Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized No. 127 novembre 1999 Ouganda Projet d Infections Sexuellement Transmissibles (traduit de l anglais) VIH/SIDA en Ouganda Population 20.7 million Estimation Total Individus infectés 2.73 million depuis le début de l épidémie Estimation nombre total de décès 1.8 million dus au SIDA Estimation nombre total individus 930,000 vivant avec VIH/SIDA (fin 1997) Source : ONUSIDA, Juin 1998 L Ouganda est l un des premiers pays en Afrique où le taux de prévalence du SIDA enregistre un déclin continu. Les données des enquêtes font apparaître qu un changement de l incidence du virus du SIDA est en train de se produire. Cette prévalence a baissé d une manière plus remarquable parmi les femmes du groupe d âge de 15 à 29 ans. Des enquêtes sur le comportement sexuel de la population révèlent également des différences dans le comportement sexuel des jeunes en particulier. VIH/SIDA : La situation en Ouganda Le nombre d Ougandais infectés par le virus du SIDA est estimé à 2,73 millions d Ougandais depuis le premier cas de SIDA reporté en 1984. Sur ce total, 1,9 million d individus ont développé le SIDA et 1,8 million sont morts. Les informations fournies par les sites de surveillance indiquent des taux de prévalence variant entre 5% dans la plupart des sites ruraux et 30% dans certains sites urbains. La transmission par voie des rapports hétérosexuels intervient dans une proportion de 75 et 80% des nouveaux cas d infection. Presque tous les autres cas sont dus à la transmission de la mère à l enfant sauf pour les 3% de nouvelles infections causées par l utilisation de sang contaminé et de produits sanguins (notamment par le partage d instruments d incision). Kampala, (la capitale de l Ouganda), les régions du sudouest et celles du nord sont les plus touchées par l épidémie.
Le gouvernement ougandais a mené de front une action politique vigoureuse dans la lutte contre l épidémie du SIDA. Il a élaboré l un des programmes de lutte contre le VIH/SIDA les plus compréhensifs existant actuellement en Afrique. Sa première réaction face à l épidémie a consisté en la création en 1985 d un Comité National de Prévention contre le SIDA. Cette décision fut suivie par l établissement en 1986 du Programme de Contrôle du SIDA (PCS) au sein du Ministère de la Santé. Ce programme avait pour mission de surveiller la situation épidémiologique ; assurer l approvisionnement de sang non contaminé ; dispenser la formation, l information, des soins et des conseils sur le SIDA ; et contrôler les maladies sexuellement transmissibles. En 1988, à la suite d une étude menée par le PCS, il fut reconnu que la lutte contre la propagation du SIDA exigeait une approche multisectorielle. La Commission Ougandaise sur le SIDA fut créée pour coordonner la mise en œuvre de cette stratégie élargie. Un Plan National Opérationnel (PNO) suivant une approche multisectorielle et dont le but était de prévenir la propagation du virus et atténuer son impact sur les secteurs socio-économiques et de la santé fut adopté en 1993. Le Plan met l accent sur le renforcement des communautés et des familles pour leur permettre à mieux faire face à l épidémie. Les progrès accomplis jusqu à ce jour par l Ouganda dans sa lutte contre le SIDA sont le résultat des efforts conjoints du gouvernement, des donateurs, et des Organisations Non- Gouvernementales (ONG). Changements Positifs en Ouganda: Début des relations sexuelles retardées Baisse du taux de relations sexuelles avec des partenaires occasionnels Usage plus fréquent du préservatif Diminution du taux de prévalence parmi les femmes enceintes entre 15-29 ans Hausse de la demande pour les traitements pour les MST Le Projet Infections Sexuellement Transmissibles Le Projet des Infections Sexuellement Transmissibles (STIP) appuyé par la Banque mondiale et qui a été lancé en 1994, est actuellement le plus important projet dans le cadre du PNO pour le contrôle du SIDA. Bien qu une part importante du budget du projet (US 73.4 million) est utilisée par le Ministère de la Santé, le projet apporte également son appui aux interventions d autres Ministères et ONG. Caractéristiques essentielles du projet
i. Prévention de la transmission du VIH par voie sexuelle. Toute stratégie visant à prévenir la propagation du SIDA repose sur un élément crucial : la modification du comportement sexuel. Pour promouvoir un comportement sexuel sans risque, le PIST propose une approche axée sur l information, la formation et la communication (IEC), assure la distribution des préservatifs et la promotion de leur utilisation, encourage la mise en place d un environnement propice à la gestion efficace et à la provision des soins contre les MST. Hôpital du district d Iganga Cet hôpital compte 100 lits. C est l un des 12 hôpitaux dans le pays qui organise un programme pilote de tests volontaires des MST. Pendant les deux premières semaines de tests commencées en mai 1998, 56 individus se sont portés volontaires. Sur ce total 30 individus se sont avérés être séropositifs. Les responsables de l hôpital ont attribué ces résultats élevés au fait que ceux qui décident de subir un test soupçonnent en fait être infectés. L hôpital traite également des patients atteints de MST qui ont besoin de soins réguliers. ii. Atténuation de l impact individuel du SIDA. Le Projet apporte son aide à l élaboration des directives de traitement, à la formation des agents sanitaires sur la manière de s occuper des personnes infectées, et fournit des médicaments pour le traitement de la tuberculose et d autres infections opportunistes associées au SIDA. Ceci couvre le champ des interventions du secteur public et des ONG. Le Projet apporte également son appui aux ONG et aux activités des communautés de base locales afin de leur permettre de dispenser les soins aux niveaux de la communauté et des familles. L objectif poursuivi étant de libérer des lits d hôpitaux occupés par des patients atteints du SIDA, qui comptent actuellement pour plus de 50% des patients internés dans les hôpitaux ou les centres de santé. Ceci pose le risque de laisser à l extérieur une masse importante de malades requérant un traitement pour d autres maladies. Le Projet apporte aussi son appui aux ONG dans leurs activités de conseil, d amélioration de la nutrition et d activités génératrices des revenus. L association de femmes de Namungalwe Ce groupe de femmes compte 31 membres dont 4 sont des hommes. Le groupe a entrepris de sensibiliser la population à l épidémie par le biais de chants et
pièces de théâtre. Ce groupe s occupe de prodiguer des soins à 43 familles touchées par l épidémie. Par ailleurs, cette association s occupe de faire pousser des légumes dans une ferme de 8 (acres) un don du président du groupe. Les membres ont formé cinq sous-groupes qui rendent des visites hebdomadaires aux familles touchées par l épidémie et qui à cette occasion distribuent des produits vivriers. iii. Développement institutionnel. Le projet soutient le renforcement de la capacité dans les domaines de planification et de la gestion des programmes de lutte contre le SIDA. Au niveau central, ce projet appuie le renforcement des capacités techniques du personnel ainsi que les fonctions de gestion et de coordination du Programme de contrôle du SIDA par le Ministère de la Santé. Au niveau des districts, le projet concentre son action dans la mise en place d un processus participatif de planification et de gestion impliquant les gestionnaires du projet au niveau local et de districts, les ONG, et les organisations communautaires de base. Le projet appuie également la mise en place d un système d évaluation et de suivi des résultats qui permettra de mieux comprendre l épidémie donc de mieux déterminer la nature des besoins et les mesures à prendre. Le projet intervient dans la mise sur pied d un système de surveillance touchant 20 sites par la mise à disposition de kits de test et la formation du personnel. Des enquêtes destinées à mesurer le niveau de connaissances de la population, d évaluer les attitudes, les pratiques et comportements sont régulièrement menées dans le cadre du projet qui, par ailleurs, contribue au financement des activités de recherche telles le Projet de recherche Rakai sur le traitement des MST pour la masse ; une étude sur la tuberculose- Ethambutol à Mulago ; et une étude sur le comportement sexuel des jeunes. iv. Inégalité entre les sexes. Toutes les activités du projet tiennent compte de cet élément qui est très important étant donné que l épidémie affecte les femmes, en particulier de jeunes filles, de façon disproportionnée. L une des clauses du projet exige que les traitements médicaux soient adaptés aux besoins respectifs de chaque groupe. v. Partenariat global Le projet reconnaît l importance d une collaboration étroite entre les différents partenaires impliqués dans la lutte contre la propagation du SIDA. Il a été conçu pour combler les lacunes en prenant en compte les engagements existants d autres donateurs et du gouvernement. La coordination des activités est assurée par le processus de planification au niveau national et à celui des districts. L impact
On constate qu il y a actuellement une forte prise de conscience générale sur l épidémie à l'échelon national sur l ampleur de l épidémie, particulièrement dans les zones urbaines où la connaissance de la maladie est très profonde. On note également des changements dans le comportement sexuel. Les résultats des enquêtes font apparaître un déclin des relations sexuelles avec des partenaires occasionnels dans tous les groupes d âge. L utilisation des préservatifs a également augmenté. Le changement le plus remarquable apparaît dans le comportement sexuel des personnes âgées de 15 à 29 ans, considérées généralement comme la population à plus haut risque. Les résultats des enquêtes effectuées entre 1989 et 1995 indiquent un retard des premières relations sexuelles. La proportion des hommes âgés de 15 à 19 ans déclarant n avoir jamais eu de relation sexuelle est passée de 31% à 56%, pour les femmes, cette proportion est passée de 26% à 46%. Les données obtenues entre 1992 et 1996 par les sentinelles de surveillance indiquent un déclin du taux de prévalence variant entre 32% et 54% dans les zones urbaines parmi les jeunes femmes enceintes âgées de 15 à 29 ans. Ce groupe est bien représentatif de la population générale. Il est important de relever que c est auprès de la population la plus jeune que l on a enregistré un changement positif très marqué dans le comportement sexuel. Ce fait a des implications importantes sur la réduction à long terme du SIDA, étant donné qu il s agit aussi de la population la plus active sexuellement. Une réduction du SIDA dans ce groupe contribuera d une manière significative à la productivité économique et au bien-être social du pays, dans la mesure où ce groupe représente une proportion importante de la population économiquement productive. Cependant, bien que positives, ces tendances ne signifient pas que l épidémie a été enrayée. Les taux actuels de prévalence du SIDA représentent encore aujourd hui un important défi pour l Ouganda. Enseignements tirés de l expérience i. L engagement politique et la prise en charge sur le plan local sont essentiels. L engagement personnel et actif du Président ainsi que des plus hautes autorités du gouvernement a joué un rôle important dans la prise de conscience sur l ampleur de l épidémie, et dans la mobilisation du soutien officiel au Programme de Contrôle du SIDA. Par ailleurs, le gouvernement a reconnu le rôle important que jouent des communautés et des familles dans la prévention de l épidémie et l assistance aux malades du SIDA. Plusieurs programmes ont ainsi été élaborés pour mieux préparer les familles et les communautés à confronter l épidémie. Il convient à cet effet de noter que la politique gouvernementale de décentralisation des services au niveau des districts, a contribué à atteindre cet objectif, car elle facilite le rapprochement des responsables des programmes avec la population. En outre, cette stratégie de décentralisation a permis à plusieurs ONG et communautés à travers le pays de soumettre leurs programmes de financement pour les activités associées au SIDA. ii. Il est nécessaire de mobiliser toutes les ressources disponibles dans le pays pour soutenir la lutte contre le SIDA. En Ouganda, une très forte collaboration s est développée entre le gouvernement, les ONG, les agences des Nations Unies sous la tutelle d ONUSIDA et d autres bailleurs de fonds impliqués dans la lutte contre l épidémie. Le rôle des ONG en particulier est reconnu, surtout au niveau de la communauté. Un certain nombre d ONG locales compétentes telle l Organisation pour le support du SIDA (TASO) ont mis en place des programmes solides de lutte contre le VIH/SIDA.
iii. Il est essentiel d avoir recours à un large éventail d interventions multisectorielles pour faire face à l épidémie. Cependant, en Ouganda, comme c est le cas dans bien d autres pays en voie de développement, les ressources sont limitées. Il est donc indispensable d opter pour les opérations qui auront l impact le plus vaste tout en étant peu coûteuses. La stratégie de contrôle du SIDA suivie par le gouvernement est basée sur des interventions de types variés. iv. Il est essentiel de renforcer la capacité nationale. Le renforcement des capacités techniques et administratives est partie intégrante des programmes du SIDA initiés tant par les pouvoirs publics que par les ONG en Ouganda. v. La collecte des données est essentielle pour le contrôle de l épidémie et l adaptation des programmes aux besoins les plus critiques. A ce niveau, l Ouganda s est engagé à renforcer et élargir son système de surveillance à l aide d un réseau de sentinelles. En plus, des enquêtes sur la connaissance, les attitudes, le comportement et les pratiques sont régulièrement menées. Les activités de recherche en cours de réalisation dans le cadre du programme incluent : une étude sur le traitement en masse des MST ; une étude sur le TB-Ethambutol ; une étude sur le comportement sexuel des jeunes, et une évaluation de l impact économique du SIDA sur les personnes affectées. vi Continuité du programme. Dans le but de poursuivre avec succès le programme sur la base des résultats déjà acquis, il est nécessaire d assurer un financement adéquat et soutenu des programmes de lutte contre le SIDA. A cette fin, le gouvernement Ougandais s attelle actuellement à réviser le Plan National d Action pour déterminer les besoins future en ressources. Pour de plus amples informations sur ce projet, prière de contacter Mariy Mulusa, J10-080, Banque mondiale 1818, H Street, Washington, DC. 20433, téléphone : (202)473-0109, e- mail : mmulusa@worldbank.org. Pour de plus amples infomrations sur la stratégie HIV/SIDA, prière de contacter Dr. Debrework Zewdie, J10-085, Banque mondiale, 1818 H St., Washington, D.C. 20433, télephone : 202-473-9414; fax : 202-473-8239; courier électronique: dzewdie@worldbank.org.