13/02/2016 MARTIGNY L Hôpital du Valais a commencé à construire sa nouvelle stérilisation centrale dans la zone industrielle octodurienne. Plusieurs entreprises de la région apportent leur pierre à l édifice. Une centrale à 19 millions La stérilisation centrale de l Hôpital du Valais et de celui de la Riviera-Chablais devrait être inaugurée en 2017 à Martigny. Mardi prochain, les cantons du Valais et de Vaud procéderont à la pose de la première pierre. ldd PASCAL GUEX La nouvelle stérilisation centrale de Martigny commence à sortir de terre en zone industrielle octodurienne. Et avant même la pose officielle de la première pierre de cet édifice prévue pour mardi prochain, un début de polémique s est fait jour au coude du Rhône. «Inadmissible que les travaux de maçonnerie aient été confiés à une entreprise extérieure au canton», pestait ainsi ce patron d une PME martigneraine dans ces mêmes colonnes le 29 janvier dernier, fâché de voir ces 2 millions de gros œuvre venir grossir les caisses d un concurrent vaudois. «Il s agit là d un procès d intention que je comprends. Cependant nous sommes tenus d appliquer la loi sur les marchés publics», se défend Pascal Bruchez, chef des projets stratégiques de l Hôpital du Valais. Le facteur prix prime, mais il y a d autres critères! «Dans la mesure du possible, nous essayons d ailleurs de privilégier la solution locale, voire régionale», rajoute ce membre de l état-major de direction, chiffres à l appui. «Les travaux de terrassement, de charpente métallique, d électricité, de ventilation, du froid, du chauffage ou encore la pose des échafaudages, la réalisation des façades ou les opérations de plâtrerie qui représentent pour près de 5 millions de francs d investissement sur les 8 millions déjà adjugés ont été confiés à des entreprises de Martigny, de Charrat, voire de Conthey, Monthey ou Sion», argumente encore Pascal Bruchez. Ce que confirme François Frezza, l un des patrons martignerains d Etavis - Eglin SA, entreprise adjudicataire de la partie électrique du complexe. «C est vrai que nous avons dû répondre à toute une série d exigences comme de justifier d avoir déjà travaillé dans le domaine médical ou de la santé pour décrocher le mandat. Le fait d avoir intégré une entreprise
d envergure nationale comme Etavis nous a aussi bien aidés.» Mais pour celui qui préside également aux destinées du salon des métiers et formations Your Challenge à Martigny, il est clair que le prix reste largement le critère numéro un dans la désignation des sociétés adjudicataires. «Et là, nous devons rogner au maximum sur les marges pour pouvoir régater sur les marchés publics face à des géants comme Alpiq.» D autres critères pour pondérer la note finale Reste que ce sont ainsi plusieurs millions de francs qui vont rester en terre valaisanne sur une facture globale prévue de 19 millions, dont 14 millions pour le seul bâtiment. Oui, mais en ce qui concerne la maçonnerie? «L entreprise vaudoise adjudicataire a été jugée la meilleure sur la base de plusieurs appréciations clairement définies dans le processus d attribution propre aux marchés publics et pas seulement sur le seul critère du prix.» Et Pascal Bruchez de citer d autres critères comme la gestion de la qualité, les références d entreprises ou l adéquation technique qui permettent de pondérer la notation finale. «Juridiquement, une telle procédure doit obligatoirement être ouverte à partir d un investissement de 500000 francs. Elle est même accessible aux grands groupes étrangers pour un projet de plus de 8,7 millions de francs», rappelle le chef des projets stratégiques de l Hôpital du Valais. Scinder le marché pour pouvoir mieux partager Dans le cas de Martigny, l option a été prise de scinder les marchés plutôt que de confier l ensemble du lot à une entreprise générale. Ce qui a donc permis à l Hôpital du Valais de confier plus de travaux à des PME de la région et de contribuer à apporter une manne bienvenue pour le tissu économique local. «Sans oublier la quarantaine d emplois que proposera à Martigny cette nouvelle centrale de stérilisation», insiste-t-on du côté de la direction. Cette dernière rappelle encore que ce complexe est de toute façon une réalisation intercantonale, faisant ici référence à la convention de collaboration signée en 2013 avec l Hôpital Riviera-Chablais. Il n est ainsi pas scandaleux de voir des entreprises vaudoises travailler sur ce projet. Et ce n est d ailleurs pas un hasard si le chef du Département de la santé et de l action sociale du canton de Vaud, Pierre-Yves Maillard, devrait être présent mardi à Martigny au côté de son homologue valaisanne, Esther Waeber-Kalbermatten, pour poser la première pierre de ce nouveau bâtiment. VERS UNE RÉDUCTION DES COÛTS Le futur service centralisé en train de sortir de terre le long de la rue du Levant et qui devrait être mis en service l an prochain déjà fournira des prestations de retraitement des dispositifs médicaux (DMx). Et notamment des instruments chirurgicaux, pour les sites de l Hôpital du Valais ainsi que pour l Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais. Ce nouveau bâtiment à la pointe de la technologie devrait favoriser «la professionnalisation, la standardisation et la rationalisation. Ce concept de stérilisation centrale permettra de répondre aux exigences croissantes de contrôle et de qualité dans ce domaine», annonce le service de communication de l Hôpital du Valais. Qui rajoute que ce sera aussi un plus pour la sécurité des patients. Ce regroupement impliquera notamment la diminution du nombre d équipements critiques de 56 actuellement à 18 et des locaux de travail. «Ce qui aura pour conséquence une réduction des coûts d investissement et de fonctionnement.» PG