Transfert des formations du Lycée Vercingétorix de Romagnat Lors du Conseil d Administration du 14 février dernier, le transfert des formations du lycée Vercingétorix de Romagnat vers d autres établissements de l agglomération de Clermont-Ferrand a été annoncé pour la rentrée 2014. Vous trouverez ci-dessous des éléments qui ont motivé cette décision : celle-ci ne peut être comprise que dans la vision globale du Schéma territorial des formations par la voie initiale en cours de réflexion. Vers un Schéma régional de l offre de formation par la voie initiale Cette décision s inscrit dans le contexte de la concertation pour la préparation du Schéma régional de l offre territoriale des formations initiales en Auvergne. Celui-ci doit nous permettre d améliorer l offre de formation régionale à destination de nos jeunes. Pour cela, il convient de dépasser les logiques de mise en concurrence des établissements et d aller vers une mise en réseau. C est la complémentarité qu il faut rechercher. Notre Carte des formations doit devenir un vecteur de réussite des jeunes, pour leur assurer la meilleure formation possible, les préparant à une insertion professionnelle réussie dans un emploi durable. Cette offre de formation doit être aussi un levier de développement harmonieux des territoires, au service de leur attractivité. Cette démarche régionale demande un élargissement des perspectives, pour raisonner à l échelle du bassin de vie et d emploi et trouver un équilibre entre l impératif de proximité et la nécessité de mettre en place des pôles de compétences, bien identifiés, pour les formations plus attractives et plus rares. Pour mettre en place ce changement d approche dans l intérêt des élèves et de leur famille, nous devons partager un diagnostic de notre territoire, qui tienne compte de la démographie, des souhaits des jeunes, de l économie et des entreprises, et de l état de nos établissements.
Les enjeux forts de l agglomération clermontoise Sur cette base, le diagnostic que nous faisons dans l agglomération clermontoise fait apparaître de nombreuses incohérences, au détriment des élèves et de leur famille. Les internats sont parfois saturés, mal exploités ou en mauvais état : Nous devons impérativement, pour préparer l avenir de l agglomération clermontoise, être en capacité d accueillir des jeunes, d autant plus que nous voulons développer des filières à recrutement académique ou inter-académique et que l agglomération clermontoise va connaître une croissance de ses effectifs de 6 à 7 % d ici 2020. A cet égard, un audit sur la situation des internats a été commandé par la Région et ses résultats seront bientôt connus. D ores et déjà, nous savons que l offre d hébergement est insuffisante ou insatisfaisante : vétusté de l état bâtimentaire, saturation des internats souvent liée à une exploitation des locaux non rationalisée ou optimisée, ou encore temps de trajet des élèves logés entre l établissement et l internat d accueil trop long. Il est indispensable d inventer des solutions nouvelles, en envisageant en particulier les possibilités de mutualisation au sein de l agglomération. Le cas des élèves scolarisés en post-bac dans les lycées doit également faire l objet d une réflexion spécifique. Les formations sont éparpillées : La philosophie du Schéma des formations par la voie initiale, dont les principes ont été actés par les autorités académiques et la Région, et présentés à la communauté éducative, est de mettre en place des pôles de compétences polyvalents, et donc des possibilités de passerelles entre l enseignement professionnel, l enseignement technologique et l enseignement supérieur. Notre priorité est de mettre la mixité des publics et la continuité des parcours au cœur de notre démarche. Aujourd hui, l offre de formation globale est peu lisible et n offre pas ces possibilités. La stabilisation et la mise en cohérence de l offre de formation doit permettre de répondre à cet enjeu majeur. Ce travail est déjà engagé, avec la construction du futur pôle aéronautique à Aulnat rattaché au Lycée Roger Claustres qui donnera une identité forte à l établissement. L état des bâtiments et leur capacité d accueil sont contrastés : Certains établissements sont actuellement en sous-utilisation en matière d accueil alors qu ils sont en bon état, comme le lycée La Fayette (954 élèves et 76 apprentis pour une capacité d accueil de 1 400 élèves) ou le lycée Roger Claustres qui vient d être rénové (460 élèves et apprentis pour une capacité d accueil de 600 élèves). D autres sont au
contraire très vétustes, comme le lycée Vercingétorix, ou demandent à être agrandis ou modernisés : le lycée Camille Claudel, un établissement de type Pailleron, et le lycée Marie Curie. De plus, le lycée Camille Claudel est à proximité du collège Gérard Philippe et ne peut être reconstruit sur site tandis que le lycée Marie Curie, pour des raisons d urbanisme, ne peut être étendu. Il y a donc urgence à agir pour rendre plus cohérent l appareil éducatif de l agglomération clermontoise. La construction d un nouveau lycée Devant l impossibilité technique de rénover ou d étendre ces deux établissements, et dans la perspective de répondre aux enjeux évoqués, l exécutif régional a pris un engagement fort pour l avenir de l agglomération clermontoise : la construction du futur lycée Camille Claudel, au sein de l éco quartier de la Ville de Clermont-Ferrand, le quartier Saint-Jean. Ce projet ambitieux nécessite de repenser la cohérence globale de notre offre de formation, en donnant un positionnement plus clair aux établissements de l agglomération qu il convient de renforcer. C est l objet de la concertation en cours : évaluer ensemble quelles formations, quelles filières porteuses, quelle identité nous voulons donner à nos lycées, en particulier à celui que nous allons construire dans les prochaines années de façon à l inscrire pleinement dans le Schéma régional des formations par la voie initiale. Le lycée Vercingétorix de Romagnat L établissement Vercingétorix de Romagnat fait partie de cette réflexion d ampleur et les formations qu il dispense doivent être repensées à la lumière de ces nouvelles ambitions. Le transfert des formations du lycée est un préalable pour redonner de la cohérence à l ensemble : cohérence bâtimentaire, en renforçant l effectif des établissements en bon état sous-utilisés, et cohérence territoriale dans l offre de formation.
Le lycée Vercingétorix, construit en 1979, est en très mauvais état. La commission de sécurité a ainsi plusieurs fois rendu un avis négatif, jusqu à conduire à la fermeture administrative de l établissement en février 2012. Il ne serait pas responsable de continuer à recevoir des jeunes et des personnels dans des locaux vétustes, en particulier sur le plan de l hébergement. Les conclusions de la prochaine commission de sécurité, qui se réunira à l automne, confirmeront certainement ce constat. Il était donc nécessaire de prendre une décision rapide et juste. Dès lors que plusieurs établissements clermontois, dont certains récemment rénovés, sont en capacité d accueillir des élèves, ce serait une erreur de gestion et un gaspillage d argent public d engager une très lourde rénovation du lycée de Romagnat (évaluée à plus de 20 millions d euros). Nous voulons continuer à moderniser l appareil éducatif de l Auvergne, notamment sur l agglomération alors que le lycée Blaise Pascal est toujours en attente de travaux indispensables. Conserver les locaux du lycée Vercingétorix serait incohérent au vu du travail que nous engageons et ne nous permettrait pas de construire le futur lycée, indispensable pour prendre le relais de l actuel Camille Claudel et pour répondre aux nouveaux besoins de formation de l agglomération clermontoise et plus globalement de la Région. Cette décision est donc positive pour l amélioration de la performance de notre appareil éducatif et pour poursuivre dans de bonnes conditions la réflexion qui s engage sur le Schéma régional des formations. Tout le monde sera gagnant! C est donc une décision difficile qui a été prise en partenariat avec le Rectorat, mais c est un choix dicté par l intérêt des jeunes et de leur famille et par la nécessité de préparer l avenir de l Auvergne, en dépit des inquiétudes et des interrogations légitimes qui s expriment. La prochaine rentrée s effectuera normalement dans le lycée Vercingétorix. Si possible en 2014, les élèves seront accueillis dans les locaux d autres établissements clermontois, sous-utilisés aujourd hui et en parfait état. L établissement de Romagnat ne reçoit d ailleurs que marginalement des
jeunes Romagnatois, car il propose des filières spécifiques avec un recrutement académique voire inter-académique. Il n y a donc pas d impact fort en matière de proximité pour les jeunes de ce territoire. Toutes les filières et les formations sont maintenues! Tous les postes sont maintenus! Le Rectorat de l Académie de Clermont- Ferrand a réaffirmé son engagement de ne supprimer aucun poste des personnels de Vercingétorix. Chacun sera réintégré dans des lycées de l agglomération. Les agents de la Région qui sont en service à Vercingétorix seront eux-aussi redéployés, après des entretiens individuels, dans les établissements de l agglomération où ils sont prioritaires ou sur d autres postes dans les lycées de la Région Auvergne qui seraient vacants, correspondant à leur spécialité et susceptibles de leur convenir. Des groupes de travail, en lien avec les Chefs d établissement et la communauté éducative se mettent en place pour évaluer les conditions et les modalités du transfert, les solutions pour améliorer l offre d hébergement et pour repenser de façon globale l offre de formation dans l agglomération clermontoise. La vision prospective à 5 ans au moins que doit donner le Schéma territorial régional des formations implique que chacun regarde au-delà des limites de son établissement. Les lycées sont faits pour les élèves, pour leur donner les meilleures chances d épanouissement et de réussite. Ils sont au cœur des priorités régionales de formation de la jeunesse. C est pour cela qu en 2012 nous avons dépensé plus de 430 000 euros par jour pour l éducation, ce qui correspond à une dépense annuelle de plus de 3 830 euros par élève. Cet effort financier nous permet de nous situer au 3 ème rang sur le plan national en matière de dépense par élève.