4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels



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4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.1. Préliminaire L'amplicateur opérationnel (AO) est un composant de base extrêmement important. Il est utilisé dans de très nombreux circuits d'électronique analogique où il permet de réaliser de façon simple des fonctions linéaires et non-linéaires variées et performantes. L'amplicateur opérationnel est réalisé à l'aide de quelques dizaines de transistors et des éléments passifs reliés ensemble dans une conguration assez complexe. Un schéma d'un AO de la première génération (1965) est présenté à la gure 4.1a. Sa structure est déjà proche de celle des AO modernes. De manière classique, le circuit d'entrée est constitué par une paire diérentielle de transistors. Un deuxième étage d'amplication diérentielle permet d'obtenir un gain total d'environ 7'000. L'adaptateur de niveau Q 6 sert à ramener la tension de collecteur de Q 5 (quelques volts) vers 0 volt qui est le point de fonctionnement de l'étage de sortie. Celui-ci est réalisé avec un circuit push-pull. Une photographie de sa réalisation intégrée est montrée dans la gure 4.1b. La recherche de l'amélioration des performances et une plus grande maîtrise de la technologie du silicium et de l'intégration ont conduit à des circuits bien plus complexes. À titre illustratif, le schéma du LF411 (1989) commenté par Paul Horowitz, The Art of Electronics, est présenté dans la gure 4.2. Dans ce chapitre, on ne s'intéresse pas au contenu ou à la conguration interne de l'amplicateur opérationnel. Il y sera traité comme une boîte noire dont on connaît les caractéristiques entrée-sortie et que l'on utilise pour réaliser diérentes fonctions électroniques. Cette approche se justie par le fait que l'utilisateur de l'amplicateur opérationnel n'a pas, en général, à se soucier de la conception interne de celui-ci, puisqu'il peut l'acquérir directement sous forme de circuit intégré, c'est-à-dire réalisé entièrement sur un monocristal de silicium de quelques millimètres de côté et encapsulé dans un boîtier. Les performances des amplicateurs opérationnels modernes sont à ce point proches de l'amplicateur opérationnel idéal qu'on étudiera les diérentes applications directement sur la base de ses caractéristiques idéales. Les imperfections qui distinguent l'amplicateur réel de l'amplixcateur idéal seront analysées en n de chapitre. 4.2. Description de l'amplicateur opérationnel Du point de vue des signaux utiles, l'amplicateur opérationnel possède trois connexions externes : deux entrées et une sortie. Hormis ces connexions, l'amplicateur opérationnel possède aussi deux bornes pour les tensions d'alimentation nécessaires à la polarisation des transistors située à peu près au centre de leur domaine de fonctionnement linéaire. 111

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels +VCC Charges actives Adaptateur de niveau Q6 Q8 Double amplificateur différentiel Q4 Q5 Amplificateur de sortie (push-pull) Q1 Q2 Q9 Q3 Q7 Sources de courant (polarisation) -VCC 15 mm Alu Q Q R R Q Q Q Q R R Alu Alu Fig. 4.1.: Schéma et réalisation intégrée d'un amplicateur opérationnel élémentaire (1965) 112 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.2. Description de l'amplicateur opérationnel Fig. 4.2.: Schéma de l'amplicateur opérationnel LF411 (1989) [Horowitz] c 2008 freddy.mudry@gmail.com 113

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels V+ U+ Uin U- Uout 3 2 7 4 6 V- Fig. 4.3.: Symbole, tensions et connexions d'un amplicateur opérationnel Généralement, ces deux tensions d'alimentation, V + et V sont symétriques par rapport à la masse. Pour la plupart des applications, on utilise les valeurs normalisées de ±12 V et ±15 V. C'est le point commun entre ces deux tensions d'alimentation qui xe la masse, prise comme potentiel de référence. L'amplicateur opérationnel amplie la diérence de potentiel entre ses deux entrées. Il amplie aussi bien les signaux continus (DC) que alternatifs (AC). Le potentiel de sortie est limité par les tensions de saturation positive et négative qui sont, en valeur absolue, légèrement inférieures aux tensions d'alimentation. Les deux courants d'entrées de l'amplicateur opérationnel sont très faibles, voire négligeables pour la plupart des applications. Leur ordre de grandeur est de quelques na à quelques pa. La sortie de l'ao est protégée contre les courts-circuits et son courant ne dépasse pas quelques ma. Il y a une limite aux fréquences des signaux alternatifs que l'amplicateur opérationnel est capable d'amplier. Cette limite dépend notamment de sa conguration interne ainsi que des éléments externes qui lui sont associés. L'ordre de grandeur des fréquences maximums usuelles est de quelques centaines de khz. 4.2.1. Modèle d'un amplicateur opérationnel Le modèle d'un AO est celui d'un amplicateur caractérisé par ses résistances d'entrée et de sortie ainsi que son gain en tension (gure 4.4). Idéalement, ses paramètres valent R in A 0 R out 0 En réalité, un amplicateur opérationnel à tout faire tel que le LF 411 ou le LF 356 est caractérisé par R in 10 12 [Ω] (entrée FET) R out 50 [Ω] (sortie push-pull) A 0 100 000 [V/V] ainsi que par ses tensions d'alimentation et de saturation et le courant de sortie maximum V CC = ±12 [V] ou ± 15 [V] U sat V CC 1 [V] I out max 10 [ma] 114 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.2. Description de l'amplicateur opérationnel Rout Uin Rin U+ U - A0Uin Uout Uout +Usat A0 Uin - Usat Fig. 4.4.: Modèle linéaire d'un amplicateur opérationnel avec sa caractéristique réelle La caractéristique de transfert d'un AO est représentée à la gure 4.4. On notera que la partie linéaire pour le signal d'entrée est restreinte au domaine ± U sat A 0 ±0.1 mv et que l'amplicateur opérationnel est donc inutilisable sans éléments extérieurs. Remarque Dans ce qui suit, on sera amené à calculer des amplicateurs réalisés avec des AO et quelques composants. An d'éviter toute confusion entre les grandeurs d'entrée et de sortie des amplicateurs et celles des AO, on utilisera les indices e et s pour les amplicateurs alors que les indices anglo-saxons in et out seront réservés aux AO. 4.2.2. AO avec une réaction négative ou positive L'amplicateur opérationnel doit être utilisé en combinaison avec des éléments extérieurs qui ramènent une partie du signal de sortie vers l'une des deux entrées. La réaction est dite négative ou positive, suivant que le signal retourné est appliqué sur l'entrée inverseuse ou sur l'entrée non inverseuse. La gure 4.5 montre les montages à réactions négative et positive avec leur caractéristique de transfert. La réaction négative donne lieu à des montages stables pour autant que le circuit de réaction ne provoque pas un déphasage trop important du signal ramené à l'entrée. L'amplicateur opérationnel fonctionne alors dans sa zone linéaire tant que la tension de sortie n'atteint pas la saturation. La diérence de potentiel entre les deux entrées est alors pratiquement nulle (une fraction de mv). c 2008 freddy.mudry@gmail.com 115

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels R 2 U 1 U 2 = A U U 1 U 1 R 2 U 2 = ±U sat U2 U2 +Usat +Usat AU U1 U1 - Usat - Usat Fig. 4.5.: Amplicateurs opérationnels réactionnés négativement et positivement avec leur caractéristique de transfert Autrement dit, tout écart appliqué entre les deux entrées donne lieu à une réaction qui tend à diminuer cet écart, donc à stabiliser la tension de sortie. L'amplicateur opérationnel en réaction négative fournit ainsi une tension de sortie proportionnelle à U 1. Les circuits à réaction négative sont utilisés dans les fonctions d'amplication et de ltrage que nous étudierons dans ce chapitre. Au contraire de la réaction négative, la réaction positive augmente la tension diérentielle d'entrée. Ce qui, par eet cumulatif, conduit à un système instable non linéaire dont la sortie ne possède que deux états distincts : les tensions de saturation ±U sat. Ces circuits sont utilisés pour réaliser des comparateurs ou détecteurs de seuils. 4.2.3. Équations associées à l'ao idéal L'amplicateur opérationnel peut être considéré comme idéal pour la grande majorité des applications. Pour ce qui suit on admettra donc que les AO sont représentés par les paramètres suivants A 0 R in R out 0 (4.1) Comme le gain en tension est inniment grand cela signie que la tension diérentielle d'entrée est nulle tant que l'ao ne sature pas. On a alors U + = U (4.2) La résistance d'entrée étant inniment grande, les courants consommés par les entrées inverseuse et non inverseuse sont nuls. On a donc I k, = 0, I k,+ = 0 (4.3) k k 116 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.2. Description de l'amplicateur opérationnel Comme on le verra dans les montages étudiés plus loin, ces deux propriétés simplient grandement le calcul des circuits. À ces équations, on peut ajouter le calcul du potentiel en un point d'un circuit. Grâce au théorème de superposition et à la règle du diviseur de tension, on montre aisément que la tension au point intermédiaire A de la gure 4.6 vaut U A = U 1 R 23 + R 23 + U 2 3 R 2 + 3 + U 3 2 R 3 + 2 avec R nm = R nr m R n + R m (4.4) A R 3 U 1 R 2 U A U 3 U 2 Fig. 4.6.: Tension intermédiaire U A d'un circuit linéaire Ce même résultat peut être obtenu plus simplement avec le corollaire de la loi des noeuds (également appelé théorème de Millman) qui montre que U A = U 1/ + U 2 /R 2 + U 3 /R 3 1/ + 1/R 2 + 1/R 3 (4.5) On notera que l'on ne doit pas oublier des résistances directement reliées à la masse. Si, par exemple c'était le cas de la résistance R 2, on obtiendrait U A = U 1/ + U 3 /R 3 1/ + 1/R 2 + 1/R 3 Dans les circuits qui suivent, on verra que généralement la valeur de U A est connue alors que U 3 est inconnue. Ainsi, de l'équation (4.5), on déduit immédiatement la tension U 3 ( ( 1 U 3 = R 3 U A + 1 + 1 ) ( U1 + U )) 2 (4.6) R 2 R 3 R 2 ( U 3 = U A 1 + R 3 + R ) 3 R 3 R 3 U 1 U 2 (4.7) R 2 R 2 c 2008 freddy.mudry@gmail.com 117

U 1 U 2 4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.3. Circuits de base 4.3.1. Amplicateur inverseur R I 2 1 I 2 I ao I L Fig. 4.7.: Amplicateur inverseur Équations Utilisant les équations (4.2) et (4.3), on a U = U + = 0 I 1 + I 2 = U 1 U La tension de sortie vaut donc + U 2 U R 2 = 0 U 2 = R 2 U 1 (4.8) On notera que ce résultat est indépendant du courant I L soutiré par la charge et que l'ao fournit les courants I 2 et I L : I ao = I 2 + I L. Paramètres de l'amplicateur De ces équations, on tire le gain en tension A U U 2 U 1 = R 2 (4.9) et la résistance d'entrée R e U 1 = (4.10) I 1 La résistance de sortie R s est nulle car la tension de sortie est indépendante du courant soutiré par la charge R s = 0 (4.11) Comme cette propriété est due à la réaction négative mise en place autour de l'ao, elle sera vériée dans tous les montages linéaires à venir de ce chapitre sans qu'on le mentionne encore. 118 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.3. Circuits de base 4.3.2. Amplicateur sommateur I 11 1 I 12 2 I 13 3 R 2 I 2 U 11 U 12 U 13 U 2 Fig. 4.8.: Amplicateur sommateur inverseur Équations Utilisant les équations (4.2) et (4.3), on a I 11 + I 12 + I 13 + I 2 = U 11 U 1 La tension de sortie vaut donc U 2 = U = U + = 0 + U 12 U 2 + U 13 U 3 ( R2 U 11 + R 2 U 12 + R ) 2 U 13 1 2 3 + U 2 U R 2 = 0 (4.12) On remarque alors que U 2 est une somme pondérée des trois tensions d'entrée. En choisissant des résistances k de même valeur, on obtient un sommateur inverseur Paramètres de l'amplicateur U 2 = R 2 (U 11 + U 12 + U 13 ) (4.13) De ces équations, on tire le gain en tension de chaque entrée et leur résistance d'entrée respective A U,k U 2 U 1k = R 2 k (4.14) R e,k U 1k I 1k = k (4.15) c 2008 freddy.mudry@gmail.com 119

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.3.3. Amplicateurs non-inverseur et suiveur R 2 U 1 U 2 (a) U 1 U 2 (b) Fig. 4.9.: Amplicateurs non inverseur (a) et suiveur (b) Équations Utilisant l'équation (4.2) et la règle du diviseur de tension, on a La tension de sortie vaut donc U = U + = U 1 U = U 2 + R 2 U 2 = + R 2 U 1 = ( 1 + R ) 2 U 1 (4.16) Paramètres de l'amplicateur De ces équations, on tire le gain en tension A U U 2 U 1 = + R 2 = 1 + R 2 1 (4.17) et la résistance d'entrée R e U 1 (4.18) I 1 On notera que le gain de ce circuit est toujours supérieur ou égal à 1. L'intérêt de ce circuit est d'avoir le même signe en sortie qu'en entrée et de ne soutirer aucun courant sur la tension d'entrée U 1. De plus, si on introduit une réaction totale en enlevant et en remplaçant R 2 par un l, on obtient un amplicateur suiveur (gure 4.9b) qui fournit une tension U 2 = U 1 sans soutirer de courant sur le générateur d'entrée U 1. 120 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.3. Circuits de base 4.3.4. Amplicateur général I 1 R 2 I 2 U 11 I 3 R 3 U U 12 R 2 4 Fig. 4.10.: Amplicateur général Équations Utilisant les équations (4.2) et (4.3), on a U = U + = U 12 R 4 R 3 + R 4 I 1 + I 2 = U 11 U U 11 + U 2 R 2 U 12 R 4 R 3 + R 4 On en tire la tension de sortie qui vaut + U 2 U = 0 R 2 ( 1 + 1 ) = 0 R 2 U 2 = R 2 U 11 + R 4 R 3 + R 4 + R 2 U 12 (4.19) On voit ainsi que cet amplicateur combine les eets des amplicateurs inverseur et non inverseur. Paramètres de l'amplicateur De ces équations, on déduit le gain en tension de chaque entrée A U1 U 2 U 11 = R 2 (4.20) A U2 U 2 = + R 4 + R 2 (4.21) U 12 R 3 + R 4 et les résistances d'entrée respectives R e,1 U 11 I 1 U12 =0 = R e,2 U 12 I 3 = R 3 + R 4 (4.22) c 2008 freddy.mudry@gmail.com 121

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.3.5. Amplicateur diérentiel : cas idéal R 2 U 11 U dm U U 12 R 2 2 U 11 U 11 + U 12 U cm = 2 U 12 Fig. 4.11.: Amplicateur diérentiel et ses tensions en modes diérentiel et commun Équations L'amplicateur diérentiel n'est qu'un cas particulier (important) de l'amplicateur général dans lequel on choisit R 4 = R 2 R 3 ou, plus simplement, R 3 = R 4 = R 2 (4.23) Alors, la tension de sortie ne dépend que de la tension diérentielle d'entrée et elle vaut U 2 = R 2 U 11 + R 2 + R 2 + R 2 U 12 U 2 = R 2 (U 11 U 12 ) (4.24) Paramètres de l'amplicateur De ce résultat, on déduit que les gains en mode diérentiel et en mode commun valent respectivement A dm U 2 U 2 = = R 2 (4.25) U dm U 11 U 12 A cm U 2 U cm = Observant le schéma, on voit que les résistances d'entrée valent R e,1 U 11 I 1 U12 =0 U 2 (U 11 + U 12 ) /2 = 0 (4.26) = R e,2 U 12 I 3 = + R 2 (4.27) 122 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.3. Circuits de base 4.3.6. Amplicateur diérentiel : cas réel On a vu que dans le cas idéal où R 3 = et R 4 = R 2, la tension de sortie ne dépend que de la diérence des tensions U dm et que le mode commun U cm n'a aucun eet sur la sortie. En réalité, les résistances choisies ne peuvent jamais être exactement égales entre elles ; on aura donc R 3 et R 4 R 2. Et, comme on l'a vu dans le cas de l'amplicateur général, la tension de sortie vaudra U 2 = A U1 U 11 + A U2 U 12 (4.28) avec A U1 U 2 U 11 = R 2, A U2 U 2 U 12 = + R 4 R 3 + R 4 + R 2 (4.29) Mode diérentiel et mode commun Sachant que les gains sont reliés entre eux par les relations suivantes (voir exercices) il vient A dm = A U1 A U2, A cm = A U1 + A U2 (4.30) 2 A dm = 1 2 ( R2 + R ) 4 + R 2 R 3 + R 4 (4.31) Eet de l'imprécision des résistances A cm = R 2 + R 4 R 3 + R 4 + R 2 (4.32) Considérant l'imprécision relative ɛ des résistances, on montre aisément que le gain diérentiel vaut A dm = R 2 (1 ± 2ɛ) (4.33) Pour le gain en mode commun, le calcul est moins aisé. Mais, intuitivement, on comprend bien que A cm est d'autant plus faible que la précision des résistances est grande. On peut montrer que, dans le cas le moins favorable, le gain en mode commun ne dépasse pas 4ɛ A cm < 4ɛ (4.34) On constate donc que la tension de sortie sera imprécise non seulement à cause de l'incertitude sur le gain diérentiel mais également à cause de la tension en mode commun Taux de réjection du mode commun (TRMC) U 2 = R 2 (1 ± 2ɛ) U dm ± 4ɛ U cm (4.35) On mesure la capacité d'un amplicateur diérentiel de rejeter l'eet du mode commun par rapport à l'amplication du mode diérentiel en dénissant son TRMC ρ A dm (4.36) A cm c 2008 freddy.mudry@gmail.com 123

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels Un amplicateur diérentiel parfait à donc un TRMC inniment grand. Il est important de réaliser qu'en continu les AO seuls ont un très bon TRMC (plus de 80dB). Cependant, la réalisation d'un amplicateur diérentiel avec des résistances réelles conduit à un TRMC beaucoup plus faible limité par l'imprécision de celles-ci : ρ > A dm 4ɛ (4.37) Exemple Sachant que l'on applique les tensions U 11 = 5 V et U 12 = 4.8 V à un ampli- cateur diérentiel réalisé avec des résistances = 10 kω et R 2 = 50 kω précises à 1%, dessinez le schéma en indiquant les valeurs des tensions et des résistances. Puis, calculez la tension de sortie, son incertitude et le TRMC de l'amplicateur diérentiel. Solution 124 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.4. Circuits dépendants de la fréquence 4.4.1. Circuit de base 4.4. Circuits dépendants de la fréquence Des ltres actifs simples peuvent être réalisés en utilisant la structure d'un amplicateur inverseur (gure 4.12). Dans ce cas, les impédances Z 1 (jω) et Z 2 (jω) sont formées à l'aide de résistances et capacités et la réponse fréquentielle se calcule aisément à partir de H(jω) U 2(jω) U 1 (jω) = Z 2(jω) Z 1 (jω) (4.38) Z 2 (jω) Z 1 (jω) U 1 (jω) U 2 (jω) Fig. 4.12.: Filtre actif inverseur 4.4.2. Intégrateur Domaine temporel Les équations temporelles décrivant le circuit intégrateur (gure 4.13) sont u 1 (t) = Ri(t) ( 1 t ) u 2 (t) = u C (t) = i(t)dt + u C (0) C 0 C i(t) R u 1 (t) u 2 (t) De la première équation, on tire le courant Fig. 4.13.: Circuit intégrateur i(t) = u 1(t) R c 2008 freddy.mudry@gmail.com 125

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels qui, porté dans la deuxième équation, donne u 2 (t) = 1 RC t 0 u 1 (t)dt + u 2 (0) (4.39) Ce résultat montre à l'évidence que ce circuit fournit l'intégrale de la tension d'entrée ampliée par le gain de l'intégrateur A int = 1 RC (4.40) Domaine fréquentiel Les équations fréquentielles décrivant ce circuit sont U 1 (jω) = R I(jω) U 2 (jω) = 1 jωc I(jω) De la première équation, on tire le courant qui, porté dans la deuxième équation, donne I(jω) = U 1(jω) R U 2 (jω) = 1 jωrc U 1(jω) (4.41) De cette équation, on déduit que la réponse fréquentielle d'un circuit intégrateur s'écrit H(jω) = 1 jωrc (4.42) On notera que l'application directe de l'équation (4.38), donne immédiatement le résultat attendu : H(jω) = Z 2(jω) Z 1 (jω) = 1/jωC R = 1 jωrc Remarque Si l'on compare la tension de sortie dans ses expressions temporelle (équ. 4.39) et fréquentielle (équ. 4.41), on voit apparaître une équivalence temps-fréquence décrite par dt 1 (4.43) jω 4.4.3. Dérivateur Domaine temporel Les équations temporelles décrivant le circuit dérivateur (gure 4.14) sont u 1 (t) = +u C (t) = 1 C t 0 u 2 (t) = Ri(t) La dérivée de la première équation fournit le courant i(t) = C du 1(t) dt i(t)dt + u C (0) 126 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.4. Circuits dépendants de la fréquence qui, porté dans la deuxième équation, donne u 2 (t) = RC du 1(t) dt (4.44) Ce résultat montre à l'évidence que ce circuit fournit la dérivée de la tension d'entrée ampliée par le gain du dérivateur A der = RC (4.45) R i(t) C u 1 (t) u 2 (t) Fig. 4.14.: Circuit dérivateur Domaine fréquentiel Les équations fréquentielles décrivant ce circuit sont U 1 (jω) = + 1 jωc I(jω) De la première équation, on tire le courant qui, porté dans la deuxième équation, donne U 2 (jω) = R I(jω) I(jω) = jωc U 1 (jω) U 2 (jω) = jωrc U 1 (jω) (4.46) De cette équation, on en déduit que la réponse fréquentielle d'un circuit dérivateur s'écrit H(jω) = jωrc (4.47) On notera que l'application directe de l'équation (4.38), donne immédiatement le résultat attendu : H(jω) = Z 2(jω) Z 1 (jω) = R 1/jωC = jωrc Remarque Si l'on compare les formes temporelle (équ. 4.44) et fréquentielle (équ. 4.46) de la tension de sortie, on voit apparaître une équivalence temps-fréquence décrite par d dt qui est l'inverse de l'opérateur d'intégration. jω c 2008 freddy.mudry@gmail.com 127

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.4.4. Filtre passe-bas 128 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.4. Circuits dépendants de la fréquence 4.4.5. Filtre passe-haut c 2008 freddy.mudry@gmail.com 129

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.4.6. Filtre passe-bande 130 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.4. Circuits dépendants de la fréquence 4.4.7. Filtres correcteurs d'amplitudes La gure 4.16 donne le schéma de quelques impédances de base à partir desquelles il est aisé de réaliser des ltres correcteurs de formes diverses. On y a ajouté les tendances asymptotiques du module des impédances. On montre sans diculté que ces impédances sont décrites par les formes canoniques suivantes : Z A (jω) = + jωrc (4.48) jωrc Z B (jω) = R 1 1 + jωrc Z C (jω) = ( + R 2 ) 1 + jω2c 1 + jωr 2 C (4.49) (4.50) Z D (jω) = 1 + jω ( C 1 + R 2 C 2 + R 2 C 1 ) + (jω) 2 R 2 C 1 C 2 jω C 1 (1 + jωr 2 C 2 ) (4.51) avec Z E (jω) = ( + R 2 ) 1 + jω2 (C 1 + C 2 ) (1 + jω C 1 ) (1 + jωr 2 C 2 ) (4.52) 2 = R 2 + R 2 (4.53) Exemple Recherchez le schéma et les composants permettant de réaliser la réponse fréquentielle représentée dans la gure 4.15. HdB 0 10 2 10 4 ω [rad/sec] -20 db Fig. 4.15.: Réponse fréquentielle d'un ltre c 2008 freddy.mudry@gmail.com 131

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels Z A (jw) R C -20 db/dec 1/(RC) R Z B (jw) R C R 1/(RC) R 2 +R 2 1/(R 2 C) Z C (jw) C 1/(2 C) Z D (jw) C 1 R 2 C 2 1/(R 2 C 2 ) 1/( C 1 ) R 2 +R 2 1/( C 1 ) Z E (jw) C 1 C 2 1/(2 C 12 ) 1/(R 2 C 2 ) Fig. 4.16.: Quelques impédances de base avec leur comportement asymptotique et les pulsations caractéristiques (2 = //R 2, C 12 = C 1 + C 2 ) 132 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.5. Imperfections des amplicateurs opérationnels 4.5. Imperfections des amplicateurs opérationnels Le tableau 4.1 présente quelques imperfections tirées des ches techniques des amplicateurs opérationnels LF356 valables pour une température ambiante de 25 o C. Cet AO est très proche du LF411, plus connu. À titre de comparaison, on donne également les caractéristiques du circuit OP77A qui est un AO de précision. Symboles LF356 OP77A Unités Descriptions A 0 200'000 12'000'000 V/V gain diérentiel moyen A 0 25'000 5'000'000 V/V gain diérentiel minimum U os 10 0.025 mv tension de décalage U os / T 5 0.1 µv/ o C variation de U os I B 0.2 2 na courants de polarisation I os 0.03 0.3 na décalage des courants CM RR > 80 120 db taux de réjection f T 2.5 0.6 MHz fréquence de transition SR 12 0.3 V/µs pente maximum de U out Tab. 4.1.: Caractéristiques des AO LF356 et OP77A Les deux dernières imperfections décrivent des comportements fréquentiels et temporels. Elles sont désignées sous le nom d'imperfections dynamiques alors que les précédentes sont dites statiques car elles traduisent le comportement DC de l'amplicateur opérationnel. Quelques imperfections peuvent être représentées autour du symbole de l'ao idéal (gure 4.17). On y trouve le gain dépendant de la fréquence A(jf) et les sources représentant la tension de décalage U os et les courants de polarisation I B. U os U + 0 U in = 0 0 A(jf) U - I B+ I B- Fig. 4.17.: Modèle de l'amplicateur opérationnel avec ses imperfections Une fois ces imperfections connues, il faut analyser leurs eets sur le comportement des circuits à amplicateurs opérationnels. Dans ce qui suit, on se contentera de calculer les eets pour l'amplicateur non inverseur et de donner les résultats pour l'amplicateur inverseur. L'évaluation des eets des imperfections se fera pour chaque imperfection séparément sachant que l'eet total sera la somme des eets individuels. c 2008 freddy.mudry@gmail.com 133

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.5.1. Gain DC limité Comme le gain A 0 n'est pas inniment grand, la tension diérentielle de l'ao ne peut plus être négligée. Les équations décrivant l'amplicateur non inverseur (gure 4.58) sont alors les suivantes. Portant les deux premières dans la troisième, on obtient Ce qui donne nalement U + = U 1 (4.54) U = U 2 + R 2 (4.55) U in = U + U = U 2 A 0 (4.56) U 2 A 0 = U 1 U 2 + R 2 ( 1 U 1 = U 2 + R ) 1 A 0 + R 2 U 1 = U 2 + R 2 ( 1 + 1 A 0 + R 2 U 2 = + R 2 1 1 + 1 A 0 +R 2 U 1 (4.57) A U U 2 = + R 2 1 U 1 1 + 1 +R 2 (4.58) A 0 On voit ainsi que le gain de l'amplicateur non inverseur contient le gain idéal et une correction due au gain ni A 0 de l'ao Un résultat similaire est obtenu pour l'amplicateur inverseur A U U 2 = R 2 1 U 1 1 + 1 +R 2 (4.59) A 0 ) 4.5.2. Bande passante de l'amplicateur opérationnel Jusqu'ici, on a considéré que le gain de l'ao était indépendant de la fréquence ; cela n'est bien entendu pas le cas en réalité. Le gain d'un amplicateur opérationnel est très élevé et constant en continu et très basse fréquence avant de décroître régulièrement à partir de sa fréquence de coupure f ao. On modélise cette décroissance par un modèle d'ordre 1 que l'on décrit en fonction de la pulsation ou de la fréquence A(jω) = A(jf) = A 0 1 + jω/ω ao (4.60) A 0 1 + jf/f ao (4.61) Cette décroissance du gain est causée volontairement par une capacité de compensation interne à l'amplicateur opérationnel. Grâce à elle, on assure la stabilité des circuits contreréactionnés. On empêche ainsi le montage d'entrer en oscillation spontanée. 134 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.5. Imperfections des amplicateurs opérationnels 10 5 A 0 10 4 10 3 A.O.: A(jf) H(jf) 10 2 10 1 A U0 ampli: A U (jf) 10 0 f ao f amp f T 10 1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 fréquence [Hz] Fig. 4.18.: Réponses fréquentielles d'un AO et d'un amplicateur non inverseur Le diagramme de Bode de cette réponse fréquentielle est illustrée par la gure 4.18. On y voit le gain décroître à partir de A 0 = 100 000 et f ao = 10 Hz pour atteindre le gain unité à la fréquence de transition f T = 1 MHz. Cette décroissance d'une décade de gain par décade de fréquence est l'équivalent d'une pente de 20dB/décade. On constate ainsi que, pour un amplicateur dont la réponse fréquentielle est d'ordre 1, le produit gain fréquence est une constante et qu'en particulier, on a A 0 f ao = 1 f T (4.62) C'est pourquoi dans les ches techniques, on ne donne jamais la fréquence f ao mais simplement A 0 et f T. La fréquence de transition f T est également désignée sous l'acronyme GBW (Gain BandWidth product) puisqu'elle est égale au produit gain fréquence constant pour un modèle d'ordre 1. 4.5.3. Réponses de l'amplicateur non-inverseur Réponse fréquentielle Comme le gain de l'ao n'est plus constant ni inni, on doit en tenir compte dans l'évaluation du gain de l'amplicateur non inverseur. Partant de l'équation (4.58) et remplaçant A 0 par A(jf), il vient A U (jf) U 2(jf) U 1 (jf) = + R 2 1 1 + 1 +R 2 (4.63) A(jf) c 2008 freddy.mudry@gmail.com 135

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels Prenant en compte le gain A(jf) de l'ao A 0 A(jf) = 1 + jf/f ao le gain de l'amplicateur non inverseur s'écrit A U (jf) = + R 2 1 1 + 1+jf/fao A 0 +R 2 (4.64) Le développement du dénominateur conduit au résultat suivant 1 + 1 + jf/f ao A 0 + R 2 = 1 + 1 A 0 + R 2 + jf A 0 f ao + R 2 1 + jf A 0 f ao + R 2 Ayant négligé le terme 1 +R 2 A 0 par rapport à 1 (ce qui est tout à fait raisonnable étant donné la valeur élevée de A 0 ), le dénominateur se ramène à une simple fonction d'ordre 1 en jf qui fait apparaître la fréquence f amp caractéristique de l'amplicateur non inverseur 1 + jf A 0 f ao + R 2 1 + jf f amp avec f amp = A 0 f ao = f T (4.65) + R 2 + R 2 Cette fréquence caractéristique f amp représente la bande passante de l'amplicateur non inverseur dont la réponse fréquentielle s'écrit A U (jf) = + R 2 1 1 + jf f amp avec f amp = f T + R 2 (4.66) Cette réponse fréquentielle de l'amplicateur non inverseur est représentée dans la gure 4.18. On en déduit que plus le gain d'un amplicateur est élevé, plus faible sera sa bande passante. De manière similaire, on montre que la réponse fréquentielle de l'amplicateur inverseur vaut A U (jf) = R 2 1 R avec 1 1 + jf f amp = f T (4.67) R f 1 + R 2 amp Réponse temporelle Comme on vient de le voir, la réponse fréquentielle d'un amplicateur est celle d'un circuit d'ordre 1. Cela signie que sa réponse temporelle ne peut pas être instantanée et qu'elle aura la même allure que celle d'un ltre passe-bas d'ordre 1. Comme exemple, considérons un ltre non inverseur réalisé avec un LF356 et les résistances = 10 kω, R 2 = 90 kω. Sa réponse fréquentielle (gure 4.19a) sera donc de la forme A U (jf) = + R 2 1 1 + jf f amp avec f amp = f T + R 2 136 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.5. Imperfections des amplicateurs opérationnels avec 10 + 90 10 A U0 = = 10 f amp = 2.5 MHz = 250 khz 10 10 + 90 De la fréquence caractéristique, on déduit le temps caractéristique de l'amplicateur non inverseur τ = 1 1 = 0.64 µs ω amp 2π f amp H db 25 20 15 10 5 0 5 10 15 10 3 10 4 10 5 10 6 10 7 fréquence [Hz] 1 10 u 1 (t), u 2 (t) 0.5 0 0.5 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 temps [µs] Fig. 4.19.: Réponses fréquentielle et temporelle d'un amplicateur à faible amplitude de sortie Dans le cas où l'on applique en entrée un signal carré d'amplitude E, on obtiendra en sortie un signal périodique décrit à partir de chaque transition par [ ( ( u(t) = u 0 + (u u 0 ) 1 exp t ))] ɛ(t) τ avec u 0 = E et u = ±E suivant l'instant considéré. Cette réponse indicielle (gure 4.19b) sera caractérisée par sa durée transitoire t tr, sa valeur asymptotique u 2 ( ) et sa pente p à l'origine des transitions : t tr = 5τ = 3 µs u 2 ( ) = ±E A U0 = ±1 V p = u 2 ( ) u 2 (0) τ = 2 E τ = 2 V 0.64 µs 3 V µs Il est important de noter que cette analyse des réponses fréquentielle et temporelle n'est valable que pour des signaux de sortie d'amplitude relativement faible ( 1 V). Pour des signaux de grande amplitude, il existe une autre limite à la rapidité de réponse qui est souvent plus contraignante que celle que nous venons d'étudier. c 2008 freddy.mudry@gmail.com 137

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.5.4. Taux de variation limité (slew-rate) Pour des signaux à fortes amplitudes ( 5 V et plus), il apparaît sur la réponse temporelle une limitation non linéaire due au temps nécessaire pour charger ou décharger la capacité de compensation interne à l'ao. La variation temporelle du signal de sortie est alors limitée par une pente maximum désignée par l'acronyme SR (Slew Rate). Sa valeur s'exprime en volts par microseconde. Une illustration des déformations consécutives au SR est donnée dans la gure 4.20. Ces déformations sont typiques de la réponse des systèmes non linéaires. 10 10 u e (t), u s (t) [V] 5 0 5 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 10 10 u e (t), u s (t) [V] 5 0 5 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 temps [µs] Fig. 4.20.: Eet du taux de variation limité (forte amplitude en sortie) Pour qu'un signal sinusoïdal u 2 (t) = A sin(2πf t) ne soit pas déformé par l'eet du SR, il sut que sa pente soit inférieure au SR : max du 2 (t) dt = max 2πf A cos(2πf t) = 2πf A < SR Ce qui, pour une amplitude A donnée, conduit à la fréquence limite f SR = SR 2π A (4.68) Dans le cas de l'ao LF356, pour un signal d'amplitude A = 10 V, on obtient f SR = S2 V/µs = 195 khz 2π A 2π 10 V Dans la gure 4.20a) où la fréquence du signal est de 330 khz, on voit très nettement la déformation du signal sinusoïdal qui devient presque triangulaire. 138 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.5. Imperfections des amplicateurs opérationnels Si on considère la réponse à un signal carré, la pente théorique à l'instant des transitions devrait valoir p = u 2( ) u 2 (0) = 2 E = 20 V τ τ 0.64 µs = 31 V µs Comme cette valeur est supérieure au SR qui vaut 12 V/µs, le taux de variation de la sortie sera limité à cette valeur comme le montre bien la gure 4.20b. 4.5.5. Tension de décalage La tension de décalage U os d'un AO est la tension continue qu'il faut appliquer entre les deux bornes d'entrée pour annuler la tension de sortie. Son eet n'est pas toujours négligeable car cette tension est ampliée par le gain de l'amplicateur non inverseur. Le schéma de la gure 4.21 permet de calculer l'eet de la tension de décalage (les autres imperfections étant admises nulles). R 2 0 U 1 = 0 U os U 2 Fig. 4.21.: Modélisation de la tension de décalage Grâce au théorème de superposition, on peut ne considérer que la tension qui nous intéresse et annuler la tension d'entrée U 1. On a alors avec U = U + = +U os U = U 2 + R 2 On en déduit que la tension de décalage observée en sortie vaut U os, out U 2 (U os ) = U os + R 2 (4.69) Comme le signe de U os n'est pas connu, on notera que la tension de sortie peut être positive ou négative. De plus, il est important de relever que ce résultat est indépendant de la conguration considérée, inverseuse ou non. L'eet est donc le même pour l'amplicateur inverseur. c 2008 freddy.mudry@gmail.com 139

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 4.5.6. Courants de polarisation Les deux transistors de la paire diérentielle d'entrée de l'ao nécessitent des courants de polarisation très faibles mais non-nuls. Les deux courants I B+ et I B (entrant ou sortant de l'ao) ne sont pas nécessairement égaux et les ches techniques donnent leur valeur moyenne I B et leur diérence absolue I os I B = I B+ + I B 2 I os = I B+ I B (4.70) R 2 0 U 1 = 0 I B- I B+ U 2 Fig. 4.22.: Modélisation des courants de polarisation Le schéma de la gure 4.22 permet de calculer leur eet. On considère ici des courants entrants et égaux I B = I B+ = I B Comme la tension d'entrée U 1 est admise nulle et que U + = U = 0, on voit immédiatement que la tension de sortie est causée par la circulation du courant I B+ dans la résistance R 2. On a donc U 2 (I B ) = R 2 I B (4.71) Si on refait le calcul après avoir placé en série avec l'entrée non inverseuse une résistance R B, on peut montrer que U 2 (I B ) s'annule si R B vaut R B = R 2 + R 2 (4.72) On en conclut que pour compenser l'eet de I B, il sut de placer en série avec l'entrée non inverseuse une résistance équivalente à celle que voit l'entrée inverseuse. 140 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.6. Exercices 4.6. Exercices AO 1 Sachant que les résistances et tensions d'entrée valent respectivement R n = n 10kΩ et U 1n = n V, calculez la tension de sortie de chacun des circuits de la gure 4.23. U 11 R 2 R 5 U 12 R 3 U U 13 R 2 4 R 2 R 3 U 11 R 4 U 2 U 12 R 6 R 5 R 7 R 2 U 11 U 2 R 3 Fig. 4.23.: Circuits AO 1 c 2008 freddy.mudry@gmail.com 141

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels AO 2 On souhaite amplier deux sources de tension U g1 et U g2 de manière à ce que U 2 = 8 U g1 3 U g2 Proposez un montage n'utilisant qu'un amplicateur opérationnel. AO 3 Répétez l'exercice précédent de manière à ce que U 2 = 8 U g1 + 3 U g2 AO 4 Considérant le circuit AO4, montrez que l'on a U + = α U 1 et que le gain en tension A U vaut 2α 1 variable entre +1 et 1. U 1 R αr U 2 Fig. 4.24.: Circuit AO 4 AO 5 Dans le circuit AO5, le transistor agit comme un commutateur commandé par un signal carré de fréquence f 0 = 1 khz. 1. Calculez le gain du circuit lorsque le commutateur est ouvert ou fermé. 2. Dessinez la tension de sortie u 2 (t) lorsque u 1 (t) = 5 V sin(2π 100t). AO 6 Considérant le circuit AO6 : 1. Montrez que, sous la condition R 3 = et R 4 + R 5 = R 2, le courant I L fourni à la charge R L vaut 2. Quelle est la fonction ainsi créée? I L = R 2 R 5 U 1 3. Sachant que pratiquement on choisit R 5 R 4, proposez des résistances telles que le courant I L = 5 ma lorsque U 1 = 5 V. 142 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.6. Exercices R R R U 1 U U 2 carré Fig. 4.25.: Circuit AO 5 R 2 U 1 R 5 I L R 3 R 4 R L Fig. 4.26.: Circuit AO 6 AOd 1 Chaque fois que l'on a aaire à un amplicateur diérentiel, sa tension de sortie U 2 peut être décrite avec les tensions d'entrée dénies individuellement U 11, U 12 U 2 A U1 U 11 + A U2 U 12 ou avec les tensions en modes diérentiel et commun U dm, U cm U 2 A dm U dm + A cm U cm Montrez que les gains sont reliés entre eux par les relations suivantes A U1 = A cm 2 + A dm A U2 = A cm 2 A dm A dm = A U1 A U2 2 A cm = A U1 + A U2 c 2008 freddy.mudry@gmail.com 143

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels R 2 U 11 R 3 U U 12 R 2 4 Fig. 4.27.: Circuit AOd2 et AOd 3 AOd 2 On a réalisé l'amplicateur diérentiel AOd2 avec des résistances précises à 1% et un AO pratiquement idéal. Sachant que = 2 kω ± 1% = R 3, R 2 = 100 kω ± 1% = R 4, U 11 = 6.00 V et U 12 = 6.02 V, calculez la tension de sortie et son incertitude. AOd 3 Considérant l'amplicateur diérentiel AOd3 réalisé avec des résistances mesurées avec précision = 9.9 kω, R 2 = 101 kω, R 3 = 10.1 kω, R 4 = 99 kω, calculez : 1. Les résistances R e,1 et R e,2 vues par les deux entrées. 2. Les gains A U1, A U2, A dm et A cm. 3. Le taux de réjection du mode commun. 4. La tension de sortie U 2 lorsque U 11 = 5 V et U 12 = 5.1 V. Rép. : R e1 = 9.9 kω, R e2 = 109.1 kω, A dm = 10.18, A cm = 0.037, U 2 = 0.832 V AOd 4 An de mesurer la température à l'intérieur d'une enceinte thermique, on utilise un pont résistif dont l'une des branches est une résistance NTC variant avec la température. Le signal provenant du pont est amplié par un amplicateur diérentiel (circuit AOd4). Le but de cet exercice est de mettre en évidence l'imprécision causée par le mode commun du signal mesuré. 1. Caractéristiques du pont résistif et de l'amplicateur : a) admettant que les quatre résistances du pont sont égales à 1 kω et que V CC = +12 V, calculez les tensions U 11, U 12, U dm et U cm que l'on aurait en l'absence de l'amplicateur? b) calculez les gains théoriques de l'amplicateur A dm et A cm ainsi que le TRMC lorsque = R 3 = 10 kω, R 2 = R 4 = 100 kω ; c) prenant en compte l'imprécision relative ε = 1% de ces résistances, quelles sont les limites des gains A dm et A cm? Calculez le TRMC minimum. 2. Sachant que pour une température donnée, le pont résistif branché sur l'amplicateur fournit les tensions U 11 = 5.97 V et U 12 = 6.27 V, a) que valent U dm et U cm? 144 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.6. Exercices b) calculez les eets de U dm et U cm sur la sortie U 2 et les valeurs limites de celle-ci ; c) quelle est l'imprécision causée par le mode commun? d) considérant que le capteur fournit à l'amplicateur une variation de tension de 10 mv/ o C, quelle est la température de l'enceinte sachant que le pont est équilibré à 20 o C? V CC R 2 NTC U 11 R 3 U U 12 R 2 4 Fig. 4.28.: Circuit AOd 4 R 2 R 3 R 4 U 11 U 12 U 2 Fig. 4.29.: Circuit AOd 5 AOd 5 Dans cet exercice, on désire caractériser l'amplicateur diérentiel AOd5 réalisé avec deux amplicateurs opérationnels. 1. Caractéristique de l'amplicateur diérentiel : a) quel est l'intérêt de ce type d'amplicateur diérentiel par rapport aux résistances d'entrée? b) calculez la tension de sortie par rapport aux tensions d'entrée ; c) idem, par rapport aux tensions diérentielle et commune. 2. Considérant le cas idéal où les résistances sont toutes égales à 100 kω, c 2008 freddy.mudry@gmail.com 145

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels a) que valent A dm, A cm et TRMC? b) si U 11 = 10 V et U 12 = 9 V, calculez U dm, U cm et U 2 ; c) idem (b), si U 11 = 1 V et U 12 = 0 V. 3. Considérant le cas le plus défavorable où l'on a = R 3 = 101 kω, R 2 = R 4 = 99 kω, a) que valent A dm, A cm et TRMC? b) si U 11 = 10 V et U 12 = 9 V, calculez U dm, U cm et U 2 ; c) idem, si U 11 = 1 V et U 12 = 0 V ; AOf 1 Considérant le ltre AOf1 : 1. Calculez H(0), H( ) et sa réponse fréquentielle H(jω) sous forme canoniques. 2. Sachant que = R 2 = 10 kω, R 3 = 90 kω, C = 1 nf, calculez le gain DC et les pulsations caractéristiques puis dessinez le Bode d'amplitude. 3. On applique au circuit un saut de tension de 1V, que valent u 2 (0 + ) et u 2 ( )? dessinez sa réponse indicielle. R 2 C R 3 U 1 (jω) U 2 (jω) Fig. 4.30.: Circuit AOf 1 AOf 2 Considérant le ltre AOf2 : 1. Calculez H(0), H( ) et sa réponse fréquentielle H(jω). 2. Sachant que = 1 kω, R 2 = 10 kω, R 3 = 100 kω, C 2 = C 3 = 10 nf, calculez le gain et les pulsations caractéristiques puis dessinez le Bode d'amplitude. On souhaite réaliser un correcteur correspondant à la fonction de transfert sui- AOf 3 vante : H(jω) = 1 + jω/100 1 + jω/1000 1. Que valent H(0) et H( )? Dessinez son Bode d'amplitude et de phase. 2. Proposez un schéma de réalisation et calculez ses composants. 146 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.6. Exercices C 3 C 2 R 3 U 1 (jω) R 2 U 2 (jω) Fig. 4.31.: Circuit AOf 2 AOf 4 On désire réaliser un amplicateur à correction RIAA pour la reproduction des sons enregistrés sur disques vynil. Sachant que le standard RIAA impose la réponse fréquentielle tracée en AOf 4 : 1. Retrouvez sa fonction de transfert H(jω). 2. Proposez un schéma de réalisation. [db] H db (f) 20 f 1 = 50 Hz 10 f 3 = 2120 Hz 0-10 10 100 1000 10'000 [Hz] f 2 = 500 Hz f -20 Fig. 4.32.: Circuit AOf 4 AOf 5 Le circuit AOf 5 se comporte comme une inductance active si on choisit R 2. Pour le voir, : 1. Analysez le circuit en BF et en HF ; tirez-en Z e (0) et Z e ( ). 2. Montrez que son impédance d'entrée vaut Z e (jω) = R 2 1 + jω C 1 + jωr 2 C c 2008 freddy.mudry@gmail.com 147

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 1 3. Vériez que dans les moyennes fréquences telles que C ω 1 R 2 C l'impédance correspond à celle d'une inductance Z e (jω) jω R 2 C jωl equ 4. Dessinez le schéma passif équivalent à cette impédance. 5. Calculez puis commentez la valeur de l'inductance équivalente lorsque = 1 MΩ, R 2 = 100 Ω, C = 1 µf I 1 (jω) R 2 C U 1 (jω) U 2 (jω) Fig. 4.33.: Circuit AOf 5 AOf 6 On applique un signal carré u 1 (t) d'amplitude ±A et de période T à un circuit intégrateur. 1. Dessinez le circuit et calculez sa tension de sortie u 2 (t). 2. Que valent en particulier l'amplitude Û2 et la pente de u 2 (t)? 3. Dessinez les tensions u 1 (t) et u 2 (t) lorsque R = 10 kω, C = 10 nf, A = ±2 V et T = 1 msec. Quelle amplitude A max peut-on appliquer sans que u 2 (t) atteigne la valeur de saturation U sat = 12 V? 4. Que doit valoir le produit A T si l'on veut éviter la saturation du signal de sortie? AOf 7 On applique un signal triangulaire u 1 (t) d'amplitude ±A et de période T = 1/f à un circuit dérivateur. 1. Dessinez le circuit et calculez sa tension de sortie u 2 (t). Que vaut son amplitude? 2. Dessinez les tensions u 1 (t) et u 2 (t) lorsque R = 10 kω, C = 100 nf, A = ±2 V et T = 1 msec. Quelle amplitude A max peut-on appliquer sans que u 2 (t) atteigne la valeur de saturation U sat = 12 V? 3. Que doit valoir le produit A f si l'on veut éviter la saturation du signal de sortie? AOf 8 On applique un signal u 1 (t) = A cos(2π t/t ) à un circuit intégrateur. 1. Calculez et dessinez les tensions u 1 (t) et u 2 (t) lorsque R = 10 kω, C = 10 nf, A = 2 V et T = 1 msec. 2. Que doit valoir le produit A T si l'on veut éviter la saturation du signal de sortie? 148 c 2008 freddy.mudry@gmail.com

4.6. Exercices AOr 1 Considérant un AO dont le gain A 0 de l'amplicateur opérationnel n'est pas inniment grand, montrez que le gain d'un amplicateur inverseur vaut A U = R 2 1 1 + 1 A 0 +R 2 Faites l'application numérique avec = 10 kω, R 2 = 100 kω et A 0 = 10 3, 10 4, 10 5,. Concluez. AOr 2 Considérant un AO caractérisé par son gain A 0 = 200 000 et sa fréquence de transition f T = 5 MHz : 1. Tracez sa réponse fréquentielle. Quelle est sa fréquence de coupure? Donnez l'expression de sa réponse fréquentielle A(jf) ; 2. Dessinez le schéma d'un amplicateur non inverseur de gain idéal A U = 10 puis calculez sa réponse fréquentielle A U (jf) sachant qu'il est réalisé avec l'ao ci-dessus. 3. Sur le diagramme de Bode de l'ao, dessinez la réponse fréquentielle de l'amplicateur non inverseur ; quelle est sa bande passante? AOr 3 On réalise un amplicateur inverseur avec = 10 kω, R 2 = 50 kω et un AO dont le SR est égal à 10 V/µsec. Admettant que la fréquence de transition est inniment grande, esquissez la tension de sortie u 2 (t) lorsque la tension d'entrée vaut u 1 (t) = 1V sin(2π f 1 t) avec f 1 = 10 khz, puis f 1 = 1 MHz. AOr 4 On considère un amplicateur inverseur réalisé avec = 10 kω, R 2 = 100 kω et un amplicateur opérationnel caractérisé par A 0 = 400 000 f T = 5 MHz SR = 15 V/µsec 1. Calculez la fréquence de coupure de l'ao. 2. Calculez la réponse fréquentielle A U (jf) de l'amplicateur inverseur. 3. Que valent sa bande passante et sa constante de temps? 4. Admettant u 1 (t) = 0.1V ɛ(t) puis u 1 (t) = 1V ɛ(t), esquissez avec soin la tension de sortie en considérant pour les deux cas l'eet du SR et celui de la bande passante. Concluez. AOr 5 Admettant que la réponse fréquentielle d'un AO est décrite par A(jf) = avec A 0 = 100 000 f 1 = 10 Hz f 2 = 1 MHz. 1. Dessinez la réponse fréquentielle de l'ao. A 0 (1 + jf/f 1 ) (1 + jf/f 2 ) 2. Avec cet AO, on réalise un amplicateur suiveur ; dessinez son schéma et calculez sa réponse fréquentielle. c 2008 freddy.mudry@gmail.com 149

4. Applications linéaires des amplicateurs opérationnels 3. Sachant que la forme canonique d'un polynome d'ordre 2 est décrite par son facteur de qualité Q 0 et sa pulsation caractéristique ω 0 P 2 (jω) = 1 + 1 ( ) ( ) jω jω 2 + Q 0 ω 0 ω 0 calculez la fréquence caractéristique f 0 et le facteur de qualité Q 0 de l'amplicateur suiveur. 4. Dessinez les réponses fréquentielle et indicielle de l'amplicateur suiveur. AOr 6 Calculez l'eet de la tension de décalage U os et des courants de polarisation I B sur la tension de sortie d'un amplicateur inverseur. Considérant que cet amplicateur est réalisé avec un LF356 et = 10 kω, R 2 = 100 kω, que valent U 2 (U os ) et U 2 (I B )? AOr 7 Quelle valeur de résistance R B placez-vous sur l'entrée non inverseuse du ltre passe-bande étudié dans la section 4.4.6, page 130? AOr 8 On considère ici un amplicateur inverseur réalisé avec = 10 kω, R 2 = 1 MΩ et un AO réel caractérisé par A 0 = 10 000 U os = 2 mv I B = 1 na Calculez la tension de sortie sachant que la tension d'entrée vaut U 1 = 20 mv ; quelle est l'erreur causée par les imperfections de cet AO? 150 c 2008 freddy.mudry@gmail.com