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Transcription:

CH4 CO2 N 2O Le CO 2 majoritaire à 9 % p 4 p 6 p 8 Deux principaux secteurs d activités impliqués Le cadastre des émissions : une information unique w w w. a i r p a r i f. a s s o. f r AIRP RIF N 28 - Juin 26 Actualité S U R V E I L L A N C E D E L A Q U A L I T É D E L A I R E N I L E - D E - F R A N C E elon la loi sur l air, la surveillance de la qualité de l air concerne des S substances reconnues pour avoir des effets directs sur la santé ou l environnement et généralement soumises à une réglementation nationale ou européenne. De ce point de vue, les gaz à effet de serre (GES) comme le dioxyde de carbone (ou gaz carbonique, CO 2 ), le méthane (CH 4 ) ou le protoxyde d azote (N 2 O), rejetés dans l atmosphère en quantités toujours croissantes par une grande diversité d activités humaines, n ont pas d impact direct sur la santé de l homme. En outre, le suivi de l évolution de la concentration en dioxyde de carbone ou gaz carbonique à une échelle géographique pertinente pour contrôler le réchauffement de la planète, implique une mesure dans des environnements particulièrement isolés, à l abri de l influence de toutes sources d émission proches, et représentatifs de l atmosphère terrestre globale (par exemple l observatoire américain au sommet du Mauna Loa à Hawaï ou la station d observation française de l île d Amsterdam dans l océan Indien). Or, un tel contexte environnemental n existe pas en Ile-de-France. Le suivi de ces gaz se fait donc par l évaluation de leurs émissions et non de leur concentration. C est pourquoi AIRPARIF, comme l ensemble des réseaux de surveillance de la qualité de l air en France, ne mesurent pas les principaux gaz à effet de serre (GES) tels que le dioxyde de carbone ou le méthane (voir l encadré 1 : quelques rappels sur l effet de serre et les gaz à effet de serre (GES)). L ozone O 3, résultant d une transformation chimique d autres polluants sous l influence du rayonnement solaire, est le seul GES (mais dont l importance est moindre) mesuré en continu avec ses précurseurs (oxydes d azote et certains hydrocarbures) qui sont, eux, considérés comme des GES indirects. kt/km 2.an G Figure 1 : Carte des émissions de dioxyde de carbone CO 2 à l échelle du Gra nd Bassin Parisien pour l a n née 2 (source plate-forme inter-régionale de prévision de la qualité de l air ESMERALDA). Les gaz à effet de serre en Ile-de-France : par qui sont-ils émis? L'inventaire et le cadastre des émissions franciliennes réalisés par AIRPARIF concernent d une part les polluants réglementés pour leurs effets directs sur la santé humaine ou l Environnement, et d autre part les principaux gaz dits à «effet de serre» (GES), à l origine du réchauffement climatique observé à l échelle de la planète. Ces derniers font l objet d un engagement international de réduction ou de stabilisation de leurs émissions à l horizon 28-21 : le Protocole de Kyoto, en vigueur depuis février 25. Toutes les émissions locales de GES participent à l effet climatique global et leur maîtrise passe par une meilleure connaissance de leurs caractéristiques à toutes les échelles territoriales. C est pourquoi, à la demande du Conseil Régional d Ile-de-France, un bilan régional pour l année 2 des émissions de GES a fait l objet d une étude spécifique d AIRPARIF. L actualisation régulière de ce bilan permettra un suivi dans le temps, secteur d activité par secteur d activité, des rejets de GES. De plus, la méthodologie utilisée permettrait d évaluer par simulation l efficacité de mesures de réduction de ces gaz prises localement, à l échelle régionale, départementale ou même communale. A ce titre, les inventaire et cadastre des émissions élaborés par les associations de surveillance de la qualité de l air prennent naturellement place parmi les rares outils disponibles et opérationnels de suivi des GES, notamment dans le cadre des Plans Climat Territoriaux (issus du Plan Climat National destiné à remplir les engagements du Protocole de Kyoto).

Quelques rappels sur l effet de serre et les gaz à effet de serre (GES) Certains gaz de l atmosphère jouent pour la Terre le même rôle que les vitres d une serre : ils n empêchent pas la lumière du Soleil d arriver jusqu à la surface terrestre, mais ont la propriété de «capter» une partie du rayonnement infrarouge (et donc de la chaleur) ré-émis par la Terre vers l espace. La chaleur s accumule alors dans les basses couches de l atmosphère. On les appelle «Gaz à Effet de Serre» (GES). L effet de serre est d abord un phénomène naturel qui est nécessaire à la vie en permettant de bénéficier à la surface terrestre d une confortable température moyenne de 15 C (contre -18 C en son absence). Mais, avec les fortes émissions de Gaz à Effet de Serre issues des différentes activités humaines (industries, transports, agriculture, chauffage, traitement des déchets ), les concentrations en GES dans l atmosphère ont notablement augmenté (+3 % pour le CO 2 depuis l ère pré-industrielle tandis que, dans le même laps de temps, celles de CH 4 ont plus que doublé) et le phénomène de réchauffement a pris de l ampleur (en France : +,9 C en moyenne en un siècle d après la Mission Interministérielle de l Effet de Serre). Les dix années les plus chaudes depuis 15 ans se trouvent dans les 15 dernières années (199-25). L intensification de ce réchauffement s accompagnerait à terme de nombreux dommages (fonte des glaces et élévation du niveau de la mer, risques accrus de catastrophes naturelles : inondations, tempêtes, tornades, sécheresses, canicules ou périodes de froid prolongées, ). Compte tenu de leur pouvoir de réchauffement, six GES sont pris en compte dans le protocole de Kyoto : le dioxyde de carbone (CO 2 ), le méthane (CH 4 ), le protoxyde d azote (N 2 O), les perfluorocarbures (PFC), les hydrofluorocarbures (HFC) et l hexafluorure de soufre (SF 6 ). Les émissions de chacun de ces GES s expriment en nombre de tonnes émises ou encore en tonnes équivalents CO 2, cette unité de mesure permettant de quantifier leur pouvoir de réchauffement et de les comparer. Une tonne d équivalent CO 2 d un GES donné est la quantité de CO 2 émise dans l air qui aurait le même impact en terme de réchauffement que la quantité du GES considéré pour 1 ans, durée de vie estimée du CO 2 dans l atmosphère. Par exemple, le pouvoir de réchauffement du méthane CH 4 est 21 fois plus fort que celui du CO 2 (21 tonnes de CO 2 ou 1 tonne de CH 4 se traduisent par un réchauffement équivalent) et celui du N 2 O, 31 fois plus fort que celui de ce même CO 2. Les émissions des différents GES converties en une même unité peuvent ainsi être comparées mais aussi additionnées entre elles pour fournir une estimation du Potentiel de Réchauffement Global (PRG) à l horizon de 1 ans. Contrairement aux polluants classiques dont la durée de vie dans l atmosphère dépasse rarement une quinzaine de jours, celle d un GES peut varier de quelques années à quelques siècles, ce qui constitue un paramètre important à considérer. Par exemple, la durée de vie du CH 4 étant de l ordre d une dizaine d années et celui du CO 2 d une centaine d années, le pouvoir de réchauffement du CH 4 devient par exemple 62 fois plus fort que celui du CO 2 à l horizon de 2 ans et seulement 7 fois plus fort à l horizon de 5 ans. Autre unité de mesure, dans le Bilan Carbone développé par l Agence de l Environnement et de la Maîtrise de l Energie (ADEME), les émissions de GES sont exprimées en tonnes équivalent carbone. Par définition, un kilo de CO 2 vaut,2727 kg d équivalent carbone, c est-à-dire le poids du carbone seul dans le composé CO 2 (1kg de CH 4 correspond à 21 x,273 kg équivalents carbone,...). AIRPARIF ne mesure pas les concentrat AIRPARIF dispose d informations très précises sur la localisation, la nature et l intensité des diverses activités polluantes en Ile-de-France. Dans le cadre de sa mission de description et de compréhension de la pollution atmosphérique en Ile-de-France, AIRPARIF travaille depuis plusieurs années à la connaissance des émissions des polluants classiques de l Ile-de-France et à la représentation aussi détaillée que possible de leur répartition géographique et de leur variation dans le temps. Ces données sont notamment nécessaires à la modélisation de la pollution qui permet de prévoir la qualité de l air pour le lendemain ou le surlendemain et donc le risque d épisode de pollution. AIRPARIF dispose donc d informations très précises sur la localisation, la nature et l intensité des diverses activités polluantes en Ile-de-France. L inventaire et le cadastre des émissions polluantes sont le résultat du long travail de recensement de ces informations qui constituent une source d information unique. Dans le cadre du PPA, AIRPARIF a été chargée par la DRIRE Ile-de-France (Direction Régionale de l Industrie, de la Recherche et de l Environnement) de compléter et d actualiser l inventaire et le cadastre existants à l échelle de la région Ile-de-France en prenant comme référence, les émissions polluantes de l année 2 (voir le Airparif-Actualités N 24, Quelle qualité de l air en Ile-de-France en mais les surveille de très près 21?). Du fait d une évolution relativement lente des émissions d une année sur l autre, on estime qu un cadastre d émission établi pour une année de référence donnée reste valable environ 5 ans. Au-delà des polluants classiques, toutes les informations disponibles sur les activités polluantes sont assez simplement utilisables pour calculer les émissions d autres polluants comme les gaz à effet de serre (GES) qui proviennent des mêmes sources. C est pourquoi, dans le cadre de la lutte contre l Effet de Serre et d une démarche d actions de réduction des GES à engager, le Conseil Régional d Ile-de-France a sollicité AIRPARIF afin de disposer d une synthèse des éléments disponibles et d une analyse des principales contributions aux émissions de gaz à effet de serre en région Ile-de-France. Cette analyse a été menée en exploitant toutes les données collectées dans le cadastre et l inventaire régional des émissions concernant les GES. L analyse réalisée par AIRPARIF porte sur les trois principaux GES, à savoir le CO 2, le CH 4 et le N 2 O. Les trois autres GES pris en compte dans le Protocole de Kyoto (PFC, HFC et SF 6 ) n ont pas encore été traités lors de l actualisation du cadastre régional d AIRPARIF. Malgré leurs forts pouvoirs de réchauffement individuels, ils ne représentent que 2 % des émissions de GES exprimées en équivalents CO 2 (source : Inventaire régional du CITEPA, année 2). Au total, toutes les sources d émission connues ont été prises en compte dans l inventaire francilien, soit près de 9 activités émettrices différentes. Par la suite, des regroupements d activités ont été faits en grandes ions de GES dans l air catégories afin de mieux faire ressortir les caractéristiques propres à la région Ile-de-France. 9 grands secteurs ont ainsi été retenus pour leurs émissions de CO 2 (transports routiers, secteur résidentiel, ) et les bilans ont été exprimés en équivalents CO 2. Pour disposer d une répartition géographique des émissions, l ensemble de la région Ile-de-France a été divisé en carrés (appelés «mailles») d un kilomètre de côté. Dans chacune de ces mailles, toutes les sources de rejets de GES ont été inventoriées à l échelle de la commune, ou d une partie de commune, et dont les bilans annuels d émission ont été calculés. Ce niveau de détail a permis une analyse à la fois par secteur d activités mais aussi spatiale des émissions, pour toute la région Ilede-France et pour chacun des trois GES traités. Cette valorisation des données d inventaire à différentes échelles géographiques constitue un atout pour toute démarche d évaluation d initiative locale de réduction des émissions de GES. Toutefois, compte tenu de la mission régionale d AIRPARIF et de la structure de l inventaire, celui-ci ne tient compte que des émissions directes des activités qui ont lieu sur le territoire francilien. En effet, le cadastre d émission, de part sa limitation territoriale, ne prend notamment pas en compte les émissions induites par la consommation de ressources produites en dehors de l Ile-de- France. Par exemple, il ne tient pas compte des transports aériens des Franciliens dès lors que les avions dépassent les limites de la région Ile-de-France. La comparaison de ses résultats avec ceux obtenus par d autres méthodes d inventaire fondées sur des données économiques ou géographiques plus globales ne peut donc être faite littéralement mais au cas par cas. Le Protocole de Kyoto : en vigueur depuis février 25 La Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ou Convention de Rio, adoptée par le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, reconnaît l existence du changement climatique d origine humaine et impose aux pays industrialisés de lutter contre ce phénomène. Première étape de la mise en œuvre de cette Convention, le Protocole de Kyoto, conclu en 1997 et ratifié en février 25 par 141 parties (dont la Communauté européenne, le Japon, le Canada et la Russie), est rentré en vigueur le 16 février 25. Au titre de ce Protocole, les pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs émissions de GES d au moins 5 % par rapport à leur niveau de 199 sur la période 28-212 (première période dite d engagement). A terme, l objectif est de réduire de moitié les émissions mondiales afin de contenir le réchauffement mondial à moins de 2 C d ici la fin de ce siècle (la canicule de 23 correspondrait alors à un été «normal» en France), ce qui se traduirait dans les pays industrialisés par une division par 4 des émissions d ici 25 (objectif appelé «Facteur 4»). L Union européenne s est pour sa part engagée à une réduction de 8% de ses émissions pour la période 28-212 et chacun de ses membres s est vu attribuer un quota qui lui est propre de réduction. C est ainsi que la France doit stabiliser ses émissions au même niveau qu en 199, c est à dire au minimum économiser 54 millions de tonnes d équivalent CO 2 par an jusqu en 21. Cette économie équivaut aux émissions de la seule région Ile-de-France puisque celles-ci s élèvent à un peu plus de 55 millions de tonnes d après le cadastre 2 AIRPARIF/DRIRE Ile-de-France). D ici 22, un renforcement des réductions d émission des pays industrialisés devra être envisagé (d après le Conseil Européen, ces réductions devraient être de l ordre de 15 à 3 % par rapport à l année de référence de 199). Les suites à donner au Protocole de Kyoto feront ainsi l objet d un nouveau processus de réflexion et de dialogue, décidé lors de la 11 ème Conférence des parties de la Convention Climat (COP-11) qui s est tenue à Montréal du 28 novembre au 9 décembre 25. 2 E AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 3

H Figure 2 : Carte de la répartition en Ile-de-Fra nce des émissions des 3 principaux «Gaz à Effet de Serre» exprimées en équivalents CO 2. A/ Densité d émission par kilomètre carré B/ Densité d émission par h abita nt 8 1 Agglomération parisienne Agglomération parisienne 7 6 Grand Londres 8 Grand Londres t/km 2 5 4 t/habitant 6 3 4 kt/km 2.an 2 1 2 Les spécificités de l Ile-de-France : de fortes émissions concentrées sur le cœur de la région Alors que la superficie de la région francilienne représente 2,2 % du territoire national et sa population 2 % de la population française, les émissions régionales de GES (55 291 kt/an) exprimées en équivalents CO 2 représentent environ 9 % des émissions nationales. D après l inventaire d émission réalisé par le CITEPA en 2, les émissions régionales de GES correspondent à 9 % à des rejets de dioxyde de carbone CO 2 (dans l inventaire AIRPARIF : 49 669 kt de CO 2 /an). Les émissions de méthane CH 4 (2 346 kt équ. CO 2 /an) et de protoxyde d azote N 2 O (3 275 kt équ. CO 2 /an) contribuent quant à elles à environ 8 % des émissions régionales. Les 2 % restants sont associés aux trois autres GES pris en compte dans le Protocole de Kyoto (les perfluorocarbures (PFC), les hydrofluorocarbures (HFC) et l hexafluorure de soufre (SF 6 ) (voir l encadré 2, «Le Protocole de Kyoto : en vigueur depuis février 25»). En Ile-de-France, les densités d émission au kilomètre carré sont fortes (4,8 kt/km 2 en moyenne) tandis que la quantité annuelle de GES émise par habitant (6 t/hab.) est globalement plus faible que dans la plupart des autres régions françaises (les moyennes nationales sont respectivement de 1,2 kt/km 2 et de 11 t/hab, source CITEPA). Les émissions franciliennes de GES sont essentiellement concentrées sur l agglomération parisienne, une surface relativement restreinte (2 723 km 2 ) mais très fortement peuplée (9,6 millions d habitants) et ne peuvent être comparées qu avec celles du Grand Londres (1 58 km 2 et 7,5 millions d habitants). Pour le seul CO 2 les densités d émission dans l agglomération sont de 13,7 kt/km 2 et de 3,9 t/hab (37 21 kt émises en 2 d après l inventaire AIRPARIF 2), comparables aux densités d émission du Grand Londres 9,8 kt/km 2 et de 2t/hab (15 497 kt émises en 22 source : London Atmospheric Emissions Inventory 22 Report, November 25). D une manière générale, les densités d émission des trois GES étudiés augmentent au fur et à mesure que l on se rapproche du centre de l agglomération parisienne. Le CO 2 étant le gaz à effet de serre le plus émis en Ile-de-France, la carte des émissions des principaux GES (ci-dessus), exprimées en équivalents CO 2, ressemble fortement à celle du seul CO 2, avec des densités annuelles moyennes d émission qui varient de 3,5 kt/km 2 dans les départements de Grande Couronne à 25 kt/km 2 en Petite Couronne et jusqu à 75 kt/km 2 dans Paris intra-muros, et une moyenne d environ 15 kt/km 2 dans l ensemble de l agglomération parisienne. (voir figure 2) Si, du fait de sa vaste surface (très rurale), la Seine-et-Marne (77) est le département le plus émetteur de GES de l Ile-de-France, avec près de 2 % des rejets dans l atmosphère, en revanche la densité d émission y est la plus faible de toute la région. A contrario, le plus petit département (moins de 1 % de la superficie régionale), Paris (75), qui a également une forte contribution avec 14 % des Paris 75 Val-d Oise 95 Yvelines 78 rejets régionaux de GES, présente la plus forte densité d émission de l Ile-de-France (5 fois plus importante que celle de l agglomération parisienne). De façon générale, les départements franciliens de la Grande Couronne, plus étendus et moins urbanisés, sont associés à de faibles densités d émission de GES. Les départements de «la Petite Couronne» (92, 93, 94) ont des densités d émission à peu près équivalentes, voire supérieures, à celles de l agglomération parisienne (voir figure 3 A). Ainsi pour l année 2, les densités d émission de GES (exprimée en équivalents CO 2 ) sont d environ 75 t/km 2 /an pour Paris, entre 23 et 28 t/km 2 /an pour les départements de la Petite Couronne et entre 1 8 et 5 6 t/km 2 /an pour ceux de la Grande Couronne. Si l on rapporte les émissions de GES (exprimée en équivalents CO 2 ) à la quantité émise par habitant et par département : le département des Hauts-de-Seine se distingue par la plus faible densité d émission de GES par habitant (3,4 t/ha/an) juste devant Paris (3,7 t/ha/an), alors que les départements de la Grande Couronne se distinguent par des densités plus élevées, le record d émission par habitant étant largement remporté par la Seine-et- Marne (8,7 t/ha/an) (voir figure 3 B). Sur une année, un habitant de la Seine-et-Marne émet ainsi plus du double de gaz à effet de serre qu un parisien, mais bien moins qu un Français moyen (11 t/hab). Hauts-de- 92Seine Seine-Saint- 93 Denis Val-de- 94 Marne Seine-et- 77 Marne Essonne 91 G Figure 3 : Densité d émission par département francilien des principaux GES (exprimés en équivalents CO 2 ) de chaque département francilien A) en ton nes par kilomètre carré B) en ton nes par habita nt Plus les émissions de GES sont concentrées sur une surface relativement restreinte et urba nisée, plus la qua ntité d émissions par habitant est faible. Pour les densités moyen nes de l agglomération parisien ne et du Gra nd Londres, seul le CO 2 est pris en compte. Dernière nouvelle de l atmosphère Nouveaux records de concentration des GES Dans le cadre du programme de la Veille de l Atmosphère Globale (VAG), l Organisation Météorologique Mondiale (OMM) publiera tous les ans un bulletin sur les Gaz à Effet de Serre qui fera état de l évolution annuelle des concentrations atmosphériques des 3 principaux GES (dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d azote). Le premier portant sur l année 24, rendu public le 14 mars 26, révèle que les moyennes mondiales de ces trois gaz, obtenues à partir du réseau mondial de surveillance de la VAG (stations terrestres, navires, aéronefs), ont atteint de nouveaux pics en 24 : 377,1 ppm (partie par million, c est à dire qu il y a 377,1 molécules de CO 2 sur 1 million de molécules d air) pour le CO 2, 1 783 ppb (partie par billion ou milliard) pour le CH 4 et 318, 6 ppb pour le N 2 O. Ces valeurs correspondent à des hausses de 35 % pour le CO 2, 155 % pour le CH 4 et 18 % pour le N 2 O par rapport à l époque préindustrielle (vers 175). La tendance à la forte hausse de ces 1 dernières années se poursuit globalement avec cependant un ralentissement de la progression du méthane (resté stable en 24). Le bulletin pour l année 25 devrait être disponible en novembre 26. 4 E AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 5

La part de responsabilité des différentes sources d émissions de GES Secteur résidentiel 24% Secteur agricole 8% Autres transports,1% Trafic aérien (au sein des 1 premiers mètres de l atmosphère seulement) 2% Secteurs commerciaux et intitutionnels 14% Combustion dans industrie de l énergie 6% Transports routiers 27% A partir du cadastre, l inventaire des émissions permet une analyse de la répartition des émissions par secteur d activité pour chacun des GES ou pour l ensemble des trois GES étudiés (voir figure 4). Il ne prend en compte que ce qui est directement émis en Ile-de-France ; les émissions en dehors des limites de la région ne sont pas comptabilisées dans les émissions des différents moyens de transport des franciliens. Deux principaux secteurs d activités se détachent : P les systèmes de combustion liés à des activités non industrielles (chauffage et eau chaude sanitaire) avec 43 % des émissions de GES de l Ile-de-France, dont 5 % induit par des installations fixes de chauffage urbain, 24 % par le chauffage dans le secteur résidentiel (5 millions de logements en 1999 d après l INS) et 14 % par le chauffage dans le secteur tertiaire. Parmi les émissions de CO 2 occasionnées par le chauffage résidentiel, plus de la moitié (6 %) sont liées à l utilisation du gaz (le gaz est moins émetteur de CO 2 que les autres combustibles traditionnels mais il représente plus des 2/3 de la consommation énergétique du secteur résidentiel), 28 % à l utilisation de produits pétroliers (fuel domestique), 11 % à l utilisation du bois (celui-ci est un combustible assez peu utilisé en Ile-de-France) et seulement 1 % aux combustibles minéraux solides (charbon ) aujourd hui très peu utilisés (1 % de la consommation énergétique) (voir figure 5) ; P le transport routier avec 27 % des émissions régionales de GES (ce secteur est, rappelons-le, à l origine de 52 % des oxydes d azote de la région). Parmi les émissions de CO 2 issues du transport routier, plus de la moitié (56 %) sont attribuables aux véhicules particuliers avec une contribution équivalente des véhicules essence et diesel (soit 28 % chacun), 21 % sont dus aux seuls poids lourds, 3 % aux transports en commun (bus) et 19 % aux véhicules utilitaires légers. Les deux roues motorisés sont pour leur part responsables de seulement 1 % des émissions de CO 2 du transport routier (voir figure 6). A l échelle nationale, ces deux secteurs correspondent à environ la moitié des émissions de GES mais leur prépondérance est nettement plus forte en région Ile-de- France (7 %). Installations fixes chauffage urbain 5% Autres industries dont mises en décharge 14% G Figure 4 : Répartition des émissions par secteurs d activités pour l ensemble des trois GES étudiés (exprimés en équivalents CO 2 ). S agissant des autres activités, 2 % des émissions de GES en Ile-de-France sont attribuables au trafic aérien et aux activités aéroportuaires associées. Mais il convient de rappeler ici que, dans l inventaire des émissions, seul le trafic des avions dans les 9 premiers mètres au-dessus du territoire francilien a été comptabilisé, ce qui ne rend pas compte de la contribution totale induite par l ensemble des vols au départ et à l arrivée des différents aéroports franciliens (Roissy, Orly, Le Bourget), soit 815 mouvements en 2 (source : Aéroports de Paris). En effet, la contribution du trafic aérien à l accroissement de l effet de serre provient pour beaucoup des rejets à très haute altitude (traînées de condensation, CO 2, précurseurs de l ozone, vapeur d eau ). A titre indicatif, les émissions d un vol transatlantique allerretour représentent de l ordre d une tonne de CO 2 par passager (si l avion est plein). De même, depuis la crise de 21, le trafic aérien international a retrouvé un rythme de croissance notable : selon l IATA (Organisation du transport aérien international) le trafic passager a augmenté de + 7,6 % en 25 par rapport à 24 avec une prévision de hausse pour les années suivantes de l ordre de 5 % par an. A ce rythme, malgré l amélioration technologique des aéronefs, les émissions planétaires de CO 2 du secteur aérien devraient continuer à fortement progresser (multiplication par 4 de ces émissions entre 199 et 25 dans le scénario d évolution de référence du GIEC, Groupe d Experts Intergouvernemental sur l Evolution du Climat, 1999). Parallèlement, le trafic fluvial (transports de marchandises) et ferroviaire (locomotives diesel) émettent seulement,1 % des émissions de GES de la région Ile-de-France. Certaines activités industrielles peuvent contribuer de manière significative aux émissions régionales de GES : c est le cas par exemple des centrales de production thermique (6 %), ou du traitement des déchets (incinération et aussi mise en décharge : 7 %). Au total, à l échelle régionale, la contribution des sources industrielles aux émissions de GES s élève à 2 %. Enfin, la contribution du secteur agricole (chauffage des bâtiments agricoles, épandage des engrais) est de l ordre de 8 %. 6 % 11 % 1 % 28 % Gaz Produits pétroliers Charbon Bois G Figure 5 : Contribution des différents combustibles dans les émissions de CO 2 du secteur résidentiel (chauffage et eau chaude des logements). Transports en commun La partie précédente a montré que les huit départements d Ile-de- France, de part leurs tailles et leurs environnements, se divisaient en deux grandes catégories : les départements peu étendus mais densément peuplés de Paris et de la «Petite Couronne», et les départements plus étendus à caractère plus «rural». Il en découle une contribution au bilan régional des émissions de GES, une densité d émission et une répartition par secteurs d émission des GES très différentes d un département à l autre (voir figure 7). 3 principales caractéristiques peuvent être mises en avant : P une contribution très hétérogène des systèmes de combustion hors industrie, imputable au secteur «Résidentiel - Tertiaire» avec le chauffage et l eau chaude des différents logements et bureaux. En accord avec la structure urbaine francilienne, cette contribution évolue entre moins de 2 % dans le département relativement rural de la Seine-et-Marne et plus de 65 % au sein de Paris intra-muros. Ce secteur émet près des deux tiers de CO 2 et plus de 8 % du CH 4 et du N 2 O de la capitale. Les émissions de ce secteur sont particulièrement importantes pour tous les départements de la Petite Couronne, P une contribution du transport routier aux émissions de CO 2 sensiblement équivalente au sein des différents départements franciliens (autour de 25 à 3 %). Il existe néanmoins des contributions plus faibles dans les départements de la Seine-et-Marne et du Val d Oise (22 %) et une contribution plus forte au sein du département de l Essonne (37 %) marqué par la concentration de nombreux axes routiers à fort trafic (A6, A1, Francilienne, N2, N6, N7 ) ; E AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26 6 7 Poids lourds Véhicules utilitaires légers 2 roues motorisés Voitures particulières 21 % 19 % 1% 3 % 56 % Voitures particulières : 1% 18% 28% essence non catalysées essence catalysées G Figure 6 : Contribution des différentes catégories de véhicules aux émissions de CO 2 du tra nsport routier. Quelles spécificités départementales des sources de GES? H Figure 7 : Contribution de différents secteurs d activités aux émissions (en kiloton nes/a n) de GES (exprimées en équivalents CO 2 ) par département fra ncilien. 1 8 6 4 2 75 77 78 91 92 93 diesel P une contribution importante des centres d enfouissement techniques (CET) aux émissions de GES des départements de la Grande Couronne pouvant atteindre par exemple 15 % (en équivalents CO 2 ) dans le Val d Oise. En effet, les émissions de CH 4 sont principalement liées à la mise en décharge des déchets. La décomposition de la matière organique à l abri de l oxygène de l air étant la principale source de CH 4 en Ile-de-France, on comprend que le nombre et la capacité des CET par département soient déterminants dans la répartition des rejets de ce polluant. En Ile-de-France, les 7 CET sont situés en Grande Couronne dont 3 en Seine-et-Marne (qui a eux seuls contribuent à 9 % des émissions de CH 4 de ce département). Il faut cependant noter que l inventaire 2 ne tient pas compte d une éventuelle capture ou combustion du biogaz, ce qui entraîne une probable surestimation de ces émissions. Les contributions les plus importantes du secteur agricole se retrouvent, sans surprise, au sein des départements de la «Grande Couronne» avec une contribution maximale en CO 2 dans les départements de Seine et Marne (13 %), de l Essonne (11 %) et dans une moindre mesure des Yvelines (9 %). De même, près de la moitié des émissions régionales de N 2 O d origine agricole proviennent de Seine-et-Marne, une partie du N 2 O étant émise peu de temps après l épandage des engrais. Localement, une importante contribution de certaines industries aux émissions de GES peut être observée. Le cas du complexe industriel de Grande Paroisse situé à Grandpuits (production de fertilisants et d acide nitrique) en est un exemple qui génère à lui seul 44 % des émissions de N 2 O du département de la Seine-et- Marne (77), soit de l ordre de 1 % des émissions de GES de ce département (exprimées en équivalents CO 2 ). 94 95 Transports routiers Trafic aérien (au sein des 1 premiers mètres de l atmosphère seulement) Autres transports Secteur agricole Secteur résidentiel Secteurs tertiaire Installations fixes de chauffage urbain Autres industries y compris mise en décharges Combustion dans industrie de l énergie

Le Plan Climat National ou comment économiser chaque année l équivalent des émissions de toute l Ile-de-France Dans le but de remplir les engagements découlant du Protocole de Kyoto, la France doit économiser au minimum 54 millions de tonnes équivalent CO 2 d ici 21 et a, pour ce faire, initié un Plan Climat (en juillet 24). Celui-ci regroupe des actions de réduction des émissions de GES dans différents secteurs de l économie et de la vie quotidienne : transports (aide aux transports collectifs, achats pour l Etat de véhicules «propres», étiquette CO 2 sur les véhicules neufs indiquant leurs émissions de ce gaz, incorporation de biocarburants dans l essence et le gazole à hauteur de 5,75 % en 28, 7 % en 21 et 1 % en 215, ), bâtiment (renforcement de la réglementation thermique des constructions neuves, inspection périodique des chaudières, renforcement des crédits d impôts pour les équipements de production d énergie renouvelable ou les matériaux d isolation,...), industrie (plan national d affectation des quotas d émission de CO 2 aux industriels dans un système européen d échange), énergie (production de 1 % des besoins énergétiques français à partir de sources d énergie renouvelables à l horizon 21,...), déchets (lancement de la campagne intitulée «Réduisons vite nos déchets, ça déborde»,.). Le premier bilan, présenté en novembre 25, a montré que l objectif de Kyoto serait tout juste atteint en 21 du fait, en grande partie, de l importance croissante des émissions de GES des secteurs du transport (routier, aérien, maritime) du Résidentiel (habitations) et Tertiaire (commerces et bureaux), alors que les autres secteurs d émission sont parvenus à réduire leurs rejets. C est encore ce que confirme le tout dernier inventaire des émissions de GES établi par le CITEPA pour l année 24 et diffusé en janvier 26. Globalement, celui-ci indique une stabilité des émissions par rapport à 23, avec une diminution de,8 % par rapport aux émissions de 199, année de référence. Le relais au niveau des collectivités locales (villes, regroupements de communes, départements, régions) est assuré par une incitation à la mise en œuvre de Plans Climat Territoriaux (PCT) destinés à encourager les initiatives locales pour lutter contre l effet de serre. Ces plans peuvent s inscrire dans les projets de développement durable que sont par exemple les «Agenda 21» locaux dans lesquels se sont déjà engagées de nombreuses collectivités locales dont la Région Ile-de-France. Les collectivités ont en effet un rôle important dans le secteur des transports et de l aménagement (parc immobilier public, éclairage public, distribution d énergie via les chauffages urbains,...) et peuvent influer par leur politique d achats sur la réduction des émissions de GES. Au titre du patrimoine qu elles gèrent, elles interviendraient directement pour environ 12 % des émissions nationales de GES (source Plan Climat 24). Ces Plans Climats Territoriaux passent, entre autres, par une évaluation locale des émissions de gaz à effet de serre d ici la fin 26 avec la possibilité d en assurer le suivi et d en garantir la continuité au travers d indicateurs pérennes. De la qualité de l air régionale à la problématique planétaire : un même besoin de suivi des émissions Quel que soit le lieu d émission sur Terre, l homogénéisation des rejets de CO 2 dans l atmosphère planétaire se produit en quelques mois. L exploitation détaillée du cadastre des émissions de l année 2 permet de dégager la contribution spécifique de l Ile-de-France à l effet de serre additionnel, que ce soit par secteurs géographiques ou par catégorie d émetteur. Les inventaires d émissions, qui ont d abord été élaborés localement par les Associations de Surveillance de la Qualité de l Air (AASQA) pour renforcer la surveillance en chaque point de leur territoire de compétence, trouvent ainsi naturellement un nouveau rôle à jouer dans le suivi local des émissions de GES. L approche spatiale et le grand nombre de sources d émission déjà recensées sont, entre autres, les points forts de ce type d inventaire qui commence à susciter l intérêt des collectivités locales. Ces inventaires pourraient encore être perfectionnés par l introduction d informations statistiques ou économiques importantes pour la problématique des GES (la distinction entre le transport de voyageurs et celui de marchandises, la connaissance plus détaillée du parc roulant francilien ou encore du parc de chaudières dans le secteur résidentiel, etc). A l heure où l OMM (Organisation Météorologique Mondiale) et la NASA déclarent l année 25 comme la plus chaude depuis la fin du 19 ème siècle (le record de 1998 est battu), l appréciation de la contribution locale à l effet de serre additionnel, est essentielle pour toute future évaluation des évolutions tendancielles et des marges de progrès possibles, telles que prévues par exemple par les Plans Climat Territoriaux (PCT) (voir encadré 3 : Le Plan Climat National). Les inventaires et cadastres d émissions pourraient compléter ainsi d autres outils d évaluation actuellement en cours d expérimentation. Parmi ces méthodes on peut citer la méthode dite Bilan Carbone, développée par l Agence de l Environnement et de la Maîtrise de l Energie (ADEME), qui prend en compte les émissions directes et indirectes des activités d un territoire ou d une entreprise donnée ou encore le Tableau de Bord de l Energie (TBE) piloté par l ADEME et l ARENE (Agence Régionale de l Environnement et des Nouvelles Énergies), fondé principalement sur la consommation d énergie. Ces différentes approches complémentaires mettent en lumière la nécessaire disponibilité de certaines nouvelles données plus détaillées pour assurer un suivi optimum des émissions, préalable à une efficacité maximum de toute action de réduction. Toute piste d amélioration des outils d inventaire permettra de renforcer l analyse et ainsi de mieux orienter les décideurs vers de nouveaux leviers d actions ou de mesures ciblées. AIRPARIF - SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L AIR EN ILE-DE-FRANCE 7 rue Crillon 754 PARIS Service communication : 1 44 59 47 64 L information en direct - l état de la qualité de l air - les prévisions internet : www.airparif.asso.fr - courrier : webmaster@airparif.asso.fr Directeur de la publication : Michel Elbel Le financement d AIRPARIF est assuré par des subventions de l État, des collectivités territoriales, des industriels au titre de la TGAP et des prestations d expertise. 8 E AIRPARIF Actualité L N 28 - Juin 26