DOSSIER DE PRESSE préparé par Jean-Charles BRIQUET-LAUGIER 15 avril 2011
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Présentation des auteurs Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard ont fait leurs études supérieures en même temps, au début des années 1960 ; d abord des études de mathématiques en province puis à Paris entre 1963 et 1966, l Ecole Nationale de la Statistique et de l Administration Economique (ENSAE), où ils eurent des professeurs prestigieux : Maurice Allais qui obtiendra le prix Nobel d économie, Edmond Malinvaud et Pierre Bourdieu qui seront par la suite professeurs au collège de France, Raymond Barre et quelques autres professeurs très reconnus par les spécialistes. Après quelques années passées dans le secteur de l aménagement du territoire, ils se réorientent : Antoine Brunet fera carrière dans le secteur bancaire, Jean-Paul Guichard à l Université ; ils restent toutefois toujours en contact l un avec l autre. Au début des années 2000, A. Brunet est économiste de la salle des marchés de HSBC : de 2003 à 2006, il est même classé premier au classement Greenwich des économistes de marchés parisiens. A la même époque, J-P Guichard développe des activités de coopération internationale avec l Université de Nice et oriente délibérément ses recherches vers la macroéconomie. Une rencontre franco-américaine d économistes, à Nice au printemps 2006, va constituer pour eux un déclic : alors qu ils soulignent le danger que représente pour le monde développé le protectionnisme monétaire de la Chine qui engendre un grave déséquilibre des échanges mondiaux, le Professeur Jimmy Galbraith (dont le défunt père, prix Nobel, fut conseiller de Kennedy) prône au contraire, une politique aventuriste de dépenses publiques à tout va, considérant que la Chine a bien le droit d avoir la politique de change qui est la sienne et qu elle ne gêne en rien la croissance de l économie américaine (il suffit, selon lui, d être audacieux et de pratiquer une relance budgétaire massive et récurrente..) Le désaccord était complet : de là date leur décision d écrire un livre. La crise de 2007 ne sera pas une surprise pour les auteurs qui avaient pressenti l imminence du danger. Leurs idées, très différentes de celles du «mainstream», sont exposées dans leur livre «La visée hégémonique de le Chine, l impérialisme économique». Elles viennent d être validées par un des «poids lourds» de la finance internationale, le Hedge Fund «Tudor» ; celui-ci vient en effet d écrire à son tour que c est la politique de change de la Chine qui a déstabilisé l économie américaine et provoqué la crise des Etats-Unis en 2007. A. Brunet et J-P Guichard vont encore plus loin : ils affirment que cette politique de change a déstabilisé non seulement les Etats-Unis mais aussi l Europe et son Union monétaire ; le danger qui menace l'occident est celui, immédiat, de la vassalisation financière et politique de l Europe par la Chine puis celui, ultérieur, d un isolement et d un encerclement total des Etats-Unis par la Chine et par les pays qu elle aura placés sous son contrôle. 5
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25 février 2011 7
1er mars 2011 8
4 mars 2011 9
7 mars 2011 Lecture Ouvrir les yeux sur la Chine Adrien de Tricornot Le Monde La visée hégémonique de la Chine, Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard, Editions L Harmattan, 208 pages Les dirigeants politiques occidentaux et les patrons des grandes entreprises sont souvent les premiers à prendre des pincettes lorsqu ils s expriment sur l Empire du Milieu, que ce soit sur la question du Tibet, sur la remise du Prix Nobel de la paix au dissident Liu Xiaobo, sur le respect des droits fondamentaux ou sur le taux de change du yuan Car la Chine nous finance, nous achète des avions, nous fabrique des produits à bas coût, nous paraît un marché d avenir. Elle nous tient Voilà un livre qui, lui, ne tourne pas autour du pot. Il démonte la stratégie agressive du régime chinois pour conquérir le leadership planétaire à tous points de vue, et souligne combien sa devise sous-évaluée est une arme pour y parvenir. Remarquables de clarté et de pédagogie, les économistes Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard sont inquiets. Leur message est clair: non, le capitalisme ne mène pas comme par enchantement à la démocratie. Oui, le capitalisme totalitaire chinois peut être plus efficace que le capitalisme démocratique américain, européen ou brésilien. Oui, la dictature du Parti communiste chinois (PCC) est d autant plus menaçante qu elle encadre, dirige et prend appui sur le succès économique du pays. Oui, le «modèle» économico-politique chinois sert d exemple et de soutien aux autres dictatures du globe. Les auteurs invitent donc les dirigeants démocratiques à ouvrir les yeux avant qu il ne soit trop tard: en Chine, à l image de l Italie de Mussolini, «tout [est] dans l Etat, rien hors de l Etat, rien contre l Etat». Totalitaire et capitaliste, comme l Allemagne nazie ou l Italie fasciste, le régime chinois peutil continuer à bénéficier de notre complaisance et à tirer sa force d un libre accès au marché mondial sans avoir à revaloriser sa monnaie? Pour les auteurs, les pays occidentaux et émergents devraient envisager de quitter l Organisation mondiale du commerce (OMC) et de créer une «OMC bis» qui, elle, aurait compétence sur les changes, afin de pouvoir dire non à la Chine. Ce qu ils ne peuvent plus depuis son entrée, en 2001, dans l OMC. 10
10 mars 2011 11
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30 mars 2011 Antoine Brunet Président d'ab Marchés, Coauteur avec Jean-Paul Guichard de 'La visée hégémonique de la Chine' chez L'harmattan. L'inflation qui devrait être de 6% fin 2011 n'est pas le risque principal pour l'économie chinoise Au-delà du spectre du resserrement de la politique monétaire par la Banque centrale, les investisseurs devraient selon vous redouter l adoption de mesures particulières analogues à celles prises en 2006/2007 (mises en garde publiques contre des hausses excessives de l indice, taxations des ordres de bourse ). Pourquoi donc? Les dirigeants chinois sont très vigilants face aux bulles. Ils ont conscience que le principal facteur susceptible de déstabiliser leur économie serait «une séquence bulle + krach» comme ont en subie le Japon avant puis après 1989, les Etats-Unis et l Europe avant puis après 2000, et une deuxième fois avant puis après 2006. Les dirigeants chinois s interdisent par ailleurs de monter fortement leurs taux, et ont déjà du mal à maitriser l évolution de leurs prix immobiliers. Ils ne peuvent pas admettre en plus une inflammation de leurs indices boursiers. De ce fait, de quelle manière voyez-vous évoluer le marché actions chinois? Les indices boursiers chinois ne feront pas un carton important cette année comparativement aux autres marchés boursiers. La hausse du seuil des réserves obligatoires ne fait pas le compte. Ce qui est important c est la hausse des taux d intérêt. Or beaucoup d analystes déplorent que les taux directeurs chinois ne montent pas plus Qu en pensez-vous? L insuffisance de la hausse des taux directeurs provient d un conflit entre deux couples d objectifs. Le premier couple d objectifs est la volonté de limiter les bulles sur les marchés d actifs immobiliers et boursiers et de limiter la hausse des prix à la consommation. Ce premier couple d objectifs devrait normalement amener la Chine à monter son taux directeur plus vigoureusement qu elle ne le fait. Mais la Chine a aussi un deuxième couple d objectifs qui est encore plus prioritaire : elle veut maintenir le yuan en permanence sous-évalué, en particulier pour maximiser le PIB et l emploi. Or plus le différentiel de taux s écarte entre la Chine et les Etats-Unis, plus nombreux sont les capitaux de la diaspora chinoise qui affluent vers la Chine, plus l Etat chinois doit accentuer ses achats de dollars et d euros, ce qui induit une évolution explosive de la masse monétaire. C est cet antagonisme entre les deux couples d objectifs qui explique que le taux directeur monte mais ne monte pas assez vite. Quel regard portez-vous sur l inflation chinoise? Il y a un hiatus entre le chiffre des salaires et le chiffre de l inflation. D un coté on avance le fait qu il y a eu en 2010 une hausse de 20% sur les salaires minimums qui aurait été répercutée sur les salaires moyens. De l autre coté on annonce une augmentation des prix de seulement 5% l an. Or, outre la forte hausse des salaires, l inflation a été boostée par une importante augmentation des prix des matières premières d autant plus forte que le yuan est resté collé au dollar. 13
Du coup, on ne sait pas quel est le chiffre faux. Faut-il corriger le chiffre officiel de hausse des salaires qui la surestimerait ou le chiffre officiel d inflation qui la sous-estimerait? Ce qui demeure, c est qu en maintenant le taux d intérêt créditeur taux de rémunération des dépôts- à 3,25% en dessous d une inflation qui est au moins à 5%, on décourage l épargne. De même en conservant un taux débiteur- celui pratiqué sur les crédits- à 6,25% quand l inflation est à 5% ou un peu au dessus, on encourage l endettement. Le risque d inflation n est pas selon vous le risque principal pour l économie chinoise... Les dirigeants ont fait de multiples déclarations rassurantes sur le fait qu ils ne laisseraient pas l inflation s envoler. Ils ont certainement également manipulé quelque peu les chiffres officiels pour apaiser à bon compte les craintes de la population. Ceci étant, très clairement, comme je l ai déjà dit, les dirigeants font primer l objectif du yuan et de l emploi sur celui de la limitation de l inflation. C est une première raison pour penser que l inflation restera élevée dans le pays. Je la vois atteindre 6% en chiffre officiel fin 2011. Une deuxième raison réside dans le maintien d une croissance forte de la Chine en 2011 et 2012 qui accentue la hausse des matières premières. Il y a quelques facteurs spécifiques qui sont haussiers sur le pétrole (Libye, Moyen-Orient, dégoût du nucléaire) et sur l alimentaire (catastrophes climatiques). Mais en dehors de ces deux facteurs, la tendance reste de toute façon haussière depuis mars 2009 parce que le PIB mondial en PPA marche à +4,5% l an. La Chine tient la clé. Le pays représente 22% du PIB mondial, enregistre une croissance à 10% par an, sa contribution au PIB mondial est de ce fait à elle seule de +2,2%. De combien devrait être le taux de croissance, si l on voulait normaliser la situation? Si l on voulait calmer la tendance des matières premières, il faudrait que la Chine ramène sa croissance à 6% l an pendant quelque temps. Mais cela est en opposition avec l objectif prioritaire déjà évoqué de forte croissance du PIB et de l emploi. La Chine privilégie l objectif d une croissance forte pour avoir un emploi très dynamique au détriment de l inflation. Vous ne voyez pas de risque de dérapage en raison de l inflation? Le risque existe mais il est limité. Si l inflation atteint les 6% mais que les salaires augmentent de 20%, le pouvoir d achat restera préservé. L augmentation récente des salaires permet d absorber l inflation accrue. Le mécontentement de la population ne sera pas suffisant pour qu elle prenne le risque énorme de sortir dans la rue et de s affronter à la répression policière du régime. Il est de plus en plus difficile pour la Chine de rendre compatible tous les objectifs qu elle a? La Chine poursuit quatre objectifs principaux : la stabilité du yuan, une croissance maximum de l emploi, une limitation de la hausse des prix des actifs immobiliers et boursiers, une limitation de la hausse des prix à la consommation. Compte tenu des priorités retenues, les prix immobiliers vont continuer leur progression, l indice Shanghaï connaîtra une hausse très modérée, l inflation va passer de 5 à 6%. La croissance va demeurer robuste. D ici fin 2011, le taux d intérêt débiteur va passer de 6,25 à 7% et le taux créditeur de 3,25% à 4%. Le yuan devrait s apprécier de seulement 3% contre dollar d ici fin 2011. Propos recueillis par Imen Hazgui 14
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