Imagerie des tumeurs et pseudotumeurs odontogénes du maxillaire (A propos de 20 cas) S. Hassen, A. Gharbi, A. Abdelouafi Service de Radiologie 20 Août 1953, CHU Ibn Rochd. Casablanca. Maroc
Les tumeurs des maxillaires sont classées en trois groupes : Les kystes, INTRODUCTION Les tumeurs odontogènes, Les tumeurs non odontogènes. Seule l histologie permet d avoir une certitude diagnostique néanmoins l imagerie est le meilleur moyen d exploration avant la chirurgie. Le but de ce travail est d étudier l apport de l imagerie en particulier la tomodensitométrie dans le diagnostic positif et le bilan d extension de ces tumeurs.
MATÉRIEL ET MÉTHODES Nous rapportons une étude rétrospective de 20 cas de tumeurs maxillaires Etude colligée au Service de Radiologie 20 Août sur une période de deux ans (2004-2006). Le bilan radiologique effectué chez tous nos patients était : Scanner facial Radiographie panoramique
TECHNIQUE D EXAMEN 1- RADIOGRAPHIE PANORAMIQUE : ORTHOPANTOMOGRAPHIE Le sujet étant debout, la tête est placée dans le système de contention. Les incisives sont en bout à bout. La lordose cervicale est effacée de manière à éviter sa projection sur le cliche La langue est collée au palais pour réduire la clarté aérique. Le positionnement correct du patient est contrôlé par les centrages lumineux verticaux et latéraux.
2- Tomodensitométrie: TDM Patient en décubitus dorsal L acquisition s effectue en coupes axiales de 1,6 mm d épaisseur Pour l étude du maxillaire, le plan des coupes axiales est parallèle à l os palatin. Pour l étude de la mandibule, le plan axial est parallèle à la corticale basilaire de la mandibule. L injection intraveineuse de produit de contraste est nécessaire dans le bilan des lésions tumorales.
RÉSULTATS L âge moyen de nos patients était de 31 ans Une légère prédominance féminine. Les signes cliniques: tuméfaction mandibulaire sans signes inflammatoires chez tous nos patients. 15 cas d ameloblastome, un cas de fibromyxome, deux cas de cémentoblastome, deux cas d odontome et un cas d hemangioblastome.
La TDM avait montré: Un processus ostéolytique cloisonné multikystique en «bulle de savon», soufflant les corticales interne et externe dans 15 cas, associé à une rupture de la corticale par endroit et une résorption des racines adjacentes dans 9 cas d ameloblastome.
Ameloblastome
Ameloblastome
Ameloblastome
Ameloblastome
Ameloblastome
Ameloblastome
Ameloblastome
Une image lacunaire hétèrodense soufflant les corticales dans le cas de fibromyxome, Une opacité dense bien limitée localisée au niveau de la mandibule dans le cas de cémentoblastome, Une opacité dense irrégulière au niveau de l hémi mandibule gauche dans les deux cas d odontome, Une lésion ostéolytique avec de multiple travées dans le cas d hémangiome.
FIBROMYXOME
CEMENTOBLASTOME
ODONTOME
ODONTOME
HEMANGIOBLASTOME
DISCUSSION 1. Ameloblastome: Fréquence: la plus fréquente des tumeurs épithéliales Siège: mandibule 93% des cas Age de découverte et sexe ratio: 3émé et 4éme décennie, prédominance masculine. Clinique: voussure localisée +++
Imagerie: Volumineuse lésion bien limitée multigeodique formée par une coalescence de multiples lésions soufflantes de taille variables classiquement décrite en «bulle de savon». Les corticales sont refoulées, amincies, voire absentes. Recherche de petites géodes à distance, témoin de l atteinte multicentrique et source de récidives ultérieures.
2. Fibromyxome : Fréquence: rare 3 à 4% de l ensemble des tumeurs odontogénique Siège: mandibule 2/3 des cas Age de découverte et sexe ratio: 10 40 ans, discrète prédominance féminine. Clinique: voussure localisée indolore Imagerie: grande variabilité de présentation Petite taille: monogéodique bien limitée Taille importante: lésion soufflante bien limitée, aspect multigéodique avec présence de fine travées intralésionnelles.
3. Cémentoblastome: Fréquence: rare 1 à 6% des tumeurs odontogénique. Siège: mandibule 80% des cas Age de découverte et sexe ratio: 2 ème et 3 ème décennie, discrète prédominance masculine. Clinique: voussure douloureuse localisée Imagerie: multiples petites formations arrondies de tonalite dense de type cémentaire, bien limitées confluentes avec la ou les racine dentaires aux quelles elles sont appendues.
4. Odontome: Fréquence: fréquente 30% Siège: mandibule postérieure en rapport avec une troisième molaire incluse. Age de découverte et sexe ratio: avant l age de 30 ans dans 80% des cas, prédominance masculine. Clinique: découverte fortuite sur une imagerie de routine ou devant un retard d éruption dentaire. Imagerie: lésion dense, calcifiée, plus ou moins amorphe ou les structures pseudo-dentaire ne sont pas détectable.
5. Hémangiome: Fréquence: très rare au niveau maxillo-faciale Siège: mandibule Age de découverte et sexe ratio: 40 ans, prédominance féminine. Clinique: masse dure rarement douloureuse et d évolution progressive. Imagerie: formation osseuse bien limitée formée de fins spicules osseux d aspect réticulé ou en «rayon de miel» irradiant du centre de la tumeur.
CONCLUSION Le diagnostic de certitude des tumeurs maxillaires est histologique, l imagerie et en particulier la tomodensitométrie constitue un examen fondamental dans le diagnostic positif et le bilan d extension de ces tumeurs.