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Sommaire Les mésaventures de Doudou... 19 La vie à Djole... 21 Doudou de retour au Cameroun... 27 A Lagos... 33 Destination Enugu West... 41 La traversée du désert... 43 Escale en Tunisie... 47 A l île de Patmos... 53 Camp de refugiés... 65 Entretien avec l avocat... 71 Au supermarché... 73 Contrôle des documents... 75 Le tribunal... 77 Une rencontre affectueuse... 81 Le mariage de Doudou et Annah... 83 2 3
Préparation du voyage du frère de Doudou... 87 Une Lettre d amour à Ma chère patrie... 95 Une affaire d Amour Patrie... 98 Doudou en vacances à Paris... 99 24
Solitude Traumatisme Sorcellerie Dépression 2 5
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Remerciements Je remercie toute ma famille et ceux qui contribuent par leur conseil à me voir prospérer dans la littérature. Je remercie particulièrement Jeannine Tenga pour la correction intégrale et la relecture, et pour les conseils et les échanges ainsi que l écrivaine Philomène Atyame qui a préfacé ce livre. 2 7
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Préface Nous avons tendance dans nos critiques littéraires à réduire une œuvre à son auteur. Cela est encore plus tentant quand on s aperçoit que l écrivain André Ekama vivant depuis des années en Allemagne a fait de l espace géographique et temporel allemands le lieu de déroulement prioritaire de l histoire de ses personnages. Croire toutefois qu en décelant ce penchant autobiographique de l auteur nous tenons la source de ses œuvres serait bien léger. Avant «Une vie de peur», André Ekama avait déjà publié sept récits, «Schwarzer sein im weißen Himmel» (2006), «Im Spinnennetz der Privilegien» (2007), «Der einsame Kandidat» (2008), «Die Schätze von Obramkuza» (2009), «Eine Reise nach Gorée» (2009), «Im Wandel der Blicke» (2010) et «Un Camerounais militant dans sa nouvelle patrie» (2010). Avec «Une vie de peur», il continue sa trajectoire d écrivain relatant à la fois le vécu quotidien des immigrés en Allemagne et leur nostalgie du pays natal. Ce nouveau récit peint les expériences communes aux immigrés provenant de différents coins du monde et en quête d un emploi 2 9
dans le meilleur des mondes possibles qui, dans l imaginaire de ces immigrants, se trouverait en Europe, en France ou Allemagne. Au centre de ces expériences se trouve celle de Doudou, personnage principal de l œuvre. Ce jeune gestionnaire bancaire de trente ans en fin d études académiques et en situation de chômage est au bord du gouffre de la misère quand il se décide de quitter le Cameroun à la recherche du travail, laissant sa pauvre mère, ses frères et sœurs et charlatans aux abois des déprimés qui les enrichissent. Après un échec de tentative d immigration au Gabon, il se retrouve en Allemagne en passant par le Nigéria, la Tunisie, le Qatar, la Grèce et la Turquie. Après de grandes difficultés rencontrées lors de la traversée du désert, de la mer, des camps de réfugiés, cellules de prisons, il se retrouve finalement dans un camp d exilés en Allemagne. Le rejet de sa demande d asile politique et son mariage avec une Allemande sont le dénouement de l histoire qui révèle là deux issues possibles des aventures d immigrés en Allemagne : le rapatriement ou le mariage par intérêt. C est sur ces deux issues possibles que le jeune lecteur camerounais voit son attention particulièrement attirer. Mais ce n est pas seulement aux jeunes camerounais que s adresse l écrivain Ekama. L auteur opte, comme il le fait déjà dans ses œuvres précédentes, pour une diversité de lecteurs. Ceux-ci sont africains et non africains, allemands et non allemands, arabes, chinois etc. Mais on ne saurait nier que c est d abord à l Africain que s adresse l écrivain, et avant tout au Camerounais. «Une vie de peur» décrit le quotidien des jeunes camerounais, la peur de l échec de ceux-ci après des études 210
académiques quelques soient leurs compétences à la fin de leur cursus, parce que l intégration professionnelle ne réussit qu à une minorité. Cette peur qui pendant la période d études est déjà existante mais encore plus ou moins latente dans l inconscient, devient à la fin des études manifeste et oblige les jeunes les plus épris à l immigration, à la fuite de leur pays natal qui voit sans grande gêne le nombre de jeunes chômeurs augmenter chaque année, qui connait même sans les vivre directement les drames familiaux auxquels sont confrontés les «Doudous» qui manifestent pourtant la volonté de prendre leur destin en main. Si Doudou se rend en Allemagne, c est dans le but d aider sa mère restée veuve et ses frères et sœurs voués à la précarité. Et si le cas de Doudou a touché Ekama, c est surtout parce que, observant ce fond économique désastreux, l écrivain a vu se dégager un jeune homme ému par sa famille et épris de la peur de l échec, incarnant l image d un conquérant de la réussite. Ekama présente l immigration comme une conséquence de la peur, et c est de ce fond qu il tire le titre de l œuvre. «Une vie de peur» soulève une question existentielle, décrit des circonstances d angoisse et d évènements dont l aboutissement est soit l échec, pouvant rendre prématurée l existence des jeunes immigrants, soit la réussite, mais une réussite parfois remise en question par les conditions même de cette réussite suscitées non au pays natal, mais au pays d accueil, loin du bercail. La première échappatoire de Doudou au pays des Allemands est le mensonge, la demande d asile politique, le mal nécessaire pour palier à l impasse dans laquelle il se trouve. Ekama renonce à l unité du 2 11