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Mission d ACT - PASEP 20.2 «Auto-évaluation des OPE et mesure d impact du renforcement des capacités» Tome 4 : Interprétation des données et propositions (Mai 2009) Alain LE MASSON CIRAD 1 / 93

TABLE DES MATIERES 1. RAPPEL DE LA METHODOLOGIE EMPLOYEE 5 1. 1. Auto-évaluation par l OPE 5 1.1.1. Trajectoire d évolution des OPE 1.1.2. Auto-évaluation sur 4 critères par les OPE 1.1.3. Analyse d impact du renforcement des capacités des OPE à partir des appuis apportés par l AC du PASEP 1. 2. Trois analyses diachroniques 2006-2009 à partir des 106 item de la BDD du Diagnostic Initial.. 7 2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES 2.1. Rappel succinct du contexte de l appui aux OPE 9 2.2. Situation des OPE en 2009 et évolutions 2006-2009 11 2.2.1. Les OPE de la Région de Tahoua, par Département. 2.2.2. Les OPE : Nombre d adhérents et Genre. 12 2.2.3. Fonctionnement interne des OPE et évolution 2006-2009..14-2.2.3.1. Cadre juridique... 14-2.2.3.2. Ressources humaines.. 15-2.2.3.3. Capacité de gestion.. 16 2.2.4. Les Activités et la Viabilité des OPE..17-2.2.4.1. Les activités économiques des OPE 18-2.2.4.2. Les Fonds de Roulement et les activités économique... 18-2.2.4.3. Les composantes du Fonds de Roulement des OPE.. 21 2.2.4.4. L évolution du Fonds de Roulement.. 24 2.2.4.5. La Répartition des fonds de roulement par Département 26 2.2.4.6. L Autonomie financière des OPE 28 2.2.5. La Structuration des OPE et leur Pérennité.. 29 2.2.5.1. Affiliation des OPE à une Union.. 29 2.2.5.2. Appuis apportés par les Union aux OPE 29 2.2.5.3. Intégration des OPE dans le contexte local, régional ou national 2.2.6. Notation des OPE.. 32 2.2.6.1. Notation des OPE par critères. 32 2.2.6.2. Notation totale par Genre d OPE 33 2.2.7. Commentaires des Animateurs sur l évolution 2006-2009 des OPE.34 2.2.8. Projets et attentes des OPE, appuis nécessaires. 37 2.2.8.1. Projets des OPE. 37 2.2.8.2. Attentes des OPE... 38 2.2.8.3. Appuis nécessaires 38 2 / 93

2.3. Analyse des Notations 39 2.3.1. Note totale 2.3.2. Notation des OPE avec / sans BAB (Banque Aliment Bétail) 2.4. Analyse d impact du renforcement des capacités des OPE à partir des appuis apportés par l Appui Conseil du PASEP 2.4.1. Formations 42 2.4.2. Visites Voyages.. 43 2.4.3. Radio. 44 2.4.4. Télé-publireportage. 45 2.4.5. Sensibilisation «Caravane d information» 2.4.6. Manuel «Initiation à la vie associative» 47 2.4.7. Mise en place Associations (Union, ex-cadre de Concertation) 2.4.8. Mise en place des Banques Aliments Bétail (BAB). 48 2.4.9. Mise en place des Comités de gestion des points d eau 2.4.10. Mise en place de l Alphabétisation 2.4.11. Impact des Zones-Animateurs sur la note totale des OPE. 50 2.4.12. Synthèse des appuis AC et impacts...53 2.5. Auto-évaluation des OPE.. 55 2.5.1. Trajectoire des OPE 2.5.1.1. Les structures d Appui autres que le PASEP 55 2.5.1.2. Les grands événements de la vie de l OPE. 56 2.5.1.3. Les appuis reçus du PASEP.56 2.5.1.4. Les acquis de l OPE. 57 2.5.1.5. Regard des OPE sur leur fonctionnement et leur viabilité.. 58 2.5.2. Auto-évaluation de l impact des appuis reçus 60 2.5.2.1. Impact des Formations 2.5.2.2. Impact des Voyages-Visites. 62 2.5.2.3. Impact des messages radiodiffusés 2.5.2.4. Diffusion des télé-publireportages 2.5.2.5. Sensibilisation par la «Caravane» d information.63 2.5.2.6. Usage du Manuel «Initiation à la vie associative» 2.5.2.7. Participation au Cadre de Concertation (Association, Union) 2.5.2.8. Impact des Banques Aliments Bétail.. 65 2.5.2.9. Impact des Comités de Gestion des Points d Eau 2.5.2.10. Mise en place de l Alphabétisation 2.5.2.11. Place de l Animateur dans la trajectoire de l OPE. 66 3 / 93

3. COMMENTAIRES ET RECOMMANDATIONS 3.1. Progression de la vie associative.68 3.2. Les OPE et le développement des filières animales 3.3. OPE, environnement professionnel et décentralisation 3.4. Synthèse des points forts et faiblesses des OPE.. 70 3.4.1. Les membres.. 70 3.4.2. Les activités et les fonds de roulement des OPE. 70 3.4.3. L autonomie financière des OPE. 71 3.4.4. La structuration des OPE en Associations (Unions).. 72 3.4.5. Evolution globale des OPE 73 3.5. Propositions. 74 3.5.1. Dynamiser les 12 Associations Départementales et créer l Union Régionale 3.5.2. Développer les activités économiques des OPE 75 et des Associations 3.5.2.1. Mieux acheter (intrants à meilleur prix) 75 3.5.2.2. Mieux produire : embouche, lait, fromage 76 3.5.2.3. Mieux vendre (commercialisation). 79 3.5.3. Mobiliser les 6 «outils» qui ont prouvé leur impact.. 81 3.5.3.1. La mise en place d Animateurs 81 3.5.3.2. La mise en place d Unions 82 3.5.3.3. La Formation. 82 3.5.3.4. La mise en place de BAB.. 82 3.5.3.5. La sensibilisation par le Caravane d information. 83 3.3.3.6. Les Voyages-Visites. 83 3.5.4. Faire développer les Banques céréalières des OPE par les structures adéquates. 83 Conclusion 85 Annexe : Fiche Technique : les Groupements d éleveurs 86 4 / 93

1. RAPPEL DE LA METHODOLOGIE EMPLOYEE POUR L AUTOEVALUATION DES OPE ET LA MESURE D IMPACT DU RENFORCEMENT DES CAPACITES PAR L APPUI CONSEIL (AC) DU PASEP La mise au point de cette méthodologie a fait l objet de la Mission 20.1 en mars 2009 avec formation des 18 Animateurs chargés d animer cette auto-évaluation auprès des 200 OPE qu ils encadraient, puis de transmettre les informations à la cellule du projet pour enregistrement dans la base de données des OPE. Nous rapportons ici cette méthodologie qui figure dans le Rapport de la Mission 20.1 afin de mieux situer le lecteur sur ce qui a précédé l analyse et l interprétation des résultats qui suivent. Deux approches ont été mises en œuvre : - 1. Auto-Evaluation par l OPE : - A- Trajectoire d évolution - B- Auto-évaluation sur 4 critères - C- Impact du renforcement des capacités par les appuis AC PASEP - - 2. Comparaison 2006-2009 de l OPE sur 3 analyses diachroniques : - - «Questionnaire diagnostic Initial 2006 / Final 2009 des OPE» (BDD) - - «Notation» des OPE - - Commentaire «capacité» des OPE, estimée par l Animateur 1. 1. AUTO-EVALUATION PAR L OPE 1.1.1. TRAJECTOIRE d EVOLUTION de l OPE Auto-analyse rétrospective succincte (limitée à la période d intervention du Projet 06-09 et non depuis l origine de l OPE) sur la trajectoire d évolution en liaison avec les appuis apportés par l Appui-Conseil du PASEP Chaque OPE reconstitue les grandes étapes de son évolution entre 2006 et 2009, en essayant de les positionner dans le temps (bâtir ensemble le schéma) : a. les structures d appui présentes dans leur environnement : PASEP et autres structures, projets qui ont joué un rôle dans le développement de l OPE b. les grands événements qui ont touché l OPE en positif et en négatif, quand et pourquoi? c. les appuis du PASEP à l OPE : Appui 1, Appui 2 (type d appui : formation, voyage, financement micro-projet ) Les appuis de l Appui-Conseil du PASEP peuvent être ici identifiés, positionnés par nature avec les commentaires de l OPE sur chaque appui. Il s agit d un des éléments de mesure de l impact du renforcement des capacités des OPE réalisé par le PASEP. Le schéma est : - construit sur le tableau par un animateur sur les dires des membres de l OPE 5 / 93

- retranscrit par l autre animateur sur une feuille «trajectoire» - ensuite synthétisé par les deux animateurs en quelques mots clefs - exploité dans l auto-évaluation et la mesure d impact (champs dans la BDD) 1.1.2. AUTO-EVALUATION sur 4 CRITERES par les OPE L évaluation est faite par les membres de l OPE sur le canevas suivant avec l appui du premier animateur qui veille à ce que tous les membres puissent s exprimer, tandis que le second animateur note les éléments d auto-évaluation pour chaque point (document : «Document d Auto-Evaluation des OPE»). Le second animateur qui note, en profite pour renseigner un maximum de champs du «Questionnaire Diagnostic Final des OPE». Ces deux documents se trouvent en Annexe. 1.Fonctionnement interne (développement organisationnel et institutionnel) - Juridique (dont éventuelle évolutions du cadre juridique, pour quelles raisons et sur quelles bases? - capacité de gestion (différents documents et outils de gestion) - ressources humaines (niveau d instruction, maîtrise de la comptabilité-gestion) 2. Viabilité (aspect technico-économique des activités) - Activités menées et leur développement - Composantes du Fonds de Roulement (actifs circulants) - Vers l Autonomie financière (ressources internes / subventions / crédits) 3. Pérennité (relations avec l extérieur) - affiliation et participation à une structure supérieure - types d appuis reçus de la structure supérieure - capacité de l OPE à conduire des projets - implication dans la vie locale et l extérieur - niveau Commune, Gouvernorat, Préfecture - différents services du développement - autres ONG, bailleurs, divers 4. Perspectives d avenir, Attentes, projets. Comme dans le diagnostic initial, les attentes et projets doivent être envisagés en 2009 : - Nature des problèmes freins rencontrés / solutions trouvées ou envisagées - Projets / activités envisagés dans l avenir - Attentes pour le renforcement des capacités de l OPE - Appuis nécessaires 1.1.3. ANALYSE D IMPACT DU RENFORCEMENT DES CAPACITES DES OPE A PARTIR DES APPUIS APPORTES PAR AC DU PASEP L Appui Conseil (AC) du PASEP a mis en œuvre pendant le Projet, onze approches différentes et complémentaires pour renforcer les capacités des OPE. Il s agit de voir comment ces appuis ont été perçus par les OPE et quel a été l impact de l un de ces appuis ou d une combinaison d appuis. 1. Formations. Formations Générales (toutes OPE) : Vie associative Décentralisation 6 / 93

Technique de communication Formations Spécifiques (quelques OPE) : Comité de gestion BAB Comité de gestion points d eau Embouche Filière Lait 2. Visites / voyages (liés à Banque Aliment-Bétail : BAB) 3. Radio : le PASEP a diffusé et répété à la radio 6 thèmes d élevage sous forme de messages à destination de tous les éleveurs (en 189 messages). 4. Télé-publireportage : Certaines activités du Projet on donné lieu à des reportages télévisés diffusés localement ou nationalement. 5. Sensibilisation Information (dont «Caravane» d information) 6. Diffusion du manuel «Initiation à la Vie Associative» en 800 exemplaires 7. Cadre de Concertation (CC) La sensibilisation des OPE de base à la structuration à un niveau supérieur et à leur positionnement dans leur environnement local de manière structurée, grâce à la mise en place de Cadres de Concertation, est un élément essentiel dans le renforcement des capacités des OPE 8. Banques Aliment Bétail BAB (29) financement, voyage d étude, formation 9. Comités de Gestion des Points d Eau (CGEau, 39) 10. Alphabétisation (18 centres) 11. Animateur PASEP 18 Animateurs, depuis le début dans les 8 Départements 1.2. TROIS ANALYSES DIACHRONIQUES 2006 2009 à partir des 106 item de la BDD du DIAGNOSTIC INITIAL Reprise de la «Grille de Diagnostic des OPE et Unions» de 2006, revue et corrigée et intitulée «Questionnaire Diagnostic Final des OPE» sur laquelle repose la base de données et le Rapport mars 2007 «l Analyse Diagnostic du Fonctionnement des OPE» et renseignement des mêmes éléments par l animateur pour la situation 2009 (106 champs). De cette analyse diachronique systématique il en sort 3 sous-éléments : - BDD diagnostic complet (106 item) situation 2006 situation 2009 - «Notation» de chaque OPE sur 17 critères, 2006 et 2009 7 / 93

- Reprise de l item «Commentaire capacité» de la BDD 2006 qui quantifie l appréciation des Animateurs sur les capacités des OPE à conduire des projets (-- / - / = / + / ++) (page 58 du Rapport d Analyse Diagnostic, 2007) Ces trois analyses diachroniques doivent permettre de quantifier assez précisément le chemin parcouru par chaque OPE depuis 2006, et avec les deux approches complémentaires (trajectoire et auto-évaluation), faire comprendre le pourquoi et le comment de cette évolution, en mettant en scène l apport de l Appui-Conseil dans le renforcement des capacités des OPE par ses différents appuis. 8 / 93

2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES Elle portera successivement sur les 5 parties suivantes : 2.1. Rappel succinct du contexte de l appui aux OPE 2.2. Situation des OPE 2009 et principales évolutions 2006-2009 2.3. Analyse des «Notations» des OPE 2.4. Analyse d Impact des 11 types appuis apportés par l AC aux OPE 2.5. Auto-évaluation des OPE 2.1 Rappel succinct du contexte de l appui aux OPE dans le PASEP Le Projet de Sécurisation de l Economie Pastorale (PASEP) agit par la combinaison de 5 composantes : - Renforcement de la capacité des OPE - Santé animale - Commercialisation - Appui au Code Rural - Suivi-Evaluation Le présent rapport traite de la première composante : le Renforcement de la capacité des OPE. Ce renforcement des capacités des OPE s est fait de la manière suivante : - Les OPE suivies : sur plus de 2000 OPE recensées dans les 8 Départements formant la Région de Tahoua, 557 OPE ont été diagnostiquées en 2006 dès le début du Projet (questionnaire initial) et 200 OPE ont été sélectionnées pour être animées et suivies, pour les aider à renforcer leurs capacités dans tous les domaines, techniques, économiques et organisationnels. - Les Animateurs : 18 Animateurs dotés de motocyclettes et formés, ont été répartis sur les 8 Départements avec la charge de suivre et animer environ 10 OPE par Animateur. - Les Formations dispensées : tous les Animateurs et toutes les OPE ont reçu une formation dans 3 domaines : la vie associative, le décentralisation et la communication. Ensuite tous les Animateurs et certaines OPE ont reçu, en fonction du problème à résoudre, des formations spécifiques, en technique et en gestion : la mise en place d une Banque d Aliment Bétail (29 BAB), la participation à un comité de gestion des points d eau (39), la formation en embouche du bétail et la formation à la mise en place d une filière «Lait». - Le montage de micro-projets : les OPE les mieux structurées, actives et douées de capacités de gestion, ont été invitées, avec l appui des Animateurs, à constituer des dossiers de demande de réalisation de micro-projets (création d une BAB ) auprès du Projet ou d autres instances, pour obtenir le financement, réaliser ou faire réaliser les travaux et mener à bien l opération. - La structuration des OPE : une des taches les plus importantes incombant aux Animateurs était de mettre en place sur des bases solides, les 200 OPE dont ils avaient la responsabilité : mise en place des AG et bureaux, statuts et 9 / 93

officialisation, formation à la gestion des différentes activités et à la tenue des documents, vie associative active et regroupement avec d autres OPE dans les Associations (ex-cadre de concertation) qui préfigurent leur structuration en Unions et Fédérations autour des activités d élevage. - Renforcement des filières animales par le développement des activités : les Animateurs, après leur formation, ont a leur tour formé les membres des OPE à différentes activités : l embouche bovine et ovine qui est très développée dans toute la région, la mise en place de banques d aliment bétail en liaison avec l embouche mais aussi avec la complémentation du cheptel en saison sèche, l appui ou le lancement de filières «lait» à plusieurs OPE, la participation à la mise en place et au fonctionnement des Comités de gestion des points d eau, dans certaines zones nouvellement dotées de points d eau par le Projet. 10 / 93

2.2 Situation des OPE en 2009 et évolutions 2006-2009 2.2.1. Les OPE de la Région de Tahoua, par Département. Sur 200 OPE suivies au départ en 2006, 199 OPE sont enquêtées en 2009 (en réalité 197 OPE et 2 Unions). Pratiquement toutes les Communes de Tahoua (excepté 2) ont des OPE suivies par le PASEP et par un Animateur. 11 / 93

La répartition des OPE au sein des différents Département est très homogène (environ 22 OPE), et en moyenne 2 Animateurs s occupent d un Département, excepté la zone pastorale au nord, très étendue et difficile d accès, qui regroupe 43 OPE suivies par 4 Animateurs et la zone de Tahoua avec de nombreuses OPE (et même Union) dans la ville de Tahoua. Tableau T4.1. Répartition des OPE par Département Département Abalak 22 Bouza 21 Illéla 21 Keita 22 Konni 22 Madaoua 22 Tahoua 26 Tchin Tabaraden 43 Total 199 Nombre_OPE 2.2.2. Les OPE : Nombre d adhérents, Genre et évolution 2006-2009 Tableau T4.2. Répartition des OPE par Genre Genre OPE Effectif OPE % OPE Hommes 37 19 % Femmes 86 43 % Mixte 76 38 % Total. 199 Les OPE regroupant uniquement des femmes sont les plus nombreuses, suivies des OPE mixtes et enfin les OPE strictement masculines. Histogramme (Genre_OPE) 0,45 0,4 0,35 Tableau T4.3. Histogramme des OPE par Genre Fréquence 0,3 0,25 0,2 0,15 12 / 93 0,1 0,05 0 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 Genre_OPE

Le groupement féminin d emboucheuses «Hootel Kawti» de la ville de Tahoua Tableau T4.4. Effectif des adhérents des 199 OPE Moyenne Echantillon Somme par OPE Nombre adhérents 11 860 60 NB_Hommes 4 962 NB_Femmes 6 898 13 / 93

Les OPE suivies par le PASEP constituent maintenant un ensemble structuré de presque 12 000 membres dont 58 % sont des femmes. Tableau T4.5. Evolution 2006-2009 du nombre d adhérents des OPE Adhérents Situation initiale 2006 Situation finale 2009 Statistique Somme Moyenne Somme Moyenne Tx variation Nombre adhérents 13 189 66,28 11 860 59,60-10 % % femmes 57,64 58,16 Globalement le nombre d adhérents a diminué de 10 % entre 2006 et 2009 mais, loin d être une perte ou une désaffection des OPE, cette évolution marque au contraire une amélioration de la situation de chaque OPE : de nombreux membres n étaient membre que de nom, ne s acquittaient pas de leurs cotisations et ne participaient pas aux activités. La sensibilisation des OPE, les formations à la vie associative, l officialisation des OPE et la mise en place des Bureaux, a assaini la situation. 2.2.3. Fonctionnement interne des OPE et évolution 2006-2009 - 2.2.3.1. Cadre juridique Tableau T4.6. Cadre juridique des OPE Cadre juridique Nombre OPE 2009 Association 1 Coopérative 71 Groupement 125 Union 2 Total 199 L essentiel des OPE a choisi le statut de groupement, puis de coopérative. Tableau T4.7. Evolution de la mise en place des outils juridiques 2006 2009 % en 2009 Agrément 180 197 98 Statuts 180 195 97 Règlement intérieur 179 196 98 Plan d'action 125 165 82 14 / 93

Pratiquement toutes les OPE se sont maintenant dotées des éléments juridiques nécessaires à leur reconnaissance et leur fonctionnement : agrément, statuts, règlement intérieur, et, dans une moindre mesure, un plan d action. Une fois les outils juridiques mis en place, il s agit de voir l évolution du fonctionnement interne des OPE à travers le fonctionnement des leurs organes de fonctionnement que sont les Assemblées Générales, la tenue des Bureaux et l existence de Procès verbaux des Assemblées Générales. Tableau T4.8. Evolution de l existence et du fonctionnement des organes de fonctionnement des OPE Existence de : 2006 2009 AG.semestrielle 138 181 Existence.Bureau 182 198 PV.AG 63 185 L existence d AG seulement annuelle n est pas suffisante pour assurer un bon fonctionnement des OPE, cette longue période d une année peut laisser une situation tellement se détériorer (détournement de fonds, ventes à crédit trop importantes ) que l AG ne peut que constater que la situation est devenue ingérable et que l OPE est condamnée. Pour cela, le tenue d AG au moins semestrielles, et si possible trimestrielles, est souhaitée. On constate que pratiquement toutes les OPE ont adopté cette périodicité beaucoup plus sécurisante. En association avec la tenue de ces AG, la tenue d un procès-verbal d AG avait fait l objet d une sensibilisation et semble bien avoir porté ses fruits. - 2.2.3.2. Ressources humaines Tableau T4.9. Niveau d'alphabétisation des 6 membres du Bureau Situation initiale 2006 Situation finale 2009 Tx variation Somme Moyenne Somme Moyenne Analphabètes 491 2,467 445 2,236-9% Langue nationale 91 0,462 141 0,709 55% Caractères arabes 226 1,141 192 0,965-15% Autres écritures 41 0,207 63 0,317 54% Français 312 1,568 335 1,683 7% Même si le nombre d analphabètes demeure important dans les membres du Bureau, on note une diminution de leur nombre et une augmentation des membres maitrisant l écriture de leur langue nationale ou d une autre écriture (Tifinar) et maitrisant le français, ce qui leur «ouvre» la voie des négociations et de la contractualisation avec tous les acteurs du 15 / 93

développement. Le programme d alphabétisation du PASEP qui n a démarré qu en 2009, viendra renforcer les capacités de négociation et de gestion de toutes ces OPE. Le Bureau de l Union laitière «Azawad» de Tahoua discutant de gestion avec les Animateurs et de la formation du prix des produits laitiers transformés. - 2.2.3.3. Capacité de gestion Tableau T4.10. Tenue des documents de gestion et formation en comptabilité 2006 2009 Registre des membres 119 198 Liste CA...Bureau 182 197 Cahier de cotisations 102 191 Plan d action 114 161 Cahier de PV 23 174 Livre de caisse 64 152 Fiches de stocks 15 56 Registre des ventes 9 63 Compte d Exploitation 4 57 Bilan financier 8 47 Bilan des activités 5 65 Liste des débiteurs 11 77 Cahier d enregistrement 19 75 Formation comptabilité 16 54 16 / 93

La situation de la tenue des documents permettant la comptabilité et la gestion des OPE s est considérablement améliorée. La très grande majorité des OPE peut maintenant suivre les cotisations de ses adhérents et surtout tenir un livre de caisse. Toutes les OPE qui ont ouvert un compte auprès d une banque ou d une IMF, disposent par ailleurs d un livret de banque et la situation financière peut donc être connue à tout moment. Les Comptes d Exploitation sont encore trop rares, mais toutes les OPE qui ont mené des opérations de Banque Aliment Bétail (BAB) et d embouche par exemple, ont réalisé en assemblée générale, leur compte d exploitation avec l appui de l Animateur. Les formations à la comptabilité se sont multipliées, permettant à de plus en plus d OPE de tenir à jour leur gestion-comptabilité et d établir un compte d exploitation de leurs activités économiques mais un effort particulier devra être fait en Formation en gestion pour qu au moins dans chaque OPE, un responsable du Bureau soit formé à la comptabilité-gestion. 17 / 93

2.2.7. Les Activités et la Viabilité des OPE - 2.2.4.1. Les activités économiques des OPE Tableau T4.11. Nombre d activités économiques menées par les OPE Nombre d'activités économiques Nombre d'ope (avec FdR) 1 89 2 70 3 29 4 7 5 3 6 1 On constate que les OPE qui mènent plusieurs activités économiques sont les plus nombreuses (avec FdR, c'est-à-dire avec un «Fonds de Roulement» effectif, comportant des stocks, de l argent en caisse ou en banque, et éventuellement des débiteurs). Ce qui est appelé improprement «FdR» (Fonds de Roulement), représente en fait les «Actifs circulants» en termes de gestion d entreprise. Le nombre d OPE pluriactives est de 110 par rapport aux OPE à une seule activité (89) mais le nombre d activités est de 2 ou plus rarement 3. Il n y a que 11 OPE sur 199 (5 %) à mener 4 activités économiques ou plus. - 2.2.4.2. Les Fonds de Roulement et les activités économiques Tableau T4.12. Détail des nombres et des types d activités économiques menées par les OPE et Fonds de Roulements consacrés (en F.CFA) Activité Total de Total FDR 1 Activité 2 Activités 3 Activités 4 Activités 5 Activités 6 Activités Nbr OPE 89 70 29 7 3 1 Autres 2 909 325 0 1 014 000 15 000 73 175 1 807 150 BAB 24 224 906 4 126 170 14 583 080 2 939 031 2 075 925 500 700 Banque céréales 46 639 080 9 416 350 14 214 730 4 984 000 10 188 750 3 576 000 4 259 250 Commerce Bétail 46 157 740 24 970 250 17 908 090 1 029 400 2 250 000 Cotisation 8 091 445 4 971 525 1 589 670 395 250 1 135 000 crédit 16 442 035 1 447 725 3 777 250 8 063 000 2 173 000 981 060 Embouche 15 348 600 2 323 000 9 173 000 950 000 2 902 600 Tontine 18 832 022 5 352 065 6 437 957 4 175 800 2 746 200 120 000 Transf/Com Lait- Viande-peaux 3 523 461 416 050 1 859 161 120 000 1 124 250 4 000 Vente autres produits 4 660 125 2 962 000 1 472 000 191 000 35 125 Vente Intrants zootechniques 246 000 32 500 165 500 48 000 Total 187 074 739 50 700 135 66 701 438 32 531 981 22 882 125 8 192 660 6 066 400 18 / 93

On peut constater que les OPE à une seule activité, concentrent leurs ressources sur la commercialisation du bétail (il s agit des OPE de la zone pastorale), et sur les choses essentielles comme les Banques céréalières et les Banques Aliment Bétail, activités des OPE aidant les membres pour leur survie ou celle de leur bétail (obtenir des céréales et des BAB sans spéculation ruineuse). Quand les OPE deviennent pluriactives, elles intensifient ces actions de service et ajoutent des activités de production comme l embouche, directement, ou à travers le crédit et les tontines. Tableau T4.13. Fonds de Roulement consacrés aux 365 activités économiques (F.CFA) Activité Total FdR Autres 2 909 325 BAB (Banque Aliment Bétail) 24 224 906 Banque céréales 46 639 080 Commerce Bétail 46 157 740 Cotisation 8 091 445 Crédit 16 442 035 Embouche 15 348 600 Tontine 18 832 022 Transform/Commerce Lait-Viande-peaux 3 523 461 Vente autres produits 4 660 125 Vente autres Intrants zootechniques 246 000 Total 187 074 739 -Banques céréales (voir tableaux T4.12 et T4.13) Les 365 activités économiques menées par les 199 OPE mobilisent des fonds à hauteur de 187 millions de Francs CFA. Parmi ces activités, celle qui vient en premier, quant aux fonds mobilisés (47 millions F.CFA), est l activité «Banque céréales». Elle est pratiquée par 44 OPE, soit 22 %. Ceci est normal dans cette zone Sahélienne durement touchée par les aléas climatiques ces dernières années, et notamment par une crise alimentaire aiguë en 2006. Mais cette activité «Banque céréales» n est pas du tout incongrue dans ces OPE d éleveurs, bien au contraire, car, au sein du budget familial des familles d éleveurs, le poste budgétaire «achats de céréales» pour la consommation humaine est le tout premier! Ainsi, chaque année, c est l achat de céréales qui va motiver le plus de ventes en bétail. Plus l année sera déficitaire en pluie et en céréales et fera croître le prix des céréales par spéculation sur le marché local, et plus l éleveur sera contraint de vendre un nombre plus important de têtes de bétail. Bien souvent ce nombre dépassera la simple exploitation normale du troupeau pour se transformer en surexploitation forcée, véritable décapitalisation, entraînant l éleveur dans la spirale de la pauvreté. Les «Banques céréales» sont donc un instrument indispensable au sein de chaque OPE d éleveur, pour casser la spéculation sur les céréales et stopper la surexploitation de leurs troupeaux. La première place donnée par les OPE à cette activité de régularisation des cours des céréales est bien la preuve de son importance vitale pour eux. C est un instrument de lutte 19 / 93

contre la pauvreté et contre la malnutrition, lutte directement menée par les populations ellesmêmes, grâce aux OPE et à tous les autres types de groupements. Tableau T4.14. Détail des activités totales menées par les OPE en 2009 Ensemble des activités Nombre déclarations Accès à l'eau 6 Activité non économique 85 Alphabétisation 5 Artisanat 13 Autre activité de production 4 Autre activité de service 14 Banque céréales 44 Boutique coopérative 3 Commercialisation bétail 33 Commercialisation cuirs et peaux 3 Commercialisation lait 15 Commercialisation viande 2 Crédit 73 Embouche collective 17 Embouche individuelle 100 Formation 7 Gestion conflits 14 Mise en défens 1 Production de céréales 5 Production lait collective 2 Production lait individuelle 33 Production maraîchère 21 Tontine 110 Transformation du lait 10 Transformation peaux, os 6 Transformation viande 1 Vaccinations, soins 8 Vente intrants zootechniques (dont 35 BAB) 71 Total 706 -Commerce du bétail : c est la deuxième activité pour la mobilisation du Fonds de Roulement des OPE (46 millions F.CFA) mais elle ne concerne que 33 OPE (soit 17 %), notamment celle de la zone pastorale du nord, pour lesquelles cette activité est vitale. -Embouche ovine et bovine, individuelle et collective : c est indéniablement l activité économique la plus répandue dans les OPE, notamment l embouche ovine dans les OPE féminines. L embouche collective (17 OPE) correspond à une activité sur fonds OPE et bénéfices au profit de l OPE, tandis que embouche individuelle (100 OPE) correspond à une activité strictement individuelle, sans activité de l OPE, ni bénéfice collectif pour l OPE. A ces déclarations d embouche il faut rattacher les déclarations de «Crédit» (73 OPE) dont l essentiel est accordé aux membres des OPE pour faire de l embouche individuelle. Au total, en cumulant les deux types d embouche et le crédit, l activité «embouche» mobilise entre 20 / 93

117 et 190 OPE (de 59 à 95 % des OPE) et de 15 à 32 millions F.CFA (soit de 8 à 17 % des fonds de roulement). -Banques Aliment Bétail (BAB) : elles sont une activité importante pour les OPE (bénéfice sur les activités de vente, formation à la gestion avec tenue d un compte d exploitation) et pour les membres, la disponibilité en aliments de complément facilitant l embouche très pratiquée par les adhérents et également améliorant la production laitière et même la survie de certaines têtes de bétail pendant la dure saison sèche. Le Projet PASEP a mis en place 29 BAD avec formation technique et de gestion et quelques BAB existaient déjà, soit au total 35 BAB en activité (18 % des OPE) et des fonds mobilisés à hauteur de 24 millions sur les 187 disponibles (soit 13 % des fonds), plaçant cette activité en 3 ème position sur le plan financier. -Vente d intrants zootechniques : cette activité est trop peu développée, car elle ne mobilise, en comptant les BAB, que 71 OPE (35 % des OPE) et pour un montant, hors BAB, qui est insignifiant! (246 000 F.CFA). Pourtant une coordination de toutes les OPE avec la structure des Vétérinaires privés, devrait assurer une couverture de toute la zone en produits vétérinaires, essentiels pour la survie du bétail, d embouche comme d élevage. -Tontine : avec l embouche, c est l activité la plus pratiquée, notamment par les OPE féminines. On compte 110 OPE (soit 55 %) qui mobilisent 18 millions (soit 10 % des fonds). La tontine n est pas à proprement parler une activité d OPE, mais c est une pratique de collecte de fonds périodique individuelle d un groupe de personnes, donc s inscrivant bien dans une OPE, pour octroyer en crédit de manière tournante à un membre, la totalité des sommes recueillies. C est une activité traditionnelle très pratiquée. Les sommes prêtées à un membre peuvent en partie se retrouver investies dans des activités de production comme l embouche. -Commercialisation, Transformation Lait, Viande, Peaux sont peu développées, du fait de l organisation trop récente encore des OPE en «Unions» (sensibilisation et mise en place en fin 2008 des Associations, ex-cadre de concertation des OPE), la maitrise des filières, en aval de la production (collecte, transformation, commercialisation) nécessitant de dépasser le niveau de base OPE individuelle, pour atteindre le niveau structuré supérieur. 21 / 93

-Autres activités de service, commerce, production, activités non économiques : elles sont peu représentées mais certaines sont une préoccupation importante en liaison avec l élevage comme l organisation des vaccinations, l accès à l eau, la gestion des conflits 2.2.4.3.Les composantes du Fonds de Roulement des OPE On a appelé «Fonds de Roulement» (en réalité les Actifs Circulants) la somme des trois composantes facilement identifiables dans toute OPE : les stocks (valorisés au prix d achat), les sommes disponibles en Caisse et en Banque, les dettes contractées par les membres ou les non membres auprès de l OPE (en réalité les créances) enregistrées dans les documents. Total FONDS de ROULEMENT = STOCK + CAISSE et BANQUE + DETTES La connaissance de ces 3 composantes du FdR permet de comprendre la marche de l OPE, de voir ses forces et faiblesses et sert d outil de pilotage, tant au Bureau et à l AG de l OPE qu aux Animateurs et au Projet pour son suivi. - les Stocks renseignent sur la capacité ou non de l OPE à approvisionner ses adhérents par exemple en aliment bétail ou en céréales pour ses membres. - Caisse et Banque d un montant élevé montrent une honnêteté de gestion mais peut être une immobilisation inutile de fonds qui devraient être employés à des activités économiques au bénéfice de l OPE ou de ses membres. - Les Dettes des membres ou non membres (vente de stocks à crédit ou emprunt dans la caisse) ne devraient pas exister en dehors de cas stipulés dans le règlement intérieur précisant le montant maximum des dettes, la durée du prêt, le taux d intérêt, les sanctions en cas de non respect En particulier, l expérience des Groupements en Afrique a montré que «A partir d un certain seuil (probablement autour de 15 à 20 % d impayés), on assiste à une «solidarité perverse», c'est-à-dire à une solidarité dans le nonremboursement». (Gentil D., Fournier Y. ; 1993). La connaissance de ce taux d impayés (taux des dettes = dettes des membres + autres dettes) au niveau de chaque OPE et au niveau global des Départements et de la Région est fondamental pour apprécier la marche des OPE. Les Tableaux T4.15, T4.16, T4.17 et T4.18 donnent la valeur de ces trois composantes, leur évolution et le taux de dettes des membres. Tableau T4.15. Composantes du Fonds de Roulement des OPE en 2009 (en F.CFA) Somme Moyenne Stocks 87 752 991 440 970 Caisse et banque 86 188 178 433 106 Dettes membres 11 385 320 57 213 Autres dettes 1 748 250 8 785 Total FDR (F.CFA) 187 074 739 940 074 Taux des dettes % 5,3 22 / 93

-Fonds de Roulement Total. C est la puissance de travail des OPE. Elle s élève à 187 millions de F.CFA pour les 199 OPE qui réunissent 12 000 membres. En moyenne, une OPE représente donc presque 1 million F.CFA pour 60 membres. Tableau T4.16 ; Répartition des OPE par classes de FdR en 2009 (en F.CFA) Borne inférieure Borne supérieure [ Effectif [ F.CFA F.CFA OPE % OPE 0 100 000 28 14 100 000 500 000 72 36 500 000 1 000 000 40 20 1 000 000 2 000 000 36 18 2 000 000 4 000 000 15 8 4 000 000 20 000 000 8 4 La répartition des OPE par classes de Fonds de Roulement fait mieux ressortir la réalité que la moyenne, en faisant ressortir que 50 % des OPE sont de «petites OPE naissantes», avec un FdR inférieur à 500 000 F.CFA et que la classe la plus nombreuse des 199 OPE est celle comprise entre 100 000 et 500 000 F.CFA de FdR. Ensuite un groupe important de 2 classes équivalentes d OPE «moyennes» représentent 38 % des OPE avec un FdR compris entre 500 000 et 2 000 000 F.CFA. Ensuite il existe quelques «grosses» OPE ou Unions, ayant bénéficié d appuis antérieurs puis de la part du Projet. -Les Stocks : les stocks mobilisent 47 % du FdR, c'est-à-dire qu on peut penser qu ils sont constitués d intrants pour servir aux éleveurs, ce qui est un des buts des OPE, ou qu il s agit d animaux des OPE, en embouche ou sur le point d être commercialisés et donc que les activités économiques des OPE sont en cours. -Caisse et Banque : les sommes bloquées en Caisse et Banque semblent trop élevées puisqu elles ne génèrent pas de bénéfices mais il faut noter que pour deux activité très importante, Banques céréalières et Banques Aliment Bétail (BAB), les OPE ont sans doute vendu leurs stocks et bloquent ces sommes en réserve, en prévision de la prochaine campagne (attente de la période des prix bas après la récolte pour les céréales destinées à la consommation humaine, même chose pour les BAB). En attendant de maîtriser la gestion d activités consécutives avec les sommes globales disponibles temporairement, les OPE jouent la sécurité et séparent les activités et les sommes qui leur sont attachées. Pour le moment, une OPE a, par exemple, une Commission Banque Céréales avec ses responsables, ses magasins, sa comptabilité séparée et ses finances séparées, y compris un compte en banque «céréales de l OPE» et à côté, une Commission BAB, également avec ses responsables, magasins, comptabilité et finances séparés. La mise en commun de ces comptes séparés, au sein de la même OPE, sera sans doute la prochaine étape à franchir. -Dettes des membres et des non-membres : le taux de dettes (impayés des membres et nonmembres) est très satisfaisant puisqu avec un Taux de dettes global de 5,3 %, il est très éloigné du seuil dangereux des 15-20 % d impayés. Cependant, ce taux global incite à regarder au cas par cas, et à discuter des procédures à mettre en place au sein de chaque OPE 23 / 93

pour surveiller ce taux, en prendre connaissance à chaque réunion de Bureau et d AG des OPE et à stipuler dans le règlement intérieur, la conduite à tenir pour limiter ou supprimer ce dysfonctionnement. Tableau T4.17. Répartition des OPE en classes de % de Dettes Histogramme (A-RQ-Enq_Fin_Q_Num.Taux des dettes) 0,8 0,7 0,6 Fréquence 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 0 20 40 60 80 100 120 A-RQ-Enq_Fin_Q_Num.Taux des dettes Si le taux global de dettes est de 5,3 %, en fait 143 sur 199 OPE, soit 72 % des OPE ont un taux de dette nul, c'est-à-dire qu aucun de leur membre ne doit de l argent à son OPE. Les autres OPE sont le plus souvent en dessous du seuil de 20 % d impayés et moins d une dizaine d OPE sont au dessus de 20 % d impayés, c'est-à-dire en réelle difficulté. Sur le graphique T4.17, les 143 OPE à taux de dettes nul n apparaissent pas car elles sont confondues avec la ligne verticale de l ordonnée. 2.2.4.4. L évolution du Fonds de Roulement Pour garder la comparaison avec l enquête initiale de 2006 et évaluer la progression 2006-2009, nous avons également restitué dans le Tableau T4.18 les composantes 2009, calculées de la même manière qu en 2006, malgré les imperfections qui y apparaissaient et que nous avons corrigées dans le Tableau T4.15 présentant la situation réelle 2009. En 2006, les sommes attribuées à l activité «tontine» avaient été affectées par erreur à la composante «Dettes des membres» puisqu il s agissait d un crédit mais le paramètre que nous voulons absolument surveiller est le taux réel de dettes, c'est-à-dire d impayés sur des sacs de céréales ou d aliment bétail par exemple, pris par un membre dans les stocks de son OPE, et dont il n a pas encore réglé la totalité de la somme due ; il s agit bien d impayés et c est l ampleur de ce dysfonctionnement qu il s agit de surveiller. La «tontine» est par contre une activité de crédit rotatif auprès des membres, et il n y a aucune irrégularité à en bénéficier et à devoir 24 / 93

cette somme à son OPE. Inscrire les sommes destinées aux «tontines» dans la composante «dette» fausse donc les calculs et ne correspond pas à l esprit de la composante «dette» que nous voulons suivre. Pour 2009, les «dettes» réelles du Tableau T4.15 de la page précédente, ne comptent plus les sommes des «tontines» qui ont été reversées à la composante Caisse et Banque, contrairement au Tableau T4.18 qui suit. Les dettes des membres apparaissent pratiquement inchangées entre 2006 et 2009 et correspondent donc pour les deux années à un Taux de dettes des membres d environ 5 %, donc très satisfaisant et qui se maintient. L ancien mode de calcul des dettes incluant par erreur les «tontines» aboutissait à un Taux de dettes des membres de 16 % en 2006 et de 15,2 % en 2009, encore dans les limites. Tableau T4.18. Evolution du Fonds de Roulement des OPE 2006-2009 (en F.CFA) (Ancien mode de calcul) 2006 2009 Tx variation Somme Moyenne Somme Moyenne Stocks 85 118 400 429 891 88 421 291 444 328 4% Caisse et Banque 39 439 860 198 190 68 274 468 343 088 73% Dettes membres 28 330 600 142 365 28 413 230 142 780 0% Autres dettes 365 000 1 834 1 965 750 9 878 439% Total FDR 153 307 960 770 392 187 074 739 940 074 22% Le Taux des Autres dettes (dettes des non-membres) est en forte progression mais ne concerne que des sommes très minimes. Il faut cependant attirer l attention des OPE sur ce dysfonctionnement : comment un non-membre peut-il s endetter au sein de l OPE? L évolution globale du FdR est satisfaisante avec une progression de 22 % sur les 3 ans, c'est-à-dire une progression annuelle de 6,85 %. -Commentaire sur l évolution du Fonds de Roulement des OPE entre 2006 et 2009. A partir des données des deux enquêtes, initiale en 2006 et finale en 2009, on a pu calculer sur le Fonds de Roulement de chaque OPE, la concentration de ces différents FdR et en établir le Coefficient de Gini. Le Tableau T4.19 et le graphique qui lui est associé décrivent la situation de cette évolution. Tableau T4.19. Calcul du Coefficient de Gini sur les 199 OPE entre 2006 et 2009 FdR Total Moyenne Coef Gini Initial 153 307 960 770 392 71,7% Final 187 074 739 940 074 60,0% 25 / 93

Courbes de concentration FdR 100,00% 90,00% 80,00% 70,00% % Effectifs cumulés 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% FdR Final Référence FdR Initial 20,00% 10,00% 0,00% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00% 100,00 % % FdR cumulés Le coefficient de Gini et la courbe de concentration des FdR montrent qu à partir d une répartition des OPE assez inégalitaire en 2006 (de très nombreuses OPE à petits FdR et un petit nombre d OPE à FdR important en 2006 possédant l essentiel du FdR global) le développement des activités sur les 3 dernières années a diminué les inégalités entre OPE en 2009. Le Tableau T4.16 donnait déjà une répartition des OPE par classe de FdR mais ici, de manière visuelle, la courbe bleue de 2006 plus éloignée de la diagonale (représentant l égalité parfaite) que la courbe rouge de 2009, nous indique que les inégalités ont diminué. Ainsi, on peut lire sur les échelles qu en 2006, 80 % des OPE ne possédaient qu environ 25 % du FdR global, alors qu en 2009, ces mêmes 80 % des OPE possèdent maintenant presque 40 % de la richesse du FdR global. 26 / 93

2.2.4.5. La Répartition des fonds de roulement par Département Tableau T4.20. Fonds de roulement des OPE par Département 27 / 93

Les OPE de la zone pastorale dominent sur le plan des fonds de roulement, parce qu elles sont nombreuses et qu elles ont bénéficié de financement pour la commercialisation du bétail, bétail qui est souvent leur seule ressource dans une zone où l agriculture est très aléatoire. 2.2.4.6. L Autonomie financière des OPE. L autonomie financière des OPE peut s évaluer en différenciant les origines de leurs fonds disponibles. Tableau T4.21. Fonds disponibles dans les OPE, par provenance (F.CFA) Situation Situation 2006 2009 Somme Moyenne Somme Moyenne Tx var. Cotisations 57 853 365 290 720 34 728 811 174 517-40% Subventions 76 222 005 384 960 86 791 984 436 141 14% Marge brute 18 447 625 93 170 17 484 162 87 860-5% Emprunts 49 323 200 252 939 105 864 600 531 983 115% Fonds disponibles 202 452 305 1 017 348 243 379 876 1 241 734 20% Les cotisations de leurs membres et les marges de leurs opérations économiques constituent véritablement leurs ressources internes, générées par leur effort de contribution et leurs activités. Cotisations et Marge brute correspondent à 21,4 % des fonds disponibles pour l année 2009. A ces ressources internes viennent s ajouter les subventions obtenues des Projets et qui, ne donnant pas lieu à remboursement, sont intégrées aux ressources internes et constituent les ressources propres de l OPE. Les subventions constituent 35,6 % des fonds disponibles dans l OPE. Les emprunts auprès des banques et des IMF (Institutions de Micro-Finance) locales sont la quatrième source financière. Les emprunts représentent 43 % des fonds disponibles. Quand les cotisations ont varié à la baisse, les parts sociales étant déjà versées, les OPE ont considérablement accru leurs emprunts pour financer leurs activités. Leur officialisation, leur structuration, leurs nouvelles compétences en gestion ont joué en leur faveur pour obtenir ces crédits auprès des banques et des IMF. Les paramètres décrivant les OPE, leur fonctionnement, leurs activités, la viabilité de leurs actions à travers l étude des composantes du fonds de roulement, étant très satisfaisants, il reste à voir comment ces OPE se préparent à la durabilité de leur existence et de leurs actions. C est à travers leur structuration en Unions et leur intégration dans l environnement local, régional et national que leur existence deviendra durable. 28 / 93

2.2.5. La structuration des OPE comme élément de leur Pérennité 2.2.5.1. Affiliation des OPE à une Union La pérennité des OPE, une fois leurs capacités humaines renforcées et leurs activités de bases développées, dépendra de la manière dont elles se lieront aux autres OPE pour former des Unions et Fédérations, leur permettant d entrer en synergie, d aborder les problèmes qui dépassent une simple OPE comme les problèmes de filières (commercialisation du bétail d élevage et d embouche, transformation laitière et commercialisation des produits laitiers, approvisionnements en intrants ) et de se positionner comme partenaires incontournables, tant au niveau local que régional puis national. Tableau T4.22. Nombre d OPE affiliées à une Union 2006 2009 Nombre d affiliations à une Union 57 187 De très nombreuses OPE sont membres depuis le début d Associations Départementales, Régionales ou même Nationales comme par exemple l AREN (Association pour la Relance de l Elevage au Niger) ou Union-Association Dandalin, ou l Union FNEN Daddo et de nombreuses Unions Communales ont vu le jour. Le travail de sensibilisation au regroupement mené par le PASEP et ses Animateurs a abouti à la création de 12 «Associations des OPE» (ex-cadre de concertation). La coordination de ces multiples types d Unions devrait considérablement développer les activités menées par les OPE de base et, par le développement des échanges et des formations entre elles, renforcer leurs capacités et assurer leur pérennité. Avec la mise en place des Associations (ex-cadres de concertation) équivalent des Unions, les OPE ont pu adhérer en grand nombre et actuellement il ne reste en 2009 que quelques OPE qui ne se soient pas affiliées. Les Associations-Unions sont encore toutes récentes mais elles devraient rapidement développer des actions collectives, et en tout premier lieu, les activités de Banque Aliment Bétail (BAB) pour la prochaine saison sèche pour le bétail et d approvisionnement en céréales (Banques céréalières) pour leurs membres pour la fin de saison sèche et la soudure de saison des pluies. Ces deux activités sont des activités typiques d Associations-Unions, qui sont très mobilisatrices et qui, si elles sont couronnées de succès, renforcent considérablement la confiance en eux des OPE et Associations-Unions. Ceci les incite à assurer la pérennité de ces actions essentielles et à se lancer dans d autres opérations demandées par leurs membres, les OPE. 2.2.5.2. Appuis apportés par les Union aux OPE Quelques OPE en 2006 étaient affiliées à des Unions existantes et recevaient de leur part quelques appuis. On a identifié six types d appuis (appui financier, gestion, technique, 29 / 93

information, formation, autre) et le tableau suivant T4.23 fait le point de ces différents appuis apportés par les Unions aux OPE. Tableau T4.23. Nombre d OPE recevant ou non un type d appui de la part de l Union 2006 2009 Type d appui reçu de l Union NON OUI NON OUI Appui financier 48 2 176 10 Appui en gestion 49 1 187 2 Appui technique 49 1 176 13 Appui en Informations 13 44 82 107 Appui en Formations 42 8 177 12 Appuis autres 39 12 166 23 Nombre d OPE affiliées 57 187 Les chiffres sont parfois inférieurs au nombre d OPE affiliées quand l information est manquante, et parfois supérieurs quand des OPE hors Union reçoivent quand même un appui de la part de l Union, l adhésion pouvant intervenir plus tard. On constate que pour le moment les appuis des Unions sont très minimes. Il n y a guerre qu en matière d Information des OPE que les Unions remplissent un rôle conséquent (57 % des OPE recevant cet appui), dans les autres domaines, les appuis concernent moins de 10 % des OPE en Union. Cela tient essentiellement au fait que les Unions (Associations, ex-cadre de concertation) sont très jeunes, n ayant que quelques mois d existence mais pas encore les moyens, notamment financier, de jouer un rôle plus important. Si les adhésions se confirment, que les activités faisant intervenir les Unions se développent, comme les approvisionnements en aliment bétail, en céréales, l organisation de l embouche, la commercialisation du bétail et des produits laitiers alors on peut penser que les Unions prendront une part beaucoup plus important dans tous les types d appuis, prenant le relais des rôles que tient actuellement le Projet PASEP. 2.2.5.3. Intégration des OPE dans le contexte local, régional ou national La participation des OPE aux réunions locales progresse un peu, montrant leur implication et leur prise en compte de plus en plus fréquente par les Autorités locales. Par contre, pour le moment, leurs participations aux échelons supérieurs sont toujours réduites et même en baisse. 30 / 93

Tableau T4.24. Participation des OPE aux différents niveaux de réunions 2006 2009 Tx var Somme Moyenne Somme Moyenne Réunions locales 254 1,276 285 1,432 +12% Réunions régionales 30 0,151 20 0,101-33% Réunions nationales 18 0,090 15 0,075-17% 2.2.5.3. Développement du partenariat Les OPE ont su développer des partenariats, tant avec des entreprises locales ou des commerçants pour leurs approvisionnements, qu avec des IMF pour le financement de leurs actions. L analyse de l auto-évaluation montrera ces différents partenariats. Tableau T4.25. Développement du partenariat 2006 2009 Tx var Nombre OPE avec partenaires 99 145 + 46% En conclusion, on note qu en 2009, presque toutes les OPE sont affiliées à une Association (Union), condition nécessaire à leur pérennité, mais pas suffisante, et qu elles s insèrent de plus en plus dans le panorama local, tant au niveau des réunions avec les Autorités locales qu au niveau de leurs multiples partenariats. 31 / 93