AMELIORER LE PRODUIT LAIT PAR UNE RECHERCHE DE VALORISATION SPECIFIQUE

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Transcription:

AMELIORER LE PRODUIT LAIT PAR UNE RECHERCHE DE VALORISATION SPECIFIQUE OPTIMISATION DES RESULTATS ECONOMIQUES EN ELEVAGE LAITIER Deux projets d optimisation sont axés en priorité sur une recherche de valorisation plus importante du produit principal de l exploitation : le lait. Ces projets concernent des modifications profondes du système de production pour répondre à un cahier des charges spécifique (Bio pour l un, AOC Comté pour l autre) avec une valorisation supplémentaire du lait en conséquence. Ces 2 projets ne concernent pas des systèmes de production particuliers mais sont directement liés aux possibilités de valorisations spécifiques du lait présentes localement. Les projets de recherche d une valorisation AOC comme le projet 2 sont aujourd hui limités naturellement aux zones avec AOC sur la production laitière (zones de montagnes principalement + Normandie). Les projets type conversion Bio sont également directement liés aux capacités de collecte et de valorisation Bio présentes localement. Tableau 1 : Principaux changements techniques mis en œuvre pour obtenir la valorisation supplémentaire du lait Bio AOC Comté Système Concern é Lait +cultures +bœufs Lait + cultures Zone Meuse Jura Lait produit (en litres/vache/an) et concentrés (kg/vache/an) Initial 6 100 l (900 kg) 6 900 l (1980 kg) Après évolution 5 150 l (1 250 kg) 6 000 l (1680 kg) SFP lait en ha (et % SAU) Herbe en % SFP (et % de la SAU) Chargement (UGB/ha SFP) Initiale Après Initial Après Initial Après 67 ha (50%) 153 ha (65%) 91 ha (66%) 170 ha (72%) 92% (62%) 78% (51%) 100% (76%) 100% (72%) 1,2 1,1 0,9 1,0 Impact sur le prix du lait + 70 / 100 l + 116 / 1000 l Impact éco global après prise en compte des annuités en + + 39 / 1000 l + 85 /1000 l France entière

DIMINUER L ATELIER COMPLEMENTAIRE DU LAIT POUR GARDER LES MEMES VOLUMES DE LAIT VENDUS EN OPTANT POUR UN CAHIER DES CHARGES RIGOUREUX Que ce soit lors d une conversion Bio ou en optant pour une valorisation en AOC Comté, les contraintes du cahier des charges de chacun de ces signes de qualité sont fortes pour des élevages laitiers avec un système «traditionnel de plaine» au départ. C est le cas pour ces 2 études de projets. Avant de s orienter vers l AOC pour l un, et le Bio pour l autre, ces 2 élevages ont initialement du maïs ensilage dans leur surface fourragère et également de l ensilage d herbe. L orientation de ces élevages vers ces signes de qualités les amène à arrêter le maïs ensilage voire également l ensilage d herbe pour l AOC Comté. Cette forte contrainte sur le système fourrager entraîne une baisse sensible de la production laitière par vache (- 900 à 1 000 l/vache/an pour les 2 exemples étudiés). Avec pour objectif de continuer à réaliser leur quota, les élevages sont contraints à réduire l atelier complémentaire du lait. Ceci est encore plus marqué si le chargement baisse avec l arrêt de l ensilage de maïs, ce qui est généralement le cas car les rendements en herbe sont le plus souvent inférieurs à ceux du maïs ensilage. Pour les 2 projets ci-dessus, c est principalement la sole en céréales qui est affectée. Celleci baisse respectivement de 13 et de 17 ha avec en plus une diminution de l atelier «Bœufs» de moitié dans le projet «conversion Bio». ALLER VERS UN SYSTEME TRES HERBAGER, PLUS AUTONOME, PROCHE DE 1 UGB/HA SFP Dans les 2 projets étudiés, les élevages convergent vers un chargement proche de 1 UGB/ha SFP et une surface fourragère totalement en herbe. Il reste cependant dans les 2 cas environ 25 % de la SAU en cultures dont une partie sert à l intra-consommation et à assurer une certaine autonomie en paille. Les quantités de concentrés consommées par vache peuvent évoluer de façon opposée selon les objectifs de production par vache à terme. Avec des fourrages de valeur alimentaire plus faible (foin au lieu d ensilage initialement), la production laitière par vache peut diminuer fortement. Les éleveurs qui souhaitent freiner cette baisse attendue de production par vache ont tendance à vouloir donner plus de concentrés que dans leur situation initiale (projet de conversion Bio). A l inverse, ceux qui partent d une situation initiale avec beaucoup de concentrés, notamment concentré azoté pour corriger le déficit azoté du maïs initialement très présent, vont plutôt baisser les quantités de concentrés distribuées annuellement par vache (cas N 2). 2

DES ELEMENTS PARFOIS DIFFICILES A CHIFFRER Lors de telles modifications des systèmes fourragers et alimentaires, il est parfois difficile de bien appréhender l évolution du niveau de production par vache. Dans ce cas, les repères régionaux issus du suivi et de l analyse d exploitations locales déjà en AOC ou en Bio depuis plusieurs années sont indispensables. Une analyse de la capacité génétique du troupeau étudié est souvent nécessaire ainsi qu un calcul de ration en lien avec la valeur des fourrages prévus dans le projet. INCIDENCE ECONOMIQUE TRES LIEE AU DIFFERENTIEL DE PRIX DU LAIT ENTRE CONVENTIONNEL ET BIO (OU AOC) L impact économique de tels projets est très dépendant de l écart de prix entre le lait conventionnel (situation initiale) et le lait mieux valorisé qu il soit en AOC ou Bio. Dans les 2 exemples étudiés avec un différentiel de prix conséquent par rapport au lait «industriel» (+ 70 et + 116 /1 000 l respectivement), l impact économique global est très positif même après avoir intégré les nouveaux investissements nécessaires (bâtiments, matériel de récolte, etc ). Tableau 2 : Impact du remplacement du concentré de production du commerce par un concentré de production «fermier» selon le prix des céréales et celui du concentré de production du commerce (en /1 000 l) Ecart de prix entre les céréales Bio et les céréales conventionnelles Ecart de prix entre le lait Bio et le lait conventionnel + 55 /1 000 l + 70 /1 000 l + 85 /1 000 l + 20% + 19 + 29 + 40 + 35% + 28 + 39 + 50 + 50% + 37 + 49 + 60 Source : F. Mesot, CA 55. Dans l exemple ci-dessus, l impact économique lié au passage en Bio est en moyenne très positif, de l ordre de + 40 /1 000 l en faveur de l éleveur. Derrière ce chiffre moyen, on trouve une variabilité qui va de + 19 /1 000 l à + 60 /1 000 l. Un écart de 15 /1 000 l sur la plus-value du lait Bio joue du même ordre qu un écart de 15 % sur le différentiel de prix des céréales parce qu on reste dans un système avec encore 24 % de la SAU en cultures. Lorsqu on aboutit à un système Bio très spécialisé c est principalement le prix du lait bio qui explique l essentiel de l impact économique. 3

AVIS D UN EXPERT : J. PAVIE DE L INSTITUT DE L ELEVAGE L écart de prix sur le lait entre les filières biologique et conventionnelle amène souvent à imaginer la conversion des systèmes laitiers comme une voie d optimisation économique. C est en effet souvent le cas, encore faut-il bien mesurer l impact de cette stratégie qui peut conduire à des modifications profondes du système. Ceci est d ailleurs de plus en plus vrai au fur et à mesure que le profil des exploitations engageant une conversion évolue vers des structures de grandes dimensions, avec des collectifs de travail importants, parfois intensives et de plus en plus éloignées du modèle herbager traditionnel où la conversion apparaissait comme une évolution logique et facilement réalisable. La désintensification qui s opère systématiquement lors de passage en agriculture biologique modifiera les niveaux de productivité des animaux et des surfaces, nécessitant la recherche d un nouvel équilibre et d une nouvelle cohérence du système. Les impacts les plus forts sont observés sur le plan fourrager : réduction des rendements, modification des fourrages cultivés, donc des régimes alimentaires Cette stratégie doit donc être bien réfléchie dans toutes ses composantes car elle engage durablement l éleveur et sa structure dans le respect d un cahier des charges pendant cinq ans. Si à l expérience on constate généralement une amélioration des performances économiques lors de conversion, ce qui permet également d améliorer la transmissibilité et la pérennité de la structure, il ne faut pas sous estimer l effort d adaptation des structures et des éleveurs. L écart de prix du lait, qui est un élément fort de motivation à la conversion, doit être abordé avec prudence. Non seulement, il peut varier selon les périodes en fonction des conjonctures et besoins du marché, mais la réussite d une stratégie de conversion repose aussi sur l adoption d un système plus économes en intrants. Au-delà de ces difficultés évoquées, il faut reconnaître que le passage en agriculture biologique reste accessible techniquement à de nombreux producteurs et de nombreux systèmes conventionnels, avec à la clef de nombreux intérêts sociaux, économiques et environnementaux. 4

DES FACTEURS A PRENDRE EN COMPTE AU-DELA DE L ECONOMIQUE Au-delà de l intérêt économique à court ou moyen terme, l orientation vers un cahier des charges rigoureux et contraignant comme une AOC ou l Agrobiologie nécessite de partager la philosophie et la logique de ce cahier des charges. La conduite des animaux et des surfaces est parfois fortement modifiée et exige alors une nouvelle technicité (gestion du pâturage, alimentation à base de foin) que certains éleveurs auront besoin d acquérir avant de «franchir le pas». Avec souvent plus de vaches à traire (car moins de lait par vache), le travail d astreinte se trouve augmenté. Ces évolutions amène assez souvent l embauche de salariés ou l apport de main-d œuvre extérieure à moyen terme. Des investissements sont aussi à prévoir à court ou moyen terme pour loger et traire dans de bonnes conditions ce troupeau ainsi accru. D un point de vue environnemental, ce type d évolution est généralement très positif avec une réduction de la pression sur la ressource en eau, une amélioration du bilan environnemental, une moindre utilisation de produits phytosanitaires, moins de sols nus l hiver voire plus du tout. L augmentation significative des surfaces en herbe explique à elle seule l essentiel de l amélioration des critères environnementaux. La sensibilité aux aléas climatiques peut être accrue chez une exploitation qui se respécialise au niveau des ateliers et du système fourrager. Avec beaucoup moins, voire dans certains cas presque plus de surfaces en céréales, il reste peu de surfaces qui puissent être basculées d une récolte en grain vers une récolte en ensilage en année défavorable. Par ailleurs, garder uniquement de l herbe dans le système fourrager, entraîne logiquement une sensibilité supplémentaire de l élevage au rendement de l herbe. D un point de vue «flexibilité», les avis restent partagés. Selon certains, avec plus de vaches conduites de façon moins intensives, il reste plus de possibilité d accélérer la production laitière par vache simplement en augmentant les quantités de concentrés distribuées. D autres considèrent que la spécialisation fourragère (uniquement de l herbe) donne moins de souplesse dans la qualité et la quantité de fourrages produits annuellement et enlève de la flexibilité Dans tous les cas, ces changements forts de systèmes de production nécessitent une transition sur plusieurs années. C est à la fois l assolement qui est bousculé avec la nécessité de réimplanter de nouvelles prairies et de diversifier ses prairies mais aussi le cheptel vache qui s accroit. Pour l augmentation du nombre de vache, il est préférable de le faire par un croît interne pour limiter les risques sanitaires. Il faudra alors avoir suffisamment de génisses de renouvellement ou parfois acheter des animaux à l extérieur, surtout s il y a en plus un changement de race. Toutes ces transitions occasionneront des besoins supplémentaires en trésorerie à des moments donnés et nécessiteront parfois une nouvelle planification globale des entrées et des sorties d argent. 5

POUR PLUS D INFORMATIONS, CONTACTER LES INGENIEURS DEPARTEMENTAUX : Anne-Marie MEUDRE (CRA Franche Comté) - am.meudre@jura.chambagri.fr Cédric GARNIER (CA 27) - cedric.garnier@eure.chambagri.fr Fanny MESOT (CA 55) - fanny.mesot@meuse.chambagri.fr ANIMATEURS REGIONAUX ET NATIONAUX DU DISPOSITIF RESEAU D ELEVAGE Jean Seegers - Coordinateur national Tél : 05 61 75 44 37 - jean.seegers@idele.fr Emmanuel Béguin - Nord-Pas de Calais Tél : 03 22 33 69 43 - emmanuel.beguin@idele.fr Dominique Caillaud - Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace - Tél : 03 83 93 39 12 - dominique.caillaude@idele.fr Anne-Marie Meudre - Franche-Comté Tél : 03 84 35 14 56 - am.meudre@jura.chambagri.fr Monique Laurent - Rhône-Alpes, PACA Tél : 04 72 72 49 44 - monique.laurent@idele.fr Jocelyn Fagon - Aquitaine, Midi-Pyrénées - Tél : 05 61 75 44 33 - jocelyn.fagon@idele.fr Jean-Luc Reuillon - Auvergne-Lozère, Centre- Allier - Tél : 04 73 28 52 24 - jean-luc.reuillon@idele.fr Benoît Rubin - Poitou-Charentes Tél : 02 40 07 73 13 - benoit.rubin@idele.fr Didier Désarménien - Pays de la Loire - Tél : 02 43 67 37 25 - didier.desarmenien@mayenne.chambagri.fr Bernard Le Lan - Bretagne Tél : 02 97 46 28 32 - bernard.lelan@bretagne.chambagri.fr Jérôme Pavie - Basse Normandie, Haute- Normandie - Tél : 02 31 47 22 72 - jerome.pavie@idele.fr LES RESEAUX D ELEVAGE Les Réseaux d Élevage sont un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs des Chambres d Agriculture et de l Institut de l Élevage. LES PARTENAIRES FINANCEURS Ce document a reçu l'appui financier du Casdar et des Conseils Régionaux et Conseils Généraux. Décembre 2011 Document édité par l Institut de l Élevage - 149 rue de Bercy 75595 Paris CEDEX 12 www.idele.fr - PUB IE : 0011 50 030 Crédit photos : D. Désarmenien (Institut de l'elevage/ca 53) - C. Maigret (Institut de l'elevage) 6