Exposition au scanner chez l enfant et risque radioinduit Etudes épidémiologiques récentes

Documents pareils
RISQUE DE CANCERS ASSOCIE AUX SCANNERS PEDIATRIQUES : COHORTE ENFANT SCANNER

Exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical en 2012

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

Études épidémiologiques analytiques et biais

Hépatite C une maladie silencieuse..

Docteur José LABARERE

La survie nette actuelle à long terme Qualités de sept méthodes d estimation

J ai l honneur de vous communiquer ci-dessous la synthèse de l inspection ainsi que les principales demandes et observations qui en résultent.

Prise en charge de l embolie pulmonaire

I Identification du bénéficiaire (nom, prénom, N d affiliation à l O.A.) : II Eléments à attester par un médecin spécialiste en rhumatologie :

Objectifs pédagogiques Lecture critique d article

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

Le but de la radioprotection est d empêcher ou de réduire les LES PRINCIPES DE LA RADIOPROTECTION

Ordonnance du DFI sur les prestations dans l assurance obligatoire des soins en cas de maladie

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

LE DACS RADIATION DOSE MONITOR. Le bon réflexe pour une optimisation de la dose

Nouvelles caméras CZT cardiaques: une seconde vie pour le thallium 201?

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Programme de rétention et d excellence (Re-Excel) en soins critiques

Surveillance épidémiologique de la mortalité et investigation d agrégats spatio-temporels en entreprise PRINCIPES GÉNÉRAUX ET DONNÉES NÉCESSAIRES

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Item 127 : Transplantation d'organes

Qu est-ce qu un sarcome?

Plan de la présentation

CERTIFICATIONS EN SANTE

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Emissions des moteurs diesel : Nouveau classement par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)

Les conséquences sanitaires de l accident de Fukushima Dai-ichi : point de situation en février 2012

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques

Approche centrée e sur le patient

Les facteurs de croissance lignée blanche Polynucléaires neutrophiles Grastims

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

RNV3P Recherche de pathologies émergentes

DON DE SANG. Label Don de Soi

Césarienne pour toutes

Apport de la biologie moléculaire au diagnostic des parasitoses

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Maurene McQuestion, IA, BScN, MSc, CON(C) John Waldron, MD, FRCPC

Service d Hématologie clinique et Thérapie cellulaire Bâtiment Médico-Chirurgical - 3 ème et 4 ème étages

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

DOSES DÉLIVRÉES AUX PATIENTS EN SCANOGRAPHIE ET EN RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE Résultats d une enquête multicentrique en secteur public

Les recommandations de recherche de l expertise INSERM sur la RdR. Patrizia Carrieri INSERM U912 - ORSPACA

UN SYSTÈME POLYVALENT D'IMAGERIE ORL ET DENTAIRE. CS 9300 / CS 9300C

L INSTITUT DE RADIOPROTECTION ET DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE (IRSN)

INFORMATIONS AUX PATIENTS ATTEINTS DE LEUCEMIE AIGUE MYELOBLASTIQUE

Le dépistage du cancer du sein par mammographie dans la population générale

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein

PROGRAMME (Susceptible de modifications)

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

ENFIN, UN SYSTÈME POLYVALENT D'IMAGERIE ORL ET DENTAIRE

Simulation d'un examen anthropomorphique en imagerie TEMP à l iode 131 par simulation Monte Carlo GATE

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Migraine et Abus de Médicaments

N/Réf. : CODEP-PRS Espace dentaire FOCH 2 bis avenue Foch ST MANDE

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Lymphome non hodgkinien

Service évaluation des actes professionnels

Cancer du sein in situ

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Dépistage du cancer colorectal :

Greffe de moelle osseuse: Guérir ou se soigner?

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Leucémies de l enfant et de l adolescent

PRISE EN CHARGE DES LESIONS SPINCTERIENNES ANALES DU POST-PARTUM : DU CURATIF AU PREVENTIF

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Le point sur les techniques d embolisation des hépatocarcinomes

Cancer et environnement

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

«Quelle information aux patients en recherche biomédicale? Quels enseignements en retirer pour la pratique quotidienne?»

2. Personnes intervenant pour assurer la radioprotection des patients ou des travailleurs.10

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

Les formes cliniques. Maxime Breban

Ordonnance collective

Actualités IRM dans la SEP Thomas Tourdias 1, 2

Épidémiologie des maladies interstitielles diffuses

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

La recherche clinique de demain ne se fera pas sans les paramédicaux

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

L IRSN VOUS OUVRE TOUTES SES PORTES

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Rad4Med.be, premier acteur global dans le nucléaire médical

Les enjeux de la surveillance des TMS en Algérie

GUIDE DE L ASSURÉ. Optez pour l assurance. qui peut regrouper maladies graves et assurance vie

Programme de certification sans gluten. Jim McCarthy Directeur général Association canadienne de la maladie cœliaque

LES FORMATIONS A LA RADIOPROTECTION

ORTHOPHOS XG 3 DS. Systèmes de radiographie. ORTHOPHOS XG 3 l accès facile à la panoramique numérique.

Vertiges et étourdissements :

Assurance de qualité en radiothérapie Aspects réglementaires et implications pratiques

Transcription:

Exposition au scanner chez l enfant et risque radioinduit Etudes épidémiologiques récentes MarieOdile Bernier Laboratoire d épidémiologie Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire SFRP, tutoriale 18 juin 2015 1/33

Le scanner: une technique d imagerie puissante Contexte Acquisition de «coupes» axiales Complexe tube à rayons X détecteurs Mesure des profils d atténuation des rayonsx dans les tissus Production d images analogiques Brenner N Engl J Med 2007 Rétroprojection des données acquises : transformation par les détecteurs des photonsx en signal électrique 2/33

Scanographie : une problématique de santé publique Contexte Dose équivalente (mgy) (par examen/ séance) 1000 100 Radiothérapie Radiodiagnostic à fortes doses cumulées Bombardements atomiques radiothérapie Hiroshima/Nagasaki + RayonsX = un agent cancérogène CIRC, monographies n 75 & 78 La technique d imagerie diagnostique la plus irradiante : 5100 fois les doses efficaces délivrées par radiographie Augmentation du risque de cancer mise en évidence pour d autres contextes d exposition aux radiations principalement à des doses plus élevées que la radiologie diagnostique médecine nucléaire 10 scanographie radiographie conventionnelle 0.1 1 radiographie dentaire 3/33

Contexte Scanographie : une augmentation considérable de la fréquence d examens Hall Br J Radiol 2008 Augmentation du nombre d examens (tous âges) : EtatsUnis, RoyaumeUni 19952007: fréquence annuelle x3 France 20022012: +40% (source: Expri, IRSN 2014) 4/33

Scanographie : utilisation en pédiatrie Contexte Enquête sur l échantillon généraliste de la CNAM(Etard et al, 2014, Pediat Radiology) 107 627 enfants de 0 à 15 ans en 2010 1% des enfants exposés au scanner Pourcentage des examens Pourcentage dose efficace 5/33

Spécificités en pédiatrie Contexte Sensibilité aux radiations la plus élevée pour la plupart des cancers Espérance de vie la plus longue Manque d optimisation des pratiques radiologiques en pédiatrie? Les enfants sont donc les plus susceptibles d être affectés par un effet radioinduit 6/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents RoyaumeUni. Pearce et al Lancet 2012 Etude de cohorte à partir des services de radiologie 179 000 patients exposés à 1 CT de 0 à 22 ans Période de suivi :19852008 Scanner crâne : 57% des examens Suivi: 710 ans en moyenne Doses aux organes typiques à partir d une enquête nationale sur les pratiques radiologiques 74 cas de leucémies (incluant les syndromes myelodysplasiques) 135 cas de tumeurs cérébrales 7/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Pearce et al, 2012 : résultats» dose au cerveau~60 mgy (23 CT de la tête) > risque de tumeurs SNC x 3» dose moelle osseuse~50 mgy (510 CT de la tête) > risque de leucémie x 3 vs exposés à une dose à l organe < 5 mgy 8/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Pearce et al, 2012 : limites de l étude» Dosimétrie rudimentaire» Pas d information sur l indication des examens» Résultat inattendu» augmentation du risque en fonction de l âge pour les tumeurs cérébrales 9/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Australie. Mathews et al BMJ 2013 Etude exposés/non exposés (données assurance maladie) 680 211 patients exposés à 1 CT de 0 à 20 ans Période de suivi: 19852007 9,5 de suivi en moyenne Scanner crâne : 59% des examens Dosimétrie basée sur données de la littérature» 3150 cancers chez les enfants exposés» 246 leucémies» 283 tumeurs cérébrales» Dose moyenne cerveau : 48 mgy» Dose moyenne moelle : 4,7 mgy» risque tous cancers x1,2 vs non exposés à la scanographie» excès de risque significatif pour de nombreux sites de cancer 10/33

Mathews et al, résultats Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Prise en compte de lag time variables 11/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents 12/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Augmentation du risque de tumeur cérébrale pour scanner du crâne et de l abdomen 13/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Mathews et al. Limites de l étude Population exposée non comparable à la population non exposée Dosimétrie basée sur des enquêtes nationales Les cas de cancers diagnostiqués avant 2005 dans la population d étude ne sont pas connus Pas d information sur l indication du scanner Résultats inattendus : augmentation du risque pour des sites non radiosensibles et vive et versa Risque tumeur cérébrale augmenté pour scanner abdomen 14/33

Analyse doseréponse : comparaison des estimations de risque Excès de risque relatifs (ERR) par mgy (IC à 95%) associés aux doses cumulées aux organes reçues lors d examens de scanographie Leucémies et syndromes myelodysplasiques Pearce et al, Lancet (2012) 74 0,036 (0,005;0,120) Mathews et al. BJM (2013) 246 0,039 (0,014;0,127) LSS, Preston (1994) 0,037 (0,014;0,127) Tumeurs cérébrales Pearce et al, Lancet (2012) 135 0,023(0,010;0,049) Mathews et al. BJM (2013) 283 0,029 (0,023;0,037) LSS, Preston (2007) 0,006 (0,00;0,064) 15/33

Biais potentiels des études épidémiologiques Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Quelle interprétation? Indication des examens? Suspicion de cancer ou symptôme lié à une tumeur Diagnostic/surveillance d une pathologie prédisposant au cancer Indépendante du risque de cancer 16/33

Biais potentiels des études épidémiologiques Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Quelle interprétation? Initiation tumorale Causalité inverse Diagnostic de cancer Examen CT temps Biais par indication Examen CT? Diagnostic de cancer temps Pathologie non tumorale 17/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Taiwan. Huang et al Br J Cancer 2014 Etude exposés non exposés pour le scanner du crâne 24 418 patients exposés à 1 CT de la tête de 0 à 18 ans Période de suivi :19982008 Scanner du crâne : 100% suivi maximal de 8 ans Pas d estimation de la dose reçue Exclusion des individus présentant certains diagnostics de prédisposition aux tumeurs cérébrales 18/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Huang et al, résultats» risque de tumeur cérébrale x 2,6 (significatif pour les tumeurs bénignes)» pas d excès de risque significatif de leucémie ou autres cancers vs non exposés à la scanographie pour une exploration de la tête 19/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Huang et al, limites Population exposée différente de la population non exposée Pas d information sur l indication du scanner Pas d exclusion des patients présentant des tumeurs cérébrales Pas de dosimétrie 20/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Allemagne, Krille et al,2015, Radiat Environ Biophys Etude de cohorte à partir des services de radiologie 44 584 patients exposés à 1 CT de 0 à 15 ans Période de suivi :19802010 Scanner crâne : 72% des examens suivi en moyenne : 4,1 ans Doses aux organes typiques à partir des données de la littérature Dose moyenne cerveau 34,4 mgy Dose moyenne moelle 11,7 mgy SIR tout cancer : 1,87 (IC 95%, 1,332,55) SIR leucémie : 1,72 (IC 95%, 0,893,01) SIR tumeur cérébrale : 1,35 (IC 95%, 0,542,78) 21/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Allemagne, Krille et al,2015, Résultats Prise en compte des indications des scanners pour 37 cas et 128 témoins 19% (7 cas) avaient un diagnostic de cancer au premier scanner 22% (8 patients) des cas avaient un facteur de prédisposition au cancer et 4,7% (6 patients) des témoins analysés 22/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Krille et al,2015, limites Très faible nombre de cas Non prise en compte de la mortalité des patients Comparaison à la population générale Pas de dosimétrie précise Revue des indications des examens pour un nombre faible de patients (37 cas et 128 témoins) 23/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents France, Journy et al Br J Cancer 2015 Etude de cohorte à partir des services de radiologie 67 214 enfants exposés à 1 CT <10 ans Période de suivi :20002012 Suivi moyen de 4 ans 106 cas diagnostiqués : 27 tumeurs du SNC, 25 leucémies, 21 lymphomes Information sur le facteurs de prédisposition au cancer pour 70% de la cohorte 24/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Journy et al, résultats Facteurs de prédispositions (FP) au cancer Données : diagnostics d hospitalisation (PMSI, 19952012) avec ou sans réalisation d examens radiologiques Immunodéficiences Immunodéficience commune variable Immunodéficience sévère combinée Syndrome de WiskottAldrich Transplantation d organe VIH/SIDA Dans la cohorte : 3% des enfants inclus 32% des cas de cancer Autres syndromes génétiques Neurofibromatoses (type 1 et 2) Autres phacomatoses Xeroderma pigmentosum Syndrome de Down Syndrome de Noonan Syndrome de Klinefelter Syndrome de Bloom Polypose adénomateuse familiale Néoplasies endocriniennes multiples (type 1 et 2) Rétinocytome (mutation RB1) Anémie de Fanconi Risques relatifs associés au FP : Tumeur SNC, RR = 87 (IC95% 33 206) Leucémie, RR = 24 (IC95% 8 65) Lymphome, RR = 32 (IC95% 14 68) 25/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Estimation dosimétrique à partir des protocoles radiologiques utilisés (plus de 900 protocoles analysés) Calcul dosimétrique (LEPID, IRSN / National Cancer Institute, NIH, USA EpiCT) NCICT version beta 2.0 Librairie de fantômes pédiatriques Modélisation réaliste de l anatomie interne Bernier et al, BJR, 2012 26/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Journy et al, résultats Tumeurs SNC : ERR par mgy associés aux doses cumulées au cerveau (2 ans d exclusion) Nb cas Ensemble de la population ERR 22 (IC à 95%) 0,022 (0,016; 0,061) Ajustement sur FP Ensemble de la population 22 Effet modifiant : pvalue = 0,11 Analyse en sousgroupe Enfants sans FP Enfants avec FP 0,012 (0,013; 0,037) 15 7 0,028 (0,036; 0,091) 0,004 (0,006; 0,003) 27/33

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Journy et al, résultats Leucémies : ERR par mgy associés aux doses cumulées à la moelle osseuse (2 ans d exclusion) Nb cas 19 Ensemble de la population ERR (IC à 95%) 0.057 (0.079; 0.193) Ajustement sur FP Ensemble de la population 19 0.047 (0.065; 0.159) Analyse en sousgroupe Population sans FP Population avec FP 12 5 0.256 0.012 (0.607; 1.118) (0.022; 0.002) Lymphômes : mêmes tendances 28/33

Mortalité parmi les enfants inclus dans la cohorte vs population générale Parmi l ensemble des 67 274 enfants inclus (>1 an après le 1er CT) Parmi 65 512 enfants sans prédisposition au cancer 456 décès (6,8 des enfants) SMR IC à 95% Décès toutes causes 10,8 (9,9 11,9) Décès non cancer 13,0 (11,8 14,3) Décès cancer 2,4 (1,4 3,6) SMR IC à 95% 11,0 (9,9 12,2) 1,3 (0,7 2,4) 29/33

Résultats Journy et al, résultats Taux de mortalité (>1 an de suivi après 1er CT) Décès par cancer : Sans FP Décès toutes causes p<0.001 Sans FP : 4 / 100 000 PA Avec FP : 111 / 100 000 PA Décès par autres causes : Sans FP : 121 / 100 000 PA Avec PF Avec FP : 936 /100 000 PA Quelle interprétation? Probabilité de survie réduite en présence d un FP du fait la morbidité (y compris non tumorale) associée diminution du risque de développer une pathologie radioinduite à long terme 30/33

Analyse doseréponse : comparaison des estimations de risque Excès de risque relatifs (ERR) par mgy (IC à 95%) associés aux doses cumulées aux organes reçues lors d examens de scanographie Nb cas ERR.mGy1 (IC95%) [PE] Leucémies + myélodysplasies Krille et al. Radiat Biophys (2015) Journy et al. Br J Cancer (2014)* Mathews et al. BMJ (2013) Pearce et al. Lancet (2012) LSS, Preston (1994) 12 19 246 74 0,009 0,057 0,039 0,036 0,037 (0,019 ; 0,037) (0,079; 0,193) (0,014; 0,070) (0,005; 0,120) (0,014 ; 0.127) [2] [2] [2] [2] [2] Tumeurs du système nerveux central Krille et al. Radiat Biophys (2015) Journy et al. Br J Cancer (2014)* Mathews et al. BMJ (2013) Pearce et al. Lancet (2012) LSS, Preston (2007) 7 27 22 283 135 0,008 (0,004 ; 0,013) 0,028 (0,012; 0,067) 0,022 (0,016; 0,061) 0,029 (0,023; 0,037) 0,021 (0,014; 0,029) 0,023 (0,010; 0,049) 0.006 (0.00 ;0.064) [2] [1] [2] [1] [5] [5] [5 PE : années d exclusion après le 1er examen *non ajusté sur les facteurs de prédisposition au cancer parmi les individus exposés 31/33

Analyse critique des études scanner 32/33

Perspectives Projet européen EpiCT Coordination : Centre International de Recherche sur le Cancer (OMSCIRC) Financement : Commission Européenne (7th Framework Programme for Research) Objectifs principaux : Estimation du risque de cancer Caractérisation des expositions Recommendations pour l optimisation des procédures radiologique Identification de biomarqueurs d exposition et de sensibilité aux radiations 1 million d individus exposés à la scanographie 9 cohortes nationales Dosimétrie individuelle + analyse d incertitudes sur l estimation de dose 33/33

Conclusion Etudes épidémiologiques scanner En faveur d une augmentation de risque pour des doses < 100 msv Limites méthodologiques et incertitudes persistent La radioprotection en scanographie reste primordiale Optimisation des doses Evaluer les doses effectivement délivrées aux patients, ainsi que les facteurs de variabilité Optimiser les procédures, standardiser les pratiques Justification des examens Quantifier les niveaux de risque associés Guider la justification des examens Définir des guides de bon usage Soutenir l information des patients 34/33

35/32

Scanographie et risque de cancer : résultats épidémiologiques récents Lymphômes : ERR par mgy associés aux doses cumulées à la moelle osseuse (2 ans d exclusion) Nb cas ERR (IC à 95%) 0.018 (0.068; 0.104) Ensemble de la population Ajustement sur FP Ensemble de la population Analyse en sousgroupe Enfants sans FP Enfants avec FP 0.008 (0.057; 0.073) Effet modifiant : pvalue = 0,11 0,028 (0,036; 0,091) 0,004 (0,006; 0,003) 36/53