Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies en République Démocratique du Congo

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Transcription:

Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies en République Démocratique du Congo Préface : le mot du représentant 3 Zones d intervention du PAM 4 Les opérations du PAM à l Est de la RDC 5 Sauver des vies et aider à la réinstallation des retournés 5 La machine logistique du PAM - Largage de vivres dans le Haut-Uélé 8 Comment le PAM cible ses interventions - L importance de l analyse de la vulnérabilité 12 Cap sur la nutrition 14 Les cantines scolaires du PAM en 2009 16 Achats pour le progrès pour 4000 agriculteurs du Katanga 17 Chiffres de l année 2009 18 T A B L E D E S M A T I E R E S P R E F A C E Le mot du Représentant En 2009, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) a dû savoir s adapter à une situation humanitaire en constante évolution sur tout le territoire de la République Démocratique du Congo (RDC). Les mouvements de retour des personnes déplacées à l Est ont fait sensiblement augmenter le nombre total de personnes qui ont pu recevoir une assistance alimentaire en RDC en 2009, passant ainsi de 2,6 millions de personnes en 2008, à plus de 4,2 millions en 2009. L opération d urgence (EMOP) lancée par le PAM en mai 2009 dans le district du Haut- Uélé en province Orientale pour venir en aide aux personnes déplacées par les violences des rebelles ougandais de l Armée de Résistance du Seigneur (LRA), s est également poursuivie sur toute l année 2009, avec des défis logistiques immenses. Les événements de fin 2009 à Dongo en Equateur ont également entraîné une augmentation des distributions dans cette province afin de venir en aide aux personnes déplacées dès la fin décembre 2009. En tant que chef de file du cluster logistique, le PAM a continué tout au long de l année 2009 à fournir ses services à l ensemble de la communauté humanitaire, le service logistique inter agences (ILS) géré par le PAM a permis ainsi à l ensemble de la communauté humanitaire, ONG, agences des Nations Unies et Banque Mondiale de transporter des biens alimentaires et

non alimentaires à travers le pays. Le service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) qui a repris ses opérations en mai 2009 a permis également depuis un an aux personnels humanitaires et aux donateurs de se rendre dans les zones les plus touchées. Enfin, l année 2009 a aussi vu le lancement officiel du projet «Achats pour le progrès» (P4P), en collaboration avec la FAO et le gouvernement belge dans le Katanga, à Kabalo. L objectif de ce projet initié déjà par le PAM dans d autres pays du monde, est d aider les petits agriculteurs à accéder plus facilement aux marchés et écouler leur production. Le but étant de fournir une assistance aux plus vulnérables tout en contribuant au développement économique local. Une pratique que le PAM cherchera à renforcer davantage tout au long de l année 2010 dans d autres provinces du pays. Abdou Dieng Représentant du PAM en RDC. 3 Z O N E S D I N T E R V E N T I O N D U P A M W F P P R E S E N C E I N D R - C O N G O Produced by VAM-RDC 03 December 2009 Names and borders on this map do not imply recognition by the United Nations L Aru Kir Beni Goma Fizi Poko Ango Buta Kole Kutu Boma Miabi Yumbi Demba Pweto Idjwi Djugu Bunia Irumu Watsa Uvira Dungu Wamba Pangi Punia Kindu Opala Aketi Bondo Lodja Ikela Bumba Djolu Luiza Mweka Luebo Ilebo Oshwe Gungu Kungu Feshi Kenge Luozi Kamiji Yakoma Moanda Befale Mahagi Lubero Kalemie Kalehe Bukavu Masisi Mwenga Nyunzu Isirio Manono Kabalo Likasi Lubutu Lubudi Bukama Ubundu Kamina Lubefu Isangi Basoko Lomela Yahuma Dibaya Sandoa Dilolo Lisala Dekese Mobayi Boende Gemena Idiofa Kikwit Bmongo Inongo Bikoro Bagata Mushie Bolobo Matadi Lukula Tshela Lubumbashi Katanda Banalia Kimvula Walungu Faradje Mambasa Kasenga Sakania Mitwaba Kongolo Kasongo Kibombo Sentery Bambesa Kabongo Kolwezi Kabinda Kaniama Lusambo Kananga Bokungu Kazumba Businga Monkoto Budjala Bolomba Makanza Kahemba Ingende Libenge Madimba Kwamouth Lukolela Rutshuru Walikale Niangara Shabunda Kambangu Tshikapa Mbandaka Bandundu Kinshasa Mbuji Mayi Kabambare Kisangani Gandajika Basankusu Kasangulu Songololo Bafwasende Katako Kom Mwene-Ditu Dimbelenge Bogandanga Bosobolo ' Masi-Manim Kasongo-Lu Popokabaka Mbanga Ngu Seke-Banza Lupata-Pata Moba Malemba Nkulu Kabeya-Kamuanga Sudan Angola Zambia Cameroon Gabon Tanzania, United Rep of Uganda Central African Republic Congo, Republic of Burundi Rwanda Angola KAT ANGA EQUATEU R BAN DU ND U PROVIIN C E OR IIENT ALE MAN IIEMA KASAII OR KASAII OC C SOUTH KII VU

NOR TH KIIVU BAS--CONGO KII NSH ASA United Nations Word Food Programme (WFP) Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) Legend Name of Territory Lakes Territory limits Province limits WFP Offices 0 112,5 225 450 675 900 Kilomètres Atlantic Ocean WFP Area Offices Western AO Oriental AO Katanga AO Eastern AO 4 L E S O P é R A T I O N S D U P A M à L E S T D E L A R D C sauver des vies et aider à la réinstallation des retournés Les opérations militaires contre les groupes rebelles ont permis de détruire quelques poches de résistance des éléments FDLR et Maï-Maï, mais ont également entraîné un déplacement massif de population des zones de Walikale, Lubero et Masisi vers des endroits supposés plus stables. En 2009, le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaire (OCHA) rapporte un pic de plus de 1.1 million de personnes (juillet, 2009) qui ont été contraintes à un déplacement interne dans la province du Nord-Kivu. Pris sous le feu des forces coalisées FARDC/armée rwandaise, les éléments FDLR se sont enfoncés davantage dans les forêts du Sud-Kivu. Face à la recrudescence des exactions FDLR contre la population civile, le gouvernement de la RDC avec le soutien logistique de la MONUC, a lancé une seconde opération militaire baptisée KIMIA II. Comme pour le Nord-Kivu, cette opération a entraîné un déplacement massif de population. Pour toute l année 2009, OCHA rapporte qu un effectif de plus de 595,200 personnes a subi un déplacement interne dans la province du Sud-Kivu. Vers les mois d octobre et novembre 2009, les mouvements de retour des personnes déplacées se sont amorcé dans les Moyens-Plateaux d Uvira et le centre du territoire de Mwenga. Actuellement plus de la moitié de personnes déplacées seraient retournées dans leur zone d origine. Mouvements de retour Nord-Kivu L an 2009 a aussi été caractérisé par un important mouvement de retour des déplacés internes vers leurs zones d origine. Le plus important a été observé dans le Nord-Kivu où les camps de déplacés autour de Goma se sont progressivement vidés de leurs occupants. En effet, après l arrestation de Laurent Nkunda et l intégration du CNDP dans l armée, les zones initialement occupées par le CNDP sont pacifiées en partie et la population déplacée commence à y retourner.

En mars 2009, le mouvement de retour a été observé chez les déplacés en famille d accueil puis chez quelques déplacés des camps. En juillet 2009, le mouvement s intensifie dans les camps de Kibati où une grande partie des déplacés décident de rentrer. L appui au retour s organise avec l aide du PAM, de la FAO et du HCR. 5 En août 2009, le HCR renforce son processus d identification dans les camps et réalise que 90% des IDPs expriment le souhait de rentrer. Voyant le souhait de retour confirmé, le PAM et les partenaires CCCM (camp coordination camp management) décident de faire les sensibilisations sur la stratégie d assistance ciblée aux vulnérables après les discussions sur le retour. Vers fin août, le souhait de retour est confirmé dans plusieurs camps de Goma. Le HCR organise des séances de discussions avec les déplacés pour comprendre leur souhait de retour. Le PAM et les autres agences CCCM participent à ces séances dans les camps. Les déplacés insistent qu ils veulent rentrer chez eux. Le HCR décide alors de leur donner des formulaires à remplir. Celles-ci comportent des indications sur la date de départ prévue et le lieu de retour. En moins d une semaine, 80% des déplacés des deux camps de Kibati I et II rendent leurs listes. Le HCR propose la relocalisation à Mugunga 3 pour ceux qui ne souhaitent pas rentrer. A la fin du mois de septembre, les déplacés de Kibati, Mugunga quittent les camps à leur tour. Au total, 60.000 personnes ont quitté les camps autour de Goma. Les partenaires CCCM et autres mettent en place un calendrier de distributions des paquets retour (vivres, NFI et semences/outils) et décident des sites de distributions. Au départ des camps, les déplacés reçoivent une attestation de retour et sont informés du lieu et de la date de la prochaine distribution. Les chiffres du PAM à l Est En 2009, le PAM a distribué 39.200 tonnes de vivres à 783.900 déplacés au Nord-Kivu et 10.300 tonnes à 378.900 déplacés au Sud-Kivu. Un total de 19.300 tonnes a été servi à 335 900 retournés dans le Nord-Kivu. Afin d améliorer l état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et allaitantes, le PAM a fourni en 2009, une assistance alimentaire à 142 centres de nutrition thérapeutique et supplémentaire au Nord-Kivu, 54 centres de nutrition (thérapeutique et supplémentaire) au Sud-Kivu et 33 dans le Maniema. Environ 57.200 enfants de moins de 5 ans et 523 femmes enceintes et allaitantes ont été assisté avec 1.273 tonnes de vivres au Nord-Kivu. Au Sud-Kivu, quelques 34.400 enfants et 1.395 femmes ont reçu 393 tonnes de vivres à travers les programmes de réhabilitation nutritionnelle. Dans le Maniema, l assistance a été accordée à 9.460 enfants et 3.741 femmes soit un total de 1.660 tonnes de vivres distribués. Vivres contre travail Les conflits armés provoquent souvent un déplacement de la population mais aussi la destruction des biens communautaires. D autre part, les déplacés qui sont dans les familles d accueil partagent souvent la ration alimentaire de ces familles et créent ainsi un déséquilibre au niveau des ménages. Le programme de vivres contre travail vise à appuyer les familles d accueil des personnes déplacées à travers la création d actifs productifs ou la réhabilitation des routes de desserte agricole, et la construction des greniers communautaires, etc. En 2009, 62 km de routes de desserte agricole ont été réhabilitées et 13 Ha de terres aménagées aux fins d activités agricoles dans le Nord-Kivu. Environ 545 tonnes de vivres ont été distribuées à 24.100 participants à travers ce programme. 6 Démobilisés/ex-enfants soldats

En raison de la récurrence des conflits armés à l est de la RDC, des enfants de moins de 18 ans ont été enrôlés de forces dans les groupes armés FDLR, FARDC, Maï-Maï et autres. Des opérations de démobilisations de ces enfants ont été entreprises permettant de diriger nombre d enfants dans les centres de transit avant leur réinsertion dans leurs familles respectives. Pendant leur séjour dans les centres de transit et d orientation, le PAM fournit aux enfants démobilisés une ration journalière afin d améliorer leur état nutritionnel et favoriser leur concentration sur les séances de formation. Victimes de violence sexuelle La violence sexuelle est devenue une arme de guerre à l Est de la RDC. En 2009, on estime à plus 7.000 le nombre de femmes victimes de violence sexuelle dans les provinces du Nord-Kivu (4.250 victimes) et Sud- Kivu (3.000 victimes). Ces victimes des violences sexuelles viennent des milieux ruraux très éloignés des centres hospitaliers pour subir les opérations de fistule. Elles sont hospitalisées dans les centres urbains où elles n ont parfois aucun soutien. L appui alimentaire du PAM pendant le temps d hospitalisation est donc crucial en ce qu il leur permet de se concentrer sur les soins médicaux et parvenir à une guérison rapide. Personnes vivant avec le VIH/Sida Le taux de prévalence du VIH/SIDA est de plus 5 pourcent dans la province du Nord-Kivu, 4 % au Sud- Kivu (PNMLS 2007) et 4,2 % au Maniema (2008 PNMLS et PNLS). Le programme d assistance du PAM vise les personnes infectées et affectées par le VIH SIDA parmi lesquelles les individus sous traitement ARV dans une structure médicale appropriée; les mères allaitantes sous programme PTME, et les malades hospitalisés (PVVH). En 2009, plus de 2.270 tonnes de vivres ont été distribués à 72.552 personnes infectées/affectées par le VIH/ SIDA dont 43.563 au Nord-Kivu, 26.000 au Sud-Kivu et 2986 au Maniema. Logistique Le PAM reste toujours l agence leader du cluster logistique. A l est de la RDC, le PAM assure la coordination et la gestion du service logistique inter agence (ILS). Ce service vise à fournir au profit de la communauté humanitaire, un appui logistique efficace et sûr par l identification des modes de transport appropriés aux meilleurs coûts possibles. En 2009, ce service logistique a permis de transporter 13.000 tonnes d articles non alimentaires au profit de 50 organisations dont les ONGs, les agences des Nations Unies. Le service logistique inter agence offre également des possibilités d entreposage des cargo non alimentaires dans plusieurs parties du pays. En 2009, plus de 15 utilisateurs ont bénéficié du service d entreposage du PAM à travers ILS. Partenariat Pour la mise en oeuvre de ses activités à l est du pays, le PAM travaille en partenariat avec 47 ONG nationales et internationales dont 23 au Nord-Kivu, 16 au Sud-Kivu et 8 au Maniema. L action du PAM est complétée par celles des autres agences du système des Nations Unies telles que la FAO, l UNICEF, le PNUD, le HCR, etc. 7 A C H E M I N E R L E S V I V R E S LA MA CHINE LO GISTI QUE DU PAM Avec une expérience éprouvée en logistique en RDC, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unes (PAM) a, au-delà des activités liées à la logistique des vivres, apporté un soutien crucial à la communauté humanitaire, en réponse aux

différentes crises dans le pays, notamment dans le district du Haut-Uélé en province Orientale. Dès le début de l année 2009, quatre convois ont été organisés par le PAM entre Beni au Nord-Kivu et Dungu en Province Orientale pour acheminer les vivres du PAM ainsi que des biens non alimentaires des autres organisations humanitaires. Les quatre convois organisés en 2009 ont joué un rôle primordial dans la réponse de la communauté humanitaire à la crise du Haut Uélé. Suites à des pluies abondantes qui ont rendu les routes impraticables, le PAM a dû recourir au largage de vivres les vivres chargés dans les avions de type Antonov à Entebbe et Gulu en Ouganda étaient largués, de façon sécurisée, principalement à Dungu (Voir article suivant). En plus du largage de vivres, le PAM a organisé des ponts aériens pour acheminer divers équipements à Dungu de plusieurs agences des Nations Unies et ONG à travers le Service Logistique Inter Agence (ILS). Parallèlement, le PAM a recherché avec succès des solutions afin d acheminer par la route les intrants humanitaires vers le Haut-Uélé, en passant par des voies d approvisionnement (corridor) plus praticables. Suite à des négociations entamées entre le PAM et le gouvernement du Sud Soudan, un nouveau corridor long de 1000 kilomètres mais moins coûteux a été ouvert en 2009 entre Kampala et Dungu via le Sud Soudan. Afin d augmenter la capacité de transport routier dans la région, la MSB (Swedish Civil Contingencies Agency) a mis à disposition du PAM 20 camions qui sont basés à Aru depuis octobre 2009. En plus de la réponse à la crise dans le Haut-Uélé, la logistique du PAM a continué à assurer le transport des vivres et biens non alimentaires dans d autres provinces du pays en recourant à divers modes de transport, notamment les transporteurs commerciaux, les camions et les unités de navigation du PAM (pontoon au Katanga). Camion du PAM sur la route Beni - Dungu Déchargement d un véhicule du HCR à Dungu, transport organisé par le PAM. 8 A travers le Service Logistique Inter Agence, 13 000 tonnes de biens alimentaires et non alimentaires de la communauté humanitaire ont été transportées par le PAM. Des projets majeurs ont été réalisés, notamment le transport de 4 millions de livres dans le cadre d un projet de la Banque Mondiale, le transport de 4,5 millions de moustiquaires imprégnées pour l UNICEF, le transport d équipements non militaires pour Mission des Nations Unies au Congo (MONUC). Afin de permettre l accès aux localités les plus éloignées, situées

le long du fleuve Congo et inaccessibles par route, en Equateur, le PAM a établi un partenariat avec CARITAS pour la mise en place d un service de transport fluvial en Equateur grâce à la construction d une baleinière pour le transport de différents intrants de la communauté humanitaire. Sur trois baleinières prévues, la construction de la première baleinière est terminée tandis que les deux autres sont en cours de construction. Camions mis à la disposition du PAM par MSB chargeant des moustiquaires UNICEF en Province Orientale. Baleinières du PAM/CARITAS à Mbandaka. Pontoon «Mwero Logistics Star» sur le lac Moero. Service aérien humanitaire des Nations Unies : UN HAS En 2009, UNHAS, géré par le PAM, a permis à 7 600 humanitaires nationaux et internationaux opérant en RDC d accéder aux populations les plus vulnérables grâce aux vols humanitaires qui ont couvert plus de trente destinations. A la demande de la communauté humanitaire, un troisième avion a été ajouté à la flotte en 2009. 9 Largage de vivres dans le Haut-Uélé En mai 2009, le PAM a commencé une opération de largage de vivres dans le district du Haut-Uélé au nord-est de la République Démocratique du Congo. Le largage de vivres est une méthode particulière qui consiste à apporter une assistance alimentaire aux endroits qui sont inaccessibles par le moyen de transport ordinaire, comme les routes et les fleuves. La livraison aérienne de vivres se fait sous deux formes : ponts aériens, où les avions chargés de vivres atterrissent et déchargent les vivres ; et largage, où les avions font tomber les vivres dans une zone spécifique et sécurisée, sans atterrir. De mai à décembre 2009, le PAM a livré plus de 3000 tonnes de vivres pour venir en aide à plus de 88.000 personnes vulnérables dans le district du Haut-Uélé en utilisant les ponts aériens et le largage. Intensification des attaques L opération d assistance alimentaire du PAM dans le district du Haut-Uélé a commencé à la

suite d une intensification des attaques de l Armée de Résistance du Seigneur (LRA) contre la population civile vers la fin de 2008. Etant donné l importance des besoins de secours, la menace continue des attaques de la LRA, et les caractéristiques géographiques de la zone affectée, y compris le terrain difficile et l isolement relatif du district du Haut-Uélé, le PAM a lancé une opération spéciale d urgence pour venir en aide aux déplacés. Afin d atteindre les principaux objectifs de l opération d urgence - sauver des vies et protéger les moyens de subsistance des personnes déplacées et de leurs familles d accueil - le PAM a utilisé tous les moyens nécessaires pour livrer les vivres dans tout le district du Haut-Uélé. En raison du mauvais état d infrastructure routière, particulièrement pendant la saison des pluies quand les routes se transforment en fleuves boueux, un «pont aérien» a été établi entre les approvisionnements alimentaires du PAM en Ouganda et le «hub» opérationnel du PAM à Dungu. Les vivres ont été régulièrement transportés par avion à Dungu, où ils ont été stockés dans les entrepôts avant d être expédiés sur les sites de distribution le long de la route principale autour de Dungu. Dû au fait que les opérations de transport aérien exigent plus de temps pour l atterrissage et le déchargement au sol, le PAM a également dû recourir au largage de vivres à Dungu. Le largage exige plus de sécurité et de soutien logistique au sol, mais il permet au PAM d augmenter le nombre de rotations que chaque avion peut faire puisqu il n y a plus de perte de temps à l atterrissage et au déchargement. Le PAM a établi une «zone de largage» à quelques kilomètres au nord de Dungu où les vivres étaient soigneusement largués des avions spécialement équipés. La zone de largage est un espace de 200 x 600 mètres, 10 clairement identifié par des drapeaux autour du périmètre et par un grand X au milieu afin que les pilotes le voient facilement. D une manière plus importante, les coordonnées GPS de la zone de largage sont partagées avec les pilotes pour assurer l exactitude de leurs livraisons. Avant chaque largage, le contact radio entre l équipe du PAM en Ouganda et l équipe dans la zone de largage est assuré pour communiquer le climat et les conditions au sol. A son arrivée sur la zone de largage, l avion fait toujours au moins survol du site à basse altitude pour permettre aux pilotes de vérifier que la zone de largage est dégagée. Quand tout a été clairement considéré, l avion effectue un dernier survol à basse altitude et largue jusqu à 14 tonnes, ou environ 280 sacs de 50 kgs de vivres dans la zone de largage. Les sacs tombent de l avion comme des gouttes de pluie, mais le bruit assourdissant quand ils touchent le sol est un rappel ferme à rester loin de la zone de largage. Pour empêcher la perte de vivres au cas où le sac éclaterait lors de l impact avec le sol, chaque sac de vivres est triplement et parfois même quadruplement enveloppé avant de quitter l Ouganda. La sécurité pendant le largage est assurée par la présence des soldats de la MONUC, qui patrouillent le périmètre de la zone de largage pour s assurer que personne n y entre avant la fin du largage. Une fois les sacs largués, un camion du PAM vient les récupérer pour ensuite les stocker dans les entrepôts. En plus du largage à Dungu, le PAM a conduit d autres opérations de largage à Dingila et Niangara. Face à plusieurs contraintes réelles - attaques de la LRA, temps imprévisible, manque de carburant, ruptures des approvisionnements de vivres, sécurité dans la zone de largage et vol - en 2009, le PAM a fourni avec succès plus de 3.000 tonnes de vivres pour sauver des vies des populations déplacées et vulnérables dans une des régions les plus difficiles de la RDC.

11 CO M M E N T L E P A M C I B L E D E S I N T E R V E N T I O N S l imp ortance de l analyse de la vulnérabilité Afin de cibler au mieux l assistance alimentaire, l unité d analyse de la vulnérabilité du PAM, le VAM, se rend toute l année dans les endroits où se trouvent les déplacés. En 2009 des évaluations ont été conduites dans le district du Haut-Uélé, les territoires de Rutshuru, Masisi et Walikale (Nord -Kivu) ainsi que les territoire de Kalehe, Uvira/plaine de Ruzizi et Walungu/luntukulu (Sud-Kivu). Selon ces évaluations, le principal moyen de subsistance pour la grande majorité des déplacés est l agriculture de subsistance et l élevage du petit bétail. Les déplacés arrivent généralement dans leurs milieux de refuge sans stock de nourriture ou de biens qu ils peuvent vendre pour avoir de la nourriture. La consommation alimentaire pour la grande majorité est pauvre ou très limitée et avec un régime alimentaire souvent très peu diversifié. Pour survivre ils sont contraints de travailler dans les champs des populations hôtes. Beaucoup réduisent la fréquence de leurs repas à un seul repas par jour ou recourent à la nourriture inhabituelle ou moins préférée si elle coûte moins cher. Plus de 50% de ces ménages consacrent leurs maigres ressources à l achat de la nourriture. Cette situation a toujours reflété une vulnérabilité à l insécurité alimentaire assez élevée qui exige une assistance alimentaire d urgence afin de préserver leur état nutritionnel et de sauver des vies. Système de suivi de la sécurité alimentaire Lorsque certaines parties de cette zone de l Est de la RDC sont devenues stables, le VAM a conduit des évaluations d urgence en sécurité alimentaire (EFSA) afin de mieux comprendre les conditions socio-économiques des déplacés et des familles d accueil et en vue de proposer des types de réponses qui soient adaptés à l évolution de la situation. Dans ce cadre, des EFSA ont été conduites dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et la province Orientale. Les résultats ont principalement démontré que les déplacés sont généralement très démunis au cours du premier trimestre de leur déplacement, mais développent certaines stratégies de survie qui leur permettent de satisfaire une partie de leurs besoins alimentaires de base au-delà de six mois. Un système de suivi de la sécurité alimentaire (FSMS) couplé d un système surveillance des ménages et des communautés (CHS) a été mis en place dans la province du Katanga en collaboration avec l Institut National de Statistique (INS). Il s agit d un suivi de la sécurité alimentaire des ménages et de l impact de l assistance alimentaire du PAM à travers des enquêtes FSMS-CHS menées deux fois par ans (pendant les périodes des récoltes et de soudure). Les résultats des enquêtes FSMS ont montré qu en dépit des variations saisonnières qui ont été observées, la situation de sécurité alimentaire des populations dans les zones évaluées s est généralement améliorée en considérant le pourcentage des ménages avec un score de consommation alimentaire acceptable qui a augmenté ainsi que celui des ménages qui dépendent de la propre production comme source principale de nourriture.

12 L indice de stratégie de survie (CSI) qui a généralement diminué au cours du dernier FSMS par rapports aux précédents indique le niveau de stress des ménages qui a diminué par rapport à l accès à la nourriture. Cependant un nombre encore élevé des ménages qui ont un score de consommation alimentaire pauvre nécessite un suivi continu. Une étude de faisabilité du programme «cash et coupons alimentaires» a été réalisée à travers l analyse des marchés sur les zones urbaines dans la région du Nord Kivu. Les conclusions de cette étude indiquent que les marchés de l Est, malgré l insécurité remplissent des conditions qui sont des préalables importants pour la mise en place d un tel programme. Le VAM a également mis en place un système de suivi des prix en milieu urbain. Toutes les deux semaines les données sur les prix des denrées alimentaires de base et les taux de change sont collectées sur quelques marchés dans les villes de Kinshasa, Mbandaka, Bunia, Goma, Bukavu, Uvira, Kalemie et Lubumbashi. En outre le VAM collabore en matière de suivi des prix avec les autres organisations qui collectent et/ou font des analyses sur les prix, notamment la FAO, le ministère de l Agriculture, l Institut National de Statistique, l Ambassade des Etats-Unis et la Banque centrale du Congo. Taux de malnutrition inquiétants Le Pronanut a avec l appui financier et technique du PAM et de l UNICEF conduit des enquêtes nutritionnelles territoriales dans les provinces de l Equateur, du Kasaï-Occidental, du Kasaï-Oriental et du Katanga. Les résultats de ces enquêtes indiquent des taux de malnutritions aiguës globale et de mortalité rétrospective très élevés dans plusieurs territoires de ces provinces. En outre, L ONG COOPI a conduit avec l appui financier du PAM des enquêtes nutritionnelles territoriales dans la province de Maniema. Les résultats de ces enquêtes indiquent également des taux très élevés de malnutrition aigue globale et de mortalité rétrospective dans plusieurs territoires. Le VAM en collaboration avec l UNICEF envisage de mettre en place un système de surveillance nutritionnelle couplé avec un FSMS dans ces provinces afin de surveiller à la fois l évolution de la situation nutritionnelle et de sécurité alimentaire. Pour renforcer les capacités du gouvernement dans la collecte et l analyse des données de sécurité alimentaire, le VAM a organisé une formation sur l analyse de base des données statistiques à laquelle deux employés de l Institut National de Statistique du ministère du Plan ont participé. Le VAM a également organisé des formations sur l utilisation des PDA (Personal Digital Assistant) pour la collecte des données sur le terrain auxquelles des employés des ministères de l agriculture, de la santé et du Plan ont participé. En matière de cartographie, le VAM produit selon les besoins des cartes aussi bien administratives que thématiques ; ce qui permet aux unités opérationnelles du PAM ainsi qu aux partenaires de mieux cibler leurs interventions. 13 C A P SUR LA NUTRITION Les taux de mortalité infanto-juvénile, et maternelle en

RDC demeurent parmi les plus élevés au monde. Un enfant sur cinq n atteindra jamais l âge de 5 ans. Sur 1000 accouchements 13 femmes décèderont. Entre 1990 et 2009 le Global Hunger Index de l IFPRI (International Food Policy Research Institute) s est détérioré de plus de 50%. La prévalence nationale de la malnutrition aiguë est de 13,1% et dépasse 15% dans certaines zones du pays au Kasaï, au Katanga, au Maniema et dans l Equateur. Il est remarquable d observer que la prévalence de la malnutrition aiguë est plus élevée dans les provinces stabilisées du pays que dans les zones de conflits. La dégradation de la situation nutritionnelle et de la santé de la population dans ces régions est une conséquence visible de la crise financière internationale et la déstructuration de l industrie minière formelle et informelle du pays La prévalence nationale de retard de croissance et d insuffisance pondérale est respectivement supérieure à 40% et 30% selon l EDS 2007. L enquête MICS 3 de 2009 à laquelle s est associée le PAM et dont les résultats sont en cours de finalisation apportera un éclairage sur l évolution récente de la situation nutritionnelle. La malnutrition des enfants de moins de 5 ans en RDC a un impact énorme sur le développement physique et cognitif des nouvelles générations et in fine sur la productivité au travail de ces futurs adultes. Carence en micronutriments Selon l Etude de sécurité alimentaire et nutritionnelle du PAM en 2008, 40% des ménages ont une consommation alimentaire insuffisante en quantité, en qualité et peu diversifiée. Associée à des pratiques de soins et de nutrition inadéquate, ce régime alimentaire pauvre conduit à de graves carences en micronutriments parmi les enfants de moins de 5 ans et les femmes en âge de procréer. Ainsi prés de 80% des enfants de moins de 5 ans et des femmes souffrent d anémie par carence en fer, avec toutes les conséquences sur le développement des enfants depuis la grossesse. Pour répondre à cette situation nutritionnelle extrêmement complexe, le PAM travaille en collaboration étroite avec l UNICEF et le gouvernement pour améliorer la performance de l assistance alimentaire afin de réduire le poids de la malnutrition sur les groupes les plus vulnérables dans les zones les plus touchées par l insécurité alimentaire et la malnutrition. Le PAM et ses partenaires développent également un programme innovant de Santé et Nutrition Maternelle et Infantile, basé sur l Approche Régionale du PAM en faveur de la nutrition, les recommandations de l initiative REACH et du Lancet afin d améliorer l impact de l assistance alimentaire sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Le PAM explore aussi la possibilité d introduire de nouveaux aliments fortifiés dans son panier alimentaire afin de renforcer l efficacité de ses programmes en matière de prévention de la malnutrition. Enfin au niveau politique et stratégique, le PAM RDC est pleinement impliqué dans le soutien au gouvernement, au PRONANUT, dans l élaboration de documents stratégiques en faveur de la prise en charge de la malnutrition aiguë, de la fortification alimentaire et du soutien nutritionnel aux personnes vivant avec le VIH. 14 La crise financière mondiale a provoqué une hausse du chômage, aggravant la faim et la malnutrition dans la province du Katanga [sud-est de la République démocratique du Congo (RDC)], riche en ressources minières. Aujourd hui, les familles redécouvrent les anciennes pratiques agricoles tout en apprenant comment mieux s alimenter. LIKASI La crise financière mondiale s est fait sentir fortement dans le Katanga, où plusieurs sociétés d exploitation de cuivre ont

dû fermer ou licencier leurs employés. Les taux de malnutrition ont nettement augmenté dans la région en conséquence. Les populations locales ont oublié les pratiques agricoles car, les mines concentrent l activité économique de la région depuis des décennies. Beaucoup de familles ont perdu tout lien avec l agriculture et ont des régimes alimentaires peu diversifiés. Selon Hyppolite Logi, nutritionniste, des centaines de mères viennent chaque année au centre de santé à Likasi avec leurs enfants malnutris. Améliorer les pratiques alimentaires «Souvent ces femmes reviennent après quelques mois de traitement à cause d une nutrition inadéquate et des carences en protéines et en vitamines», a-t-il indiqué. Vipatu, une ONG locale, a développé une solution novatrice pour résoudre ce problème. Son projet, désormais appuyé par le PAM, cible les familles avec les enfants malnutris soutenues par le centre de santé de Likasi. «Nous leur apprenons essentiellement les pratiques agricoles», a expliqué Fidel Mwayile, coordinateur de Vipatu. Une fois les enfants guéris, les familles sont inscrites au projet agricole. Outre la formation, le projet souligne l importance de diversifier la production agricole pour améliorer la nutrition. Enfin, il aide les familles à augmenter leur revenu en leur permettant de vendre leur production. Les outils agricoles Sur les collines de Likasi, des douzaines de femmes cultivent les champs. La moitié de leur production est vendue tandis que l autre moitié est consommée par les 2.400 ménages qui participent au projet. «Mon mari était mineur et il gagnait 100 dollars par semaine,» a expliqué Nelly Bapile, une participante, en arrosant des plantes. «La mine a fermé l année dernière et nous nous sommes retrouvés au chômage. Mes parents étaient agriculteurs mais nous, nous n avons jamais eu l opportunité d apprendre», a-t-elle ajouté. Aujourd hui, grâce aux légumes qu elle vend, elle peut acheter du poisson. Selon Vipatu, les enfants des familles inscrites au projet sont rarement touchés à nouveau par la malnutrition. 15 Les cantines scolaires du PAM en 2009 L objectif des cantines scolaires du PAM est de contribuer à donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d achever un cycle complet d études primaires, de réduire la faim chronique et, si possible, de relever le niveau de l éducation, de la nutrition et de la santé de base grâce à une aide alimentaire et

nutritionnelle. L alimentation scolaire est un des meilleurs moyens d apporter des aliments aux groupes vulnérables dans les situations de crise. Ce programme est aussi un instrument précieux pour stimuler la scolarisation et l assiduité des élèves, et pour prévenir l abandon scolaire. Les cantines scolaires du PAM couvrent les provinces du Nord- Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, du Katanga, de l Equateur, et le district de l Ituri (dans la province Orientale). Les territoires ont été ciblés suite à leur prédisposition à l insécurité alimentaire et/ou considérés comme zone de retour des déplacés de guerre. Les catégories de personnes concernées sont : les élèves des écoles primaires dans les territoires ciblés et les enseignants de ces élèves. Pour encourager la communauté à participer activement aux activités de l alimentation scolaire une ration familiale réduite est accordée aux cuisinières. En 2009, le PAM était présent dans 1107 écoles primaires et centres communautaires, et a nourri plus de 396.000 élèves. Proportion écoles par provinces Etant donné que l alimentation scolaire participe aussi à la lutte contre l insécurité alimentaire et à la stabilisation de la population dans les zones post conflit, le PAM poursuit sa politique participative vis-à-vis des communautés concernées en les impliquant dans les activités du programme par leur participation dans la gestion des cuisines scolaires en tant que gestionnaires, cuisinières et même par leur apport en bois de chauffe, condiment et même l implantation des jardins scolaires. Dans le cadre de sa participation à la protection de l environnement le PAM installe dans les cuisines des fours améliorés pour empêcher l utilisation abusive des bois de chauffe. 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 Katanga 28 % Nord-Kivu 18 % Orientale 19 % Sud-Kivu 18% Maniema 10% Equateur 9% Séries1 16 Ach ats pour le progrès p our 4000 agriculteurs du Katanga En 2009 le PAM a lancé son initiative Achats pour le Progrès (ou P4P Purchase for Progress) dans le territoire

de Kabalo, province du Katanga. Mené conjointement avec la FAO, ce projet a pour objectif de développer la production et la commercialisation de maïs en soutenant près de 4,000 petits agriculteurs. La FAO a distribué des semences et des outils agricoles, organisé les agriculteurs en 170 Organisations Paysannes et mené des formations auprès des paysans. Le PAM met à disposition des structures (tentes) et du matériel d entreposage pour contribuer à l amélioration de la qualité du maïs, ainsi que des camions pour faciliter l évacuation des 3,000 tonnes produites cette saison. Une ONG internationale partenaire du PAM, Dan Church Aid, soutient les petits commerçants de Kabalo à travers des formations et un programme de microcrédit. Le PAM cherche également à attirer les grands commerçants des villes avoisinantes (Lubumbashi, Kalemie, Mbuji-Mayi) afin d encourager la vente de mais au secteur privé et n achètera qu en dernier recours les quantités invendues en fin de saison commerciale. 17 C H I F F RES DE L ANN é e 2 0 0 9 I. SOUTIEN DES DONATEURS Projet IPSR 106080 Donateurs USD Allemagne 2113 557 Belgique 6 394 558 Brésil 35 000 Canada 9 765 399 Commission Européenne 11 857 708 Etats-Unis 69 716 545 Finlande 1 453 488 France 1 414 267 Grèce 383 631 Irlande 26 927 Japon 4 000 000 Luxembourg 138 251 Nations Unies 727 295 Norvège 58 094 Privé 27 744 République de Corée 500 000 Suède 35 457 Suisse 1 868 295 Turquie 75 000 Total 110 591 216 Projet EMOP 108240 Donateurs USD Afrique du Sud 134 021 Australie 2 435 630 Belgique 1 088 435

Etats-Unis 10 797 000 France 954 635 Nations Unies 7 820 146 Norvège 58 782 Suède 79 696 Total 23 367 001 Projet SO 105560 Donateurs USD Belgique 680 272 Irlande 65 751 Nations Unies 7 959 285 Suède 563 412 Suisse 155 436 Total 9 424 156 Projet SO 107440 Donateurs UDS Etats-Unis 784 083 Nations Unies 5 567 826 Total 6 351 909 II. BENEFICIAIRES a) EMOP Catégories Planifiés Atteints Déplacés internes 162 020 95 656 Total 162 020 95 656 b) PRRO Catégories Planifiés Atteints Déplacés internes 1 025 000 2 455 482 Rapatriés 25 000 22 664 Malnouris 1 001 230 1 059 596 Vulnérables 22 400 38 505 Cantines scolaires 621 550 396 366 Vivres pour actifs 305 200 156 948 VIH & SIDA 53 722 120 080 Démobilisation (EAFGA) 1 500 6 216 Total 3 055 602 4 277 373 III. VIVRES a) PRRO Denrées Planifiés (en tonnes métriques) Atteints (en tonnes métriques) Céréales 119860 90790 Légumineuses 37372 27523 Huile végétale 9749 7868 Mélange soja-maïs 3281 2719 Biscuits hyeper vitaminés 152 6 Sucre 448 366 Sel iodé 2041 1333 Total 172 903 130 605 N.B. : - Céréales : maïs grain, farine de maïs - Légumineuses : haricots, petits-pois, pois cassés, lentilles b) EMOP Denrées Planifiés (en tonnes métriques) Atteints (en tonnes

métriques) Céréales 8 746 2 801 Légumineuses 2 624 780 Huile végétale 693 180 Sel iodé 109 32 Mélange soja-maïs 366 0 Total 12 538 3 793 18 IV. ACTIFS COMMUNAUTAIRES Indicateur Unité de mesure Planifiés Réalisés Ponts réhabilités Nombre 53 77 Goulots d étranglement réhabilités Nombre 15 42 Routes de desserte agricole réhabilitées Km 117 90 Superficies emblavées pour la multiplication de semences ha 10 13 V. LOGISTIQUE Indicateur Unité de mesure Planifiés Réalisés Composante F.F.L.o.A.T Vivres et biens non alimentaires transportés par mois Tonne 2 360 2 808 Baleinières construites Nombre 4 2 Composante Flotte et Entreposage Agences et organisations utilisant les services de transport Nombre 35 45 UNHAS Personnes transportées par mois Nombre 938 942 Agences et organisations utilisant le service aérien Nombre 100 117 Cargos transportés tonne 75 82 Khalia Ali, la fille de Mohamed Ali visite une cantine scolaire du PAM dans le Katanga, lors de sa visite en RDC en 2009 19 Programme Alimentaire Mondial Agence des Nations Unies chargée de l aide alimentaire Bureau de pays 116, Boulevard du 30 Juin Kinshasa / Gombe Tel : + 243 81 700 67 55 /56 Fax : + 243 81 301 04 81/82 E-mail : wfp.kinshasa@wfp.org BP 7248 Kinshasa République Démocratique du Congo