Cardiopathies ischémiques Définition Les facteurs de risque des cardiopathies ischémiques (lésion des artères coronariennes) sont divers et peuvent se cumuler. Comme pour l ensemble des maladies cardiovasculaires, l influence, d une part, des comportements alimentaires, du tabagisme, du manque d exercice physique et d autre part, les conséquences de l hypertension, du diabète, des troubles des lipides sanguins et l excès de poids sont bien établies. Récemment, différentes études ont mis en évidence un impact de la pollution atmosphérique par microparticules sur l incidence des cardiopathies ischémiques. Les chiffres Mortalité : Au cours des années 2004-2009, le nombre annuel moyen de décès par cardiopathies ischémiques en Wallonie est de : 134 hommes et 93 femmes. On meurt moins de cardiopathies ischémiques en Wallonie qu'en Flandre et à Bruxelles et ce, tant pour les hommes que pour les femmes. Figure 1 : Taux moyens standardisés de mortalité par cardiopathie ischémique pour 0 000 habitants, 2004-2009 Belgique 147 Belgique. 112 Flandre 163 122 Bruxelles 148 129 Wallonie 126 9 300 200 0 0 0 200 300 Source : DGSIE Données de mortalité, 2004-2006 1
D autres informations sur les cardiopathies ischémiques nous viennent des registres existants dans l entité de Charleroi, dans celle de Gand et dans la province de Luxembourg. Ces registres consignent tous les infarctus survenus chez des personnes de 2 à 74 ans dans un certain périmètre géographique notamment grâce à un examen minutieux des certificats de décès et des registres d hospitalisation. D après le registre, dans la zone de Charleroi, le taux brut d infarctus du myocarde (fatals et non-fatal) est en 2008 de 23, pour 000 habitants, ce qui correspond à 289 infarctus (fatals et non-fatals). Le registre nous apprend par ailleurs que des 7.7 % des cas concernent des hommes. Depuis le début de l enregistrement (1983), on constate une forte diminution des cas d infarctus (avant 74 ans), surtout chez les hommes. La diminution importante de cas constatée dans les années 90 s explique notamment par la prévention primaire et la diminution des facteurs de risque : diminution du tabac1, promotion d une alimentation équilibrée, de l exercice physique, etc. Le fait que la mortalité par infarctus diminue aussi fortement s explique par l amélioration de la prise en charge thérapeutique 2 : mise en place d unité de soins intensifs cardiaques, la généralisation des revascularisations d urgence, le développement de centres et de programme de prise en charge après un épisode de thrombose, etc. Figure 2 : Evolution des taux d'attaque fatal et non-fatal par sexe à Charleroi entre 1983 et 2007 (taux standardisés pour l'âge) pour 000 habitants 4 40 Taux pour 000 habitants 3 30 2 20 1 0 1983 198 1987 1989 1991 1993 199 1997 1999 2001 2003 200 2007 Hommes non-fatal Hommes-fatal Femmes - non-fatal Femmes - fatal Source : Registre de l infarctus du myocarde Charleroi-Bellux, résultats de l année 2008 1 Gruer L, Hart CL, Gordon DS, Watt GC. Effect of tobacco smoking on survival of men and women by social position: a 28 year cohort study. BMJ 2009; 17:338. 2 Coppieters Y, Collart P, Levêque A. Gender differences in acute myocardial infarction, twenty-five years registration. Int J Cardiol. 2011 May 6. [Epub ahead of print] 2
Morbidité : En Wallonie, 3% de la population déclare avoir ou avoir eu une maladie coronaire au cours de leur vie. Parmi ces personnes, 26,3% déclarent avoir eu un infarctus du myocarde. Au total 2% de la population wallonne déclare avoir eu au cours de sa vie un infarctus du myocarde. En Belgique et dans chaque région, les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir souffert d une maladie coronaire. Chez les wallons de plus de 6 ans, cette proportion monte à 1,7% et chez les wallonnes du même âge à 4,6%. Les plus de 6 ans sont 11,9% a déclaré avoir ou avoir eu une maladie coronaire, 1,3% chez les hommes et 9,7% chez les femmes. Les proportions des personnes ayant eu une maladie coronaire ou un infarctus sont comparables dans les autres régions belges. Belgique 3.3% Belgique. 2.2% Flandre 2.9% 2.1% Bruxelles 3.8% 2.6% Wallonie 3.7% 2.3% % 8% 6% 4% 2% 0% 2% 4% 6% 8% % Source : HIS 2008, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles. 3
Croisement avec les classes d âge Figure 4 : Proportion de personnes déclarant souffrir ou avoir déjà souffert au cours de leur vie d'une maladie ischémique selon l âge (%) (MA04) % 2 20 1 16 13 13 14 0 6 6 6 4 2 3 2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1-24 2-34 3-44 4-4 - 64 6-74 7+ Belgique Flandre Bruxelles Wallonie Source : HIS 2008, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles C est à partir de 4 ans qu on commence à rencontrer des personnes qui déclarent avoir déjà souffert de maladies cardiovasculaires. Au-delà de 7 ans, 13,2% des belges déclarent avoir déjà souffert de l une ou l autre de ces maladies. 4
Croisement avec les niveaux d instruction Figure : Proportion de personnes déclarant souffrir ou avoir souffert de maladie ischémique au cours de leur vie selon le niveau d instruction (%) % 1.0.0 7.3.0.8.8 4. 4.8.7 1.8 2.7 2.1 1. 1.9 1.8 0.0 Pas d'études ou Primaires Secondaires Supérieures Universitaires Belgique Flandre Bruxelles Wallonie Source : HIS 2008, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles. En Wallonie, parmi les personnes issues de familles où le plus haut diplôme est celui de l enseignement primaire,,8% souffrent ou ont souffert de maladies ischémiques contre 1,8% des personnes issues d une famille où le plus haut diplôme est celui de l enseignement supérieur. Cette répartition graduelle s observe aussi dans les autres régions du pays. Remarques pour l interprétation Les disparités de mortalité par cardiopathies ischémiques pourraient être expliquées en partie par des différences de codification, d un médecin à l autre, des décès dont la cause n apparaît pas de manière évidente.