Principales erreurs dans le traitement chirurgical de l infection ostéo-articulaire

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Transcription:

Principales erreurs dans le traitement chirurgical de l infection ostéo-articulaire A.LORTAT-JACOB Th.BAUER F.RIMAREIX Faculté Paris-ile de France Ouest Hopital Ambroise Paré (Boulogne) et Raymond Poincaré (Garches) Principales erreurs dans le traitement chirurgical Infection post-traumatique Chirurgie prothétique 1

INFECTIONS POST-TRAUMATIQUES Ou est la vérité? On ne peut guérir l infection en présence de corps étrangers Traitement de pseudarthroses infectées par enclouage D abord guérir l infection puis reconstruire Chirurgie en 1 temps Infection post-traumatique Ou est la vérité? 2

Infection post-traumatique Les grands principes Pseudarthroses infectées EXCISION STABILISATION RECONSTRUCTION En 1,2,ou 3 Opérations Ostéite sur os continu EXCISION COMBLEMENT COUVERTURE En 1,2,ou 3 Opérations Infection post-traumatique Erreurs Excision Stabilisation Reconstruction Excision Comblement Couverture 3

EXCISION Pour l os, large, séquestrectomie sans systématisme Quitte à faire une résection circonférentielle Parties molles, respectueuse Différence entre tissus mous infectés et sclérose péri-focale. Ne relançons pas la guerre de l excision 4

Stabilisation Fixateur externe Clou centro-médullaire Indication du clou centro-médullaire INDICATION D EXCEPTION Connaissance précise de la bactério Excision satisfaisante Rarement avec l excision Plutôt avec la reconstruction Fermeture cutanée parfaite 5

Le Fixateur externe. C est la plus fréquente des complications de l infection osseuse CAHIER DES CHARGES :OU EST L OS? FAIRE UN MONTAGE MONOPLAN 6

MONTAGE TYPE EN UN SEUL PLAN Pseudarthrose infectée: GSAP La reconstruction Evolution des idées Laisser ouvert pour guérir l infection et reconstruire après (J.Evrard) Laisser ouvert et greffe spongieuse rapide (L.J.Papineau) Tout fermer à tout prix sur un spacer et reconstruire après(a.c.masquelet) Ou en est on? 7

Les leçons de l opération de Papineau Le spongieux résiste à l infection Mais pas à l infection avérée S incorpore par envahissement par le bourgeon charnu Tolère une exposition cutanée partrielle Nécessite un receptacle quasi rétentif Susceptible de se corticaliser La reconstruction OS SPONGIEUX 8

NOTRE ATTITUDE ACTUELLE Le procédé de reconstruction Le spongieux 90% des cas Cortico-spongieux 10% des cas Nécessite un réceptacle de parties molles vivantes Tolère une contamination controlée Peut être facilitée par le spacer La reconstruction OS SPONGIEUX 9

COUVERTURE et GREFFE SPONGIEUSE Acharnement thérapeutique 10

PROTHESES INFECTEES 2 Non respect des 2 Temps 1 EXCISION RECONSTRUCTION PROTHESES INFECTEES 11

Erreurs dans le traitement chirurgical : la «synovectomie» INDICATION TARDIVE (Avant 16 jours 92 % de succès, Après 56 jours 95 % d échecs) DEBRIDEMENT INSUFFISANT Aller jusqu à la prothèse SYNOVECTOMIE +++ ARTHROSCOPIE????? L INFECTION SUPERFICIELLE N EXISTE PAS Insuffisances d excision MATERIEL OUBLIE (CIMENT) VOIES D ABORD ETROITES Chirurgie de l infection = voies d abord élargies 12

Nettoyage = voie d abord élargie Trochantérotomie+fémorotomie PTH : Fémorotomie 13

PTG : BASCULE DE LA TUBEROSITE TIBIALE Bascule pédiculée de la TTA Technique 14

RECONSTRUCTION Oublier l infection Risque de «l escalade» RECONSTRUCTION AMBIGUITE DE PRINCIPE Faire la meilleure opération sur le plan mécanique Éviter de créer l irréparable en cas d échec Il y a un point de non retour «DESESCALADE» 15

«TROCHANTERO FEMOROTOMIE» Que faire en cas de récidive? ESCALADE +++ 16

OU EST LA VERITE? Chgt 1 temps? Chgt 2 temps? Arthrodèse? Prothèses de hanche infectées Symposium SOFCOT 2001 17

STRATEGIE :1 temps ou 2 temps Rien dans la littérature ne tranche Résultats comparables Critères de choix? Dans le cadre du 2 temps, Intérêt mécanique du spacer Intérêt infectieux?? CRITERES DE CHOIX Le germe? L ATBgramme n est pas le reflet de la virulence ni de ses capacités d adhérence Les difficultés techniques? La résistance de l hote?comment la connaître? La certitude microbiologique +++ Décision finale «au pif» après discussion Avec l équipe multidisciplinaire et le malade EST-CE VRAIMENT LE PROBLEME? 18

LES CLES DU SUCCES CLARTE MICROBIOLOGIQUE PERFECTION DE L EXCISION (interface) QUALITE DE LA RECONSTRUCTION ANTIBIOTHERAPIE ADAPTEE Et on ne gagne pas à tous les coups.. 19