La Mensuelle Eco - N 39 - Septembre 2016

Documents pareils
Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Un climat des affaires conforté

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

BAROMETRE DE CONJONCTURE DE L HEBERGEMENT D ENTREPRISES

Un climat des affaires incertain

MARCHÉ IMMOBILIER DE BUREAUX

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

La confiance des chefs d entreprise continue de se renforcer en mai

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

CONJONCT URE. +1 point. Intentions de recrutements de cadres : entre prudence et reprise de confiance

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

GESTION, ADMINISTRATION

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

Hausse du crédit bancaire aux entreprises au Canada

Dares Analyses. Emploi, chômage, population active : bilan de l année 2012

Réduction de la commande publique : jusqu à 2 points de croissance en moins en 2009?

Dans la plupart des économies avancées, les prix immobiliers ont fortement

BAROMETRE DE CONJONCTURE DE L HEBERGEMENT D ENTREPRISES

Baromètre de conjoncture de la Banque Nationale de Belgique

LE COMMERCE EXTÉRIEUR CHINOIS DEPUIS LA CRISE: QUEL RÉÉQUILIBRAGE?

FRANCE Immobilier résidentiel Évolutions récentes et perspectives

Croissance plus lente dans les pays émergents, accélération progressive dans les pays avancés

POINTS DE REPÈRE SUR LA FÉVRIER 2015 PRODUCTIVITÉ EN FRANCE

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

Amundi Immobilier. Le marché de l immobilier en France 4 e trimestre Tendances. Le contexte macroéconomique

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Investissements et R & D

CROISSANCE ET SANTÉ DES ENTREPRISES ACCOMPAGNÉES EN CAPITAL-TRANSMISSION EN 2012

FONDS DE PLACEMENTS IMMOBILIERS SUISSES

LE BAROMÈTRE DE L ÉCONOMIE RÉGIONALE PAR L ORDRE DES EXPERTS-COMPTABLES, RÉGION MONTPELLIER SEPTEMBRE 2012 N 4.

Pourquoi la croissance du commerce international s est-elle essoufflée? Beaucoup d espoir repose sur la libéralisation des échanges commerciaux

Activité au 30 septembre 2009

Banque nationale suisse

Chapitre 4 Un besoin de financement du système de retraite qui s établirait à 4 points de PIB en 2040, à réglementation inchangée

Baromètre de conjoncture de la Banque Nationale de Belgique

En 2011, l investissement corporel brut

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 2 ème Trimestre 2014

Les marchés du travail dans la crise *

Accès au crédit des PME : quelles leçons tirer du rapprochement des données d enquête et des données de bilan?

mai COMMENTAIRE DE MARCHÉ

Le marché immobilier de bureaux en Ile-de-France 4 ème trimestre Accelerating success.

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

Baromètre France générosités- CerPhi Evolution des dons des particuliers et du profil des donateurs & 2011

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

Le présent chapitre porte sur l endettement des

Enquête sur les perspectives des entreprises

Tendances récentes dans les industries automobiles canadiennes

Les perspectives économiques

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

L immobilier de bureaux en Europe 2010 : une parenthèse dans la crise

Enquête sur les investissements dans l industrie

Très légère hausse de la confiance des chefs d entreprise en février

Stéphanie Dupays. du fait de stratégies individuelles ou familiales ou bien de contraintes liées aux changements

Détention des crédits : que nous enseignent les évolutions récentes?

Perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l Afrique du Nord

Analyse trimestrielle du marché des jeux en ligne en France. Autorité de régulation des jeux en ligne Données T1 2014

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

DORVAL FLEXIBLE MONDE

INSEE CONJONCTURE NOTE DE CONJONCTURE REPRISE POUSSIVE

Pacte de responsabilité et de solidarité. Réunions des 16, 19 et 26 juin 2014 à Digne-les-Bains, Castellane, Barcelonnette et Forcalquier

LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL : UNE COMPARAISON DE LA POLITIQUE DES «35 HEURES» AVEC LES POLITIQUES D AUTRES PAYS MEMBRES DE L OCDE

Septembre Baromètre bancaire 2013 L évolution conjoncturelle des banques en Suisse

Les Très Petites Entreprises du secteur Construction en Rhône-Alpes

FRANCE : MOINS D AUSTÉRITÉ, PLUS DE CROISSANCE PERSPECTIVES POUR L ÉCONOMIE FRANÇAISE

4 CHIFFRES À RETENIR

Immobilier en France : Léger mieux dans le neuf en 2015

Investissement en capital dans la transformation alimentaire canadienne

Une étude de différentes analyses réalisées par le BIT

La Fnac progresse en 2013 : Résultat opérationnel courant en progression de 13% Résultat net positif

UN 1 ER SEMESTRE EN DEMI-TEINTE

Rapport d étude Les créations d emploi en Ile-de-France à l horizon 2030

L évolution des formes

La Lettre de l IMSEPP

LA LETTRE DE L EPARGNE ET DE LA RETRAITE DU CERCLE DE L EPARGNE. N 3 juillet 2014

Le rôle du secteur bancaire suisse dans la transformation de l épargne en investissements réels

RAPPORT PRÉPARATOIRE AU DÉBAT D ORIENTATION DES FINANCES PUBLIQUES

Une épargne toujours importante, objectif prioritaire pour les collectivités locales

Les comptes nationaux et le SEC 2010

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 1 er Trimestre 2013

Les entreprises en France en 2012 : dégradation des performances mais consolidation des équilibres financiers

Consommer en 2010 : pas moins, mais mieux!

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord mensuel. Janvier 2015

PIERRE MOSCOVICI, MINISTRE DE L ÉCONOMIE ET DES FINANCES, PRÉSENTE SON PLAN POUR LE RENFORCEMENT DE LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES

A 13,3 jours, les retards de paiement des entreprises françaises sont au plus haut depuis dix ans.

OSEO EXCELLENCE SONDAGE JUILLET Thème : CONJONCTURE ECONOMIQUE EXTENSION & REBRANDING OSEO CAPITAL PME ECONOMIE : FRANCE ALLEMAGNE

Les réformes se poursuivent en faveur d une économie française plus compétitive et d un appui renforcé aux entreprises à l export

L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES. Tableau de bord. 25 ème rapport annuel. Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013

LES RETRAITES. Dossier d information. Avril 2010

ASSISES DE L INVESTISSEMENT DIAGNOSTIC

LA CONNAISSANCE DES COMPTES FINANCIERS ET NON FINANCIERS DES ACTEURS FINANCIERS

Chiffre d affaires au 30 juin Conférence téléphonique du 27 juillet 2015

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

DOSSIER D INFORMATION

Transcription:

- N 39 - Septembre 2016 L essentiel YT-MAHM 27/09/2016 Plateau de croissance. Les échanges internationaux, l économie de la zone Euro ou bien encore les perspectives conjoncturelles françaises se situeraient sur un «plateau de croissance», terme à la mode chez les observateurs pour désigner sinon un cache-misère, du moins l euphémisme de leur incapacité à dresser des prévisions fiables. En effet, les projections émises par les plus grands organismes se révèlent systématiquement surévaluées. Depuis cinq éditions de ses Perspectives Mondiales du côté du FMI, depuis 2012 pour les prévisions annuelles de l OMC. C est que les outils prédictifs d hier, plus exactement d avant crise, ne correspondent plus au changement de structure du commerce international : gains décroissants de la fragmentation des chaînes de valeur, démondialisation, résurgence des attitudes protectionnistes. La croissance des échanges internationaux, en moyenne deux fois plus élevée que celle du PIB mondial avant la crise financière, tend à lui être inférieure aujourd hui. Entre octobre 2015 et mars 2016, les pays du G20 ont émis cinq mesures protectionnistes par semaine, rythme le plus élevé depuis 2008. Il n y a ainsi guère lieu de s étonner du manque d allant de la demande, interne et externe, adressée aux pays de l Euroland qui auront en outre, tôt ou tard, à composer avec le désalignement des planètes et les effets réels du Brexit. Au-delà des aléas conjoncturels, il n est plus du tout certain que l économie redémarre «comme avant» une fois les séquelles de la crise effacées. La France maintient quant à elle son cap de croissance de +1,5% pour 2016 et 2017, niveau de progression dont on est maintenant convaincu de l inefficacité sur le taux de chômage. Certains départements, à l instar de la Haute- Garonne, affichent néanmoins des résultats supérieurs à la moyenne et des perspectives encourageantes en termes d activité, d emploi et de démographie d entreprises. Les chiffres du mois - 0.9 pt La révision de la projection de croissance du Royaume-Uni pour 2017, attendue à +1.3% < 2 700 milliards de $ La valeur totale du commerce extérieur des pays du G7 au 1 er trimestre 2016 4.2% Le taux de chômage allemand, plus bas historique depuis la réunification + 6% La progression des investissements prévus par les industriels français en 2016 143 300 Sur un an, le gain de postes de l emploi salarié national au 2 ème trimestre 2016 83% Le taux moyen de longue période d utilisation des capacités de production en Occitanie, atteint à nouveau en août + 18 pts sur 1 an La progression du solde d opinions des dirigeants de Haute-Garonne concernant leur chiffre d affaires au 2 ème trimestre

1/ La situation économique mondiale Le ralentissement du commerce international s aggrave Sources : FMI, OMC, AssetFI, XERFI, CEPII Le vote du Royaume-Uni en faveur du «leave» précipite les organismes de prévisions économiques dans des perspectives floues. Le Brexit affecte en premier lieu et dans l immédiat les prévisions de croissance du Royaume-Uni pour 2016 (+1,7% soit -0,2 par rapport aux précédentes estimations) et intègre une significative décélération pour 2017 (+1,3% après révision de -0,9 point des prévisions initiales). De manière générale, tous les principaux partenaires commerciaux européens voient leurs prévisions révisées en baisse, soit -0,2% sur l ensemble de la zone Euro. Les interrogations portent sur les effets de la dépréciation de la livre et de son impact haussier sur les prix de production qui ne tardera pas à se répercuter sur les prix à la consommation et à limiter le pouvoir d achat des ménages, alors que la consommation porte actuellement la croissance britannique. Un nouveau contexte économique doit ensuite se dessiner au gré du processus de redéfinition des relations avec les principaux partenaires commerciaux de la zone. Ainsi, le FMI est une nouvelle fois contraint de revoir ses prévisions mi-juillet à la baisse par rapport à la précédente version concernant la croissance mondiale, ceci sous l influence baissière des pays avancés européens. La croissance mondiale resterait alors au même niveau qu en 2015, la production de richesses augmentant à nouveau de +3,1% en 2016. L institut reporte ses prévisions d accélération à l horizon de 2017 avec +3,4% réimpulsés par les pays émergents notamment. Au-delà de leur prudence, les prévisions du FMI tendent à être systématiquement surévaluées. Les équipes de conjoncturistes de Washington ne sont pas particulièrement en cause, les autres organisations internationales affichant un biais comparable, à l instar de l Organisation Mondiale du Commerce. Depuis 2012, toutes les prévisions de croissance du commerce international pour l année suivante réalisées par l OMC se sont avérées, en moyenne, surévaluées de 2,5 points. L explication de ces écarts réside essentiellement dans le changement structurel de tendance d évolution des échanges de marchandises depuis la crise de 2008-2009. Même si l analyse manque encore de recul, les réflexes ou ambitions protectionnistes (dumping, Brexit, programme du candidat américain D. Trump ) et les rendements décroissants de la fragmentation internationale des chaînes de valeur commencent à expliquer ce changement profond et durable. Valeur trimestrielle totale du commerce extérieur des pays du G7 (milliards de dollars) Source : Calculs du CEPII à partir de données de l OMC Le commerce extérieur des pays du G7, qui augmentait de plus de 10% en moyenne dans les années précédant la crise, n a jamais retrouvé ce niveau. Démentant l hypothèse d un creux conjoncturel, les derniers chiffres disponibles (+0,4% en glissement annuel au 1 er trimestre 2016) vont en outre dans le sens d une aggravation du phénomène.

2/ Zone Euro Une croissance en manque de ressorts Sources : Eurostat, XERFI, AssetFI, Même si le climat des affaires dans l industrie a connu un plus haut depuis un an, le rythme de croissance du PIB de l Euroland a chuté de moitié au 2 ème trimestre 2016 : +0,3% sur 3 mois après +0,6% au 1 er trimestre. Le net ralentissement est général, excepté en Espagne (+0,7% après +0,8%) où la dynamique interne semble prendre le relais de la demande extérieure. En glissement annuel, l agrégat européen progresse de +1,6%, dans la lignée de ses performances des derniers trimestres. Le résultat des 19 pays est plombé le manque de croissance en France et par le coup d arrêt de l économie italienne suite à 5 trimestres consécutifs de hausse. La décélération allemande (+0,4% après +0,7% au 1 er trimestre) participe elle aussi, à un degré moindre, à cette tendance malgré un taux de chômage tombé à 4,2% de la population active, taux plancher depuis la réunification. Les effets du Brexit, ou plus exactement la crainte de ses effets sur les exportations, et l affaiblissement de la demande internationale sont les principales raisons invoquées par les observateurs. Plus globalement, il devient difficile d envisager une reprise franche et solide au second semestre en l absence de ressorts internes (consommation des ménages, investissement des entreprises) ou externes (demande des pays émergents, contre-choc pétrolier) encore véritablement efficaces. Source d optimisme raisonnable, la croissance du revenu disponible brut des ménages était au 1 er trimestre au plus haut depuis 2001. De +0,9% en glissement trimestriel, la hausse est trois fois supérieure à celle de fin 2015, et cette performance n a été dépassée qu une seule fois depuis 1999 et la création de la zone Euro. L indicateur parvient ainsi à regagner son niveau d avant-crise. 3/ Le contexte national Trou d air sur le la croissance et les demandeurs d emploi Sources : Banque de France, INSEE Croissance et emploi Après un 1 er trimestre 2016 marqué par une forte accélération de la croissance économique atteignant +0,7%, le PIB français connaît une pause dans sa progression au 2 ème trimestre. L Insee révise sa première estimation de stabilité par un léger recul de -0,1% qui ne devrait traduire qu un réajustement par rapport à un démarrage vigoureux, répliquant le même scénario qu en 2015. Les facteurs favorables du début d année, à savoir l investissement des entreprises (+2,1%) et la consommation (notamment des ménages en net rebond +1,2%) marquent le pas au 2 ème trimestre.

L exécutif conserve son objectif de +1,5% à l horizon 2016, prévisions en accord avec celles du FMI (révision juillet 2016) et de l INSEE (+1,6%). La reprise du début d année produit ses effets sur le marché du travail. Les 2 premiers trimestres 2016 ont chacun connu une augmentation de +0,2% de l emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles. Sur le 2 ème trimestre, l évolution annuelle se porte à +0,9% soit un gain de 143 300 postes. Cette progression reste à l échelle d une année uniquement fondée sur les embauches du secteur tertiaire (+1,7% dont +6,5% pour l intérim) alors que l industrie (-1,1%) et la construction (-1,0%) continuent de reculer. Les chiffres du nombre de demandeurs d emploi du mois d août nuancent les autres indicateurs disponibles, effaçant une partie des progrès réalisés sur les derniers mois. Enregistrant une forte progression de +1,4% sur 1 mois, la baisse à l échelle d une année n est plus que de -0,3%. Indicateurs conjoncturels Climat des affaires : + 1 point en septembre, en hausse dans l industrie et les services, en baisse pour le commerce de gros et de détail, stable pour le bâtiment. Climat des affaires dans l industrie manufacturière : au-dessus de sa moyenne de long terme depuis avril 2015, l indicateur gagne 2 points en septembre 2016. Respectivement +8 points et +6 points sur les perspectives personnelles et générales du secteur. Investissement de l industrie manufacturière : après une hausse de 2% en valeur en 2015, les chefs d entreprise continuent d anticiper une nette progression de leurs investissements en 2016 (+6%), notamment dans les branches agroalimentaires et les biens d équipement. Production manufacturière : en juillet 2016, la production manufacturière diminue de -0,3% après un recul qui avait été plus marqué en juin (-1,1%). Sur 3 mois, la baisse est de -0,4%, elle est quasiment stabilisée sur un an (-0,1%). En 2015 à la même période, la production manufacturière était en hausse de +0,6% après plusieurs de recul -0,9% en 2014, -1,1% en 2013, -3,5% en 2012. Taux d utilisation des capacités de production : le taux remonte au 2 ème trimestre pour le deuxième trimestre consécutif (+1,1 point après +1,2 point), toujours positionné en retrait de la moyenne de longue période, le taux remonte toutefois au niveau supérieur de la série depuis 2009.

4/ La conjoncture en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées Enquête Banque de France Sources : Banque de France, URSSAF, Pôle Emploi Le climat des affaires mesuré dans l industrie auprès des PME et grandes entreprises de la nouvelle région, en léger recul depuis 6 mois, se redresse légèrement en août 2016. L indicateur se situe toutefois en deçà de la moyenne nationale. En termes d activité industrielle, malgré un léger fléchissement aux mois d avril et de juillet, la tendance est à la croissance, que les projections des dirigeants confirment pour les prochains mois. Parmi les différentes branches d activité, la fabrication de denrées alimentaires et boissons (après quelques difficultés fin 2015) se porte bien en 2016. La branche des équipements électriques, électroniques et informatiques connait une trajectoire plus chaotique. Malgré quelques périodes de creux, l activité des matériels de transport est également favorablement orientée depuis un an. A l exception d un manque d activité observé au mois de juillet, l ensemble des autres branches industrielles connait une bonne orientation depuis un an. En août, le taux d utilisation des capacités de production a retrouvé sa moyenne de longue période. Le niveau a été atteint 3 fois en 2016. L indicateur du climat des affaires dans les services marchands continue de progresser à un niveau élevé surpassant la moyenne nationale. Dans une année de progression régulière d activité, le mois d août s est inscrit en repli notamment en raison de l activité d ingénierie et de contrôle technique. Les prévisions d activité sont en revanche très bien orientées pour le mois de septembre, seule l activité liée à l hébergement touristique stagne. La situation du marché du travail en LRMP L emploi salarié à fin 2015 enregistre en Occitanie un 5 ème trimestre de hausse consécutif. Sur un an, le dynamisme de l emploi est deux fois plus marqué au plan régional (+1,2%) qu au niveau national (+0,5%). La Haute-Garonne s inscrit sur un rythme encore plus soutenu, sur un an, le département connait un fort dynamisme et une progression de l emploi marchand de +1,7%. L intérim et le tertiaire marchand contribuent positivement à l emploi (respectivement sur un an +5% +2,2%), l industrie embauche également en Haute- Garonne (+1,6%), tandis que le secteur de la construction continue de détruire des emplois (-2,3%).

5/ En Haute-Garonne Source : Base de données des entreprises CCI Toulouse Baromètre trimestriel de conjoncture : bilan 2 ème et perspective 3 ème trimestre 2016 Marché et Emploi Tous secteurs confondus et conformément aux prévisions, l indicateur d activité progresse au 2 ème trimestre 2016 par rapport à 2015 et se place en territoire positif (solde d opinions à +6 vs -12). L activité croît dans tous les secteurs, à noter le redressement du BTP-immobilier et la poussée des services. Le commerce constate également une amélioration, tandis que l industrie poursuit sa bonne trajectoire. La taille des entreprises est un facteur déterminant pour le développement du chiffre d affaires, les TPE de moins de 10 salariés accusent toujours un déficit d activité. Les anticipations de marché pour le 3 ème trimestre 2016 confirment la tendance récente. La prévision table sur un solde d opinions de +5 (en progression de 11 pts en glissement annuel, quasiment stable en trimestriel). Les services et le BTP-immobilier (mis à part le bâtiment) sont plus particulièrement optimistes. L emploi connaît un quatrième trimestre consécutif de progression (solde d opinions de +6) en accord avec les projections des dirigeants. L emploi du 2 ème trimestre est essentiellement porté par l industrie et les services. Seules les entreprises de plus de 10 salariés génèrent des créations nettes d emploi. Indicateurs financiers Après la forte baisse du trimestre précédent, l indicateur de suivi des marges reprend 2 points et conserve un meilleur niveau qu en 2015. Les entreprises de plus de 50 salariés parviennent à imposer des conditions plus favorables. Les acteurs du secteur BTP-immobilier comptent parmi les plus pénalisés mais connaissent une légère amélioration (à l exclusion des entreprises du bâtiment). Les difficultés de trésorerie généralisées à l ensemble des secteurs ne se résorbent pas, pointant systématiquement les problèmes chroniques des entreprises de moins de 10 salariés. Climat de confiance Le climat de confiance conserve un niveau très positif et en progression sur un trimestre, avec un solde d opinions à 42 (+ 2 pts). Sur un an, le moral des dirigeants s est redressé significativement (+ 21 points).

Emploi et chômage L amorce de la baisse du taux de chômage observée au 4 ème trimestre 2015 s est confirmée à l échelle du département au 1 er trimestre 2016 avec un recul de -0,1 point pour se situer à 10,3% de la population active. Au plan national, après une stabilisation à 9,9% au 1 er trimestre 2016, le taux de chômage marque un net recul au 2 ème trimestre, -0,3 point sur un trimestre pour se situer à 9,6% (baisse de -0,5 point sur un an), niveau au plus bas depuis plus de 3 ans. Concernant le nombre de demandeurs d emploi en catégorie A, un recul de l indicateur est observé depuis début 2016, à fin juillet et ceci sur une période d un an (juillet 2016/2015), le recul est de -1,2% au niveau national (vs +3,9% sur la période précédente), -0,7% en Occitanie et supérieur à la moyenne nationale en Haute-Garonne avec une baisse cumulée de -1,6% sur un an (vs + 4,1% sur la période précédente). La Haute-Garonne présente également un mouvement de baisse de -0,7% de l indicateur des catégories ABC. Comme en 2015, l indicateur calculé sur les moins de 25 ans connait une amélioration tout comme les 25-49 ans, à l inverse il se dégrade toujours pour les plus de 50 ans. Créations d entreprise La création d entreprise progresse régulièrement d un trimestre à l autre, à l échelle d un semestre, avec 2 644 établissements créés, la hausse est de +5,6% en Haute-Garonne. Selon nos estimations, le département gagnerait à mi- année près de 750 établissements. 1er trimestre 2eme trimestre 1er semestre Etablissements 2015 2016 en % 2015 2016 en % 2015 2016 en % Créations pures 1 328 1 418 6,8% 1 175 1 226 4,3% 2 503 2 644 5,6% Procédures judiciaires : jugements d ouverture (CCI de Toulouse Base de données des entreprises) A l échelle du premier semestre 2016, le nombre de jugements d ouverture de procédures judiciaires s inscrit en légère hausse, +2,6% tandis que les effectifs potentiellement impactés diminuent significativement (-22%). Jugements d'ouverture 2015 2016 Evolution 2016/2015 1er trimestre 334 307-8,1% 2ème trimestre 239 281 17,6% Nombre à fin juin 573 588 2,6% Effectifs impactés à fin juin 2 414 1 883-22,0% Statistiques incluant : redressement judiciaire / liquidation judiciaire / liquidation judiciaire simplifiée Ne sont pas prises en compte la sauvegarde, la résolution de plan, la décision de rejet, radiation, désistement - Chiffres non définitifs Mémo Chiffres Clés Sources : OBSéco - Fichier des CCI, INSEE, DNSCE Au 1 er trimestre 2016 Midi-Pyrénées Evolution sur un an Haute-Garonne Evolution sur un an Etablissements RCS 118 603 + 1.8% 53 052 + 2.5% Effectifs salariés RCS 599 757 + 1.8% 355 632 + 2.1% Taux de chômage 9.9% - 0.1 pt 10.3% - 0.3 pt Exportations en millions d 11 105 + 0.7% 9 874-0.1% Importations en millions d 8 805 + 3.3% 7 807 + 2.3%