Le CNCE : Six ans au service du commerce extérieur



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Conseil National du Commerce Extérieur Le CNCE : Six ans au service du commerce extérieur Anticiper Partager Agir 2002 www.cnce.org.ma

Sommaire Préface Synthèse générale 1. Les réformes institutionnelles 1.1. La réforme du cadre institutionnelle de la promotion économique du Maroc à l'étranger : Un chantier incontournable 1.2. La diplomatie économique : Vers une nouvelle dynamique 2. La simplification des procédures : Des chantiers prometteurs 2.1. L'EDI : Du projet pilote à l étude de la généralisation 2.2. Le coût de passage portuaire : Nécessité d'une démarche concertée pour préserver la compétitivité 2.3. La simplification des procédures portuaires et aéroportuaires : Des avancées à consolider 2.4. La simplification des procédures de contrôle de qualité des produits alimentaires : Un chantier à ne pas négliger 3. Les chantiers de coopération commerciale internationale 3.1. La coopération avec l'union européenne : Un suivi soutenu 3.2. Le nouveau cycle des négociations multilatérales de l OMC : Une contribution à consolider 3.3. Evaluation du cadre commercial préférentiel avec les pays du sud 3.4. Les travaux relatifs au projet de zone de libre-échange avec la Turquie 4. Politiques économiques et commerce extérieur 4.1. Politique de change et commerce extérieur 4.2. Commerce extérieur : Quel apport pour la croissance? 5. L'information et la formation sur le commerce extérieur 5.1. Les systèmes d'information et de formation sur le commerce extérieur : Des réalisations à consolider 5.2. Les observatoires de compétitivité sectorielle : un projet prometteur 6. Les missions permanentes : Un développement continu 6.1. Le rapport annuel sur le commerce extérieur : Vers une amélioration profonde de la méthodologie 6.2. Les trophées de l'exportation : Une manifestation au service de la promotion des exportations 7. Les chantiers consultatifs en cours 7.1. L'économie informelle et le commerce extérieur 7.2. Le potentiel d'exportation des services 7.3. Le financement des exportations

Synthèse Depuis sa mise en place, le Conseil national du commerce extérieur s est attelé à remplir ses missions permanentes et consultatives. Ainsi, en plus de la réalisation de cinq éditions du rapport annuel sur les échanges extérieurs et l organisation de six éditions des trophées de l exportation, les travaux consultatifs du Conseil ont concerné plusieurs domaines. Parmi ces domaines, il convient de citer les réformes institutionnelles, la simplification des procédures, la coopération commerciale internationale, les politiques économiques, l information et la formation sur le commerce extérieur, l économie informelle, le potentiel des exportations des services et l'accès des exportations au financement. Au niveau des travaux relatifs à la réforme du cadre institutionnel de la promotion du Maroc à l'étranger, le Conseil a mené une réflexion approfondie en vue d'identifier les voies et moyens à même de doter le Maroc d'un instrument de promotion à la hauteur des aspirations en matière de croissance des exportations. Dans ce cadre, les experts ont procédé à un examen des composantes du cadre institutionnel de la promotion économique du Maroc à l'étranger à travers l analyse des convergences et divergences de leurs missions légales et effectives et de la qualité et le niveau des ressources humaines et financières dont elles disposent. Cette approche a été complétée par une comparaison de l expérience marocaine à celle des pays concurrents. Globalement, cette analyse a montré que le cadre institutionnel marocain de promotion économique à l étranger souffre d une multitude d intervenants, d une faiblesse des moyens humains et financiers et d un manque de coordination entre ses composantes. L analyse a confirmé, également, que les pays ayant réussi la promotion à l'étranger sont ceux dotés d'un cadre composé d une ou deux instituions de promotion au maximum. En effet, plusieurs organismes des pays examinés combinent entre la promotion du commerce et des investissements alors que d'autres ajoutent à ces deux secteurs la promotion du tourisme dont notamment le Portugal. Après avoir examiné et analysé les options de réforme, et délimité leurs avantages et inconvénients, le Conseil a recommandé la création d'un organe unique en vue de répondre le mieux à la nécessité d'élaboration d'une stratégie cohérente de la promotion économique et de la coordination des actions des intervenants tout en préservant les spécificités des actions promotionnelles sectorielles. La proposition du Conseil permet, également, l'optimisation des ressources humaines et la rationalisation des dépenses. Cette conviction partagée par les membres a conduit le Gouvernement à proposer un projet de décret instituant l'agence marocaine de promotion à l'étranger. Ce projet de loi n'a pas connu d'évolution notable malgré les démarches du Conseil pour le faire aboutir.

Les derniers développements confirment la nécessité d accorder l attention nécessaire à ce dossier. En effet, la dynamisation de l Office national marocain de tourisme, la création des Centres régionaux d investissement et l orientation probable de l Office de développement industriel vers la promotion des PME s inscrivent plus dans une optique de dynamisation et de redéfinition des missions de base des organismes concernés que dans une démarche de réforme du cadre institutionnel de la promotion économique du Maroc à l étranger. Par ailleurs, dans le cadre de ses travaux portant sur les réformes institutionnelles, le Conseil a mené une réflexion sur la diplomatie économique dans le but de : dynamiser les fonctions économiques des représentations du Maroc à l'étranger eu égard au nouveau contexte international et à l expérience des autres pays ; examiner les voies et les moyens à même de permettre à ces représentations d appuyer les opérateurs privés dans leurs tentatives de conquête des marchés internationaux ; renforcer l'intérêt des opérateurs économiques internationaux pour notre pays en mettant à leur disposition, dans leur pays d'origine, des informations fiables utiles et diversifiées. Dans ce cadre, les travaux du Conseil ont permis de circonscrire les principales caractéristiques du nouveau contexte international et leur impact sur les fonctions économiques de la diplomatie. Ils ont délimité le champ et la portée de ces fonctions eues égard à ce nouveau contexte avant de préciser les nouvelles missions de la diplomatie économique. La globalisation et la mondialisation sont de nos jours les maîtres mots qui caractérisent l environnement du diplomate. Ce nouveau contexte invite à un changement et une redéfinition des fonctions économiques de la diplomatie pour épouser des actions plus concrètes en termes de retombées sur l'entreprise. Si par ailleurs, le rôle du diplomate économique a évolué, il n'en demeure pas moins qu'à mission nouvelle, il faudrait une organisation nouvelle. A cet effet, les travaux du Conseil ont examiné les principales expériences internationales en matière d organisation de la diplomatie économique à travers une analyse des cas français, espagnol, allemand, anglais et américain. Par ailleurs, le rôle de l'information dans la réalisation de la mission de la diplomatie économique a été, également, mis en lumière à travers une démonstration de la nécessité de repenser le système d information national compte tenu du nouveau contexte international. A cet égard le Conseil a proposé une solution sous forme d un portail d information économique dont le principal objectif et de permettre aux diplomates en poste de disposer de l information nécessaire à l accomplissement de leurs missions économiques d une manière rapide, efficace et continue. Le projet a l ambition, également, de faciliter la circulation de l information en provenance des ambassades et à destination de l entreprise. La mise en œuvre de ce projet a démontré son utilité et sa capacité de dépasser les problèmes liés à la circulation de l information économique. Elle a, en outre, mis en exergue les difficultés liées à son suivi et à sa mise à jour. En effet, malgré les multiples relances du Conseil adressées aux producteurs de l information économiques et les diverses tentatives d institutionnalisation et de structuration de la mise à jour, ce problème persiste et demeure l un des chantiers ouverts à toutes

les bonnes initiatives. Il convient de noter, par ailleurs, que les travaux du Conseil dans le domaine de la diplomatie économique ont permis la signature d un mémorandum de coopération entre d une part le Ministère des affaires étrangères et de la coopération et d autre part la Confédération générale des entreprises du Maroc. Ce mémorandum prévoit, entre autres, la coordination des efforts des deux parties en vue de promouvoir le Maroc à l étranger, échanger les informations et former les diplomates qui seront invités à initier et gérer des projets de coopération économique. La mise en œuvre de cette convention a permis d initier surtout des rencontres avec les nouveaux ambassadeurs et diplomates appelés à assurer une mission à l étranger. Il serait donc indispensable pour tirer pleinement profit de ce mémorandum en mettant en place le comité de suivi prévu afin de structurer les relations de coopération et permettre une concertation continue entre les deux parties à même de faire avancer la dynamisation souhaitée de la diplomatie économique marocaine. La simplification des procédures, a été l une des préoccupations majeures du Conseil depuis sa mise en place. Plusieurs chantiers ont été ouverts dans ce domaine dont notamment : le projet pilote de l'échange de données informatisé (EDI) ; l étude de généralisation de l EDI ; le coût de passage portuaire ; la simplification des procédures portuaires et aéroportuaires ; la simplification des procédures de contrôle de qualité des produits alimentaires. En matière du projet pilote de l EDI, il convient de rappeler que la mise en place de l EDI, comme levier de simplification des procédures, a été recommandée à maintes reprises et depuis plusieurs années par différentes instances nationales et internationales. La mise en œuvre de cette recommandation s est heurtée, durant plusieurs années, d une part à l ampleur du projet qui nécessite la mobilisation de moyens humains et financiers considérables et d autre part au problème de l inexistence au Maroc d entreprises pouvant assurer le service de réseau à valeur ajoutée nécessaire à tout projet EDI. Pour dépasser ces deux obstacles majeurs, le Conseil a recommandé la mise en place de projets pilotes d échange de données informatisé entre les opérateurs du port et de l aéroport de Casablanca. Les efforts déployés pour mettre en place ces projets ont permis d assurer la participation de l Administration des douanes et impôts indirects, de la RAM, de l ODEP et des agents maritimes à l opération pilote relative au manifeste simple. La réussite de cette opération a conduit les partenaires du Conseil à initier et à réaliser la version relative au manifeste en pool. L intégration de ce type de manifeste a constitué une étape cruciale en matière de mise en place d EDI portuaire. Il convient de rappeler, à cet égard, que les manifestes en pool représentent plus de

75% des manifestes traités par la communauté portuaire. De nos jours, il ressort, des statistiques fournies par l'odep, que relativement au total des demandes d'escales, d'attribution de postes et de manifestes traités, les taux d'utilisation de l'edi a atteint plus de 85%. De l avis de tous les participants à l EDI portuaire, le projet pilote présente actuellement toutes les caractéristiques de fiabilité et de stabilité nécessaires à une exploitation accrue du système. Par ailleurs, le coût direct de l'usage de l'edi demeure inférieur à celui des services Maghripac utilisés avant l adhésion au projet d EDI portuaire. L'EDI permet, également, une réduction des coûts indirects liés à l'environnement global du travail et aux coûts du personnel affecté aux opérations de saisie et de transmission des documents. Ces résultats ont encouragé les partenaires à entamer la généralisation du projet aux autres agents maritimes et aux autres ports du Royaume. Cette opération qui a nécessité le lancement d un appel d offres a duré plus que les délais prévus. Il convient de signaler par ailleurs que l EDI aéroportuaire, après une phase d expérimentation, est entré en phase de généralisation depuis le 1er août 2001 à raison d un aéroport par mois. Actuellement, dans la quasi-totalité des aéroports, l EDI est opérationnel. La réussite de l opération pilote a conduit le Conseil à l élaboration d un projet d étude de la généralisation de l EDI à toutes les opérations et tous les opérateurs du commerce extérieur et ce dans l objectif de disposer d une stratégie nationale en la matière. L étude vise l'évaluation du processus de simplification des procédures du commerce extérieur réalisé par le Maroc de façon transversale en vue d identifier les interdépendances des circuits de transmission des documents et pouvoir ressortir les zones de rupture qui constituent une source de perte d efficacité en matière d échanges de documents. L évaluation doit concerner, également, la normalisation documentaire en examinant les réalisations dans ce domaine et en identifiant les adaptations nécessaires à porter aux documents marocains du commerce extérieur. Elle doit permettre d identifier les entraves juridiques et réglementaires au processus de simplification des procédures et de dématérialisation documentaire, avant de proposer un plan de renforcement de la simplification des procédures et de normalisation documentaire. L évaluation du processus de simplification des procédures et la proposition d un plan de renforcement de ce processus permettrait ainsi d asseoir la généralisation de l EDI sur des procédures simplifiées et remédier ainsi à l une des insuffisances du projet pilote qui été mis en œuvre sur la base des procédures en vigueur. L étude projette, également, de diagnostiquer les principaux systèmes d information des opérateurs du commerce extérieur avant de proposer des scénarii de solutions d EDI généralisés à l ensemble des opérations et opérateurs du commerce extérieur. L identification de bailleurs de fond pour ce projet est en cours. Compte tenu de l importance de ce projet, il convient d accélérer sa réalisation pour mettre les résultats à la disposition des opérateurs

du commerce extérieur le plutôt possible. En matière de coût de passage portuaire, le Conseil a été sollicité, par le Ministère de l'equipement, à examiner une étude sur le coût de passage portuaire au port de Casablanca. Après examen, le Conseil a recommandé d approfondir la réflexion en procédant à la réalisation d une étude prospective sur la compétitivité du port. L objectif principal visé par le Conseil est d approcher la compétitivité du port de Casablanca à travers une analyse approfondie du coût de passage des marchandises transitant par ce port et sa comparaison avec les coûts de passage de ses mêmes marchandises dans les ports étrangers. Cette comparaison doit se faire sur la base de la tarification pratiquée par les différents intervenants portuaires pour l ensemble des prestations rendues tant aux navires qu aux marchandises. Le Conseil, après un appel d offre international, a sélectionné le cabinet d étude PriceWaterHouse Cooper pour la réalisation de cette étude dont les résultats définitifs, prévus pour la fin octobre 2002, feront objet d une session spéciale du Conseil. La simplification des procédures de contrôle de qualité des produits alimentaires a fait objet de plusieurs travaux du Conseil dont notamment ceux relatifs à l'évaluation du système marocain actuel et sa comparaison avec l'expérience internationale en la matière. Ces travaux ont abouti à la formulation de plusieurs recommandations dont notamment celle relative à la création d un organe unique de contrôle de la qualité. Les recommandations du Conseil à ce sujet n ont fait objet malheureusement d aucune initiative de mise en œuvre et ce malgré les multiples démarches du Conseil auprès de l Administration. Les problèmes soulevés par les travaux du Conseil demeurent donc entiers. Les travaux du Conseil se sont intéressés, également, à la simplification des procédures portuaires et aéroportuaires et ont abouti à la formulation de plusieurs recommandations dont la mise en œuvre a contribué à la réduction des délais de passage portuaire et aéroportuaire. En matière de coopération commerciale internationale, les travaux du Conseil ont concerné la coopération entre le Maroc et l Union européenne, les négociations de l OMC, le commerce préférentiel avec les pays en développement et le projet de zone de libre-échange avec la Turquie. Ainsi, En vue de préparer la position du Maroc en matière des négociations agricoles tant avec l Union européenne que dans le cadre de l OMC, le comité institué par le Conseil a pris en compte, dans ses travaux, la situation actuelle et prévisionnelle des secteurs concernés et les potentialités qu ils recèlent et les entraves susceptibles de freiner l expansion de la production et de l offre d exportation. De même, le comportement de la demande et de la concurrence sur les marchés d exportation et leur évolution notamment au niveau de l Union européenne ont été considérés. Ces travaux ont abouti à l élaboration d un document complet de négociation qui a été remis aux ministres concernés par les relations avec l Union européenne. Egalement, dans le cadre de la préparation d'une position de négociation concertée, le Conseil a initié la préparation d une proposition de position de négociations relatives aux produits agricoles de base. Les groupes de travail chargés de ce chantier n ont pas pu achever leurs travaux. Une dynamisation de ce travail demeure opportune.

En ce qui concerne les produits non agricoles, les travaux du Conseil ont conclu à la nécessité d'un aménagement tarifaire sur ces produits afin notamment de minimiser les écarts entre le droit préférentiel de douane et le droit général et réduire par-là même les risques liés à la concentration des échanges sur l'union européenne. Par ailleurs, suite à une lettre de M. le Ministre de l'industrie, du commerce, de l'énergie et des mines demandant au Conseil d engager une réflexion sur le cycle de Doha des négociations commerciales multilatérales de l OMC, le conseil a consacré sa septième session ordinaire à ce thème. Cette session, qui a été élargie aux représentants des administrations, des associations professionnelles et aux universitaires, s est fixée comme principal objectif de vulgariser les thèmes des négociations en cours à l OMC. A cet effet, les documents de travail qui ont été élaborés avec la collaboration du Centre marocain de conjoncture ont permis de procéder à l évaluation de la mise en œuvre des accords de Marrakech, de circonscrire les contours des négociations en cours et de prospecter leurs enjeux. Afin de consolider ce travail de vulgarisation et permettre aux opérateurs de suivre les négociations et se préparer à s adapter à leurs résultats, il est indispensable d approfondir la réflexion sur les thèmes en cours de négociations. C est là un chantier qui nécessiterait la mobilisation du Conseil comme espace de réflexion et de concertation. Par ailleurs, suite à une demande du Ministère de l'industrie, du commerce, de l'énergie et des mines, le Conseil a lancé une étude d'impact sur l'économie marocaine d'une zone de libreéchange avec la Turquie. L étude s'articule principalement autour d une analyse de l économie Turque, de son commerce extérieur, des potentialités d accroissement des exportations marocaines vers le marché turc et enfin sur l impact sur l économie marocaine d une augmentation des importations en provenance de Turquie sur l économie marocaine. Les résultats de cette étude seront disponibles incessamment. Dans le cadre, également, de ses travaux sur la coopération internationale, le Conseil a engagé une réflexion sur le commerce préférentiel avec les pays en développement. Ce travail a été consacré à l analyse du cadre réglementaire du commerce préférentiel avec les pays du Sud et à l identification des principales entraves au développement de ce commerce. Les travaux du Conseil se sont intéressés, également, a certains aspects de la politique économique ayant trait au commerce extérieur. C est le cas des travaux relatifs à la politique de change, aux politiques de relance de la croissance et à la réforme du système incitatif à l exportation. Compte tenu de la sensibilité du sujet de la politique de change, les travaux du Conseil relatifs à ce sujet ont été restreints aux membres du Bureau du Conseil notamment en l absence d un consensus sur la méthodologie à suivre pour l élaboration d une réflexion en la matière. A cet égard, il convient de rappeler que les membres du Bureau ont initié deux projets. Le premier s est proposé d examiner l interaction entre la politique de change et la croissance économique moyennant une analyse comparative de la politique marocaine de change avec des pays à structures économiques similaires. Faute de consensus entre les membres du Bureau, la réalisation de ce projet a été différée.

Le second projet a procédé à l analyse de l évolution de la parité réelle et nominale du dirham et à l évaluation qualitative de son impact sur les principaux agents économiques. L analyse a abouti à la conclusion que le système de cotation du dirham, a permis d'atténuer l'impact sur la monnaie nationale des fluctuations enregistrées sur les marchés des changes internationaux et de contenir la variabilité taux de change effectif tant nominal que réel. Cependant, en matière du commerce extérieur, le comportement du dirham vis-à-vis du dollar et de l Euro a eu des effets mitigés. Ainsi, l appréciation du dirham par rapport à l Euro a contribué à la détérioration de la position compétitive des exportations marocaine sur le marché de l Union européenne. De même, cette appréciation combinée à la prépondérance des importations marocaines en provenance de la zone Euro semble conduire à une amélioration de la position concurrentielle de ces importations au détriment de la production nationale destinée au marché local. Cette surévaluation du dirham a aussi favorisé le développement des importations illicites. Il convient de mentionner, également, que ces conclusions ont fait objet de publication, dans le cadre de l édition 2000, du rapport annuel du Conseil sur les échanges extérieurs. Ce sujet, de part son importance, mérite d être approfondi dans l avenir. En outre, en vue de contribuer au débat national sur l'apport du commerce extérieur à la croissance, le Conseil a consacré l'édition 1999 du rapport annuel sur les échanges extérieurs à l'analyse des conditions nécessaires de relance de la croissance par l'exportation tel que souhaité par le plan de développement économique et social. Par ailleurs, dans le cadre de ses premiers travaux, le Conseil a engagé une réflexion visant la réforme du système d'incitation à l'exportation et son adaptation aux pratiques des pays concurrents. Les travaux ont porté d une part sur l'analyse comparative du système marocain d'incitation à l exportation relativement à un échantillon de pays et d autre part sur l initiation d une analyse coût/avantage des incitations fiscales accordées aux exportateurs marocains. L analyse comparative a permis au Conseil de formuler plusieurs recommandations dont notamment celles relatives à la suppression du droit de douane minimum pénalisant l'investissement et l'extension de l'exonération fiscale aux exportateurs indirects et aux sociétés de trading. En plus de la correction des distorsions pénalisant l investissement, le Conseil visait par ces propositions l encouragement de l'intégration du tissu industriel national et l installation de sociétés spécialisées dans le commerce international. Par ailleurs, le Conseil a initié un projet d analyse coût/avantage du système marocain d incitation à l exportation dans le but de répondre aux questions liées à l efficacité et à la rationalité de ce système. Cette analyse devait être menée moyennant une enquête auprès de 200 entreprises. Cependant, les difficultés liées à l élaboration de cet échantillon sur la base des données de la Direction des impôts n ont pas permis d achever ce projet qui demeure ouvert. Conscient de l'enjeu de l'information et de la formation et ses retombées sur la compétitivité des entreprises opérant à l'international, le Conseil a lancé un vaste chantier de réflexion en vue

d'examiner les problèmes liés au déficit en information institutionnelle et commerciale relative au commerce extérieur. L'objectif étant de doter le pays d'un système fiable de collecte, de traitement et de diffusion de l'information. Les travaux dans ce domaine ont porté sur l'identification des sources principales et secondaires des informations réglementaires et l'élaboration d'un répertoire des textes juridiques portant sur le commerce extérieur, la mise en place d'un centre d'orientation et de coordination du développement de l'information sur le commerce extérieur sans occulter les régions dans le processus d'élaboration et de diffusion de l'information. Dans le même cadre, le Conseil a signé une convention avec le Centre de recherches pour le développement international du Canada (CRDI) pour l'élaboration d un système d évaluation sectorielle de la compétitivité et la mise en place d'observatoires de la compétitivité sectorielle. Ce projet qui est financé par le CRDI est actuellement en cours d exécution. Lors de la cinquième session ordinaire du Conseil, il a été convenu de lancer trois nouveaux chantiers relatifs à l'économie informelle et le commerce extérieur, le potentiel des exportations des services et l'accès au financement des exportations. Les activités informelles ont connu un développement important au Maroc ces dernières années. Au niveau du commerce extérieur ces activités concernent, entre autres, la contrebande, la sous facturation, les fausses déclarations, l'usage frauduleux des régimes en douane, etc. Ces activités échappent à tout contrôle de commerce extérieur et détruisent systématiquement des emplois plus qu ils n'en créent. A cela s ajoutent les risques sanitaires, phytosanitaires et d'achats de produits défectueux et de mauvaise qualité qu'elles font courir aux consommateurs. Par ailleurs, les unités industrielles, artisanales ou de commerce qui exercent dans l informel concurrencent d une manière déloyale les entreprises structurées entraînant des licenciements et des dépôts de bilans. Pour garder leur part du marché, on assiste dernièrement au développement des activités informelles même au niveau des entreprises formelles. Pour parer à cette situation, une action concertée devient des plus urgentes, pour d'une part rétablir les conditions saines de la concurrence entre entreprises et d'autre part assurer la mise à niveau dans un cadre de transparence et de moralisation des affaires. C est là les principaux objectifs du travail du Conseil dans le domaine de l économie informelle. L étude sur l accès au financement des exportations se propose d évaluer le système actuel de financement des exportations et du dispositif d incitation réglementaire à la lumière de l expérience internationale en vue de l élaboration d un plan d action pour la mise en place d un système efficient de financement des exportations. Enfin, vu l importance des services dans le commerce mondial et dans l économie nationale, l étude sur le potentiel d exportation des services vise à identifier l offre actuelle et potentielle d exportation de quatre secteurs et les obstacles spécifiques à leur développement. L objectif étant la mise en place des actions ciblées par catégorie de services exportables. Il convient de noter que ces deux dernières études seront réalisées grâce à la contribution financière du Centre Euro Maroc Entreprise.

En matière des missions permanentes, le Conseil a réalisé cinq éditions du rapport annuel sur les échanges extérieurs et six éditions des trophées de l exportation. Les cinq éditions du rapport annuel sur les échanges extérieurs ont fait objet d'une large diffusion auprès des membres du Gouvernement, des administrations, des missions diplomatiques au Maroc et celles du Maroc à l étranger, des organisations professionnelle des facultés et écoles supérieures. Pour l'amélioration de la qualité du rapport, le Conseil a recommandé lors de sa 6ème session ordinaire de lancer un appel d'offres pour l approfondissement de la méthodologie du rapport et la constitution d'une cellule permanente de rédaction. Le Conseil a lancé un appel d'offres suite auquel le Centre marocain de conjoncture a été déclaré adjudicataire du marché qui comporte cinq missions dont trois sont relatives à l élaboration de la méthodologie d approche du contexte international, du contexte national et des échanges extérieurs et de la compétitivité, la quatrième porte sur l élaboration d'une base de données sur les échanges extérieurs et la cinquième sur la formation du comité de rédaction du rapport. Le Bureau d étude a déjà remis les rapports définitifs des trois premières missions susmentionnées. L élaboration de la base de données est en cours et le comité de rédaction a bénéficié de la formation sur la méthodologie proposée. Le Conseil aura à consacrer l une de ses prochaines sessions pour valider ce travail et identifier les voies et les moyens de le consolider. Concernant les trophées de l'exportation, le Conseil n'a pas cessé d'apporter des améliorations au niveau de l organisation de cette manifestation. Ainsi, le dossier de candidature a été allégé et adapté aux spécificités sectorielles notamment du tourisme et de l artisanat. Quant au processus de sélection, le traitement des dossiers se fait selon une procédure informatisée permettant une évaluation quantitative et qualitative bien précise. S agissant des catégories des trophées, le Conseil est passé d un système basé sur la nature des biens et services (biens de consommation - biens intermédiaires et d'équipement - services), durant les trois premières éditions, à un système de quatre classes de chiffre d'affaires. Les lauréats des trophées bénéficient, depuis trois ans de certains avantages grâce au sponsoring du CMPE, de l ONMT, de la Maison de l Artisan et de la RAM. Les efforts consentis par l'ensemble des partenaires aux trophées ont permis d'assurer une participation de plus en plus accrue à cette manifestation. En effet, les statistiques de participation montrent que le nombre de dossiers reçus par le Conseil est passé d'une centaine de dossiers en 1997 à plus de 600 en 2002. Cependant, il convient de noter que les statistiques de participation par région ne sont pas à la hauteur des aspirations du Conseil ni des efforts qu il a consenti. Pour remédier à cette lacune, le Conseil a initié des rencontres régionales à l'occasion de la sixième édition des trophées en vue d'assurer une communication de proximité. Lors de la sixième session, le Comité trophées a sollicité la participation de différentes wilayas pour la régionalisation de l action de promotion des trophées de l exportation.