Biens d équipement de production Point de conjoncture 3 ème trimestre 2014 Le Symop, Syndicat des machines et technologies de production, propose à la presse chaque trimestre un point de conjoncture sur ses principaux secteurs d activité. Comme envisagé dans notre note précédente, l activité manufacturière française n a pas retrouvé de couleurs sur le troisième trimestre, s effritant encore au fil des mois. Le climat des affaires sur la période s est détérioré : les ventes ont continué de baisser, les industriels faisant toujours état d un environnement peu favorable à la demande. Ce recul des entrées de commandes à l industrie s explique principalement par la faiblesse du marché intérieur, les ventes à l export n enregistrant quant à elles qu un très léger repli. Ce climat conjoncturel dégradé n autorise toujours pas d amélioration de l investissement productif. L activité des biens d équipement de production se stabilise donc au fil des mois et reste au global sur des niveaux similaires à ceux de 2013. Les éléments de la demande sont inchangés : le remplacement des équipements mais peu ou pas d investissement de capacités, des délais courts entre décision d achat et installation de l outil de production, des prix sous pression dans un marché domestique devenu très concurrentiel. Les marges des fournisseurs sont en voie de contraction. Sur les marchés à l export, les affaires semblent globalement en voie d amélioration, et plus nettement depuis septembre. Les livraisons sur la France sont en léger retrait (-1 %) par rapport à un trimestre 2013 déjà en contraction (-5 %). Par contre, celles à destination des marchés extérieurs ont retrouvé un certain souffle, en croissance de + 7 % par rapport au même trimestre 2013. Effet d une conjoncture morose? Simple trou d air en période estivale? Ou première contraction du potentiel d investissement? Pour la première fois depuis plusieurs éditions, et après un deuxième trimestre en demi-teinte déjà, tous les secteurs interrogés ont enregistré une baisse de leurs commandes par rapport au trimestre précédent (-2 % au global). Et ce sont 42 % des industriels qui jugent leurs carnets de commandes insuffisants - dans presque tous les secteurs des équipements - alors qu ils étaient seulement 37 % au trimestre précédent. Le besoin existe puisque les consultations sur projets restent stables pour 37 %, même si 30 % des répondants les estiment moins nombreuses qu au trimestre précédent. Mais, les participants témoignent toujours de difficultés de trésorerie chez leurs clients, avec un allongement des délais de paiement, et bien sûr des financements incertains. Dans ce contexte à la visibilité réduite, les prévisions restent pessimistes quant à un retournement de 1
l investissement sur le dernier trimestre 2014. Les participants anticipent une nouvelle et nette contraction de leurs entrées de commandes (-8%) sur le marché domestique. La contraction du secteur manufacturier enregistrée en octobre conforte malheureusement leurs prévisions. Par contre, les perspectives sont plus favorables sur les marchés à l export où la progression de leurs commandes sur ce trimestre leur fait espérer une nouvelle croissance de 6 % sur la fin de l année. Machine-outil métal Les livraisons ont progressé de 7 % sur le trimestre, tant sur le marché domestique qu à l export, mais par rapport à un chiffre d affaires en forte contraction (- 12 %) au même trimestre 2013. Ainsi les chiffres d affaires du secteur ne retrouvent pas les niveaux des années antérieures. Si les ventes à l exportation restent bien orientées, profitant des investissements du secteur aéronautique chinois, le contexte géopolitique a mis un coup de frein aux affaires en Russie, les dossiers étant fortement retardés. L activité en France reste caractérisée par une demande globalement incertaine, qui génère une tension sur le marché et donc sur les prix. Cette intensification entraine une compression des marges des fournisseurs. De même, les problèmes de trésorerie sont de nouveau signalés chez les clients. L anticipation des industriels dans notre note de conjoncture du deuxième trimestre était juste. Les entrées de commandes ont chuté de -8 % par rapport au trimestre précédent. Sur le deuxième trimestre, 44 % des répondants estimaient leurs carnets des commandes insuffisants, ils sont aujourd hui 54 % à les juger inférieurs à la normale. De plus, la charge des bureaux d étude continue de baisser pour 67 % des participants mais à l inverse progresse favorablement pour 33 %. Les tendances de fond restent : des machines de renouvellement aux prix attractifs et des lignes de production au niveau technologique affirmé. La transformation des consultations en commandes est lente. Les délais se resserrent encore entre la décision d achat et la livraison. Les trésoreries des clients sont fragiles et les financements difficiles. Ainsi des participants constatent une recrudescence des demandes de crédits fournisseurs en remplacement des refus bancaires. Les secteurs de l aéronautique, de l énergie, des matériels médicaux offrent un volant d affaires particulièrement discuté dans un marché devenu très concurrentiel. Pour le dernier trimestre, les industriels anticipent un nouveau recul de la demande sur le marché français (-3%) et une amélioration des affaires sur les marchés grand export. Machines d assemblage et robots Maintien d une activité en progression sur le trimestre (+3%) tant sur le marché domestique qu à l export. Ce sont surtout les roboticiens enregistrent une tendance plutôt positive alors que fournisseurs des systèmes d automatisation voient leur activité ralentir. Au global, les entrées de commandes se sont contractées de 3 % par rapport au trimestre précédent. Les besoins existent mais les décisions ne se prennent pas ou en dernier ressort devant un besoin de production manifeste. Ainsi, les consultations sur nouveaux projets sont stables pour 56 % des participants voire en hausse pour 33 % mais le taux de concrétisation des offres baisse. 2
La fragilité des entreprises clientes reste d actualité devant des trésoreries délicates gênant l obtention de financement, et une recrudescence des redressements judiciaires par rapport à 2013. Le secteur des équipementiers automobiles est à nouveau en recherche de solutions de production. Les industries de l aéronautique et de la pharmacie sont également porteurs d affaires. Les anticipations des industriels sur la fin de l année sont optimistes. Ils tablent sur une croissance de 9 % de la demande sur le marché domestique et 7 % sur les marchés export. Cette embellie s accompagne de prévisions d embauche dans les 6 prochains mois pour 50 % des répondants. Automatismes - CN L activité sur le marché domestique est en dents de scie. Sur la période, les commandes sur le marché domestique sont en nette contraction par rapport à celles du même trimestre 2013 mais stables par rapport au trimestre précédent. Les constructeurs de machines-outils tire la demande pour ceux qui ont su bénéficier des opportunités à l export. Le service après-vente se maintient à un niveau correct même si les constructeurs de CN assistent à l émergence d une pratique d auto-maintenance par les clients. A cela s ajoute le développement des brookers, ce qui peut parfois créer des relations difficiles avec les clients Les industriels n anticipent pas d amélioration notable sur le court terme. Équipements, composants et outillage L activité du secteur s est maintenue sur le trimestre et reste en croissance par rapport au 3 ème trimestre 2013 avec un marché domestique stable et des marchés export en nette croissance (+10%). Les débouchés sont trouvés sur les marchés porteurs tels que la Chine ou les Etats-Unis, alors que l Europe reste calme. Les entrées de commandes sont en progression par rapport à la même période de 2013 (+5%) et le volume des carnets reste normal pour 69 % des industriels interrogés. La contraction de 1% par rapport au deuxième trimestre peut sans doute être mise sur le compte des congés d été. D autant que les consultations sont jugées stables en volume sur le trimestre pour 64 % des répondants. Le marché interne n est pas très porteur : les fabricants de consommables sont confrontés au déstockage de leurs clients et à celui des distributeurs. Les fournisseurs d accessoires et équipements de machines signalent un ralentissement sensible depuis juillet. La demande porte davantage sur le prix que sur le niveau technique des produits. D un point de vue sectoriel, l activité reste bonne chez les équipementiers aéronautiques mais très ralentie dans l industrie automobile. Les répondants n anticipent pas d amélioration de leur activité dans les prochains mois. Les prévisions restent toujours favorables pour les consommables d usinage sur les marchés à l export. 3
Machines et matériels industriels de mesure, d équilibrage et de vision Après une réduction au deuxième trimestre, c est un nouveau ralentissement qui est observé sur le marché domestique (-4%). L activité sur les marchés export reste elle en croissance, bénéficiant de l amélioration des marchés américains et asiatiques. L amélioration escomptée pour la période estivale ne s est pas réalisée. Les entrées de commandes sont à nouveau en baisse (-3%) par rapport au trimestre précédent et sont en nette contraction par rapport à 2013. Mais, les carnets de commandes sont jugés normaux pour 50% ce qui est plutôt un signe positif, tout autant que l augmentation des consultations observée sur le trimestre. Certains industriels signalent un frémissement de l activité, même si pour l instant les projets sont encore décalés dans le temps. Les secteurs clients porteurs en France sont clairement ceux qui exportent. Pour les autres, le marché est stable ou en repli. Les principaux secteurs industriels en croissance sont l aéronautique et médical. Le secteur automobile est en retrait au niveau des investissements, la tendance étant au rétrofit de machines de mesure plutôt qu à l achat de matériel neuf. Les industriels anticipent une amélioration de la demande sur la fin de l année, notamment sur les marchés à l export. L activité domestique devrait être stable voire en légère amélioration. Matériels et consommables de soudage, brasage et coupage Toujours pas d amélioration dans le secteur des matériels de soudage. Le marché français se dégrade à nouveau (-5 %) avec un coup de frein en juillet et août et sans le retournement espéré en septembre. L activité issue de la clientèle traditionnelle reste peu dynamique mais elle se complète de quelques affaires spot. Les acteurs de la distribution industrielle se plaignent toujours du manque d activité et d une faible affluence en magasin, ils réduisent donc drastiquement leurs stocks. Le marché en consommables est très volatile et le niveau d investissement en matériels est faible. Les commandes du troisième trimestre sont à nouveau en retrait (-2 %) par rapport au trimestre précédent. Les consultations sont plutôt stables par rapport au trimestre précédent. Les clients vont à l essentiel, au détriment de la technicité. Il existe toujours quelques projets de soudage robotisés et automatisés mais ces affaires sont délicates avec un très haut niveau d exigence technique. Et la pression sur les prix est de plus en plus forte et déterminante. Léger regain d activité avec les constructeurs automobiles et sous-traitants à la recherche de solutions innovantes pour améliorer la productivité de leur ligne de production et réduire le poids des véhicules. Le secteur Oil & Gas reste bien orienté. Le naval prend de la vitesse avec la charge de STX. Comme sur le trimestre précédent, les industriels du secteur n anticipent pas d amélioration notable du marché français sur la fin de l année. Dans ce contexte de contraction du marché, la part des industriels envisageant une réduction de l emploi tend à augmenter : elle passe de 33 % au deuxième trimestre à 40 % à fin septembre. 4
Machines d emballage et de conditionnement L activité sur le trimestre s est développée sur les affaires à l export alors que le marché domestique s est un peu affaibli. Les marchés porteurs sont ceux de l Asie avec bien sûr la Chine, les Etats-Unis, mais également de l Amérique du Sud et particulièrement le Brésil, dans leurs composantes agroalimentaire et cosmétique. Les commandes sont en retrait par rapport au trimestre précédent. Les délais de prise de décision s allongent et certains projets sont retardés. Les clients morcellent leurs investissements en complétant partiellement leurs lignes existantes ou en remplacent leurs machines plutôt que d intégrer un nouveau process. Le carnet de commandes est jugé inférieur à la normal par 50 % des répondants. Même si les consultations se sont relevées courant septembre, les industriels ne prévoient pas encore d amélioration de la demande pour les prochains mois. 5