Equipe Ressource Régionale de Soins Palliatifs Pédiatriques Symptômes pénibles en soins palliatifs pédiatriques Dr Cyril LERVAT ERRSPP EIRENE Unité d oncologie pédiatrique COL
Symptômes en soins palliatifs pédiatriques But de leur prise en charge : diminuer la souffrance induite par le symptôme Le but n est pas un retour à un fonctionnement normal La douleur : évaluation/âge il ne peut y avoir d approche palliative sans traitement de la douleur
Symptômes et souffrances des enfants en fin de vie Etude américaine de Wolfe et al, N Engl J Med, 2000 Étude rétrospective avec ITW de 103 parents d enfants décédés entre 1990 et 1997 D après leurs parents, 89 % des enfants ont beaucoup souffert d un des 3 symptômes suivants : Douleur (56%) Fatigue (57%) Dyspnée (50%)
Wolfe et al, N Engl J Med, 2000 51 % avaient plus de 3 symptômes 53% des enfants ne jouaient plus 61% étaient tristes 63% présentaient des moments d inquiétude Traitement efficace Douleur (27%) Dyspnée (16%) Symptômes digestifs (10%)
Wolfe et al, N Engl J Med, 2000 Discordances dans la perception et/ou reconnaissance des symptômes parents vs médecins Fatigue 48 % vs 1% Douleur 16% vs 12% Dyspnée 21%vs 11% Anorexie 36% vs 1%
Symptômes et souffrances des enfants en fin de vie, en résumé Des symptômes parfois mal compris Fatigue dépression Différences de perceptions parents vs soignants Expression différente des adultes (douleur) Difficultés de prise en charge Besoins de traitements individualisés
Développement des soins palliatifs pédiatriques => atténuation des souffrances des enfants et de leur parents
La dyspnée Dyspnée Angoisse Dyspnée terminale secondaire à : Métastases Défaillance cardiaque Maladie et/ou surinfection pulmonaire Traitement d efficacité démontrée : Transfusion en cas d anémie Autres traitements proposés : O2, air sur le visage, Midazolam, Morphine, Furosémide, Salbutamol
Asthénie Un des symptômes les plus rapportés Source de détresse, envahissante et persistante Perturbe les activités normales Ne répond pas au repos Causes Anémie Douleur Effets secondaires des opioïdes et autres ttt Produits de dégradations des tumeurs K Cytokines Facteurs psy R.McCulloch et al.eur.j.of Cancer 44(2008) 1139-45
Traitement d efficacité démontrée Transfusion de culot globulaire en cas d anémie
La toux 40 % des enfants JJ Collins, J PainSymptom Manage2000; 19:363 Traitement d efficacité démontrée Aucun Traitement proposé Morphiniques
L anorexie et la dénutrition Dénutrition anorexie multifactorielle Traitements d efficacité démontrée Corticoïdes. Durée : 15 à 21 jours Autres traitements proposés Nutrition artificielle Nursing alimentaire
Nutrition artificielle et SPP Place importante pour la famille Crainte de «mourir de faim» ou de déshydratation Apporter des nutriments = fonction normale Soin de support Objectif : maintenir ou restituer le bien être de l enfant # prolonger la vie à tout prix
Les nausées et vomissements Traitement d efficacité démontrée Métoclopramide Autre traitement proposé Ondansétron Métopimazine halopéridol
Constipation Causes : alitement prolongé, morphiniques, masse abdominale Traitement d efficacité démontrée Aucun Traitements proposés Laxatifs Lavements Neostigmine methylnatrexone
Gasps et état de mal convulsif terminaux Traitement d efficacité démontrée Aucun Traitement proposé Midazolam souffrance de l entourage
Equipe Ressource Régionale de Soins Palliatifs Pédiatriques Sédation pour détresse en phase terminale chez l enfant Dr Cyril LERVAT ERRSPP EIRENE Unité d oncologie pédiatrique COL
La sédation recommandations SFAP 2002 (pédiatrie 2009) Recherche par des moyens médicamenteux d une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu à la perte de conscience, dans le but de diminuer ou de faire disparaître la perception d une situation vécue comme insupportable par le patient, alors que tous les moyens disponibles et adaptés à cette situation ont pu lui être proposés et/ou mis en œuvre sans permettre d obtenir le soulagement escompté par le patient.
Indications de la sédation en phase terminale (cancer) Complications aiguës à risque vital immédiat : Hémorragies cataclysmiques ORL, digestives, pulmonaires Asphyxie aigüe évaluer la probabilité de survenue de telles complications Prescription anticipée en cas de probabilité élevée Symptômes réfractaires
Indications en neurologie, réanimation pédiatrique survenue d une complication intercurrente sans possibilité de récupération retrait d une technique de suppléance devenue disproportionnée
Indications en cas de non poursuite réanimation néonatale Grands prématurés et survenue de complications neurologiques, digestives, respiratoires Encéphalopathie anoxo-ichémiques Malformations non viables => Situations pouvant nécessiter analgésie + sédation
Autres situations Ne sont pas des indications reconnues mais nécessitent au cas par cas une discussion => mise en place ou non d une sédation Situations de détresse émotionnelle ou psychologiques, vécues comme insupportables par les parents et/ou les soignants Demande des familles d accélérer le décès quand la phase terminale se prolonge
Ne sont pas des indications à la sédation Manque de connaissance ou incompétence avec sédation comme seule réponse Demande de la famille inappropriée à l état clinique de l enfant Le burn-out du personnel Le syndrome d épuisement familial Les contraintes de fonctionnement du service Les contraintes économiques
Modalités pratiques Des préalables à vérifier et inscrire dans le dossier médical La question de la sédation a-t elle pu être anticipée avec l enfant et ses parents? Que demande l enfant dés lors qu il en la possibilité? Que l enfant a-t -il compris? Que les parents ont-ils compris? Que demande la famille?
Modalités pratiques Participation d une équipe référente palliatifs recommandée en soins Décision anticipée Décision partagée avec l enfant, cas particulier de l adolescent Décision partagée avec la famille Décision partagée avec l équipe soignante
Modalités pratiques Choix de la voie d abord dépend de la rapidité de l effet recherché, la voie IV est préférée Médicament de référence = midazolam HYPNOVEL Durée et délai d action courts, ½ vie d élimination de 5,5 +ou- 3,5 h Effets secondaires : dépression respiratoire, troubles hémodynamiques, myoclonies Ampoules à la concentration de 1mg/mL ou 5 mg/ml ampoules de 10 et 50 mg
Titration : (0.03 mg/kg) toutes les 2 3 minutes jusqu à sédation telle que patient yeux fermés réveillable par stimulation tactile légère. Dose d entretien horaire de 50% de la dose totale de titration initiale. En pratique de 0.03 mg/kg/h à 0.4 mg/kg/h
Molécules utilisables
Mathilde, 15 ans RMS alvéolaire métastatique d emblée Progression sous CTH : entrée en phase palliative certaine 27/07 : choc septique (Fièvre, frissons, chute TA) Mutation en réa : Amines, ATB (pas de documentation) Récupération progressive, revient à J4 dans le service. 3/8 : apparition d un épanchement pleural métastatique Dégradation progressive de l EG, dyspnée liée à l épanchement Mise sous O2, corticoïdes, morphine, Lasilix Poursuite du traitement de fond
Angoisse : liée à la dyspnée, la mort proche, la séparation Troubles du sommeil, épuisement physique et moral 12/08 : Après discussion en équipe, avec Mathilde et sa famille : mise sous Hypnovel (0,01 mg/kg/h la journée ; 0,025 mg/kg/h la nuit). Diminution de l angoisse : Nuits correctes Reste les journées éveillable 17/08 : Décédée dans le service
Erwan, 20 mois Neuroblastome métastatique réfractaire Progression «on therapy» 2 mois après le début du traitement 2de ligne de chimiothérapie inefficace Décision de chimiothérapie palliative Projet de prise en charge de la fin de vie élaboré avec les parents, désir de maintien à domicile Traitement de douleurs osseuses par morphine par voie orale => patient équilibré
Décompensation brutale après 1 semaine : tableau hyperalgique, anorexie Décision de réhospitalisation pour équilibration du traitement Souhait des parents d une fin de vie à l hôpital Relais de la morphine orale par voie IV mode NCA Installation et majoration d une dyspnée par compression abdominale en 3 jours, agitation Début d une anxiolyse par hypnovel et majoration de la dose de morphine Décès survenu à J5 de la réhospitalisation