INTERVENANTS. BARBARA ALLEN, psychosociologue, directrice de recherche au CSTB. JOËL LACHAUD, maire adjoint, ville d Angoulême



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Transcription:

INTERVENANTS BARBARA ALLEN, psychosociologue, directrice de recherche au CSTB JOËL LACHAUD, maire adjoint, ville d Angoulême JACQUELINE HERE, vice-présidente de la communauté urbaine de Brest SYLVIE LE BERRE, déléguée du préfet, préfecture de Loire Atlantique PHILIPPE VAREILLES, président de l Union sociale pour l Habitat, région Centre CÉCILE DUBLANCHE, directrice de Villes au Carré ANNE-LAURE MAUBERT, coordinatrice tranquillité publique GUSP, ville d Angoulême CATHERINE PELLEN-POTIN, responsable de la mairie de quartier de l Europe Brest métropole océane, ville de Brest MADANI BELKHEIR, chargé de mission, Atlantiques Habitations BRIGITTE JALLET, directrice de l Union Sociale pour l Habitat de la région Centre ALAIN BELLANGER, directeur de Pôle de Proximité de Nantes métropole JÉRÉMY BENOIST, directeur du patrimoine Les résidences de l Orléanais JEAN PHILIPPE SURIAM, chargé de mission département ANRU, cadre de vie au SG CIV CLAUDINE PICHERIE, chargée de mission RésO Villes CHANTAL TALLAND, IFMO écoles de la rénovation urbaine et de la gestion des quartiers ISABELLE NAU, déléguée au préfet de Niort ROBIN DEGREMONT, chargé de mission DSU - mairie de Niort DIDIER GENDRON, directeur des relations clients Atlantique Habitations ÉRIC LENOIR, agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances ACSE MARIE COUROUBLE, agence nationale pour la rénovation urbaine ISABELLE SERY, responsable du département gestion urbaine et sociale des quartiers à l Union sociale pour l habitat BRUNO BARON, conseiller municipal délégué aux solidarités et à la politique de la ville d Angers

Introduction Marie Tavernier, conseillère en formation à l INSET d Angers a ouvert ce séminaire en remerciant les partenaires ayant permis son organisation : les centres de ressources des Pays de la Loire et Bretagne et du Poitou-Charentes et Centre, RésO Villes, Villes au Carré, et l école de la rénovation urbaine. Ceux-ci partagent la conviction que la Gestion Urbaine de Proximité (GUP) peut être étendue au-delà de la politique de la rénovation urbaine. Cette démarche, en effet, renvoie plus largement à la question de la modernisation de la mise en œuvre de l action publique. 3

CONFÉRENCE D une représentation d un dispositif urbain à une démarche. Dans le cadre de cette conférence d ouverture, Barbara Allen, psychosociologue et directrice de recherche au CSTB s'est attelée à montrer que la GUP constitue un enjeu fondamental pour le devenir des quartiers d habitat social et de l ensemble des espaces urbains. L organisation spatiale d une ville exprime une vision sociétale. Souvent, les responsables politiques accordent plus d importance à l organisation de l espace qu à sa gestion, considérée comme une activité technique. Or celle-ci joue un rôle structurant en matière de cohésion sociale ; l image de l action publique et sa visibilité auprès des habitants dépendent de sa qualité. Un espace dégradé alimente un sentiment de dévalorisation des habitants et constitue un frein à la mixité sociale. Or à ce jour, les moyens alloués à la gestion urbaine sont nettement inférieurs à ceux dédiés à la rénovation. Par ailleurs, Barbara Allen a souligné que la GUP ne concerne pas uniquement les agents de terrain, mais l ensemble du fonctionnement des organisations. Ainsi, la démarche GUP s avère d une extrême complexité. La gestion urbaine n est pas une simple question de coordination des différentes organisations, elle dépend également du fonctionnement interne de celles-ci. Enfin, La GUP constitue un véritable support d évolution des organisations. Aussi, pour être pérennisées, les expérimentations effectuées à petite échelle doivent être inscrites dans les organisations. À ce jour, les conventions de GUP n apportent pas toujours la plus-value attendue. Trop souvent, la dimension curative prend le pas sur la dimension préventive. Or au contraire, il convient de concevoir la GUP dans une logique d anticipation, inscrite dans une vision stratégique de l action. La gestion urbaine, c est le fonctionnement et la qualification de l espace dans le temps. Dans les quartiers ayant connu des PRU, le cadre de vie des habitants a été transformé. La démarche GUP est tenue d opérer le suivi du fonctionnement des espaces ainsi créés et d en détecter les dysfonctionnements. Aussi, en cas de second PRU, une enveloppe spécifique doit être dédiée à la correction des erreurs identifiées. 4

TABLE RONDE Mieux prendre en compte le quotidien des habitants? À travers son intervention, Joël Lachaud, maire adjoint d Angoulême, a témoigné de l importance de l implication des habitants dans la démarche de GUP. La GUP engendre deux approches distinctes. La première, «technique», est illustrée par les «diagnostics en marchant». Ceux-ci confrontent les services techniques à la réalité du terrain. À Angoulême, un coordonnateur est chargé d animer cette gestion technique. La seconde approche, «sociale», est tout aussi importante. En effet, ayant bousculé l espace public, il convient d accompagner les habitants dans son appropriation. Pour ce faire, Angoulême a financé, au sein des centres socioculturels et sportifs, des missions d accompagnement social, et créé un poste de coordonnatrice sociale. Ainsi, à partir de la GUP, s est développée une «gestion urbaine et sociale de proximité» (GUSP). En outre, les bailleurs, le Grand Angoulême, la médiation sociale, le délégué du préfet, les centres sociaux et les services de la ville travaillent de concert, dans le cadre de réunions de veille sociale. Enfin, La GUSP s imbrique dans un processus plus large, notamment via les conseils de quartier, la commission extramunicipale sur l Agenda 22 local et le CUCS. À Angoulême, l expertise d usage des habitants est considérée comme une ressource primordiale. Ainsi, les conseillers de quartiers participent aux diagnostics en marchant. Tous les 3 mois, le coordonnateur technique et la coordinatrice sociale font le point sur les besoins exprimés lors de ces diagnostics. Par ailleurs, chaque année, les tableaux de bord résultants de ces diagnostics sont présentés aux conseils de quartier, afin d évaluer les actions mises en œuvre. Dans un souci d équité, cette démarche est appliquée dans chaque quartier de la ville, quel que soit son statut. En sa qualité de président de l Union sociale pour l Habitat (région Centre), Philippe Vareilles a présenté le rôle des bailleurs dans les démarches de GUP. Ainsi, celui-ci a rappelé qu en raison des contrats qui les lient avec les habitants, les organismes de HLM sont directement concernés par la qualité de vie dans les quartiers. Aujourd hui, une grande majorité de ces organismes s inscrit dans la culture de la GUP. Beaucoup d entre eux ont créé un service spécifique, dédié à la rénovation, et disposent d agences décentralisées, notamment dans les quartiers en difficulté. Parfois, cette agence y représente l unique service public opérationnel. La participation des habitants n est pas aisée à organiser et connaît des fortunes diverses. Les organismes de HLM ont mis en place des conseils de concertation locative auxquels participent les représentants des locataires élus au conseil d administration. Au sein de ces conseils, les projets d entretien, de rénovation ou d investissement sont débattus. Certains organismes disposent, en outre, de comités locaux de concertation, à l échelle d un quartier, ainsi que de correspondants d immeuble. Ces structures de démocratie participative, qui traitent de problématiques très concrètes (propreté, tranquillité...), relèvent de la GUP. Pour finir, Philippe Vareilles a souligné que 75 % du salaire d un gardien peut-être récupéré par les organismes HLM lorsque celui-ci cumule des fonctions de nettoyage et de sortie des 5

conteneurs. Or les bailleurs réunis à l USH entendent faire de leurs gardiens des interlocuteurs à plein temps, pour les locataires. Il a fait observer que cette volonté, louable, représente un coût pouvant mettre en péril les équilibres de gestion de certains organismes. Après la ville d Angoulême et les bailleurs sociaux, Jacqueline Here, vice-présidente de la communauté urbaine de Brest, a expliqué comment la ville de Brest s était investie dans la démarche de GUP, en y associant les habitants. Depuis longtemps, Brest a fait le choix de la proximité en développant des mairies de quartiers aux compétences élargies, qui participent à la GUP. Chacune d entre elles est pourvue d un inspecteur du domaine public, chargé de relever les éventuels dysfonctionnements. Dans chaque quartier, une cellule de veille (policiers, médiateurs, bailleurs, partenaires de quartiers...) se réunit pour traiter les problèmes de relations entre habitants, les dégradations, etc. Par ailleurs, un logiciel RA, destiné à relever les requêtes des habitants, a été mis en place. Par la mise en œuvre du dispositif «gouvernance de l espace publique», la ville de Brest a étendu le principe de la GUP à l ensemble du territoire urbain. Ce dispositif favorise le travail transversal, avec tous les partenaires des quartiers. À l avenir, ce dispositif pourrait être élargi aux autres communes de la communauté urbaine. Enfin, la ville de Brest s évertue à associer ses habitants à la démarche de GUP et travaille à l évaluation de cette participation citoyenne. Les délégués du préfet jouent le rôle d interface entre les habitants et la puissance publique. Exemple à l appui, Sylvie Le Berre, déléguée du préfet de Loire Atlantique, a illustré sa fonction de référent GUP. Lorsque Sylvie Le Berre exerçait ses fonctions à Saint-Nazaire, 3 quartiers étaient en cours de rénovation urbaine. Une fois la convention GUP signée, celle-ci a proposé d effectuer un diagnostic sur l organisation des différents partenaires, ainsi qu un diagnostic en marchant, en y associant une dizaine d habitants par quartier. Lors des diagnostics en marchant, ceux-ci ont fait part de leurs préoccupations et de leurs projets. Ainsi, ces déambulations ont notamment abouti à la création d une association organisant des échanges de services entre habitants. Pour mesurer les besoins des habitants, la déléguée du préfet a insisté sur la nécessité de s appuyer sur les associations et les adultes relais. Ainsi, dans un quartier nantais, ces derniers ont proposé de créer un atelier bien-être pour atténuer le stress occasionné par le chantier. Sylvie Le Berre a également souligné la nécessité d expérimenter des initiatives (jardins en pied d immeuble, ateliers de réhabilitation d encombrants, etc.) différenciées, selon les quartiers. Enfin, en cas de litige, le rôle du délégué du préfet consiste à organiser des rencontres entre les différents partenaires (locataires, bailleurs, mairie...) dans un esprit collaboratif inhérent à la démarche de GUP. 6

ATELIER 1 La gouvernance de la démarche GUP sur un territoire Animation : CÉCILE DUBLANCHE, directrice de Villes au Carré Cécile Dublanche, directrice de Villes au Carré, a rappelé que la démarche de GUP est au cœur des réflexions menées, depuis 3 ans, avec l Union Sociale pour l Habitat en région Centre et dans le cadre d un réseau de coordonnateurs et de gestionnaires de la proximité en Poitou-Charentes. Ce sujet renvoie à la notion de «faire ensemble» et implique une nouvelle manière d appréhender la prise en compte des besoins des habitants. La GUP suppose l impulsion d expérimentations, d innovations et de démarches exploratoires et renvoie aux notions de transversalité, de participation et d innovation sociale et urbaine. L objectif des ateliers consiste à faire remonter des préconisations, des conseils, des idées à partager avec ceux qui n auront pu participer aux travaux. Le premier atelier entend croiser les points de vue de deux villes-agglomération, d un bailleur et d une déléguée du préfet. Jacqueline Here et Catherine Pellen-Potin, responsable de la mairie de quartier de l Europe Brest métropole océane, ont expliqué comment la démarche de GUP initiée sur les quartiers ZUS a mené à la création du dispositif de la «gouvernance de l espace public». Dans le cadre d une évaluation des charges de GUP, menée en 2009, l intérêt des diagnostics en marchant, du travail en inter service et de la mobilisation des habitants, à travers les commissions «cadre de vie», a été mis en exergue. Dès lors, il s est avéré que ces méthodes pouvaient être généralisées à l ensemble des territoires brestois. Ainsi, la «gouvernance de l espace public» a été mise en place en janvier 2010. Ce dispositif se concrétise par 3 réunions annuelles, pilotées par les responsables des mairies et les adjoints. Durant celles-ci, les agents de terrains (catégorie B et C) et des membres des commissions «cadre de vie» des différents conseils de quartier font le point sur l actualité des quartiers et réfléchissent aux modalités d association des habitants. Cette instance implique également les bailleurs sociaux. Brest est l une des communautés urbaines les plus intégrées de France : tous les services municipaux liés à l espace public y ont été mutualisés. Ces services opérationnels s appuient constamment sur l expertise d usage des mairies de quartier en matière de concertation avec les habitants, et plus particulièrement sur les «chargés de développement quartier». Par ailleurs, les budgets ne sont pas alloués au prorata de la population de chaque commune, mais en fonction des besoins identifiés dans les quartiers. Une enveloppe GUP de 25 000 euros est consacrée à des démarches visant à répondre à un déficit de conception ou de qualité de l espace public ou à un usage inapproprié de celui-ci. Cette somme permet également d expérimenter des projets qui, s ils s avèrent pertinents, sont intégrés au droit commun. Au sein des quartiers, les inspecteurs du domaine public et tous les agents intervenants sur l espace public alimentent le logiciel de «relation aux administrés». Une typologie des 7

demandes exprimées par les habitants est réalisée, en vue d identifier les services concernés. Ce logiciel constitue également un outil d analyse et de cartographie des dysfonctionnements. En outre, l ouverture du logiciel aux habitants est expérimentée dans deux quartiers, avec plus ou moins de succès selon le territoire concerné. Le travail collaboratif mis en œuvre dans le cadre de la GEP a permis d améliorer la qualité des espaces publics. En effet, un partage d information plus efficace permet une meilleure coordination des services et des gains de temps pour chacun. Après ce témoignage sur la «gouvernance de l espace public» mise en œuvre à Brest, Sylvie Le Berre a indiqué que le rôle du service de l état consistait à donner l impulsion. La loi d orientation 2003 rappelle ainsi l obligation d établir une convention GUP dans les ZUS et dans les quartiers liés à une convention de rénovation urbaine. Cette convention doit être intégrée dans les conventions d utilité sociale des bailleurs. Par ailleurs, la circulaire de l ANRU du 26 octobre 2011 demande à l état d apporter un éclairage sur la répartition des rôles dans la mise en œuvre de la GUP. Au niveau de la Loire Atlantique, l animateur départemental est le sous-préfet à la ville. Il dispose d un référent dans chaque quartier politique de la ville : le délégué en charge du quartier. La DTM intervient sur le suivi des conventions et des sorties de conventions ANRU. Elle assure également le suivi des plans stratégiques locaux. La DDSP dispose, en son sein, d un référent sûreté pouvant préconiser des aménagements liés à la sécurité publique. La Direction de la cohésion sociale gère les budgets de l Agence pour la cohésion sociale. L ANRU apporte son soutien via son pôle opérationnel d expertise (diagnostics en marchant, formation des acteurs de la GUP...). Ainsi, les différents services de l état travaillent en partenariat. Par ailleurs, une expérimentation est menée par le SG CIV. Il s agit de former, en commun, des binômes composés d un agent de l État et d un agent des collectivités. Cette formation se décline en 3 modules et concerne 3 départements des Pays de la Loire : Loire Atlantique, Maine et Loire et Sarthe. Après la déléguée du préfet, ce fut autour de Madani Belkheir, chargé de mission au sein d Atlantiques Habitations, d apporter son point de vue sur la place des habitants dans la démarche de GUP. Atlantiques Habitations est une entreprise sociale pour l habitat, qui gère 1 500 logements en Loire Atlantique au sein de laquelle Madani Belkheir occupe un poste dédié à la coordination de l ensemble des engagements en faveur de la GUP. Sa mission consiste notamment à diffuser la philosophie de la GUP au sein de l entreprise. Par ailleurs, celui-ci prône l instauration d une relation participative avec les habitants et impulse des actions innovantes. De la sorte, il a initié le dispositif «encombrants solidaires» sur 4 résidences, situées en ZUS, en lien avec un acteur de l insertion professionnelle. Dans ce cadre, 5 habitants (les «opérateurs») ont été recrutés et formés. Ceux-ci sont chargés de sensibiliser les autres habitants à la problématique des encombrants et de rendre visite aux locataires entrants et sortants. De plus, ce dispositif favorise la revalorisation des encombrants abandonnés, en partenariat avec 3 associations. Enfin, celui-ci a vocation à s élargir aux problématiques du développement durable et à être rebaptisé «environnement solidaire». Les économies de gestion engendrée par le dispositif «encombrant solidaire» correspondent au montant dû, auparavant, au prestataire chargé de l évacuation. Madani Belkheir a insisté sur le fait que ce dispositif est déclinable à l envi, au sein d autres territoires. 8

Enfin, pour clôturer ce premier atelier, Joël Lachaud et Anne-Laure Maubert, coordinatrice Tranquillité Publique, ont exposé le cas de la ville d Angoulême, au sein de laquelle la démarche de GUP puis de GUSP a été initiée en 2009. Joël Lachaud a fortement insisté sur l importance du portage politique de cette démarche et indiqué être en charge des animations ORU, de la GUSP, des conseils des quartiers, du volet handicap, des comités de quartier, des centres sociaux, etc. De ce fait, il dispose d une vision d ensemble de tous les acteurs de la GUSP et se trouve en constante collaboration avec les adjoints en charge des travaux, de l urbanisme et de la circulation et du stationnement. Ainsi, dans la construction de la direction «citoyenneté et développement social», les chargées de mission ORU, GUSP, «conseil de quartier», handicap, «tranquillité publique» ont été intégrés. Cette transversalité constitue un gage d efficience. Tout Comme Brest, Angoulême a mis en place un comité de pilotage avec des élus-référents et des techniciens-référents. En outre, la ville dispose d un référent technique GUP au service technique et d une coordinatrice GUP faisant le lien avec l ensemble des centres sociaux. Par ailleurs, la direction «citoyenneté et développement social» organise régulièrement une réunion de veille GUP par secteur et une réunion de veille tranquillité publique sur la même matinée, en présence du délégué du préfet. Dans un souci d équité, la ville d Angoulême mène les diagnostics en marchant sur l ensemble des 14 quartiers qui couvrent son territoire. Les informations recueillies dans ce cadre sont remontées vers les mairies de proximité. De plus, une plateforme téléphonique («Allo Travaux») a été mise en place. 9

ATELIER 2 Les métiers de la gestion urbaine de Proximité Animation : BRIGITTE JALLET, directrice de l Union Sociale pour l Habitat de la région Centre Lors de ce second atelier, l importance du pilotage politique de la GUP a été soulignée. Les intervenants ont également insisté sur la nécessaire transversalité des démarches de GUP. Ces démarches impliquent une modification des pratiques, induite notamment par l implication des habitants. Aussi, l évolution des organisations rend nécessaire l adaptation des métiers existants, moyennant la mise en œuvre de formations. Pour ouvrir ce second atelier, Alain BELLANGER, est revenu sur l organisation du pôle de proximité de Nantes métropole, dont il est le Directeur. Au sein de ce pôle, deux quartiers un nantais et un orvaltais, sont liés à une convention de GUP. Ces conventions favorisent la coordination des différents acteurs (services techniques et sociaux, commerçants, habitants...) et l amélioration du cadre de vie. Selon Alain Bellanger, la GUP est une démarche permettant de coordonner des métiers préexistants : agents des services techniques du pôle de proximité, agents «espaces verts», police, transports La GUP a donc formalisé des démarches existantes et a apporté une méthode de travail aux équipes déjà en place. Sur les différents quartiers nantais, le pilotage de la GUP est porté par le chargé de quartier et le correspondant vie quotidienne. Quant au pôle de proximité, il intervient pour la mise en œuvre des financements. Ainsi, deux niveaux de coordination coexistent : le quartier et la Métropole. Au niveau de la Métropole, le vice-président, appuyé par un service dédié, coordonne les interventions sur les 13 quartiers liés à une convention GUP. Le comité de pilotage GUP est composé d élus, de techniciens et d adjoints de quartier. Jérémy Benoist, des Résidences de l Orléanais, a évoqué la convention GUP menée au sein du quartier de la Source et signée en 2004. Cette convention est venue renforcer une habitude de travail partenarial entre le bailleur et la ville, en favorisant la coordination des différents acteurs, notamment en matière d intervention sur le cadre de vie, de collecte des ordures et d implication des habitants lors de la mise en œuvre des chantiers. Pour les Résidences de l Orléanais, la mise en œuvre de la GUP s est traduite par la création d agences décentralisées. Celles-ci s articulent autour de deux pôles distincts. Le premier, chapeauté par un responsable de secteur et un technicien, réuni l ensemble des gardiens. Ce pôle constitue l interlocuteur privilégié des locataires. Le second pôle assure la gestion locative proprement dite (attribution de logements, litiges...). Le responsable d agence est devenu l interlocuteur unique des institutions, au niveau d un quartier. La GUP a notamment fait évoluer le métier de gardien. D abord purement technique, celui-ci s est élargi aux tâches administratives (relation aux locataires, reporting qualité et réclamations). 10

Cette évolution touche également les responsables de secteur qui peuvent dorénavant manager les gardiens sur le terrain. Jean-Philippe SURIAM, chargé de mission département ANRU et cadre de vie au SGCIV estime que la GUP n est pas toujours bien comprise par les collectivités qui soit veulent y intégrer un trop grand nombre d actions, soit, au contraire, manquent d ambition. À ce titre, une note nationale a été envoyée en mai 2012 pour rappeler le bien-fondé du dispositif. En outre, Jean-Philippe SURIAM a présenté l appel à projet «structures inter-bailleurs» de mutualisation pour les personnels de proximité qui exercent dans les quartiers politiques de la ville. Cet appel à projets vise à favoriser le travail en réseau des agents de proximité (gardiens, personnel technique et personnel d entretien), à consolider leurs pratiques professionnelles et à mutualiser leurs compétences. Cette démarche peut être élargie aux agents des collectivités intervenant quotidiennement dans les quartiers sensibles. 11

ATELIER 3 La place des habitants dans la démarche GUP Animation : CLAUDINE PICHERIE, chargée de mission RésO Villes Le troisième atelier s est penché sur la question de la place des habitants dans la démarche de gestion urbaine. Les intervenants se sont accordés sur la nécessaire différenciation des pratiques, au regard de l hétérogénéité des publics. De plus, le dialogue avec les habitants suppose d éviter toute démagogie, toute condescendance et toute posture «institutionnelle». Enfin, sans la participation des habitants, il est apparu impossible d adapter les projets à la singularité des territoires. Il s agit donc de réconcilier l «urbain» et le «social». Dans un premier temps, Claudine Picherie (RésO Villes) a rappelé que ce troisième atelier portait sur l intérêt ou non de la participation des habitants dans les démarches de GUP et sur les freins et les leviers éventuels à cette implication. Elle a ajouté que si la gestion urbaine de proximité n était pas en mesure de régler les problèmes de précarité, elle devait néanmoins permettre aux habitants de conserver leur estime propre et leur cadre de vie. La démarche de GUP implique un triptyque citoyens/politiques/techniciens. Il s agit donc d organiser la rencontre entre ces trois domaines, notamment moyennant des formations. Isabelle Nau déléguée du préfet et Robin Degremont chargé de mission DSU à la ville de Niort ont présenté une expérience de diagnostic en marchant effectuée avec une classe de 5ème. La ville de Niort est découpée en 9 quartiers comportant des conseils de quartier. Elle est engagée dans un programme de rénovation urbaine concernant deux quartiers proches du centre-ville (Clou Bouchet et Tour Chabot - Gavacherie) rencontrant les difficultés sociales (chômage, précarité) Le Clou Bouchet bénéficie de beaucoup de services et d équipements de proximité : lycée, collège et trois groupes scolaires. Les conseils de quartier de Niort sont majoritairement composés de retraités, très investis dans les associations de quartier. Il a donc été décidé d associer une population peu présente et peu écoutée : les jeunes scolarisés au collège. Le projet s est déroulé en trois temps. D abord, il s agissait de donner aux jeunes des clés de compréhension en matière d urbanisme. Ensuite, il convenait de préparer les enseignants, sur site. Enfin, le diagnostic en marchant, associant les jeunes collégiens, a été effectué. Dans ce cadre, les défauts de signalétique et l absence d un plan de quartier ont été pointés du doigt. Ce point a particulièrement retenu l attention lors de la livraison des premiers nouveaux équipements du quartier et la signalétique est devenue, sur ces sites, beaucoup plus lisible. Ce projet a permis aux jeunes de mesurer l ampleur des projets de rénovation urbaine et le nombre de personnes impliquées dans ces chantiers. Didier Gendron (Atlantique Habitation) a expliqué la façon dont un dispositif de dialogue a été mis en place avec les habitants d un ensemble immobilier à Orvault, en 2007, suite à des conflits générationnels et des dégradations. Après avoir écouté les doléances et les préoccupations des habitants, organisé un diagnostic en marchant et associé les jeunes à l élaboration du plan de quartier, les conflits se sont apaisés. Ce projet initial a engendré des 12

démarches similaires sur plusieurs autres bâtiments du patrimoine d Atlantique Habitations. Cette démarche vise à ce que le bailleur cesse d être considéré uniquement comme un percepteur de loyer, mais également comme un créateur de lien social, en partenariat avec le centre social. Cette manière de procéder a vocation à essaimer. Atlantique Habitation est également à l origine du projet, «encombrants solidaires», détaillé dans le cadre du premier atelier. Dans le cadre de son intervention, Chantal Talland a indiqué que les Écoles de la rénovation urbaine proposent une offre de formation pour permettre aux bailleurs, puis aux collectivités locales d acquérir les fondamentaux de la rénovation urbaine. Par ailleurs, l ANRU, l ACSE et l USH, réunis au sein du conseil d orientation, ont mis en œuvre une formation gratuite visant à donner à l habitant les compétences de maître d usage. Ces formations se déclinent en deux séquences de 3 jours. Ainsi, à ce jour, une centaine d habitants ont été formés. Cette année, l utilité de cette formation va être évaluée par un prestataire extérieur. Selon Chantal Talland, cette formation ne sera réellement utile qu en cas de réel changement de culture, en faveur de la participation des habitants dans les démarches de GUP. 13

TABLE RONDE Quelle perspective pour la gestion urbaine de proximité? Dans le cadre de son intervention, Éric Lenoir, de l ACSE, a rappelé que la GUP constitue un des axes portés par les contrats urbains de cohésion sociale. Par ailleurs, la démarche de gestion urbaine est transversale et ne se limite pas aux territoires en rénovation urbaine. Lors des ateliers, les enjeux de la réintégration de cette démarche dans le droit commun et de l équité de traitement ont été soulignés. Il s agit d inscrire la participation citoyenne dans la continuité des projets pour faire de l expertise d usage, un complément utile à l expertise d ouvrage. Au regard des diagnostics GUP, la question de la participation s impose comme un principe fort. De ce point de vue, l exemple d Atlantique Habitation est particulièrement intéressant. La question de l inscription des démarches de GUP dans la durée est également particulièrement importante. La formation des habitants et des acteurs concourant à la mise en œuvre de la GUP est primordiale. La formation «interacteurs»expérimentée depuis cette année vise précisément à consolider la culture du partenariat, en partant des problématiques inhérentes à chaque territoire. Représentant l ANRU, Marie Courouble a insisté sur le fait que la mise en œuvre de la GUP nécessitait d être adaptée aux spécificités de chaque territoire et de bénéficier d un portage politique fort. La GUP doit être perçue comme un véritable enjeu économique, et non comme une mesure d accompagnement du PRU. Les projets mis en œuvre dans le cadre des PRU doivent se traduire par une adaptation des organisations de tous les acteurs. La notion de «coût global» doit être au centre de la démarche GUP. Il convient d une part d envisager l enjeu économique que constitue la mise en œuvre d une démarche de GUP, et, d autre part, d évaluer le coût qu occasionnerait d un déficit de gestion. Pour sa part, Isabelle Sery, de l USH, estime que la dynamique partenariale, mise en œuvre dans les démarches de rénovation urbaine, doit irriguer la gestion quotidienne de l espace public. En outre, selon elle, la présence permanente dans les quartiers la veille constitue un enjeu majeur de la GUP. Pour se faire, les diagnostics en marchant doivent être effectués de façon collaborative (services de la ville, bailleurs...), afin de poser un regard neuf sur les quartiers. Bruno Baron, conseiller municipal délégué aux solidarités et à la politique de la ville, à Angers, a souligné que la GUP constituait un véritable enjeu démocratique. De son point de vue, la GUP contribue à la cohésion sociale. Ainsi, il situe la GUP bien au-delà de l objectif de pérennisation des investissements qui est celui de l ANRU. La GUP ne peut donc s envisager sans une posture politique forte. 14

La participation des habitants est l un des ingrédients indispensables à cette démarche. La démocratie participative doit contribuer au renouvellement de l action publique. L humilité des acteurs politiques, par rapport aux enjeux globaux de la politique de la ville et de la GUP, est essentielle. Aussi, les expertises d usage, technique et politique doivent être placées sur un pied d égalité. À Angers, le parti a été pris de considérer la GUP comme une politique de droit commun, applicable à tous les quartiers de la ville. En outre l action publique y est «territorialisée», afin de s adapter aux spécificités des territoires et à l histoire des acteurs territoriaux. Selon Bruno Baron, il convient d adapter les métiers existants plutôt que d en créer de nouveaux et d irriguer le champ du développement social par une culture nouvelle. La question de l association des habitants aux politiques menées, constitutive de la nouvelle démocratie lui apparaît comme prépondérante. 15

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