Fiche. Définitions de l économie 1 UNE PREMIÈRE APPROCHE. A Définition. B Abondance et rareté

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Définitions de l économie Fiche 1 1 UNE PREMIÈRE APPROCHE A Définition La plupart des dictionnaires économiques définissent ainsi l économie : gestion des ressources rares. B Abondance et rareté Si on raisonne dans une économie d abondance, une telle économie suppose que l ensemble des ressources existent en abondance, c est-à-dire sans limites (elles ont donc un caractère inépuisable). Il y a quelques années, on admettait que le pétrole était inépuisable et donc abondant. Il n y avait donc pas besoin de gérer les ressources, l idée étant que le pétrole constituait un bien disponible. Son extraction était supposée infinie. Bien entendu, de nos jours, le pétrole est considéré comme une ressource rare et épuisable. De façon plus habituelle, on admet plutôt en économie que les ressources sont rares au sens où elles sont produites en quantité limitée. Le principe de rareté suppose donc un acte de production, c est-à-dire la mise en œuvre de facteurs de production permettant la fabrication des biens et des services. L air que nous respirons est, à ce titre, une ressource abondante puisqu il ne résulte pas d un acte de production. Par ailleurs, il faut distinguer la rareté dans le langage courant et l acception qu en ont les économistes. Par exemple, l eau en bouteilles n est pas rare dans les pays occidentaux si on prend le sens

G8 LES CARRÉS DU DCG 5 ÉCONOMIE courant du mot rare mais elles sont rares pour les économistes puisque produites en quantité limitée, ce qui implique de se poser les 3 questions suivantes : que produire, comment produire et pour qui produire? 2 LA MICRO-ÉCONOMIE A Définition Selon Lionel Robbins, la micro-économie se définit ainsi : «science du comportement humain qui relie des fins supposées illimitées à des moyens limités et incertains à usage alternatif». B La problématique de la micro-économie La micro-économie s intéresse de prime abord aux comportements individuels. On suppose que les fins, c est-à-dire les objectifs des agents, sont illimitées. En effet, selon quelles règles un économiste pourrait-il limiter le niveau de satisfaction des consommateurs ou le niveau de profit des producteurs? Il se refuse à le faire et admet que les objectifs sont illimités. Quant aux moyens, ils sont supposés limités (principe de rareté) et incertains. La juxtaposition entre des fins supposées illimitées et des moyens rares impliquent que l agent économique ait à faire un choix : avec un budget donné, un consommateur pourra acheter un bien ou un autre mais probablement pas les deux et, ce, dans le but de maximiser sa satisfaction De même, un producteur devra choisir la quantité de travail ou de capital lui permettant de maximiser sa production et son profit et de minimiser ses coûts de production. La micro-économie suppose donc que l agent soit capable de faire un calcul économique lui permettant d optimiser les coûts et les avantages (principe de rationalité). La micro-économie adopte donc une problématique d allocation optimale des ressources. 3 LA MACRO-ÉCONOMIE A Définition Selon Jacques Attali et Marc Guillaume, la macro-économie se définit ainsi : «étude des mécanismes de production, de consommation et d échanges, dans une structure sociale donnée et interaction entre ces mécanismes et cette structure».

FICHE 1 Définitions de l économie B La problématique de la macro-économie La macro-économie adopte une démarche plus globale : elle s intéresse à des variables agrégées. De plus, ce sont les mécanismes qui sont au cœur de cette analyse : on s intéressera par exemple à la manière dont le revenu global peut permettre ou non de stimuler la consommation des ménages. De même, on s intéressera à la manière dont la baisse du taux d intérêt a la capacité ou non de stimuler l investissement des entreprises. Bien entendu, ces mécanismes s insèrent dans une structure sociale donnée, c est-à-dire dans un fonctionnement économique donné. Il y a enfin des interactions entre ces mécanismes et cette structure : par exemple, les mécanismes de production sont différents dans une économie où existe un salaire minimum d une économie où il n en existe pas. La macro-économie adopte donc une problématique de régulation des ressources. G9

La première révolution industrielle (1780-1815) Fiche 2 À partir du dernier tiers du xviii e siècle, un certain nombre de pays ont connu la plus profonde mutation de leur histoire : la révolution industrielle. Par le développement industriel qu elle provoque, la révolution industrielle a permis de surmonter les crises d Ancien Régime (famines, épidémies ) car, grâce à elle, l activité économique se détache progressivement de l agriculture qui perd ainsi sa prédominance. 1 LA RÉVOLUTION AGRICOLE Les mutations agricoles font partie de l environnement de la révolution industrielle. Elles sont, par nature, liées à la révolution industrielle mais si elles en sont une condition nécessaire, elles ne sont sûrement pas suffisantes. A Le cas de l Angleterre En Angleterre, le phénomène a été le plus précoce et le plus complet. Dès le xvii e siècle, quelques grands propriétaires nobles et agronomes ont lancé le mouvement. Il consiste dans la culture de plantes fourragères, intégrées dans les assolements nouveaux qui excluent l ancienne jachère au cours de laquelle le sol, au repos, reste improductif et dans l emploi de techniques nouvelles comme la pratique des enclosures, des territoires remembrés par les propriétaires privés et libérés des vieilles pratiques communautaires.

G12 B Le cas de la France LES CARRÉS DU DCG 5 ÉCONOMIE En France, le monde rural résiste à l innovation, ses techniques évoluent lentement, ses petits propriétaires s y renforcent, dès avant la Révolution, mais surtout pendant la Révolution, avec le partage des biens du clergé et de l aristocratie. Il faut attendre 1840, en pleine monarchie de Juillet, pour qu une véritable révolution agricole apparaisse. 2 LA RÉVOLUTION DES TECHNIQUES : L ÈRE DE LA VAPEUR La première révolution industrielle a débuté en 1782 lorsqu en Angleterre James Watt achève de mettre au point la machine à vapeur. Dès 1785, les premières machines actionnent des filatures de coton, des laminoirs, des marteaux de forges, des souffleries et des moulins. La machine à vapeur va devenir ainsi l élément clé du progrès technique dans le textile (tissage, filage) et dans la métallurgie (permettant la fabrication de fonte dans des hauts fourneaux et la production d acier dans les laminoirs). La nouveauté qui caractérise la révolution industrielle sur le plan technique, ce ne sont pas les machines, c est le machinisme, c est-à-dire l emploi courant de machines qui permettent de grosses productions à bas prix. Le machinisme permet simultanément l accroissement de la production, l augmentation des profits de façon importante et constante et l exploitation rationnelle de la division du travail. 3 LA TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE Les pays ayant connu la révolution industrielle ont également tous connu des mutations démographiques dont la plus importante est la transition démographique. La transition démographique correspond à une période de déséquilibre entre les taux de natalité et les taux de mortalité. Avant que ne débute la transition démographique, le régime démographique traditionnel est celui d une natalité et d une mortalité fortes qui se compensent. La France est le premier pays à avoir connu la transition démographique, au xviii e siècle, si bien qu elle est la nation la plus peuplée d Europe en 1800, après la Russie. Certains font la corrélation avec la prédominance de l économie française à la même époque ; en 1820, le PIB de la France représentait 15 % du PIB européen, soit 1/3 de plus que le PIB du Royaume-Uni et trois fois plus que celui des États-Unis. Le Royaume-Uni a ensuite connu à son tour la transition démographique ; sa population a été multipliée par 9 entre 1500 et 1900 et est passée de 6 à 21 millions d habitants entre 1750 et 1850. Parallèlement, le Royaume-Uni a été le premier pays à s industrialiser.

La croissance économique des pays industrialisés de 1918 à 1970 Fiche 3 La période de l entre-deux-guerres (1919-1939) est marquée par une croissance très relative en raison principalement de la crise de 1929 et de la dépression économique qui s en est suivi. À partir de 1945-1946, commencent, pour les pays industrialisés, les «Trente Glorieuses», années de forte croissance et de ruptures économiques et sociales extrêmement importantes. 1 L ENTRE-DEUX-GUERRES A Les progrès techniques et leurs conséquences Les principales améliorations de cette période sont réalisées dans les transports, l industrie, les biens et distractions de masse et dans l agriculture : dans les transports : c est pendant et après la première guerre mondiale que l avion se développe rapidement et que l automobile devient progressivement un moyen de transport ; dans le secteur industriel : l innovation principale concerne la chimie avec la mise au point du polyéthylène (1933) et, en 1935, le nylon est breveté. Dans la métallurgie, c est le début de l expérimentation des nouvelles techniques sidérurgiques et les antibiotiques sont «inventés». Ces innovations dans le secteur industriel ont permis d améliorer la productivité ; dans l agriculture : mise au point des pesticides et des insecticides ; les moissonneuses-batteuses sont de plus en plus utilisées, surtout après la seconde guerre mondiale, ainsi que les tracteurs.

G14 LES CARRÉS DU DCG 5 ÉCONOMIE B La période 1919-1929 : la reconstruction et une prospérité non généralisée Avec la première guerre mondiale, de nombreux pays industrialisés européens ont connu des destructions importantes et l après-guerre va se caractériser par de profonds bouleversements dans les rapports économiques entre les principales puissances. La crise économique, qui débute au milieu des années 1920, est due principalement au ralentissement de la croissance de la production américaine. La crise aux États-Unis se caractérise alors par une chute des prix (déflation), en particulier des prix agricoles, ce qui entraîne une baisse du niveau de vie des agriculteurs, qui constituent à cette époque une part importante de la population active. 2 LA CRISE FINANCIÈRE DE 1929 La crise de 1929 débute aux États-Unis par une crise financière qui va se transformer rapidement en crise économique (avec une forte chute de la production et une augmentation du chômage), puis s étendre rapidement aux autres pays industrialisés et se généraliser à l ensemble des pays. Tout commence aux États Unis avec, le jeudi 24 octobre 1929, une forte baisse de la valeur des actions des sociétés cotées à la bourse de New York (Wall Street). On parle du «jeudi noir». Ces pertes boursières vont provoquer des faillites considérables et des paniques en chaîne. 3 LA DÉPRESSION ÉCONOMIQUE DES ANNÉES 1930 De cette crise financière naît une crise économique avec une baisse de la production industrielle, l augmentation importante du chômage et la baisse des prix des produits agricoles, ce qui entraîne un recul généralisé du niveau de vie. A La crise économique et le chômage La crise économique va rapidement toucher l ensemble des pays développés. Pour ces pays, le creux de la crise se situe en 1932-1933 où le PNB par habitant chute de manière significative par rapport à 1929 : pour les États-Unis, la baisse est de 28 % et pour l Allemagne de 17 %. Sur l ensemble des pays touchés par la crise, on assiste à une généralisation rapide de la montée du chômage.

FICHE 3 La croissance économique des pays industrialisés de 1918 à 1970 B La spirale déflationniste La situation déflationniste, issue de la contraction de la demande mondiale, s explique par des erreurs stratégiques des différents gouvernements, qu il s agisse du rapatriement des capitaux ou de la mise en place de mesures protectionnistes. Les efforts d assainissement monétaire des années 1931-1933 en France n ont pas réussi à endiguer une profonde dépression économique initiée par la panique boursière de 1929. C Le bilan économique de la deuxième guerre mondiale À l issue de la seconde guerre mondiale (1939-1945), dans les régions très touchées par les combats, et notamment par les bombardements, les destructions des infrastructures sont quasi totales. Au Japon et en Allemagne, les villes ont été systématiquement bombardées par les Alliés. Partout en Europe, la Libération a donné lieu à des destructions massives, en particulier des moyens de communication. En France, les destructions sont plus importantes que celles occasionnées par la guerre de 1914-1918. Les Alliés (les vainqueurs) décident aussi de placer sous tutelle internationale l économie des pays vaincus (Allemagne, Japon et Italie). Ainsi, en Allemagne, les konzerns, grands groupes de l industrie qui ont financé le parti nazi et utilisé la main-d œuvre des camps de concentration, sont démantelés à l image d IG Farben. Le même phénomène se produit au Japon avec la suppression des zaibatsus et avec la mise en place d une réforme agraire imposée par les Américains. 4 1945-1970 : LA RECONVERSION, LA RECONSTRUCTION ET LA PÉRIODE DES «TRENTE GLORIEUSES» A L accélération du progrès technique Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on assiste à une accélération du progrès technique qui est à l origine d une forte augmentation de la productivité. Les progrès techniques sont plus sensibles dans les secteurs de pointe. Dans ces secteurs, les dépenses pour la recherche et le développement ne cessent d augmenter en raison de la compétition entre les États-Unis et l ex-urss. Dans l électronique, de nombreuses découvertes entre 1930 et 1945 trouvent des applications dans le secteur des biens de consommation (comme la télévision), des biens intermédiaires et des biens d équipement. G15

G16 LES CARRÉS DU DCG 5 ÉCONOMIE Les secteurs du transport et de la communication connaissent de véritables bouleversements : développement du transport maritime des «containers», large diffusion de l automobile à travers l ensemble des pays développés occidentaux, utilisation des avions à turboréacteurs et à forte capacité de transport, etc. B Les années 1945-1950 : la reconversion et la reconstruction dans les pays industrialisés La reconversion réussie des États-Unis peut s expliquer par des facteurs démographiques et économiques. Le retour à une croissance durable va être favorisé par le phénomène du «baby-boom» (forte hausse de la natalité) qui permet une augmentation du nombre de consommateurs et des besoins. Pour les pays de l Europe occidentale, le «relèvement» se fait beaucoup moins vite qu aux États- Unis, en raison des pertes démographiques importantes, de la destruction des villes et des infrastructures industrielles, et du fort recul de la production. Mais, grâce au plan d aide américain (plan Marshall) de 1947, 16 nations européennes vont pouvoir amorcer leur reconstruction en mobilisant leurs ressources humaines, en prenant des mesures de stabilisation monétaire et en stimulant leur production industrielle et agricole. C Les années 1945-1970 : les «Trente Glorieuses» : période de prospérité accrue et de croissance économique remarquable Après 1950, l expansion, dans les pays à économie de marché, reste une constante. En effet, on observe de 1950 à 1970 des taux de croissance très élevés. La croissance économique a un effet très positif sur les pays développés occidentaux : elle se caractérise par l amélioration des conditions économiques et sociales de la population. Les facteurs explicatifs de cette croissance inégalée sont nombreux : la multiplication de l offre des biens et services peut être expliquée par l augmentation de la population active ; l augmentation du capital en quantité et en qualité rend compte d une partie de la croissance. Cependant, cette croissance n est pas uniforme pour l ensemble des pays développés.