Regards sur la Planification Familiale et la Santé de la Reproduction en Milieu Urbain Sénégalais

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Transcription:

Note Technique de MLE Votre ressource pour la santé reproductive en milieu urbain Regards sur la Planification Familiale et la Santé de la Reproduction en Milieu Urbain Sénégalais Fotso JC 1, Sall M 2, Sidze EM 1, Faye CM 1, Corroon M 3, Béguy D 1 & Sall MG 2 2013 Measurement, Learning & Evaluation Project. Tous droits réservés. 1 African Population and Health Research Center (APHRC), Nairobi, Kenya 2 Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction, Dakar, Sénégal 3 Carolina Population Center (CPC), University of North Carolina at Chapel Hill (UNC), USA

Ce document est basé sur une analyse des données de l Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 1992/93, 1997, 2005, et 2010/11 avec une attention spéciale sur la population urbaine. Il a été commandité par le Projet Measurement, Learning & Evaluation (MLE) pour l Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine (ISSU). Il a été conçu par MLE et rédigé conjointement avec l Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR) de l Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le projet MLE est exécuté au Sénégal par le Carolina Population Center, University of North Carolina (UNC-CPC), USA et African Population and Health Research Center (APHRC), Kenya. ISSU est exécuté par un consortium dirigé par IntraHealth International. Les opinions émises dans ce rapport sont celles des auteurs et ne sauraient refléter les vues de la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF). Toute information supplémentaire concernant ce rapport peut être obtenue auprès de : Dr Estelle Monique Sidze, P.O. Box 10787, 00100 GPO Nairobi, Kenya Téléphone : +254-20-400-1093 Email : esidze@aphrc.org Les détails concernant l Initiative de Santé de la Reproduction en milieu Urbain (URHI) et le projet MLE peuvent être consultés à l adresse. Les détails sur l Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR) de l Université Cheikh Anta Diop de Dakar peuvent être obtenus à l adresse www.ipdsr.org. Citation recommandée: Fotso JC, Sall M, Sidze EM, Faye CM, Corroon M, Béguy D & Sall MG. 2013. Regards sur la Planification Familiale et la Santé de la Reproduction en Milieu Urbain Sénégalais. Chapel Hill, NC: Measurement, Learning & Evaluation (MLE) Project & Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR) [Sénégal]. Note Technique de MLE 1-2013 i

Table des Matières Votre ressource pour la santé reproductive en milieu urbain Préface... 1 Avant-Propos... 1 Liste des Abréviations... 3 Résumé Exécutif... 5 Chapitre 1: Introduction... 10 1.1. Économie... 10 1.2. Population et Urbanisation... 12 1.3. Vue d ensemble des Politiques et Programmes en matière de Population, Planification Familiale et de Santé de la Reproduction... 14 1.4. Objectifs et Organisation du rapport... 17 1.5. Données et Méthodes d analyse... 18 1.6. Stratégie de la Santé de la Reproduction de la Fondation Bill & Melinda Gates... 19 1.7. L Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine (ISSU)... 20 1.8. Le Projet Measurement, Learning and Evaluation for the URHI (MLE)... 21 Chapitre 2: Caractéristiques des ménages et des enquêtés en milieu urbain... 22 2.1. Structure selon le sexe et l âge de la population urbaine... 22 2.2. Composition des ménages... 22 2.3. Caractéristiques des ménages et biens durables... 24 2.4. Richesse des ménages... 28 2.5. Histoire et vécu des répondants... 29 2.6. Niveau d instruction... 33 2.7. Exposition aux médias... 34 2.8. Emploi des femmes et des hommes... 38 2.9. Contrôle et utilisation des revenus des femmes... 40 2.10. Participation des femmes à la prise de décision... 41 Chapitre 3: Fécondité et préférences en matière de fécondité... 44 3.1. Indice synthétique de fécondité (ISF)... 44 3.2. Nombre d enfants nés vivants... 47 3.3. Intervalles inter génésiques... 50 3.4. Âge au premier enfant... 51 3.5. Grossesse et maternité chez les adolescentes... 54 3.6. Nombre idéal d enfants... 57 3.7. Fécondité non désirée... 60 Note Technique de MLE 1-2013 ii

Chapitre 4: Déterminants de la Fécondité et de la Planification Familiale... 64 4.1. Connaissance des méthodes contraceptives modernes... 64 4.2. Utilisation par le passé des méthodes contraceptives modernes... 66 4.3. Utilisation actuelle des méthodes contraceptives modernes... 69 4.4. Nombre d enfants en vie à la première utilisation des contraceptifs... 72 4.5. Origines / Sources des méthodes contraceptives modernes... 74 4.6. Intentions futures d utilisation des contraceptifs... 78 4.7. Exposition aux messages sur la planification familiale à travers les mass médias... 81 4.8. Discussion avec le conjoint sur la planification familiale... 85 4.9. Avis favorable sur la planification familiale... 87 4.10. Âge au premier mariage... 89 4.11. Âge aux premiers rapports sexuels... 91 Chapitre 5: Santé de la Mère et de l Enfant... 93 5.1. Assistance à l accouchement... 93 5.2. Lieu d accouchement... 95 5.3. Vaccination des enfants... 95 5.4. Prévalence de la diarrhée et de la fièvre... 99 5.5. État nutritionnel des enfants... 101 5.6. Mortalité des enfants de moins de cinq ans... 104 Chapitre 6: Défis de la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale... 109 6.1. Principales conclusions... 109 6.2. Les défis de la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale au Sénégal... 110 6.3. Recommandations... 112 Bibliographie... 115 Annexe A: Indicateurs par ville... 120 Annexe B: A propos de l Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine (ISSU)... 130 Annexe C: Programme de Collecte des Données du Projet Measurement, Learning and Evaluation (MLE)... 132 Annexe D: A propos de l Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR) de l Université Cheikh Anta Diop... 137 Note Technique de MLE 1-2013 iii

Liste des Tableaux et Graphiques Tableau 1.1. Indicateurs économiques du Sénégal... 12 Graphique 2.1: Population (de fait) des ménages selon le groupe d'âges quinquennal, Milieu urbain, Sénégal 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11.... 23 Tableau 2.1: Composition des ménages, Milieu urbain, Sénégal... 25 Tableau 2.2: Caractéristiques des ménages biens de consommation et moyens de transport, Milieu urbain, Sénégal... 26 Tableau 2.3: Niveau de bien être économique des ménages, Milieu urbain, Sénégal... 29 Tableau 2.4: Caractéristiques sociodémographiques des femmes, Milieu urbain, Sénégal... 31 Tableau 2.5: Caractéristiques sociodémographiques des hommes, Milieu urbain, Sénégal... 32 Tableau 2.6: Niveau d'éducation des femmes et des hommes, Milieu urbain, Sénégal... 35 Tableau 2.7: Exposition aux médias: Femmes, Milieu urbain, Sénégal... 36 Tableau 2.8: Exposition aux médias: Hommes, Milieu urbain, Sénégal... 37 Tableau 2.9: Activité économique des femmes et des hommes, Milieu urbain, Sénégal... 39 Tableau 2.10: Contrôle des femmes sur leurs propres revenus, Milieu urbain, Sénégal... 42 Tableau 2.11: Participation des femmes dans la prise des décisions, Milieu urbain, Sénégal... 43 Tableau 3.1: Évolution de l Indice Synthétique de Fécondité (ISF), Milieu urbain, Sénégal... 45 Graphique 3.1: Évolution de l Indice Synthétique de Fécondité (ISF), selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau économique du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 46 Tableau 3.2:Nombre moyen d enfants nés vivants par femme, Milieu urbain, Sénégal... 49 Tableau 3.3: Intervalle intergénésique, Milieu urbain, Sénégal... 50 Tableau 3.4: Âge au premier enfant, Milieu urbain, Sénégal... 53 Tableau 3.5: Fécondité des adolescentes, Milieu urbain, Sénégal... 55 Graphique 3.2: Pourcentage d adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde, selon le milieu de résidence, le niveau d éducation et le niveau économique du ménage, Milieu urbain, Sénégal... 56 Note Technique de MLE 1-2013 iv

Tableau 3.6: Nombre idéal d enfants, Milieu urbain, Sénégal [Femmes & hommes]... 58 Graphique 3.3:Nombre idéal moyen d enfants parmi les femmes de 15-49 ans, selon le milieu de résidence, le niveau d éducation et le niveau économique du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 59 Tableau 3.7: Fécondité non désirée, Milieu urbain, Sénégal... 61 Graphique 3.4: Fécondité non désirée, selon le milieu de résidence, le niveau d éducation et le niveau économique du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 62 Tableau 4.1: Connaissances des méthodes modernes de contraception, Milieu urbain, Sénégal... 65 Tableau 4.2: Utilisation passée de la contraception moderne, Milieu urbain, Sénégal... 67 Tableau 4.3: Utilisation actuelle de la contraception, Milieu urbain, Sénégal... 70 Graphique 4.1: Prévalence contraceptive moderne parmi les femmes (15-49 ans) actuellement en union, selon le milieu de résidence, le niveau d éducation et le niveau économique du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 71 Tableau 4.4: Nombre d enfants vivants à la première utilisation de la contraception, Milieu urbain, Sénégal... 73 Tableau 4.5: Source d approvisionnement en méthodes contraceptives, Milieu urbain Sénégal... 76 Graphique 4.2: Pourcentage de femmes actuellement en union qui utilisent actuellement une méthode de contraception moderne, et qui se sont approvisionnées en contraceptifs auprès du secteur privé, selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de vie du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 77 Tableau 4.6: Utilisation future de la contraception, Milieu urbain, Sénégal... 79 Graphique 4.3: Pourcentage de femmes actuellement en union n'utilisant pas actuellement de méthode contraceptive, par intention d'en utiliser dans le futur, selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de vie du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 80 Tableau 4.7: Exposition aux messages sur la PF à travers les mass media, Milieu urbain, Sénégal: FEMMES... 83 Tableau 4.8: Exposition aux messages sur la PF à travers les mass media, Milieu Urbain, Sénégal: HOMMES... 84 Tableau 4.9: Discussion sur la PF au sein du couple, Milieu Urbain, Sénégal... 86 Tableau 4.11: Âge au premier mariage, Milieu urbain, Sénégal... 89 Tableau 4.12: Âge aux premiers rapports sexuels, Milieu urbain Sénégal... 92 Note Technique de MLE 1-2013 v

Tableau 5.1: Assistance durant l accouchement*, Milieu urbain, Sénégal... 94 Tableau 5.2: Lieu d accouchement, Milieu Urbain, Sénégal... 96 Graphique 5.1: Répartition (en %) des naissances survenues au cours des cinq années précédant l enquête, avec un accouchement ayant lieu dans un centre de santé, selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de vie du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 97 Tableau 5.3: Couverture vaccinale complète des enfants, Milieu Urbain, Sénégal... 98 Tableau 5.4: Prévalence de la diarrhée et de la fièvre, Milieu Urbain, Sénégal... 100 Tableau 5.5: État nutritionnel des enfants/malnutrition chez les enfants, Milieu Urbain, Sénégal... 103 Tableau 5.6: Mortalité des enfants de moins de cinq ans, Milieu Urbain, Sénégal... 106 Graphique 5.2: Évolution de la mortalité infantile selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de vie du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 107 Graphique 5.3: Évolution de la mortalité infanto-juvénile selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de vie du ménage, Milieu urbain, Sénégal.... 108 Tableauau A.1: Ajustement entre les régions administratives et les zones correspondant à l'organisation administrative en 4 grandes zones géographiques... 120 Tableau A.2: Les 15 premières villes sénégalaises les plus grandes en terme de population (Population > 39 000 hbts)... 121 Tableau A.3: Connaissance, utilisation par le passé et source de la méthode moderne de contraception parmi les femmes actuellement en union âgées de 15 à 49 ans ; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 122 Tableau A.4: Utilisation de la contraception moderne parmi les femmes en union (15-49 ans), Intention d'utiliser la contraception parmi les non utilisatrices qui sont en union (15-49 ans), et Besoins non satisfaits en matière de planification familiale chez les femmes en union (15-49 ans); Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 and 2010/11... 123 Tableau A.5: Fécondité des adolescentes (15-19 ans), Intervalles intergénésiques et âge médian à la première naissance parmi les femmes âgées de 20-49 ans; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 124 Tableau A.6: Niveau d'instruction atteint chez les femmes âgées de 15-49 ans ; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 125 Tableau A.7: Caractéristiques des ménages ; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 126 Tableau A.8: Biens durables des ménages ; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 127 Note Technique de MLE 1-2013 vi

Tableau A.9: Assistance médicale à l'accouchement, Accouchement dans une structure de santé, et Vaccination des enfants; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 128 Tableau A.10: Nombre de ménages sélectionnés et de femmes interrogées âgées de 15 à 49 ans ; Ensemble urbain - EDS 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11... 129 Note Technique de MLE 1-2013 vii

Préface Avant-Propos Le projet Measurement, Learning & Evaluation (MLE) pour l Initiative de Santé de la Reproduction en milieu Urbain a pour objet la réalisation d une évaluation rigoureuse de l'impact de ses programmes au sein des quatre pays où l Initiative est mise en œuvre (Kenya, Nigeria, Sénégal et Inde), identifiant les approches programmatiques les plus efficaces et rentables pour l'amélioration de l'utilisation des contraceptifs par les pauvres des milieux urbains. Au Sénégal, l Initiative est connue sous le nom de «Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine (ISSU)». En plus de la collecte des données de base, de miparcours et de fin de projet au Sénégal (et dans les trois autres pays), MLE a entrepris d analyser les données des enquêtes démographiques et de santé du Sénégal pour les années 1992/93, 1997, 2005 et 2010/11, dans le but de dégager des tendances lourdes dans le domaine de la planification familiale et la santé de la reproduction, avec attention toute particulière pour le milieu urbain. Je suis heureux de présenter ce rapport qui a été conçu et rédigé par l équipe MLE basée à African Population and Health Research Center (APHRC) et Carolina Population Center (CPC) à University of North Carolina à Chapel Hill (CPC-UNC) et l Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction (IPDSR) de l Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En plus de mes co-auteurs travaillant à APHRC, IPDSR et CPC-UNC, je voudrais particulièrement souligner la contribution de Mmes Beverly Tucker et Ilene Speizer (toutes deux basées à CPC-UNC), en termes notamment d appui logistique à différents niveaux de la rédaction du rapport. Il ne fait pas de doute que le présent rapport contribuera à illuminer la situation de la planification familiale et de la santé de la reproduction au Sénégal au cours des 20 dernières années. Il devra également servir de complément à l enquête MLE/ISSU de base auprès des ménages, réalisée en 2010 et dont le rapport est disponible sur le site de MLE (). Jean Christophe Fotso, PhD Measurement, Learning and Evaluation Project African Population and Health Research Center Note Technique de MLE 1-2013 1

Carte du Sénégal montrant les régions administratives Note Technique de MLE 1-2013 2

Liste des Abréviations AIDS ANSD APHRC BCG BMGF CC CPR DPEE DPP DPPDH DSRP DSR DTCoq EDS FHI IPDSR IRA ISSU JICA MLE MSP OCB OMD OMS ONG PAIP PCIME PDS PEV PF PIB PNDS PNUD PPS PPTE PS RGPH RH SAA SONU SPSR SR SRAJ TRO UEMOA Acquired Immunodeficiency Syndrome Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie African Population and Health Research Center Bacille Calmette-Guérin (Vaccin Contre la Tuberculose) Bill and Melinda Gates Foundation Country Consortia Contraceptive Prevalence Rate Direction de la Prévision et des Études Économiques Déclaration de Politique de Population Direction de la Population et de la Planification du Développement Humain Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Direction de la Santé de la Reproduction Vaccin Contre la Diphtérie, le Tétanos et la Coqueluche Enquête Démographique et de Santé Family Health International Institut de Population, Développement et Santé de la Reproduction Infections Respiratoires Aigues Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine Japan International Cooperation Agency Measurement, Learning & Evaluation Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale Organisation Communautaire de Base Objectifs du Millénaire pour le Développement Organisation Mondiale de la Santé Organisation Non Gouvernementale Programme d Actions et d Investissements prioritaires en matière de Population Prise en Charge Intégrée des Maladies de l Enfant Parti Démocratique Sénégalais Programme Élargi de Vaccination Planification Familiale Produit Intérieur Brut Plan National de Développement Sanitaire Programme des Nations Unies Pour le Développement Points de Prestation de Services Pays Pauvres Très Endettés Parti Socialiste Recensement Général de la Population et de l Habitat Reproductive Health Soins Après Avortement Soins Obstétricaux et Néonataux d Urgence Sécurisation des Produits SR Santé de la Reproduction Santé de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes Traitement de Réhydratation par voie Orale Union Économique et Monétaire Ouest Africaine Note Technique de MLE 1-2013 3

UN UNC-CPC UNFPA UNICEF URHI USAID Votre ressource pour la santé reproductive en milieu urbain United Nations University of North Carolina - Carolina Population Center United Nations Population Fund United Nations Children's Fund Urban Reproductive Health Initiative U.S. Agency for International Development Note Technique de MLE 1-2013 4

Résumé Exécutif Ce rapport exploite les données des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) du Sénégal de 1992/93, 1997, 2005 et 2010/2011 afin d analyser et de décrire les niveaux et tendances des indicateurs clés de la demande et de l offre des services de planification familiale, de la fécondité, de la santé de la reproduction, et de la santé maternelle et infantile en milieu urbain sénégalais. Une attention particulière est mise sur les différentiels selon le milieu de résidence, le niveau d instruction et le niveau de bien-être économique du ménage. Les EDS du Sénégal utilisent un échantillon représentatif au niveau national et incluent toutes les régions administratives du pays. Les EDS de 1992/93 et de 1997 ont été réalisées par la Direction de la Prévision et de la Statistique du Ministère de l'économie, des Finances et du Plan ; celle de 2005 a été exécutée par le Centre de Recherche pour le Développement Humain [Sénégal] ; tandis que l EDS-MICS de 2010/11 a été conduite par l Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Caractéristiques des ménages et des enquêtés en milieu urbain La structure par âge de la population urbaine, illustrée par les pyramides des âges, révèle une concentration dans le groupe d âge 20-34 ans pour toutes les enquêtes, signe d une jeunesse de la population et d une fécondité élevée. Selon les données du recensement de 2002, le taux de croissance démographique du Sénégal est estimé à 2,5%, facteur qui pourrait contribuer à une croissance soutenue de la population sénégalaise au cours des prochaines années. La proportion des ménages dont le chef est une femme a connu une hausse continue entre 1992/93 et 2010/11, passant de 10,5% à 17,5% en milieu rural et de 23,1% à 32,5% en milieu urbain. La taille moyenne des ménages a enregistré une légère hausse en milieu urbain (de 7,8 en 1992/93 à 8,5 en 2010/2011) et en milieu rural (de 9,6 en 1992/93 à 10,1 en 2010/2011). On observe une hausse remarquable dans les proportions de ménages urbains disposant de l électricité (de 58,6% en 1992/93 à 87,8% en 2010/11) et d un poste de télévision (de 34,2% en 1992/93 à 79,4% en 2010/11). La proportion des ménages urbains disposant d un poste de radio a significativement diminué entre 2005 et 2010/11 (de 90,3% à 76,8%), de même que la proportion des ménages disposant de toilettes avec chasse (de 65,6% à 47,9%). Au niveau national, 20,4% des femmes ont atteint le niveau d instruction secondaire ou plus en 2010/2011, une nette amélioration par rapport à 1992/1993 où le pourcentage était de 9,9%. En milieu urbain, la proportion de femmes avec un niveau d instruction secondaire ou plus est passée de 21,6% en 1992/93, à 25,2% en 1997, 27,2% en 2005 et 32,8% en 2010/11. Les hommes sont proportionnellement plus nombreux à avoir atteint au moins le niveau d instruction secondaire au fil des années. Les données relatives à l exposition aux mass médias montrent que la radio est un médium très utilisé en milieu urbain sénégalais, aussi bien par les femmes (69,3% des femmes en 2010/2011) que par les hommes (78,2% des hommes en 2010/2011). Par ailleurs, les données montrent que la proportion de femmes et d hommes qui regardent la télévision au moins une fois par semaine a augmenté entre 2005 et 2011 ; l augmentation est plus sensible chez les hommes (de 68,2% à 92,3%). L exposition aux mass médias est fortement corrélée au niveau du bien-être économique du ménage et au niveau d instruction des individus. Le pourcentage de femmes qui exercent une activité économique au moment de l enquête a légèrement diminué entre 2005 et 2011. Ce pourcentage reste en outre bien plus élevé en milieu urbain qu en milieu rural (42,7% contre 33,3% en 2005 et 40,5% contre 31,1% en 2010/11). Par ailleurs, le pourcentage d hommes exerçant une activité économique au Note Technique de MLE 1-2013 5

moment de l enquête a sensiblement augmenté en milieu urbain entre 2005 et 2011, passant de 64,8% à 75,2%. En ce qui concerne le contrôle et l utilisation des revenus des femmes, les données indiquent que c est dans les ménages les plus pauvres et ceux du niveau intermédiaire, et parmi les femmes non instruites que l utilisation du revenu est le plus souvent décidée par une tierce personne. Les femmes des ménages riches et celles ayant un niveau d instruction secondaire ou plus sont plus enclines à prendre une décision conjointe quant à l utilisation de leurs revenus. Les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à participer à la prise de décision pour les visites à la famille et aux proches (32,8% en 2005 et 49,9% en 2010/11) qu à la prise de décision pour leurs propres soins de santé (25,9% en 2005 et 38,6% en 2011) ou les achats importants pour le ménage (19,0% en 2005 et 35,3% en 2010/11). En outre, c est dans les ménages les plus riches que la proportion de femmes n ayant participé à aucune des trois décisions est la plus faible. Fécondité et préférences en matière de fécondité La fécondité des femmes sénégalaises demeure élevée même si elle a baissé entre 1992/93 et 2010/11. En effet, l indice synthétique de fécondité (ISF) est passé au niveau national de 6,1 enfants par femme en 1992/93, à 5,7 en 1997, 5,3 en 2005 avant de se situer à 5,0 enfants en 2010/11. La baisse est légèrement plus importante en milieu urbain (une diminution de 1,2 enfant par femme entre 1992/93 et 2010/11) qu en milieu rural (une diminution de 0,7 enfant par femme entre 1992/93 et 2010/11). En outre, l ISF en milieu urbain sénégalais diminue de façon très nette avec le niveau de richesse et est d autant plus élevé que le niveau d instruction est faible et ce quelle que soit l année de référence, confirmant ainsi les hypothèses généralement admises dans la littérature. Le nombre moyen d enfants nés vivants par femme a diminué de façon régulière en milieu urbain sénégalais, passant de 2,7 enfants par femme en 1992/93 à 2,5 en 1997, 2,1 en 2005 et 2,0 en 2010/11. La proportion des naissances espacées de moins de 24 mois a peu augmenté et n a pas réellement baissé entre 1992/93 et 2010/11. Cette proportion est plus élevée en Note Technique de MLE 1-2013 6 milieu urbain qu en milieu rural, excepté en 1997 où les deux milieux ont des proportions égales et en 2010/11 où cette proportion est plus importante en milieu rural plutôt (18,8% contre 16,1% pour le milieu urbain). L âge médian à la première naissance a augmenté entre 1992/93 et 2010/11 chez les femmes de 20-49 ans en milieu urbain, passant de 20,5 ans en 1992/93 à 21,5 ans en 1997, 22,3 ans en 2005, puis 22,9 ans en 2010/11. En milieu rural, cet âge est inférieur à 20 ans, quelle que soit l année de référence. Les femmes des ménages urbains riches ont en moyenne 23,4 ans à la naissance de leur premier enfant (19,7 ans pour les femmes des ménages pauvres). Les femmes les plus instruites tendent également à retarder la naissance de leur premier enfant. La fécondité des adolescentes concerne de 12 à 13% des individus en milieu urbain sénégalais entre 1992/93 et 2010/11. La proportion d adolescentes déjà mères ou en voie de l être est deux fois plus élevée en milieu rural qu en milieu urbain au cours de la période. Les données relatives au nombre idéal d enfants montrent qu aussi bien les hommes que les femmes aspirent à avoir une descendance nombreuse. Au niveau national, on enregistre une légère baisse de ce nombre entre 1992/93 et 2010/11 chez les femmes (de 5,9 enfants à 5,2 enfants) et chez les hommes (de 5,9 enfants à 5,2 enfants). Toutefois, il est important de relever l accroissement du nombre idéal d enfants en milieu urbain entre 1997 et 2010/11. En outre, la taille idéale de la descendance pour les femmes est inversement proportionnelle au niveau de richesse du ménage et au niveau d'instruction. En 2010/2011, la fécondité non désirée est moins importante que lors des années précédentes, suggérant que les femmes sénégalaises planifient de mieux en mieux leur fécondité. En effet, 3,9% des naissances survenues au cours des cinq dernières années ont eu lieu alors que la femme ne voulait plus avoir d enfant (4,8% en 2005 et 6,7% en 1997); dans 20,3% des cas, les femmes auraient préféré qu'elles se produisent plus tard (23,4% en 2005 et 26,6% en 1997). Il apparaît en outre que quelle que soit l année de référence, les femmes vivant en milieu rural ont mieux planifié leur fécondité que celles résidant en milieu urbain au cours des cinq dernières années.

Déterminants de la fécondité et de la planification familiale Le niveau de connaissance des méthodes contraceptives est élevé aussi bien chez les femmes (entre 88,6 et 97,2%) que chez les hommes (entre 91,3 et 97,5%) du milieu urbain sénégalais, avec des légères variations selon le niveau de bien-être du ménage et le niveau d instruction. Le niveau d utilisation (dans le passé) des méthodes contraceptives modernes a augmenté avec le temps aussi bien chez les femmes en union (10,7% en 1992/93, 17,3% en 1997, 26,0% en 2005 et 28,7% en 2010/11) que chez les hommes en union (18,6% en 1992/93, 29,2% en 1997 et 38,1% en 2005) et est bien plus élevé chez les hommes quelle que soit l année de référence. En outre, la pratique de la contraception moderne à un moment quelconque de la vie est de manière générale bien plus importante en milieu urbain qu en milieu rural. Chez les femmes, les proportions étaient de 7 à 6 fois plus élevées en milieu urbain entre 1992/93 et 1997 et de 3 à 2 fois plus élevées entre 2005 et 2010/2011. Le niveau d utilisation passée de la contraception moderne augmente avec l élévation du niveau de bien-être et du niveau d instruction. Le niveau d utilisation actuelle de la contraception moderne parmi les femmes en union a presque doublé entre 1992/93 et 2010/11, passant de 7,5% à 13,1%. L augmentation n a, par contre, pas été régulière au fil des années puisqu on observe une nette croissance de 5,4 points entre 1992/93 (de 3,3% à 12,9%) puis une légère diminution entre 1997 et 2005 (de 12,9% à 11,8%) avant une légère augmentation de 1,2 point entre 2005 et 2010/2011. Cette tendance est observée aussi bien en milieu urbain qu en milieu rural. La prévalence contraceptive moderne parmi les femmes actuellement en union augmente avec le niveau économique du ménage et avec le niveau d instruction et ce quelle que soit l année de référence. En 2010/11, le niveau d utilisation actuelle des méthodes contraceptives modernes était de 15,6% chez les femmes pauvres du milieu urbain, de 20,6% chez celles de niveau économique intermédiaire et de 25,2% chez les femmes issues de ménages de niveau économique. En outre, au cours de la même année, 15,8% des femmes en union et sans niveau d instruction utilisaient couramment une Note Technique de MLE 1-2013 7 méthode de contraception moderne contre 27,0% de celles ayant un niveau d instruction primaire et 30,3% de celles ayant un niveau d instruction secondaire ou plus. La baisse de la prévalence contraceptive entre 1997 et 2005 a été plus marquée parmi les femmes de niveau secondaire ou plus (une diminution de 10,6 points contre 3,3 points chez celles sans instruction et 2,6 points chez celles de niveau primaire). La tendance à la baisse pour les femmes du niveau secondaire ou plus s est maintenue entre 2005 et 2010/11 (passant de 34,9% à 30,3%). Les données relatives au nombre d enfants vivants à la première utilisation de la contraception montrent que les femmes en union qui n ont aucun enfant ont moins recours aux méthodes de contraception moderne comparativement à celles ayant 1 ou deux enfants et celles ayant au moins trois enfants. Néanmoins, l utilisation de la contraception moderne augmente au fil du temps, quel que soit le niveau de parité: de 0,9% en 1992/93 à 3,3% en 2005 pour les femmes nullipares, de 8,5% en 1992/93 à 12,8% en 2005 pour les femmes ayant un ou deux enfants, et de 7,6% en 1992/93 à 12,2% en 2005 pour les femmes de parité trois ou plus. Cette tendance est aussi observée en milieu urbain et en milieu rural. Le secteur public est la principale source d approvisionnement en méthodes modernes de contraception au fil des ans. Entre 1997 et 2010/11, les femmes du milieu rural sont proportionnellement plus nombreuses à s approvisionner dans le secteur public que celles vivant en milieu urbain, l explication résidant dans le fait que les structures privées offrant des services de planification familiale sont quasiment inexistantes en milieu rural sénégalais. En outre, la contribution du secteur privé dans l approvisionnement de méthodes contraceptives modernes, significative entre 1997 et 2005 (surtout en milieu rural), a chuté entre 2005 et 2010/11 et atteint en 2010/11 des niveaux inférieurs à ceux de 1992/93 aussi bien en milieu rural qu en milieu urbain. Les utilisatrices des ménages les plus riches et les femmes ayant un niveau d études secondaires ou plus sont proportionnellement plus nombreuses à avoir recours au secteur privé pour obtenir des contraceptifs. Les données indiquent qu après avoir connu une hausse entre 1992/93 et 1997, la proportion de femmes voulant utiliser la

contraception dans le futur a baissé entre 1997 et 2005, au niveau national et quel que soit le milieu de résidence. Si la tendance est légèrement à la hausse entre 2005 et 2011, force est de constater qu en 2010/11, environ deux tiers (65,0%) des femmes non utilisatrices au niveau national, 58,5% en milieu rural et 68,9% en milieu urbain n ont pas l intention d utiliser la contraception dans le futur. Le désir d utiliser la contraception dans le futur est proportionnellement plus marqué chez les femmes des ménages riches et nettement moins fréquent parmi les femmes sans instruction. De manière générale, les messages sur la PF sont le plus souvent reçus à travers la radio, tant en milieu urbain (en moyenne 35,6% contre 37,2% pour la télé et 10,3% pour les journaux au fil des années) qu en milieu rural (en moyenne 24,6% contre 10,7% pour la télé et 1,3% pour les journaux au fil des années). Quel que soit le type de média, le pourcentage des femmes citadines ayant reçu des messages sur la PF augmente lorsque le niveau d instruction augmente et est plus important parmi les femmes des ménages riches. Le pourcentage de femmes ayant discuté de la PF avec leur époux a augmenté, passant de 29% en 1992/93 à 40,7% en 2005 au niveau national, de 17,4% à 30,2% en milieu rural et de 47,5% à 55,1% en milieu urbain. La discussion sur les sujets de PF est bien plus fréquente parmi les femmes les plus riches et les femmes les plus instruites. En 2005, la proportion de femmes qui approuvent la PF est de 42,5% en milieu rural contre 60% en milieu urbain ; chez les hommes, cet indicateur est respectivement de 37,2% et 57,3%. La moitié des femmes sénégalaises se mariaient à 16,6 ans en 1992/93, 17,9 ans en 1997, 18,4 ans en 2005 et 19,6 ans en 2010/11, soit un recul de 3 ans en moins de 2 décennies. Le recul de l âge au premier mariage est moindre parmi les hommes où l on est passé de 27,3 ans en 1992/93 à 29,4 ans en 2010/11. Enfin, l âge médian d entrée en vie sexuelle a augmenté de deux ans entre 1992/93 et 2010/11 chez les femmes, et de 3 ans entre 1997 et 2010/11 chez les hommes. Santé de la mère et de l enfant Au niveau national, près des deux tiers (65,1%) des naissances se sont déroulées avec l assistance de Note Technique de MLE 1-2013 8 personnel qualifié en 2010/11 ; ce qui constitue une amélioration par rapport aux années précédentes (47,2% en 1992/93, 46,6% en 1997 et 51,9% en 2005). Les naissances du milieu urbain (90,5% en 2011) sont beaucoup plus fréquemment assistées par du personnel formé que celles du milieu rural (49,2% en 2011). La proportion de naissances survenues dans un centre de santé a augmenté au cours du temps, passant de 46,9% en 1992/93 à 72,8% en 2010/11. Le milieu urbain enregistre la proportion la plus élevée, et ce quelle que soit l année de l enquête; la proportion étant de 92,8% en 2010/11 contre 60,3% pour le milieu rural. La couverture vaccinale complète concerne 62,3% des enfants âgés de 12-23 mois en 2010/11 au niveau national; une nette augmentation par rapport à 1992/93 où cet indicateur était de 49,1%. Le niveau de la couverture vaccinale complète est légèrement plus élevé en milieu urbain qu en milieu rural (63,1% contre 61,8% en 2010/11) mais l augmentation observée entre 1992/93 et 2010/11 est plus importante en milieu rural qu en milieu urbain avec un gain de 21,5 points durant la période. La couverture vaccinale complète varie considérablement selon le niveau de vie du ménage et est d autant plus importante que le niveau d instruction de la mère est élevé. Plus d un enfant de moins de cinq ans sur cinq (23,1%) au niveau national, a souffert de la diarrhée pendant les deux semaines ayant précédé l enquête de 2010/11 tandis que la prévalence de la fièvre est de 23,9% au cours de la même période. La différence entre le milieu urbain et le milieu rural est plus importante pour la prévalence de la fièvre. Au niveau national, 22,2% des enfants de moins de cinq ans en 1992/93, 17,0% en 2005 et 22,9% en 2010/11 souffrent d insuffisance pondérale. La fréquence de l insuffisance pondérale est nettement plus élevée en milieu rural : 27,2% contre 14,1% en 1992/93, 20,9% contre 9,8% en 2005, et 26,3% contre 17,8% en 2010/11. La fréquence du retard de croissance parmi les enfants de moins de cinq ans a diminué au fil du temps, passant de 24,7% en 1992/93 à 22,0% en 2010/11 au niveau national. Le retard de croissance affecte une proportion plus élevée d enfants en milieu rural qu en milieu urbain : 26,3% contre 15,5% des enfants en 2010/11. Les niveaux d insuffisance pondérale et de retard de croissance sont fortement corrélés au niveau de bien-

être économique du ménage d une part et au niveau d instruction de la mère d autre part. Les données relatives à la mortalité des enfants montrent qu aussi bien le niveau de mortalité infantile que les niveaux de mortalité infantojuvénile et juvénile ont considérablement baissé entre 1992/93 et 2010/11. C est la mortalité infantojuvénile qui a enregistré la baisse la plus importante, au niveau national (passant de 157 en 1992/93 à 139 en 1997, 135 en 2005 puis 86 en 2010/11) et aussi bien en milieu urbain qu en milieu rural. La tendance est la même pour la mortalité juvénile avec un quotient qui baisse de 88 en 1992/93 à 75 en 1997, 69 en 2005 puis 35 en 2010/11. Par contre, la baisse n est pas continue pour la mortalité infantile, dont le quotient a d abord diminué entre 1992/93 et 1997 (de 76 à 70 ) avant de connaître une légère hausse entre 1997 et 2005 (de 70 à 71 ). On observe néanmoins une importante réduction de ce quotient entre 2005 et 2010/11 (de 71 à 53 ). Quel que soit l indicateur utilisé, la mortalité des enfants de moins de cinq ans est bien plus élevée en milieu rural qu en milieu urbain, mais les gains enregistrés au fil des années ont été beaucoup plus considérables en milieu rural. Note Technique de MLE 1-2013 9

Chapitre 1: Introduction Le Sénégal est un pays situé à la pointe occidentale de l Afrique. Sa superficie est estimée à 196.192 km 2. Il est bordé à l Ouest par la façade maritime de l Océan Atlantique. C est donc un pays largement ouvert sur la mer et le pays possède environ 600 km de côtes. Il est limité au nord par la Mauritanie, dont il est séparé par le fleuve Sénégal, dont le thalweg constitue la limite territoriale entre les deux pays. Au Sud, le pays est limité par la Guinée Bissau et la République de Guinée. Le relief du pays est caractérisé par une topographie très plate où prédominent les plaines et qui est heurté au niveau des régions de Thiès avec le Massif de Diass et de Kédougou où se trouve le point culminant (581 m). Le contraste climatique du pays est très saisissant. La partie septentrionale du pays a un climat de type semi-désertique avec un isohyète de 300 mm. Au fur et à mesure qu on descend vers le sud, la pluviométrie augmente et l isohyète affiche 1500 m au niveau de la Basse Casamance qui a un climat subtropical humide de type éburnéen. Le centre du pays a un climat de type soudano-sahélien. Du point de vue historique, plusieurs royaumes ont émergé et connu leur apogée dans et au-delà des limites territoriales du Sénégal actuel : le Tekrour, le Djolof, le Cayor, le Baol, le Sine, Saloum, le Gabou, etc. L histoire coloniale a débuté avec l établissement de comptoirs commerciaux portugais notamment sur la côte atlantique. Ces comptoirs ont joué un rôle fondamental dans la structuration du commerce triangulaire avec l île de Gorée comme tête de pont de ce commerce. Cependant, c est avec la France que s est écrite l histoire coloniale sénégalaise qui était aussi une histoire économique avec le développement de l arachide comme culture de rente. Cette histoire coloniale allait s achever en 1960 avec l accès du pays à l indépendance. En dehors des quelques soubresauts liés à la crise constitutionnelle de décembre 1962, le Sénégal a connu une certaine stabilité politique. En Afrique subsaharienne, le pays peut se targuer d avoir été l un des premiers à laisser libre cours au jeu démocratique en autorisant un multipartisme limité en 1974. Cet ancrage démocratique s approfondira progressivement et aboutira à la première alternance politique en 2000. Cette alternance verra le parti démocratique sénégalais (PDS), d obédience libérale prendre les rênes du pouvoir, détenues jusque-là par le parti socialiste (PS). Du point de vue sociodémographique, le pays est très contrasté. Sur le plan ethnolinguistique, on trouve les Wolofs qui constituent l ethnie majoritaire du Sénégal, les Peuls, les Sérères, les Soninkés, les Diolas, les Bambaras, les Mandingues, les Manjacks, les Bassaris, les Bédiks, les Baïnoucks et les Maures. Ces groupes ethnolinguistiques coexistent de façon pacifique. Sur le plan religieux, l Islam est la religion prédominante. Elle est pratiquée par plus de 90 % des Sénégalais. L islam sénégalais est de type confrérique. Le pays compte aussi une communauté chrétienne composée de catholiques et de protestants. Les chrétiens se retrouvent plus au sein des Sérères, des Diolas, des Manjacks, des Bassaris et des Bédicks. Les ethnies majoritaires du Sénégal (Wolofs, peuls et Sérères) possèdent une organisation sociale très hiérarchisée de type pyramidal basée sur des castes. Du point de vue administratif, le pays est découpé en 14 régions. Ce découpage administratif épouse les contours des régions naturelles du Sénégal. L augmentation dans le temps du nombre de régions est le résultat de la politique de décentralisation initiée depuis la loi 72-25 du 19 avril 1972 qui a vu l érection de 320 communautés rurales. Cette politique de décentralisation vise à rapprocher l administration centrale et les services déconcentrés des populations et à promouvoir le développement local. 1.1. Économie Pendant très longtemps, l économie sénégalaise a reposé sur des mamelles que sont l arachide et ses dérivés, le phosphate, la pêche et le tourisme. Le cycle de sécheresse des années 1970, la dépréciation qui a frappé les cours des matières premières Note Technique de MLE 1-2013 10

produites par les pays du Sud et la diminution des stocks de ressources halieutiques ont fragilisé l économie sénégalaise qui n a pas échappé aux programmes décidés par les Institutions de Bretton Woods qui ont finalement mis le pays sous ajustement structurel au cours des années 1980. Ce programme d ajustement a durement éprouvé les conditions de vie des Sénégalais au point qu il a été jugé nécessaire de développer, comme cela a été le cas ailleurs, la dimension sociale de l ajustement. Cependant, même si les programmes d austérité ont déstabilisé les économies domestiques, ils ont permis de solder la dette extérieure et de rétablir les grands agrégats macroéconomiques. Ainsi, à la fin des années 1990, les finances publiques sénégalaises étaient entièrement assainies. Les années 2000 qui ont coïncidé avec l avènement de l alternance ont été celles des politiques de réduction de la pauvreté à travers les Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Le premier DSRP a couvert la période 2003-2005, reposant essentiellement sur trois axes stratégiques de lutte contre la pauvreté qui étaient la création de richesses, le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base, et l amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables. Ces stratégies devaient permettre d atteindre un taux de croissance du PIB par tête d au moins 5%, c'est-à-dire un taux de croissance économique de 7,5 à 8% en moyenne avec une croissance démographique de 2,5%. Le second DSRP a couvert la période 2006-2010. Il a conservé les mêmes objectifs que le premier DSRP en matière de produit intérieur brut (PIB) par tête à atteindre, avec comme nouveauté la prise en compte des questions de bonne gouvernance dans les stratégies de réduction de la pauvreté. Actuellement, le Sénégal est en train d élaborer le troisième DSRP appelé Document de Politique Économique et Sociale. Bien que le niveau de vie des Sénégalais se soit amélioré entre 1994 (année de la dévaluation du franc CFA) et la fin des années 2000, la pauvreté reste assez répandue. Le pays est classé parmi les Pays les Moins Avancés (PMA) et éligible à l initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). L examen des indicateurs de l économie sénégalaise présentés dans le Tableau 1.1 montre des Note Technique de MLE 1-2013 11 performances et des contre-performances économiques au cours de la période 1980-2009. De façon générale, en considérant l évolution du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant, on peut identifier quatre grandes périodes : la période allant de 1980 à 1984 marquée par une décroissance du PIB de l ordre de 1,3% ; la période allant de 1985 et 1989 marquée par une croissance du PIB par habitant de l ordre de 0,2% ; la période comprise entre 1990 et 1994 marquée par une plus importante décroissance du PIB de l ordre de 1,9% ; et la période comprise entre 1995 et 2009 marquée par un retour à la croissance qui peine par contre à être soutenue au fil des années. Comme le montre le Tableau 1.1, si entre 1995 et 1999 la croissance du PIB par habitant au Sénégal est supérieure à celle des pays d Afrique subsaharienne, dans la période comprise entre 2000 et 2009, cette croissance passe en dessous de celle des pays d Afrique subsaharienne consacrant le décrochage économique du Sénégal par rapport à ces autres pays de cette région. Durant la période 1980-1984, la consommation moyenne d électricité par personne par année était de 103 kwh, soit plus de quatre fois inférieure à la moyenne en Afrique subsaharienne et bien inférieure à la moyenne des pays ayant le même niveau de développement économique tels que la Côte-d Ivoire (158 kwh) et le Cameroun (196 kwh). À la fin de l année 2008, le cadre macroéconomique était caractérisé par un taux de croissance en net recul par rapport à celui observé en 2007. La contribution des principaux secteurs d activité à la croissance restait toujours stable, en termes de poids, avec de petits écarts entre 2006 et 2008. Ainsi le poids du secteur tertiaire était de 53,2% en 2008, celui du secondaire était de 19,8% et le secteur primaire participait à hauteur de 14,7% pour la même année. Les taxes nettes sur les produits qui concourent à hauteur de 12,3% complètent le tableau. Comparativement, leurs poids s établissaient respectivement en 2006 et 2007 à : 14% et 12,9% pour le primaire, 19,6% et 20,1% pour le secondaire, 52,9% et 53,3% pour le tertiaire et 13,5% et 13,7% pour les taxes nettes sur les produits. Cette croissance restée positive en 2008, était pour l essentiel imputable aux performances du sous-secteur de l agriculture. En revanche, la contribution des secteurs secondaire et tertiaire a connu une baisse dans un contexte de hausse

Tableau 1.1. Indicateurs économiques du Sénégal 1980-84 1985-89 1990-94 1995-99 2000-04 2005-09 Consommation d'électricité par tête Sénégal 103.1 102.4 106.2 115.3 126.7 157.2 (kwh ) * SSA 480.4 519.9 499.4 502.0 511.2 538.2 PIB par habitant à prix constant Sénégal 482.3 476.6 449.0 450.3 485.9 526.1 (2000 US$) SSA 572.1 539.2 507.7 503.6 524.6 595.4 Croissance du PIB par habitant (%) Sénégal -1.3 0.2-1.9 1.8 1.5 1.1 SSA -1.2-0.3-2.1 0.7 1.6 3.3 * Variation moyenne sur cinq années d intervalle. La dernière colonne correspond à une année d intervalle (2005-2006) Afrique subsaharienne Variation moyenne du Produit Intérieur Brut par habitant sur cinq années d intervalle. La dernière colonne correspond à trois années d intervalle (2005-2008) Variation moyenne du taux de croissance annuelle sur cinq années d intervalle. La dernière colonne correspond à trois années d intervalle (2005-2008) Source: World Development Indicators; disponible en ligne à l adresse http://data.worldbank.org/data-catalog/world-development-indicators continue des prix des produits alimentaires et énergétiques, notamment sur les huit premiers mois de l année 2008. La reprise qu a connue l économie mondiale en 2010 semble avoir déteint positivement sur l économie sénégalaise et cet effet bénéfique devrait se prolonger en 2011 comme le souligne la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE): En 2011, la reprise économique entamée en 2010 devrait se conforter, à la faveur de la poursuite du redressement de l économie mondiale. Le taux de croissance du PIB réel est projeté à 4,5% en 2011 contre 4,2% en 2010, sous l effet notamment du dynamisme des secteurs primaire (+3,8%) et tertiaire (4,6%), ainsi que du redressement du secteur secondaire (+5,1%). Le démarrage de la mise en œuvre du Document de Politique Économique et Sociale de 3ème génération et de l exécution des projets retenus dans le Millenium Challenge Account devrait contribuer à la consolidation de la reprise de l activité économique au niveau intérieur. Celle-ci devrait également bénéficier de l amélioration de la fourniture d électricité à travers la mise en œuvre du plan Takkal. 4 1.2. Population et Urbanisation La population du Sénégal a presque doublé en l espace d une décennie, passant de 6.9 millions d habitants en 1988 (Direction de la Prévision et de la Statistique (DPS), 1993) à environ 13 millions en 2010. D après les estimations et projections faites par la Division de la Population des Nations Unies, la population sénégalaise aurait une croissance beaucoup plus rapide depuis 2010 et devrait dépasser les 25 millions d habitants à l horizon 2050. Cette croissance de la population est la résultante des effets combinés d un fort taux de croissance démographique (estimé à 2,5%) 5, d une fécondité encore élevée (estimée à 6,1 enfants en moyenne par femme en 1992/93 ; 5,7 enfants en 1997 ; 5,3 enfants en 2005 et 5,0 enfants en 2011) (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) and ICF International, 2012) et d une mortalité infantile en baisse. 4 DPEE, Situation économique et financière en 2010 et Perspectives en 2011, mars 2011, page 6. 5 http://www.ansd.sn/senegal_indicateurs.html Note Technique de MLE 1-2013 12

Le Graphique 1.1 illustre la croissance de la population totale du Sénégal durant la période 1960-2050, ainsi que la croissance de la population rurale et de la population urbaine. Il apparait que la part de la population urbaine au sein de la population totale devrait égaler celle de la population rurale vers 2025 et qu à partir des années 2030, près de 53% de la population sénégalaise vivra dans les villes. La proportion des urbains passera à 65,1% vers 2050. L explosion urbaine sénégalaise reste essentiellement dakaroise. Selon le rapport du RGPH de 2002 publié en décembre 2006 (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 2002), un peu plus d un Sénégalais sur cinq habite la région de Dakar. Par ailleurs, plus du tiers de la population sénégalaise réside dans la partie ouest à savoir les régions de Dakar et Thiès. L explosion urbaine au Sénégal s expliquerait par une forte migration rurale-urbaine, en direction principalement de Dakar. À cette migration rurale-urbaine se sont ajoutées au cours des années 1990 et 2000, les vagues migratoires en provenance des pays affectées par les guerres civiles : le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Bissau et la Côte d Ivoire. Depuis l indépendance, Dakar a concentré l essentiel des infrastructures administratives, économiques et éducatives du pays au point d exercer une attraction irrésistible chez les populations rurales. Les principes directeurs de l aménagement du territoire avaient encouragé la création de pôles secondaires de développement destinés à attirer les populations et limiter l attraction exercée par Dakar. Cette politique n a pas cependant porté ses fruits car les populations ont continué à affluer vers Dakar. L explosion urbaine a généré des problèmes qui demeurent encore aigus et irrésolus à Dakar à savoir : le développement de quartiers irréguliers notamment à la périphérie de Dakar ; ce qui crée des «zones péri urbaines de plus en plus éloignées des cœurs des villes» (Sarr, 2007); l augmentation des tensions sur l accès aux services sociaux de base comme l accès à l eau potable. À ce propos, Abdoulaye Diagne note que «l approvisionnement de la région de Dakar en eau potable est une préoccupation permanente des autorités sénégalaises, depuis les années 1970» (Diagne, 2009). 30 25 20 15 10 5 0 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 Population totale Population rurale Population urbaine Graphique 1.1. Population urbaine, rurale et totale du Sénégal: Estimations et projections. Source: UN Population Division, available online at http://esa.un.org/wup2009/unup/index.asp?panel=1 Note Technique de MLE 1-2013 13