L EGALITE DES GENRES DANS L EDUCATION: VOIR AU-DELA

Documents pareils
La situation en matière de pension privées et de fonds de pension dans les pays de l OCDE

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA

ICC septembre 2012 Original : anglais. tendances de la consommation du café dans certains pays importateurs.

Quel est le temps de travail des enseignants?

FRANCE. PISA 2012 : Faits marquants. Performance en mathématiques. Performance en compréhension de l écrit et en sciences

à la Consommation dans le monde à fin 2012

Quelle part de leur richesse nationale les pays consacrent-ils à l éducation?

Actifs des fonds de pension et des fonds de réserve publics

Thème 1: l environnement pédagogique et scolaire dans le primaire et le secondaire

REPÈRES ÉCONOMIQUES POUR UNE RÉFORME DES RETRAITES JUILLET 2015

Qui sont les enseignants?

Âge effectif de sortie du marché du travail

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Le point sur les marchés des pensions. des pays de l OCDE OCDE

LA SOCIETE DE PARTICIPATIONS FINANCIERES «LA SOPARFI»

L IMMIGRATION AU SEIN DE L UE

Principaux résultats de l Enquête PISA 2012 Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu ils peuvent faire avec ce qu ils savent

Améliorer la gouvernance des Services Publics d'emploi pour de meilleurs résultats sur l'emploi

REGARDS SUR L ÉDUCATION RAPPORT INTERMÉDIAIRE MISE À JOUR DES INDICATEURS RELATIFS A L EMPLOI ET AU NIVEAU DE FORMATION

PISA 2012 : Compétences des jeunes Romands Résultats de la cinquième enquête PISA auprès des élèves de fin de scolarité obligatoire

Base de données sur l'économie mondiale Alix de Saint Vaulry *

ACCORD RELATIF AU TRANSIT DES SERVICES AÉRIENS INTERNATIONAUX SIGNÉ À CHICAGO LE 7 DÉCEMBRE 1944

Les clés de l amélioration des systèmes scolaires

PISA 2009 : Compétences des jeunes Romands Résultats de la quatrième enquête PISA auprès des élèves de 9e année

Taux de risque de pauvreté ou d exclusion sociale le plus élevé en Bulgarie, le plus faible en République tchèque

La BRI. Au service de la stabilité monétaire et financière

Principaux partenaires commerciaux de l UE, (Part dans le total des échanges de biens extra-ue, sur la base de la valeur commerciale)

EGALITÉ ENTRE LES FEMMES

Web Analytics. des Visiteurs en Ligne? Raquel de los Santos, Business Consultant Forum emarketing 2012

Le coût du rachat de trimestres pour carrière à l étranger multiplié par 4 au plus tard le 1 er janvier 2011

LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL : UNE COMPARAISON DE LA POLITIQUE DES «35 HEURES» AVEC LES POLITIQUES D AUTRES PAYS MEMBRES DE L OCDE

Les prestations servies dans la zone UE-EEE-Suisse entre 2004 et 2013

Carte d'identité provisoire Kids ID eid

Régimes publics de retraite État de la situation. Perspectives des différents régimes publics de retraite. Plan

DES PAROLES ET DES ACTES : LES 4 MENSONGES DE MONSIEUR LENGLET

Fiche signalétique d un service de téléphonie mobile version du 24/08/2012

v i e L engagement est une force Prêts à grandir ensemble? Volontariat Entreprise International

19 February/février 2009 COMMUNIQUE PR/CP(2009)009

Atlas économique de Paris 2013 du greffe du tribunal de commerce de Paris

La recherche d assurance maladie à l étranger Procédure à l usage des CPAS

Bienvenue au service d audioconférence sans réservation de Bell. Guide de démarrage de votre nouveau service de Bell

Case study Méthodologie d enquête et développement d une Great Place To Work

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

les étudiants d assas au service des professionnels

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

de résultat opérationnel courant (3) en hausse de 20,7 % (4) Ratings AA-, perspective stable par Fitch Ratings et A2, perspective stable par Moody s

TD/B/GSP/FORM/4. United Nations Conference on Trade and Development. United Nations. Generalized System of Preferences. Trade and Development Board

Combien y a-t-il d'élèves par classe?

Étude EcoVadis - Médiation Inter-Entreprises COMPARATIF DE LA PERFORMANCE RSE DES ENTREPRISES FRANCAISES AVEC CELLE DES PAYS DE L OCDE ET DES BRICS

BASE DE DONNEES - MONDE

Programme «Lecteurs Formateurs»

Pension AOW pour les assurés hors des Pays-Bas

Frais et systèmes nationaux d'aides financières aux étudiants dans l'enseignement supérieur en Europe

BOURSES SCOLAIRES. au bénéfice des enfants français résidant avec leur famille à l étranger AGENCE POUR L ENSEIGNEMENT FRANÇAIS À L ÉTRANGER

DISPOSITIF D INTERVENTION REGIONALE AIDE À LA MOBILITE ETUDIANTE A L'ETRANGER Année universitaire 2015/2016

Kit Demande de Bourse Etude Erasmus

Louvain School of Management The Preferred International Management School in Belgium CAMPUS UCL MONS

COMPRENDRE, EVALUER ET PREVENIR LE RISQUE DE CORRUPTION

Global WorkPlace Solutions. Créer un avantage concurrentiel

RETRAITES : Y A-T-IL UNE SOLUTION IDÉALE EN EUROPE POUR UN AVENIR?

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

OBSERVATION ET STATISTIQUES

Analyse comparative du. temps d'instruction. dans l'enseignement obligatoire à temps plein en Europe 2013/2014. Rapport Eurydice

Flotte Automobile (-3,5t)

Les comptes nationaux et le SEC 2010

Étude de marché. Critères de qualification Travaux de génie civil et construction de bâtiments industriels au CERN

L expérience, les attitudes et le comportement des élèves et leur performance en culture financière

Préparez-vous au virement SEPA

Nom. les. autres États. n de l aviation. Organisation. ATConf/6-WP/49 14/2/12. Point 2 : 2.2. Examen de. des accords bilatéraux. consultées.

Préparez-vous au virement

Prix du gaz et de l électricité dans l Union européenne en 2011

TROISIEME REUNION DU FORUM SUR L ADMINISTRATION FISCALE DE L OCDE

.com. Le fax par mail

Prendre sa retraite en France Droits, conditions et formalités de résidence. Natasha Lavy-Upsdale Service des Relations avec les Pays-hôtes

CONDITIONS CONTRACTUELLES APPLICABLES A L OPERATION «LES BONNES AFFAIRES MICROSOFT OFFRE MULTIPRODUITS»

Prix de l énergie dans l Union européenne en 2010

CONTRAT DE MOBILITE POUR LES MOBILITES D ETUDES DU PROGRAMME ERASMUS+ dans les pays participant au programme (mobilités européennes)

REJOIGNEZ LES MEILLEURS COIFFEURS D'EUROPE SANS PLUS TARDER

Vos lignes téléphoniques fixes Analogiques, numériques (T0/T2) ou IP (Trunk SIP)

PROGRAMME ERASMUS+ Toute mobilité Erasmus+, financée ou non par la bourse, doit faire l objet de justification sur la base des documents suivants

AMÉLIORER LE RAPPORT COÛT-EFFICACITÉ DES SYSTÈMES DE SANTÉ

GUIDE TARIFAIRE Pour les particuliers carte SIM prépayée AfoneMobile (cartes et recharges par internet et/ou par téléphone)

Comité du développement et de la propriété intellectuelle (CDIP)

Transmission des taux de conversion, pour le 2 e trimestre 2015, des monnaies en application du règlement CEE n 574/72.

Vous avez eu ou élevé des enfants Vos droits

La révision des indices du cours du franc suisse, nominaux et réels, pondérés par les exportations

par Nathaly Riverin, Louis-Jacques Fillion, Daniel Musyka et Ilan Verstinsky

Service d assistance matérielle HP destiné aux voyageurs intervention le jour ouvrable suivant Amériques

SOUSCRIPTION DU CONTRAT : TERRITORIALITE

Sommaire. Présentation générale 2. Objectifs 2. Public 2. Procedures de candidature et criteres de recevabilite 2

Les enfants laissés pour compte

d. elle s engage à quitter les Etats-Unis dès l expiration de son visa;

telecomnews Votre internet professionnel dans un Bizz Pack! gratuites - 12 pendant 6 mois pour indépendants et petites entreprises Voir p.

Transcription:

L EGALITE DES GENRES DANS L EDUCATION: VOIR AU-DELA DE LA PARITE Forum des politiques éducatives de l IIPE 3-4 octobre 2011, Paris QUE PEUT NOUS APPRENDRE PISA SUR L ECART ENTRE LES GARÇONS ET LES FILLES FRANCESCA BORGONOVI AND MACIEJ JAKUBOWSKI, OCDE

Ce document, non publié par IIPE, a été présenté à l occasion du Forum sur les politiques éducatives, organisé le 3-4 octobre 2011 à Paris (France) sur l égalité entre les sexes dans l éducation. Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de l auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de l UNESCO ou de l IIPE. Les désignations employées ainsi que la présentation des données de ce document d information n impliquent nullement l expression d une quelconque opinion de la part de l UNESCO ou de l IIPE concernant le statut légal ou l état de développement de tout pays, territoire, ville ou zone ou de leurs autorités, ni concernant le trace de leurs frontières. Institut international de planification de l'éducation 7-9, rue Eugène-Delacroix, 75116 Paris, France info@iiep.unesco.org www.iiep.unesco.org UNESCO 2011 1

INTRODUCTION En dépit de progrès constants, l'objectif de l égalité entre les garçons et les filles n a toujours pas été atteint. De façon générale, les femmes ont des salaires moins élevés que les hommes et plus de probabilités de se retrouver dans des configurations avec des horaires de travail irréguliers, des emplois à temps partiels, et des carrières plus morcelées. Ces différences sont moins frappantes dans certains pays, notamment ceux où les politiques publiques ont instauré des conditions favorables permettant aux femmes de participer pleinement à l'économie et à la société au sens large. i Cependant, l'égalité parfaite reste illusoire (OCDE, 2004; OCDE 2011). L'égalité entre les hommes et les femmes est non seulement un impératif moral, mais elle est aussi logique au niveau économique : il existe une corrélation entre l'égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail et la croissance économique et le développement. ii De plus grandes opportunités pour les femmes peuvent engendrer une croissance plus forte, plus inclusive et plus durable, améliorant la qualité générale du capital humain et le niveau de productivité. Des taux plus élevés de participation des femmes sur le marché du travail peuvent également permettre aux pays de s'attaquer au double problème de faible natalité et de vieillissement de la population (OCDE, 2007). En moyenne, dans les pays de l'ocde, les filles ont de meilleures notes et des taux de progression supérieurs à ceux des garçons dans l'enseignement primaire et secondaire et ont tendance à être plus nombreuses que les garçons parmi les nouveaux diplômés universitaires dans la majorité des pays industrialisés (EAG, 2010). Dans ce document, nous nous penchons sur les écarts entre les garçons et filles en lecture, sciences et mathématiques lorsqu'ils approchent de la fin de la scolarité obligatoire dans un large éventail de pays, ainsi que sur les différences entre les garçons et les filles sur le plan des aspirations professionnelles, des attitudes et de la motivation. Nous utilisons les données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de 2000, 2003, 2006 et 2009, l'étude la plus exhaustive sur les performances des élèves à l'âge de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. L enquête PISA offre une occasion unique de se pencher non seulement sur les différences entre les sexes sur le plan de la performance mais également sur les différences entre les garçons et les filles en matière d'aspirations professionnelles, d'attitude, et de motivation. Autant de facteurs qui peuvent créer des écarts entre les résultats des garçons et des filles lorsqu'ils sont encore à l'école, sur le marché du travail et au niveau de leur bien-être. L enquête PISA est une des études internationales les plus rigoureuses et les plus exhaustives évaluant les compétences des élèves en sciences, mathématiques et lecture. PISA mesure l'étendue des connaissances et compétences acquises nécessaires à une pleine participation dans la société de la connaissance actuelle. Le programme analyse également les raisons qui font que les élèves ont des résultats différents dans des contextes différents, réunissant un grand nombre de données sur les caractéristiques individuelles des élèves, le contexte familial des élèves et les caractéristiques des écoles et des systèmes éducatifs. PISA identifie également les pays qui réussissent à obtenir une bonne performance des élèves et une distribution équitable des opportunités d'apprentissage, et ce faisant indique les bonnes politiques et pratiques éducatives. 2

Les études PISA évaluent les performances des élèves de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences. Comme ces élèves approchent de la fin de la scolarité obligatoire dans la plupart des pays, PISA offre une opportunité précieuse de dresser la carte des compétences des jeunes qui entrent sur le marché du travail pour la première fois. La première étude PISA menée en 2000 dans 32 pays était axée sur la lecture. La deuxième étude effectuée en 2003 concernait 41 pays et était axée sur les mathématiques. En 2006, PISA a évalué plus de 400 000 élèves dans 30 pays de l'ocde et dans 27 pays et économies partenaires et était axée sur les sciences. En 2009, PISA a évalué plus de 450 000 étudiants dans 34 pays de l'ocde et dans 31 pays et économies partenaires et était axé une fois encore sur la lecture. Chaque évaluation couvre les deux autres matières même si elles sont mineures. Section I Écarts entre les performances des garçons et des filles en lecture, mathématiques et sciences Durant la plus grande partie du XXe siècle, ce sont surtout les performances médiocres des filles qui préoccupaient les décideurs attentifs à la variation du rendement de l éducation entre les sexes. Toutefois, ce sont maintenant les moindres performances des garçons en compréhension de l écrit qui sont source d inquiétude. Il ressort des résultats des épreuves de compréhension de l écrit du cycle PISA 2009 que les filles devancent les garçons dans tous les pays participants, de 39 points en moyenne, dans les pays de l OCDE, soit l équivalent de plus d un demi-niveau de compétence ou d une année d études. La Figure 1 indique les écarts entre les garçons et les filles au niveau des performances en lecture pour chaque pays ayant participé à l évaluation PISA 2009. 3

Mean score on the reading scale All students Boys Girls 250 300 350 400 450 500 550 600 Mean score Colombia Chile Peru Azerbaijan Netherlands United States Mexico United Kingdom Belgium Brazil Denmark Spain Tunisia Singapore Liechtenstein Hong Kong-China Panama Macao-China Canada Korea Indonesia Argentina Australia Chinese Taipei Thailand Hungary Portugal Switzerland Japan Ireland Luxembourg Serbia Germany Shanghai-China France Austria Uruguay Israel Romania Kazakhstan Turkey Iceland Estonia Russian Federation Sweden New Zealand Italy Greece Norway Latvia Czech Republic Poland Qatar Dubai (UAE) Croatia Slovak Republic Montenegro Kyrgyzstan Slovenia Finland Jordan Trinidad and Tobago Lithuania Bulgaria Albania Figure 1 Ecarts entre les garçons et les filles au niveau des performances de lecture N.B: Toutes les différences entre les sexes sont significatifs (voir Annex A3 OCDE PISA 2009 Volume I). Les pays sont classés par ordre croissant de la différence des notes entre les sexes (filles - garçons). Source: OCDE PISA 2009 base de données, Tableau I.2.3. 4

Les filles réussissent mieux que les garçons en lecture dans chaque pays participant, mais l'écart est beaucoup plus important dans certains pays que dans d'autres. Ces différences sont étroitement liées aux différences d'attitudes et de comportement des élèves. Les pays d'europe du Nord, à l'exception du Danemark, enregistrent des écarts entre les sexes au-dessus de la moyenne ; la Finlande présente l'écart le plus prononcé avec une différence de 55 points, une des plus élevées de tous les pays de l'ocde. Les écarts entre les garçons et les filles dans les pays et les économies d'asie de l'est ont tendance à se situer juste en dessous de la moyenne avec la Corée, Hong-Kong (Chine), Macao (Chine) et le Taipei chinois enregistrant tous des écarts entre 33 et 37 points. Cependant, Shanghai (Chine), le plus performant de ces pays et économies, enregistre un écart entre les garçons et les filles légèrement plus important : 40 points. Dans chacun des groupes de pays décrits ci-dessus, le pays présentant la moyenne générale la plus élevée, ou juste en dessous, est également le pays qui enregistre l'écart le plus important entre les garçons et les filles : en d'autres termes, dans ces pays les filles contribuent de manière disproportionnée au niveau élevé de lecture du pays. Des stratégies pour améliorer le niveau en lecture des garçons auraient un effet accru sur la performance générale. Par exemple, dans le groupe des pays d'amérique latine, le pays ayant le taux de réussite le plus élevé (Chili) et celui présentant le taux le plus bas (Pérou) enregistrent le même écart relativement faible entre les garçons et les filles (22 points). Dans ce même groupe de pays, un des pays se situant au milieu, la Colombie a de loin l'écart le plus faible entre les garçons et les filles avec une différence de neuf points seulement entre les moyennes des garçons et les filles. Quelle est l'ampleur des écarts entre les garçons et les filles en termes de niveau moyen atteint par les garçons et les filles? Une façon de l aborder consiste à voir où se situent la majorité des garçons et des filles à leur plus haut niveau de compétence. Le niveau de compétence courant le plus élevé chez les garçons et les filles est le niveau 3, alors qu il y a presque autant de garçons au niveau 2 qu au niveau 3, et pour les filles, le niveau 4 est le deuxième niveau le plus couramment atteint. Une autre façon de comparer les performances vers le milieu de l'échelle de lecture consiste à noter que la moitié des garçons (51%) contre seulement le tiers des filles (34%) n'arrive pas à atteindre le niveau 3, niveau auquel on est à même d'effectuer le type de tâches qui sont couramment demandées aux jeunes et aux adultes plus âgés dans leur vie quotidienne. Ceci représente une différence importante dans les capacités des garçons et des filles à l'âge de 15 ans. 5

Figure 2 Niveau de compétence en lecture des garçons et des filles Garçons Filles 0.5 Level 6 1.2 4.8 Level 5 8.8 16.8 Level 4 24.7 27.0 Level 3 30.9 26.0 Level 2 21.9 16.6 Level 1a 9.5 6.6 Level 1b 2.6 1.8 Below Level 1b 0.5 35 % 30 25 20 15 10 5 0 0 5 10 15 20 25 30 35 % Les écarts entre les garçons et les filles sont également importants lorsque l'on compare le nombre d'élèves ayant des niveaux de lecture particulièrement faibles. 18 pays avaient plus de 50 % des garçons de 15 ans en dessous du niveau 2 sur l'échelle de lecture, mais seuls cinq pays avaient la même proportion de filles à ce niveau. Dans les pays de l'ocde, seule la moitié du nombre de ces garçons et filles est en dessous du niveau 2 sur l'échelle de la lecture, mais le ratio varie en fonction de la performance générale du pays. Dans les pays ayant en général de faibles niveaux de performance en lecture, la proportion de filles et de garçons en dessous du niveau 2 tend à être identique. Par exemple, il y a au moins quatre cinquièmes des filles et des garçons qui sont en dessous du niveau 2 en Colombie, au Kyrgyzstan, en Azerbaïdjan, au Pérou et à Panama, tous ayant une moyenne générale faible en lecture. Dans le cadre des efforts menés par ces pays pour améliorer le niveau de lecture, les garçons et les filles doivent recevoir la même attention. Par opposition, les deux pays ayant l'écart le plus élevé entre les 6

garçons et les filles à de faibles niveaux de performance sont deux des pays qui enregistrent les meilleures performances générales. En Finlande et à Shanghai (Chine), le nombre de filles en dessous du niveau 2 ne représente que le quart du nombre de garçons. Sur le plan des résultats en mathématiques, sur 65 pays participants à l enquête PISA 2009, 35 enregistraient de meilleurs résultats pour les garçons, contre cinq seulement où les filles réussissaient mieux que les garçons. Pour les pays avec un avantage en faveur des garçons sur l'échelle des mathématiques, les écarts entre les garçons et les filles varient considérablement bien qu'en moyenne ils soient inférieurs aux écarts correspondants observés sur l'échelle de la lecture. Les écarts les plus élevés entre les garçons et les filles sont enregistrés en Belgique, au Chili, au Royaume-Uni et aux États-Unis, avec un avantage de 20 points ou plus en faveur des garçons et une différence de 32 et 24 points respectivement dans des pays et économies partenaires, la Colombie et le Liechtenstein. Le Japon, la Nouvelle-Zélande, l'irlande, la Norvège, la République tchèque, la Pologne, l'islande, la Corée, la république slovaque, la Finlande, la Slovénie et la Suède ainsi que les pays et les économies partenaires du Panama, du Taipei chinois, de Thaïlande, de Roumanie, de Dubaï (EAU), de la Fédération de Russie, de Lettonie, de Jordanie, du Kazakhstan, de Shanghai (Chine), d'indonésie et de Bulgarie n'enregistrent pas de différence mesurable entre les résultats des garçons et des filles. Dans les pays et économies partenaires du Qatar, du Kyrgyzstan, de Lituanie, de Trinidad et Tobago et d Albanie, les filles réussissent mieux que les garçons en mathématiques avec une différence de 5 à 11 points. 7

Mean score on the mathematics scale All students Boys Girls 300 350 400 450 500 550 600 650 Mean score Colombia Liechtenstein Belgium Chile United Kingdom United States Switzerland Luxembourg Austria Spain Peru Netherlands France Denmark Germany Brazil Italy Hong Kong-China Greece Mexico Uruguay Tunisia Montenegro Hungary Canada Portugal Serbia Macao-China Turkey Croatia Argentina Australia Japan Estonia Israel Azerbaijan New Zealand Ireland Singapore Panama Norway Czech Republic Chinese Taipei Thailand Poland Iceland Romania Korea Slovak Republic Finland Dubai (UAE) Russian Federation Latvia Slovenia Jordan Kazakhstan Shanghai-China Indonesia Sweden Bulgaria Qatar Kyrgyzstan Lithuania Trinidad and Tobago Albania OECD total OECD average Figure 3 Ecarts entre les garçons et les filles au niveau des performances en mathématiques N.B: Différences entre les sexes statistiquement significatives sont marqués dans une teinte plus foncée (voir Annex A3). Les pays sont classés par ordre croissant de la différence des notes entre les sexes (filles - garçons). Source: OCDE PISA 2009 base de données, Tableau I.3.3. 8

Dans les pays de l'ocde, les disparités entre les garçons et les filles en sciences semblent être faibles, tant en termes absolus que par comparaison avec l'écart important au niveau de la lecture et l'écart plus modéré au niveau des mathématiques. Dans la plupart des pays, les différences au niveau de la note moyenne des garçons et des filles ne sont pas statistiquement significatives. Ceci montre que la science est une matière où l'égalité entre les garçons et les filles est plus proche de la réalité qu en mathématiques ou en lecture. En 2006, année où l'évaluation était axée sur les sciences, on a constaté des différences entre les filles et les garçons dans deux des processus scientifiques sur lesquels portait l'évaluation : dans les pays de l'ocde, les filles réussissaient mieux lorsqu'il s'agissait d'identifier les problèmes scientifiques, alors que les garçons réussissaient mieux que les filles au niveau de l'explication scientifique du phénomène. 9

Mean score on the science scale All students Boys Girls 300 350 400 450 500 550 600 Mean score Jordan Albania Dubai (UAE) Qatar Kyrgyzstan Bulgaria Trinidad and Lithuania Finland Slovenia Thailand Montenegro Turkey Japan Romania Greece Indonesia Croatia Kazakhstan Argentina Azerbaijan Latvia New Zealand Poland Czech Republic Sweden Norway Portugal Russian Israel Ireland Macao-China Korea Panama Italy Serbia Uruguay Singapore Chinese Taipei Australia Estonia Slovak Republic Shanghai-China Hungary Tunisia Iceland Hong Kong- Brazil France Netherlands Peru Canada Germany Belgium Mexico Luxembourg Spain Austria Switzerland Chile United Denmark United States Liechtenstein Colombia Figure 4 Ecarts entre les garçons et les filles au niveau des performances en sciences N.B: Différences entre les sexes statistiquement significatives sont marqués dans une teinte plus foncée (voir Annex A3). Les pays sont classés par ordre croissant de la différence des notes entre les sexes (filles - garçons). Source: OCDE PISA 2009 base de données, Tableau I.3.6. 10

Les plus grandes différences entre les sexes en faveur des garçons se trouvent aux États- Unis et au Danemark avec respectivement 14 et 12 points, et dans des pays partenaires en Colombie et au Liechtenstein, avec respectivement 21 et 16 points. Au Royaume-Uni, au Chili, en Suisse, en Espagne, au Luxembourg, au Mexique et au Canada, les garçons réussissent mieux que les filles en sciences avec un écart qui va de 5 à 9 points. Par ailleurs, en Finlande, en Slovénie, en Turquie et en Grèce, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons en sciences, avec un écart de 10 à 15 points, ainsi qu'en Pologne avec un écart de 6 points. Dans les pays partenaires comme la Jordanie, l'albanie, Dubaï (UEA), le Qatar, le Kirghizstan, la Bulgarie, Trinidad et Tobago, la Lituanie, la Thaïlande, le Monténégro et la Roumanie qui ont des résultats en dessous de la moyenne, l'avantage des filles est de l'ordre de 10 à 35 points. Ceci est également le cas de pays partenaires comme l'indonésie, le Kazakhstan, l'argentine, l'azerbaïdjan et la Lettonie avec un écart moindre de l'ordre de 6 à 9 points. Évolution des écarts entre les garçons et les filles en lecture entre 2000 et 2009 En lecture, l écart entre les garçons et les filles n a diminué dans aucun pays entre 2000 et 2009 et s'est même accru en Israël, en Corée, au Portugal, en France et en Suède, et dans des pays et les économies partenaires comme la Roumanie, Hong-Kong (Chine), l Indonésie et le Brésil entre 2000 et 2009. Le fait que les filles réussissent mieux que les garçons en lecture se remarque clairement dans la proportion de filles et de garçons dont les performances sont inférieures au niveau de base 2. Dans les pays de l'ocde, 24 % des garçons ont un niveau inférieur au niveau 2 contre 12 % des filles. La proportion de filles ayant des résultats inférieurs à ce niveau a diminué de deux points de pourcentage entre 2000 et 2009, alors que la proportion de garçons ayant des résultats médiocres n'a pas changé au cours de cette période. Dans presque tous les pays, on a enregistré une baisse du pourcentage d'élèves ayant un niveau de performance inférieur au niveau 2, cette tendance étant en général plus évidente chez les filles. En Indonésie, la diminution générale du pourcentage d'élèves ayant un niveau inférieur au niveau 2 était d'environ 15 points, mais alors que le pourcentage de filles avec un niveau de réussite inférieur au niveau 2 a diminué de 21 points, le pourcentage de garçons réussissant à ce niveau n'a diminué que de 9 points. De même, au Pérou et en Albanie, la part des filles ayant un niveau de performance inférieur au niveau 2 a diminué de 19 et 17 points respectivement, alors que la part correspondante des garçons a diminué respectivement de 11 et 12 points. En Israël et au Brésil, la baisse générale du nombre d'étudiants ayant un niveau de performance inférieur au niveau 2 était essentiellement due aux améliorations chez les filles avec respectivement 11 et 9 points de filles en moins à un niveau inférieur au niveau 2. La diminution du pourcentage de garçons ayant un niveau inférieur au niveau 2 dans ces pays était plus modeste, à 2 et 3 points respectivement. Aucun des pays où l'avantage des filles a augmenté ne s inscrit parmi ceux ayant les écarts entre les sexes les plus importants. Cependant, après les changements dans les performances relatives des garçons et des filles en Roumanie et en Israël, l'écart entre les garçons et les filles s'est accru plus largement dans ces pays qu en moyenne dans les pays de l'ocde où il était auparavant 11

plus faible. Et alors qu au Chili et en Pologne, le pourcentage de garçons et de filles ayant un résultat inférieur au niveau 2 a baissé dans à peu près les mêmes proportions, dans certains pays comme la Suède, la France et l'espagne, le pourcentage d'élèves ayant un niveau inférieur au niveau 2 a augmenté. Cette augmentation était particulièrement prononcée chez les garçons. En Irlande, en République tchèque et en Islande, seul le pourcentage de garçons ayant un niveau de lecture inférieur au niveau 2 a augmenté. En Thaïlande par ailleurs, il a légèrement augmenté pour les filles mais pas pour les garçons. Dans la plupart des pays, les changements au niveau du pourcentage d'élèves ayant les meilleurs résultats, ceux qui sont au niveau de compétence 5 ou 6, sont assez similaires chez les garçons et les filles, mais varient considérablement dans quelques pays. Par exemple, alors qu au Danemark et en Roumanie la diminution du pourcentage des meilleurs élèves était presque identique chez les garçons et les filles, il était d'une amplitude différente en Finlande, en Australie, au Canada et en Irlande. En Nouvelle-Zélande, seul le pourcentage des meilleures élèves chez les filles a considérablement diminué, alors qu'en République tchèque et en Allemagne seul le pourcentage des meilleurs parmi les garçons a considérablement diminué. Bien que le pourcentage des meilleurs ait augmenté au Japon et en Corée et dans une économie partenaire, Hong-Kong (Chine), pour atteindre des niveaux aussi élevés, l'augmentation était très différente chez les garçons et les filles. L'augmentation a été la plus importante en Corée si l'on prend l'ensemble des élèves et également si l'on prend les garçons et les filles séparément. Néanmoins, le pourcentage des meilleurs a augmenté chez les filles de plus de 9 points, et chez les garçons d'un peu moins de 5 points. À Hong-Kong (Chine), le pourcentage des meilleures parmi les filles a augmenté de plus de 6 points, plus que chez les garçons. En réalité, l'écart dans la proportion des meilleurs chez les garçons et les filles, a augmenté dans ces pays. Section II Les écarts entre les garçons et les filles sur le marché du travail sont en partie dus à la double nature du travail féminin travail rémunéré sur le marché du travail formel et travail non rémunéré à la maison. Les hommes et les femmes mènent pour l'essentiel des professions parallèles mais séparées : dans la plupart des pays, la ségrégation entre les sexes est une des principales caractéristiques d un certain nombre d'environnements professionnels. Dans une certaine mesure, un marché du travail «séparé mais égal» est le résultat du libre choix des individus : la surreprésentation des femmes dans les métiers d assistance et de soins par exemple, pourrait être due au fait que les femmes sont de façon «inhérente» meilleures dans ce domaine que les hommes, que les métiers de soins sont plus flexibles et donc plus compatibles avec les responsabilités ménagères des femmes, ou que les métiers de soins sont plus intéressants pour les femmes. Cependant, la ségrégation des marchés du travail a des conséquences sociales majeures ainsi que des conséquences importantes sur les individus et sur l'ensemble des disparités entre les sexes (par exemple, parce que la ségrégation des marchés du travail est souvent associée à l'importante différence dans les salaires et les conditions de travail). Tout comme l'absence de participation des femmes au marché du travail est associée à une croissance et un développement économiques plus faibles, l'absence d'opportunités égales pour les hommes et pour les femmes qui 12

leur permettraient de réaliser leur potentiel dans tout domaine d'étude et de travail, peut en fait probablement aboutir à une perte de talent et de potentiel humain. L enquête PISA offre une opportunité unique de se pencher non seulement sur l'écart entre les sexes au niveau des performances comme cela était le cas dans la Section I, mais aussi sur les différences entre les sexes dans les aspirations de carrière et les attitudes et la motivation des garçons et des filles. Autant de facteurs qui peuvent créer des différences entre les garçons et les filles au niveau de leurs résultats scolaires, sur le marché du travail et à tous les niveaux de bien-être. Aspirations de carrière Au niveau de l'enseignement tertiaire, les hommes et les femmes ne choisissent pas les mêmes domaines d'études : les femmes sont en fait largement sous-représentées dans des domaines comme les sciences, les technologies, l'ingénierie et les mathématiques, alors qu'elles sont surreprésentées dans les sciences humaines et médicales. Comme cela a été dit dans les sections précédentes, l enquête PISA a constaté d'importantes différences dans les performances des garçons et des filles, les filles réussissant mieux que les garçons en lecture dans tous les pays et les économies partenaires, et les garçons ayant de meilleurs résultats, dans une proportion moindre, que les filles en mathématiques dans plusieurs pays et économies partenaires alors que les écarts entre les garçons et les filles en sciences sont en général moins importants et moins prononcés, les filles réussissant mieux que les garçons dans certains pays et les garçons réussissant mieux que les filles dans d'autres. En 2006, on a demandé aux élèves ce qu'ils pensaient faire au début de leur vie d'adulte (à 30 ans). Sur les 57 pays qui ont participé au PISA 2006, le Qatar et le Liechtenstein était exclus car ils n'avaient pas recueilli d'informations sur le sexe des élèves. Nous avons classé les réponses à cette question ouverte conformément à la Classification internationale type des professions 88 - ISCO88 - (Bureau international du travail, 1988) et les avons utilisées pour calculer les points concernant les aspirations des élèves dans l'indice du statut professionnel (voir OCDE, 2011, pour une description détaillée de la méthodologie utilisée pour situer les aspirations professionnelles des élèves et pour une liste des métiers envisagés par les élèves). L'étude PISA décrit les différences d'aspiration professionnelle des élèves entre les pays et au sein des pays. En fait, PISA contient des informations détaillées non seulement sur les domaines dans lesquels les élèves souhaitent travailler lorsqu'ils auront 30 ans, mais également des informations sur leurs ambitions par rapport à leurs perspectives de carrière. Les résultats présentés dans la Figure 5 indiquent que les filles sont plus ambitieuses que les garçons dans la presque totalité des pays et économies partenaires participant au PISA. En moyenne, dans les pays de l'ocde, les filles ont une probabilité de 11 points de plus que les garçons de vouloir travailler comme législatrices, haut fonctionnaires, managers, et dans les professions libérales. Le Japon, l'allemagne et la France sont les seuls pays de l'ocde où on trouve la même proportion de garçons et de filles aspirant à exercer ces métiers, alors qu'en Suisse et dans les économies partenaires comme le Taipei chinois et Hong-Kong (Chine), les garçons ont en général des aspirations légèrement plus ambitieuses que les filles. L'écart entre les garçons et les filles dans leurs aspirations professionnelles est particulièrement important en Grèce, en Pologne et dans des pays 13

partenaires comme le Brésil, la Roumanie, l Azerbaïdjan, l Uruguay, la Serbie et la Croatie. Dans tous ces pays, la proportion de filles voulant travailler comme législatrices, haut fonctionnaires, managers et dans les professions libérales est de 20 points supérieure à la proportion de garçons souhaitant exercer ces métiers (ISCO88 groupes 1 et 2). 14

Figure 5. Pourcentage d élèves qui envisagent de travailler dans les grands groupes 1 & 2 de métiers de l ISCO, en fonction du sexe N.B: Les pays sont classés dans l'ordre décroissant du pourcentage des étudiants qui prévoient travailler en grand groupe professionnel CITP 1 & 2. Pays dans lequel sexe les différences ne sont pas statistiquement significatifs sont indiqués par un astérisque. Source: PCDE PISA 2006 base de données. 15

La Figure 6 présente une sélection de métiers choisis dans la liste des métiers que les garçons et les filles espèrent exercer en tant que jeunes adultes. Alors qu'elle ne contient aucune information sur le classement des métiers particuliers dans chaque pays, elle présente une mosaïque de métiers particulièrement populaires chez les personnes interrogées dans le cadre du PISA 2006. Elle montre les 22 métiers qui sont parmi les 10 métiers les plus populaires chez les garçons et les filles, et indique le nombre de pays de l OCDE et le nombre de pays et économies partenaires dans lesquels on retrouve les 10 métiers cités par les garçons et les filles. La Figure 6 suggère que de façon générale, les garçons et les filles aspirent à des métiers dans des domaines différents et que les différences entre les garçons et les filles en matière d'aspirations de carrière varient considérablement selon les pays. «Médecin» est le seul métier cité tant par les garçons que par les filles dans plus de 25 pays de l'ocde. La carrière d'avocat a été choisie par les filles dans 25 pays de l'ocde et dans 17 économies et pays partenaires, mais n'a été choisie par les garçons que dans des pays de l'ocde et 10 économies des pays partenaires. De même, «architecte planificateur urbain» figurait au rang des métiers les plus populaires choisis par les garçons dans 13 pays de l'ocde et dans 2 économies et pays partenaires, et par les filles dans 10 pays de l'ocde et dans 2 pays et économies partenaires. 16

Figure 6. Métiers choisis dans les listes spécifiques à chaque pays parmi les 10 métiers les plus populaires chez les élèves ISCO code Boys Number of OECD countries Number of partner countries ISCO code Girls Number of OECD countries 3475 athletes, sports persons 27 13 2221 medical doctors 32 21 2221 medical doctors 26 15 5141 hairdressers, barbers, beauticians etc workers 28 10 7231 motor vehicle mechanics & fitters 25 6 2421 lawyers 25 17 2140 architects, engineers 14 11 2445 psychologists 25 10 5162 police officers 14 9 2451 authors journalists & other writers 20 8 2141 architects town & traffic planners 13 2 3471 decorators & commercial designers 16 8 5122 cooks 12 7 2230 nursing & midwifery profess 13 6 7137 building etc electricians 10 1 2300 teaching professionals 12 10 7124 carpenters & joiners 10 0 2331 primary education teaching professionals 12 4 2132 computer programmers 10 10 2223 veterinarians 12 5 2421 lawyers 10 10 2141 architects town & traffic planners 10 2 2130 computing professionals 8 1 3231 nursing associate professionals 9 2 2131 computer systems designers & analysts 7 5 2320 secondary education teaching professionals 7 3 2411 accountants 6 5 2332 pre-primary educ. teaching professionals 9 1 2149 architects engineers 6 11 3226 physiotherapists etc associate professionals 7 0 3121 computer assistants 6 1 5220 shop salespersons & demonstrators 6 2 1310 small enterprise general managers 6 11 2411 accountants 5 9 2300 teaching professionals 6 5 3320 pre-primary education teaching associate professionals 5 0 7136 plumbers & pipe fitters 5 1 4100 office clerks 4 3 2451 authors journalists & other writers 4 0 5131 child-care workers 4 0 3471 decorators & commercial designers 4 1 2211 biologists, botanists zoologists etc professionals 3 3 2320 secondary education teaching professiona 4 2 2321 sec. teachers, academic track incl. middle school 4 6 Source: OCDE PISA 2006 base de données. Number of partner countries 17

Alors qu'il y a plusieurs dizaines d'années on s'attendait à ce que les filles réussissent moins bien en sciences que les garçons, ces dernières années dans de nombreux pays, les filles ont rattrapé et même dépassé leurs homologues masculins dans ce domaine. De meilleurs résultats en sciences chez les filles ne signifient cependant pas que les filles plus que les garçons, souhaiteront choisir des métiers liés aux sciences. La Figure 7 montre la proportion de garçons et de filles qui envisagent de choisir les métiers d ingénierie et d informatique, alors que la Figure 8 montre la proportion de garçons et de filles qui envisagent de se tourner vers des métiers en rapport avec les sciences de la santé (voir OCDE, 2011 pour une liste de métiers classés dans l ingénierie et l informatique et pour les métiers liés aux sciences de la santé). Les métiers dans l'ingénierie et l informatique attirent relativement peu de filles. En moyenne, dans les pays de l'ocde, moins de 5 % des filles envisagent de se tourner vers ce type de métiers. Ceci est intéressant, notamment du fait que la définition de l informatique et de l ingénierie peut inclure des domaines comme l'architecture qui est rarement considérée comme étant un métier éminemment «masculin». Il existe de grandes variations entre les pays quant au nombre d'élèves optant pour une carrière dans ce domaine, avec des pourcentages très élevés en Pologne, en Slovénie, au Mexique, en Jordanie, en Colombie et une proportion très faible aux Pays-Bas, en Finlande, en Azerbaïdjan et au Monténégro. 18

Figure 7. Proportion de garçons et de filles envisageant une carrière dans l ingénierie et l informatique Percentage of all students who plan a career in engineering or computing Girls Boys Jordan 24.1 Poland 19.6 Thailand 17.5 Mexico 16.7 Colombia 16.6 Chile 16.4 Slovenia 15.2 Latvia 14.9 Portugal 14.9 Spain 14.4 Turkey 14.1 Estonia 13.7 Norway 13.4 Chinese Taipei 13.1 Slovak Republic 13.1 Italy 13.1 Czech Republic 12.9 Greece 12.5 Russian Federation 12.4 Belgium 12.2 Lithuania 11.9 Argentina 11.7 Hungary 11.6 Bulgaria* 11.5 OECD average 11.3 Uruguay 11.0 Romania 11.0 Brazil 11.0 Israel 10.8 Canada 10.7 Iceland 10.6 Serbia 10.6 Ireland 10.5 Luxembourg 10.4 France 10.3 Croatia 10.2 Tunisia 10.2 Sweden 9.8 Australia 9.5 United States 9.4 Indonesia* 9.3 Switzerland 9.1 Austria 9.1 Japan 9.0 Germany 8.9 Denmark 8.2 Hong Kong-China 8 New Zealand 7.6 Korea 7.5 United Kingdom 7.2 Finland 6.0 Macao-China 5.7 Azerbaijan 5.2 Netherlands 5.1 Kyrgyzstan 5.0 Montenegro* 4.5 0 5 10 15 20 25 30 35 Note: Les pays sont classés par ordre décroissant de pourcentage de tous les étudiants qui envisagent une carrière d ingenière ou en informatique (y compris l'architecture). Les pays dans lequel les différences entre les sexe ne sont pas statistiquement significatifs sont indiqués par un astérisque. Source: OCDE PISA 2006 base de données, Tableau 6. 19

Et pourtant, la caractéristique la plus frappante dans ces répartitions est que dans aucun pays le nombre de filles envisageant de se tourner vers l'informatique et l ingénierie ne dépasse pas le nombre de garçons envisageant d exercer cette carrière. Les seules exceptions à cette règle sont le Monténégro, la Bulgarie et l'indonésie. En outre, les ratios garçons -filles sont assez élevés dans la plupart des pays de l'ocde et dans de nombreux pays et économies partenaires. En moyenne, les garçons sont quatre fois plus nombreux que les filles à envisager de travailler dans l'ingénierie et l informatique dans les pays de l'ocde et près de trois fois plus nombreux dans les pays et économies partenaires. Pour les métiers en sciences de la santé, le schéma des préférences pour chaque sexe reflète fidèlement les attentes relatives au métier d'ingénieur et d'informaticien. Tout comme les garçons sont plus nombreux que les filles à s enthousiasmer pour l'informatique et l ingénierie, les filles aspirant à une carrière dans la santé et la médecine sont, sans exception aucune dans les différents pays, plus nombreuses que les garçons. Ce schéma reste valable même lorsque les métiers d'infirmières et de sage-femme sont éliminés de la liste des métiers de santé ; et le déséquilibre entre les sexes au niveau des préférences pour les métiers liés à la santé n'est pas seulement le résultat de la surreprésentation traditionnelle des femmes dans les métiers d'infirmière et de sage-femme. En moyenne, dans les pays de l'ocde, les filles ont une probabilité de 9 points de pourcentage de plus que les garçons de travailler dans les services de santé à l'exclusion des métiers d'infirmières et de sage-femme (16 % des filles envisagent une carrière dans la santé contre 5 % chez les garçons). En Autriche, en Norvège, en Suisse et dans les pays partenaires comme la Thaïlande, la Lettonie, et la Fédération de Russie, les filles ont une plus grande probabilité de se retrouver dans une carrière de santé que les garçons. Par contre, au Mexique, en Corée, en Italie, dans les pays partenaires comme la Bulgarie et l'indonésie, et dans l'économie partenaire Hong-Kong (Chine), les filles et les garçons ont des attentes similaires concernant les métiers de santé. 20

Figure 8. Proportion de garçons et de filles envisageant une carrière dans les services de santé Percentage of all students who plan a career in health services Girls Boys Czech Republic 5.3 Latvia 5.4 Korea 6.0 Slovak Republic 6.3 Estonia 6.4 Hungary 6.7 Chinese Taipei* 6.9 Germany 7.5 Lithuania 7.6 Austria 7.7 Sweden 8.2 Switzerland 8.2 Luxembourg 8.3 Russian Federation 8.5 Belgium 8.6 Greece 9.0 Finland 9.1 Netherlands 9.2 Macao-China 9.4 Montenegro 9.7 Croatia 9.7 Norway 10.1 Hong Kong-China* 10.3 Romania 10.4 United Kingdom 10.5 Denmark 10.5 Poland 10.7 Turkey 11.1 Australia 11.3 OECD average 11.5 Japan 11.5 Serbia 11.7 Italy 11.9 Spain 13.1 Slovenia 13.1 Argentina 13.7 Ireland 13.9 New Zealand 14.3 Iceland 14.6 Mexico 15.2 Thailand 15.6 Azerbaijan 15.6 France 15.8 Indonesia 16.3 Uruguay 16.9 Portugal 17.4 Bulgaria* 18.0 Jordan* 18.7 Canada 18.9 Israel 19.1 Tunisia 20.1 United States 20.3 Chile 20.5 Brazil 22.3 Colombia 23.2 Kyrgyzstan 24.3 0 5 10 15 20 25 30 35 Note: Les pays sont classés par ordre décroissant de pourcentage de tous les étudiants qui envisagent une carrière dans les services de santé (sans les infirmières et les sages-femmes). Les pays dans lequel les différences entre les sexe ne sont pas statistiquement significatifs sont indiqués par un astérisque. Source: OCDE PISA 2006 base de données, Tableau 7. 21

On retrouve curieusement le même déséquilibre chez les étudiants les plus performants. Les filles et les garçons les plus performants ont des préférences de carrière presque identiques à celle de leurs pairs moins performants. Alors que les données PISA montrent que les filles sont généralement plus ambitieuses que les garçons et que les élèves les plus performants sont plus ambitieux que les élèves les moins performants, les aspirations de carrière dans les différents domaines sont motivées par des facteurs autres que le niveau des compétences. Attitudes et motivation des élèves Dans les pays où les garçons et les filles sont autant motivés dans l apprentissage des mathématiques, la proportion de filles en mathématiques et en statistiques est plus importante que dans les pays où les filles sont moins motivées que les garçons dans l apprentissage des mathématiques. Dans des pays comme la Turquie où il n'existe pratiquement pas de différence dans les motivations d apprentissage des mathématiques chez les garçons et les filles, la proportion de filles diplômées en mathématiques et en statistiques est de l'ordre de 40 (voir Figure 9). En outre, en Suisse, les garçons montrent un intérêt plus important pour les mathématiques et un nombre relativement faible de filles ont un diplôme dans des domaines liés aux mathématiques. Figure 9 : Relation entres la motivation et le taux d obtention du diplôme sur mathematics/informatiques 22

Des études récentes suggèrent que dans les sociétés plus égalitaires, les écarts cognitifs entre les garçons et les filles en mathématiques sont moins importants et que l'on retrouve de façon encore plus évidente les mêmes écarts en lecture [5]. Dans les pays où la valeur de l'indice de l'écart entre les garçons et les filles du Forum économique mondial indique une position relativement favorable des filles, les écarts entre les garçons et les filles en mathématiques sont moins visibles. D'après cette recherche, si l'égalité entre les sexes était similaire en Turquie et en Suède, les performances en mathématiques nettement plus faibles des filles turques disparaîtraient complètement. Simultanément, les pays ayant une culture plus égalitaire font état de performances meilleures en lecture chez les filles, avec une amélioration visible chez les garçons. En fait, dans de nombreux pays, les faibles performances en lecture des garçons sont déjà beaucoup plus inquiétantes. Les différences dans les compétences cognitives constatées dans les écoles ne sont pas liées à des écarts sur le marché du travail. Dans l'ensemble des pays, les filles réussissent mieux que les garçons en lecture et les talonnent de très près en mathématiques ou en sciences, mais dans les pays de l'ocde les femmes gagnent 18 % de moins que les hommes, enregistrent l'incidence la plus élevée de métiers mal rémunérés et 25 % d'entre elles occupent des postes à temps partiel, contre 6 % chez les hommes [6]. Par ailleurs, dans de nombreux pays, les filles sont rarement au plus bas de l'échelle au niveau des compétences en lecture. Et pourtant le taux d'emploi chez les hommes jeunes est de 87 % contre environ 70% chez les femmes jeunes dans les pays de l'ocde. La position des femmes sur le marché du travail varie plus que les écarts d'apprentissage chez les jeunes de 15 ans. En Grèce, un pays où près du tiers des hommes ont des niveaux de compétences en lecture au plus bas, contre une fille sur six, l écart des taux d emploi entre les hommes et les femmes est un des plus élevés. En Norvège, un pays où l écart entre les taux d'emploi des jeunes hommes et des jeunes femmes est le plus petit, l'écart au niveau de la lecture en faveur des filles est de même ampleur qu en République tchèque où seules 67 % des femmes sont sur le marché du travail, contre plus de 90 % chez les hommes. À l'autre extrême, en Turquie, on observe un écart similaire entre les garçons et les filles au niveau de la lecture, avec moins de 33 % des femmes détenant un emploi. Aux Pays-Bas, l'écart entre les garçons et les filles au niveau de la lecture est un des plus faibles et l écart des taux emploi est également relativement faible, ne représentant que 10 %. On retrouve le même écart au niveau de l'emploi dans un pays voisin la Belgique, mais chez les moins performants, l écart entre les garçons et les filles au niveau de la lecture y est deux fois plus élevé. Différence dans les attitudes et les habitudes de lecture chez les garçons et les filles Chez les élèves, il y a beaucoup plus de filles que de garçons qui lisent par plaisir. En moyenne, dans les pays de l'ocde, 74 % des filles lisent tous les jours par plaisir contre 54 % des garçons - un écart de 20 points. L'écart entre les garçons et les filles s'est accru entre 2000 et 2009 de trois points dans la zone des pays de l'ocde : en 2000, 60 % des garçons et 77 % des filles lisaient par plaisir ; en 2009, 23

ces pourcentages ont baissé, passant respectivement à 54 % et 74 %. Il est intéressant de constater que l'accroissement de cet écart entre les garçons et les filles était du au fait que si en moyenne, le pourcentage de garçons et de filles qui lisent par plaisir en 2009 est plus faible qu en 2000, cette baisse est plus importante chez les garçons que chez les filles. En d'autres termes, la baisse enregistrée au niveau de la lecture est plus importante chez les garçons que chez les filles. L'évolution de l écart entre les garçons et les filles en matière de lecture pour le plaisir entre 2000 et 2009 varie considérablement selon les pays. Alors que dans la plupart des pays, la proportion de garçons qui lisent par plaisir a baissé entre 2000 et 2009, la tendance est moins constante chez les filles. Dans les 38 pays ayant des résultats valides pour l'évaluation de la lecture en 2000 et 2009, seuls deux pays ont enregistré une augmentation de la proportion de garçons qui lisent par plaisir. Au Japon, la proportion de garçons qui lisent par plaisir a augmenté de neuf points de pourcentage, alors que dans l'économie partenaire Hong-Kong (Chine), elle a augmenté de cinq points de pourcentage. Au Japon, cette augmentation était encore plus importante chez les filles et s'est donc accompagnée d'un accroissement de l'écart entre les garçons et les filles. À Hong-Kong (Chine), les habitudes de lecture ont augmenté de la même façon chez les garçons et les filles, et de ce fait, l'écart entre les garçons et les filles est resté stable, autour de huit points. Dans 11 pays y compris des pays de l'ocde comme la Belgique, le Canada, l'allemagne, la Grèce, la Hongrie, Israël et les États-Unis, la proportion de garçons qui lisent par plaisir n'a pas changé. Dans 25 pays la proportion de garçons qui lisent par plaisir a baissé depuis l'an 2000. Le Portugal, la République tchèque, le Chili et un pays partenaire, la Lettonie, sont les pays qui ont enregistré la plus forte baisse. Dans ces pays, le pourcentage de garçons qui lisent par plaisir a diminué de 15 points ou plus, et se situe actuellement entre 44 % et 55 %. Dans les pays qui ont constaté une baisse de garçons lisant par plaisir, ce pourcentage s'établit actuellement à 50 % ou moins en Suisse et dans des pays partenaires comme l'argentine et le Liechtenstein, et à 55 % ou moins en Islande, en Finlande, en France, en Italie, en Espagne, en Australie, en Irlande, en Suède et en Norvège. 17 pays ont enregistré une diminution du pourcentage de filles qui lisent par plaisir. En République tchèque, au Portugal, en Irlande, en Suisse, et dans un pays partenaire l'argentine, cette proportion a baissé de 11 à 13. Le pourcentage est maintenant proche de 70 %, à l exception du Portugal où le pourcentage général est proche de 80% - bien au-dessus de la moyenne de l'ocde qui est de 74 %. Dans 12 pays, le pourcentage de filles qui lisent par plaisir a enregistré une diminution allant jusqu'à 10 points. La proportion de filles qui lisent par plaisir est restée identique dans 13 pays de l'ocde. Dans 8 pays, la proportion de filles qui disent lire par plaisir a augmenté. Elle est actuellement supérieure à 80 % en Grèce et au Canada et dans les pays et économies partenaires comme la Bulgarie, Hong-Kong (Chine), l'indonésie, l'albanie et la Thaïlande, et en dépit d'une forte augmentation reste encore inférieure à 60 % au Japon. 24

SECTION III Une notion très répandue veut que les compétences en lecture se soient détériorées encore plus fortement chez les garçons venant de milieux défavorisés entre 2000 et 2009. L enquête PISA offre une opportunité unique d'analyser ces tendances en comparant séparément les changements au niveau de la performance en lecture chez les élèves défavorisés et les élèves privilégiés. Les élèves défavorisés sont définis ici pour chaque pays, comme ceux auxquels s appliquent les valeurs de l'indice du statut économique, social et culturel du PISA en dessous du 33 e centile. En d'autres termes, ce sont dans chaque pays les élèves qui constituent le tiers des familles se situant au niveau relativement le plus bas dans le domaine des performances dans l'éducation, le statut professionnel, les ressources culturelles et les biens de consommation. De même, les élèves privilégiés constituent le tiers supérieur des élèves ayant le niveau économique, social et culturel le plus élevé. Outre cette distinction, nous comparons également les changements de performances parmi les élèves les plus médiocres et les élèves les plus forts, notamment ceux qui se situent dans le 10e et le 90e centile de la répartition des performances dans chaque pays. Comme il existe une forte corrélation entre le milieu socio-économique et les performances, les changements chez les élèves défavorisés sont similaires aux changements parmi les étudiants enregistrant les plus mauvaises performances. Nous utilisons les deux catégories car il est quelquefois plus facile de détecter ou de confirmer statistiquement les changements dans une catégorie d'élèves. En moyenne, dans les pays de l'ocde, la performance des garçons a légèrement baissé avec des tendances négatives plus importantes chez les meilleurs élèves et les élèves privilégiés sur le plan socio-économique (pour des résultats détaillés, voir Tableau 1). Ainsi, en général l idée qui veut que les garçons venant de milieux défavorisés prennent plus de retard n'est pas confirmée par les données. En moyenne, dans les pays de l'ocde, seules les performances des filles défavorisées ou ayant un niveau de réussite médiocre se sont améliorées. Cependant, alors que parmi les élèves défavorisés ce changement était le fait d améliorations plus importantes chez les filles, chez les élèves privilégiés ce changement s expliquait par une baisse plus importante chez les garçons. Cette tendance varie évidemment selon les pays. En France, en Islande et en Suède, la performance des garçons défavorisés et peu brillants a baissé considérablement de 20 à presque 40 points. Cette tendance négative s est accompagnée d une baisse beaucoup plus faible des performances des filles. Seule en Suède, la performance a également baissé chez les élèves défavorisés, mais dans une moindre mesure, alors qu'en France et en Islande, la performance des meilleurs élèves est restée aux mêmes niveaux. En République tchèque et au Canada, seule la performance des garçons privilégiés a diminué alors que la performance des autres groupes d'élèves restait identique. Cette tendance négative chez les garçons privilégiés est parfaitement visible en République tchèque où l écart entre les garçons et les filles a augmenté de 20 points chez les élèves privilégiés et est resté inchangé dans les autres groupes. En Pologne et au Portugal, la performance s'est améliorée grâce à une augmentation des notes chez les élèves les plus médiocres, avec une amélioration beaucoup plus importante chez les filles. De ce fait, l'écart entre les garçons et les filles parmi les élèves défavorisés a augmenté au 25