LA RESECTION TRANSURETRALE PROSTATIQUE Définition : C'est un traitement chirurgical de l'adénome* de la prostate qui consiste à réséquer par voies naturelles celui ci grâce à un endoscope. Le but de l'opération est de lever la compression de l'urètre due à l'adénome afin de permettre le passage de l'urine. Le chirurgien introduit l'endoscope par le méat urinaire. L'opération se déroule sous contrôle visuel. L'opérateur réalise des découpes de l'adénome grâce à un résecteur muni d'une anse électrique (celle ci permet de raboter et de coaguler). Les copeaux de prostate sont aspirés (du sérum physiologique est injecté au préalable) à l'aide d'une aspiration adaptée sur l'endoscope. Certains de ces copeaux sont envoyés à l'anatomopathologie afin de détecter une anomalie de la prostate. (cancer de la prostate) A la fin de l'intervention une sonde double courant est mise en place dans la vessie pour effectuer des lavages vésicaux en continu en post opératoire. C'est une opération rapide (environ 60 minutes) qui est réalisée le plus souvent sous rachi anesthésie. Schéma de l'appareil reproducteur masculin Adénome : tumeur bénigne de la prostate
SOINS IDE EN PRE OPERATOIRE Accueil Le patient arrive à l'hôpital, il est déjà venu en consultation avec le chirurgien, les examens suivants ont été réalisés : - Toucher rectal : diagnostic différentiel du cancer de la prostate. - Débimétrie - Dosage PSA => oriente vers un cancer de la prostate Si cancer, pas de RTUP mais prostatectomie ou traitement palliatif selon l'envahissement. Si suspicion de cancer = Biopsie de prostate. - Echographie abdominale et pelvienne afin d'évaluer la taille de la prostate et le retentissement au niveau rénal. Le patient est installé dans sa chambre, donc : - Il faut lui présenter le service, avec les endroits clés (salle de soins, douche, salle de détente). - Il faut l'aider à s'installer dans sa chambre et à mettre en place les éléments qui faciliteront son confort (téléphone, télévision, sonnette ) - Il faut évaluer avec le patient les connaissances qu'il a sur son intervention et réajuster les éventuelles erreurs. - Il faut être disponible et à l'écoute et cela permettra d'évaluer le degré d'anxiété du patient. - Il faut s'assurer que la patient ai vu l'anesthésiste. Préparation physique : Sur prescription médicale - Bilan sanguin : NFS : GB afin d'évaluer si il y a un problème infectieux qui contre indiquerait l'opération GR et Hb de base pour évaluer les pertes sanguines en post op car l'intervention est hémorragique. Sur rôle propre - Préparation locale : SUR PROTOCOLE du service : Douche et propreté ombilicale Dépilation des 2 cuisses (4 faces). Dépilation du pubis
Plaquettes, TP, TCK (bilan de coagulation), si perturbés : contre indication à l'intervention. VS (bilan inflammatoire, si augmentée, pb infectieux qui contre indique l'opération). Groupe 1 et 2, RAI ( si transfusion, car intervention hémorragique). PSA (marqueur tumoral). Ionogramme sanguin, (bilan hydroélectrolytique). Urée/Créat : évaluer si retentissement sur la fonction rénale, et élément de référence si levée d'obstacle. Iono : élément de référence pour le Na car risque de chute du Na en post-op si absorption du liquide de lavage. - Poids, pouls, tension artérielle, température (dépister une infection et chiffre de référence). - RP. - ECG. Si >40 ans - Bilan urologique : ECBU (bilan infectieux) : recherche d'une infection qui contre indique l'opération Débitmètrie (retentissement de l'adénome). - Antibioprophylaxie (couvrir le risque infectieux d'un geste invasif). Bandelette urinaire. Nitrites-Leucocytes, si positif => ECBU sur PM Attention aux effets secondaires.
- NORMACOL (assurer la vacuité intestinale pour le confort opératoire). - Repas léger la veille au soir (potage dessert) puis arrêt de l'alimentation, de l'eau et du tabac à partir de minuit. - Consultation anesthésiste. Aider le patient si besoin (bassin, chaise percée). Assurer son confort (papier toilette, petite toilette ). Donner un repas léger le soir et s'assurer de l'arrêt de l'alimentation avant minuit. Vérifier que la consultation a été faite. Le matin de l'intervention : Sur prescription médicale - Prémédication anxiolytique (si besoin) avec un peu d'eau. - Antibioprophylaxie sur protocole. - Douche bétadinée et désinfection du champs opératoire sur protocole. Sur rôle propre - Préparation du dossier (bilan de coagulation, groupe rhésus ). - Pouls, Tension, de référence car chir. hémorragique. - Température : l'infection contre indique l'intervention. - Chemise de bloc, charlotte. - Faire retirer les prothèses, bijoux - S'assurer que le patient est à jeun. - Faire uriner avant le départ au bloc (si possible)
Au sujet de l'intervention : SOINS IDE EN PER OPERATOIRE C'est actuellement la technique chirurgicale la plus utilisée pour le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate. L'intervention enlève l'adénome par "rabotage" de la partie de la prostate obstruant le canal tout en laissant en place la "capsule prostatique" constituée par la glande normale refoulée en périphérie par l'adénome. L'intervention se déroule sous rachianesthésie ou anesthésie générale. Des lavages vésicaux sont effectués en continu pour éviter que le sang ne coagule dans la vessie et n'aboutisse à un globe. L'intervention entraîne une éjaculation rétrograde dans 80 % des cas, mais les érections ne sont pas modifiées après l'intervention. Schéma de la résection transuretrale de la prostate source : www.uropage.com
Lorsque le patient va revenir du bloc opératoire, il n'aura aucune cicatrice, cependant il aura eu : Une anesthésie loco régionale (rachi anesthésie) ou anesthésie générale dont la levée aura débuté dans la salle de réveil. Et il aura : Une perfusion. Une sonde pour lavages vésicaux en continu. Pendant l'opération, l'infirmière procède à la préparation de la chambre. - Petit matériel à disposition, près du lit : sonnette, télécommande, téléphone. - S'assurer de la présence de 2 pieds à perf : 1 pour la perfusion à la tête de lit, l'autre au pied du lit pour les lavages vésicaux. - S'assurer de la présence de crochet pour la poche urinaire. - Vérifier que le ménage de la chambre a été fait, que la chambre a été aéré et que la température de celle ci soit correcte. - Vérifier la présence de couvertures supplémentaires. Matériel de soins : Gants à usage unique, plateau, haricot, thermomètre, tensiomètre, sac poubelle pour élimination des déchets hospitaliers. - Feuille de surveillance des paramètres (Pouls/Tension) post opératoire. - Pour la perfusion : Serum glucosé 5% (500ml), Haemacel (en prévention d'un choc hémorragique ou d'hypotension), Tubulures de perfusion. - Pour la sonde urinaire et les lavages vésicaux : Tuyau d'écoulement Feuille de surveillance des lavages (diurèse différentielle), Sparadraps (fixation de la sonde U), 20 poches pour lavages vésicaux en continu, Compresses stériles, désinfectant (vidange de la sonde) Une cuvette, bocaux sur protection (recueil des urines) - Pour décaillotage éventuel : Cupule stérile, sérum physiologique, compresses stériles, seringues à gros embout, haricot stérile. - Matériel pour oxygénothérapie.
SOINS IDE EN POST OPERATOIRE J0 : - Effectuer l'accueil du patient et procéder à son installation. Prendre connaissance de ce qu'a ressenti le patient pendant l'intervention (s'il était conscient). - Evaluer l'anxiété et la peur. - Vérification du point de ponction, de l'intégrité de la ligne, du pansement de la perfusion. Le patient revient du bloc avec une sonde double courant et des lavages vésicaux en continu. (cf. schéma). La sonde double courant est relié à un sac collecteur de 2l => repartir à zéro. Changer la poche de 3l et la relier à 1 sac collecteur de 4l (pas au CHA car trop coûteux) ou adapter un tuyau d'écoulement à la sonde. Le lavage s'écoule alors dans des bocaux (3 bocaux dans une cuvette sur protection) On surveille que la sonde est bien fixé à la cuisse, passe par le creux poplité, tuyauterie non coudée. Petite toilette sur sonde si besoin. Surveillance des lavages : - Surveillance de l'aspect du liquide de lavage : très rouge au début, doit s'éclaircir en fin de soirée, voire le lendemain. - Surveillance du débit : dans les premières heures => débit maximum (1 poche de trois litres passe en 20 minutes environ. En fin de soirée ou dans la nuit, si le liquide de lavage revient plus clair => Ralentir le débit. - Surveillance de l'écoulement du liquide de lavage : si le liquide de la poche passe et qu'il n'y a pas de retour => sonde bouchée. - Effectuer la diurèse différentielle : Quand une poche de trois litres est passée => relancer une autre poche puis quantifier le liquide de lavage recueilli dans les bocaux. La diurèse doit être > ou = à 0, la noter sur feuille de surveillance (date heure entrées sorties diurèse) Si Diurèse <0 => des caillots ou des copeaux de résection de prostate obstruent peut-être la sonde => décaillotage (cf. annexe) OU brèche du à une "résection excessive" lors de l'intervention. => Appel du chirurgien (ralentissement des lavages sur PM).
- Prise de constantes : Pouls, Tension, toutes les 1/2 heures pendant trois heures puis toutes les heures car l'intervention est très hémorragique. Température (une légère hyperthermie est normale juste après l'intervention, elle devient pathologique si elle persiste). Faciès. - Surveillance de la levée de la rachi anesthésie (sensibilité des membres inférieurs) - Repas léger le soir. - Prendre connaissance du dossier (déroulement, prescription) J1 : Soins de nursing, aide à la toilette (petite toilette sur sonde),+/- éducation, Numération Formule Sanguine, Ablation de la perfusion après résultat numération, 1 er lever/ Risque thromboembolique. Surveillance de la sonde et du bilan entrées/sorties, Ralentir les lavages, Assurer une diurèse abondante par des boissons (2 à 3 litres sauf contre indication). Education du patient. J2 : Arrêt des lavages vésicaux si urines claires. Evaluation sur la petite toilette et la boisson. J4 : Conseils pour retour à domicile. (cf. annexe) Evaluation. J6 : Ablation de la sonde à demeure + ECBU sur PM Surveiller si le patient urine, si non => resondé si incontinent => rééducation "stop pipi" Evaluation des conseils pour retour à domicile J7 : Débitmètrie S'assurer que les conseils ont été assimilés Sortie avec rendez vous à 1 mois et prescription d'ecbu à 3 semaines. Consultation : Débitmètre pour évaluer l'efficacité de l'intervention.
Conseils aux patients ayant subit une résection transurétrale prostatique Les conséquences de l'intervention : La conséquence la plus fréquente de la résection endoscopique est l'éjaculation rétrograde qui survient 8 fois sur 10 : lors des rapports, le sperme n'est plus émis vers l'extérieur, mais vers la vessie. Par contre, les érections ne sont pas affectées par l'intervention et l'orgasme est conservé même s'il ne s'accompagne plus d'émission de sperme. L'incontinence urinaire est une complication très rare de l'intervention. Précautions à prendre : Dans le mois qui suit l'intervention, il faut éviter tout effort important (port de charges lourdes, gymnastique...), toute constipation responsable d'efforts de poussée, tout rapport sexuel. Il est conseillé de ne pas conduire pendant un mois. Vous pouvez librement marcher, monter et descendre les escaliers. Deux à trois semaines après l'intervention, même si les urines ont été parfaitement claires jusque là, du sang peut apparaître dans les urines : ce phénomène est dû au décollement des "croûtes" crées sur la zone opératoire (chute d'escarres). Ce saignement dure habituellement 24 à 48 heures et nécessite simplement de boire abondamment pour éclaircir les urines. Les signes d'alerte : Un avis médical est nécessaire en cas de saignement important dans les urines, surtout si des caillots entraînent une obstruction, en cas de fièvre, en cas d'augmentation du volume des bourses (qui pourrait être le témoin d'une infection à ce niveau), en cas de douleur des mollets. Ultérieurement : Habituellement, une consultation de contrôle est prévue 4 à 6 semaines après l'intervention, puis tous les ans pour surveiller la partie de la prostate restante.
Diagnostics Infirmiers Prévalents Nous avons relevé les différents diagnostics qui peuvent être identifiés lors de la résection transuretrale de la prostate. Il est évident que chaque patient est différent et que la prise en charge doit être individualisé et doit reposer sur un recueil de données pertinent. Diagnostics prévalents en pré-opératoire : Anxiété, Peur (en rapport avec l'opération) Perturbation de l'image de soi Altération de l'élimination urinaire incapacité à uriner normalement Diagnostics prévalents en post-opératoire : Douleur reliée à la présence de la sonde, On dit que le patient pousse sur sa sonde => DITROPAN sur PM Douleur reliée à une rétention => lavages vésicaux. Risques d'infection Incapacité partielle ou totale à effectuer ses soins d'hygiène et à se vêtir En regard de l'intervention Perturbation de l'image corporelle Perturbation de la dynamique familiale Perturbation de la sexualité En regard de la dimension psychologique due à une intervention sur la sphère uro-génitale Anxiété/Peur Reliée à un manque d'infos ou incompréhension par rapport à l'intervention et à ses suites. Mlle Carine LANCELEVEE Etudiants 3éme année M. Pedro José CONCHES IFSI d'auxerre