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Transcription:

Visite sur le terrain d une exploitation face à la problématique FCO

1)Présentation de l exploitation L exploitation, c est: 265 ha de SAU 30 ha de céréales 235 ha d herbe 2 associés sur l exploitation Installation du fils en 1998 Agrandissement de la structure en 2000 2 sites d exploitation 180 vêlages (145 PMTVA) 60 brebis (production d agneaux d herbe)

80 Près de 180 vêlages concentrés sur novembre/décembre avec une large utilisation de l insémination artificielle 71 70 60 50 40 31 75 % du troupeau est conduit en insémination artificielle 30 20 16 15 21 15 8 10 0 Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juil. Aout Sept.

Une production de broutards et de femelles finies Commercialisation auprès de SOCAVIAC, CAPBC et le CADRAN 177 Vêlages 48 Vaches finies 177 Veaux sevrés 48 Génisses renouvellement Génisses 2 ans De mai à août Génisses 1 an 30 Génisses finies de 28-30 mois 8 laitonnes 86 Veaux femelles 91 Veaux mâles De juillet à décembre 91 broutards à 8-10 mois

Une exploitation herbagère, seulement quelques ha de cultures pour l autoconsommation Céréales 12% Prairies permanentes 38% Prairies temporaires 50% PT à base de dactyle,rga, RGH, TV pour les plus récentes Présence d un contrat PHAE (chargement: 1,31 UGB / ha d herbe)

Une alimentation à base de foin et d enrubannage Troupeau élevage: foin + enrubannage + paille + Céréales + complémentaire azoté Finition des génisses à l herbe + concentrés Finition des vaches à l herbe et en bâtiments Broutards: complémentation au pré + repousses durant 1 à 2 mois en bâtiment après sevrage Distribution de l alimentation à l aide d un bol mélangeur depuis deux ans

2) La situation départementale - la place des broutards dans les ventes des exploitations -la répartition habituelle des sorties des broutards -le nombre de broutards en stock dans les exploitations à ce jour

Les broutards et broutardes: 1 vente sur 2 pour la ferme Cher Répartition des ventes de la ferme «type» bovin viande du département: 38 % de broutards (moins de 15 mois) 2 % de taurillons d herbe et de bœufs maigres 8 % de jeunes bovins et bœufs gras 12 % de broutardes (moins de 15 mois) 5 % de génisses maigres (15 à 30 mois) 10 % de génisses finies 8 % de vaches maigres 17 % de vaches finies

5000 4500 4000 3500 Répartition mensuelle des sorties de broutards et broutardes (= bovins allaitants de 5 à 15 mois sortis pour cause Elevage) campagne 1 er juillet 2006 au 30 juin 2007 = 33 000 bovins: 25 000 broutards 8 000 broutardes 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 juil aout sept oct nov dec jan fev mars avr mai juin

4500 animaux en attente d être sortis (situation au 1 er novembre 2007) Répartition hebdomadaire des sorties de broutards et broutardes (= bovins allaitants de 5 à 15 mois sortis pour cause Elevage) Comparaison campagne 2006/2007 à la campagne 2007/2008 1200 1000 800 600 400 200 0 juin_26 juil_27 Cher en ZP et ZS Nord Cher en ZS (8/09/07) (12/09/07) Cher en PI (6/10/07) juil_28 juil_29 juil_30 aout_31 aout_32 aout_33 aout_34 aout_35 sept_36 sept_37 sept_38 sept_39 oct_40 oct_41 oct_42 oct_43 2006 /2007 2007 / 2008 semaines

3) La situation de l exploitation face à la FCO Pour le moment l exploitation ne subit que l effet indirect de la maladie au travers des difficultés de commercialisation des broutards Une grosse incertitude sur les effets directs de la maladie: animaux malades, baisse des performances, problème de fertilité, avortement, mortalité

Des broutards en stock D habitude: vente des broutards de juillet à décembre Aujourd hui seulement 29 broutards vendus sur 91 animaux à vendre Reste 62 broutards à vendre: 20 auraient dû être vendus au 15 septembre Et 20 autres au 15 octobre La vente des plus légers est prévue pour midécembre

Des pertes de différents niveaux Coût d alimentation pour les conserver Frais sanitaires Moins value sur les broutards Travail supplémentaire Trésorerie dégradée

Le coût d alimentation et de paillage 2 par jour par broutard pour l alimentation Consommation de 7,5 kg de concentrés / j à 259 /tonne Consommation d un kg de paille par jour 0,3 par jour par broutard pour le paillage Pour le 20 plus lourds qui ont été conservés 60 jours: perte de 140 /animal Pour les 20 intermédiaires qui ont été conservés 30 jours: perte de 70 /animal Pour les 20 plus légers, pas de surcoût d alimentation

Les frais sanitaires Vaccination de broutards contre les maladies respiratoires (pasteurelles, RS, PI3) Coût : 5 euros par broutard D habitude les broutards ne restent qu un à deux mois en bâtiment, ce qui ne nécessite pas de les vacciner

La moins value sur les ventes Date de vente initialement prévue Poids de vente Prix de vente (conjoncture septembre 2007) Poids de vente à la mise en marché Prix de vente hypothétique à la reprise Perte par broutard Les 20 plus lourds 15 septembre 465 kg vifs 1116 (2,4 /kg vif) 584 kg vifs au 15 novembre 1022 (1,75 /kg vif) - 94 Les 20 moyens 15 octobre 426 kg vifs 1065 (2,5 /kg vif) 486 kg vifs au 15 novembre 948 (1,95 /lg vif) - 117 Les 20 petits 15 décembre 437 kg vifs 1071 (2,45 /kg vif) 437 kg vifs au 15 décembre 887 (2,03 / kg vif) - 184

Une trésorerie dégradée et du travail supplémentaire Manque 40 000 euros de trésorerie normalement perçue par l exploitation sur septembre/octobre Trésorerie aggravée par la flambée du cours des aliments depuis un an 45 % d augmentation sur les tourteaux 100 % d augmentation sur les céréales Temps de travail supplémentaire lié à la distribution de l alimentation, la paillage, la surveillance NB: le temps d alimentation est restreint grâce à l utilisation d un bol mélangeur (1h par semaine)

Bilan global des pertes de l exploitation: 239 euros par animal pour les 20 plus lourds 192 euros par animal pour les 20 intermédiaires 189 euros par animal pour les 22 plus petits Soit une perte moyenne de 207 euros par animal (alimentation + paillage + sanitaire + moins-value). Sans compter les frais d intérêts des prêts à taux bonifié pour consolider la trésorerie et le travail. Soit une perte globale de 12 800, qui représente près 10 % de l Excédent Brut d Exploitation.

Les craintes pour les mois qui viennent: les pertes directes sur le troupeau Des coûts de traitement liés aux soins des animaux malades Des avortements en fin de gestation De la mortalité sur veaux à la naissance ou dans les jours qui suivent la naissance Des surinfections sur vaches après vêlages qui pénalisent leur future reproduction Des vêlages décalés en raison de problèmes de stérilité des taureaux ou d avortement embryonnaire pour la campagne suivante diminution de la productivité numérique Des vaches vides et des baisses de performances (production laitière, croissance des bovins