Prévention et gestion des évènements indésirables en réanimation

Documents pareils
LA FIN DE VIE AUX URGENCES: LES LIMITATIONS ET ARRÊTS DES THÉRAPEUTIQUES ACTIVES. Dr Marion DOUPLAT SAMU- Urgences Timone

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

SONDAGE NATIONAL DES MÉDECINS 2014

Soins infirmiers et gestion des risques

Révision des descriptions génériques Comment monter un dossier?

MÉMOIRE RELATIF À L ÉVALUATION DU RÉGIME GÉNÉRAL D ASSURANCE MÉDICAMENTS PRÉSENTÉ PAR LA FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC

LA SIMULATION: INTERETS EN FORMATIION MEDICALE CONTINUE. C Assouline

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

Le guide du bon usage des médicaments

INAUGURATION Du service de Pédiatrie Dossier de presse JEUDI 14 NOVEMBRE 2013

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

Maladies neuromusculaires

Organisation - Organisatie. Avantages - Voordelen

Analyse des incidents

Formation à l utilisation du défibrillateur semi-automatique (DSA)

Gestion des erreurs. Introduction :

Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales

Projet de santé. Nom du site : N Finess : (Sera prochainement attribué par les services de l ARS) Statut juridique : Raison Sociale :

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

Enquête CTIP/CREDOC. 22 février 2008 L OPINION DES SALARIÉS ET DES EMPLOYEURS SUR LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ET LES RÉFORMES DE L ASSURANCE MALADIE

CRITERES DE REMPLACEMENT

Education Thérapeutique (ETP)

OFFRE EN STAGE SIP POUR LES ETUDIANT(E)S D ANNEE PROPEDEUTIQUE SANTE ET LES ETUDIANTS BACHELOR FILIERE SOINSINFIRMIERS

Le sevrage de la trachéotomie

Dr Agnès Caillette-Beaudoin, Medecin-directeur, Calydial (Lyon)

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

"Formation et évaluation de la compétence du pharmacien clinicien expérience suisse"

Questionnaire général (court)

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

LE DOSSIER PHARMACEUTIQUE

Hospitalisation à Temps Partiel Soins de Suite et Réadaptation Affections cardio-vasculaires et Affections respiratoires Livret de séjour

Evaluation d un nouveau vidéo endoscope bronchique à usage unique avec canal opérateur en réanimation

d évaluation de la toux chez l enfant

La matrice emploi- exposition spéci2ique du milieu de soin : application au risque chimique

INDICE DE FRÉQUENCE DES ACCIDENTS DE SERVICE

Tarifs de l hôpital universitaire pédiatrique de Bâle (UKBB)

ZOOM ETUDES Les études paramédicales. Auditorium de l Institut Français du Bénin 9 novembre 2013

BILAN DE LA DAJ EN QUALITE D AUTO-ASSUREUR SUR LES RECLAMATIONS INDEMNITAIRES. Marjorie OBADIA/DAJ/10 janvier 2012

COMPTE RENDU D ACCREDITATION DE L'HOPITAL ET INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS CROIX-ROUGE FRANÇAISE

Mention Sciences de l Éducation Parcours Convention Santé Promotion 2010

Le patient traceur comme outil de développement de la culture qualitérisques-sécurité. CAPPS Bretagne Rennes 12 juin 2015

Etat des lieux de la recherche en soins infirmiers en France

ARRÊTÉ du. relatif au cahier des charges de santé de la maison de santé mentionné à l article L du code de la santé publique.

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

Ordonnance collective

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Conditions d éligibilité à des soutiens financiers

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

Précarité sociale et recours aux soins dans les établissements de soins du Tarn-et-Garonne

3 e symposium international

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

FORMATION CONTINUE RECHERCHE APPLIQUÉE OUTILS PÉDAGOGIQUES. Promouvoir les soins pharmaceutiques

PACTE : Programme d Amélioration Continue du Travail en Equipe Phase d expérimentation

Coordination de la Gestion des risques. Bilan - Programme

Feedback de l enquête sur les besoins en formation continue du personnel des équipes soignantes

Le Centre Hospitalier Universitaire de Reims

curité du patient 19 mai 2009 Aurore MAYEUX Guy CLYNCK LIE

Fonctionnalités HSE PILOT. Groupe QFI

Guide du concours d'admission au programme de formation et bourses

Le laboratoire Laerdal, leader du marché du matériel de simulation adhère à ce projet et se propose d en être le principal partenaire.

N.-B. 18 à 34 24,3 28,1 20,1 24,4. 35 à 54 36,7 23,0 31,6 49,3 55 à 64 18,7 18,7 21,3 16,9 65 et plus 20,3 30,2 26,9 9,4

La prise en charge de votre maladie, l accident vasculaire cérébral

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

MONSIEUR DELMAS Cadre expert-mission recherche et développement

Sécurité des patients et qualité des soins de santé Rapport

Sécurisation des soins et indicateurs en réanimation : taxonomie générale Safety practice and safety indicators: Definition and terminology

QUEL PROTOCOLE DE REENTRAINEMENT PROPOSER AUX PATIENTS INSUFFISANTS CARDIAQUES?

Un besoin identifié : les jeunes et leur santé (état des lieux et constat)

Le prélèvement d organes anticipé/prémédité. Ethique et Greffe Journée du 9 octobre 2012 Dr Laurent Martin-Lefèvre Réanimation La Roche-sur-Yon

Ce qu attendent les salariés et les employeurs français de leur complémentaire santé

Ventilateur pulmonaire pour soins intensifs, réanimation et premier secours. 360 x 245 x 300 mm (sans moniteur) Cycle à temps et volume constant

Evaluation des stages hospitaliers par les étudiants en médecine

Fiche d inscription saison 2014/2015

TRAVAUX PRATIQUES SCIENTIFIQUES SUR SYSTÈME

Entretiens Pharmaceutiques en Oncologie : Où en sommes nous en 2014, au CHPC

Master professionnel Création, production, images

étud Expat LMDE/CFE études à l étranger (hors programme d échanges universitaires)

TIC pour la santé et l'autonomie : évaluation des services rendus et modèles économiques, une approche nécessairement pluridisciplinaire

Etude Harris Interactive pour la Chambre Nationale des Services d Ambulances (CNSA)

Aide kinésithérapeute : une réalité?

Comment la proposer et la réaliser?

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT

Scénarios des activités pédagogiques en ligne. Christiane Mathy / Izida Khamidoullina

Accompagnement de fin de vie des enfants et adolescents polyhandicapés en établissements et services médico-sociaux

ANNEXE 3 ASSISTANCE MÉDICALE

LES SOINS DE SANTÉ POUR LES MIGRANTS SANS PAPIERS EN SUISSE SERVICES

TRAVAUX DU GROUPE GUINEE/CONAKRY ET BISSAO

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

BILLON, C. BURNAT, S.DELLION C. FORTAT, M. PALOMINO O. PATEY

Sondage exclusif Les Français et l esprit d entreprise

DOMAINE 7 RELATIONS ET RÔLES

Mieux vivre avec votre asthme

Haïti, Projet d appui technique en Haïti (PATH) Houcine AKHNIF & Lucien ALBERT Avril 2015

Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

Établir des relations constructives avec les parents en services de garde à l enfance

PROTÉGER LA SANTÉ DE VOS SALARIÉS AVANTAGES RÉSERVÉS À L ENTREPRISE ET AUX SALARIÉS

Un métier en évolution pour répondre aux nouvelles. Face à ces évolutions, un nouveau métier

Le décret du 2 mars 2006 a institué le Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique de niveau V.

Transcription:

REANIMATION 2016 Prévention et gestion des évènements indésirables en réanimation Résultats de l enquête de la Commission du Congrès Infirmier de la SRLF

Déclaration de liens mon intervention ne présente aucun conflit d intérêt

Question de départ La réanimation est une discipline médicale à risques en raison des éléments qui la caractérisent : Patients aux défaillances multiples, de plus en plus âgés, poly pathologiques et donc poly médications Environnement complexe avec dispositifs de haute technologie Intervenants multiples Charge mentale intense, stress, burn-out La vulnérabilité des patients et l environnement sont propices à la survenue d évènements indésirables.

Question de départ (2) L amélioration de la qualité des soins est un processus continu dans lequel les paramédicaux ont un rôle crucial. La CCI a souhaité réaliser une enquête auprès des soignants de réanimation afin de recueillir leur perception de la fréquence, gravité et évitabilité de ces EI, ainsi que leur connaissance et adhésion aux politiques de prévention ou le cas échéant aux mesures correctrices et dispositifs les accompagnant.

Etat des lieux en réanimation ENQUETE de la Commission du Congrès Infirmier (CCI) de la SRLF

Mars Juin 2015 Méthode utilisée Élaboration du questionnaire par la CCI Septembre 2015 Évaluation du questionnaire Validation par le CA de la SRLF Octobre 2015 Enquête adressée à la push-list de la SRLF

Questionnaire Type Réponses anonymes et fermées IDE, cadres de santé et kinésithérapeutes Contenu Caractéristiques des personnels et de leur service Enquête de pratiques et d opinions sur le thème de la prévention et la gestion des Evènements Indésirables.

Caractéristiques des répondants n = 296 n (%) > 5 ans (%) Infirmiers 252 (85%) 137 (46%) Cadres 29 (10%) 24 (8%) Kinésithérapeutes 15 (5%) 7 (2%)

Caractéristiques des lieux d exercice des répondants 341 services Hôpitaux publics 273 (92%) Hôpitaux universitaires 216 (77%) Réanimation polyvalente 125 Réanimation médicale 162 Réanimation chirurgicale 35 USC 101 Activité adulte 271 (91%)

Fréquence de survenue de 21 Evènements Indésirables (EI) rencontrés en réanimation Les 3 items ressentis comme les plus fréquents et les 2 les moins fréquents 0 : jamais 5 10 : Très fréquent Complications liées au montage du ventilateur/réchauffeur : 0,3/10 Erreur médicamenteuse : 1,1/10 Médiane : 2,4/10 Complication de pose de VVP : 3/10 Ablation accidentelle de VVP : 3,7/10 Ablation accidentelle de SNG : 4,9/10

Classement selon la gravité de 21 EI Les 3 items ressentis comme les plus graves et les 2 les moins graves 0 : bénin 5 10 : Très grave Ablation accidentelle de VVP : 1,2/10 Ablation accidentelle de SNG : 1,3/10 Médiane : 6,4/10 Extubation accidentelle : 7,3/10 Complications liées au montage du ventilateur/réchauffeur : 8,3/10 Erreur médicamenteuse : 8,3/10

Classement selon l évitabilité des 21 EI Les 3 items ressentis comme étant les plus évitables et les 2 les moins évitables 0 : inévitable 5 10: Facilement Ablation accidentelle de SNG : 4,3/10 Ablation accidentelle de VVP : 4,8/10 Médiane : 6,6/10 Complications liées aux montage du ventilateur/réchauffeur : 7,8/10 Erreur médicamenteuse : 8/10 Complications liées aux réglages des alarmes du monitorage. 8,2/10 évitable

Les moyens de déclaration des évènements indésirables n = 204 Les moyens de déclaration sont : le formulaire institutionnel à 79,4% (162), le dossier patient à 11,3% (23), le formulaire du service à 7% (14). Moins de 3% (5) des répondants ne savent pas ou n ont aucun moyen de déclaration. 52% (106) des professionnels notifient parfois les EI, 29% (59) le font souvent et 7% (14) le font toujours. Seulement 12,3% (25) des IDE et des MK ne déclarent jamais les EI.

Les principaux freins de déclaration n = 204 Les principaux freins sont : un manque de temps pour 51% (104), que cela ne sert à rien pour 39,7% (81), peu ou pas de sensibilisation pour 38% (78). Les répondants déclarent peu à 13,7% (28) avoir peur des conséquences personnelles.

La revue de morbi-mortalité n = 204 Bonne connaissance des RMM pour 70% (143). 14% (29), déclarent ne pas avoir de RMM dans leur service, principalement des ide et des MK. 31% (63) ne le savent pas (IDE et MK).

Gestion des évènements indésirables n = 204 Cellule qualité/gestion des risques 51 % (104) RMM Revue de morbi-mortalité 49% (100) Débriefing informel 30,9% (63) CREX - Comité de retour d expérience 24,5% (50) Ne sait pas 22,1% (45)

Invitation des paramédicaux aux RMM et fréquence de participation n = 104 48% (50) sont toujours invités mais seulement 9% (9) y assistent. Par contre 21% (22) des IDE n y sont jamais conviés et 35% (36) n y participent jamais. Les RMM sont aux nombres de 1 à 3/an pour 38,5% (40) des répondants et 30% (31)de 4 à 6/an.

Le choix et l animation des RMM n = 104 Les dossiers en RMM sont choisis principalement par les médecins pour 62,5% (65) et à 50% par les chefs de service. Les médecins animent toujours les RMM pour 63% (66) et le chef de service pour 45% (47). 72% (75) des IDE ne les animent jamais et 62,5% (65) ne choisissent jamais le thème. Les Ide et les cadres ont parfois le choix des thèmes pour 23% (24). 19% (20) des CDS et 12,5% (13) des IDE peuvent parfois l animer.

Ressenti de l expérience des paramédicaux en participant à une RMM n = 71 5,6% (4) 32,4% (23) 62% (44) 0 5 8 10 Expérience Expérience Très négative Très positive

Quels sont les freins de la participation des paramédicaux au RMM? n=104 Les 4 principaux freins sont : l organisation sur les jours de repos/horaires non adaptés pour 54,8% (57), un manque de temps pour 34,6% (36), pas de communication autour de la RMM pour 26% (27), ne pas y être conviés pour 27% (28). Ce sont principalement des freins de type organisationnels.

Quels sont les facteurs favorisants la participation des paramédicaux au RMM n = 104 4 Les facteurs favorisants : L amélioration de la qualité des soins, comprendre une situation, l évolution des pratiques. Les professionnels ont peu plébiscité: dédramatiser une situation, faire un compte rendu aux équipes, valider l évaluation des pratiques.

Amélioration des pratiques et adhésion des professionnels à la suite d une RMM n = 104 Adhésion aux mesures prises en RMM Amélioration des pratiques à la suite d une RMM Toujours 9,5% (10) 5% (5) Souvent 56% (58) 39,5% (41) Parfois 25% (26) 49% (51) Jamais 9,5% (10) 6,5% (7)

Conclusion Le manque de temps est un des principaux freins de non déclaration des EI et du défaut de participation des IDE au RMM. La peur des conséquences personnelles ne semblent pas ou peu retenue. Cependant, et ce malgré un faible nombre de réponses, les IDE s inscrivent dans une démarche qualité et de traçabilité. 65% des paramédicaux pensent qu il existe une culture de la sécurité dans leur service. La déclaration des dysfonctionnements et leur analyse permet ainsi de faire évoluer nos pratiques, d améliorer la sécurité et la qualité des soins grâce à des actions préventives et/ou correctrices.

MERCI POUR VOTRE ATTENTION N hésitez pas à venir nous rencontrer sur le stand de la CCI au congrés réanimation 2017