Concours 2008 / 2009 externe et interne réservé d ingénieurs des services culturels et du patrimoine, spécialité «services culturels» Le présent rapport a pour objet de donner une appréciation générale sur le déroulement des épreuves, sur le niveau de préparation des candidats à ces concours et quelques conseils pour les futurs candidats. 1. Calendrier des épreuves et statistiques 1.1. Calendrier La première réunion du jury s'est tenue le 20 novembre 2008. Les épreuves écrites se sont déroulées le 13 (pour les deux concours) et le 14 (pour le concours externe seulement) janvier 2009. Pour l'écrit comme pour l oral, un barème de notation a été élaboré par le jury pour assurer l'homogénéité de traitement des candidats. Chaque copie a fait l'objet d'une double correction. Dans le cas d'écart trop grand entre correcteurs, le président du jury a été amené à retenir une note harmonisée après discussion avec l'ensemble des membres. Lors de la réunion d admissibilité du 25 mars 2009, le jury a décidé de retenir 46 candidats pour les épreuves orales pour le concours interne et, 27 candidats pour le concours externe Les oraux se sont déroulés en avril, mai et juin 2009. Pour les deux concours, chaque candidat a été auditionné le même jour pour ses différentes épreuves. 1.2. Statistiques Candidats inscrits Candidats présents Candidats Candidats reçus à l écrit admissibles Interne réservé 124 97 46 9 Externe 431 211 27 6 1
2. Appréciations sur les épreuves écrites d admissibilité 2.1. Rappel de la nature des épreuves La seule épreuve du concours interne consistait en la rédaction d une note d analyse technique et pratique (étude de projet ou de situation) permettant de vérifier les qualités d analyse et de synthèse du candidat ainsi que son aptitude à dégager des solutions appropriées, à partir d un dossier composé de documents traitant, au choix du candidat (exprimé lors de l inscription), de la sécurité ou de l accueil des publics. (durée : 4 h ; coefficient 4). Pour le concours externe, deux épreuves figurent à l'écrit d'une part une dissertation sur un sujet d ordre culturel (durée : 4 h ; coefficient : 3 ; note éliminatoire : 5/20), d'autre part la rédaction d une note d analyse technique et pratique (étude de projet ou de situation), à partir d un dossier composé de documents traitant, au choix du candidat (exprimé lors de l inscription), de la sécurité ou de l accueil des publics. (durée : 4 h ; coefficient : 5 ; note éliminatoire : 5/20). 2.2. Commentaires Globalement, les copies révèlent des niveaux très disparates, reflétant le niveau de préparation et la motivation des candidats. L accent a été mis pour l'appréciation sur l introduction, l annonce du plan, le respect du plan énoncé, la suite logique des idées et surtout la pertinence des solutions proposées pour l'épreuve technique. En dissertation, (externe uniquement) : le niveau a été bon sur le plan descriptif et le sujet d'actualité a été bien traité même si la qualité rédactionnelle a parfois été insuffisante. Sur la note d'analyse «accueil des publics», la réponse des candidats n était souvent pas assez opérationnelle et ne formulait pas de propositions suffisamment affirmées, ni argumentées. Le tout était trop descriptif et insuffisamment technique. Les candidats ayant choisi l'épreuve d'accueil se sont souvent autocensurés, faisant preuve d'une bonne connaissance "institutionnelle" mais de peu de "critiques" positives permettant de définir une politique d'accueil nouvelle et innovante. Sur l ensemble du sujet, on a pu remarquer une tendance à traiter les trois questions avec la même importance, la première étant en conséquence survolée. Il y a là un manque d analyse de la part des candidats qui n ont pas su hiérarchiser l importance à accorder à chaque question malgré la formulation du sujet qui, explicitement, incitait à se pencher davantage sur la première question. Concernant la première question qui portait sur la définition de la politique d'accueil et de médiation, les candidats ont souvent fourni une synthèse des documents sans réflexion personnelle. Ainsi beaucoup n ont proposé qu une série d actions par publics sans développer de problématique autour de la nature des collections et de la structure muséale. Peu de choses ont été exposées sur les pratiques artistiques ou la nécessité d une programmation dans l auditorium. Les exemples étaient aussi rarement concrets et peu adaptés au lieu proposé. Globalement, la réflexion en amont sur les principes et les objectifs inhérents à toute programmation culturelle était absente ou très peu développée. On peut regretter également l inexistence de réflexion articulée autour de la notion de projet scientifique et culturel : le lien avec les missions de conservation, d études et de transmission. 2
En bref, la première partie est souvent apparue comme l exposé d une série de propositions sans hiérarchie entre les différents niveaux d action et non comme une politique de programmation culturelle à proprement parler. On a pu observer en outre que la politique d accueil était parfois sous-traitée au bénéfice de la médiation ou inversement. Sur la deuxième question qui portait sur les pistes de partenariats, les candidats n'ont souvent traité le sujet que sous l angle de l évolution des techniques de communication et les nouveaux modes de financements des établissements culturels (mécénat), laissant de côté les questions de l organisation des établissements et du management. Les partenariats étaient souvent énumérés sans hiérarchie dans les propositions et surtout sans que soit présentée une esquisse des actions qui pourraient être l objet de ces partenariats. Sur la troisième question c'est à dire l'adaptation au contexte local de la politique tarifaire, peu de candidats ont réellement exposé des réponses concrètes. Beaucoup n ont fourni que de grands principes ou une réflexion sur l expérimentation de la gratuité. Quant à la note d analyse sur la sécurité «prescriptions en matière de sécurité du public et de sûreté des bâtiments et des collections dans le cadre d'un programme de rénovation», elles ont eu tendance à tomber dans l'effet "catalogue" (ce qui relève davantage du concours de TSC) sans que les solutions appropriées ne soient mises en exergue. On peut regretter l'absence de ligne directrice et assez souvent le manque de cohérence avec la stratégie de sûreté globale de l'établissement, pourtant largement suggérée par les documents fournis. Il est certain également que les candidats externes manquaient visiblement d expérience pour traiter ce genre de sujet. De nombreuses remarques enfin peuvent être également faites sur la forme: - écriture : trop de candidats s expriment par écrit sans tenir compte de la nécessaire lisibilité de leur écriture par les correcteurs. Il va sans dire qu il est plus facile de lire une écriture soignée, même si les correcteurs ont tenu compte de la précipitation bien compréhensible dans le contexte d une épreuve en temps limité. - plan : il n est pas admissible qu un candidat néglige d annoncer le plan de son devoir ou ne le respecte pas. Une copie sans plan n a pas obtenu la moyenne car cette absence dénote une confusion dans l esprit de son rédacteur. - orthographe : il y a encore trop de fautes d orthographe. Compte tenu du niveau déjà médiocre de certaines copies, une déficience en orthographe aggrave tout naturellement l opinion portée sur le candidat. - richesse du vocabulaire : les meilleures copies étaient très bien rédigées, les candidats employant les termes appropriés. - suscription : assez souvent, et encore plus chez les externes, la forme de la suscription n'était pas respectée (pas d'objet, pas de date et lieu, pas d'accroche...). Il faut fournir relativement peu d'effort pour se conformer à ce genre d'exigences. 3
3. Appréciations sur les épreuves orales 3.1. Rappel de la nature des épreuves Deux épreuves pour le concours interne 1 - Conversation avec le jury, visant à apprécier la personnalité et les aptitudes du candidat, ainsi que ses motivations professionnelles. (durée : 20 mn ; coefficient 4). 2 - Interrogation, au choix du candidat (exprimé lors de l inscription), sur le sujet non choisi à l épreuve d admissibilité (accueil des publics ou sécurité) ou sur un sujet de droit public. (durée : 20 mn, avec 20 mn de préparation ; coefficient : 2). Trois épreuves pour le concours externe : 1 - Conversation avec le jury, visant à apprécier la personnalité et les aptitudes du candidat. (durée : 20 mn ; coefficient : 6 ; note éliminatoire : 5/20). 2 - Interrogation sur un sujet portant sur le droit public. (préparation : 20 mn ; durée : 20 mn ; coefficient : 3 ; note éliminatoire : 5/20). 3 - Interrogation sur le sujet non choisi à la deuxième épreuve d admissibilité (accueil des publics ou sécurité). (préparation : 20 mn ; durée : 20 mn ; coefficient : 3 ; note éliminatoire : 5/20). 3.2. Commentaires 3.2.1. conversation avec le jury 3.2.1.1. concours interne réservé Le jury disposait d'une grille d appréciation pour l'épreuve de conversation destinée à évaluer notamment la qualité des prestations tant sur le fond que sur la forme. Chaque candidat a été auditionné pendant 20 minutes, ce temps se décomposant en une présentation par le candidat de son parcours professionnel et en une série de questions portant sur le métier d'ingénieur des services culturels et du patrimoine. Sur le premier point ont été particulièrement appréciées les présentations claires faisant ressortir divers éléments comme la connaissance de l'environnement administratif et professionnel et la diversité de la carrière. Sur le second point, ont été abordés avec les candidats les aspects relatifs au management d'équipe et à son animation, à la chaîne de transmission dans les deux sens hiérarchiques, au contrôle interne des équipes. Le jury a également noté le degré de réflexion des candidats sur leur environnement professionnel. En dernier lieu a été appréciée la motivation des candidats, à travers notamment leurs réponses et la qualité de leur expression. Leur futur positionnement comme cadre, apte à se remettre en cause et à s'adapter à de nouvelles situations, avec l'envie de progresser tout en faisant progresser les membres de leur équipe a également été pris en compte. Le jury a noté que certains candidats s'étaient particulièrement bien préparés pour l'exposé concernant leur carrière, alors que pour d'autres la présentation s'est réduite au strict minimum. 4
Ainsi, certains candidats, excellents techniciens par ailleurs, se sont trouvés complètement paralysés face au jury, peinant à faire partager leur intérêt pour leur métier. Un entraînement minimum à l'oral leur aurait sans doute permis d'accomplir une meilleure prestation le jour de l'épreuve. D'autres encore se sont révélés peu aptes à prendre de nouvelles responsabilités d'encadrement d'équipe ou n'ont pas montré suffisamment de recul dans leur réflexion. Enfin, certains candidats fraîchement intégrés dans le corps des TSC n'arrivaient pas à prendre le recul nécessaire pour dépasser l'angle de vue d un agent de catégorie B. La grande diversité des questions posées et des sujets abordés n'avait pas pour objectif de mettre systématiquement les candidats en difficulté, mais de faire ressortir leurs qualités et potentialités. A cet égard, il a été apprécié que certaines questions mal comprises soient reformulées, sans que cela, bien entendu, ne devienne un procédé d'évitement des difficultés. 3.2.1.2. concours externe Pour les candidats au concours externe, l'épreuve de conversation a porté en premier lieu sur leur parcours personnel, leurs éventuelles expériences professionnelles notamment dans le domaine culturel, et leur motivation pour devenir ingénieur des services culturels et du patrimoine. Le reste des questions a porté sur les domaines propres à ce concours et notamment l'accueil, la sécurité mais aussi les aspects juridiques (droit administratif essentiellement). L'objectif premier était de déceler les potentialités des candidats, leur maturité à diriger une équipe et à faire face à des situations opérationnelles dans un cadre professionnel entièrement nouveau. Ont notamment été appréciés la précision et la pertinence des réponses données, la capacité à défendre son point de vue ou à se remettre en cause, l'intérêt marqué pour le monde culturel et l'ouverture d'esprit. Le jury conseille là aussi aux candidats de bien préparer cette épreuve pour surmonter les excès ou les manques de confiance en soi. 3.2.2. Epreuves techniques: accueil, sécurité, droit D'une manière générale, le jury a constaté un grand investissement de la part des candidats. Pour le concours interne réservé, il a noté que les préparations au concours mises en place par certains services ou établissements avaient été particulièrement efficaces, ce qui n'a pas empêché le jury d'attribuer des notes éliminatoires pour certains, compte tenu tout simplement de leur absence de connaissances élémentaires notamment en matière juridique. Pour le concours externe, les épreuves en accueil et sécurité soulignaient souvent le peu de connaissance de la réalité du terrain, ce qui laissait penser que les candidats ne connaissaient que mal les fonctions qui seraient éventuellement les leurs s'ils étaient lauréats En droit, certains candidats étaient brillants, d autres très imprécis. 5
4. Composition du jury Le jury, composé de personnels alliant de solides compétences techniques à une expérience riche et variée, de niveau A et A+, a pu interroger l'ensemble des candidats aussi bien sur des questions générales que sur des questions plus techniques (accueil, sécurité, droit). Les débats, particulièrement riches, engagés entre les membres du jury ont ainsi permis de mieux cerner les compétences des candidats et leur réelle motivation. Les épreuves orales organisées au cours de la même journée à un rythme soutenu, pour chacun des candidats ont contribué largement à cette évaluation plus globale des candidats par le jury. Le principe retenu que le jury soit identique pour les deux concours (externe et interne) a certes contraint les membres du jury à une mobilisation très importante, mais a permis un recrutement homogène des candidats. 5. Conclusion générale La réussite à ce concours requiert avant tout: un travail et un investissement personnel particulièrement conséquents, tant en matière technique qu'en culture générale; une bonne maîtrise des techniques d'expression écrites et orales; une motivation et un enthousiasme suffisamment solides pour surpasser toutes les difficultés liées à la préparation lourde du concours. Le Président du jury Jean-Charles POIREL 6