REGULATION DES HOPITAUX. Michel Mougeot

Documents pareils
Concurrence imparfaite

Souad EL Bernoussi. Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://

Assurance maladie publique et «Opting out» - Réflexions théoriques

CONSOMMATION INTERTEMPORELLE & MARCHE FINANCIER. Epargne et emprunt Calcul actuariel

Probabilités sur un univers fini

Programmation linéaire

IIème congrès du Réseau MONDER, Novembre François MIRABEL * Jean-Christophe POUDOU * et Michel ROLAND

«Les certificats blancs : comment lancer le système?»

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

Programmation linéaire

Libéralisation des industries électriques et analyse économique

Organisation Industrielle

LE ROLE DES INCITATIONS MONETAIRES DANS LA DEMANDE DE SOINS : UNE EVALUATION EMPIRIQUE.

Partage des coûts vs gratuité

Chapitre 5. Équilibre concurrentiel et bien-être

La programmation linéaire : une introduction. Qu est-ce qu un programme linéaire? Terminologie. Écriture mathématique

Bilan Protection Sociale et Rémunération

BELGIQUE. 1. Principes généraux.

Consultation publique

Probabilités sur un univers fini

Exercices du Cours de la programmation linéaire donné par le Dr. Ali DERBALA

Joueur B Pierre Feuille Ciseaux Pierre (0,0) (-1,1) (1,-1) Feuille (1,-1) (0,0) (-1,1) Ciseaux (-1,1) (1,-1) (0.0)

GOUVERNEMENT WALLON Conseil de la Fiscalité et des Finances de Wallonie

Fiche info-financière Assurance-vie pour une combinaison des branches 21 et 23. Top Rendement 1. Type d assurance-vie

Régimes flexibles et comptes de gestion santé : est-ce pour nous?

Bonus Cappés et Reverse Bonus Cappés

LIVRET D EPARGNE SALARIALE, Livret individuel à l entrée dans l entreprise

Le plafonnement des impôts directs : mise en place du «bouclier fiscal»

LE BUDGET DES VENTES

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

Baccalauréat ES Pondichéry 7 avril 2014 Corrigé

Sujet 4: Programmation stochastique propriétés de fonction de recours

CHAPITRE QUINZE POLITIQUE DE CONCURRENCE, MONOPOLES ET ENTREPRISES D ÉTAT

ASSURANCES MÉDICAMENTS COMPARAISON DES OPTIONS À PARTIR DE 65 ANS MISE À JOUR ANNÉE 2011

Fondements de l'analyse Économique Travaux Dirigés

La séquence des comptes

OPTIMISATION À UNE VARIABLE

FORMULAIRE DE STATISTIQUES

Programmation Linéaire - Cours 1

Prudence, Epargne et Risques de Soins de Santé Christophe Courbage

Circulaire du directeur des contributions L.I.R. n 104/1 1 du 20 novembre L.I.R. n 104/1

Réformes socio-économiques

Avis relatif au projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014

Peut on taxer les revenus du capital?

Objectifs. Clustering. Principe. Applications. Applications. Cartes de crédits. Remarques. Biologie, Génomique

Robert LAUNOIS (1-2) (1) REES France - 28, rue d Assas Paris reesfrance@wanadoo.fr - Site Internet :

Les indices à surplus constant

Bilan Protection Sociale & Rémunération. Etude réalisée pour Monsieur DUPONT. Le 25/04/2008

Chapitre 2. Matrices

Les planificateurs financiers

mais on suppose maintenant que ses préférences sont représentées par la fonction

CHAPITRE IV Les externalités

Les offres non compétitives dans les enchères du Trésor*

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

Comment prendre soin de son argent? Séminaire de préparation à la retraite ONU 27 mars 2015 Marie-Pierre Fleury Patrick Humair

TARIFICATION EN ASSURANCE COMPLEMENTAIRE SANTE: il était une fois, un statisticien, un actuaire, un économiste de la santé

Collecter des informations statistiques

Les opérations et autres flux

Le calcul du barème d impôt à Genève

La demande Du consommateur. Contrainte budgétaire Préférences Choix optimal

LACOURTE NOTE FISCALE OCTOBRE 2012

Programme «financement» - Partie I Données de cadrage

Résumé du cours en graphiques En vue des prochains cours En vue de l examen final. Macroéconomie 1. Conclusion générale. Olivier Loisel.

- Abrogation de la TVA «sociale» : La hausse de 1,6% de la TVA, qui devait entrer en vigueur le 1 er octobre 2012 devrait être abrogée.

NOTE A L ATTENTION DE MONSIEUR LE FORMATEUR. Aspects financiers

Cours d analyse numérique SMI-S4

La Banque de France. 1- Les activités de la Banque de France p Le système européen de banques centrales (SEBC) p. 4

Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants

Parce que la retraite ça se prépare!

THEMES ABORDES : Les statuts possibles selon la forme juridique de la société

«Quick-Check Asset Management»

la fiscalité des valeurs mobilières en 2015

La gestion de l offre dans le secteur laitier, un mode de régulation toujours pertinent SOMMAIRE. Daniel-Mercier GOUIN

Master of Public Administration Fédéralisme et gouvernance multi-niveaux Eléments d analyse économique du fédéralisme

Le salaire des internes en DES de Médecine Générale

Décision du Défenseur des droits MLD

7. ECONOMIE 7.3. COMMERCE GESTIONNAIRE DE TRES PETITES ENTREPRISES

CHAPITRE 5. Stratégies Mixtes

Résolution d équations non linéaires

Les aides pour l adaptation du véhicule au handicap

Article 35 Article 36

Marchés, réseaux et politique de la concurrence. Claude Crampes

[ les éco_fiches ] Situation en France :

DISPOSITIF EN FAVEUR DU POUVOIR D ACHAT DES FONCTIONNAIRES GIPA 2008

Exercice : la frontière des portefeuilles optimaux sans actif certain

Séminaire régional. L achat de services de santé, le financement basé sur les résultats, le financement basé sur la performance ;

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Introduction à la Microéconomie Contrôle continu Licence 1 Economie-Gestion 2009/2010 Enseignants : E. Darmon F.Moizeau B.Tarroux

!! 1/ Analyse économique des bio-invasions. !! 2/ Les instruments de la régulation économique

L impôt sur le revenu des personnes physiques Calcul Plafonnement des Niches et Actions. Réunion CEGECOBA ASSAPROL 21 mai 2015.

EXERCICES - ANALYSE GÉNÉRALE

Régime de retraite de l Université du Québec. Sommaire des dispositions & description des droits et obligations des membres

Mesures patrimoniales de la loi de finances 2014, de la loi de finances rectificatives pour 2013

Programme «financement» - Partie I Données de cadrage

CHAPITRE 3. Application à la Mutualisation des Risques & à la Demande d Assurance

RETRAITE AGRICOLE. Rencontre du 16 Janvier 2014 Hotel Hans am Weinberg, St MARTIN

Transcription:

REGULATION DES HOPITAUX Michel Mougeot

Pourquoi réguler les hôpitaux? Comment réguler les hôpitaux? - quels objectifs? - quels instruments? -quelles informations? - quels arbitrages?

Politique de régulation : intervention publique dans la gestion d une entreprise En particulier fixation des tarifs Dans le secteur hospitalier, tarification selon le prix de journée ou à la pathologie

D un point de vue normatif, la justification de l intervention publique découle des deux théorèmes de l économie du bien-être (Arrow et Debreu (1954)) Selon le premier théorème, tout équilibre walrasien (concurrentiel) est un optimum de Pareto: le marché concurrentiel est efficace (conduit à une allocation optimale de ressources) Selon le second théorème, tout optimum de Pareto peut être décentralisé par des prix d équilibre walrasien à condition de pouvoir effectuer des transferts forfaitaires entre les agents (pour leur attribuer des revenus correspondant à leur dépense associée à l optimum recherché aux prix d équilibre )

En vertu du premier théorème, l intervention de l Etat se justifie pour des raisons allocatives (recherche de la meilleure utilisation des ressources) en présence de défaillances du marché ( prix non concurrentiel): le régulateur pallie les distorsions associées à ces défaillances en fixant des tarifs différents des prix du marché En vertu du second théorème, l intervention de l Etat se justifie pour des raisons distributives (volonté d obtenir une allocation plus equitable en l absence de transferts forfaitaires)

Conséquences de la réglementation - changement de l objectif : en équilibre partiel, substitution d un critère de surplus collectif à la maximisation du profit - changement de la gouvernance (relations régulateur-dirigeants au lieu de relations actionnaires-dirigeants) et de la nature des incitations

Objectifs d une entreprise régulée - efficacité allocative : la quantité produite est telle que son coût marginal est égal au bénéfice marginal social - efficacité productive : lorsque le coût est endogène (en présence d un effort de réduction du coût), la production doit s effectuer au coût minimum (tel que la désutilité marginale de l effort est égale à la réduction marginale du coût) -objectifs distributifs - quand le régulateur attache un poids différent à des consommateurs différents - en l absence de transferts forfaitaires, la rente de l offreur est socialement couteuse d où un arbitrage entre l appropriation de cette rente et l efficacité

Caractérisation des politiques - fonction des objectifs et de leur pondération - fonction des instruments disponibles (prix unitaire, subvention/taxation, tarifs binômes) et de leur coût (en particulier coût marginal social des prélèvements publics) - fonction des informations disponibles * information complète (sur les coûts, la demande, ) * information incomplète en présence d aléa moral (inobservabilité des comportements) et d anti-sélection (inobservabilité de caractéristiques exogènes)

Spécificité de la régulation des hôpitaux - Dans une perspective d allocation des ressources, seules les quantités comptent : les prix ne sont que des moyens d obtenir des quantités optimales par l intermédiaire de la demande. Quand les patients sont parfaitement assurés, la demande est inélastique par rapport au prix. Le régulateur perd un moyen de réalisation de l allocation optimale. Le prix ne sert qu à rémunérer les offreurs de soins et n oriente pas la demande. - Lorsque la demande de soins dépend de la qualité, le régulateur retrouve un instrument d orientation des décisions de fourniture des soins s il peut faire dépendre le prix de la qualité - L objectif des fournisseurs de soins peut être plus complexe que la maximisation du profit et prendre en compte des motivations altruistes (intérêt des patients)

1 Les politiques de régulation des monopoles On suppose un monopole naturel (fonction de coût sous additive): en l absence de régulation P>c, distorsion dans les choix des agents, rente de monopole Il peut être mono-produit ou multi-produits Le coût est observable ou non Les consommateurs sont identiques ou ont des préférences différentes Le régulateur peut ou non utiliser des subventions, il peut ou non utiliser des prix non linéaires, les subventions peuvent être ou non socialement coûteuses. Il peut ou non fixer directement les tarifs

1.1 Information complète Information complète sur le coût: le prix peut être conditionné par l observation du coût. Comme il oriente la demande il est l instrument qui permet d agir sur l allocation des ressources C(x)=c.x + k P(x) demande inverse T subvention cout marginal social des fonds publics

1.1.1.Allocation optimale (premier rang) Solution de la maximisation du surplus collectif W = Surplus des consommateurs + profit Max W 0 x p s ds p x x p x x cx k P=c (allocation optimale des ressources) Comme c exogène et connu, pas de problème d efficacité productive Comme le profit est négatif, conflit entre l objectif allocatif et l équilibre budgétaire: comment couvrir le déficit sans détériorer l allocation?

1.1.2. Subvention financée par des transferts forfaitaires sans distorsions Max W 0 x p s ds T T cx k sous la contrainte p x x cx k T 0 Solution P = c et T k Si le régulateur attache plus d importance au surplus des consommateurs, T = k: il y donc utilisation du prix pour l efficacité et de la subvention pour l équilibre budgétaire Problème: ces transferts sont impossibles

1.1.3.Subvention financée par des transferts distorsifs Max W 0 x p s ds 1 T T cx k sous la contrainte p x x cx k T 0

Solution de second rang arbitrant entre deux types de distorsions de l allocation (dues au prix et aux impôts): prix de Ramsey tel que p x c p x 1 1 avec dx dp p x P > c mais < prix de monopole T < k

1. 1. 4. Tarifs binômes avec des consommateurs identiques Max W 0 x p s ds T T cx k sous les contraintes p x x cx k T 0 0 x p s ds p x x T 0 Solution P = c et T = k Si n consommateurs, chacun paye un droit fixe = k/n Solution de premier rang (p assure l efficacité et la partie fixe couvre le déficit)

1.1.5. Tarifs binômes avec des consommateurs différents Il faut s assurer que les consommateurs achètent : obtiennent un surplus non négatif avec le tarif binôme Difficulté : préférences individuelles non observables Il faut proposer des tarifs éventuellement discriminatoires tels que les consommateurs choisissent le tarif qui leur est destiné et non celui qui est destiné à un autre Contrainte supplémentaire de compatibilité avec les incitations

S x a a.u x a T x a a a,a, F a, f a Max EW a a S x a x a f a da 1 x a,t x a 0 a 2 a.u x a T x a 0 a 3 a.u x a T x a a. u x a T x a a a 4 4 S a u x a S a S a a a u x s ds

La solution de ce problème est donnée par un tarif discriminatoire tel que p a c p a 1 1 F a af a Règle analogue à Ramsey avec discrimination au deuxième degré Seul a + servi efficacement pour obtenir la révélation de l information, le régulateur doit laisser des rentes. Pour minimiser ces rentes il introduit une distorsion dans les choix des consommateurs (plus a est faible, plus la distorsion est importante et plus la rente est faible)

Le consommateur a + paye un prix égal au coût marginal et reçoit la rente la plus élevée Ce mécanisme peut être mis en œuvre par des tarifs binômes P(a).x + t(a) En choisissant le tarif, le consommateur révèle ses préférences (ici a)

1.2 Monopole multi-produit Comment répartir la charge du déficit sur les prix des différents biens? Problème analogue à la définition de taxes optimales sur les biens (TVA) Solution apportée par Ramsey en 1927, reprise par Hotelling puis Boiteux (1956)

1.2.1. Prix de Ramsey n biens k Demandes inverses p k x k si élasticités croisées nulles Problème à résoudre Max 0 x k pk s ds C x 1,...,x k,...,x n p k x k x k C x 0 k

Solution si demandes indépendantes: prix de Ramsey p k x k c k p k x k 1 1 k

Conséquences: la charge du déficit est portée sur les biens dont la demande est inélastique (faible réduction de la quantité/optimum d où faible perte de bienêtre) Limites: les biens dont la demande est inélastique peuvent être des biens de première nécessité

1.2.1 Prix de Feldstein Prise en compte d un arbitrage équité-efficacité allocative m consommateurs i, n biens k i pondération associée au consommateur i dans l objectif du régulateur p k c k p k 1 k 1 F k 1 avec F k ix ik p k L écart prix-cout marginal augmente quand l élasticité baisse et quand F k diminue i x k p k

F k transpose les préférences concernant les agents sur les biens : le terme est d autant plus élevé que la part de marché le bien k pour les agents qu on veut favoriser (par exemple les pauvres) est élevée. On compense ainsi l effet du prix de Ramsey qui en taxant plus les biens à demande inélastique taxe les biens de première nécessité

1.2.3. Prix plafond (price cap) Comment atteindre le même résultat sans contrôle direct des prix? On suppose que le monopole (privé) maximise son profit et on lui impose une contrainte globale de plafonnement des tarifs k p k p k La maximisation du profit sous cette contrainte implique p k c k 1 p k k

Si 1 1, le prix choisi par le monopole est un prix de Ramsey Le choix du niveau du plafond (équivalent au choix de la valeur du multiplicateur) conduit au choix décentralisé d une structure de prix efficace au sens de Ramsey Concrètement indices de type RPI X : l indice des prix des biens offerts par le monopole doit être inférieur à RPI-X

1.3. Information incomplète Anti-sélection et rente informationnelle Aléa moral : l efficacité productive devient un objectif Conflit d objectif supplémentaire : arbitrage entre efficacité et extraction de la rente Choix entre remboursement du coût et tarification forfaitaire

1.3.1. Anti-sélection : prix de Baron et Myerson Supposons que le coût s écrive C=βx+h avec b information privée du monopole (paramètre de productivité) et k observable Le régulateur connaît F(b) et f(b) avec, Le régulateur doit trouver une tarification telle que le monopole révèle son vrai coût marginal

Le mécanisme optimal est {p(b ),t(b )} solution de Max EW S x p x x 1 t f d S x p x x 1 x f d 0 t p x t p x,

Solution p p 1 1 Prix = prix de Ramsey si Prix > prix de Ramsey si 1 F f p t x p s ds p x k Rente décroissante en b

Ce mécanisme réalise un arbitrage entre efficacité allocative et l extraction de la rente socialement coûteuse b étant non observable, on doit laisser une rente pour obtenir l information Comme la rente augmente avec la production, on réduit la production de l entreprise inefficace par un prix unitaire > cout marginal: cette distorsion ( par rapport à la production socialement optimale) réduit la rente laissée au monopole mais diminue aussi l efficacité.

Le mécanisme de Baron et Myerson est le résultat d un arbitrage entre ces deux effets Lorsque l entreprise est la plus efficace, elle révèle son paramètre d efficacité, vend au coût marginal (efficacité allocative) et reçoit une rente Lorsque l entreprise est la moins efficace, elle révèle son paramètre d efficacité, vend à un prix > au coût marginal (inefficacité allocative) et ne reçoit aucune rente

Le mécanisme peut être mis en œuvre de différentes manières Par un paiement global (croissant et concave par rapport à la quantité) ou un paiement unitaire associé au remboursement du coût fixe Par un menu de tarifs binômes : en choisissant le tarif, le monopole révèle son information privée Nombreuses extensions possibles (cout fixe non observable, demande non observable, )

1.3.2. Anti-sélection et aléa moral : mécanisme de Laffont et Tirole(1993) Cas simple : on cherche comment financer une activité donnée (par exemple un DRG) de valeur S sans considérer la quantité demandée Coût endogène : C = b - e dépend d un effort de réduction du coût non observable b paramètre de productivité non observable (anti-sélection) mais le régulateur connaît F(b) et f(b)

e effort de réduction du coût non observable (aléa moral) Cet effort est coûteux : il implique une désutilité de l effort croissante et convexe d(e) C observable ex-post : on suppose qu on peut le rembourser. Cependant un même C peut être atteint par différentes combinaisons de b et e. Ainsi une entreprise ayant un b bas peut annoncer qu il est élevé et atteindre C avec un effort plus bas. Le mécanisme doit à la fois conduire à l annonce du vrai b et au choix de l effort optimal

Information complète sur b Pas de rente (U = 0) : t = d(e) Effort socialement optimal : d (e*) = 1 (désutilité marginale = bénéfice marginal = réduction marginale du coût) Solution : contrat à prix fixe t(c) = a- (C-C*) avec a = d (e*) et C* = b -e* En face de ce contrat, le monopole choisit e*

Information incomplète On cherche d abord un mécanisme direct révelateur {t(b), C(b)} ou de manière équivalente {U(b), e(b)} solution de Max EW S 1 t e f d S 1 e d e U f d U 0 U U, U, i. e. t d C t d C,

Solution C e d e 1 1 F f d e U d e s ds t d e U

Caractéristiques Seule l entreprise ayant le b le plus faible a un objectif de coût basé sur l effort socialement optimal Pour toutes les autres, on introduit une distorsion en demandant un effort inférieur et un coût supérieur (d où une inefficacité productive): l effort requis diminue avec b

l entreprise ayant le b le plus faible a la rente la plus élevée et l entreprise ayant le b le plus élevé n a aucune rente Comme dans le cas de Baron et Myerson, on réalise un arbitrage efficacité (productive) extraction de la rente en introduisant une distorsion dans l effort requis (ou dans l objectif de coût)

Mise en œuvre - Par le mécanisme direct - Par un transfert en fonction du coût réalisé - Par une famille de contrats linéaires t(b) = a (b) - b (b).c en face desquels l entreprise révèle son paramètre de productivité en choisissant le contrat et réalise l effort correspondant à l effort requis dans le mécanisme direct. On vérifie que b=1 pour l entreprise ayant le b le plus petit (d où un contrat à prix fixe). Tous les autre contrats sont intermédiaires entre le contrat à prix fixe et les contrat de type cost-plus (b=0)

Monopole mono-produit Les résultats se généralisent au cas du monopole mono-produit Propriété de séparation :le prix unitaire sert à l efficacité allocative et la subvention sert à l efficacité productive (arbitrage avec la rente) Prix unitaire = prix de Ramsey (pour un niveau de coût associé à l effort optimal)

Effort optimal solution de: d e x 1 F f d e Comme dans le cas précédent, distorsion à la baisse de l effort (sauf pour l entreprise la plus efficace) Transfert de type t(b) = a (b) - b (b) C Généralisation au cas multi-produit