfants. Sa mère passe la voir régulièrement. Elle souffre d une hémiplégie gauche suite à un AVC. Elle est restée 2 ans en centre de rééducation et a fait une dépression qui a nécessité plusieurs hospitalisations. A l époque, le couple présentait une addiction à l alcool et il y avait un contexte de violence conjugal. Son conjoint est décédé. Après un cancer du sein, elle a cessé toute absorption d alcool. Cependant elle fume énormément (30 cigarettes/jr). Elle a un régime alimentaire particulier à base de laitages, compote pâtisseries. Il y a eu des essais de portages de repas qui ont échoué du fait de son refus.

Elle bénéficie des interventions D un centre de soins infirmiers intervient pour la préparation et la distribution du traitement médicamenteux (1 fois/jour) qui a été trouvé par l association suite à plusieurs échecs avec des IDE libérales Du SSIAD pour la prise en soins (3 fois/semaine), Du SAAD pour l entretien du logement (aide sociale services ménagers) et l aide à l hygiène (prestation de compensation du Handicap) du Centre Médico Psychologique de Paimpol. Mme ne souhaite plus sortir de chez elle, elle a peur du regard des autres. Elle se renferme sur elle-même et compte plus particulièrement sur les aides à domicile pour l aider dans les tâches de la vie quotidienne. Compte tenu de sa situation, les passages du SAAD ont été définis en fonction des interventions du SSIAD. Ainsi, lorsque le SSIAD n intervient pas, les aides à domicile assurent deux passages dans la journée. Grâce à cette organisation, Mme bénéficie du passage d un professionnel le matin et l après midi 7/7.

Limites d intervention d un SAAD Mme a 39 ans et est sous curatelle. Elle vit seule en milieu urbain et est locataire d un studio. Nous ne connaissons pas la pathologie dont elle est atteinte. Nous observons, que lorsque Mme n observe pas la prise de son traitement, elle se sent persécutée, dit entendre des voix Cela a nécessité d organiser le passage des infirmières libérales passent pour l administration du traitement sous forme d injection. Elle est suivie par le psychiatre du CMP ainsi que par les infirmiers de l équipe mobile de psychiatrie. Les aides à domicile interviennent 3 fois par semaine pour des accompagnements à des sorties, un accompagnement aux courses (dans le cadre de la prestation de compensation du handicap), ainsi que pour l entretien du logement (aide sociale services ménagers).

Lors d une réunion de synthèse avec l aide à domicile, la curatrice et la personne accompagnée, nous avons pu soulever la difficulté dans la gestion de son parcours de soins. Mme n est pas en capacité de gérer seule ses rendezvous médicaux : elle a des difficultés à s orienter dans le temps et est analphabète. Cela ne fait pas partie des compétences des aides à domicile qui accompagnent Mme. Pour cela, nous avons évoqué la possibilité que Mme puisse bénéficier d un accompagnement par un SAMSAH qui puisse l accompagner au niveau des soins et coordonner l ensemble des intervenants. Une demande d orientation SAMSAH a été déposée par la curatrice. Elle est en cours d étude par la MDPH.