PLFSS RAISONS DE FAIRE AUTREMENT

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PLFSS 2016 10 RAISONS DE FAIRE AUTREMENT

UNE INDUSTRIE STRATÉ GIQUE POUR LE PAYS CONTRIBUTION GLOBALE DU MÉDICAMENT EN FRANCE 3 e investisseur de recherche privée en 20 000 personnes sur les sites de R&D 3 949 2 e secteur exportateur français 821 essais cliniques en, dont environ 70 % sont initiés par les industriels 1 771 8 160 2 381 27 645 1 234 1 733 4 204 25 Md d exportations 4,8 Md d investissement annuels en recherche et développement (R&D) 1 503 1 725 9 733 1 611 370 8 Md de boîtes de médicaments produites en par an, pour le monde entier 10,6 % du chiffre d affaires investis dans la recherche et le développement (R&D) 760 416 2 396 13 506 + de 200 sites industriels dans toute la 99 000 emplois directs 1 emploi dans le secteur du médicament induit 4,5 emplois dans le reste de l économie 290 000 emplois directs et indirects EFFECTIFS Plus de 20 000 De 10 000 à 20 000 De 5 000 à 10 000 De 2 000 à 5 000 Moins de 2 000 5 188 4 085 9 RÉGIONS D IMPLANTATION FORTE Île-de- : 27,8 % Rhône-Alpes : 13,6 % Centre : 9,8 % Haute-Normandie : 8,2 % Aquitaine : 5,2 % Paca : 4,5 % Midi-Pyrénées : 4,1 % Alsace : 4,2 % Nord Pas-de-Calais : 4,0 % 2 Leem - Novembre2015 Novembre 2015 - Leem 3 2 567 4 516 50 % des économies de santé pour 15 % seulement de la dépense 1,7 Md d économies nouvelles prélevées chaque année sur le médicament pour l Assurance maladie

10 RAISONS DE FAIRE AUTREMENT L industrie du médicament fait partie de ces rares secteurs économiques capables de participer, grâce à l innovation qu elle porte, au redressement économique, social et industriel de la, au-delà même de son apport aux patients. Mais les signes de décrochage s accumulent. Régulation, accès au marché, fiscalité, exportations, emploi tous les indicateurs de notre activité sont au rouge. Année après année, le recours systématique aux coups de rabot budgétaires produit les mêmes effets sur l ensemble des acteurs du système de santé. Ce document se veut un électrochoc : les dix grands indicateurs que nous y avons développés sont la preuve irréfutable qu il faut, aujourd hui, s y prendre autrement pour permettre à un secteur stratégique comme le nôtre de jouer pleinement son rôle. Dix indicateurs autant de raisons de «faire autrement», par une approche de long terme, bâtie sur une vision réformatrice des défis du système de santé! Dr Patrick Errard Président du Leem 1. UNE RÉGULATION ÉCONOMIQUE TOUJOURS PLUS LOURDE MAIS QUI NE RÉSOUT PAS LE DÉFICIT DE L ASSURANCE MALADIE Les économies demandées sur le médicament ont franchi un cap depuis quatre ans, entraînant une récession durable, une perte de rentabilité et une contraction de chiffre d affaires. Les plans d économies mis en place ces dernières années par les pouvoirs publics ne résolvent en rien le déficit structurel de l Assurance maladie. Évolution de la contribution du médicament aux économies vs déficit de l Assurance maladie 1800 1600 1400 1200 0 800 600 400 200 0 Contribution du médicament aux économies (M ) 1 128 M -5,9 Md 1 284 M -6,8 Md Déficit de l Assurance Maladie (Md ) 1 350 M -6,5 Md 2012 2013 2014 2015 1 710 M M Mds -7,2 Md -4-4,5-5 -5,5-6 -6,5-7 -7,5-8 2. LA FRANCE, SEUL PAYS EUROPÉEN DURABLEMENT EN RÉCESSION Le chiffre d affaires des médicaments remboursables s installe, année après année, dans une récession franche. Tiré par l introduction, en 2014, de médicaments innovants dans le traitement de l hépatite C vendus à l hôpital, le segment des produits sous «autorisation temporaire d utilisation» ne compense pas le recul préoccupant des autres indicateurs du marché du médicament, notamment le chiffre d affaires des médicaments en ville, qui accuse, pour la troisième année consécutive, un résultat négatif. Évolution du chiffre d affaires du médicament en ville dans les principaux marchés mondiaux (en %) 13 % 2012 2013 2014 8 % 4 % 1 % 3% 5% 4 % 1 % 1 % 2 % 1 % 0 % 0 % -3% 2 % 2 % 2 % 1 % 2 % -5% 8 % États-Unis Japon Royaume-Uni 3. UN ACCÈS AU MARCHÉ PARMI LES MOINS RAPIDES D EUROPE La longueur des délais de mise à disposition des médicaments est préjudiciable aux patients comme aux entreprises : plus de 440 jours après l autorisation de mise sur le marché, pour un délai requis par la réglementation européenne de 180 jours. Délais moyens d accès au marché (prix et remboursement en nombre de jours - source EFPIA - hors régime particulier des ATU pour les médicaments innovants) 800 700 600 500 400 300 200 0 432 443 364 368 378 384 245 102 107 131 0 Danemark Autriche Pays-Bas Suède Belgique Norvège Portugal 699 602 4. UN REPLI HISTORIQUE DES EXPORTATIONS La pression exercée sur le médicament impacte directement les résultats des entreprises. L année 2014 a été marquée par une chute historique près d un tiers du solde de la balance commerciale du médicament. En cause notamment, les exportations, en baisse de -5% par rapport à 2013. Évolution des exportations de médicaments (en millions d euros) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 16747 18081 Pologne Balance commerciale 2014 : +6Md vs 8,8Md en 2013 19170 21164 23105 24137 22030 25296 26299 25028-5,0% /2013

5. LE PAYS LE MOINS ATTRACTIF D EUROPE EN TERMES DE FISCALITÉ GÉNÉRALE ET SECTORIELLE La est, au sein de l Europe, le pays le moins attractif pour les entreprises du médicament au regard de la fiscalité, qu elle soit de droit commun ou spécifique. Le taux d imposition global le plus élevé reste systématiquement celui applicable en, quels que soient les cas de figure et le profil d entreprise retenus. L écart entre la et plusieurs pays européens se creuse, notamment avec le Royaume-Uni. Taux d imposition global + Cotisations sociales + Participation salariale Source : Positionnement de la vis-à-vis des principaux pays européens (indice pour la ) en 2012 et 2014. Étude Landwell (réseau international PwC). SOCIÉTÉ-MÈRE 84,9 86,55 75,5 69,23 70 71,15 Grande-Bretagne 51 42,3 49 50 24,5 25 ENTITÉ DE PRODUCTION ET DE DISTRIBUTION 81,94 83,09 70,85 71,83 70,85 60,56 43 43,66 Grande-Bretagne 41,6 40,84 18,05 18,3 ENTITÉ DE DISTRIBUTION 67,50 55 37,5 36,25 Grande-Bretagne 36,25 35 17,50 16,87 2012* 2014** * Selon les dispositions fiscales applicables à fin juin 2012 - ** Selon les dispositions fiscales applicables en 2012 et celles attendues pour 2014 6. DES EFFECTIFS EN RECUL CONSTANT CES DERNIÈRES ANNÉES L industrie du médicament résiste à la crise mondiale mais l emploi enregistre, pour la sixième année consécutive, une baisse de ses effectifs directs. Le risque d une aggravation de la situation existe dans les années à venir, notamment et c est un fait nouveau dans les emplois de production. Les investissements productifs dans le médicament, en, ont d ailleurs baissé de 44 % ces quatre dernières années. Évolution de l effectif des laboratoires détenteurs d AMM et des façonniers 110 000 108 000 106 000 104 000 102 000 000 98 000 2008 2009 2010 2011 2012 2013 7. DES INDICATEURS AU ROUGE EN TERMES SCIENTIFIQUE ET INDUSTRIEL Les 224 sites pharmaceutiques et biotechnologiques français ont réalisé 810 millions d euros d investissements industriels en 2013, ce qui correspond à un recul de 120 M par rapport à 2010. Plus de 90 % des demandes de modification des informations de sécurité dans les notices ont été traitées par l ANSM en 426 jours (en moyenne) en 2014, soit un délai de plus de 4 fois supérieur au délai réglementaire de 90 jours. 108 407 106 564 103 900 Sur les 130 nouvelles molécules autorisées en Europe en 2012-2014, seulement 8 seront produites en. Par comparaison, l en produira 32, le Royaume-Uni 28, l 13, de même que l. Plus de 2/3 des sites implantés en ne sont pas homologués pour exporter vers les États-Unis, pourtant premier marché mondial des produits de santé. 101 926 968 99 453 En dépit de son leadership dans la production de vaccins, la affiche des performances décevantes sur la production de médicaments biologiques : elle ne produit que 3 % des anticorps monoclonaux consommés localement. La valeur ajoutée de la production pharmaceutique en a chuté de 18 points depuis 2000 (de 40 % à 22 %).

PRIX, DÉPENSES, CONSO : DES MARGES DE MANŒUVRE ILLUSOIRES 8. UN ÉTRANGLEMENT DES PRIX FRANÇAIS Les contraintes budgétaires imposées aux entreprises du médicament se basent sur des données totalement obsolètes en termes de consommation de médicaments et de prix : ces derniers sont en ligne voire inférieurs avec les comparateurs européens. Comparaison des indices de prix en Europe en fonction du niveau d ASMR (Amélioration du Service Médical Rendu) Royaume-Uni ASMR I, II et III 121 137 114 77 ASMR IV 102 95 101 96 ASMR V 141 105 113 107 Tous niveaux 132 107 111 102 9. UNE NEUTRALISATION DU LEVIER DE LA DÉPENSE PAR HABITANT (indice de Paasche) Actualisation 2012 La est le huitième pays en termes de consommation de médicaments sur l ensemble des pays de l OCDE, en dépenses par habitant, derrière la et l. Dépenses pharmaceutiques par habitant (en US dollars) Etats-Unis 1034 Canada 761 Japon 756 753 Grèce 721 696 678 622 Belgique 606 572 Suède 495 489 Pays-Bas 397 10. UNE CROISSANCE DE CONSOMMATION PARMI LES PLUS FAIBLES D EUROPE ÉCLAIRAGE LE MÉDICAMENT : UN MODÈLE ÉCONOMIQUE ET DE R&D EN PLEINE MUTATION Le chemin de l innovation au malade est long (douze ans en moyenne), complexe et coûteux. La mise au point d une nouvelle molécule représente un investissement d environ 1 milliard d euros. En dix ans, les coûts principaux de développement ont plus que doublé. L amortissement financier de ces travaux ne peut se faire qu au plan mondial, ce qui est renforcé par l arrivée tardive des médicaments sur les marchés et la concurrence précoce des génériques. Le brevet, essentiel au financement de la recherche, protège l innovation pendant vingt ans en moyenne. Cette protection débute dès que la molécule est identifiée. Celle-ci va ensuite subir des séries de tests précliniques et cliniques, qui s étendent sur une dizaine d années. Il lui restera encore à passer l étape d autorisation de mise sur le marché, de l évaluation par la commission de la transparence (Haute Autorité de Santé) et de la fixation du prix du médicament lors des négociations avec le Comité Économique des Produits de Santé. Compte tenu de toutes ces étapes, l innovation ne bénéficie d une protection commerciale effective que de dix ans en moyenne. De surcroît, un produit nouveau ne rejoint que progressivement (deux à trois ans) sa population cible thérapeutique, alors qu au terme du brevet ou de la protection des données, l arrivée des génériques est devenue très rapide. L enjeu, pour l industrie du médicament, consiste aujourd hui à devoir amortir des dépenses de recherche de plus en plus importantes sur des médicaments de plus en plus ciblés avec des périodes de protection brevetaire de plus en plus courtes. Le cycle de financement de la recherche et développement des laboratoires Source : Leem Réinvestissement Recherche Profit Découverte-sélection Expiration du brevet Protection par brevet Les études récentes montrent la fin de l exception française en matière de consommation de médicaments. La CNAMTS indique elle-même que «L écart [de consommation] avec les pays européens continue de se réduire sur les classes thérapeutiques les plus courantes. Ainsi, par rapport à 2009, l écart en volumes avec l se réduit de 3 %, de 11 % avec l, de 13 % avec les Pays-Bas et de 9 % avec l». Taux de croissance annuel moyen du nombre d unités standard par habitant sur 8 classes, période 2009-2013 4,5 % 4,0 % 3,9 % 3,5 % 3,0 % 3,3 % 2,5 % 2,0 % 2,0 % 2,3 % 1,5 % 1,4 % 1,3 % 1,0 % 0,5 % 0,0 % Royaume-Uni Pays-Bas Surveillance postcommercialisation Commercialisation Lancement Fixation du taux de remboursement Intervention maximale des autorités Zone de risque financier maximal Fixation du prix Enregistrement Développement Essais cliniques, etc.

LE PARCOURS DU MÉDICAMENT PRÉPARATION DU MÉDICAMENT 8-10 ANS AUTORISATIONS ET MISE EN PRODUCTION 1-3 ANS VIE DU MÉDICAMENT 1 Les axes de recherche des entreprises sont décidés en fonction : des avancées de la recherche fondamentale ; des besoins médicaux exprimés ; des stratégies d entreprise. Le dépôt du brevet intervient à ce stade. 2 RECHERCHE ESSAIS PRÉ-CLINIQUES Sélection des molécules à tester sur l homme : création de molécules, de cellules ; constitution d une base de données statistiques ; faisabilité technique ; tests sur des modèles animaux. 3 ESSAIS CLINIQUES Ils sont strictement encadrés par la loi. Trois phases : évaluation de la tolérance au médicament sur un nombre limité de volontaires sains ; évaluation de l efficacité du médicament sur les patients ; évaluation du rapport efficacité/tolérance sur une plus large population. 4 AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ (AMM) Une voie européenne Délivrée par l EMA (European Medicines Agency). Une voie nationale Délivrée par l ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament). Tests sur l homme 4 5 PRIX ET REMBOURSEMENT Le dossier d'amm passe devant la Commision de Transparence de la HAS (Haute Autorité de Santé) et celle-ci donne son avis sur : ; le SMR (Service Médical Rendu) ; l'asmr (Amélioration du Service Médical Rendu). Puis, fixation du prix par le CEPS et du taux de remboursement par l UNCAM. DossierAMM Prix et remboursement 5 PRINCEPS PUIS GÉNÉRIQUE Après expiration du brevet, la vie du médicament breveté continue sous sa marque et sous le nom de son générique PH A R MAC IE S H Ô PI T A U X 6 8 7 FIN DU BREVET DÉBUT DU GÉNÉRIQUE Sélection Dépôt du brevet 3 Découvertes de la recherche fondamentale Maladies BESOINS MÉDICAUX Stratégies d entreprise 1 RECHERCHE 2 ESSAIS PRÉ- CLINIQUES ESSAIS CLINIQUES Parallèlement à la réalisation des essais cliniques se déroule une phase de développement industriel. Le résultat des essais cliniques et du développement pharmaceutique et industriel constitue le dossier de demande d'amm. SUIVI Le médicament est sous contrôle pendant toute sa vie et fait l'objet de rapports auprès de l'ansm par le biais : de la prise en compte des effets sur les malades ; d'un réseau de pharmacovigilance ; d'études post-amm réalisées par les entreprises du médicament. Leem par La Netscouade

«La santé et l économie du vivant ouvrent des espaces de plus en plus larges de recherche, d innovation et de développement industriel.» Louis GALLOIS, Pacte pour la compétitivité de l industrie française «Il faut réaffirmer le caractère stratégique des industries de santé. Il importe de penser la santé comme une industrie, et non uniquement comme un centre de coûts.» Commission Innovation 2030, Un principe et sept ambitions pour l innovation Informez-vous : www.leem.org Suivez-nous : Linkedin : Leem Twitter : @leemfrance Google + : Les Entreprises du Médicament Facebook : le médicament et moi LE LEEM EN QUELQUES MOTS Organisation professionnelle fédérant les entreprises du médicament, le Leem s inscrit au cœur des grands enjeux de santé. Dans un contexte sans précédent de mutation scientifique et industrielle, il se mobilise, avec ses 270 adhérents et leurs 99 000 collaborateurs, pour promouvoir l innovation et le progrès au service des patients, et pour renforcer l excellence française en termes de recherche et de production. Promoteur de comportements responsables au sein du système de santé, le Leem contribue, par une démarche de qualité, de sécurité et de transparence, à renforcer la confiance dans le médicament. Leem - Direction de la communication - Novembre 2015 Leem Les Entreprises du Médicament 58 bd Gouvion-Saint-Cyr - CS70073 75017 Paris